II.8. La cérémonie de deuil du chef
coutumier vungara de la Chefferie Zune.
On constate une nette différence entre la
célébration de rites rite funèbre du Chef et celle des
autres populations. Dans le temps, le deuil du chef était tenu d'une
manière plus particulière.
En Afrique, la mort a toujours eu des causes explicatives dans
la société. A la mort du Chef, tous les suspect ne
méritaient autre peine que celle de la mort, quelle que soit leur
innocence. Les grands chefs étaient enterrés dans le lit de la
rivière, avec toute discrétion à l'égard du grand
public.
Parfois le Chef était enterré avec les plus
aimées de ses femmes. Mais, actuellement, avec l'influence de la
modernité, ces pratiques traditionnelles jugées négatives
sont tout simplement abolies. Le rite du deuil du Chef vungala exige :
ü Gugu manza( gon) : c'est un gon que les
spécialistes jouent avec un son et un rythme particuliers pour annoncer
au public, la mort du Chef.
ü Ukauka gugu : avec son rythme spécial, le
gon renseigne qu'un homme vaillant et fort vient de disparaitre. Il est
joué durant toute la cérémonie.
ü SIMA : c'est une danse liturgique qui exprime la
violence et la force vungala. Elle est dansée par quelques vaillants
hommes de la chefferie. cette danse signifie que si le chef savait la personne
qui est à la base de mort, il le tuerait bien avant sa mort.
ü Dulele c'est une dance qui exprime la douleur et
malheur qui a frappé toute la chefferie par la disparition du chef. Est
exhibée par les femmes de la chefferie.
II.9. Trépied de la légitimité du
pouvoir traditionnel.
La nature du pouvoir traditionnel en réalité est
le résultat de plusieurs facteurs que nous pouvons regrouper à
trois pôles d'influence. Les facteurs internes, externes et le
leadership du chef.
a) Facteurs internes : sont tous ce qui se
rapporte aux principes traditionnels relatifs à l'exercice du pouvoir
dans la dynastie vungala.
L'observation de la loi coutumière demeure la
première source de la légitimité du pouvoir ensuite
l'attention accordée aux symboles et les rites afférant
confèrent au chef sa légitimité vis-à-vis de la
population, en même tant constituent repères identitaires de
permettant ainsi la reconnaissance sociologique de peuple zande.
La tendance au désintéressement à la
coutume de plus en plus observable dans la plus part de chefs avungala
affaibli leur autorité traditionnelle. Car c'est la coutume qui
confère au chef, son caractère sacré.
b) Facteurs externes : sont toutes influences
extérieures autres que les principes coutumiers qui influencent
l'exercice du pouvoir traditionnel zande.
La modernité, le brassage culturel, la
démocratie, bref, les principes fondamentaux d'un Etat de
droit...semblent dénaturer en quelque sorte l'originalité du
système du pouvoir traditionnel. Il est évidement
difficile de concevoir que le système traditionnel puisse fonctionner en
indépendance des autres systèmes, pourtant, ils constituent
actuellement des cadres de toute légitimité politique.
c) Leadership du chef : il s'agit d'un facteur
combinatoire entre deux premiers facteurs pour ensuite obtenir un
équilibre entre la tradition et la modernité sur le plan formel
et pratique, sources de la légitimité de l'exercice de
l'autorité traditionnelle. ce facteur semble être le plus
emportant car il est forgé par les autres facteurs.
Le leadership est le management de l'exercice du pouvoir
traditionnel, sans lequel, l'autorité du Chef court un triple
risque :
ü Vis-à-vis de la coutume
ü Vis-à-vis de sa population
ü Vis-à-vis des Pouvoirs Publics
Le leadership du chef, doit à cet effet, faire appel
à ses trois savoirs notamment le savoir, le savoir faire et le savoir
être. L'effort de bien doser les différentes combinaisons entre la
tradition et la modernité dans le but de conserver la
légitimité du pouvoir doit être la qualité
exigée à l'autorité traditionnelle. L'étude de
l'environnement interne et externe ou global ainsi que l'adaptation au
changement restent au centre de préoccupation quotidienne de toute
légitimité du pouvoir.
Le tableau suivant schématise la nature de
l'autorité légitime traditionnelle.
Tableau No 2 : le Trépied de la
légitimité du pouvoir traditionnel.
Fact. Internes
Leadership
Fact. Externes
Leadership
Fact. Externes
Source : conçu par nous
mêmes
Aux facteurs internes, il est joint le risque relatif à
la coutume. L'application stricte de la coutume d'une part, le non
respect de certains principes coutumiers liés au pouvoir traditionnel
peut compromettre l'autorité du chef coutumier. La non-conformité
de la coutume aux principes universels de la démocratie et surtout la
non-conformité de la coutume ou de l'exercice du pouvoir traditionnel
à la constitution, constituent les raisons majeurs de
l'illégitimité de pouvoir traditionnel.
Aux facteurs externes, il y a le risque lié à
la modernité. Certains principes fondamentaux de la
modernité entrent en contradiction avec la nature du pouvoir
traditionnel. L'application stricte de ces principes peut
dégénérer à des conflits du pouvoir traditionnel et
ou affaiblissement de l'autorité traditionnelle du Chef.
Au leadership, nous mentionnons le risque lié à
la population. Il est attesté par plusieurs observateurs que
gérer une personne est plus difficile que gérer plusieurs
machines qui obéissent par l'automatisme. Au contraire, l'homme est
doté d'une raison, des émotions, des sentiments,... qui font de
lui un être complexe. Face à l'autorité traditionnelle, la
population réagit suivant trois tendances :
ü Les conservatistes : constitués des
personnes âgées (surtout de troisième âge), des
femmes et des membres de la famille régnante ;
ü Les révolutionnaires, ceux qui prônent le
changement du système du pouvoir traditionnel ;
ü Les sans position, ce sont des assujettis. Grand nombre
de la population de la chefferie se retrouve dans cette catégorie.
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