4.6.2 Degré de confirmation des
hypothèses
1ère hypothèse :
Plus l'actif du secteur informels se plaît dans sa situation,
plus il est dans une situation favorable vis-à-vis des
opportunités qui s'offrent à lui dans ce
secteur.
Lorsque l'on exerce une activité et qu'on s'y
plaît, l'on n'est pas tenté de l'abandonner de sitôt.
Surtout si l'on est épanoui, on est dans une situation où l'on
est prêt à saisir les opportunités qui surviennent. Donc
plus l'on s'en sort bien dans un secteur plus l'on est favorable à y
rester.
A partir de l'enquête réalisée sur
l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont
déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans.
Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que
les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à
abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes
pour eux. Parfois ils laissent la main à leurs progénitures. Mais
s'il y a une garantie sociale pour eux, ils n'abandonneront pas car cela fait
partie des raisons évoquées pour expliquer les difficultés
rencontrées dans l'exercice de leurs activités (tableau 17).
Ainsi 33,3% pensent qu'ils sont souvent malades à cause de l'inhalation
du gaz qui s'échappe de l'essence et 20% estiment qu'ils ressentent trop
de fatigue.
Par ailleurs 55,6% souhaitent abandonner leurs
activités parce qu'il n'y a pas de garanties sociales pour eux (tableau
22). C'est ce qu'ont aussi déclaré dans leur majorité
lorsqu'ils ont été interrogés, les gérants des
stations-service et les agents de l'Administration fiscale (tableau 22).
D'ailleurs 34,6% des informels (tableau 26) ne trouvent aucun
inconvénient à voir les acteurs formels à venir
s'approvisionner chez leurs fournisseurs informels parce que, pensent-ils, les
deux secteurs sont complémentaires et que cette situation leur permettra
de bénéficier de certains privilèges auprès de
l'Etat.
Les résultats obtenus montrent alors que les acteurs
informels se plairaient dans leurs activités, s'il y a une garantie pour
sécuriser leurs activités. Par conséquent, plus l'actif du
secteur informel se plaît dans sa situation, plus il est dans une
situation favorable vis-à-vis des opportunités qui s'offriront
à lui dans ce secteur.
2ème hypothèse :
Plus l'actif du secteur informel paye une contribution à
l'administration, plus il s'occupe de façon stable dans son
activité.
La « stabilité dans son activité »
signifie que l'on exerce dans la même activité sans changer,
c'est-à-dire on n'abandonne pas son activité pour une autre.
Les enquêtes réalisées montrent que tous
les acteurs informels paient une contribution à l'Administration et plus
particulièrement à la Municipalité (tableau 10). 65,5% ont
déclaré avoir des obligations envers la Commune, lesquelles
obligations varient d'un acteur à un autre et 34,5% des distributeurs
informels, tout en reconnaissant payer quelque chose, n'ont pas voulu
déclarer le (les) destinataire (s) de leur paiement. Ainsi 45,6% paient
une taxe sur les ventes (tableau 11), 10% paient le droit de place et autres
10% paient un forfait journalier.
A partir de l'enquête réalisée sur
l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont
déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans.
Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que
les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à
abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes
pour eux. Donc la contribution payée à l'Administration ne
garantit pas que l'actif du secteur informel ne changera pas d'activité.
Se référant à la 1ère hypothèse,
si les conditions de stabilité sont réunies, il restera dans
l'informel mais pas dans la même activité.
Par conséquent, plus l'actif du secteur informel paie
une contribution à l'administration, plus il aura tendance à
changer d'activité tout en restant dans l'informel.
3ème hypothèse :
Plus l'actif du secteur informel s'installe dans son
activité de façon durable, plus il renforce son occupation
à travers un cadre institutionnel qui lui est
adapté
L'informel est un pourvoyeur de l'économie nationale
car 98% des entreprises au Bénin sont individuelles et évoluent
dans le secteur informel. Par ailleurs, 66% des entreprises sont sous la
responsabilité des femmes, toujours dans l'informel ; mais emploient
essentiellement une main d'oeuvre masculine (56%). C'est une étude
réalisée en 2008 et qui a porté sur 146.000
établissements et faite sur l'ensemble du territoire national du
Bénin. Les pôles d'activités concernés sont le
Transport, la Logistique et le Commerce. Ces établissements travaillent
environ 6j/semaine et
11h/jour pour une grille salariale annuelle de moins d'un million
de FCFA. 86% des travailleurs sont concernés par cette servitude.
Ces taux mirobolants échappent malheureusement aux
recettes du trésor public pour la simple raison que le secteur n'est pas
organisé et reste donc inconnu de l'Etat.
Cette étude révèle que le secteur
informel a de beaux jours devant lui. 30% des distributeurs informels disent
que la vente illicite des produits pétroliers ne disparaîtra pas
de sitôt (tableau 20). Les raisons évoquées pour exercer
dans l'informel varient d'un acteur à un autre (tableau 21). L'exercice
dans l'informel est dû au fait que l'accès à la Fonction
Publique est difficile (problème de parrainage des fonctionnaires) ;
certains veulent fuir les formalités administratives ou les
procédures sont trop complexes (problème de l'adaptation des
textes aux réalités des acteurs informels). Il y a aussi le
coût de formalisation et la petite taille de l'activité qui ne
permet pas une imposition (tableau 29).
Ceux qui pensent qu'il faut abandonner cette activité sont
ceux qui trouvent qu'il n'y a aucun moyen de bénéficier de
financement (tableau 22).
Par contre 64,4% des distributeurs informels souhaitent se
regrouper dans une association qui sera reconnue par l'Etat et 30% sont
indifférents à cette idée de regroupement (tableau 24).
Nous constatons alors que si un cadre institutionnel est mis
en place pour les acteurs informel, tous les problèmes ci-dessus
cités trouveront un début de solutions. L'acteur du secteur
informel se sentira en sécurité pour envisager sereinement tous
les contours de son secteur d'activité en vue de sa contribution
efficace au développement de son pays, et par conséquent pour son
bien-être social, économique, culturel, etc.
Donc plus l'actif du secteur informel s'installe dans son
activité de façon durable, plus il renforce son occupation
à travers un cadre institutionnel qui lui est adapté.
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