Les partenariats public-privé : un modèle dans les pays émergents ?( Télécharger le fichier original )par Isabelle Le Meur Conservatoire National des Arts et Métiers - Master 2 en commerce international 2011 |
2) Les structures d'aide au développement dans un contexte de criseA titre de comparaison, le montant total de l'Aide Publique au Développement mondiale en 2009 était d'un peu moins de 120 milliards de dollars USD6, dont à peu près 6 % d'annulation de dettes... L'aide apportée par la Banque mondiale pour les infrastructures est par ailleurs relativement limitée, soit 8 milliards USD par an tous pays confondus, d'après des chiffres de 2006, avant la crise. La courbe de la baisse des investissements publics illustrée par le graphique7 concernant l'Amérique latine ressemble à s'y méprendre à celle de l'Aide Publique au Développement pendant les années 90. Et bien que « la solidarité internationale ait connu un certain regain pendant la décennie qui vient de s'achever », selon les termes de la rapporteure pour la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale Nicole Ameline8, « le montant des déficits publics est aujourd'hui tel qu'il rend évidemment l'engagement des pays développés de consacrer 0,7 % de leur RNB à l'APD plus difficile à tenir que jamais ». Au regard des ordres de grandeur des enjeux décrits précédemment, bien que très approximatifs et peut-être en-dessous de la réalité, les bailleurs de fonds internationaux ne peuvent intervenir qu'à la marge et sont amenés à se tourner vers des solutions alternatives, d'autant plus justifiées à leurs yeux qu'aujourd'hui, le rapport dette/PIB des 20 marchés émergents les plus importants n'est que la moitié de celui des pays les plus riches et que d'ores et déjà, le nombre de pays en développement convergeant fortement avec les pays de l'OCDE est passé de 12 à 65 entre 1990 et 2010. Devant le virage amorcé par les pays émergents et contraintes par la faiblesse des budgets publics alloués aux infrastructures, la Banque mondiale et le FMI, appellent donc les pays émergents à faire davantage appel au secteur privé. Dans un article intitulé « Faire une place à l'investissement public »9, Teresa Ter Minassian, Directrice du département des finances publiques du FMI, écrivait que « les Partenariats Public Privé (PPP) promettent d'augmenter l'offre de services, en particulier d'infrastructures, sans peser excessivement sur les finances d'un pays ». Ainsi, des mécanismes pour répondre aux besoins
en fonds de roulement et en capital de projets 5 Le financement de la ville, Revue d'économie financière n°86, 01/11/2006, p. 312. 6 Tableau de l'Aide Publique au Développement, OCDE, 14 avril 2010. 7 Annexe 2 : l'investissement public sur le déclin, Société Financière Internationale et OCDE, 2008. 8 Aide au développement, quel équilibre entre multilatéralisme et bilatéralisme ? Rapport d'information n° 3074, 2010 9 Finances & Développement, déc. 2004. http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2004/12/pdf/hemming.pdf Privé, ont été mis en place dès 2008 à travers l'International Finance Corporation, institution de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé. Considérant que les infrastructures dans les pays émergents sont « nécessaires aussi bien à la reprise économique qu'au développement à long terme », la Banque mondiale est à l'initiative de séminaires de formation et de conseil à destination des décideurs et acteurs économiques des PPP. Le premier, organisé par la Banque mondiale, le World Bank Institute et la Banque Asiatique de Développement, s'est tenu à Washington en décembre 2008, réunissant 150 haut-fonctionnaires, représentants du secteur privé, donateurs et praticiens des PPP. Le deuxième s'est tenu en 2010 à Manille aux Philippines. |
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