Du label ville internet au projet villes internet Afrique : proposition d'un manuel d'adaptation du label aux collectivités africaines( Télécharger le fichier original )par Komi KOUNAKOU Université Toulouse Le Mirail - Master II en eAdministration et solidarité numérique 2008 |
5.1 Le cahier des charges: outil de référencePar définition, « un cahier des charges vise à définir exhaustivement les spécifications de base d'un produit ou d'un service à réaliser. Outre les spécifications de base, il décrit ses modalités d'exécution. Il définit aussi les objectifs à atteindre et vise à bien cadrer une mission25(*) » En interne, le cahier des charges sert à formaliser les besoins et à les expliquer aux différents acteurs pour s'assurer que tout le monde est d'accord. Il sert ensuite à sélectionner le prestataire et à organiser la relation tout au long du projet. Il est considéré comme un référentiel contractuel partagé par le prestataire et l'équipe interne, ce qui en fait un outil fondamental de communication du chef de projet. De ce point de vue, nous avons élaboré un descriptif du projet Villes Internet Afrique. Ce cahier est le résumé des grandes lignes du projet dans son ensemble. Outre le contexte et la problématique du projet, le cahier trace les différentes phases d'exécution du projet.
Elle résume les différentes articulations du cahier de charges et donne un aperçu synoptique du projet dans son ensemble. Il nous a paru important de la dresser pour faciliter une consultation aisée et rapide du contenu global.
5.1.2 La problématique et contexte du projet Depuis les deux dernières décennies, les politiques publiques en matière du développement de la Société de l'Information gagnent considérablement du terrain. Dans les pays du Nord comme ceux du Sud, la question d'appropriation des nouvelles technologies est au coeur des débats et des conférences. Malheureusement, en Afrique francophone noire, ces innovations sont encore au stade embryonnaire dans la plupart de pays. Comme seconde plaie après la pauvreté, la fracture numérique des usages éloigne de plus en plus les citoyens de ces technologies qui devraient les rapprocher. Quand bien même les politiques gouvernementales, les organisations non gouvernementales, et les secteurs privés déploient d'énormes efforts pour résorber ce fossé entre les territoires, les interventions sur le terrain restent très limités à certaines catégories d'individus qu'on pourrait qualifier de privilégiées. Même si les autres couches de la société ont accès à ces technologies d'information et de communication les usages ne sont point développés pour apporter une valeur ajoutée aux différents programmes sociaux mis en place par les gouvernements. Comment donc sortir cette population africaine de la pauvreté si les nouvelles technologies qui sont l'avenir de l'économie numérique et du bien être social demeurent encore un projet de second plan ? Les évaluations et les travaux de recherche effectués dans la plupart des pays de la sous-région les trois dernières années montrent à suffisance que les dimensions sociales des TIC ne constituent pas une préoccupation majeure des gouvernements. Sur plus de douze pays de l'Afrique de l'Ouest où les enquêtes ont été menées, moins de cinq seulement ont pu durant l'année écoulée mettre en ligne au moins un portail web communal ou municipal. C'est le cas notamment du Sénégal, du Burkina, du Mali et du Bénin où nous avions eu la chance de visiter quelques sites pour y voir ce qui se fait. Les résultats sont, eux aussi, très inférieurs à nos attentes. Généralement de ce sont des sites-vitrine, d'informations communales ou municipale. Rares sont les sites interactifs ouverts à l'échange, au forum et moins encore aux services publics. D'emblée les concepts de démocratie participative et du développement local tant évoqués dans les discours ne connaissent aucun début d'application si ce ne sont des que discours politiciens. N'est-ce pas une opportunité pour d'autres acteurs civils comme les centres de recherche en TIC et développement social, les associations et les groupements communautaires de mettre leurs talents technologiques au service de la citoyenneté, du développement local et durable dans ces pays? C'est en effet des questions auxquelles le projet eAtlas de l'Afrique de l'Ouest initié par le Président de l'Association Villes Internet a tenté de répondre depuis bientôt trois ans par la mise en place d'un réseau de relais qui milite en faveur d'une « société de l'information » centrée sur les usages sociaux et citoyens. Pour étendre donc les actions de l'eAtlas, le projet « Label Villes Internet Afrique (Label V.I.A) a été testé l'an dernier au Sénégal et a labellisé quatre collectivités : Et cette première édition du label a vu la participation de huit communes de la région de Dakar parmi lesquelles quatre ont été primées et labellisées après délibération du jury: 1er prix ou «Baobase d'or» à la ville de Gorée, 2ème prix, « Baobase d'argent» à la commune d'arrondissement de Grand Dakar, 3ème prix, «Baobase de bronze» à la commune d'arrondissement de Médina Gounass, prix spécial du Jury à la commune d'arrondissement de Yoff. * 25 http://fr.wikipedia.org/wiki/Cahier_des_charges |
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