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Impact des politiques fiscales sur les recettes fiscales et la croissance économique en Cote d'Ivoire

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par Kassoum BIKIENGA
Université de Cocody/Abidjan, Programme de Formation en Gestion de la Politique Economique - DESS-Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique 2009
  

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1.2. DEBATS THEORIQUES SUR LA RELATION ENTRE LA FISCALITE ET LA CROISSANCE

Jean Bodin (1576) est l'un des premiers économistes à s'intéresser depuis le 16ème siècle à la question de la fiscalité. S'en suivront à partir du 17ème siècle d'autres auteurs, mais ceux-ci s'intéressaient au rôle financier de la fiscalité. Ce fut ainsi, jusqu'à la naissance de l'école classique au 18ème siècle. C'est à partir du 18ème siècle que la fiscalité a été perçue comme pouvant influencer l'activité économique. Cependant, le rôle de la fiscalité a été différemment traité selon les écoles de pensée. Dans les lignes qui suivent, nous présenterons la théorie classique de la fiscalité et la pensée keynésienne.

1.2.1. La position des classiques

Pour les classiques, l'intervention de l'Etat est neutre. Cela tient du fait que pour eux, la somme des intérêts individuels conduit à l'intérêt général. En termes d'illustration, citons le père de l'économie classique, Adam Smith, qui dit ceci : « Puisque tout individu s'efforce autant qu'il est capable d'employer son capital dans l'intérêt de l'industrie nationale, et de diriger ainsi cette industrie de telle sorte que son produit soit de la plus grande possible, tout individu travaille nécessairement, à rendre le revenu annuel de la société aussi grand qu'il peut...., en agissant ainsi, il n'a d'autre but que son propre gain et, est, en ceci comme dans beaucoup d'autres cas, conduit par une main invisible, à réaliser une fin qui n'était nullement dans ses intentions. »3

Selon les classiques, il ne peut donc avoir d'intervention positive dans l'économie. « La fiscalité, sous toutes ses formes, n'offre qu'un choix de maux », écrivit Ricardo. Une intervention de l'Etat ne ferait qu'entraver la bonne marche de l'économie. Ils préconisaient de minimiser les prélèvements fiscaux ainsi que les dépenses publiques. Pour Ricardo, les prélèvements fiscaux entravent la croissance économique. En effet, il dénonça le rôle néfaste des prélèvements fiscaux sur la croissance en Angleterre entre 1793 et 1815 en ces termes : « ... il faut reconnaître que sans les prélèvements de l'impôt, cet accroissement de la richesse eût été bien plus rapide... »4.

3 A. SMITH, Recherche sur l'origine et la cause de la richesse des nations (1776), livre IV, chapitre 2, Cité par GBAKA (1978).

4 Cité par GBAKA (1978)

Ainsi, les classiques étaient catégoriquement opposés à toute intervention de l'Etat dans l'économie. Il a fallu donc attendre le 20ème pour assister à une remise en cause de cette conception par l'économiste anglais, John Maynard Keynes, dit père de la macroéconomie contemporaine.

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