Mohamed Amine El Hachemi
Le développement des services dans le
secteur de l'informatique,
une opportunité pour les
industriels ?
Mastère Spécialisé Marketing des
Services
Grenoble Ecole de Management 2008/2010
Tuteur de Stage :
Tuteur Ecole :
Edouard De Remur
Eric Mousseron Dufort
Remerciements
Je tiens tout d'abord à remercier M. Meyronin ainsi que
tout le corps enseignant du Mastère Marketing des services qui ont
largement contribué à aiguiser mon intérêt pour le
secteur des services et les problématiques qui y sont liées. Je
remercie également Mme Dobler ainsi que Mme Dos Santos qui m'ont permis
de soutenir ma thèse dans les délais.
Je désire également remercier mon tuteur de
stage chez Oodrive, M. De Rémur, qui m'a considérablement
aidé lors de mon alternance qui m'a permis d'avoir une bonne approche du
développement des services au sein du secteur informatique.
M. Mousseron Dufort, mon tuteur école
m'a aiguillé tout au long de ma recherche et m'a sans cesse
encouragé et soutenu malgré la distance, je tiens à le
remercier pour cela.
Enfin, je me dois de remercier l'entreprise Dell et plus
particulièrement M. Omar Berrada, responsable des services sur le
segment Medium Business, ainsi que mon Manager direct, M. Mounir Oirdi. Ils
m'ont apporté une aide précieuse pour mener à bien ce
travail.
Avant-propos
Dans le cadre de mon Mastère
spécialisé en Marketing des services à l'ESC Grenoble,
j'ai choisi de traiter un sujet en rapport avec mon activité
professionnelle. Ayant travaillé chez plusieurs éditeurs de
logiciels spécialisés tels qu'Oodrive ou Lafourchette puis chez
Dell en tant qu'Account Manager, il m'a semblé logique de traiter un
sujet relatif au secteur de l'informatique. Ces trois expériences
complémentaires m'ont permis d'avoir une meilleure vision du
marché et m'ont donné une certaine légitimité pour
traiter ce sujet. Dès mon entrée chez Dell, en Octobre 2009, j'ai
appris que la firme avait racheté Perot Systems, une entreprise
américaine exclusivement spécialisée en services
informatiques dédiés aux professionnels ; cela m'a tout de
suite conforté dans ma vision du marché et m'a aidé
à faire le choix de mon sujet.
Le développement des services au sein du secteur
informatique est une expérience que j'ai vécue au quotidien dans
mon travail pendant ces dernières années et j'ai voulu, à
travers cette recherche, le démontrer de la manière la plus
objective qui soit, en me basant sur des arguments factuels.
Thèse professionnelle :
Le développement des services dans le secteur de
l'informatique, une opportunité pour les industriels ? L'exemple de
DELL.
Contexte : Crise mondiale,
ouverture et tertiarisation des Marchés, concurrence
généralisée, mondialisation et globalisation
Problématique : Les
services se sont développés d'une manière
accélérée ces dernières années et ont
transformé l'économie mondiale. Leur introduction dans le
marché de l'informatique présente-t-elle vraiment une
opportunité pour les différents acteurs et va-t elle assurer un
réel développement à long terme ?
Principaux concepts et outils Marketing
utilisés pour l'étude :
- L'analyse concurrentielle : Les 5 forces de
Porter.
- Domaine d'activité
stratégique
- Marketing stratégique : ciblage et
positionnement.
- Le modèle SONCAS
- Le diagnostique SWOT
- Largeur de gamme
- Satisfaction et fidélisation
Entreprises dans le périmètre de
l'étude:
IBM
HP
BULL
APPLE (Mac)
DELL
COMPAQ
FUJITSU
TOSHIBA
SONY (Vaio)
ACER
ASUS
LEGEND (Lenovo)
SUN
EDS
ACCENTURE
CSC
OODRIVE
PEROT SYSTEMS
SOMMAIRE
Introduction
Première partie : L'évolution du
marché de l'informatique
I) La genèse des grands acteurs du
Marché de la micro informatique
A) Le XXème siècle ou la naissance des
géants informatiques occidentaux
- IBM
- HP
- BULL
- APPLE
- DELL
- COMPAQ
B) La naissance des constructeurs asiatiques et leur but
de se positionner
sur les marchés occidentaux
- FUJITSU
- TOSHIBA
- SONY
- ACER
- ASUS
- LEGEND
II) Etude du marché de l'informatique dans son
ensemble
A) Les chiffres clés du marché
informatique
B) L'analyse concurrentielle
- Les concurrents présents sur le secteur
- Les fournisseurs du secteur
- Les nouveaux entrants
- Les produits de substitution
- Les clients
- Synthèse des 5 forces de Porter
III) Le positionnement des grandes marques sur le
Marché.
A) La largeur de l'offre des constructeurs
B) Les cibles des constructeurs
Deuxième partie : Les services, une
opportunité exploitée par les différents acteurs du
Marché
I) Du modèle traditionnel industriel vers un
modèle orienté vers les services
A) La place des SSII dans le paysage informatique
- EDS
- Accenture
- CSC
B) Les types de services développés par les
constructeurs
- Services support avancés
- Accompagnement et conseil
- Nouvelles tendances du marché
informatique
Virtualisation,
Modèle Saas
Green IT
II) Les services, accélérateurs de
succès pour les constructeurs
A) Le service comme tournant
stratégique radical : l'exemple d'IBM
B) Le service comme porte de sortie de la
crise
Troisième partie : Etude de Cas ,
l'évolution de DELL dans ce contexte
I) Dell, un acteur de taille sur le
marché
A) Les particularités et l'identité
B) Matrice SWOT
- Diagnostic interne
- Diagnostic externe
II) La réaction de DELL face à la mutation
du Marché
A) Le rachat de Perot Systems
B) Des offres de service enrichies
- Les services dédiés aux particuliers
- Les services
dédiés aux entreprises
- Les services, accompagnateurs
de projets IT complexes
Conclusion
Bibliographie
Annexes
Introduction
Dans un contexte de mondialisation et de
généralisation de la concurrence, les grandes firmes
multinationales subissent une pression sur les coûts et doivent sans
cesse se différencier en ayant un positionnement clair sur le
marché. L'émergence de l'industrie asiatique oblige les
entreprises occidentales à s'adapter sans cesse face à de
nouvelles donnes. Les marges industrielles étant de moins en moins
viables, nous avons assisté à une tertiarisation de masse des
économies mondiales. Quelle place reste-t-il pour les industries
traditionnelles ? Comment peuvent-elles se positionner ?
Le secteur des technologies de l'information et de la
communication ne fait pas exception ; les marges nettes sur les produits
support (ordinateurs, serveurs, téléphones...) sont de moins en
moins viables et la concurrence est exacerbée avec l'apparition des
assembleurs asiatiques qui ont une gestion drastique des coûts et qui
prennent progressivement des parts de marché aux grands acteurs
traditionnels Américains tels que HP et DELL. Les technologies de
l'information et de la communication regroupent toutes les techniques
utilisées dans le traitement et la transmission de l'information. Il
s'agit principalement de l'informatique, d'Internet et des
télécommunications. Dans le cadre de cette étude, nous
avons choisi de nous intéresser plus particulièrement aux acteurs
informatiques qui offrent le principal support du contenu numérique.
Comment a évolué ce marché ? Comment s'est-il
adapté à ce nouveau contexte ? Enfin, quelle est la place
des Services et dans quelle mesure représentent-t-ils un enjeu
stratégique sur ce marché ?
Selon l'Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques (INSEE), le secteur tertiaire recouvre un vaste champ
d'activités qui va du commerce à l'administration, en passant par
les transports, les activités financières et immobilières,
les services aux entreprises et les services aux particuliers,
l'éducation, la santé et l'action sociale. Le
périmètre du secteur tertiaire est de fait défini par
complémentarité avec les activités agricoles et
industrielles (secteurs primaire et secondaire).
C'est bien cette dernière notion qui nous
intéresse ; en effet, la complémentarité des services
avec les activités industrielles est à étudier de
très près car nous remarquons, que dans les industries
traditionnelles, le « produit » proprement dit commence
à constituer uniquement un support au service global. Dans le secteur de
l'informatique, nous ne parlons plus de vente de matériel informatique,
mais de solution globale où le matériel ne constitue qu'un
élément qui va permettre de répondre à un
besoin.
Il va sans dire que les services se sont
développés d'une manière accélérée
ses dernières années et ont transformé l'économie
mondiale. Mais leur introduction dans le secteur informatique
présente-t-elle vraiment une opportunité pour les constructeurs
et va-t-elle assurer un développement à long terme ?
Pour répondre à cette problématique, nous
allons tout d'abord rendre compte de l'évolution du secteur de en
présentant les différents acteurs de ce marché. Nous
étudierons ensuite les services en expliquant comment les acteurs du
marché les ont exploités en leur faveur. Nous proposerons en
troisième lieu une étude de cas détaillée ;
étant actuellement gestionnaire de portefeuille client chez DELL, j'ai
saisi cette occasion pour présenter un cas complet et concret qui
illustrera de manière significative le sujet.
Assisterons-nous encore à une concentration du
marché ? Les firmes n'ayant pas de stratégie claire en terme
de service, survivront-elles à la prochaine décennie ?
Enfin, les entreprises qui se sont positionnées directement en tant que
pourvoyeur de solution, ne risquent-elles pas, à terme, de destituer les
grands industriels en les ramenant au rang de simples fournisseurs de
matériel ?
Première Partie :
L'évolution du secteur de l'informatique
I) La genèse des grands constructeurs du
Marché de la micro-informatique
Le secteur d'activité des
« Nouvelles » Technologies de l'Information et de la
Communication est apparu dans les années 1950 mais trouve ses fondations
au tout début du XXème siècle avec la
création d'entreprises tournées vers l'innovation technologique
qui ont rapidement su trouver leur place sur ce nouveau marché qui,
dès les années 70, a vu de nombreux nouveaux arrivants... Il
était lié à l'époque à trois grandes
sciences formelles : l'informatique « concentration du mot
information et automatique », l'électronique ainsi que les
télécommunications, « science des
réseaux ». Il regroupait tout simplement toutes les
activités liées à la production de matériel
(hardware), logiciels (software) et services permettant le traitement de
l'information, sa transmission, son stockage ainsi que sa restitution
automatique. Les éditeurs de logiciels sont apparus un peu plus tard,
dans les années 80 ; au départ, les constructeurs
fournissaient les micro-ordinateurs dotés d'un système
d'exploitation et les clients développaient eux-mêmes leurs
logiciels appliqués. Les services, quant à eux, se limitaient
à l'assistance technique, à l'entretien et au final à la
formation.
L'un des géants de ce marché est bien IBM.
Créée en 1911, elle a longtemps été centrée
sur la production et la commercialisation de matériel informatique. IBM
a eu en effet un rôle important dans le développement du secteur
informatique. Aujourd'hui, le constructeur s'est stratégiquement
orienté vers les services, pour laisser la construction de
matériel en activité de second rang. Nous étudierons plus
tard cette transition.
A) Le XXème
siècle ou la naissance des géants informatiques
occidentaux :
Nous ne pouvons pas développer notre sujet sans nous
attarder un moment sur la genèse des grands acteurs de ce marché.
Cela nous permettra de mieux comprendre le contexte actuel et la
complexité de ce marché. Comme cité
précédemment, IBM est le premier mastodonte de ce secteur et ce
dès le début du XXème siècle. Nous
allons donc nous attarder dans un premier temps sur son histoire, avant de voir
comment les autres géants comme HP, Bull, Compaq, Apple ou encore Dell
sont apparus sur le marché.
IBM est né en 1911 de la fusion de
trois entreprises technologiques du XIXème siècle sous
le nom de CTR (Computing- Tabulating Recording company). La
société devient très rapidement leader dans l'innovation
et ses ambitions de multinationale se traduisent dès 1924 par le
changement de la raison sociale en International Business Machines, le
nom que nous connaissons tous aujourd'hui. Notons qu'IBM était à
l'époque précurseur en matière de bonne gouvernance
d'entreprise et se positionnait déjà comme une entreprise
moderne, notamment à travers sa politique de ressources humaines qui met
en avant l'emploi des femmes et des personnes handicapées. C'est en 1952
que l'entreprise se positionne clairement en tant que développeur de
systèmes informatiques et que les processus sont formalisés.
Dès le début des années soixante, IBM est
incontestablement le leader mondial en terme d'innovation technologique.
Dès 1981, IBM commercialise son premier ordinateur personnel. La
division micro-informatique d'IBM continue de développer ses gammes de
ThinkPad jusqu'en 1999 où elle annonce son retrait du marché
grand public. En 2005, fait important, Le Novo, anciennement connu sous le nom
de Legend, un des leaders informatiques sur le marché asiatique,
rachète la division micro-informatique d'IBM.
HP, entreprise américaine
également, a été créée au début de la
deuxième guerre mondiale, c'était le 1er Janvier 1939.
Ses fondateurs, Bill Hewlett et Dave Packard, deux anciens étudiants de
l'université de Stanford, ont tout d'abord été connus en
tant que créateurs d'oscillateurs audio. Ils se mettent ainsi à
rencontrer un franc succès par la vente de ces oscillateurs
auprès des studios Walt Disney. La plus importante des premières
ventes -considérée comme l'élément
déclencheur de la réussite actuelle de l'entreprise -a d'ailleurs
eu lieu à l'occasion du lancement du dessin animé Fantasia. En
2002, un tournant important s'amorce dans la vie de l'entreprise car HP
fusionne avec l'entreprise Compaq, les deux marques dépendant du groupe
HP mais étant toujours distribuées sous leur propre
identité. Aujourd'hui, l'entreprise Hewlett Packard réalise
près de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaire et investit
près de 4 milliards dans la recherche et le développement, ce qui
lui permet de maintenir sa position stratégique concurrentielle sur le
marché des entreprises de haute technologie.
BULL, a connu son succès au
départ grâce au dépôt d'un brevet pour une machine
trieuse-enregistreuse-additionneuse combinée à cartes
perforées. Le brevet a été déposé dans 16
pays différents par l'ingénieur Norvégien Fredrik Rosing
Bull. Suite au succès de cette machine qui concurrence directement IBM
(seul présent sur ce marché à l'époque) OKA s'est
chargé de la production et de la commercialisation de la machine. C'est
en 1931 que l'entreprise BULL est créée en France, six ans
après la mort de Fredrik Rosing Bull. Ayant été pendant la
2ème guerre mondiale fournisseur de matériel
mécanographique, la firme crée le premier ordinateur
multi-tâche en 1958. Après un passage sous la coupe de General
Electric puis une nationalisation en 1982, Bull décide de se lancer sur
le marché des micro-ordinateurs en rachetant l'entreprise
américaine Zenith Data Systems en 1989. Ce fut une erreur
stratégique car cette opération ne fut pas bien accueillie sur le
marché américain à cause des lois américaines sur
les marchés publics. Dès 1992, Bull recentre son activité
en développant des serveurs moyenne gamme et haut de gamme, des services
aux professionnels ainsi que des services de développement et
d'intégration de logiciels.
Les constructeurs que nous avons étudiés
jusqu'à présent ont bâti leur notoriété
grâce à l'innovation bien entendu, mais sans pour autant avoir
développé un produit informatique proprement dit dès le
début de leur activité. Ceux que nous verrons maintenant sont
nés à partir des années 1970 et se sont directement
positionnés sur ce marché.
Apple Computer fut créé en 1976
par Steve Jobs. La commercialisation des tout premiers Apple s'est faite
à travers Byte Shop selon un modèle de vente indirecte, d'usage
à cette époque. L'entreprise a voulu s'implanter sur le
marché informatique en démocratisant le matériel (l'Apple
I était vendu à l'époque à 666 dollars). Avec
l'apparition de son Macintosh en 1984, Apple tente de briser le leadership
d'IBM. L'entreprise a réussi en tout cas à avoir un
positionnement particulier sur le marché en développant ses
propres systèmes d'exploitation. Apple a su développer
également une identité de marque très forte et une
communauté de consommateurs fidèles. En 1993, ironie de
l'histoire, IBM et Sun sont sollicités pour racheter Apple après
de sérieuses difficultés financières, mais sans
succès.
DELL a été créée
par Michael Dell en 1984 au Texas. Sous la dénomination commerciale de
PC's Limited, l'étudiant assemble son premier micro-ordinateur. Douze
ans plus tard, le constructeur est le septième sur le marché
mondial; c'est à cette époque là, soit en 1996, que Dell
décide de se positionner sur le marché des serveurs, avec de
meilleures marges et moins de concurrence. Par rapport à ses concurrents
directs cités précédemment, cela reste une entreprise
très jeune qui est très vite devenue incontournable sur le
marché grâce notamment à son modèle direct et son
succès que nous développerons plus tard. Avant le passage au
nouveau millénaire, Dell se positionne comme leader sur le marché
informatique, après seulement 15 ans d'existence.
Compaq Computer Corporation a
été créée en 1982 au Texas. En à peine cinq
ans, la firme produit un million d'unités. Devant ce succès,
Compaq se lance sur le marché des serveurs en 1989. Durant les
années 1990, Compaq a un franc succès auprès des
entreprises et des particuliers grâce à un effort
considérable en matière de recherche-développement et
d'innovation. Leader sur le marché européen, ce fut
également la décennie des acquisitions pour Compaq avec notamment
les rachats de Thomas Conrad et Nethworth en 1995, Digital Equipement
corporation en 1998 ou encore Shopping.com en 1999. Ce dernier rachat a
clairement pour but de proposer un modèle de vente direct par Internet.
En 2002 enfin, Compaq est racheté par HP.
Dès le début des années 1990, nous
assistons à un fort mouvement de concentration. Ces fusions acquisitions
ne se limitent pas à l'intérieur des pays, mais sont bel et bien
internationales. L'exemple qui l'illustre le mieux est le rachat de la division
micro-informatique d'IBM, le mastodonte Américain, par Lenovo, le leader
Chinois.
B) La naissance des constructeurs asiatiques et leur
but de se positionner sur les marchés occidentaux
Les premières entreprises technologiques asiatiques
sont nées au Japon au début du XXème
siècle, en même temps que leurs concurrents occidentaux. Leurs
histoires sont bien distinctes au départ, mais nous verrons qu'elles se
lient au fur et à mesure puisque les géants asiatiques veulent
s'internationaliser et prendre leurs marques en Occident. Cette tendance est
réciproque, il faut le préciser, car les marchés
asiatiques représentent des débouchés que les
géants occidentaux ne peuvent pas délaisser. Ces géants
japonais seront ensuite rejoints par de nouvelles entreprises taiwanaises
innovantes dès le début des années 1970.
Fujitsu a été
créée en 1935 au Japon. La société a alors le nom
de Fuji Tsuchinki Manufacturing Corporation. Spécialisée
au départ dans les télécommunications, la
société japonaise a eu un rôle déterminant dans la
restauration des systèmes de télécommunications
détruits pendant la deuxième guerre. Ce n'est qu'en 1954 que le
premier ordinateur Japonais est créé par Fujitsu (facom 100). En
1967, la société prend officiellement le nom de Fujitsu
Limited. Cinq ans plus tard, la firme nippone réalise son premier
investissement en Occident en achetant des parts de la société
américaine Amdahl Corporation. En 1980, Fujitsu est leader
incontesté sur le marché informatique Japonais, mais ne compte
pas en rester là. Elle continue son internationalisation en prenant 80%
de parts d'ICL (International Computer Limited), une entreprise anglaise en
1990. Notons qu'en 1998, Amadhl et ICL sont entièrement détenus
par Fujitsu et deviennent ainsi des filiales à part entière.
Point culminant de cette internationalisation ; Fujitsu et Siemens
créent une alliance du nom de Fujitsu Siemens en 1999 pour produire des
ordinateurs personnels, des ordinateurs portables ainsi que des serveurs.
Toshiba est née d'une fusion en 1939.
La première entité était le premier fabricant de
matériel télégraphique au Japon, et la seconde
était le premier producteur de lampes à incandescence. La
nouvelle entité s'appelle Tokyo Shibaura Denki et ne sera
appelée officiellement Toshiba qu'en 1984. L'entreprise rachète
plusieurs firmes de l'industrie lourde et du secteur primaire et crée
entre 1960 et 1999 de multiples entités industrielles telles que Toshiba
équipements électriques et Toshiba Chemins de fer en 1974 ou
encore Toshiba transports en 1999. L'entreprise a toujours su innover ;
elle est d'ailleurs à l'origine de l'ordinateur portable en 1986 entre
autres.
Sony est une entreprise japonaise
créée en 1946. Au départ, 20 personnes réparaient
des équipements électriques et essayaient de produire leur propre
matériel. C'est en 1954 que Tokyo Telecommunications Engeneering
Corporation (nom donné à la société à cette
époque), a connu le succès grâce à l'utilisation des
transistors dans la fabrication des radios, véritable innovation
technologique pour l'époque. L'entreprise a ensuite inventé
plusieurs produits audiovisuels tels que la télévision couleur en
1968, la cassette vidéo couleur en 1971, ou encore le Walkman en
1979.
Si nous nous intéressons à cette
société, c'est parce que c'est une référence en
matière d'innovation technologique. Elle a également
montré une claire volonté à s'internationaliser, la preuve
en est le changement de nom vers Sony qui a été motivé par
des raisons purement commerciales sur le marché anglo-saxon. Nous nous
intéressons également à ce géant car il s'est
positionné sur le marché qui nous étudons, en
créant la marque Vaio, spécialisée en ordinateurs
portables, tout-en-un, et logiciels multimédias.
Comme pour leurs homologues occidentaux, les constructeurs
informatiques nés à partir des années 1970 se positionnent
directement sur le marché.
Acer est fondée en 1976. C'est une
entreprise Taiwanaise qui développe en propre la plupart des
pièces qu'elle incorpore dans ses produits (ordinateurs, serveurs,
écrans...). Grâce à de très nombreuses
participations dans d'autres groupes industriels asiatiques et occidentaux, la
société est propulsée au rang de troisième
constructeur mondial en 2007, après HP et Dell, en adoptant une
stratégie multimarque pour séduire toutes les cibles. Avec les
rachats des sociétés Gateway, Packard Bell et E-machines, Acer
commence à inquiéter sérieusement les leaders historiques
en évinçant Dell de la place de challenger sur le marché
informatique mondial et en contrôlant des entreprises
américaines.
Asus est également
une entreprise Taiwanaise. Son histoire est étroitement liée
à Acer puisque ce sont quatre ingénieurs d'Acer qui l'ont
créée en 1989. L'entreprise a très vite eu du
succès et propose aujourd'hui une offre informatique diversifiée
et complète.
Du côté des grands constructeurs Chinois, nous
retrouvons Legend, qui a racheté la division
micro-informatique d'IBM et qui est connu aujourd'hui sous le nom de
Lenovo ; nous l'avons exposé précédemment.
Créée en 1984 et financée par l'académie des
sciences chinoise, Legend commercialise son premier pc en 1990 en Chine. En
1994 déjà, Legend entre dans la bourse de Hong Kong, annonce son
premier serveur en 1995, pour devenir en 1996 leader sur le marché
chinois en terme de parts de marché. C'est en 2003 que Legend devient
Lenovo en vue de racheter la division micro informatique d'IBM en 2005.
Nous avons maintenant une idée plus précise sur
la naissance du marché informatique, et l'avons vu à travers ses
acteurs principaux. Nous pouvons désormais étudier plus en
détail ce marché. Cette étude a pour but de mieux
connaître ses principaux acteurs afin de déterminer par la suite
leur réaction face à la montée des services.
II) Etude du marché de l'informatique dans
son ensemble
Aujourd'hui, une grande partie du marché du Hardware
(machines) est partagée entre les constructeurs Américains et les
constructeurs asiatiques. Le top 6 en 2009 donne d'ailleurs une image
significative de cette réalité. HP (USA) est le leader mondial,
suivi par Acer (Taiwan) puis de Dell (USA) ; nous retrouvons juste
après le Novo (Chine) puis Asus (Taiwan) et Toshiba (Japon). Sans
oublier le fait que les progressions en volume sont bien plus importantes du
côté des constructeurs asiatiques (54% pour Asus à titre
d'exemple entre 2008 et 2009).
A) Les chiffres clés du marché de
l'informatique
L'offre informatique est composée de trois grandes
parties : l'offre matérielle (Hardware), l'offre logicielle
(Software) et l'offre de services.
Le matériel informatique est aujourd'hui utilisé
par les ménages, par les entreprises quelle que soit leur taille, par
les administrations publiques, et, ne l'oublions pas, par plusieurs industries
telle que l'industrie automobile ou aéronautique et ses systèmes
embarqués.
Nous pouvons quantifier le matériel vendu et
utilisé dans le monde, selon les régions, mais cela est plus
difficile en ce qui concerne l'offre de service, qui devient aujourd'hui
indissociable de l'offre matérielle. L'offre logicielle est
quantifiable, mais ce qui l'est moins est bien le piratage dont elle est
victime. Des offres gratuites viennent également changer la donne et
pénètrent le marché en masse ; nous parlons ici de
l' « Open Source ».
En ce qui concerne l'offre matérielle, elle est
essentiellement composée, comme cité précédemment,
d'ordinateurs de bureau, d'ordinateurs portables, de serveurs, d'unités
de sauvegarde ainsi que de divers périphériques.
Pour se faire une meilleure idée de ce marché,
voici quelques données qui nous permettent de positionner les acteurs de
ce marché et les secteurs qui consomment le plus de matériel
informatique.
Nous voyons clairement que HP, Acer, Dell et Lenovo se
partagent une grande partie du marché (près de 50%). Mais nous
sommes loin du modèle d'un marché de monopole ou même
d'oligopole car 47% du marché est partagé par une multitude de
constructeurs. Cela nous confirme que c'est un marché très
compétitif.
Ci-dessous, les secteurs qui consomment le plus de
matériel informatique ; Notons que le secteur public, le secteur
industriel, celui des services financiers, ainsi que le secteur des
télécommunications sont les plus gros clients des constructeurs
en consommant 70% du marché global (marché informatique au sens
large). Ce marché représente 2677 milliards de dollars en 2008
dans le monde.
Source : Gartner 2009
B) L'analyse concurrentielle
Pour avoir une vue d'ensemble sur le marché, nous
allons nous baser sur le modèle des cinq forces concurrentielles de
Michael Porter. Cela nous permettra d'avoir une approche globale du
marché et de déterminer à quel point la concurrence est
intense.
Tout d'abord, définissons les forces concurrentielles
présentes sur le marché.
Les concurrents présents dans le
secteur : dans le cadre de notre étude, les concurrents du
secteur seront les grandes entreprises citées précédemment
(IBM, Asus...) qu'elles soient occidentales ou asiatiques. Ces entreprises,
nous l'avons bien compris se concentrent sur un seul domaine d'activité
stratégique. Notons qu'un domaine d'activité stratégique
(DAS) est un ensemble homogène de produits ou de services visant
à satisfaire une demande spécifique au sein d'un marché
spécifique. Ici, nous nous baserons sur le sens large du terme :
les concurrents du secteur sont tous les producteurs de matériel
informatique hardware (ordinateurs de bureau, pcs portables, serveurs,
sauvegarde...) visant à satisfaire le besoin d'échange et de
traitement de l'information à travers le monde.
Les fournisseurs du secteur : ils
permettent aux concurrents de produire ou d'assembler leurs marchandises.
Notons qu'un même fournisseur peut collaborer avec différents
concurrents. C'est clairement le cas en ce qui concerne le marché de
l'informatique. Dans notre étude, les fournisseurs seront toutes les
entreprises produisant des composants essentiels à la production de
matériel micro-informatique, à savoir les processeurs, la
mémoire vive, les cartes mères, les écrans, les cartes
graphiques... et ceci n'est pas exhaustif bien entendu. Nous intégrerons
également les fournisseurs de périphériques,
c'est-à-dire les composants qui ne sont pas indispensables au
fonctionnement d'une unité, comme par exemple les stations d'accueils,
sacoches, souris en ce qui concerne les pcs portables... Ils donnent
néanmoins aux constructeurs la possibilité de proposer une offre
complète. Par extension, nous intégrerons également dans
cette partie les fournisseurs de « software ». Par
opposition au Hardware, le Software est composé de toute l'offre
logicielle qui permet le bon fonctionnement d'applications qu'elles soient
globales ou spécifiques. Dans le Software, nous pouvons trouver les
systèmes d'exploitations (indispensables au fonctionnement d'une
machine), les antivirus (sécurité sur Internet), les logiciels
permettant le traitement et la mise en forme de l'information, les logiciels de
sauvegarde, ainsi que tous les progiciels métiers (comptabilité,
graphisme, architecture...).
Les nouveaux entrants sur le
marché :
Les nouveaux entrants sur le marché sont toutes les
entreprises susceptibles de vouloir se positionner sur un marché
existant, et capables de passer les barrières à
l'entrée : sont-elles capables d'économies
d'échelles ? Ont-elles une assise financière assez solide
pour concurrencer les forces en présence ? Quelle sera la
réaction des concurrents du marché ? Comment la demande
accueillera t-elle cette nouvelle offre ? Ce sont les questions auxquelles
nous devons répondre dans le cadre de l'analyse concurrentielle.
Les produits de substitution :
Dans chaque marché qui répond à une
demande spécifique, nous trouvons en parallèle des produits de
substitution répondant à un même besoin. Dans notre cas,
les produits de substitution existent bel et bien. Dans un contexte de
convergence technologique, l'I-phone ou le Blackberry par exemple
répondent parfaitement au besoin d'échange et de traitement du
contenu numérique ; leurs fonctions premières sont pourtant
bien différentes de celles du matériel informatique...
Les clients :
Leur pouvoir est évident sur un marché : si
des distributeurs décident de ne plus commercialiser une marque, au
profit d'un concurrent, cela change bien évidemment la donne sur le
marché. Leur pouvoir de négociation est fonction de leur taille
et de l'importance stratégique qu'ils représentent pour le
constructeur. Dans notre cas, les clients sont principalement les grandes
enseignes de distribution pour le grand public (Darty, Carrefour...), les
revendeurs informatiques pour les professionnels, les SSII qui ont besoin de
matériel informatique pour fournir à leurs clients une solution
globale, les intégrateurs. Les constructeurs informatiques utilisent
également un mode de vente direct, dont Dell est le
précurseur ; les clients finaux sont donc également à
prendre en compte. Ces clients finaux sont généralement
segmentés en quatre grands groupes : les particuliers, les PME, les
grandes entreprises (effectif supérieur à 500), et les
entités publiques (administrations, hôpitaux, universités,
collectivités territoriales).
Après avoir défini les cinq forces
présentes sur le marché, nous pouvons désormais
schématiser l'ensemble pour nous rendre compte de l'intensité
concurrentielle des forces en présence et leurs pouvoirs de
négociation.
Nouveaux Entrants
Difficulté à réaliser des économies
d'échelles
-Nécessité d'une assise financière solide
pour le développement et la commercialisation des produits
-Nécessité de maîtriser les processus de
fabrication
Intensité de la concurrence
interne ++
-Guerre des coûts pour dégager de la marge
-Recherche et développent continue
-Clientèle volatile en recherche de
nouveautés
-Fournisseurs et clients communs
Produits de substitution
-Convergence des technologies
-Diversification des offres de substitution
-Menace des produits Apple qui suivent cette tendance (Iphone,
Ipad)
Les clients
- Cibles très différentes dans
leurs comportements d'achat
- Large choix sur le marché
- Peuvent avoir un grand pouvoir de négociation selon
leur taille (client stratégique, intégrateur, grands
distributeurs spécialisés)
-Les Clients particuliers ou petites entreprises achetant
occasionnelle-ment ont très peu de pouvoir face aux grandes firmes. Ils
restent néanmoins stratégiques, selon les marques (c'est le cas
notamment pour HP)
Les fournisseurs
- Rendent dépendants les constructeurs pour certains
composants essentiels où l'offre n'est pas diversifiée (ex :
Intel et Amd, ou encore Microsoft)
- Sont dépendants des constructeurs lorsqu'il s'agit de
périphériques ou lorsque l'offre est diversifiée
Barrières à l'entrée =
Concurrencent les produits existants +
Pouvoir de négociation +
Pouvoir de négociation +
Cette vision d'ensemble nous permet de comprendre que les
constructeurs dépendent de plusieurs autres composantes du
marché. C'est cette interdépendance et en même temps cette
abondance de l'offre qui créent une tension et rendent ce marché
si compétitif. Nous allons à présent déterminer
quel est le positionnement de chaque marque sur le marché. Nous nous
pencherons exclusivement sur l'offre matérielle car l'offre de service
sera détaillée ultérieurement.
III) Le positionnement des marques sur le
marché
Il est important de situer les marques sur le marché.
Cela nous permettra par la suite de mieux comprendre leurs comportements
individuels face à la tertiarisation du marché, que nous
développerons par la suite. Nous déterminerons tout d'abord les
largeurs des gammes de chaque grande marque du secteur, puis leurs cibles ainsi
que les comportements d'achats spécifiques.
A) La largeur de l'offre des
constructeurs
Pour cette partie, nous proposerons le tableau
synthétique ci-dessous. Le but étant de déterminer quels
sont les constructeurs qui sont positionnés sur tous les composants
d'une offre informatique, en opposition à ceux qui sont
spécialisés sur certains types de matériel. Le tableau
reflète la situation actuelle du marché, il prend en compte les
fusions et acquisitions ; l'offre Compaq est intégrée dans
l'offre HP par exemple, idem pour Packard Bell et Acer. IBM et Lenovo sont par
contre présentés séparément car malgré le
fait que Lenovo (anciennement Legend) ait racheté la division micro
informatique d'IBM, cette dernière est toujours positionnée sur
le marché de l'informatique. Notons également que nous
intégrons Apple dans cette étude, même si l'entreprise a un
positionnement particulier sur le marché et qu'elle est
généralement traitée à part ; nous partons du
principe que l'offre proposée par Apple est bel et bien une offre
informatique même si la distinction entre Mac et Pc est toujours
d'actualité.
Rappelons que nous laissons de côté l'offre de
services qu'elle soit pour les professionnels ou pour les particuliers ;
nous aurons le loisir de développer cet aspect du marché en
deuxième partie, ainsi qu'à travers l'étude de cas
DELL.
La largeur des gammes des
constructeurs
Entreprise
Produit
|
Ordinateurs de bureau
|
Pcs portables
|
Serveurs
|
Sauvegarde
|
Périphériques
|
Offre logicielle
|
HP
|
|
|
|
|
|
|
Acer
|
|
|
|
|
|
|
Dell
|
|
|
|
|
|
|
Le novo
|
|
|
|
|
|
|
IBM
|
|
|
|
|
|
|
Asus
|
|
|
|
|
|
|
Fujitsu
|
|
|
|
|
|
|
Toshiba
|
|
|
|
|
|
|
Sony (vaio)
|
|
|
|
|
|
|
Bull
|
|
|
|
|
|
|
Apple
|
MAC
|
MAC
|
|
|
|
|
Sun
|
|
|
|
|
|
|
Les offres matérielles Hardware sont, bien que
différentes, tout à fait comparables entre les différents
constructeurs. Concernant les offres de logiciels (Software), il y a des
distinctions à faire. Certains constructeurs tels que HP, Dell, ou
encore Acer, proposent du matériel avec un système d'exploitation
(windows) ainsi qu'un complément optionnel diversifié (Microsoft,
symantec, photoshop...) pour les particuliers comme pour les entreprises.
D'autres constructeurs développent eux-mêmes certaines solutions
logicielles tels que Sun ou Apple. Une troisième catégorie enfin,
est considérée comme intégrateurs d'infrastructures IT
complexes, en utilisant des logiciels professionnels tel que Oracle par
exemple ; les mieux positionnés sur ce marché sont IBM, Bull
et Sun, bien que loin d'être les seuls. Généralement, ces
intégrations sont accompagnées d'une riche offre de services, en
vue d'offrir une solution globale. La première catégorie
citée auparavant (HP, Dell...) se positionne également sur cette
activité, mais cela ne constitue pas leur coeur de métier, du
moins pas encore.
B) Les cibles des constructeurs
Nous allons nous baser maintenant sur 4 grandes cibles du
marché, à savoir, les PME, les Grandes entreprises, les
entreprises et administrations publiques et enfin les particuliers. Cette
segmentation nous permet de mieux cerner à qui s'adressent les
constructeurs. Ces quatre grands groupes ont des comportements et des processus
d'achats bien distincts. Un particulier n'attend pas la même chose d'un
pc qu'une grande entreprise par exemple et pour cibler ces deux types de
clientèle, il faudra créer des gammes différentes ou du
moins présenter les offres différemment, jouer sur des leviers
d'achat différents. Notons également que les entreprises
publiques ont un processus d'achat différent et c'est pourquoi elles
constituent une cible à part. Bien entendu, toutes les entreprises du
secteur ne se réfèrent pas à cette segmentation pour leurs
stratégies Marketing, mais nous devons nous baser sur un seul
modèle pour rendre la comparaison possible. Nous allons tout d'abord
déterminer les cibles des entreprises citées
précédemment puis tenter de déterminer les comportements
d'achats de chaque cible à travers le modèle SONCAS
(Sécurité /Orgueil/Nouveauté/Confort /Argent/
Sympathie).
Les cibles des constructeurs
Entreprise
Cible
|
Particuliers
|
PME
|
Grandes entreprises
|
Entreprises publiques
|
HP
|
|
|
|
|
Acer
|
|
|
|
|
Dell
|
|
|
|
|
Le novo
|
|
|
|
|
IBM
|
|
|
|
|
Asus
|
|
|
|
|
Fujitsu
|
|
|
|
|
Toshiba
|
|
|
|
|
Sony (vaio)
|
|
|
|
|
Bull
|
|
|
|
|
Apple
|
|
|
|
|
Sun
|
|
|
|
|
Pour chaque cible nous allons tenter de déterminer
maintenant quels sont les différents leviers sur lesquels les marques
doivent jouer. Bien entendu, chaque vente est unique, mais nous retrouvons
néanmoins des comportements d'achat communs à chaque grand
segment. Nous allons utiliser le modèle SONCAS, cité
précédemment. Ce modèle repose sur 5 leviers
d'achats :
Les leviers d'achats pour chaque
cible
Cible
Levier
|
Sécurité
|
Orgueil
|
Nouveauté
|
Confort
|
Argent
|
Sympathie
|
Particuliers
|
=
|
+
|
++
|
++
|
+
|
+
|
PME
|
+
|
=
|
=
|
+
|
++
|
=
|
Grandes Entreprises
|
++
|
-
|
=
|
=
|
+
|
-
|
Entreprises Publiques
|
++
|
-
|
-
|
=
|
+
|
-
|
La stratégie Marketing des constructeurs est
orientée en fonction de leurs cibles et des leviers d'achats les plus
importants ; Bull ou encore IBM auront une approche du marché
complètement différente de Sony ou Apple.
Notre but maintenant est de comprendre comment toutes ces
entreprises se sont adaptées au développement des services et
jusqu'à quelle mesure ce développement a constitué une
réelle opportunité ou une menace sérieuse pour elles.
Deuxième partie :
Les services, une opportunité exploitée
par les différents acteurs du Marché
I) Du modèle traditionnel industriel vers un
modèle orienté vers les services
Jusqu'à la Deuxième guerre mondiale, les
échanges internationaux sont restés concentrés dans le
secteur des industries extractives et dans celui des marchandises. Les
échanges de services ont pris peu à peu une part croissante dans
le total des échanges internationaux. Notons que ces échanges de
services sont en majorité liés aux exportations et aux
importations de marchandises. La tertiarisation des économies est donc
liée au phénomène de mondialisation. Aujourd'hui, tous les
pays développés ont une économie tertiaire,
c'est-à-dire que la part du secteur tertiaire, lié aux services,
est bien supérieure à 50%. En France par exemple, plus de 75% de
la population active est employée par le secteur tertiaire. Mais les
services sont également un moteur de développement pour les pays
en voie de développement, notamment à travers le tourisme ou
encore les services aux entreprises.
Dans le cadre de notre travail, nous allons surtout nous
intéresser à la tertiarisation au sein du secteur industriel, et
plus spécifiquement du secteur informatique. Au départ
basés sur un modèle industriel traditionnel, les grands
constructeurs que nous avons étudiés précédemment
ont du s'adapter au marché et à leur environnement. Ils ont
développé des services spécifiques à leur
activité pour être en mesure de satisfaire la demande. Et
certains, nous l'avons rapidement évoqué en première
partie, en ont fait leur coeur de métier et ont ramené la
production de matériel au second rang.
A) La place des SSII dans le paysage
informatique
Dans le secteur informatique, plusieurs acteurs proposent
exclusivement des services. C'est le cas des SSII (Sociétés de
Services en Ingénierie Informatique), mais aussi des cabinets de
conseil. Aujourd'hui, les constructeurs veulent également se positionner
sur cette activité, qu'ils soient occidentaux ou asiatiques. D'ailleurs,
certains constructeurs sont devenus leaders mondiaux en matière de
services informatiques, soit en développant leurs propres gammes de
services, soit en rachetant des entreprises spécialisées en
prestations informatiques : le classement ci-après nous le
démontre :
Entreprise
|
CA Services 2007 (M Dollars)
|
PDM 2007
|
IBM
|
54 ,148
|
7,2%
|
EDS
|
22,13
|
3%
|
Accenture
|
20 ,616
|
2,8%
|
Fujitsu
|
18,6
|
2,5%
|
HP
|
17,252
|
2,3%
|
CSC
|
16,306
|
2,2%
|
NTIC SYS
|
11,201
|
2%
|
Autres
|
598,953
|
78%
|
Total
|
759,251
|
100%
|
Données tirées de l'Etude Gartner
2008
En 2007, le marché global des services informatiques
représentait près de 760 Milliards de Dollars. C'est un
marché très concurrentiel où les sept premiers acteurs se
partagent 22% du marché mondial à peine. Nous retrouvons ici IBM
comme leader mondial des services informatiques alors que l'entreprise se
basait au départ sur un modèle complètement industriel.
Notons également que HP, leader des constructeurs informatiques, est
bien positionné sur le marché des services, juste derrière
Fujitsu, le constructeur japonais.
Nous allons à présent nous intéresser aux
trois SSII les plus importantes que nous n'avons pas développées
en première partie, à savoir EDS, Accenture et CSC. Cela nous
permettra ensuite de mieux positionner les services développés
par les constructeurs tels qu'HP, Fujitsu, Apple ou encore Dell.
EDS (Elelectronic Data Systems) est la plus
importante SSII Américaine. Elle est créée en 1962 par
Ross Perot et lance le principe de prestation de services. En 2007, son chiffre
d'affaires est de 22 Milliards de Dollars et elle est rachetée en 2008
par HP, leader mondial du matériel informatique et est
déjà positionnée sur le marché des services
à cette époque. Sa gamme de services comprend :
- Le conseil en passant par l'identification de nouvelles
pratiques qui permettent à l'entreprise de mieux s'adapter à son
environnement et à ses contraintes.
- Les services d'infrastructure grâce à
l'exploitation opérationnelle optimisée du parc informatique du
client. Cela comprend les serveurs, les réseaux, les ordinateurs de
bureaux, les ordinateurs portables et les périphériques.
- Les services applicatifs en développant et en
déployant les applications professionnelles des entreprises.
- Divers services d'ordre plus général (services
support) tels que la gestion de la paie, la gestion d'un centre d'appel ou
encore la gestion des contrats d'assurance.
Accenture est considéré comme
le plus grand cabinet de conseil du monde. 96 des cent plus grandes entreprises
mondiales en sont clientes et plus de 75% des « Fortune Global
500 » font confiance à la firme. Son activité s'inscrit
dans un périmètre beaucoup plus vaste que les prestations
informatiques. Les consultants d'Accenture interviennent en stratégie,
en organisation, en externalisation et enfin en mise en oeuvre de
systèmes d'informations et en conseil technologique. L'entreprise est
issue du département conseil d'Arthur Andersen ; la
séparation a lieu en 1989 et la firme se renomme Anderson Consulting et
ce n'est qu'en 2001 qu'elle devient officiellement Accenture. Forte de son
expérience centenaire , elle intervient dans divers secteurs
d'activités, mais ces clients sont majoritairement dans le secteur
tertiaire et notamment la communication, les organismes publiques, les
organismes financiers ou encore les entreprises High Tech.
CSC (Computer Sciences Corporation), fur
créée en 1959 avec très peu de moyens. Dix ans plus tard,
la compagnie est déjà la première dans son domaine
à être cotée en bourse. Aujourd'hui, elle a trois
métiers complémentaires à savoir le conseil en
stratégie, l'intégration de systèmes et de solutions
informatiques adaptées, et enfin l'externalisation de la gestion des
infrastructures technologiques, des applications informatiques et des processus
de gestion.
Une multitude d'autres acteurs interviennent dans ce
marché mondial, mais leur
hétérogénéité ne nous permet pas de les
étudier plus spécifiquement. Nous nous baserons donc sur
l'exemple de la France pour être en mesure de véhiculer une image
représentative du marché global.
En France, les SSII sont majoritairement des petites
entreprises : 84% des SSII comptent moins de 50 employés et 9%
seulement comptent plus de 100 salariés. 40% des SSII sont des
« revendeurs à valeur ajoutée » ; elles
revendent du matériel informatique acheté directement chez les
constructeurs et proposent un service informatique en support au Hardware
(installations, réparations, infogérence...). Pour les
constructeurs cela représente une bonne opportunité de vente de
matériel, mais une sérieuse menace en ce qui concerne les
prestations de services. Les SSII de taille humaine ont des avantages
compétitifs à ne pas négliger à savoir la bonne
connaissance de leurs clients, la proximité géographique, et le
rapport de confiance qu'elles savent instaurer. Ceci est d'autant plus valable
en ce qui concerne les PME implantées en province.
Dans le top 50 des SSII les plus importantes en France, nous
retrouvons les leaders mondiaux, mais nous trouvons également des
grandes SSII plus spécifiquement implantées en Europe telles que
Capgemini avec un chiffre d'affaires de près de 2 milliards d'€ en
France, Atos Origin (1,6 Milliards €) ou encore Orange Business Services
(0,8 Milliard €).
Notons enfin que du côté asiatique, les SSII sont
majoritairement indiennes, contrairement aux constructeurs qui sont
majoritairement japonais, taiwanais ou encore chinois. Nous citerons comme
exemple, Infosys, Tataconsultancy Services ou encore Wipro technologies qui
sont bien implantées en Asie mais très peu dans le reste du monde
mise à part Tata Consultancy Service qui bénéficie de
l'appui du Géant Tata (actionnaire à 80%) et l'ambition de
compter parmi les leaders mondiaux dans le secteur des services
informatiques.
B) Les différents types de services
développés par les constructeurs
Au départ, le seul service proposé par les
constructeurs était le service après vente. Ce SAV était
généraliste, peu flexible et proposait des garanties minimales.
Au fur et à mesure du développement des services au sein de
toutes les activités, certains constructeurs ont fait le choix radical
de se positionner uniquement sur le marché des services. D'autres ont
gardé leur coeur de métier mais ont développé
également des services plus flexibles, plus poussés et plus
adaptés aux exigences de la demande. Une troisième
catégorie enfin n'a pas su développer de services et restent
ancrés dans un modèle industriel traditionnel qui se base
essentiellement sur la réduction des coûts à travers les
économies d'échelle et la pression sur les fournisseurs. Nous
allons présenter les trois grandes catégories de services
proposés par les grands constructeurs informatiques, à savoir les
services support, le conseil et l'accompagnement de projets informatiques,
ainsi que les services relatifs aux nouvelles tendances informatiques.
Reprenons tout d'abord les constructeurs étudiés
en première partie pour déterminer sur quelles catégories
de services ils se positionnent.
La largeur de l'offre de service des
constructeurs
Entreprise
Service
|
Support basique
|
Support avancé
|
Accompagnement de projets IT
|
Nouvelles tendances
|
HP
|
|
|
|
|
Acer
|
|
|
|
|
Dell
|
|
|
|
|
Le novo
|
|
|
|
|
IBM
|
|
|
|
|
Asus
|
|
|
|
|
Fujitsu
|
|
|
|
|
Toshiba
|
|
|
|
|
Sony (vaio)
|
|
|
|
|
Bull
|
|
|
|
|
Apple
|
|
|
|
|
Sun
|
|
|
|
|
En ce qui concerne ces grands acteurs, représentatifs
du marché, nous remarquons que 50% d'entre eux proposent des services
informatiques à grande valeur ajoutée, à savoir
l'accompagnement des projets informatiques et le conseil lié aux
nouvelles tendances telles que la virtualisation, le modèle Saas ou
encore le Green IT. Notons également qu'à une exception
près, tous les constructeurs proposent un support avancé
lié à leur offre de Hardware. Bull et Sun ne proposent pas de
services basiques, car leurs offres s'articulent autour du matériel
critique en entreprises (serveurs et sauvegarde)
- Services support avancés :
Cette catégorie de services regroupe tous les services
liés directement au Hardware et au Software. Ce sont des services vendus
en même temps que le matériel, mises à part les extensions
de garantie. Ils peuvent être optionnels ou intégrés dans
l'offre, selon les constructeurs et selon leurs gammes de produits.
Généralement, nous retrouvons plusieurs niveaux de service et
toujours un niveau de service minimum intégré ; c'est
souvent une garantie basique d'un an
« aller-retour atelier » qui ne permet pas une grande
réactivité et qui est réellement insuffisante et
inadaptée pour un matériel qui a un niveau de criticité
élevé au sein d'une entreprise. Ces services sont communs
à tous les grands constructeurs étudiés en première
partie mais certains les mettent en valeur plus que d'autres.
L'un des mauvais élèves en la matière
est Acer qui, malgré son leadership en parts de marché, n'a pas
su développer ses services supports et ne propose que des garanties
basiques et un service basique (disponible uniquement en semaine par exemple,
interventions sur site payantes). Le seul service qui a une réelle
valeur ajoutée est la garantie internationale disponible pour les pcs
portables. Hormis le fait que les services ne soient pas personnalisables et ne
répondent pas à tous les besoins des clients, ces derniers ne
sont pas mis en valeur. Certes, les clients qui recherchent uniquement un prix
attractif y trouveront leur bonheur, mais à long terme, si la
société n'en fait pas un axe stratégique important, cette
carence en matière de services se transformera en frein à
l'achat, surtout au sein des marchés dits
« mûrs » tels que le Marché Américain
ou le marché Européen. Toutefois, la majorité des grands
constructeurs ont bien compris la tendance du marché et ont
développé des gammes de services support à très
forte valeur ajoutée qu'ils n'ont pas manqué de mettre en valeur.
Nous étudierons ces bons élèves ultérieurement,
notamment à travers l'étude de cas Dell que nous
présenterons en troisième partie.
- Conseil et accompagnement de projets IT
Les services à forte valeur ajoutée ne sont plus
exclusivement réservés aux grands cabinets de conseils ou aux
SSII. Les constructeurs ont compris que c'était la seule manière
d'être en amont des projets de leurs clients afin de mieux les
connaître. Pour pouvoir mener à bien ces projets, les
constructeurs ont du développer des partenariats étroits avec les
grands éditeurs de logiciels pour pouvoir bénéficier de
leur expertise. En effet, un projet informatique ne peut être
composé que de matériel physique car ce matériel ne
représente que le support physique de la prestation globale, qui
comprend du Hardware, du Software et du service. La place du service est
très importante car c'est le service qui va pouvoir coordonner le tout
afin de réussir le projet. Ce service est présent à
l'amont et à l'aval de la prestation.
- Nouvelles tendances informatiques
Virtualisation, Modèle Saas et Green IT : ce
triptyque représente aujourd'hui les nouvelles tendances de
l'informatique et a changé la donne. Nous allons de plus en plus vers un
modèle basé sur des applications logicielles et des applications
Internet plutôt qu'un modèle basé sur le matériel.
Ces tendances ont été perçues au départ comme une
véritable menace pour les constructeurs de matériel informatique,
mais ces acteurs ont rapidement compris qu'il fallait au contraire en faire des
opportunités et faire partie du mouvement. Nous déterminerons
comment ces trois tendances sont liées et convergent vers une même
évolution.
La virtualisation consiste à faire
fonctionner sur une seule machine (serveur ou ordinateur) plusieurs
systèmes d'exploitation comme s'il s'agissait de plusieurs machines.
Seule cette définition permet de comprendre l'ampleur de la menace que
cela aurait pu représenter pour les constructeurs s'ils n'en avaient pas
fait un axe de développement. Cette technologie est surtout
utilisée dans la gestion des parcs informatiques qui comprennent plus de
deux ou trois serveurs. Les intérêts pour une entreprise de mettre
en place une telle solution sont multiples :
- Economie sur le matériel en mutualisant les
ressources : consommation électrique, entretien, amortissement.
- Allocation dynamique de la puissance de calcul en fonction
des besoins à l'instant T.
- Sécurisation du réseau
- Gain de place et évolutivité flexible en
fonction des besoins.
- Utilisation optimale des ressources informatiques
matérielles.
Cette liste n'est pas exhaustive mais nous comprenons
déjà pourquoi ces solutions sont si attractives sur le
marché, notamment celui des grandes entreprises. Pour avoir une
meilleure idée de l'ampleur de la tendance, voici le chiffre d'affaires
(en millions de Dollars) généré par la virtualisation en
2009 et son évolution par rapport à 2008 :
Composition de l'offre mondiale de
virtualisation
|
Chiffre d'affaires 2009
|
Part de marché 2009
|
Croissance 2008-2009
|
Clients virtuels hebergés
|
298,6
|
11,1 %
|
322 %
|
Administrateur de serveurs
|
1300
|
48,2 %
|
42 %
|
Infrastructure de serveurs
|
1100
|
40,8 %
|
20 %
|
Total
|
2696,6
|
100 %
|
42 %
|
Source : Gartner (février 2009)
|
Le modèle Saas (Software as a Service)
est proposé par les éditeurs de logiciel et base sa technologie
sur Internet. Ces éditeurs proposent un abonnement à une
application logicielle au lieu de l'achat de licence. Cela représente
également une menace pour les constructeurs car, au lieu d'acheter des
unités de sauvegarde ainsi que le logiciel de sauvegarde associé
par exemple, l'entreprise se contentera de louer un service
sécurisé sur Internet pour répondre au même besoin.
L'entreprise ne paie plus pour posséder le logiciel, mais plutôt
pour l'utiliser à travers une interface simple, ergonomique et
sécurisée : c'est un contrat de location de service qui lie
l'entreprise et son fournisseur de solution. Ce modèle présente
plusieurs avantages :
- Rapidité et facilité de déploiement
- Très faible investissement au départ
- Liens contractuels garantissant la sécurité,
la fiabilité et la performance du service
- Administration simple de la solution.
- Economie sur l'achat de matériel et de licences
Les constructeurs se sont lancés dans cette voie, mais
le déploiement de ces solutions par les principaux acteurs du
marché reste minime et très peu représentatif de
l'activité Saas. Ce domaine reste la chasse gardée des
éditeurs de logiciels spécialisés tel qu' Oodrive
Technologies, qui est un exemple même du succès du modèle
Saas et qui reste l'une des entreprises pionnières de ce modèle
en France. Nous utiliserons cet exemple pour illustrer ce modèle de
façon plus concrète.
Oordive Technologies, crée en 2000 par trois
associés, propose quatre types de solutions Saas, à
savoir :
- une solution de télé-sauvegarde
- une solution de partage de fichiers et de collaboration en
ligne
- une solution d'envoi de fichiers volumineux
- une solution d'Intranet collaboratif
Forte d'une grande culture du service, l'entreprise s'est
très vite développée en répondant à trois
exigences fondamentales des clients à savoir l'avancée
technologique, la sécurité ainsi que la simplicité
d'utilisation. Oodrive répond aux exigences de tous les types
d'entreprises sur tous les secteurs car ses solutions sont très
facilement personnalisables. Son but est d'offrir la même qualité
de prestation aux grandes entreprises ainsi qu'aux PME. Notons que la firme
s'adresse également aux particuliers en collaboration avec la Fnac, en
tirant l'essentiel des technologies qu'elle utilise et qui répondent aux
exigences de la cible.
Aujourd'hui, Oodrive a plus de 8000 clients professionnels,
dont de très grandes structures, 700000 utilisateurs particuliers. Ces
solutions sont éditées en 10 langues et utilisées dans
plus de 90 pays. La société s'internationalise, elle a ouvert
deux nouvelles filiales en Belgique et en Espagne. Elle représente un
réel exemple de succès et démontre que le modèle
Saas séduit de plus en plus d'entreprises et de particuliers.
La Green IT ou informatique verte est une
tendance nouvelle, en réaction à la prise de conscience
générale du taux de pollution élevé lié
à l'utilisation de la technologie. Les deux tendances
étudiées précédemment, à savoir la
virtualisation et le modèle Saas s'inscrivent complètement dans
cette tendance puisque l'une comme l'autre permettent d'optimiser les
ressources informatiques que ce soit en volume, en terme d'économies
d'énergies ou encore en terme de gestion des montées en charge.
Plusieurs constructeurs ont pour objectif de s'inscrire dans cette tendance,
mais ce ne sont pas les seuls. Les éditeurs de logiciels inventent de
nouvelles solutions pour une gestion informatique « verte »
tels que SAS ou Oracle. Aussi, les intégrateurs tels qu'IBM proposent
des solutions de développement durable sur mesure pour leurs clients.
Les constructeurs de périphériques redoublent d'efforts pour
proposer des matériels qui consomment moins d'énergie ou qui
aident du moins à avoir une meilleure visibilité sur la
consommation d'énergie.
Du côté des constructeurs, le
développement des produits intègre les innovations permettant de
proposer du matériel « écologique » ;
nous pouvons citer par exemple les disques durs SSD (Solid State disque) faits
à base de mémoire Flash et qui consomment ainsi 320 fois moins
d'énergie que les disques durs classiques. Mais là n'est pas le
seul axe stratégique vers lequel les constructeurs s'orientent,
puisqu'aujourd'hui ils proposent des prestations de services qui s'inscrivent
dans cette tendance comme par exemple des offres de recyclage gratuites.
Toutefois, les constructeurs de matériel informatique cités dans
le cadre de cette étude n'arrivent toujours pas à être des
modèles en matière de développement durable. Selon le
baromètre de Greenpeace, ils sont même plutôt mal
placés, loin derrière Sony Ericsson et Nokia.
Eco-résponsabilité des constructeurs informatiques et
électroniques
L'étude de Greenpeace s'appuie sur 15 paramètres
pour noter les constructeurs de matériel, à savoir : les
principes de précaution, la gestion des déchets chimiques,
l'utilisation de pvc, le taux de plastique recyclé ou encore la
consommation d'énergie ; et cette liste n'est pas exhaustive. Nous
pouvons donc considérer ce classement comme une source sérieuse
qui nous permet de positionner les marques en matière de
développement durable : Apple Sony et HP sont en tête du
classement des constructeurs informatique avec une note de 5 seulement, il sont
suivis de près par Dell et Acer, puis par Toshiba et Fujitsu. Lenovo est
particulièrement mal noté et se retrouve en queue de peloton avec
une note de 2. Ces difficultés à développer des produits
totalement propres n'empêchent pas les différents acteurs du
marché de se positionner en tant que constructeurs
« verts », d'en faire un axe de communication pour les
entreprises et le grand public, et enfin, de proposer des services
écologiques ; nous illustrerons cela à travers notre
étude de cas Dell.
II) Les services :
accélérateurs de succès pour les
constructeurs
A) Le service comme tournant stratégique
radical
Au courant de leur histoire, certaines
entreprises, au départ industrielles, se sont complètement
tournées vers les services et en ont fait leur activité
principale. Nous pouvons citer comme exemple IBM, Bull ou encore Sun. Pour
illustrer ce tournant stratégique radical, nous allons nous baser sur
l'exemple d'IBM ; cela nous permettra de comprendre pourquoi une firme
multinationale peut faire un tel choix et comment elle gère cette
transition.
IBM a connu un virage stratégique et manage son
changement depuis plus de 15 ans pour en arriver aujourd'hui à un
modèle où plus de 60% du chiffre d'affaires est
réalisé par les services. Cette transformation radicale s'est
opérée en plusieurs étapes :
- En 1993, après trois années très
difficiles pour IBM, des actions ont été engagées pour
rectifier le tir : il s'agissait alors de restructurations importantes et
de lancements de nouveaux produits et de réorientation des
investissements.
- Après cette grande opération de
réparation, la firme décide de modifier son portefeuille
d'activités avec un focus particulier sur le service. IBM a voulu alors
développer les services d'infrastructure puis les services de conseil. A
l'époque, il n'était pas encore question d'abandonner
l'activité industrielle, mais bien de mener ces deux activités de
manière complémentaire. Pour ce faire, la firme a du
acquérir des compétences en effectuant des rachats comme pour la
CGI ou Pricewaterhousecoopers par exemple, et en passant par un recrutement
ciblé en faisant la chasse des compétences nécessaires.
- Avec l'explosion de la bulle Internet en 2000, IBM se
réorganise complètement en cédant ces activités
industrielles et en réorganisant sa Supply Chain. Ainsi,
l'activité réseau est revendue à ATandT, celle des disques
durs à Hitachi, les matériels de communication à Cisco et
enfin les PCs à Lenovo. Concernant les activités Software, c'est
le contraire qui s'opère : la firme rachète des
éditeurs de logiciels spécialisés tels que Lotus, Cognos
ou encore Linux afin d'être en mesure d'offrir une solution globale
à ses clients.
- L'activité logicielle qui vient aujourd'hui
compléter l'activité de services prend de plus en plus
d'importance dans le cadre de la stratégie d'IBM. La firme a pour
objectif un bénéfice de 11 dollars par action, contre 7,18
dollars en 2007, selon la feuille de route IBM 2010. La moitié de ces
bénéfices seront générés par
l'activité logicielle.
IBM a donc peu à peu remplacé son
activité industrielle par une activité de services. Mais elle ne
s'est pas arrêtée là, puisqu'elle a complété
ses services par des offres logicielles qui lui ont permis de proposer des
solutions de plus en plus complètes à ses clients. La
transformation ne s'est donc pas limitée aux services, le but
étant d'être un acteur autonome sur le marché. Notons
également qu'IBM a fortement développé son activité
dans les pays émergents afin de saisir les opportunités qui s'y
trouvent. Aujourd'hui, tous les effectifs qui ont été
supprimés entre 1986 et 1995 ont été
récupérés ; la firme est passée de
400 000 collaborateurs en 1986 à 218 000 en 1994. Aujourd'hui,
la firme compte 380 000 collaborateurs mais la composition de ces
effectifs est complètement différente de ce qu'elle était
il y a 20 ans. IBM a adopté une stratégie gagnante et a su
s'adapter à son environnement malgré les difficultés
qu'elle a trouvé sur son chemin, la preuve en est : IBM est
aujourd'hui le leader mondial des services informatiques, dépassant les
plus grands cabinets de conseil (Accenture et EDS) et les plus grands
constructeurs informatiques (HP, Fujitsu), comme nous l'avons vu
précédemment.
B) Le service comme porte de sortie de la
crise
En 2009, la crise économique a rendu difficile tout
développement dans tous les secteurs confondus. Le secteur informatique
n'a pas été une exception. Toutefois, malgré un
léger ralentissement, les services ont continué à se
développer entre 2008 et 2009 (Annexe 3), malgré une conjoncture
plus que pénalisante (Annexe 1). Selon l'étude IDC 2009, les
services ont contribués à sortir de la crise (Annexe 4), comme
nous le constatons plus bas :
IDC 2009
Nous constatons qu'entre 2008 et 2009, l'évolution du
marché mondial du matériel informatique est négative, que
se soit pour les serveurs ou pour les ordinateurs. Cette tendance s'accentue au
quatrième trimestre de l'année 2009 ou l'évolution est
négative de 7,4%. Sur cette même période, seul les
périphériques, l'offre logicielle et les services ont connu une
évolution positive et ont permis au marché de globalement se
stabiliser. Notons que ce sont les services informatiques qui enregistrent la
meilleure hausse (3,4% par rapport à la même période en
2008).
Parallèlement et au vu de ces chiffres, certains
constructeurs ont profité de la crise pour se renforcer en services et
être prêt à accueillir la demande dès la sortie de la
crise. C'est la stratégie qu'a adopté Dell notamment avec le
rachat de Perot Systems en pleine période de crise ; nous
étudierons ce rachat ultérieurement.
Troisième Partie
Etude de Cas , l'évolution de DELL dans ce
contexte
I) DELL, un acteur de taille sur le
marché :
Sans revenir sur l'historique de cette entreprise, rappelons
nous que c'est une entreprise récente, née en 1984. Elle s'est
très vite positionnée de manière particulière sur
le marché puisqu'elle a opté pour le modèle de
commercialisation directe et a proposé à ses clients de
configurer eux-mêmes leurs machines.
Nous nous baserons sur l'expérience de Dell pour
proposer une étude de cas complète qui nous permettra de
comprendre de manière concrète comment la multinationale a
réagi face aux mutations du marché ; et notamment, rappelons
le, face au développement du modèle Saas (Software as a Service),
ainsi qu'au développement du Cloud-Computing (virtualisation des postes
serveurs et des postes clients). Nous verrons également les actions
stratégiques menées afin de concurrencer des entreprises qui se
sont positionnées sur le service bien avant elle ; nous parlons ici
d'IBM, d'HP ou encore de Fujitsu.
Avant de pouvoir développer l'expérience de
Dell, nous allons nous pencher sur ses particularités pour mieux cerner
son identité. Nous présenterons également un diagnostic
objectif en nous basant sur le modèle SWOT (opportunité/menaces,
Forces/faiblesses).
A) L'identité et les particularités de la
firme
Dell, rappelons-le, fait partie de cette
catégorie de constructeurs qui propose une gamme complète de
matériel informatique (ordinateurs de bureaux, ordinateurs portables,
serveurs, unités de sauvegarde, périphériques et
services). Sa cible est constituée des quatre grandes cibles
étudiées en première partie, à savoir les
particuliers, les PME, les grandes entreprises et le secteur publique. Une
cinquième cible vient s'ajouter aux quatre
précédentes : les partenaires.
L'une des premières particularités de Dell,
nous l'avons rapidement évoqué précédemment, est
qu'il est le premier constructeur informatique à s'être
positionné sur un modèle direct de commercialisation. Ce
modèle repose sur plusieurs piliers :
- Il n'y a pas d'intermédiaires entre la firme et les
clients finaux, ce qui permet automatiquement de proposer des prix plus
attractifs sur le marché, ou, si ce n'est pas le cas, d'augmenter la
marge du constructeur.
- Le modèle repose également sur une logistique
en flux tendu. Le matériel (hormis périphériques) est
produit une fois la commande passée ; cela permet
d'économiser les frais de gestion des stocks.
- Enfin, le modèle repose également sur une
excellente connaissance du marché, puisqu'il ne permet pas de
bénéficier du réseau des partenaires, des revendeurs, et
des distributeurs.
Cela a constitué pendant très longtemps l'une
des principales forces du constructeur, mais, notons le, ce modèle a
rapidement connu ses limites, et la firme a rapidement compris qu'il
était nécessaire de le remettre en cause et de diversifier ses
canaux de distribution. Aujourd'hui, en dehors de la vente directe par Internet
ou par téléphone, la firme développe des partenariats,
propose ses produits au sein des distributeurs grand public, et
s'intéresse à une cible qu'elle considère maintenant comme
stratégique : les revendeurs et les intégrateurs.
Le modèle de la production en flux tendu a
également connu ses limites, car le fait de proposer des dizaines, ou
parfois des centaines de configurations différentes pour un même
modèle, représente des frais considérables, ne l'oublions
pas. Ce modèle nécessite une logistique pointue que seul le
constructeur peut prendre en charge. Dell a donc longtemps eu ses propres
unités de production, contrairement à HP par exemple, qui a su
rapidement sous traiter toute sa production. Aujourd'hui, Dell est entrain de
remettre en cause ce modèle, en proposant des modèles moins
personnalisables que d'habitude. C'est concrètement le cas avec la gamme
Vostro (entrée de gamme pour les professionnels). Jusqu'en Mars 2010, la
personnalisation de ce modèle était poussée. Aujourd'hui,
Dell a su prendre du recul et a la capacité de savoir quelles sont les
configurations les plus demandées. Cette transition a bien
été reçue par la clientèle car la gamme a
été complètement retravaillée et intègre
uniquement les processeurs nouvelles génération d'Intel, à
savoir les i3, i5 et i7. Notons que cette année, DELL a vendu son
unité de production basée en Pologne ; cette dernière
sera directement gérée par le sous-traitant chinois.
Il est nécessaire de préciser que tout notre
propos se base sur le modèle de Dell pour les marchés du Nord. En
Afrique par exemple, seuls les revendeurs peuvent proposer du matériel
Dell ; la firme choisit ses partenaires (MicroData, Distrisoft et Dataco
au Maroc par exemple) et se garde bien de les concurrencer en direct. Le
modèle est donc bien différent dans les pays du sud puisque la
firme ne maîtrise pas le marché et préfère
bénéficier du réseau des acteurs déjà bien
implantés. Ces derniers ne proposent pas de configurations
personnalisées.
Les valeurs de l'entreprise reposent essentiellement sur
l'éthique : « wining with integrity »,
la responsabilité économique, sociale et environnementale,
l'innovation ainsi que la diversité.
Les codes de déontologie sont très
clairs et font l'objet d'une formation en ligne répétée
tous les ans pour tous les employés Dell. Aussi, le management se doit
d'être professionnel et les comportements en entreprise respectueux. Le
harcèlement en entreprise est particulièrement surveillé
et une entité spéciale est mise en place pour mener des
enquêtes en cas de demande par un ou plusieurs employés. Les
comportements discriminatoires sont formellement interdits car l'entreprise
base sa stratégie de gestion de ressources humaine sur la
diversité. Quelles que soient l'origine, les idées politiques ou
religieuses, ou encore l'orientation sexuelle des salariés, ils sont
jugés à travers leurs performances quantitatives et qualitatives
basées sur des paramètres objectifs et mesurables ; la
méritocratie reste la seule valeur reconnue. L'avis de tous les
salariés compte, quels que soientt leurs grades ou leurs niveaux de
responsabilités. Ainsi l'enquête « Tell
Dell » est renouvelée tous les ans : c'est un
baromètre qui permet de mesurer la satisfaction et le niveau de
confiance des salariés.
Les ressources humaines dans une entreprise, constituent une
ressource importante, car ce sont les salariés qui véhiculent
l'image et l'identité de la firme, il était donc important de
traiter ce point avant de faire un diagnostic plus détaillé.
Comme nous l'avons évoqué, nous nous baserons sur le
modèle SWOT pour proposer un diagnostic interne et externe de Dell, et
en ressortir des avantages compétitifs et des axes stratégiques
à améliorer.
B) Diagnostic interne et externe
Afin d'établir un diagnostic interne de l'entreprise
Dell, identifions ses forces et ses faiblesses.
Forces
|
Faiblesses
|
- Assise financière solide : 9 Milliards de
Dollars de trésor de guerre, grande capacité
d'autofinancement.
- Offre une solution complète sur le marché de
l'informatique et s'adresse à toutes les cibles stratégiques.
- Positionnement clair des produits : répondent
à tous types de besoins, du bas de gamme au haut de gamme
- CA et bénéfices en hausse par rapport à
2009 : Estimation de 73 milliards de dollars de CA pour l'année
2010
- Acteur reconnu sur le marché, bonne perception
performance/prix
|
- Pas de diversification du portefeuille de
produits : se positionne uniquement sur le marché de
l'informatique, contrairement à Sony par exemple.
- Marge brute en baisse : 17 ,6% au dernier Quarter, a
fait baisser le cours de l'action.
- Ne bénéfice pas d'expérience sur le
marché des services ; entreprise traditionnellement industrielle,
basée sur un modèle logistique.
|
Synthèse :
Dell est une entreprise solide, avec une assise
financière sécurisée. Toutefois, malgré le fait
qu'elle propose une gamme complète de matériel informatique
reconnu sur le marché, elle n'a pas su diversifier ses activités,
ce qui peut représenter une faiblesse au sein d'un marché
Ultra-concurrentiel. Le ratio de la marge doit être
particulièrement surveillé.
A présent, nous devons identifier les
opportunités et les menaces présentes sur le marché afin
de présenter un diagnostic complet qui nous permettra de ressortir les
axes stratégiques à mettre en oeuvre :
Opportunités
|
Menaces
|
- Demande mondiale en hausse pour le matériel
informatique.
- Demande exige solutions globales, et non plus
matériel seulement : opportunité d'augmenter la marge.
- Pays du tiers monde encore sous équipés en
matériel informatique.
|
- Iphone, Blackberry et maintenant Ipad répondent aux
mêmes besoins. La menace d'Apple est réellement présente
sur ce marché (Apple est désormais l'entreprise qui a
surpassé Microsoft et vaut 225 milliards de Dollars)
- Modèle Saas (Software as services) : location
d'applications sur Internet
- Coud-Computing : virtualisation des postes permettant
moins d'investissements pour un meilleur rendement.
- Piratage des logiciels et contrefaçon
|
Synthèse et axes stratégiques :
Avec la tendance actuelle de convergence technologique, les
produits de substitution représentent une menace omniprésente sur
le marché. Les constructeurs doivent non seulement s'adapter à
ces nouvelles offres de matériel, mais également faire face aux
technologies qui réduisent l'infrastructure informatique
(Cloud-Computing et Saas). Une seule stratégie possible pour Dell :
faire partie du mouvement et non le subir. Pour ce faire, Dell doit
développer ses gammes de produits et ses services plus
particulièrement. Les services permettront d'augmenter la marge brute
(faiblesse) et de se positionner de manière confortable et durable sur
le marché.
II) La réaction de DELL face à la
mutation de marché
Aujourd'hui, Dell ne veut plus se positionner en tant que
simple fournisseur de matériel. L'entreprise se positionne clairement en
tant que pourvoyeur de solutions globales à ses clients. Pour reprendre
le terme exact d'un des slogans de la firme : « Ecouter nos
clients et offrir des technologies et services novateurs » est
le Leitmotiv de Dell. Pour ce faire, la firme a du entreprendre des actions de
taille pour suivre le marché, le but étant de rapidement se
positionner sur le marché des services et de n'accumuler ni retard ni
lacune dans ce domaine d'activité stratégique. Remettons
toutefois les choses dans leur contexte, les services représentent moins
de 10% du chiffre d'affaire du constructeur : sur un chiffre d'affaires de
61 milliards de Dollars en 2008, seuls 5.1 milliards de dollars étaient
issus des services (ce chiffre inclut les garanties basiques, les supports
avancés, les installations, l'activité de consulting et de
gestion des parcs...)
A) Le rachat de Perot systems
Pour être en mesure de suivre les mutations du
marché et pouvoir satisfaire la demande croissante de services dans le
secteur, Dell a racheté Perot System. Ce rachat a lieu seulement un an
après le rachat de EDS par HP, le concurrent direct principal de Dell.
Consciente de l'enjeu stratégique que cela représente, la firme
ne s'est pas contentée de développer des partenariats non
exclusifs. Il faut dire que le coeur de métier premier de DELL n'est pas
le service, n'oublions pas que c'est à l'origine une entreprise purement
industrielle.
En Septembre 2009, Dell rachète Perot systems pour la
somme de 3.9 milliards de Dollars, en financements propres. Cela offre à
la firme de meilleures perspectives d'évolution. En 2008, Pérot
Systems avait fait un chiffre d'affaire de 2,8 milliards de dollars avec un
profit de 186 millions de dollars. Mais au-delà des chiffres, l'enjeu
est beaucoup plus stratégique, Dell désire se renforcer au niveau
des services et profiter ainsi de l'expérience de Perot Systems en la
matière. Notons que cet achat intervient dans un contexte particulier,
un contexte de crise où les investissements des entreprises en
matériel informatique avaient chuté de 20%. Ceci démontre
une volonté de ressortir vainqueur de la crise, tout en recherchant des
perspectives de développement plus stables.
Perot Systems a été créée en 1988,
peu après Dell, et s'est spécialisée dans les services
informatiques pour les secteurs de la santé et de l'industrie. Mais
qu'est-ce qui a séduit Dell au point de vouloir en faire une division de
la multinationale à part entière ?
- Entreprise implantée et reconnue mondialement.
- Grande culture du service, de l'excellence et de
l'innovation
- Plusieurs valeurs d'entreprise communes à
savoir : l'intégrité, la méritocratie, le travail
d'équipe en vue d'atteindre et de dépasser les objectifs.
Avec ce rachat stratégique, Dell va pouvoir non
seulement récupérer des activités sur lesquelles elle
n'était pas positionnée, mais également appliquer un
savoir-faire et une expérience sur ses activités existantes. Nous
pouvons à présent détailler les activités de Perot
Systems (aujourd'hui Dell Services) axées entièrement sur le
service aux professionnels.
Perot Systems propose des Packs de services visant à
optimiser la ressource IT des entreprises. Le service prend également en
charge l'intégration de nouveaux systèmes d'information en
adéquation avec la stratégie du client ou encore la migration
d'une version à l'autre d'une application ou d'un système
d'exploitation tout en étudiant et en démontrant le retour sur
Investissement (ROI) d'une opération.
L'activité inclut également des services
financiers poussés en incluant des études de risques, des
montages financiers complexes ainsi que des solutions de financement. Perot
Systems propose également à ses clients de
gérer l'aspect logistique de l'infrastructure IT, de la commande
à la livraison et installation.
B) Des offres de services
retravaillées
Nous l'avons bien compris, il est désormais
indispensable de développer son offre de service pour pouvoir survivre
dans ce marché. Pas seulement parce que les services sont
générateurs de marge, mais également parce que la demande
l'exige.
Dell a donc développé sa gamme de services selon
les cibles et leurs besoins.
- Les services dédiés aux
particuliers
Les produits Dell pour les particuliers s'articulent autours
de plusieurs axes : la nouveauté, le design et la
simplicité. Rappelons-nous que les leviers d'achat plus importants pour
les particuliers sont la nouveauté et le confort.
Ces produits sont accompagnés d'une gamme de services
spécifiques :
- Le Support avancé inclut les week-ends et les jours
fériés ; ce qui représente une valeur ajoutée
considérable, qui permet aux particuliers de gérer leur
matériel en dehors des heures de travail.
- Avec la généralisation du modèle Saas,
Dell réagit en mettant à disposition une sauvegarde en ligne
gratuite sur la majorité des produits dédiés aux
particuliers.
- L'offre « solution station » inclut une
prise en charge totale du matériel informatique ; cela suppose
l'installation du Hardware et du Software, la vérification et
configuration des systèmes de sécurité, le
dépannage, le transfert et sauvegarde des données et enfin
l'amélioration de la vitesse des stations. Notons, et cela est une
véritable innovation pour un constructeur, que cette offre est valable
pour tous types de machines, de toutes marques confondues. Dell propose
également dans ce cadre, la mise en réseau des pcs et des
périphériques.
- La tendance étant au Green IT, Dell propose une offre
de recyclage efficace et gratuite, permettant ainsi de réduire l'impact
environnemental du matériel en fin de vie. Rappelons-nous, ceci fait
bien partie des valeurs de la firme. Concrètement, une personne
désirant se débarrasser du matériel en fin de vie peut
contacter Dell via Internet, et ce pour tout type de matériel, de toutes
marques confondues également.
Le transporteur vient ensuite récupérer le
matériel à domicile et Dell se charge du reste dans le respect
des normes et directives. Notons que ce service, visible pour le particulier,
et également le professionnel, est accompagné d'un ensemble de
paramètres et de comportements qui donnent une réelle
légitimité à Dell en matière de Green It. Cela
passe tout d'abord par le développement et la construction du
matériel (Annexe 2). Cela passe également par les comportements
en entreprise, accès sur l'économie d'énergie notamment.
Enfin, Dell entreprend également des actions concrètes pour
protéger l'environnement, à travers notamment
l'opération : « Trees love Dell » ou encore le
recyclage des piles usées ou des bouchons de bouteille des
salariés Dell à travers le monde. Ce ne sont là que des
exemples, mais ils montrent bien l'engagement de Dell pour la protection de
l'environnement ; cela justifie le service proposé par Dell et
contribue à l'image de marque de l'entreprise.
- Les services dédiés aux
entreprises :
Les gammes dédiées aux professionnels sont
développées pour baisser le coût total de possession.
Rappelons que les deux leviers de vente les plus importants pour les
entreprises sont la sécurité et l'argent. Pour satisfaire ces
deux besoins fondamentaux, les services sont nécessaires et doivent
être intégrés dans l'offre matérielle. Cinq gammes
principales et complémentaires constituent l'offre :
La gamme Vostro : ordinateurs de bureaux et pc portables
entrée de gamme.
La gamme Latitude : Pcs portables haut de gamme.
La gamme Optiplex : Ordinateurs de bureaux haut de
gamme.
La gamme Precision : Workstations fixes et mobiles.
La gamme PowerEdge : Serveurs entrée de gamme
à haut de gamme.
Ces cinq gammes ont comme point commun les services
proposés en support de l'offre matérielle. Ces services
répondent à différents niveaux de besoins Client, et
différents niveaux de criticité des postes. C'est cette gamme de
services que nous allons maintenant présenter : la Prosupport.
Cette gamme de services se différencie de la garantie
basique par bien des points. Le support basique, comme son nom l'indique permet
d'avoir accès à l'assistance minimum en cas de besoins. Notons
simplement que ce niveau de service inclut un accès à la Hotline
pendant les jours de semaine ; le support technique établit un
diagnostic puis deux types d'interventions sont préconisés. Il
s'agit de l'envoi de la pièce par le constructeur ou l'intervention sur
site si nécessaire.
Ce niveau de service présente néanmoins
plusieurs restrictions, à savoir :
- Accès au service technique uniquement pendant les
jours ouvrables et avant 17h.
- Si le service de niveau j+1 n'est pas disponible, un autre
type de contrat doit être conclut (aller/retour atelier par exemple).
- Service non disponible pour tous les modèles.
- Garanties de certaines pièces tels que le disque dur
ou la batterie, valables un an seulement même si le système est
garanti 3 ans.
En réponse à ces restrictions, et en ayant
conscience que ce niveau de service ne pouvait pas satisfaire le marché,
Dell a créé la Prosupport. Cette offre a été
créée pour répondre à des besoins précis
présents sur le marché. Suite à une étude
menée par Dell, trois besoins principaux ressortent :
- Les infrastructures informatiques se sont
complexifiées et seul un niveau de service sécurisant permet de
gérer efficacement les ressources.
- Les besoins en support du personnel sont de plus en plus
sophistiqués et variés.
- Il est nécessaire de trouver des
fonctionnalités de support à la fois complètes et
rentables.
Le tableau synthétique ci-dessous montre les principaux
avantages de la Prosupport, par rapport au support basique
présenté précédemment :
Avantages de la Prosupport
Pour répondre à ces besoins, la gamme se doit
d'être complète et de faire face à différents
niveaux de criticité. Dell a donc fait le choix de proposer des services
paramétrables par les clients, au lieu de proposer des packages
fixes :
Modèle
Options
Pro Support professionnel
Pro Support utilisateur
où
ï Formation & Certification technique
ï Envoi de pièce (FTD)
ï Assistance applicative
ï Assistance de base configuration
réseaux
ï Accès direct à des experts DELL
ï Support téléphonique 24x7x365
ï Support matériel & logiciel
collaboratif
ï Interlocuteur d'escalade unique (TAM)
ï Centres de commande internationaux
Temps de réponse
ï Situation critique (Mission Critical)
ï 8Hrs_ 4Hrs _ 2Hrs
ï J+1
Protection
ï Protection du matériel
ï Protection des données
Support proactif & avancé
ï Diagnostic sur SITE
ï Maintenance proactive
ï
ï Service de conseil à distance (RAS)
Pour garantir des interventions coordonnées et
réactives, un TAM (Technical Account Manager) est affecté
à chaque client. Il a pour rôle d'agir en tant que point
d'escalade unique, de superviser et contrôler les dossiers et de mettre
en place des actions proactives sur l'infrastructure des clients.
Pour mieux se rendre compte de la valeur ajoutée de la
Prosupport, nous allons présenter un exemple de scénario sous
contrat Prosupport intervention sur site en 4 heures :
Scénario Intervention
Prosupport
3:47 AM
Panne critique: vous contactez Dell
immédiatement.
4:12 AM
Après un diagnostic par téléphone, le
support technique valide que l'origine du pb vient d'une défaillance
matérielle et déclenche une intervention
4:15 AM
Une alerte est remontée au «command center»
signifiant que la pièce n'est pas en stock
5:06 AM
L'agent du «command center» recherche et localise
une pièce de remplacement et notifie le partenaire de service
5:12 AM
L'intervention est sous contrôle et la pièce
commandée
7:31 AM
La pièce et le technicien de maintenance arrivent sur
site et commence le remplacement
5:40 AM
Le «Command Center» continue de monitorer
l'intervention et s'assure que le transporteur livre la pièce
Notons que la Prosupport prend en charge également
l'offre logicielle comme par exemple Norton Antivirus, Microsoft Office,
Microsoft Small Business Server ou encore Adobe Photoshop. L'offre
matérielle, quant à elle, peut être garantie
entièrement, contrairement au niveau de support basique.
Concrètement, il existe des options permettant de localiser les
ordinateurs volés, de garantir la batterie jusqu'à trois ans, ou
encore de réparer ou remplacer les systèmes endommagés ou
volés (options CompleteCare). Enfin, les données confidentielles
d'une entreprise représentent un aspect critique, souvent plus que le
matériel lui-même. Pour répondre à ce besoin, il y a
un service de suppression des données à distance, ou au contraire
un service qui permet la récupération des données.
Pour atteindre ce niveau de service, des moyens logistiques
sont mis en oeuvre, comme nous l'avons concrètement vu sur l'exemple
d'intervention sous 4 heures. Cinq centres logistiques à travers le
monde sont mis en place dans différents endroits stratégiques
(Texas, Irlande, Chine, Japon et Malaisie) afin de gérer et
d'exécuter les processus, et 60 centres de support technique regroupent
15000 techniciens à travers le monde. Pour la France uniquement, 80
techniciens sont mobilisés pour la Hotline et prennent en charge 1000
appels/jour, 800 interventions ont lieu tous les jours, le temps d'attente est
inférieur à 1min 30s pour 80% des appels et 92% des interventions
sont réalisées à temps (chiffres relatifs à la
Prosupport).
Le but principal est la satisfaction de la clientèle,
en vue bien évidemment de la fidéliser et les résultats
parlent d'eux mêmes : 91% des clients se disent satisfaits du
service Prosupport.
- Les services, accompagnateurs de projets IT
complexes :
Les grands comptes, les PME spécialisées en
informatique, ou encore les PME en pleine expansion sont amenés à
gérer des projets informatiques complexes incluant du Hardware et du
software et nécessitant un niveau de service élevé. Le
service est un volet particulièrement important de l'offre car ce sont
des projets stratégiques ou la moindre erreur peut avoir un coût
ainsi qu'un « impact Business » important.
Dell, nous l'avons déjà précisé
précédemment veut se positionner en tant que partenaire à
part entière de ses clients. Pour cela, elle a développé
une gamme complète de services créée pour accompagner et
assister les clients pendant toutes les étapes clés d'un projet
informatique. Cela se décline en trois grandes familles de
services :
- Proconsult : services de consulting et de conseil en
amont du projet.
- Prosupport : service technique, garanties et
certifications du matériel et des logiciel (déjà
developpé) .
- ProManage : services de gestion du parc informatique
dans son ensemble.
La figure ci-dessous nous permet d'avoir une vision globale
de ces trois grandes familles de service et de comprendre concrètement
à quels types de besoins elles répondent. Cela nous permet
également de replacer la ProSupport, que nous avons déjà
développée, dans un périmètre plus large. Notons
ici que la ProManage regroupe ARS (recyclage), CFI (personnalisation) et DMS
(logistique).
Pro Support
DMS
CFI
ARS
Je dois changer mon parc informatique
Que faire de l'ancien matériel ?
Puis-je le revendre ?
Je souhaite uniformiser mon parc
Comment masteriser mes postes ?
Je veux personnaliser mes machines
Est-ce possible ?
Je n'ai pas le temps de déployer les nouveaux postes ou
mes serveurs
Qui peut le faire à ma place?
J'ai plusieurs sites à livrer et à
déployer
Comment gérer la logistique ?
J'ai une équipe composée de commerciaux
itinérants
Comment gérer les données et le matériel
en cas de casse et de vol ?
Je n'ai pas le staff suffisant pour le SAV interne
Comment assurer un SAV efficace de mes utilisateurs ?
J'ai une équipe interne IT certifiée
Peuvent-ils être autonome dans la commande de
pièces de rechange?
Je dois déménager ma salle informatique
A qui s'adresser pour monter ma salle blanche ?
Je dois migrer ma messagerie
Qui peut m'accompagner dans cette migration?
Je ne suis pas sûr de virtualiser mon architecture
Qui peut m'aider à argumenter mon choix ?
J'ai des problèmes de performances (appli & infra)
Comment optimiser mon architecture ?
Dans le cadre de mon projet, mon IT doit être autonome
Qui peut m'aider à les monter en compétence
?
DES
Mes serveurs sont critiques
Comment prévenir les pannes matérielles de mon
parc ?
L'environnement a changé
(OS, application)
Qui va former mes utilisateurs ?
Dell, nous l'avons compris, s'appuie sur ces trois grandes
familles de services pour proposer à ses clients une prestation
complète, une solution globale répondant
précisément à leurs problématiques. Aujourd'hui,
Dell prend en charge ces services en interne, mais se repose également
sur certains partenaires spécialisés en services informatiques.
Le but, avec le rachat de Perot System, est de devenir complètement
autonome dans cette activité.
Ces solutions sont adaptables à tous types de grands
projets informatiques et notamment aux projets de virtualisation. Rappelons le,
nous avons identifié la virtualisation comme étant une menace sur
le marché et Dell a fait le choix de l'exploiter en sa faveur en
l'intégrant tout simplement dans ses offres et en travaillant main dans
la main avec de grands acteurs tels que VmWare et maintenant Microsoft. Au
début, cette technologie a d'abord fait ses preuves au sein des grandes
entreprises et a prouvé un retour sur investissement à court
terme : moins d'investissement sur le hardware, évolutivité
plus accessible et surtout moins de charges liées à
l'exploitation des ressources informatiques. Aujourd'hui, les PME
également sont séduites par cette technologie.
Dell, afin de faire partie du mouvement et non le subir,
propose d'accompagner ses clients en amont, pendant, et après
l'implantation de leurs projets de virtualisation. Le constructeur encourage ce
type de solution et la propose à de ses clients. Concrètement,
Dell organise des conférences et ateliers de travail autour de cette
problématique. Elle organise également des campagnes
d'information autour de la virtualisation. Elle accompagne ce type de projet en
amont, en conseillant et guidant le client dans ses démarches. Enfin,
dans le cadre d'un projet, elle offre une solution globale intégrant la
solution de virtualisation avec le partenaire retenu (Vmware ou Microsoft).
Cela va dans la continuité de sa stratégie car, ne l'oublions
pas, ces projets de virtualisation nécessitent des services
poussés que Dell prend en charge.
Au vu des différents éléments que nous
avons développé au cours de cette étude de cas, nous
pouvons clairement affirmer que Dell a saisi plusieurs opportunités afin
de faire du service un axe stratégique rentable et durable.
Conclusion
Tout au long de notre travail, nous avons prouvé que
les services représentaient une opportunité que les constructeurs
devaient saisir. Mises à part quelques exceptions, les acteurs du
marché en sont conscients et ont fait du service un axe
stratégique à développer. Certains ont même
effectué un virage stratégique radical en faisant du service
informatique leur activité principale.
Nous avons également déterminé que sur le
marché, aujourd'hui, les entreprises sont à la recherche de
fournisseurs de solutions globales et les particuliers sont à la
recherche de services innovants.
Toutefois, le développement des services n'est qu'une
étape du processus, les constructeurs ne doivent pas s'arrêter
là car, pour proposer une solution globale, il faut également
être en mesure de développer son offre logicielle. Toutes les
tendances informatiques actuelles convergent vers la
dématérialisation des solutions et rien ne prouve aujourd'hui
qu'un retour en arrière s'effectuera dans les prochaines
décennies ; les constructeurs doivent donc se préparer
à un futur où le matériel ne sera considéré
que comme du consommable et où les solutions de
dématérialisation seront tellement puissantes que le
matériel n'aura plus d'aspect stratégique dans une infrastructure
informatique.
Comment peuvent-ils se préparer à un tel
bouleversement sur le marché ? Ils devront mener de front leur
stratégie de développement des services, leur stratégie de
développement de l'offre logicielle, et surtout acquérir les
compétences nécessaires pour proposer à leurs clients des
solutions dématérialisées de façon autonome. Nous
pouvons deviner qu'ils utiliseront les mêmes méthodes que pour le
développement de leurs gammes de services, à savoir :
racheter des entreprises dont la dématérialisation est le coeur
de métier, se mettre à la chasse des compétences les plus
pointues et surtout rester à l'écoute des besoins du
marché.
Bibliographie
Etudes :
Etude IDC 2009 Stéphane Minton, Vice
Président IDC Monde
Etude Gartner 2009 «Utilities, Healthcare and
Government Lead IT Spending Growth in Challenging 2009», John-David
Lovelock, Kenneth F. Brant, Susan Cournoyer, Robert L. Goodwin, Venecia K Liu,
Cynthia Moore, Jeffrey Roster, Katsushi Shiga, Rishi Sood, Derry N.
Finkeldey
Etude Forrester 2009 «The Global Recessions Will
Slow IT Purchases Growth To A Crawl», Andrew Bartels
Etude Green Peace Mai 2010 «Guide to Greener
Electronics»
Rapport OCDE 2009 « L'impact de la crise sur
les TIC et leur rôle dans la relance de l'économie »
Etude Xerfi 2008 «les groupes de matériels
électroniques dans le monde»
Liens Internet :
http://index.atelier.fr/etudes/industrie/secteurs.html
http://www.telecom.gouv.fr/fonds_documentaire/rapports/4pages.pdf
http://europa.eu/legislation_summaries/enterprise/industry/n26042_fr.htm
http://www.coe-rexecode.fr/public/Analyses-et-previsions/Etudes-clients/Competitivite-du-secteur-des-TIC-en-France
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/04/15/ventes-d-ordinateurs-les-constructeurs-asiatiques-progressent-aux-depens-des-americains_1333862_651865.html
http://www.pcinpact.com/actu/news/26726-Les-ventes-de-PC-en-Asie-en-forte-hausse.htm?vc=1
http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39750899,00.htm
http://www.business-leader.ch/dossiers/informatique/4091-le-marche-de-linformatique-en-pleine-mutation.html
Sites institutionnels :
http://www.ibm.com/fr/fr/
http://welcome.hp.com/country/fr/fr/cs/home.html
http://www.dell.fr/
http://www.apple.com/fr/
http://www.bull.com/fr/index.php
http://www.compaq.com/country/fr/fr/
http://fr.fujitsu.com/
http://www.toshiba.fr/
http://www.sony.fr/section/accueil
http://www.acer.fr/acer/home.do?LanguageISOCtxParam=fr&ctx2.c2att1=8&CountryISOCtxParam=FR&ctx1g.c2att92=25&ctx1.att21k=1&CRC=4140369594
http://www.lenovo.com/fr/fr/
http://fr.sun.com/
http://www.eds.fr/
http://www.accenture.com/countries/france
http://www.csc.com/fr
http://fr.oodrive.com/
http://www.perotsystems.com/default
ANNEXES
Annexe 1
Etude Forrester 2009
Annexe 2
Etude Green Peace 2010
Annexe 3
Rapport OCDE 2009
Tendances de l'externalisation des TI pour
2009
La crise économique pèse fortement sur les
coûts des services de TI, comme sur tous les autres coûts. Ceci
pourrait favoriser
l'externalisation des TI du fait du renforcement des mesures
internes de réduction des coûts et des avantages que semble
présenter l'adoption de modalités plus flexibles
d'externalisation des services de TI. En termes de budgets totaux des TI,
les
enquêtes prévisionnelles à moyen terme
réalisées en 2008 sur 2009 ont montré que de nombreux
dirigeants du secteur
prévoyaient d'accroître leur budget de TI en 2009
mais que certains d'entre eux se préparaient à le réduire
comme ils l'avaient
déjà fait en 2008. Par exemple, une enquête
réalisée par la Society for Information Management (SIM)
auprès de
230 entreprises des États-Unis a
révélé que « 44 % des responsables informatiques ont
l'intention d'accroître leur budget
informatique en 2009, 37 % prévoient de maintenir leur
budget au même niveau qu'en 2008 et 19 % des répondants
admettent
planifier une réduction de leur budget informatique
». A titre de comparaison, en 2008, 46 % des entreprises informatiques
ont
sensiblement augmenté leurs dépenses informatiques
par rapport à 2007, 28 % ont maintenu leur budget au niveau de 2007
et
28 % l'ont réduit (TEAM International, 2008).
D'autres enquêtes réalisées aux
États-Unis ont montré que l'externalisation des TI
(délocalisation) apparaît pour les
responsables informatiques comme un moyen de réduire les
coûts et d'accroître la trésorerie. Info-Tech
Research, par
exemple, dans son enquête courante sur plus de 150
sociétés informatiques aux États-Unis, montre que plus de
60 % des
services informatiques « mettent l'accent sur la
réduction des coûts par externalisation avec délocalisation
». Selon l'enquête
de Robert Half Technology, 43 % des 1 400 responsables de
services informatiques se proposaient de développer les
activités
délocalisées en 2009 (TEAM International, 2008).
L'Observatoire européen des technologies de l'information
(EITO) a également projeté une augmentation des recettes
liées à
l'externalisation des services informatiques et des services
métiers en 2009 en Europe. En Allemagne, par exemple, les
recettes annuelles générées par
l'externalisation des services informatiques et des processus métiers
devraient augmenter de
7.2 % en 2009, contre 7.4 % en 2008 (BITKOM, 2009).
Les données trimestrielles récentes sur le
marché de l'externalisation montrent que la progression des recettes
grâce à
l'externalisation des services informatiques et des processus
métiers va sans doute fléchir en 2009, en raison de la grande
incertitude des perspectives économiques actuelles. C'est
ce que montre l'augmentation du nombre des contrats, pour une
valeur totale toutefois en baisse. Selon Technology Partners
International (TPI), la valeur totale des contrats d'externalisation a
baissé de 22% en H1 2009 par rapport à H1 2008 et
la valeur totale des contrats pourrait « facilement descendre
au-dessous
de 80 milliards USD » en 2009 (TPI, 2009). Ceci ne s'est pas
produit depuis la récession de 2001. Cependant, la comparaison
des données trimestrielles fait apparaître des
signes de stabilisation. La valeur totale des contrats a augmenté de 5%
au
T2 2009 par rapport au T1 2009. Dans la région
Asie-Pacifique, cette valeur a même augmenté de plus de 150% au H1
2009
par rapport au H1 2008, mais à partir d'une base peu
élevée, et les entreprises indiennes proposant des services
d'externalisation demeurent relativement optimistes dans la
mesure où elles modifient l'éventail des services qu'elles
proposent
pour s'adapter à l'évolution de la demande du
marché.
Annexe 4
Rapport OCDE 2009
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