Exercice du pouvoir traditionnel à l'épreuve de la légitimité : cas de la dynastie Vungala dans la chefferie Zune en territoire de Poko.( Télécharger le fichier original )par Félix-Amand FUFULAFU Université de l'Uélé - Licence en Sciences politiques et Administratives 2010 |
II.3. Place des anciens (Bakumba) dans la légitimation du pouvoir traditionnel vungalaLes bakumba jouent des rôles importants dans la légitimation du pouvoir coutumier avungala. Le rôle politique de ceux-ci n'est pas moins négligeable. Ils font pratiquement le pont entre le Chef et la population. A titre indicatif, les bakumba sont chargés de : ü Eduquer et encadrer les enfants du Chef dès leur bas âge ; ü Délibérer et décider sur le choix du candidat coopté dans le cas ou le chef n'aurait pas indiqué son successeur pendant son vivant; ü Conseiller le Chef dans ses fonctions ; ü Juger les délits conformément à la loi coutumière en la matière; ü Initier et investir le nouveau Chef ; ü Etc. II.4. Rôle mitigé de la modernité sur l'exercice du pouvoir traditionnel.a) Degré d'études. Le niveau d'études constitue de plus en plus un des critères majeurs pour la sélection d'un enfant qui doit succéder à son père à la tête de la chefferie. On note plusieurs cas de réticence de la part de ces enfants. C'est souvent à près une longue discussion et insistances entre les anciens et l'héritier qu'un compromis se prend à terme de concession et de garantie surtout pour le nouveau Chef. La lumière scientifique ne semble pas être parfaitement d'accord avec certains principes et pratiques coutumiers alors que sources de légitimité de l'autorité du chef traditionnel Vongara. Il s'observe alors la banalisation de fait traditionnel, de rites qui nécessitent l'utilisation de certains symboles. Les Chefs s'accordent plus à leurs activités personnelles surtout en se livrant aux commerces qui leur prennent une bonne partie de leur temps ou lieu de s'occuper de totalement de la chefferie. b) Influence de la religion sur le pouvoir traditionnel. La conversion de plusieurs Chefs coutumiers dans différentes religions modernes se comprend par les convaincus de la coutume traditionnelle vungala comme étant une trahison à la coutume. C'est vrai qu'aujourd'hui, l'enseignement de la Bible a permis à beaucoup de chefs de se débarrasser de plus part de objets, des pratiques et des habitudes du pouvoir traditionnel vungala contraires aux valeurs chrétiennes ( les amulettes, les rites croyances,...). Tandis que centaines habitudes traditionnelles trouvent leur justification dans le système de l'exercice du pouvoir traditionnel vungala. La polygamie du Chef vungala permet non seulement au Chef de prendre soin de tous ses visiteurs, mais aussi pour plusieurs d'autres raisons : service, représentation sociale, résolution de conflit ou diplomatie. Service de la chefferie : le Chef a le devoir de recevoir et de mettre à l'aise et de résoudre les problèmes de ses visiteurs. Selon la coutume vungala, les visiteurs ne doivent pas rentrer affamer chez eux. Pour cela, tout un service existe pour approvisionner les chefs en différents produits vivriers. Les femmes outre leur taches (ménagère) sont tenus d'offrit en manger aux visiteurs du Chef. La représentation de la population : les impératifs de l'intégration sociale poussent souvent les chefs traditionnels à épouser les femmes appartenant aux différents groupes sociaux composant la chefferie. Dans ce cas, les femmes sont plus ou moins comme des représentantes de leur milieu d'origine auprès du pouvoir de chef. Elles influencent peuvent influencer le chef à prendre des décisions dans l'un ou l'autre sens, en faveur de leur milieu d'origine. Méthode de résolution de conflit : les contestations que le chef rencontre auprès de certaines populations l'amènent à épouser autant de femmes appartenant à la communauté qui constitue l'obstacle à l'épanouissement de son autorité sur l'ensemble de la chefferie. Ainsi, il établit son autorité coutumière sur la terre des ancêtres. Le respect vis-à-vis de la belle famille est une qualité non moins négligeable dans la coutume zande. Les enfants qui sont nés dans cette condition permettent aux chefs d'établir l'amitié entre les deux familles et par conséquent de chercher à trouver un compromis entre le chef et les familles en révolte. c) Fonction du chef : un espace fermé De puis longtemps, le pouvoir politique traditionnel dans la dynastie vungala est aristocratique. Les tentatives de mettre à la tête du groupement d'autres candidats des clans contraires à celui d'avungala, ont été à la base de plusieurs conflits de succession au sein de la dynastie. C'est le cas survenu lors de la mort du chef de groupement Azali, (non vungala) et les décès successifs de deux Chefs à la tête du groupement Kobokobo soupçonnés avoir été empoisonné, a fallu dégénérer à une tension à la succession. Les membres de la famille de non vungala, à la suite de la mort de leur frère veulent se prévaloir le droit de succession, oubliant que le défunt est devenu Chef selon la volonté du seul chef ou soit à titre compensatoire. En 2006, cette situation a inspiré les Chefs de prendre une décision interdisant l'accès au poste du Chef aux candidats non avungala, dans le but de prévenir tout incident lors de la succession17(*). La chefferie Zune s'oppose avec sévérité à toute idée de la création de chefferie secteur. Le Chef exerce certain droit qui lui est reconnu tel que le droit de juger et de condamner les sorciers. Pour cette tâche, il est assisté par le(s) divinateur(s). En 2008, le chef de la collectivité aurait identifié et arrêté plus de 2O personnes accusées de la sorcellerie. Elles ont été jugées et condamnées conformément à la coutume zande. Cette procédure traditionnelle semble se contredire avec le principe de la présomption d'innocence que bénéficie tout citoyen, quelque soit l'affaire. On note malheureusement que les accusés dans la plus part de cas sont contrains d'avouer suite à la terrorisassions qu'ils sont victimes de la par des services de la chefferie, sans pour autant préalablement apporté des preuves nécessaires et convaincantes liées à cette affaire. * 17 Entretien avec Mr NZONGO, Chef du village de la localité Votongbo à Viadana. Viadana, le 25 Janvier 2011. |
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