Conclusion :
Depuis 1973, date de la création du forage de
l'unité pastorale de Bélél Bogal, le système
agraire de cette partie du Ferlo a connu beaucoup de changements. En effet d'un
système exclusivement transhumant jadis, on est passé aujourd'hui
à des systèmes moins transhumants avec des exploitations fixes
dans les campements gravitant autour du forage.
Cette évolution dans l'histoire agraire de notre zone
d'étude n'a pas beaucoup influencé les pratiques des
exploitations agricoles. C'est ainsi que les agriculteurs de l'UP sont toujours
dans leur majorité des agropasteurs même si de nos jours
l'agriculture pluviale dans le Jééri a perdu beaucoup de son
intensité au profit de l'agriculture irriguée dans le Walo
introduite depuis 2000.
Par ailleurs la méthodologie du diagnostic agraire avec
laquelle nous avons travaillé se révèle être un
très bon outil pour comprendre des milieux aussi complexe que la zone du
Ferlo afin d'envisager des projets de développement tels l'introduction
de nouvelles stratégies de formation agricole rurale. Toutefois, il faut
bien se rendre à l'évidence que la promotion d'une innovation
technique locale ou l'appui à des formes paysannes organisées
peuvent se révéler intéressantes, mais qu' elles resteront
peu efficaces pour l'intérêt général si on ne tient
pas compte des perceptions, des préoccupations et des moyens financiers
de populations locales.
C'est pour éviter cela que notre étude a
été axé sur la connaissance des pratiques des agriculteurs
afin d'en sortir leurs demandes en formation et en éducation. Cette
recherche de plus trois mois sur le terrain nous a ainsi permis de comprendre
les pratiques et dans une certaine mesure la sociologie des exploitations
agricoles de l'unité pastorale de Bélél Bogal. En effet,
il apparaît à la suite de cette étude que ces exploitations
réparties dans quatre catégories ont tous grâce à
leurs activités économiques un revenu supérieur au seuil
de sociabilité de la localité.
Pour autant, si les résultats de l'évaluation des
revenus de ces agriculteurs nous permettent de conclure que les
exploitations agricoles ont toutes les capacités contributives leur
permettant de financer les études de leurs enfants d'autant plus que
l'école est gratuite dans la zone, l'école demeure
néanmoins un maillon faible dans les pratiques paysannes.
En effet même si à travers les enquêtes,
l'école occupe une bonne place dans les préoccupations des
agriculteurs, le taux d'inscription dans ce service reste très faible et
à cela il faut ajouter un fort taux d'abandon.
Dans l'unité pastorale de Bélél Bogal,
l'école est perçue par la plupart des agriculteurs comme un outil
qui peut permettre aux enfants de quitter les activités agricoles
cependant les mouvements de transhumances constituent les principaux freins au
développement de ce type de service. En ce qui concerne les demandes en
formation, il ressort de notre étude que les exploitations agricoles
dans leurs préoccupations ont toutes émises le problème de
la gestion du pâturage en saison sèche à cause des feux de
brousse mais aussi le problème de la conservation du lait en hivernage.
Ce qui nous amène à axer les demandes en formations des
agriculteurs de Bélél Bogal dans ces domaines.
Par ailleurs après avoir étudié notre
unité pastorale de Bélél Bogal, d'autres
problématiques de développement du monde rural ont jailli. Il
s'agit en effet de la gestion de l'eau du forage encore que cette zone a pour
principale vocation l'élevage. Il nous semble que le diagnostic agraire
nous a certes permis de comprendre les pratiques paysannes notamment le rapport
des populations à l'eau mais cela à très bas
échelle alors que cette question mériterait une analyse à
grande échelle et de manière globale c'est-àdire dans tout
le Ferlo. Il en est de même pour le foncier, c'est en effet une question
à approfondir dans cette unité pastorale mais surtout analyser la
question en ayant à l'esprit qu'on est en zone pastorale alors que cette
activité n'est pas reconnu par la loi sur le domaine national comme une
forme de mise en valeur de la terre et tout cela dans le contexte de la
décentralisation avec le transfert des compétences aux
collectivités locales.
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