2) Des partenariats avec les acteurs économiques
locaux
Bien souvent, pour avoir accès aux marchés des
pays émergents, les opérateurs internationaux doivent s'allier
avec des partenaires économiques locaux qui s'imposent parfois par le
savoir-faire qu'ils apportent en tant qu'opérateurs historiques ou par
leurs compétences spécifiques, mais les autorités
publiques peuvent aussi les imposer, notamment lorsqu'il s'agit de «
champions nationaux ».
Ainsi, la concession pour la ligne 9 du métro de
Séoul, accordée en 2008 à un consortium détenu en
partie par Veolia Transport, qui exploitait cette ligne depuis avril 2004, est
composée de financiers internationaux et locaux, d'entreprises de BTP
privées locales et le matériel roulant est fourni par Hyundai
Rotem, société coréenne de dimension internationale.
En Chine, où dans le domaine des transports une
société ne peut toujours pas être détenue à
plus de 49 % par une entreprise étrangère, la question est vite
réglée : l'acteur économique local est un partenaire
obligatoire.
En Inde, où Veolia Transport a réalisé
une très grosse opération en devenant le premier opérateur
privé pour la première ligne de métro de Mumbai, les
démarches sont moins compliquées car l'ancienne colonie
britannique, influencée par le droit anglais, pratique couramment les
concessions. Le consortium, dans lequel Veolia Transport possède 5 % des
parts, s'est constitué avec Reliance Infrastructure Limited (RIL), un
poids-lourd des infrastructures indien.
On pourrait s'étonner de la part peu importante de
Veolia Transport au capital, toutefois, selon son Directeur
général pour la zone Asie-Pacifique, l'intérêt n'est
pas de posséder une grande part du capital (à moins d'être
majoritaire, bien-sûr) mais d'accéder à la
possibilité d'exploiter une ligne qui va devenir un modèle pour
toute l'Inde. La ligne 1 de Mumbai devrait en effet accueillir 600 000
passagers par jour, soit à peu près le débit du RER en
région parisienne...
L'opérateur français a d'ores et
déjà transformé l'essai, en s'alliant de nouveau avec
l'actionnaire majoritaire indien RIL et en devenant l'opérateur de la
future ligne 2. En termes de synergies et d'économies d'échelle,
il y a un intérêt pour les autorités indiennes à
avoir sur ces deux lignes le même opérateur fonctionnant avec le
même actionnaire majoritaire indien, argument de Veolia
Transport pour remporter ce marché.
A Hong Kong, Veolia Transport a racheté en 2009 le
« Ding-Ding », véritable symbole de la ville, en fonction
depuis 1904. Pour réaménager les voitures afin les rendre plus
confortables, le groupe s'est associé à des entreprises locales
car les rames ne sont pas « standards » et demandent un travail
artisanal. Son souhait est de faire du Ding-Ding une vitrine pour
démontrer sa capacité à exploiter un transport public
« rail » en Asie. L'exploitant français espère aussi
réaliser d'autres opérations à Hong-Kong, la
rénovation du métro étant très clairement
envisagée.
De manière générale, la conduite à
tenir est la plupart du temps dictée par le « bon sens commercial
» ou les contraintes imposées par le pays émergent où
le Partenariat Public-Privé est envisagé.
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