SECTION 2. LES CAUSES DU
COMPORTEMENT DESAGREABLE
§1. La modicité du salaire
L'insuffisance de la rémunération des agents
communaux est à la base de leur mauvais comportement.
En effet, l'administration publique congolaise accorde des
traitements insignifiants à ses agents, si bien que ceux-ci sont
obligés de vivre de l'informel. Cette évidence n'épargne
pas les agents de la commune de N'djili qu'il s'agisse des agents sous-statut
ou des agents sous-contrat.
Pour nouer les deux bouts du mois, l'agent communal doit
surfacturer les services sollicités par les citoyens ou détourner
purement et simplement les recettes issues des opérations
administratives et financières pour trouver un gagne-pain.
La présence de quelques agents fictifs constitue une
stratégie informelle pour certains agents de commandement afin de faire
face à la modicité du salaire. Des décédés,
des pensionnés, des déserteurs et autres anomalies figurent sur
les listes des agents communaux pour répondre au même dû,
c'est-à-dire faire face à la crise salariale et ses multiples
conséquences.
Il importe de noter aussi que certains agents communaux font
le trafic des cartes d'identité dans leurs quartiers d'habitation. Le
requerrant ne pouvant se rendre au bureau communal, doit supporter un
coût plus élevé normal communiqué par
l'administration communale et dont on n'est pas sûr que le montant sera
versé dans la caisse de la commune.
Toutes ces irrégularités accroissent
l'impossibilité pour la commune de N'djili de disposer des ressources
humaines favorables à sa modernisation et à son
développement. Or, il est admis aujourd'hui que les tâches de
l'administration communale se trouvent accrues. La commune de N'djili,
croyons-nous, ne contribuerait pas efficacement à l'amélioration
des conditions de vie de ses administrés.
§2. La mauvaise gestion des ressources
financières
Il faut sans doute ici signaler qu'il sévit dans la
commune de N'djili, une mauvaise gestion des ressources financières.
Malgré l'attitude du gouvernement central, c'est-à-dire le
paiement des salaires modiques, la commune elle-même, à partir
d'une bonne gestion de ses ressources financières, devrait être
capable de motiver ne serait-ce que ses agents. Fort malheureusement, les
intérêts égoïstes supplantent l'intérêt
général au détriment de la commune.
§3. L'impunité
Il n'est ignoré de personne qu'il existe un code de
bonne conduite des agents et fonctionnaires de l'Etat. De cette façon,
tout agent ou fonctionnaire qui compromettrait ledit code, serait
sanctionné.
Sur terrain, nous avons constaté que beaucoup d'agents
et fonctionnaires qui ont même été en flagrance, n'ont pas
été véritablement sanctionné, tout simplement parce
qu'ils sont soit neveux, cousins, oncles, tantes, beaux-frères,
belles-soeurs, de tels ou tels autres hommes politiques influents au pouvoir
soit le forfait est commis en complicité avec la hiérarchie,
c'est-à-dire le Bourgmestre ou son Adjoint, le chef de bureau et
certaines grosses légumes de l'Hôtel de ville.
|