Source: China council for the promotion of international
trade.
Nous pouvons constater depuis ce tableau, que les bureaux de
représentation et de vente sont largement plus nombreux que dans les
pays en voie de développement. Comme nous avons pus déjà
l'expliquer, cela peut venir des firmes chinoises hésitant
encore à s'implanter dans les pays
développés à cause de coûts plus
élevés et d'une plus grande difficulté d'accès
à ces marchés. En Europe, c'est la Suisse qui attire le plus de
bureaux de représentation, cela permet aux entreprises qui ne
désirent investir encore fortement sur le continent, de
bénéficier d'un avant-poste les informant sur les
évolutions possibles du marcher et de mieux préparer pour
l'avenir, si elles le désirent, leur implantation74. D'un
autre côté, les usines de fabrication et les centres de
sous-traitance sont bien moins nombreux que dans les pays en voie de
développement. En effet, les pays développés attirent plus
les firmes chinoises pour écouler leurs produits, ou acquérir des
technologies. L'autre point intéressant que nous donne ce tableau est
que, les firmes présentes dans les pays développés, sont
moins nombreuses à hésiter sur leurs types d'activité
(à peine 13,73% d'inconnus, pour 22,61% pour les pays en voie de
développement). Ceci nous laisse supposer que les firmes
présentes sur les marchés des pays développés
possèdent des stratégies plus claires sur leurs types
d'activité, que les firmes présentes dans les pays en voie de
développement.
Même si nous avons pu voir que les marchés
semblaient influencer peu les formes d'expansion, on ne peut se permettre de
faire l'économie de cette analyse et nous devons regarder les variations
possibles avec les pays en voie de développement (voir graphique
I.B.3).
Graphique I.B.3 : Les formes des IDE chinois dans les
pays développés
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40%
Source: China council for the promotion of international
trade.
74 CHINEPLUS, N°17,
décembre2010/février 2011, page.51.
La différence majeure que nous pouvons observer se
situe toujours au niveau des fusions&acquisitions, ces dernières
étant en effet, bien plus présentes dans les pays
développés (22%), que dans les pays en voie de
développement (15%). Ces fusions&acquisitions même si elles
sont plus chères, et donc doivent être le panache de grands
groupes, peuvent apporter, il est vrai, de nombreux avantages aux
acquéreurs. Ces dernières sont difficiles à
réaliser du fait de coûts élevés, mais aussi de
problèmes de culture d'entreprise. Cependant, elles peuvent être
un moyen efficace pour les firmes qui l'acquièrent d'intégrer
plus facilement un marché à travers une marque déjà
présente et donc connue du public. Ceci permet donc de contourner
l'image négative qu'on les entreprises chinoises, en agissant à
travers une marque déjà connue du grand public, et qui peut jouir
d'une bonne réputation. De plus, les fusions&acquisitions sont un
moyen très efficace en vue d'acquérir des technologies et des
savoir-faire, en effet acquérir une entreprise revient à mettre
la main sur l'ensemble des ses brevets et de ses secrets, ainsi que son
expérience, ses procédures de fabrication... Plus qu'un moyen de
progresser sur un plan technique, la fusion&acquisition peut permettre
d'engranger de l'expérience et d'étudier de nouvelles
procédures pouvant permettre une augmentation
généralisée de la productivité au sein du groupe
tout entier. Cependant, au sein des pays développés, les
fusions&acquisitions ne sont pas réparties équitablement, ces
dernières sont, en effet, plus développées en Europe
qu'aux Etats-Unis, ces dernières préférant cette technique
pour le premier continent pour des raisons d'acquisitions de technologies.
Néanmoins, malgré un nombre relativement
élevé des fusions&acquisitions dans les pays
développés, ceci ne montre pas si ces dernières
représentent un réel succès. En effet des échecs,
plus ou moins graves, se produisent parfois et peuvent mener à des
faillites comme avec le groupe TCL en Europe avec le rachat de
Thomson TV. Globalement, un rapport du ministère de
l'économie, des finances et de l'emploi de 2008 met en avant une
mauvaise préparation générale des firmes chinoises qui
rachètent des groupes européens. Ces dernières n'ayant que
des connaissances limitées des réglementations en vigueur, ainsi
que des habitudes salariales, syndicales et autres. Cette
mauvaise préparation amenant parfois à des
échecs majeurs comme nous avons pu le citer
précédemment75.
L'analyse des futures évolutions possibles des types
d'activité des firmes multinationales chinoises permet d'apporter un
dernier éclairage sur le cas des pays développés. Cette
analyse des perspectives d'évolutions devient surtout
intéressante si on la compare avec celle des pays en voie de
développement (voir graphique I.B.4).
Graphique I.B.4 : Perspectives d'évolution des
types d'activité des firmes chinoises
dans les pays
développés
Bureaux de représentation
Production d'équipements
Centres de distribution
Bureaux de vente
Centres d'achat
Agence
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%
Source: China council for the promotion of international
trade.
Nous pouvons tout d'abord constater que les productions
d'équipements sont bien en dessous des pays en voie de
développement (6% au lieu de 14%). Ainsi, les entreprises qui
désirent investir dans l'avenir, choisiront beaucoup moins ce type
d'activité dans les pays développés, pour des raisons
diverses comme : un coût du travail plus élevé. Ces
dernières préfèreront des bureaux de représentation
(32%) ou de vente (34%), bien plus faciles à mettre en place, et bien
moins chers. Ces types d'activité peuvent laisser penser que sont
surtout des firmes qui vont réaliser leurs premiers investissements dans
les pays développés. Il serait intéressant pour la suite,
de regarder les évolutions sur les cinq prochaines années, afin
de voir si la proportion des bureaux de représentation et de vente
tendaient à diminuer au profit d'autres types d'activité comme :
des centres de distribution... Si tel est le cas, on pourrait penser que
certaines firmes
75 Françoise HAY, Christian MILELLI, et
Yunnan SHI, Présence et stratégies des firmes chinoises et
indiennes en Europe : une perspective dynamique et comparative, Paris,
janvier 2008, Ministère de l'Economie des Finances et de l'Emploi,
Direction Générale des Entreprises, 135 pages, p.93.
chinoises ont décidé de sauter le pas de la
simple observation, à une intégration plus profonde des
marchés respectifs des pays développés.
Ainsi nous avons pu voir que, comme dans les pays en voie de
développement, ce sont plus les types d'activité que les formes
d'expansion qui sont affectés par le facteur de développement des
marchés. Nous devons donc aller observer sous l'angle des secteurs, pour
voir si ces derniers influencent les formes d'expansion, plus que les
marchés en eux-mêmes.