c) L'ouverture de la chine et le concept d'économie
socialiste de marché (après 1979) :
Deng Xiaoping ( ? \u23567è#172; \u24179ï½ :
dèng xiaopíng) ouvre la Chine dès 1979 aux
investisseurs étrangers à travers des Zones Economiques
Spéciales (ZES) et dont la première fut le village de Shenzhen
aujourd'hui devenu une ville de plus de dix millions d'habitants. Ces zones se
sont ensuite multipliées tout le long de la côte chinoise afin
d'accueillir les investisseurs étrangers. Cependant, les conditions
d'accès à ces zones restent strictes : le PCC n'ayant pas
libéralisés tous les secteurs de l'économie (comme les
banques où l'énergie), il oblige de plus les entreprises
étrangères à établir des joint-ventures avec les
entreprises locales et à laisser les usines en état en cas de
délocalisations. Le but de ces règles est de permettre à
l'économie chinoise de bénéficier de transferts de
compétences (Ressources Humaines, Responsabilité Sociale de
l'Entreprise, Comptabilité...) et de technologies (avionique...). Ces
transferts permettent l'émergence de grandes entreprises chinoises et la
consolidation d'anciennes, mais ces dernières sont au départ pour
la quasi-totalité des entreprises d'Etat (Haier,
Petrochina,...). Ces entreprises d'Etat connaissent
de plus en 1998 une réforme importante afin de « laisser partir les
petites et conserver les grosses » (1)11t/iN : Zhuâ dà
fàng xiao), cette réforme permet alors l'émergence de
grandes entreprises bien plus compétitives qui peuvent se lancer sur les
marchés internationaux. Cette période marque aussi le
début des premiers investissements à l'étranger pour les
entreprises chinoises qui s'installent alors en Amérique du Nord et en
Océanie, elles y vont pour acquérir des ressources naturelles
nécessaires au marché chinois (mines, fonderies d'aluminium,
scieries, et extraction pétrolière). Ces premiers investissements
non jamais excédés un milliard de dollars et ont tous
été réalisés par des entreprises publiques. L'Etat
étant toujours un Etat communiste, les IDE sont soumis à une
décision politique et chaque projet doit être validé par
les institutions mises en place par le régime. Cette procédure
administrative lourde explique la faiblesse des investissements,
procédure toujours en vigueur aujourd'hui mais qui s'est nettement
allégée afin de permettre une augmentation des investissements
à l'étranger des firmes chinoises. Actuellement chaque projet
supérieur à un million de dollars doit d'abord être
approuvé par L'Administration d'Etat des Devises Etrangères
(AEDE, NIV'MtgA : Guójiâ wàihuì guanli
jú) avant de
pouvoir être envoyé au ministère du
commerce de la République Populaire de Chine (ll
*AKA*11NIO*113 : Zhônghuá Rénmín
Gònghéguó shângwù bù) afin
d'obtenir la validation finale.
Cependant, l'ouverture de la Chine a permis avec le temps la
naissance de grandes entreprises privées chinoises qui sont apparues
pour la plupart dans le sud de la Chine grâce à une ouverture plus
récente à l'étranger15. Sur 3000 questionnaires
envoyés, le conseil chinois pour la promotion du commerce international
en reçu 1377 valides et permis d'établir les statistiques
suivantes : 21,6% des entreprises chinoises se situent dans la province du
Guandong, 11,2% dans la province de Shandong, 10,9% de la province de Zhejiang
et 10% de la province de Jiangsu. Pour plus de clarté, il est
intéressant de diviser les provinces chinoises en cinq grandes
régions économiques qui sont : Le delta de la rivière
Yangtze, le delta de la rivière des perles, Dalian, le centre de la
Chine, le
15 D'après l'échantillonnage sur
lequel s'est basé le conseil chinois pour la promotion du commerce
international pour son étude sur les firmes multinationales chinoises :
Survey on Current Conditions and Intention of Outbound Investment by Chinese
Enterprises, Pékin, avril 2010. Rapport écris en
collaboration avec la commission européenne et la Conférence des
Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED).
Grand ouest et Autres16 (voir graphique
I.A.1). L'analyse historique permet alors de comprendre cette
répartition : le développement du delta de la rivière
Yangtze commença avec la présence étrangère
à Shanghai après la guerre de l'opium, le delta de la
rivière des perles est la première ZES mise en place en Chine
sous la présidence de Deng Xiaoping, Dalian est une ville
portière de Mandchourie qui se développa sous l'occupation
japonaise et plus tard l'influence communiste, le centre de la Chine, quand
à lui, se développe tout récemment depuis que la ville de
Chongqing (\u-28211èd? : Chóngqìng) est devenue
l'une des quatre municipalités directement sous le contrôle
central du PCC avec Pékin (\u21271-kú :
bìijîng), Tianjin (\u22825«V' :
Tiânjîn) et Shanghai (\u19978èãC :
shànghai) .
Graphique I.A.1 : Distribution par régions de
l'échantillonnage d'entreprises
14%
10%
20%
7%
22%
27%
Delta de la rivière Yangtze Delta de la
rivière des perles Dalian
Centre de la Chine
Grand Ouest
Autres
Source: China council for the promotion of international
trade.
Ce rapide rappel historique permet alors de mieux saisir la
situation actuelle du paysage économique chinois (forte présence
encore des entreprises publiques, contrôle de l'implantation des firmes
étrangères, contrôle et limitation des IDE sortant de
Chine...). Pays bien différent des pays occidentaux et de notre
tradition économique capitaliste. La Chine est un pays qui n'a connu
qu'un premier contact très violent avec le capitalisme à travers
les traités inégaux17 et la présence
occidentale. Cette période est aujourd'hui très présente
dans l'inconscient du peuple chinois où se dernier y plonge les racines
de son
16 Tibet, Mongolie intérieure, Yunnan...
17 Les traités inégaux furent
signés entre la Chine et le Royaume Uni, la France, les Pays-Bas,
l'Allemagne, la Russie et les Etats-Unis à partir de 1842. Ces derniers
permettent alors au Royaume Uni (premier pays à les imposer) de
récupérer Hong Kong, et plus généralement
d'accorder des comptoirs aux pays signataires ainsi que la libre importation et
exportations des marchandises. La ville de Qingdao devient alors Allemande,
tandis que la France récupère Chongqing. Shanghai quand à
elle est communément dirigée par les puissances
étrangères.
nationalisme. L'ouverture aux marchés ne pouvait alors que
se faire de façon contrôlée et limitée en 1979 pour
un PCC qui avait alors peur de perdre les rênes du pouvoir.
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