CONCLUSION
&
RECOMMANDATIONS
VII - CONCLUSION
Au cours des 22 mois qu'a duré notre étude, nous
avons colligé 50 cas d'oedème aigu pulmonaire
cardiogénique. Notre but était d'étudier la prise en
charge diagnostique et thérapeutique de l'OAP cardiogénique.
La fréquence hospitalière de l'OAP
cardiogénique est de 1,52% #177; 3,39.
Le sex ratio était de 1,27 en faveur des hommes. La
tranche d'âge 60-69 ans était la plus représentée
avec 32% des cas et l'âge moyen était de 53,72 #177; 2,58.
La moitié de notre effectif (50%) avait plus de 60 ans.
Le début de la crise aiguë était nocturne dans
68% des cas.
72% de nos patients sont arrivés à
l'hôpital à bord d'un véhicule de transport en commun. 28%
de nos patients ont été admis dans notre hôpital à
bord d'une ambulance non médicalisée. La crise hypertensive
était la principale étiologie, retrouvée dans 50% des cas.
L'HTA (70%) et le tabac (38%) étaient les facteurs de risque
cardio-vasculaires le plus souvent rencontrés. La poussée
hypertensive (48%) et la mauvaise compliance aux traitements antérieurs
(30%) étaient les facteurs déclenchants les plus
fréquents.
La PAS était supérieure à 140 mmHg dans
74% des cas. Une tachycardie supérieure à 100 pulsations/min
était présente chez 82% de nos patients. La fréquence
respiratoire moyenne était de 31,50 #177; 1,15 cycles/min.
L'hypoxémie était présente chez tous nos patients avec une
SpO2 moyenne à 84,40 #177; 0,85%.
Le tableau clinique, parfois atypique, réalisait dans
la majorité des cas une polypnée inspiratoire à type
d'orthopnée avec toux productive, anxiété, hypersudation,
une pression artérielle élevée, une tachycardie, un
souffle d'IM, une hypoxémie et des râles crépitants
pulmonaires.
Les anomalies radiographiques thoraciques les plus
fréquentes étaient la redistribution vasculaire vers les sommets
(100%), la cardiomégalie (96%), les opacités hilifuges en ailes
de papillon (58%) ou le flou périhilaire (22%).
Les principales anomalies électrocardiographiques
étaient l'HVG (83,3%), la tachycardie sinusale (54,7%) et les troubles
de la repolarisation (52,3%).
Le traitement préhospitalier n'a été
effectué que chez un seul de nos patients.
Dès l'admission, 74% de nos patients ont
bénéficié d'une oxygénothérapie. Le
furosémide a été administré chez tous nos patients
(100%), suivi par les antihypertenseurs (64%), les antiagrégants
plaquettaires (56%), les antibiotiques (54%). Les dérivés
nitrés ont été administrés dans 46% des cas, dont
36% par voie sublinguale et 10% par voie transdermique.
32% de nos patients ont séjourné à
l'hôpital entre 7 et 9 jours. Le choc cardiogénique et la
fibrillation auriculaire ont été les complications les plus
fréquentes avec chacun 12% des cas. Le taux de mortalité
était de 26% des cas.
Au terme de notre travail, nous pouvons affirmer que
l'oedème aigu du poumon cardiogénique est une urgence
thérapeutique et sa prise en charge doit être faite dans des
unités de soins intensifs. L'HTA joue un rôle majeur en temps que
facteur de risque cardio-vasculaire, facteur déclenchant et
étiologie principale. Notre gestion des OAP cardiogéniques
souffre de l'absence de traitement préhospitalier du fait de l'absence
d' ambulances médicalisées et de SAMU, des difficultés
à réaliser une radiographie du thorax, un ECG, un bilan
biochimique et une surveillance continue de qualité. De plus,
malgré la non disponibilité de certaines thérapeutiques,
la prise en charge hospitalière de l'OAP cardiogénique reste
marquée par la sous utilisation de l'oxygène et des
dérivés nitrés, ainsi que la mauvaise utilisation de ces
derniers.
Ce travail mené à terme nous amène à
formuler les recommandations suivantes :
VIII - RECOMMANDATIONS
AUX AUTORITES SANITAIRES
> Promouvoir la lutte contre le tabac et l'HTA par la
stratégie IEC ;
> Introduire dans la liste nationale des médicaments
essentiels les dérivés nitrés (en spray et par voie
injectable);
> Former des urgentistes et ambulanciers secouristes;
> Créer un SAMU.
A LA DIRECTION DE L' HPG
> Equiper les services de l'HPG de kit d'urgence ;
> Equiper le service de Réanimation en moniteurs
permettant une meilleure surveillance des patients ;
> Equiper le service de Réanimation d'un appareil
mobile de radiographie pour
la réalisation des clichés au lit du malade et d'un
électrocardiographe;
> Equiper le service de Réanimation d'un laboratoire
pour réaliser les analyses
biologiques et biochimiques en urgence ;
> Equiper le service de Réanimation d'un respirateur
permettant la CPAP ;
> Equiper le service de Cardiologie « A » d'une
unité de soins intensifs cardiologiques (USIC).
AUX MEDECINS
> Informer les patients sur les facteurs de risque
cardiovasculaires et les facteurs déclenchants de l'OAP
cardiogénique ;
> Utiliser des dérivés nitrés chez tous
les patients présentant un OAP cardiogénique avec une PAS
supérieure à 100mmHg.
AUX PATIENTS
> Réduction voire arrêt de la consommation de
tabac ; > Contrôle régulier de la PA ;
> Bonne compliance aux traitements.
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