Conclusion
Dans le contexte actuel, les institutions
multilatérales, les pays émergents et les entreprises
privées ont un intérêt bien compris à interagir, les
uns pour ménager leurs budgets publics et les autres pour y trouver des
croissances telles qu'il n'en rencontrent plus sur les marchés
matures.
Si combler le retard des pays émergents en
matière d'infrastructures et de services est primordial pour assurer de
meilleures conditions de vie aux populations et pour construire un
développement de long terme, ce but ne pourra pas être atteint
sans inconvénients ni risques.
En effet, le modèle économique des entreprises
privées est bien éloigné de celui des entreprises
publiques et répond malgré toute la bonne volonté des
parties à des critères de rentabilité. La réussite
sur le long terme du PPP implique donc un délicat équilibre entre
l'impérieuse nécessité de recouvrir les coûts
engagés et celle de délivrer une prestation de qualité
abordable pour les populations.
Or, les risques sont multiples et tiennent au moins autant
à la nature juridique complexe des PPP qu'aux obstacles politiques,
économiques ou réglementaires qui pourront être
rencontrés dans les pays émergents. La gouvernance n'est pas le
moindre des détails dans ce genre de processus et le pays
émergent qui fera le choix du PPP doit être conscient qu'il y
perdra sans doute un peu de sa souveraineté. L'entreprise privée
ne sera elle pas à l'abri de risques pays qui pourront mettre en
péril son modèle de développement. Les parties devront en
tout état de cause se défier de possibles affaires de corruption
et miser sur les bons partenaires.
En somme, la perspective des bénéfices
apportés par le modèle des partenariats Public-Privé de
part et d'autre ne doit pas faire oublier aux différents acteurs qu'ils
travailleront ensemble pour ainsi dire sans filet, si ce n'est celui des
garanties bancaires, qu'il convient aujourd'hui de manipuler avec
précaution...
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