CHAPITRE VI : Analyse de l'histoire agraire
L'histoire agraire de l'unité pastorale de
Bélél Bogal peut être étudiée en quatre
grandes périodes que sont :
6-1/ Avant l'avènement du forage dans les
années 70 :
Pendant cette période, cette partie du Ferlo est une
véritable zone à vocation agricole avec des populations qui
pratiquent cette activité presque toute l'année, cependant
celle-ci était associée à une activité
d'élevage extensif. En effet avant le forage dés les
premières pluies d'hivernage les populations rejoignaient le
Jééri à côté de leur campement d'hivernage
« rumano » pour s'adonner à l'agriculture pluviale. Cette
culture pluviale était surtout destinée à
l'autoconsommation avec des spéculations comme le mil qu'on cultivait en
poquet au bâton fouisseur en association avec le niébé et
le béréf. Lors des travaux champêtres, les hommes
creusaient les trous tandis que les femmes effectuaient les semis. Les
activités de préparation du sol tournaient autour du
désherbage avant les semis et le sarclo-binage intervenait après
la deuxième pluie.
En ce qui concerne les activités pastorales, lors de
l'hivernage tout tournait autour du rumano toujours installé à
proximité des mares temporaires. Pendant cette période,
l'abreuvement des animaux se faisait dans ces mares et les zones de
pâturage étaient autour du campement sur un rayon de moins de 5km,
à l'écart des champs de culture. Le troupeau était
composé de bovins, ovins et caprins avec une prédominance d'ovins
et de caprins. Le troupeau restait dans cette partie du Jééri
jusqu'à la fin de l'hivernage voire parfois plus longtemps. En effet,
comme le dit Barral « c'est l'assèchement des mares d'hivernage
dans le Ferlo en début ou fin de saison sèche fraîche
(dabbundé) selon les années qui donnait le signal du
départ vers la vallée (Walo) et les peuls y demeuraient
généralement jusqu'à la saison appelée
(pétodji) c'est à dire la période des premières
pluies de l'hivernage suivant ». Lors de ce mouvement vers la
vallée, il se trouve qu'une partie de la famille est déjà
partie en transhumance pour commencer les travaux de culture. La culture de
décrue dans le Walo était composée principalement de
sorgho et c'était les hommes qui se chargeaient de creuser les trous
tandis que les femmes effectuaient les semis et l'arrangement des trous.
C'était à la suite des semis que le sarclage intervenait et on ne
le faisait qu'une fois.
La récolte de ce sorgho avait lieu trois mois
après les semis. Pendant cette récolte, les hommes s'occupaient
de couper les tiges au moment où les femmes ramassaient ces tiges
qu'elles mettaient dans des sacs.
Pour éviter que les troupeaux ne nuisent aux cultures
des toucouleurs et des peuls, certains animaux étaient gardés par
des bergers adultes jusqu'à la récolte au mois d'Avril tandis que
d'autres traversaient le fleuve dés que le niveau le permettait vers
l'autre rive de la Mauritanie (jusqu'au Lac R'Kiz).
L'achèvement de la récolte des cultures de
décrue était suivi par le « niangal » c'est à
dire de la vaine pâture sur les terrains de cultures pour permettre aux
animaux de consommer les tiges des systèmes foliaires du sorgho sous
forme de fourrage vert.
Le séjour dans le Walo prenait fin dés les
premières pluies au Ferlo et chaque groupe retournait vers son campement
qu'il retrouvait chaque année ainsi que son champ de mil. A cette
époque, à travers le système agraire de la zone de
Bélél Bogal, on ne distinguait que trois catégories
d'exploitations agricoles. Il s'agit d'abord des grandes exploitations
possédant des salariés avec un important troupeau dominé
par les bovins. Ce groupe composé des soumenaabés, des
wodaabés et des tooroodos était également de grands
agriculteurs avec des cultures pluviales pratiquées dans le
Jééri et des cultures de décrue concentrées dans le
Walo. Ensuite, nous avons la catégorie des moyennes exploitations
familiales qui étaient tout comme les premiers des agropasteurs avec un
troupeau composé de bovins compris entre 10 à 50 têtes et
quelques ovins et caprins. Dans cette catégorie, on ne retrouvait que
des soumenaabés et des wodaabés.
Enfin, nous avons les petites exploitations familiales qui
regroupaient également des soumenaabés et des wodaabés.
Ces derniers étaient de petits éleveurs avec seulement de petits
ruminants comme animaux. Ils pratiquaient l'agriculture pluviale et la culture
de décrue, elles sont par ailleurs à ces époques les plus
attachées à l'agriculture.
Pendant cette période d'avant forage, toutes les
catégories d'exploitations transhumaient vers le Walo. Pour les deux
premières catégories, afin de bénéficier des
cultures de décrue et du pâturage pour leur troupeau tandis que
pour la dernière catégorie c'était pour d'une part
disposer des terres de cultures et d'autre part pour obtenir du lait
auprès des grandes exploitations.
Ainsi grâce à l'agriculture pratiquée
toute l'année et aux bonnes conditions climatiques, nous pouvons dire,
tout comme le note Barral, que le système pastoral pratiqué par
les peuls réalisait le tour de force en milieu sahélien d'assurer
au bétail pâturage vert et abreuvement quotidien toute
l'année. Ceci est confirmé par les propos d'un berger qui disait
<< en ce temps, nos animaux buvaient tous les jours toute l'année
et ne connaissaient pas la paille ».
6-2 / La décennie 70-80, la période des
grandes mutations :
Vers la fin des années 60, le Ferlo est marqué
par une diminution de la pluviométrie et le fleuve Sénégal
connaît de moins en moins de crues alors que c'est grâce à
celles-ci que la population s'adonnait à l'activité agricole au
Walo. C'est dans ce climat de déficit pluviométrique que
s'amorcera les années 70 avec comme principal effet la grande
sécheresse de 72-73 caractérisée par les populations comme
l'année de la << grande catastrophe ». Cette
sécheresse dont les conséquences ont été
immédiates avec la mort d'une grande partie du cheptel provoquant ainsi
des famines et l'abandon progressif de l'agriculture pluviale jadis importante
activité dans le Jééri.
A partir des années 70, le fleuve Sénégal
dont les crues permettaient aux peuls de s'adonner aux activités
agricoles de décrue voit à cause des déficits
pluviométriques son niveau baisser. Ces déficits
pluviométriques après avoir amorcé la fin de l'agriculture
pluviale au Jééri vont jouer un rôle important dans le
devenir des activités agricoles au Walo. C'est en effet avec la baisse
voire la fin des crues du fleuve que l'agriculture de décrue perd un peu
de son intérêt et par ricochet stoppe les transhumances qui
avaient lieu vers la vallée des l'assèchement des mares
d'hivernage du Jééri.
Par ailleurs les années 70 sont marquées par la
construction du forage de l'unité pastorale de Bélél
Bogal. Cet ouvrage a vu le jour presque vingt ans après les premiers
forages construits dans les années 50 notamment celui de Tatki
situé à 20km. Avec la mise en service de ces équipements
dans le Proche Jééri, les populations peuls jadis nomades ont
commencé à se fixer autour des zones d'influence des forages
(généralement sur un rayon de 15km). Dés lors,
commençait une nouvelle pratique dans les logiques des éleveurs
du Ferlo. Ces derniers, habitués à voyager à
l'intérieur du Ferlo et/ou entre le Ferlo et le Walo, se fixent
maintenant autour des forages. Cette nouvelle pratique n'est pas seulement due
à la présence des forages car il s'avère que les peuls ont
abandonné les
transhumances vers le Walo non pas à cause des forages
mais plutôt à cause de l'arrêt des crues du fleuve
Sénégal.
Cette nouvelle pratique des éleveurs à savoir la
fixation autour des forages contribuera fortement dans l'ampleur des
dégâts de la sécheresse. En effet selon les populations,
elles n'étaient pas préparées à une
sécheresse lorsqu'elles se fixaient autour des équipements
hydrauliques car rien ne faisait apparaître l'imminence d'une telle
catastrophe. C'est ce manque de préparation qui a augmenté les
ravages de la sécheresse car on a vu que lors de la sécheresse de
1983, qui était pourtant la plus rude, les éleveurs s'en sont
bien tirés ceci grâce surtout à la complémentation
et aux leçons issues de la précédente sécheresse. A
la suite de cette sécheresse, le cheptel restant est composé de
quelques bovins, d'ovins et de caprins avec toutefois beaucoup plus d'ovins que
de bovins. Le petit ruminant constitue en effet la plus grande partie du
troupeau. Celui-ci était élevé au niveau de l'exploitation
c'est à dire du « gallé » et son abreuvement
était assuré par l'eau rapportée du forage à dos
d'âne.
Au sortir de cette décennie, l'UP qui comptait à
la période précédente trois catégories
d'exploitations se retrouve avec deux catégories car la catégorie
des grandes exploitations disposant de salariés a perdu au cours de la
sécheresse la quasi-totalité de son troupeau et s'est
séparée de sa main d'oeuvre. Pour ainsi constituer la
catégorie des moyennes exploitations familiales, celle-ci
également composée de quelques MEF de la précédente
période ne dispose désormais que d'une dizaine de bovins quelques
ovins et caprins et même si elles ont continué à cultiver
en décrue jusqu'en 1974. Les petites exploitations familiales de la
précédente période n'ont pas évolué durant
cette décennie, elles ont su résister à la
sécheresse à cause de leur faible troupeau. Cependant elles ont
été rejointes dans cette catégorie par quelques familles
qui appartenaient aux moyennes exploitations familiales des années
d'avant forage. Ainsi donc, cette catégorie d'exploitation s'amplifie
dans la décennie 70-80 à côté des moyennes
exploitations familiales.
En conclusion, nous pouvons dire que la décennie 70-80
a été une période de grands bouleversements avec la
construction du forage et la grande sécheresse qui a
décimé tout ou une grande partie du troupeau et diminué
considérablement la pratique de l'agriculture pluviale dans le
Jééri. Ceci a conduit à une recomposition des
exploitations mais aussi à de nouvelles stratégies en vue de
reconstituer rapidement le cheptel. C'est ainsi que des
trois catégories d'exploitations pendant la période
d'avant forage, l'UP s'est retrouvée dans cette décennie avec
deux types d'exploitations.
6-3/ La reconstitution du cheptel dans la décennie
80-90 :
A la suite des années 70, le Ferlo entre dans la
décennie 80-90 avec un début de reconstitution du cheptel. Cette
reconstitution s'est faite rapidement grâce à plusieurs
stratégies élaborées par les populations. En effet,
à la suite de la grande sécheresse de 72- 73, la population du
Jééri dans sa grande majorité a émigré vers
Richard Toll pour trouver du travail auprès de la CSS. C'est ce travail
dans les plantations de cette entreprise qui leur a permis d'acheter d'abord de
petits ruminants notamment d'ovins qui étaient à cette
époque l'animal le plus rentable sur le marché. Ainsi la
reconstitution du cheptel dans l'unité pastorale de Bélél
Bogal a commencé d'abord par les petits ruminants qui voient leur nombre
augmenter de manière exponentielle dans tout le Ferlo.
Par ailleurs, le Ferlo n'offrant plus de meilleures conditions
de pâturage, les peuls adoptent une nouvelle stratégie de
transhumance tournée vers le sud plus précisément vers la
région du Saloum. Dans cette région, les ovins, vu les bonnes
conditions climatiques, avaient la possibilité de mettre bas deux fois
dans l'année, ceci a beaucoup contribué à l'accroissement
rapide des ovins dans la région du Ferlo.
Avec l'augmentation du cheptel d'ovins, les peuls jadis
bergers attachés à leur vache pour retrouver un troupeau
composé de cet animal mythique vont vendre une partie de ces ovins pour
ainsi reconstituer petit à petit leur cheptel de bovins.
La décennie 80-90 connaît ainsi un vaste retour
du cheptel bovins mais surtout du cheptel ovin dont le nombre ne cesse
d'augmenter dans toute la région du Ferlo. Cette décennie sera
aussi accompagnée d'une nouvelle stratégie de transhumance. En
effet avec la détérioration des conditions climatiques des
années 70, les peuls se tournent vers le Saloum pour ce qui concerne les
ovins et vers le Jolof pour les bovins. Cette nouvelle stratégie
permettra à cette population de sortir de la sécheresse de 83-84
sans grand dommage alors que celle-ci était plus rude que celle de 72-73
même si ceci n'est pas le seul élément explicatif de cette
résistance à cette sécheresse des années 80 comme
le note Oussouby Touré40.
40 Crise agricole et comportement de
survie : Le cas du Ferlo (Sénégal) in Société,
Espace, Temps, 1992, Pages 90 à 102
La reconstitution du cheptel dans cette période ira de
pair avec une réorganisation des catégories d'exploitations de
l'UP. C'est ainsi qu'aux deux catégories d'exploitations de la
période précédente va s'ajouter deux nouvelles. En effet
des moyennes exploitations familiales des années 70 sortira d'une part
les grandes exploitations avec une main d'oeuvre salariée. Celle-ci est
composée de bergers disposant de plus de 100 bovins avec un important
troupeau d'ovins et de caprins, ces derniers pratiquent également la
transhumance vers le Saloum. D'autre part, il y'a des grandes exploitations
avec toujours une main d'oeuvre salariée. Cette catégorie
d'exploitation dispose d'un troupeau de bovins inférieur à 100
bovins avec cependant un important troupeau d'ovins et de quelques caprins,
elle pratique également la transhumance vers le Saloum et les
opérations de tabaski.
A côté de ces deux catégories
d'exploitations, on voit émerger dans cette période des moyennes
exploitations familiales et des petites exploitations familiales. Les moyennes
exploitations familiales proviennent des petites exploitations familiales de la
décennie passée. Ce sont des exploitations agropasteurs avec un
troupeau de bovins inférieur à 50 bovins à
côté de quelques ovins et caprins. Ce sont des exploitations qui
pratiquent toujours l'agriculture pluviale dans le Jééri avec des
spéculations comme le mil, le niébé et les poddés.
La dernière catégorie d'exploitation répertoriée
dans cette décennie est celle des petites exploitations familiales qui
sont de petits bergers avec un troupeau n'excédant pas une dizaine de
bovins et quelques ovins et caprins. Ils sont également de petits
paysans avec une agriculture principale de subsistance pratiquée sous
pluie dans le Jééri.
6-4/ Un système très diversifié
depuis les années 90 :
A partir des années 90, l'unité pastorale de
Bélél Bogal connaît de nouveaux changements qui vont
influencer le mode de gestion du troupeau. A l'instar de la
précédente décennie, cette période sera
marquée par une forte croissance du cheptel notamment le cheptel ovin
qui constitue de nos jours un trésor dans le milieu peul car faisant
office de compte courant pour les bergers.
Avec cette nouvelle configuration, les populations peuls
adoptent de nouvelles stratégies de conduite du troupeau. C'est ainsi
qu'en saison des pluies, les bergers exploitent d'abord les pâturages
les plus proches de leur rumano et des mares d'hivernage où le
troupeau s'abreuve quotidiennement. En saison sèche, ce
sont les pâturages les plus distants du campement permanent c'est
à dire comprise entre 10 à 20km qui sont exploités dans un
premier temps avec cette fois-ci un abreuvement au forage tous les deux jours.
On notera dans cette période que l'abreuvement d'un jour sur deux est
beaucoup plus pratiqué par les grands éleveurs et cela dés
l'assèchement des mares d'hivernage alors que dans la plupart du temps
la distance entre les zones pâturées et le forage permettait
encore l'abreuvement quotidien du troupeau.
Cette période inaugure également de nouvelles
formes de transhumance pratiquées par les bergers. Il s'agit d'abord de
l'intra-transhumance qui permet aux bergers de bouger à
l'intérieur de l'aire d'influence du forage à la recherche du
meilleur pâturage pour le troupeau de bovins le plus souvent. Ensuite, il
y'a l'inter-transhumance qui se fait entre les différents forages du
Ferlo toujours motivé par la recherche du meilleur pâturage mais
parfois ce sont les pannes du forage qui sont à l'origine de cette
transhumance. Pour celleci le plus souvent si dans la famille, il n'y a pas de
vieilles personnes c'est alors toute la famille qui effectue cette forme de
transhumance. Par contre si ce n'est pas le cas c'est seulement une partie de
la famille qui se déplace le reste veillant sur les personnes
âgées. Enfin, il y'a la grande transhumance qui consiste à
quitter la zone d'influence du forage pour s'établir au Jolof et/ou
Saloum. Cette forme de transhumance intéresse le plus souvent le
troupeau d'ovins surtout quand il s'agit de la transhumance vers le Saloum et
le troupeau de bovins quand il s'agit de transhumance vers le Jolof.
Par ailleurs, cette période est également
marquée par l'aménagement des terres de la vallée du
fleuve située à hauteur de Dierba. Ces aménagements
marquent la création des périmètres irrigués
villageois (PIV) qui sont des parcelles de cultures aménagées par
la SAED et distribuées par le conseil rural aux populations.
Avec ces PIV, c'est le retour de la culture au Walo mais cette
fois-ci sous forme irriguée. C'est ainsi que toutes les exploitations de
l'UP qui disposaient d'une main d'oeuvre pour cultiver ont
bénéficié des affectations de parcelles pour la culture du
riz et de la tomate. En plus de ces affectations de parcelles de culture, les
populations ont été regroupées en GIE pour une
exploitation plus optimale.
Ce retour de la pratique de l'agriculture dans le Walo
entraîne ipso-facto celui de la transhumance vers la vallée (ou
vers les périmètres irrigués). En effet avec les
cultures
irriguées, les restes des spéculations sont
laissés dans les parcelles sans aucune mise en valeur surtout la paille
de riz. Certains éleveurs profitent de nos jours de ces restes en y
conduisant leur troupeau de bovins qui y reste parfois jusqu'à deux
mois.
Cette période est également celle de la
généralisation de la charrette tirée par les ânes
pour le transport de l'eau dans presque toutes les exploitations. Cet outil
constitue le principal moyen de transport de l'eau destinée d'une part
à l'abreuvement du petit ruminant parqué à domicile et
d'autre part à la consommation familiale. Pour le transport de l'eau des
petits ruminants, ce sont des chambres à air de capacité variante
qui sont utilisées tandis que ce sont des bidons de 20L qui servent de
contenants pour l'eau destinée à la famille.
Avec cette panoplie de nouveautés qu'a connue l'UP, les
catégories d'exploitations répertoriées dans la
précédente période vont connaître une certaine
évolution. En effet, les grandes exploitations (15%) disposant d'une
main d'oeuvre salariée voient leur troupeau augmenter à plus de
200 têtes de bovins, un milliers d'ovins qui effectuent la grande
transhumance au Saloum réparti en trois groupes dont le premier est
constitué des ovins au Saloum, le deuxième regroupant les ovins
au forage et le troisième étant les ovins au Ferlo et plusieurs
caprins demeurant dans l'UP. Il faut noter que cette catégorie
d'exploitation agropasteurs est la plus éloignée du forage, elle
est entre 8 à 10km au sud du forage et possède entre 2 à 3
charrettes. La deuxième catégorie d'exploitation (25%) est
représentée par les grandes exploitations agropasteurs avec
toujours une main d'oeuvre salariée dont le troupeau de bovins est
inférieur à 200 têtes, un troupeau d'ovins qui n'atteint
pas le millier avec la même composition que la première
catégorie d'exploitations et un troupeau de caprins important. Ces
exploitations qui se localisent vers le nord du forage disposent de 2 à
3 charrettes et pratiquent la culture irriguée dans le Walo. A
côté de ces exploitations, nous avons les moyennes exploitations
familiales (25%) qui sont les mêmes que celles de la
précédente période avec toutefois, un troupeau plus
important (inférieur à 50 têtes de bovins), avec plus d'une
cinquantaine d'ovins et quelques caprins. Ce sont des exploitations qui
pratiquent l'agriculture au Walo dans les périmètres
irrigués villageois et disposent d'au moins une charrette. La
dernière catégorie d'exploitation qu'on retrouve de nos jours
dans l'UP est constituée par les petites exploitations familiales (35%)
qui ne différent pas beaucoup de celles de la
précédente
période. Ce sont des agropasteurs avec un troupeau de
bovins qui ne dépasse pas la vingtaine associé à quelques
ovins et caprins. C'est une catégorie qui pratique toujours
l'agriculture pluviale dans le Jééri et elle dispose
également d'une charrette pour le transport de l'eau.
Ainsi donc de nos jours l'unité pastorale de
Bélél Bogal est très diverse dans sa composition. Ce qui
montre qu'elle a beaucoup évolué, en effet des trois
catégories d'exploitation de la période d'avant forage, on est
aujourd'hui arrivé à quatre catégories d'exploitations ce
qui laisse présager une grande diversité des systèmes de
culture et d'élevage. (Voir annexe 1 et 2, pour types d'entretiens
historiques).
Typologie évolutive des exploitations agricoles de
l'UP de Bélél Bogal
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