CHAIRE DE
DEVELOPPEMENT DES
SYSTEMES
D'ORGANISATION
MASTER DE RECHERCHE EN SCIENCES DE GESTION OPTION
« MANAGEMENT : SPECIALITES PROSPECTIVE, STRATEGIE
ET ORGANISATION » Mémoire de recherche de OLIHIDE
Ômôlégbé Nicolas Septembre
2010 THEME
Développement d'un cadre institutionnel
adapté à l'intégration du secteur informel au
Bénin : cas du commerce illicite des produits pétroliers
à Cotonou
Mots clés : Secteur informel, secteur
formel, cadre institutionnel, parties prenantes, contrat, théories
organisationnelles, responsabilité
Directeur de Mémoire CNAM : Monsieur Yvon
PESQUEUX
Professeur titulaire de la Chaire « Développement des
Systèmes d'Organisation »
REMERCIEMENTS
Nous souhaiterions d'abord aux termes de cette formation de
Master en Sciences de Gestion, Mention Management, Spécialités :
Prospective, Stratégie et Organisation, remercier les premiers
responsables que sont Messieurs Michel GODET et Yvon PESQUEUX, tous Professeurs
titulaires au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) de Paris
(France) et leur assistant monsieur Christian DABLAKA, Directeur de l'Institut
Supérieur de l'Organisation (ISOR) de Cotonou (Bénin).
Nous voudrions ensuite remercier mon directeur de mémoire,
Monsieur le Professeur Yvon PESQUEUX pour son aide à soutenir et
orienter les recherches de ce mémoire.
Mes remerciements vont à l'endroit de tout le corps
professoral qui nous ont encadré tout au long de cette année qu'a
duré cette formation. Je voudrais citer madame Jennifer MALET, messieurs
Terry ROCVES, Philippe DURANCE, Faouzi BENSEBAA, Karim MEDJAD.
Un remerciement spécial à monsieur Terry ROCVES
pour sa contribution particulière à orienter ce travail. Son
concours et son soutien nous ont été d'une importance
capitale.
Nos remerciements vont également aux camarades
auditeurs ayant suivi la même formation que nous pour leur écoute
et diligence à nous orienter dans nos préoccupations. Nous
n'oublions pas monsieur MABIALA BAMBI Ludh, auditeur au CNAM à Paris qui
nous a encouragé et aidé dans la formulation de notre
questionnaire.
Nous souhaiterions remercier madame Elisabeth DABLAKA,
Directrice Générale de la société de Courtage
d'Assurance et de Réassurance (CAREAS) à Cotonou (Bénin)
qui très tôt nous a convaincu à suivre cette formation et
qui est très attentionnée à tout ce que nous suivons comme
formation.
Nous voudrions enfin remercier les personnes dont les noms
suivent :
- Mes parents Bernard OLIHIDE et Elisabeth ADJIBOCHA, mes
frères et soeurs Pascaline, Léandre, Sylvain, Grégoire,
Albert, Joséphine, Jules et Julien pour leurs encouragements.
- Madame Marie-Louise SOKEHOUN, mon épouse pour sa
patience et son soutien sans oublier nos enfants Ornélia, Ferjeux et
Angèle.
-Monsieur Romaric DABLAKA pour son soutien et sa contribution.
- Tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont
encouragé et apporté leurs contributions à ce travail
à savoir le personnel de ISOR, de l'Administration des services des
impôts et des douanes, des acteurs du secteur informel et du secteur
formel rencontrés dans le cadre de ce mémoire.
SOMMAIRE
Résumé .5
Introduction Générale ..8
1-Motivations .11
2-Cadre de recherche .12
2.1-Constats 12
2.2-Problématique .18
2.3-Hypothèses et pistes de recherche ...21
2.4-Finalité de la recherche ...22
2.5-Terrain de la recherche 23
2.6-Epistémologie et méthodologie de la recherche
..24
3-Etat de l'art .27
3.1-Organisation et Institution 27
3.2-Théories et concepts expliquant le sujet 28
3.3-Synthèses et travaux réalisés sur le
sujet .35
4-Recherche terrain 38
4.1-Choix du terrain d'observation 38
4.2-Taille et composition de l'échantillon .39
4.3-Elaboration du questionnaire 43
4.4-Collecte des données 46
4.5-Traitements des données .47
4.6-Analyse des données 59
4.7-Discussion des résultats 63
4.8-Validation des connaissances ..66
5-Conclusion sur la recherche 71
5.1-Apports et enseignements 71
5.2-Limites et perspectives 86
Conclusion Générale 95
Annexe n°1 97
Glossaire ..110
Bibliographie 112
RESUME /ABSTRACT
L'économie béninoise se développe dans un
environnement où cohabitent le secteur formel et le secteur informel. La
contribution du secteur informel à la formation du PIB et l'importance
des hommes s'occupant dans celui-ci renseignent davantage de l'ampleur qu'il
prend au Bénin. Vu le montant des taxes qui échappent à
l'administration fiscale au niveau des activités informelles en
général, et dans le commerce illicite des produits
pétroliers en particulier, nous avons jugé bon faire une
étude sur le secteur informel à travers le thème :
DEVELOPPEMENT D'UN CADRE INSTITUTIONNEL ADAPTE A L'INTEGRATION DU
SECTEUR INFORMEL AU BENIN : CAS DU COMMERCE ILLICITE DES PRODUITS PETROLIERS A
COTONOU.
L'objet de notre recherche se justifie par le fait que notre
observation a porté sur un certain nombre de constats
socio-économiques, socioculturels de l'emploi au Bénin. Il en est
de même des constats faits sur la vente de l'essence dans tous les coins
des rues et sur toute l'étendue du territoire national. Nous avons voulu
montrer à l'Etat d'adopter une autre stratégie envers cette
activité qui, plus on cherche à l'éliminer, plus elle se
développe à tel point qu'elle est arrivée à avoir
une part de marché très importante.
Notre recherche documentaire nous a permis de constater que la
réglementation en vigueur dans le secteur des hydrocarbures ne
répond plus aux réalités actuelles. Il s'agit donc de voir
ce secteur comme élément essentiel de création de
richesses et amener les différentes parties prenantes à y tirer
profit.
Pour répondre à toutes ces
préoccupations, nous avons présenté les
caractéristiques du secteur informel en général et du
commerce illicite des produits pétroliers en particulier. Notre position
épistémologique, méthodique et méthodologique sans
oublier les théories organisationnelles et concepts qui explicitent le
phénomène, ont été abordées dans cette
étude.
Le questionnaire réalisé et administré
à un échantillon prenant en compte les distributeurs formel et
informel de l'essence, l'administration fiscale (Douane et Impôt), nous a
permis d'obtenir des résultats. Il ressort de l'analyse desdits
résultats que le commerce illicite de l'essence est
caractérisé par :
- une forme de perception de taxes payées à
l'administration municipale ;
- une absence d'organisation formelle, mais une information
à porter aux différents acteurs leur parvient par un canal qu'ils
sont les seuls à maîtriser ;
- un prix de vente très en deçà du prix de
vente à la station-service :
- une complémentarité des secteurs formel et
informel.
Les conditions d'exercice de cette activité sont
précaires et sa transmission se fait de façon naturelle d'un
membre de la famille à un autre ou d'une connaissance à une
autre. Aussi avons-nous constaté un certain nombre de problèmes
liés à cette activité et évoqués par les
acteurs eux-mêmes. Ces problèmes ont pour noms :
- manque de financement ;
- absence de couverture sociale ;
- tracasseries administratives (contrôles des services de
la Douane, des Impôts et de la Commune) ;
- faiblesse de leur chiffre d'affaires à cause du nombre
de plus en plus élevé qui vient s'y occuper.
Les raisons évoquées pour justifier leur
occupation dans ce commerce illicite sont entre autre la Fonction Publique qui
n'embauche plus, les formalités administratives complexes,
acquérir vite de la richesse. Même si certains distributeurs
informels ne trouvent pas d'inconvénients que les distributeurs formels
viennent s'approvisionner chez leurs fournisseurs, par contre d'autres s'y sont
opposés. Au niveau de la fixation des prix de vente par les
distributeurs formels eux-mêmes, les avis sont partagés.
De tout ce qui précède et pour mieux permettre
au secteur informel à s'intégrer effectivement dans le
développement économique du Bénin, il est urgent de mettre
en place un cadre institutionnel. Le cadre institutionnel est le cadre qui
préconise la création de règles d'organisation
collectives. Nous avons proposé un tableau de bord
qui prend en compte les différentes actions que chacune
des parties prenantes aura à exécuter d'ici à un temps
raisonnable qui se sera fixé dans le cadre d'une concertation entre
elles. Nous proposons aussi une forme de couverture de certains risques
auxquels sont confrontés les distributeurs informels dans leurs
activités. Une forme de perception des taxes sera adoptée qui
sera plus souple.
Pour que tout cela ne soit un voeux pieux, il va falloir que
toutes le parties prenantes aient la volonté pour jouer sa partition :
Gouvernement, administration des douanes et des impôts, distributeurs
formels et informels, communes, chambres de commerces, patronat, les
consommateurs, etc. Que les différentes commissions qui seront
créées dans ce cadre, assument pleinement leur rôle pour
faire valoir les différentes recommandations issues de cette
étude.
Ainsi tous les acteurs trouveront le bien fondé de leurs
activités dans un environnement plus sain et plus vivable.
INTRODUCTION GENERALE
Le développement des pratiques informelles dans les
économies africaines a atteint un niveau qui ne pourrait laisser
personne indifférente. Il doit être considéré comme
une phase nécessaire de leur évolution. Plusieurs études
de recherches ont été faites sur les activités
informelles. Malgré toutes les tentatives des autorités
gouvernementales pour amener les acteurs desdites activités à se
formaliser, celles-ci prennent de l'ampleur au point où elles sont
devenues un élément essentiel dans le fonctionnement et la
régulation sociale. 98% des entreprises au Bénin sont
individuelles et évoluent dans le secteur
informel1.
Le Bénin comme la plupart des pays, est
caractérisé par une économie duale : formelle et
informelle. Il est difficile voire impossible de dire avec certitude là
où se terminent les activités de l'une et où commencent
celles de l'autre. Elles se complètent et cette
complémentarité est à l'origine de diverses
définitions.
Les activités informelles sont celles qui
obéissent aux règles établies, normales, usuelles et
fondées sur une division du travail et où le salariat domine. Les
activités informelles sont celles qui ne présentent pas cette
régulation, qui sont anormales, inusuelles ou qui n'utilisent pas le
salariat2. L'emploi peut être défini
comme toute occupation humaine en vue d'une rémunération.
Le secteur informel permet à beaucoup de personnes de
s'occuper. Aussi voudrionsnous que les autorités gouvernementales
changent d'option en considérant les acteurs de ce secteur
d'activité comme des contributeurs potentiels au développement
socioéconomique du Bénin. Il n'y a pas de la plupart des
personnes opérant dans ce secteur, une volonté
délibérée d'éviter de se soumettre aux obligations
légales et au paiement des taxes.
1Dans le journal « Le
Matinal » n° 3387 du 02/07/2010
(2ème Recensement Général
des entreprises initié en Octobre 2008)
2ARELLANO R., GASSE Y., VERNA
G., 1993, le monde de l'entreprise informelle : économie souterraine
ou parallèle, Université Laval, Québec,
Canada
Il s'agit bien plutôt d'une certaine incapacité
ou d'un manque de volonté de la part de l'Etat, à faire appliquer
ses propres réglementations, peut-être parce que, dans bien des
cas, celles-ci se révèlent inadaptées et inapplicables.
Pour comprendre alors la contribution du secteur informel, son
influence sur l'économie et aider les hommes s'y occupant à tirer
partie de leur situation, nous avons limité notre étude à
l'activité relative à la vente illicite des produits
pétroliers. L'objet de notre recherche porte donc sur le thème
:
DEVELOPPEMENT D'UN CADRE INSTITUTIONNEL ADAPTE A
L'INTEGRATION DU SECTEUR INFORMEL AU BENIN : CAS DU COMMERCE ILLICITE DES
PRODUITS PETROLIERS A COTONOU.
Pour permettre aux parties prenantes de cette activité
à mieux cerner ses différents contours et à en tirer
leçons, nous avons souhaité dans notre étude, faire une
proposition de mise en place d'un cadre institutionnel pour
l'intégration du secteur informel dans l'économie nationale. Car
c'est un échec pour l'Etat de n'avoir pas jusqu'à ce jour
trouvé une solution adéquate à ce commerce illicite de
l'essence.
Nous sommes dans une phase de l' «
ordo-libéralisme ». C'est une doctrine développée
dans les années 1930 en Allemagne et qui a donné naissance
à l'économie sociale de marché, dans laquelle l'Etat se
voit attribuer la responsabilité de la mise en place d'un cadre
institutionnel à même de promouvoir une concurrence saine
[AUTISSIER, BENSEBAA et BOUDIER, 2010]. Et à travers ce cadre
institutionnel, nous allons faire des propositions portant sur une couverture
sociale, une fiscalité spéciale tout en ne s'écartant pas
trop de la réalité en vue de ne pas décourager les
activités économiques de certaines parties prenantes.
Pour cette étude, des recherches documentaires
appuyées par des enquêtes et entretiens sur le terrain ont
été faites. Elles portent sur un échantillon de la
population cible. Les différents résultats de nos investigations
sont présentés dans ce mémoire qui s'articule autour :
- des théories et concepts qui expliquent le
phénomène étudié, - des principales étapes
de la recherche,
- de la validation des résultats obtenus,
- et des recommandations ou suggestions formulées.
1. MOTIVATIONS
Depuis toujours, le secteur informel est
considéré comme un secteur de survivance et pourvoyeur d'emplois
précaires. De nos jours, ces idées ont perdu du terrain, car on
s'est aperçu que le secteur informel joue un rôle
socio-économique fondamental dans les pays en développement.
Pour mieux comprendre le potentiel du secteur informel, ses
problèmes et contraintes en vue de concevoir des politiques et
programmes qui lui sont favorables, nous avons limité notre étude
à la vente illicite des produits pétroliers. A Bénin, deux
(2) secteurs de vente de produits pétroliers cohabitent : formel et
informel.
Les opérateurs agréés du secteur de
commercialisation des produits pétroliers ne cessent de se plaindre, vu
l'ampleur que prend la vente illicite de l'essence au Bénin. Pour ces
opérateurs, le secteur informel leur livre ouvertement une concurrence
déloyale, les contraignant ainsi à la mévente, à la
fermeture de certains de leurs points de vente (stations-service).
On estime que ce secteur occasionne à l'Etat un manque
à gagner de 24 milliards de FCFA par an en termes de chiffre d'affaires
et d'impôts et taxes diverses3. Or l'Etat
devrait en principe s'organiser pour assainir le secteur de commercialisation
des produits pétroliers.
Saisies des produits des trafiquants, arrestations des
acteurs, telles sont les mesures utilisées par les Pouvoirs Publics pour
éliminer ce secteur informel. Mieux, l'Etat est allé
jusqu'à proposer aux acteurs informels leur reconversion dans d'autres
activités. Les Pouvoirs Publics ne sont toujours pas arrivés
à rassurer les opérateurs agréés car pratiquement
aucune mesure n'a pu contrer la vente illicite qui s'exerce sur les trottoirs
et les abords des rues.
3KOUTON (Apollinaire), 2009 :
Journal « L'Autre Quotidien » à Cotonou du
1er septembre 2009 sur
www.allAfrica.com
Par ailleurs, près de 75% des produits
pétroliers consommés au Bénin proviennent du secteur
informel alors que c'est un commerce dangereux tant pour les personnes que pour
leurs biens, selon la Direction de la Promotion du Commerce Intérieur au
Ministère du Commerce4.
Aussi, avons-nous voulu regarder ce secteur sous un autre
angle en souhaitant développer un cadre institutionnel en vue de
l'intégrer dans le développement économique du
Bénin. Loin de disparaître, ce secteur essaie de s'organiser pour
durer pendant longtemps encore.
Un cadre spécial pour les acteurs du commerce illicite
des produits pétroliers pourrait être mis en place à
condition de pouvoir établir clairement les options politiques
économiques, les objectifs, les critères et les limites de cette
activité au Bénin. En tout état de cause, il faudra
concilier les intérêts des Pouvoirs Publics, des opérateurs
agréés et les contraintes auxquelles sont confrontés les
acteurs informels, car il s'agit de sauvegarder le progrès
économique et social du pays.
2. CADRE DE RECHERCHE
2.1 Constats
Le secteur informel se caractérise d'une façon
générale « comme un ensemble d'unités produisant des
biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des
revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un
faible niveau d'organisation, opèrent à petite échelle et
de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le
travail et le capital en tant que facteurs de production. Les
relations de travail, lorsqu'elles existent, sont surtout
fondées sur l'emploioccasionnel, les relations de
parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt
que sur des accords contractuels comportant des garanties en
bonne et due forme » [BIT,1993].
4FANOU (Ignace), 2009 :
Energie Bénin du 16 février 2009 sur
www.ipsinternational.org
Par secteur informel, comme son nom l'indique, il s'agit
d'organisation commerciale (marchande à valeur économique) qui
s'opère hors du cadre juridique (étatique) et ne
bénéficiant pas de régimes formalisés qu'ont les
entreprises enregistrées à la Chambre de Commerce. C'est à
partir du secteur informel que les Béninois développent
actuellement les stratégies de protection contre toutes les
difficultés du développent national.
2.1.1 Les constats socio-économiques et emplois dans
le secteur informel
La population du Bénin est estimée à 8,2
millions d'habitants. Selon la dernière étude
démographique réalisée par la Banque Mondiale en 2004, la
population active est estimée à environ 3,1 millions d'actifs. De
cette même étude, l'évaluation de la population active
occupée dans le secteur moderne est de
3%5.
A partir de ces données, nous remarquons l'importance
de la population active non employée dans le secteur formel. Cette
population est soit occupée dans le secteur informel soit à la
recherche de l'emploi. Un aperçu sur l'économie béninoise
montre que le secteur informel existait bien avant le problème
d'emplois.
Si durant les treize premières années de la
Révolution Marxiste Léniniste en 1972, les résultats
économiques du Bénin sont plutôt positifs, dès 1985,
les premiers signes de malaise sont perceptibles : retards dans les paiements
des fonctionnaires, la fermeture de sociétés d'Etat, apparition
d'un chômage conséquent pour les jeunes diplômés,
etc. Le pays est extrêmement endetté et manque cruellement de
ressources financières si bien qu'en 1988 la crise économique est
totale. Le système bancaire est en faillite, les déficits
budgétaires explosent tandis que les arriérés de paiement
intérieurs et extérieurs s'accumulent. Cette situation s'est
aggravée avec le ralentissement des activités économiques
notamment commerciales vers le Nigeria et le Niger.
5Séminaire national
sur « Les PME/PMI et l'emploi », INFOSEC Janvier 1988
cité par MONGBO (Mauricette), 1994, Le dynamisme des
diplômés face au gel du recrutement dans la Fonction Publique :
cas des diplômés universitaires évoluant dans le secteur
informel à Cotonou, FASJEP/UNB, p5
En effet, en 1986, l'Etat béninois a suspendu
l'embauche automatique dans la Fonction Publique des diplômés des
Facultés, Instituts et Ecoles Professionnalisées. Au cours de
cette même année, des suppressions de 1134 employés sont
intervenues dans diverses sociétés6.
Parallèlement, le secteur privé moderne ne participait que pour
8% à l'emploi salarié du secteur moderne. Ce secteur privé
créait moins de 1000 emplois par an et parvenait à peine à
maintenir son niveau d'emploi préexistant.
La crise de l'emploi a atteint son paroxysme en 1989 lorsque
le Gouvernement béninois signa avec le Fonds Monétaire
International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) un accord d'un 1er
Programme d'Ajustement Structurel (PAS), programme qui mit l'accent sur la
réduction du personnel de l'Etat, la liquidation ou la restructuration
de certaines sociétés. L'ensemble des programmes de départ
exécutés dans le cadre de la réduction des effectifs du
personnel de l'Administration Publique, a montré qu'il y a eu de
septembre 1989 au 31 décembre 1992, environ 4139 partis volontaires. A
ceux-là s'ajoutent plus de 9571 agents congédiés des
entreprises liquidées ou restructurées de 1982 à
19927. Ces programmes avaient entre autre objectif
de transférer la main d'oeuvre vers le secteur privé moderne.
Mais nous constatons malheureusement que ces départs volontaires se
retrouvent sur le marché soit à la recherche d'un emploi au
même titre que les chômeurs, soit s'occupent dans le secteur
informel.
Enfin, au-delà des considérations
économiques, le secteur informel trouve une justification sociale dans
la mesure où il assure le maintien d'activités traditionnelles,
confère à certains individus une fonction au sein de la
société en donnant accès aux informations et il
répond aux besoins de minorités restées ignorées du
groupe dans lequel elles évoluent.
6op.cit, p6
7DPE/MTEAS, Observatoire
de l'emploi, cité par MONGBO (Mauricette) in mémoire, 1994,
p7
2.1.2 Les constats socioculturels et emplois dans le secteur
informel
L'économie béninoise montre que le secteur
informel existait avant le problème d'emplois. Ce secteur s'appuie sur
les liens familiaux, ethniques, de caste ou de corporation. Certaines de ces
organisations ne respectent aucun horaire ou jour fixe de travail et
présentent un caractère saisonnier, ambulatoire, provisoire et
même définitif.
Ces petites unités sont moins équipées
sur le plan technique. Ce qui limite leurs possibilités d'offre et
d'expansion d'emplois. Les revenus issus de ces activités permettent
pour la plupart de subvenir à leurs besoins élémentaires.
Les problèmes engendrés par la croissance démographique et
urbaine, viennent amoindrir ces revenus. La nécessité de trouver
d'autres sources de revenus s'impose. Ce qui facilite d'ailleurs le
départ des ruraux vers la ville. Ce phénomène permet alors
la diversification des activités informelles.
On doit donc considérer le développement rapide
des pratiques informelles dans les économies africaines comme une phase
nécessaire de leur évolution. Les activités
exercées par les unités de production du secteur informel ne sont
pas nécessairement réalisées avec l'intention
délibérée de se soustraire au paiement des impôts ou
des cotisations de sécurité sociale ou d'enfreindre la
législation du travail, d'autres législations ou d'autres
dispositions administratives.
Il faut donc considérer les activités
informelles comme le prolongement de la logique de l'économie
traditionnelle, mais dans un environnement sociologique marqué par de
profondes mutations. Au Bénin, la contribution de ce secteur à la
formation du PIB est de l'ordre de 60%8.
8TOUMI (Moshen), 2001, «
Secteur informel et PIB en Afrique », Revue ACCOMEX N°37
Janvier-Février, p14 publié avec l'autorisation de la
Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
La faible dimension de ces activités, la
flexibilité de leur structure, leur statut familial et ethnique, leur
domaine privilégié d'exercice à savoir la petite
manufacture à caractère artisanal, les services de distribution
qui rapportent un revenu immédiat, font que le secteur informel assure
dans les pays africains une part importante (près de la moitié,
voire plus) du PIB.
De ces constats, nous remarquons que le secteur informel
constitue le débouché sur le marché de l'emploi le plus
important au Bénin puisqu'il absorbe plus de 92,9% de la population
active contre 7,1% dans le secteur formel9. Pour
comprendre alors la participation du secteur informel sur le marché du
travail, son influence sur l'économie, nous allons nous
intéresser au commerce illicite des produits pétroliers.
En effet le Nigeria est le plus grand producteur de
pétrole du continent africain et dispose de raffinerie. Le
précieux liquide afflue par milliers de tonne en jerricans et en camions
citernes sur le marché béninois.
2.1.3 Les constats sur le commerce frauduleux des produits
pétroliers
La vente illicite de l'essence constitue l'une des
activités les plus dominantes du secteur informel. La fraude des
produits pétroliers constitue le cas le plus significatif des
échanges parallèles en raison de son ampleur, du rôle
qu'elle joue dans le recyclage du naira circulant hors des frontières de
la République Fédérale du Nigeria et des mesures
gouvernementales qu'elle suscite. La fuite des produits pétroliers du
Nigeria vers le Bénin repose sur la disparité des prix à
la pompe entre les deux pays et dans une moindre mesure sur la mauvaise
couverture du Bénin par les stations-service officiels. Cette
différence de prix a toujours existé entre les deux pays et
justifie la forte affluence des commerçants et consommateurs
béninois vers la zone frontalière et les Nigérians ont
vite compris le profit qu'ils pouvaient tirer de cette situation.
9op.cit, p12
Ainsi, plusieurs centaines de points de vente furent
créés le long du cordon frontalier, concentrés autour des
principaux axes de circulation. Ils comprennent à la fois les points de
vente de fortune, ravitaillés à partir des bidons de 50 litres ou
des fûts de 200 litres ou simplement à partir des voitures
nigérianes dont les réservoirs sont aménagés pour
la fraude. Autour de ces différents centres, des équipes de
revendeurs se sont constituées, composées de chômeurs des
villes, des femmes, d'écoliers et des jeunes ruraux qui,
confrontés aux problèmes de l'instabilité de la production
et des prix agricoles, se convertissent en trafiquants de produits
pétroliers.
Le nombre de ces trafiquants continue toujours d'être
important en raison de la persistance du chômage. Une enquête
réalisée en Octobre 1992 par le LARES pour le compte du
Ministère du Commerce du Bénin a dénombré sur
l'ensemble du territoire national environ 14.892 trafiquants dont les
activités portent sur près de 211.000 tonnes de produits
pétroliers contre seulement 29.688 tonnes pour la SONACOP, soit 87,7% de
la consommation nationale10. Le placement de ce
volume sur le marché correspondrait à cette époque
à un chiffre d'affaires de l'ordre de 23,86 milliards de FCFA dont
à peu près 14 milliards de bénéfice.
Une autre enquête réalisée en Septembre
2005 par le même laboratoire confirme l'importance de ce trafic par
l'augmentation constante de ses acteurs qui sont allés de 14.892 en 1992
à 41.946 en 2004 avec un volume importé de 244.984.926 litres
contre 91.104.581 litres de vente officielle, soit à peu près 70%
du besoin national. Cette activité procure à ceux qui s'y
adonnent une marge brute mensuelle comprise entre 70 et 170.000FCFA, soit un
bénéfice net annuel pour l'ensemble de la filière de
l'ordre de 34 milliards FCFA, alors qu'en 1992, ce bénéfice
n'était que de 14,86 milliards FCFA11.
10IGUE (o. John), Août
2008, Le secteur informel au Bénin : état des lieux pour sa
meileure structuration, LARES, p18
11Op. Cit.
Si on compare cette situation à l'emploi procuré
par la fonction publique de l'ordre de 29.400 personnes, cette activité
devient un des principaux secteurs de lutte contre le chômage et la
pauvreté en dépit des risques qu'elle comporte. Il semble ainsi
jouer un rôle important sur le plan socio-économique.
Mieux, c'est une activité à laquelle il convient
d'accorder une attention du fait que :
- Aucun Gouvernement n'est arrivé à
éradiquer ce commerce (toutes les luttes menées ont
été vaines).
- Les acteurs sont « organisés » au point
où dès qu'ils prennent une décision, elle est sue par tous
les acteurs dans les minutes qui suivent.
- Lorsqu'ils décident d'aller en grève, toute
l'économie est paralysée, les stations services ne pouvant
couvrir les besoins des 80% à peu près qui sont leurs
consommateurs.
- Les vrais acteurs de ce commerce illicite sont des hommes
politiques ; certains ont réussi à se faire élire
députés.
- C'est donc un creuset d'électorat pour les partis
politiques.
2.2 Problématique
Au Bénin, jusqu'en 1995, la distribution et la
commercialisation des produits pétroliers et de leurs
dérivés étaient assurées exclusivement par l'Etat
à travers la SONACOP. En application des décisions prises par la
Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de 1990, le
Gouvernement a décidé de libéraliser en 1995, les
activités de distribution des produits pétroliers.
Aujourd'hui, il y a plus d'une quinzaine de
sociétés qui opèrent au Bénin. On peut citer entre
autres la SONACOP, SHELL, TOTAL, TEXACO, ORYX, ARICOCHE SUPER OIL, AGF,
AFRIPETROL, EAO PETROLEUM, etc.
On constate que les produits pétroliers jouent un
rôle très important dans le développement du
Bénin.
Etant donné que le contexte interne se décompose
des éléments suivants :
- Deux (2) forces majeurs animent le marché des
produits pétroliers au Bénin à savoir le secteur formel
sensible aux mécanismes du marché pétrolier mondial et le
secteur informel de plus en plus dynamique en provenance du Nigeria et souvent
déconnecté du jeu du marché international de
pétrole.
- Le revenu généré par an aux trafiquants
d'essence est en augmentation et passe de 28 milliards de FCFA environ en 2002
à 56 milliards de FCFA environ en 200712.
- Le gain financier que tirent les consommateurs de la
commercialisation informelle de l'essence est évalué à
environ 23 milliards de FCFA par an en moyenne.
Alors le problème qui est posé est celui du mode
de fiscalité à adopter pour cette activité dont la
dynamique à générer plus de revenu que l'Etat n'en perd
est palpable. Nous ne pensons pas qu'à l'étape où est
arrivée cette activité de la vente frauduleuse des produits
pétroliers qu'il soit opportun pour l'Etat de continuer à
combattre ladite activité. Il doit avoir un autre regard sur cette
activité informelle et adopter une attitude autre que celle de la lutte
qu'il mène présentement.
Il vaut mieux pour lui d'adopter une stratégie qui
puisse lui permettre d'en tirer profit. Il est évident que ce point de
vue ne sera pas partagé par les sociétés distributrices
formelles. Il va falloir que celles-ci aussi réfléchissent sur
comment procéder, quelle stratégie mettre en oeuvre pour ne pas
se faire pénaliser tout le temps au lieu de demander à l'Etat de
supprimer ce commerce qui en réalité s'intensifie. Un autre
regard s'impose pour les gestionnaires prospectivistes.
12GNIMASSOUN (A. K. Blaise),
2008, Impact de la flambée mondiale du prix du
pétrole sur l'économie béninoise, Université
d'Abomey-Calavi.
Etant donné que le contexte externe se compose des
éléments suivants :
- Le code pétrolier objet de l'Ordonnance n°73-33
du 13 avril 1973 portant loi pétrolière du Dahomey et de
l'Ordonnance n°73-34 du 13 avril 1973 portant Fiscalités
Pétrolières de la République du
Dahomey13 complété par une
série de textes réglementaires, définissent le cadre
réglementaire.
- Les activités du secteur des hydrocarbures en
l'occurrence de la SONACOP, sont exécutées par le pouvoir central
(le Gouvernement).
- La politique de prix des produits pétroliers
découle des orientations politiques et économiques prises par le
Gouvernement (ce que réfutent toujours les acteurs).
- Les sociétés pétrolières qui
n'arrivent plus à supporter la concurrence que leur livrent les
trafiquants, s'arrangent dans la nuit à alimenter leur cuve à
essence de ces produits vendus dans l'informel en vue d'obtenir une marge brute
qui leur permet de supporter les charges incompressibles.
Alors le problème posé est celui de la non
adaptation et de la non application des textes réglementant le secteur
de la vente des produits pétroliers, car les textes datent de 1973 et
l'Etat n'a toujours pas libéralisé les prix et continue de les
fixer dans un contexte concurrentiel.
Nous pensons que, si les sociétés distributrices
formelles ont la possibilité d'aller s'approvisionner chez le
fournisseur de leur choix, elles pourront appliquer des prix adaptés au
pouvoir d'achat des consommateurs béninois. En se référant
au marché nigérian, les prix pratiqués ne sont pas les
mêmes sur toute l'étendue du territoire du Nigeria. Il va falloir
penser à ce mode de gestion du marché des hydrocarbures au
Bénin.
13Ministère des Mines, de
l'Energie et de l'Eau, Bénin, 2007, sur le site :
www.appa.int
Etant donné que :
- Dans le domaine de la distribution des produits
pétroliers, on assiste à une très mauvaise
répartition des stations-service sur l'ensemble du territoire
national.
- Le Bénin compte à ce jour 195 stations-service
dont 80% dans le sud14.
- Les pénuries de produits pétroliers que l'on
observe fréquemment dans les
stations-service lorsque les trafiquants ont des
difficultés à s'approvisionner
sur le marché nigérian.
- La vente illicite de l'essence ne cesse de créer des
désagréments à l'homme et à l'environnement
(dégradation des voies, incendies, dommages corporels et
matériels, décès, etc.).
Alors le problème posé est celui des
dysfonctionnements de la politique de gestion du secteur pétrolier qui
sont caractérisés par l'insuffisance des infrastructures de
distribution et par l'irrégularité de l'approvisionnement de
certaines stations. Avec environ une station-service pour 36.000 habitants et
pour 600Km2, le Bénin dispose de l'un des plus faibles taux
de couverture du territoire national et points de vente officiels des produits
pétroliers15.
De nombreuses localités ne disposant pas de stations
officielles, permettent au marché informel de se développer. Le
problème de la mauvaise gestion du secteur pétrolier se pose ici
et la libéralisation du secteur n'incite pas les compagnies
pétrolières à investir.
Les acteurs du secteur informel sont bien organisés
à tel point dès qu'ils décident d'aller en «
grève », c'est tout le secteur économique qui en ressent.
Ils sont si bien « organisés » que s'ils veulent passer un
message entre eux, l'information circule dans les quelques minutes qui suivent
la prise de décision par les responsables du secteur. Eh ! Oui !
Apparemment, nous pouvons dire qu'ils sont aussi « structurés
».
14Op. Cit.
15Ibid.
Donc ils ont une sorte d'organisation qui fonctionne.
D'où la nécessité de les organiser dans une structure qui
puisse permettre à toutes les parties prenantes de se sentir à
l'aise. Il faut aussi penser au mode de transport et de vente de ces produits
par les acteurs de l'informel.
Par secteur informel, comme son nom l'indique, il s'agit
d'organisation commerciale (marchande à valeur économique) qui
s'opère hors du cadre juridique (étatique) et ne
bénéficiant pas de régimes formalisés qu'ont les
entreprises enregistrées à la Chambre de Commerce. C'est à
partir du secteur informel que les Béninois développent
actuellement les stratégies de protection contre toutes les
difficultés du développent national. Dans le domaine des
hydrocarbures, nous assistons à un problème d'organisation ou
mieux à l'inexistence d'un cadre institutionnel applicable au secteur
informel de la vente des produits pétroliers.
Au vu de ces quelques clarifications d'ordre
général, il nous est donc possible de poser notre question de
recherche.
Comment aider les personnes s'occupant dans le
secteur informel à tirer partie de leur situation ?
2.3 Hypothèses et pistes de recherche
Une hypothèse est en quelque sorte une base
avancée de ce que l'on cherche à prouver. C'est la formulation
pro forma de conclusions que l'on compte tirer et que l'on va s'efforcer de
justifier et de démontrer méthodiquement et
systématiquement. D'une façon très générale,
on peut dire qu'une hypothèse est une supposition que l'on fait d'une
chose possible ou non et dont on tire une conséquence.
L'hypothèse est selon R. A. THICTART (2007) « une
présomption de comportement ou de relation entre des objets
étudiés. (...). Ces objets sont mis en relation avec des concepts
théoriques. (...) ».
Par ailleurs, Il ajoute que l'hypothèse remplace la
question de départ du moment oücelle-là est
formulée. Elle est donc une réponse provisoire. Elle demandera
à être validée par les réponses obtenues des
données empiriques. Dans le cas de notre étude, quelles
hypothèses peut-on formuler ?
Si l'occupation des hommes dans le secteur informel prend de plus
en plus de l'ampleur, on pose l'hypothèse suivante :
Hypothèse 1 : Plus
l'actif du secteur informel ne se plaît dans sa situation, plus il est
dans une situation favorable vis-à-vis des opportunités qui
s'offriront à lui dans ce secteur.
Néanmoins, cette capacité d'occupation n'est pas
synonyme d'incapacité à adopter des comportements
économiques envers son pays. Il apparaît une autre
hypothèse :
Hypothèse 2 : Plus
l'actif du secteur informel paye une contribution à l'Administration,
plus il s'occupe de façon stable dans son
activité.
La mise en place d'un cadre réglementaire pour le secteur
informel étant au coeur de notre problématique, nous avons retenu
l'hypothèse qui suit :
Hypothèse 3 : Plus
l'actif du secteur informel s'installe dans son activité de façon
durable, plus il renforce son occupation à travers un cadre
institutionnel qui lui est adapté.
2.4 Finalité de la recherche
Depuis toujours, le secteur informel est
considéré comme un secteur de survivance et pourvoyeur d'emplois
précaires. De nos jours, ces idées ont perdu du terrain, car on
s'est aperçu que le secteur informel joue un rôle
socio-économique fondamental dans les pays en développement.
Pour mieux comprendre le potentiel du secteur informel, ses
problèmes et contraintes en vue de concevoir des politiques et
programmes qui lui sont favorables, nous avons limité notre étude
à la vente illicite des produits pétroliers.
Cette activité constitue aujourd'hui au Bénin un
dilemme pour les Gouvernements. Toutes les luttes menées depuis tant
d'années pour la faire disparaître ou amener les acteurs à
se formaliser, ont été vaines. Bien au contraire, elle a pris de
l'ampleur au point où elle assure 87,7% de la consommation nationale des
produits pétroliers, soit 58 milliards de revenu en
200716.
Donc la volonté de contrôle du secteur informel
de la part de l'Etat est manifeste. L'Etat béninois est conscient que
cette activité génère plus de revenus qu'elle ne perd. La
dynamique des acteurs et leur importante contribution à la vie
économique et sociale du pays l'exigent.
Par conséquent, l'objectif général de
notre étude est de contribuer à l'amélioration des
conditions de vie des acteurs du secteur informel à travers une
réflexion sur la vente illicite des produits pétroliers en
élaborant un cadre institutionnel en vue de leur intégration dans
le processus de développement économique du Bénin.
Mais spécifiquement, cette étude nous permettra de
:
- Comprendre comment les hommes s'occupent dans le secteur
informel ;
- Proposer un mode d'organisation pouvant aider l'Etat à
adopter une fiscalité pour le trafic illicite des hydrocarbures ;
-Faire des recommandations aux agents économiques
informels pour accroître leur productivité afin de tirer des
avantages de leurs activités ;
-Trouver des approches de solutions pour la mise en place d'un
cadre institutionnel adapté au secteur informel.
16Op. Cit.
2.5 Terrain de la recherche
La ville de Cotonou est la capitale économique du
Bénin. A cause de son statut administratif particulier, elle est
érigée en département. Elle se situe sur la bordure
méridionale du bassin sédimentaire côtier s'étendant
du Nigeria au Togo. Sa superficie est d'environ 80 Km2 avec une
population de 761.137 habitants en 2006. Compte tenu de sa position, elle joue
un rôle de ville transit non seulement pour les régions centrale
et septentrionale du Bénin, mais aussi pour les pays voisins.
La plupart des travailleurs (environ 70%) du secteur informel
sont concentrés à Cotonou et à Porto-Novo. Cette forte
concentration dans les deux principales villes n'est pas le fait des
activités informelles car environ 80% des entreprises formelles se sont
localisées à Cotonou17.
La position stratégique de Cotonou et de Porto-Novo
explique en partie cette situation et de plus, les mouvements migratoires de la
campagne vers la ville s'effectuent surtout en direction de ces villes.
Cette prépondérance des activités
économiques informelles à Cotonou, nous amène à
nous limiter aux unités économiques évoluant dans cette
ville. De plus, Cotonou joue une fonction commerciale, industrielle et
économique importante. En réalité elle abrite la
majorité des entreprises, des établissements commerciaux,
industriels, les grands marchés du pays et le siège de la plupart
des administrations béninoises.
17INSAE, Recensement 1992
cité par OLIHIDE (Nicolas) & AÏZONOU (Bertin) in :
Mécanismes et Pouvoir de création d'emplois dans le
secteur non structuré au Bénin, Université
Nationale du Bénin, 1998
2.6 Epistémologie et méthodologie de la
recherche 2.6.1 Position épistémologie de la recherche
L'épistémologie « étudie de
manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et
modes d'inférence utilisés en science, de même que les
principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des
diverses sciences et ce, afin de déterminer leur origine logique, leur
valeur et leur portée objective » [R. NADEAU, 1999].
Les sciences des organisations sont construites donc sur la
base trilogique : les théories, les questions (les
interprétations) et les techniques. Ainsi, nous avons trois (3)
approches pour expliquer la réalité : l'approche positiviste,
l'approche interprétativiste et celle constructiviste.
Pour Auguste COMTE, « le positivisme caractérise
une attitude épistémologique liée à la pratique des
diverses méthodes scientifiques à la fois rationnelles et
expérimentales. Le positivisme épistémologique exige, en
premier lieu, que la science parte des faits observables et définis
relativement à un observateur, puisque tout phénomène
« consiste toujours en une relation déterminée entre un
objet et un sujet » (Système de politique positive, I). Le
positivisme trace la voie entre les deux écueils que sont l'objectivisme
absolu qui exagère l'indépendance de l'ordre naturel, et le
subjectivisme absolu qui rejette toute vie collective ». Pour ce qui
concerne les sciences des organisations, il s'agira alors de faire des
organisations des entités « objectives ».
L'attitude constructiviste vise le contexte de
découverte et de justification. Elle prend en compte le processus de
production des connaissances (les méthodes, les formes de validation,
les démarches -inductive, déductive, adductive- donc les logiques
de l'interprétation) mais elle ouvre aussi le champ au relativisme. La
construction du savoir n'est qu' « une longue histoire d'erreurs et
d'errances surmontées », le « réel » n'est jamais
définitif et l'observation plus proche de l'opinion qu'il n'y
paraît.
Mais que ce soit dans le positivisme ou le constructivisme, il
est en effet question d'interprétation dont le statut va changer : dans
le positivisme, l'interprétation consiste à expliquer et
vérifier tandis que dans le constructivisme, elle sert à
comprendre et à proposer.
Comprendre et proposer, tel est le fondement de notre
étude de recherche. Nous nous plaçons donc dans une approche
constructiviste, c'est-à-dire construire un cadre institutionnel qui
sera un outil de gestion utile aux parties prenantes de la vente illicite des
produits pétroliers. C'est donc un développement d'un projet de
connaissance.
2.6.2 Position méthodologique de la recherche
Notre étude est orientée vers l'analyse et la
résolution d'un certain nombre de problèmes relatifs à
l'exercice des activités dans le secteur informel.
Notre démarche de recherche s'inscrit dans la logique
d'un raisonnement hypothético-déductif.
Notre démonstration s'appuie sur des idées
préconçues ou existantes. Ce qui nous permet d'émettre des
hypothèses que le travail empirique va valider.
Mais il important de suivre le raisonnement de notre
démarche en considérant les étapes suivantes :
- C'est à partir des théories portant sur le
management des organisations telles que les théories contractuelles,
celles de l'agence et les parties prenantes, que nous avons exploré les
champs théoriques de la réponse à notre question de
recherche.
- Or une formulation de l'occupation des hommes dans le
secteur informel avec toute l'ampleur qu'il prend aujourd'hui dans
l'économie béninoise, est apparue aujourd'hui comme un mode de
gestion éloigné de tout mode de gestion normale d'une entreprise
en général et de tout cadre réglementaire en particulier
au Bénin.
- L'ouverture sur les qualifications de la vie, des
compétences que nous négligeons souvent dans notre
société, est apparue comme le moyen de jeter un autre regard sur
le secteur informel et de dépasser les contradictions qui apparaissent
au sein de ses différents acteurs.
- De ce fait, il est donc nécessaire de formuler un
certain nombre d'hypothèses qui doivent permettre par l'approche
empirique, de construire un cadre institutionnel à la population
visée dans notre étude.
Ainsi, nous avons défini un cadre des enquêtes
qui est la ville de Cotonou parce qu'elle sert en même temps de ville
transit pour l'ensemble du pays et les pays voisins et regroupe la
majorité des unités économiques informelles.
Concernant les enquêtes, nous avons choisi un
échantillon constitué des parties prenantes de la vente illicite
des produits pétroliers : les distributeurs informelles,
l'Administration fiscale (Douanes et Impôts), les sociétés
pétrolières formelles.
Par ailleurs nous avons adopté une technique de
dépouillement et des centres d'intérêts pour le
questionnaire destiné aux interviewés sans oublier quelques
données collectées de nos recherches documentaires.
3. ETAT DE L'ART
3.1 Organisation et institution
Il s'agit de raisonner par différence et non par
opposition entre les deux (2) termes. Rappelons déjà que
l'idéologie est à l'institution ce que la culture est à
l'organisation.
Selon la définition des institutions de la Banque
Mondiale (1998) qui reprend celle de D. NORTH : les institutions sont
constituées de l'ensemble des règles formelles et informelles
régissant les comportements des individus et des organisations. Les
organisations désignent des entités regroupant des individus qui
poursuivent des buts communs (entreprises, syndicats, ONG...). Dans ce
contexte, les institutions
structurent les incitations qui agissent sur les comportements
et offrent un cadre aux échanges économiques (NORTH, 1990). Cette
définition détermine un champ très vaste.
L'institution se caractérise par la place
accordée à la souveraineté (c'est-à-dire son
évidence indiscutable). L'organisation se caractérise par
l'importance majeure donnée à l'efficience de son fonctionnement.
Il y a donc de l'universel dans l'institution là où il y a du
général dans l'organisation. L'institution peut se
désinstitutionnaliser alors que l'organisation ne se désorganise
pas mais change (ou disparaît), en devenant une « autre »
organisation.
L'institution est caractérisée par le fait
qu'elle se définit comme ce qui participe à la réalisation
du « Bien Commun » (comme dans le cas d'un hôpital) tout en
jouissant d'un statut légal et symbolique alors que l'organisation vise
à réaliser des objectifs spécifiques dans le contexte de
l'efficience (comme dans les entreprises).
La référence à l'organisation conduit
à mettre l'accent sur des éléments tels que la
hiérarchie, la coordination et la cohésion mais dans le cadre
d'un statut juridique conventionnel, celui du droit des sociétés,
venant par exemple, en constituer le cadre institutionnel (c'est-à-dire
tout ce qui entoure).
C'est en se fondant alors sur cette dernière phrase que
notre étude s'attellera à proposer une organisation aux acteurs
informels du commerce des produits pétroliers tout en traçant un
cadre institutionnel. Car aujourd'hui, il ne sert à rien à
vouloir les combattre. Leur contribution au développement
économique du Bénin est indiscutable.
Ainsi, avec l'organisation de cette activité, il
s'agira de parler d'un monde où les sociétés se
dissoudraient dans l'organisation qui les constitue et dont les
catégories justificatives se référant alors à
l'institution, permettraient de « penser » la société
en même temps. C'est en cela qu'il est question de parler d' «
institutionnalisation » de l'organisation dont on rappellera la
définition qu'en donne J. ROJOT.
« L'institutionnalisation est le processus par lequel
les processus sociaux, les obligations ou le présent en viennent
à prendre un statut de règle dans la pensée et l'action
sociale »18.
Mais une configuration institutionnelle ne se
caractérise pas seulement par sa pertinence à un instant
donné, mais aussi par sa capacité à être remise en
cause ou adaptée, au fur et à mesure que s'opère la
transformation de la société et de l'économie, ou que se
présentent des difficultés (ACEMOGLU, AGHION et ZILIBOTTI,
2002).
L'organisation est un agent élémentaire de
l'économie et de la société. Il existe donc une
économie des organisations (avec ses actions qui conditionnent et sont
conditionnées par le marché) et une société des
organisations. L'organisation peut ainsi être considérée
comme institutionnalisation de rapports économiques entre sujets par
référence à une structure hiérarchique comblant le
déficit des « mécanismes » de marché.
3.2 Théories et concepts expliquant le sujet
La théorie est la réunion d'un ensemble de lois
concernant un phénomène donné en un corps explicatif
global et synthétique.
Le concept est à la théorie ce que les faits
sont à la réalité : c'est l'unité non
décomposable (ou composée d'éléments simples
précis et bien connus) sur laquelle s'articule la théorie. C'est
un terme qui a un sens construit complet et univoque dans le cadre d'un champ
scientifique ou d'une théorie donnée. Donc le concept
théorique est le concept appartenant, sous forme d'abstraction, à
une théorie (générale ou non).
18J. ROJOT, 1993, «
Théorie des organisations » in Y Simon & P. JOFFRE,
Encyclopédie de gestion, Economica, Paris, p.3363
Les théories des organisations résultent des
efforts conceptuels déployés par des ingénieurs, des
dirigeants d »entreprises pour dégager des principes
généraux d'administration et de direction de travail. Elles
rassemblent les connaissances acquises sur le fonctionnement des organisations,
sur le comportement de ses différents membres (leurs motivations, les
modalités qui régissent leurs processus de communication et
celles qui régissent la façon dont ils prennent les
décisions) et sur la manière dont il convient de les diriger.
3.2.1 Théories contractuelles des organisations
Trois (3) courants illustrent particulièrement la
grande famille des contrats. Au-delà des principes communs, chacun d'eux
a abordé la question sous un angle légèrement
différent.
3.2.1.1 La théorie des coûts de
transaction
Ronald COASE est le 1er en 1993, à
définir cette théorie. Mais c'est Oliver WILLIAMSON qui va donner
à ce concept, des prolongements fertiles développant la
réflexion sur l'alternative « marché/hiérarchie
». Il va ainsi ouvrir la voie à une école de pensée
économique baptisée néo-institutionnelle. Dans un ouvrage
récent traduit en français (1994), WILLIAMSON revendique un
triple héritage associant économie, droit et sociologie des
organisations. Du 1er champ découle la notion de coûts
de transaction, du 2nd vient l'analyse des contrats, le
3ème ajoute l'étude des processus organisationnels et
du comportement humain.
Les apports de la théorie des coûts de transaction,
selon WILLIAMSON sont de trois ordres :
- Il fournit tout d'abord un cadre d'analyse.
- Il souligne également l'intérêt de
réfléchir à des mécanismes de coordination au
niveau microéconomique.
- Il est source de propositions.
3.2.1.2 La théorie de l'agence ou des
incitations
Si S. A. ROSS est le 1er à parler de la
théorie de l'agence, le concept est déjà présent
dans la théorie des assurances.
Ce concept a donné naissance à deux courants
distingués par JENSEN et MECKLING :
- La théorie positive de l'agence qui se rapproche de
la gestion, traite en priorité des mécanismes effectivement mis
en oeuvre pour traiter de la relation d'agence et résoudre les conflits.
JENSEN et MECKLING en sont les fondateurs.
- La théorie normative de l'agence est prescriptive.
Elle se rattache aux problèmes de modélisation économique
en information imparfaite. HART, TRIOLE ou LAFFONT font partie de ce
2nd courant.
Le contrat de départ de la théorie de l'agence
est simple : les individus ont des intérêts divergents qui font
que les relations de collaboration ne vont pas sans conflits. JENSEN et
MECKLING (1976) définissent « une relation d'agence comme un
contrat dans lequel une (ou plusieurs) a recours aux services d'une autre
personne pour accomplir en son nom une tâche quelconque, ce qui implique
une délégation de nature décisionnelle à l'agent
». Ces auteurs ont établi un élargissement à la
relation d'agence en considérant que la relation d'autorité n'est
pas nécessaire. Leur raisonnement peut s'expliquer plus
généralement à toute relation de coopération.
L'enjeu ne se limite plus à réduire les conflits, mais à
trouver les conditions d'une coopération profitable aux
différents partenaires.
3.2.1.3 La théorie des droits de
propriété
La théorie des droits de propriété
rejoint aussi les autres théories contractuelles des organisations. Elle
s'intéresse à l'organisation des firmes. La question devient :
comment, à travers les règles de droit, les contrats
interindividuels et les processus d'incitation et de contrôle, faire en
sorte que la répartition des droits de propriété conduise
à une coordination optimale des intérêts ?
D'un point de vue plus opérationnel, les auteurs de la
théorie des droits de propriété se sont
évertués à analyser les différents cadres de droits
de propriété associés à des types
d'organisations spécifiques (firme capitaliste classique, entreprise
managériale,
entreprise à profit réglementé,
coopérative, entreprise publique, socialiste, ...). Ils en
déduisent l'efficacité relative de tel ou tel mode de gestion des
entreprises.
3.2.2 La théorie des parties prenantes
La notion de théorie des parties prenantes peut
être définie comme « tout groupe ou individu qui peut
affecter ou qui est affecté, par la réalisation des buts d'une
organisation. Au sens large, le terme comprend les fournisseurs, les clients,
les actionnaires, les employés, les communautés, les groupes
politiques, les autorités politiques (nationales et territoriales), les
médias, etc. » FREEMAN (1984).
La théorie des parties prenantes est
généralement traitée comme une théorie de l'agence
et développe une approche financière de l'entreprise. De plus
dans les années 90- 2000, la théorie des parties prenantes offre
un point de vue alternatif à l'approche financière. Cette
théorie est en effet, susceptible de rendre compréhensible
l'articulation entre marché, institution et gouvernance d'entreprise.
La « théorie » des parties des prenantes est
une approche purement américaine qui tend à s'imposer dans les
faits au travers du mimétisme des politiques de responsabilité
sociale des entreprises au point de prendre aujourd'hui tous les aspects d'une
idéologie. Son ambiguïté majeure repose sur
l'idéologie contractualiste qu'elle recouvre, les parties ne «
prenant pas » se trouvant donc alors légitimement exclues.
On distingue classiquement :
- les parties prenantes contractuelles qui concernent les
acteurs en relation directe et déterminée contractuellement,
comme son nom l'indique, avec l'entreprise ;
- les parties prenantes « diffuses » qui sont les
acteurs situés autour de l'entreprise envers lesquels l'action de cette
entreprise se trouve impacter mais sans pour autant se trouver en lien
contractuel.
Mais examinons les impacts du thème de la
responsabilité sociale de l'entreprise suivant ces deux types de parties
prenantes :
3.2.2.1 Les parties prenantes contractuelles
- Pour les actionnaires et investisseurs : quels sont les
liens éthiques - performances ? Comment se définissent et
s'appliquent les critères de notation « sociétaux »
?
- Pour les employés : comment se définit la
cohérence entre la position d'employé et celle de citoyen ?
Comment se conçoit l'engagement personnel ?
- Pour les consommateurs : comment se définissent et
s'apprécient les produits « socialement responsables » ? Quels
rapports établir avec la consommation citoyenne ? Quel est le statut
accordé à la prise en compte de l'aval (l'après usage, par
exemple) ?
- Pour les fournisseurs : Quelles relations de type
partenarial pour un respect et une collaboration à long terme
établir ? Quelles positions adopter dans la prise en compte de l'amont
(les origines des fournitures par exemple) ?
3.2.2.2 Les parties prenantes « diffuses »
- Pour les organismes publics : quelles sont les
conséquences des pratiques affirmées en matière de
création d'emplois, de développement local, d'aménagement
du territoire ?
- Pour les collectivités locales : comment les impacts
socio-économiques
de l'activité sont ils définis et mis en oeuvre
?
- Pour les groupes et communautés (exemple : les O.N.G.)
: quelle est la
reconnaissance accordée aux labels et normes «
sociétaux » ? Quelle est la
définition des « bonnes pratiques » ? comment
sont-elles mises en oeuvre ? - Pour l'opinion publique : comment est
définie l'exigence de responsabilité ?
quels sont les contenus qu'elle attribue au « socialement
correct ».
Dans le cadre du management stratégique, la
théorie des parties prenantes réactualise la question des
missions de l'entreprise. Plus largement, la théorie des parties
prenantes peut être interprétée comme un changement dans le
système politique notamment au niveau des directions
générales parce qu'elle pose la question de l'intégration
d'acteurs ou de groupes qui ne sont pas traditionnellement associés
au
gouvernement de l'entreprise.
3.2.3 La théorie et la pratique
« On appelle théorie un ensemble de règles
même si ce sont des règles pratiques, lorsqu'on leur
confère, à titre de principes, une certaine
généralité, en faisant abstraction d'une multitude de
conditions qui pourtant ont nécessairement de l'influence sur leur
application. Inversement, on ne donne pas le nom de pratique à
n'importe quelle occupation, mais seulement à la réalisation
d'une fin, quand on considère qu'y sont observés certains
principes de conduite représentés dans leur
généralité » (Emmanuel KANT, 1990).
L'objet de notre étude est d'amener les personnes
concernées dans la vente illicite des produits pétroliers
à faire un genre de contrat social c'est-à-dire un genre d'union
autour de la volonté d`établir un cadre favorable à
l'exercice de cette activité. Comme le dit E. KANT « L'idée
de contrat originaire est au contraire la représentation que la raison
se donne d'une association dont le fondement est la liberté et dont la
vie doit découler de ce fondement moral ».
Mettre en place un cadre institutionnel pour le secteur
informel requiert la volonté chaque acteur. Il sera ce que chacun voudra
qu'il soit. Si d'aventure certains ne respectent pas le principe de ce cadre
établi, ils auraient enfreint aux règles communes
établies.
3.2.4 Justification des différentes
théories
Les produits pétroliers informels vendus aux
différents coins des rues au Bénin ne transitent pas par un
bureau de Douane. Ils rentrent sur le territoire sans contrôle. Ce qui
suppose que si l'on doit élaborer un cadre réglementaire, il va
falloir que tous les acteurs puissent s'entendre sur des principes
élaborés par eux-mêmes et qui peuvent être
bénéfiques pour les parties prenantes. Donc un contrat doit les
lier. Et c'est ce qui justifie le fait que nous ayons fait appel aux
théories contractuelles des organisations.
Ceci nous permet ainsi de bien formaliser les
caractéristiques du commerce illicite de ces produits et plus
précisément de définir les différentes relations
qui doivent exister entre l'Administration Publique et les trafiquants.
En réfléchissant aux mécanismes de
coordination au niveau macroéconomique, nous allons définir la
partie opérationnelle du cadre de ce commerce. Normalement c'est l'Etat
qui doit organiser ce secteur. Mais pour plus d'efficacité, il doit
déléguer son pouvoir aux trafiquants eux-mêmes en vue de
leur permettre de dire ce qu'ils entendent faire de ce cadre qui les liera
désormais (théorie de l'agence).
Le secteur des hydrocarbures est classé dans la
catégorie des activités dites « stratégiques »
comme l'électricité, le coton, etc. L'informel et le formel se
côtoient tous les jours, donc une cohabitation forcée. Ceci ne
manquera pas de susciter des conflits. Ceux-ci auront certainement un
coût qui réduirait d'autant les bénéfices
tirés de l'action commune et écarterait l'équilibre
optimum économique. Par la théorie de l'agence, nous allons
expliquer les différentes formes organisationnelles à mettre en
place pour réduire ces coûts d'agence (théorie positive).
En outre nous pouvons aussi proposer des mécanismes de contrôle et
d'incitation visant à réduire ces coûts (théorie
normative).
La « délégation de nature
décisionnelle à l'agent » dont parlent JENSEN et RECKLING
(1976) signifie que la cadre institutionnel doit recevoir l'aval des parties
prenantes en vue de leur participation commune au développement
économique du Bénin. Il s'agira d'un cadre « spécial
», car il ne sert à rien de chercher à réglementer
cette activité avec les anciens textes du secteur des hydrocarbures.
Il est vrai que les acteurs formels (sociétés
distributrices formelles) ne verront pas d'un bon oeil cette stratégie
de l'Etat Central. Mais il faudra y faire face, car c'est une source de conflit
qu'il faut gérer en trouvant un consensus.
En effet il faut viser l'intérêt
général. Un cadre dans lequel la délégation de
pouvoir est explicitement répartie entre les parties prenantes, la
théorie des droits de propriété
permet de mieux comprendre comment rendre le comportement du
délégataire conforme à l'intérêt des acteurs
du secteur pétrolier. Mais une actualisation du cadre organisationnel
est obligatoire, car les parties prenantes peuvent varier avec le temps. Qui
sait ! Peut-être avec ce début de solution, une bonne partie du
secteur informel pourrait se formaliser.
3.3 Synthèse des travaux réalisés
sur le sujet
La situation de l'emploi est caractérisée au
cours des trente (30) dernières années par un renversement
spectaculaire des tendances : on a observé à la fin des
années 70 et au début des années 80, une forte croissance
de l'emploi dans le secteur formel. Depuis 1986, cette tendance a fait place
à un développement rapide de l'emploi dans le secteur informel
[Programme National de l'Emploi au Bénin, Juillet 1996 ; C. ALBAGLI ;
Mauricette MONGBO, 1993]. On peut alors dire que la stagnation des effectifs du
secteur informel a pour conséquence le gonflement des effectifs des
actifs du secteur informel.
L'économie informelle a une part très importante
dans la création de richesse des Pays en Voie de Développement.
De ce fait, les politiques macro-économiques de la plupart des pays
tiennent désormais de plus en plus compte de la contribution potentielle
de ce secteur à la croissance économique, entre autres par des
mesures de promotion [E. BLOY et K. S. AHADO ; 1993]. On peut conclure que le
pouvoir d'occupation des hommes dans le secteur informel découle du
niveau d'activités de ce secteur.
Lorsqu'on parle d'occupation des hommes dans le secteur
informel, on fait allusion aussi à la gestion rationnelle des ressources
humaines. Il faut alors penser à l'organisation de la production. Cette
organisation résulte d'un mode de production non capitaliste
fondé sur des rapports sociaux dans lequel le salariat n'est pas
dominant. Ce mode de production qui implique la participation
élevée de l'entrepreneur à toutes les activités,
contribue à réduire le coût de production. Cette
capacité à comprimer les coûts constitue un atout en
matière de compétitivité pour le
secteur informel à satisfaire la demande de la population
à faibles revenus [Albine DOSSOU, 1995].
Mais l'analyse de la répartition de l'ensemble des
unités de production informelles (UPI) par secteur d'activités
montre qu'il y a plus d'actifs dans le domaine commercial. Cette
évolution en faveur de ce dernier peut résulter du mode
privilégié d'insertion de la main d'oeuvre sur le marché
du travail, l'entrée dans ce segment du secteur informel
nécessitant peu de qualification [Alain BRILLEAU et al. 2003]. Nous
pouvons donc conclure qu'il y a un certain nombre d'éléments qui
caractérisent le secteur informel à savoir une forte
concentration dans les activités commerciales de détail,
précarité des lieux d'exercice, faible transmission familiale du
savoir-faire ou de l'entreprise familiale.
La vente illicite des produits pétroliers constitue un
marché de distribution animé par une multitude d'acteurs dont les
importateurs sont constitués de gros calibres de la
société béninoise et jouissant de très bonnes
relations dans la douane et les forces de l'ordre du Bénin [John IGUE,
2008]. Nous pouvons donc affirmer que la fiscalisation du commerce illicite des
produits pétroliers est possible si cela contribue effectivement au
développement desdits trafiquants. Mais le système d'imposition
directe des activités informelles et connu des acteurs, repose
essentiellement sur la patente qui prend généralement un
caractère purement forfaitaire.
La contribution du secteur informel dans l'économie
nationale mérite qu'on y accorde une attention particulière. Dans
une communication faite au cours d'un forum sur « Le secteur informel et
développement économique du Bénin », la
Première Vice Présidente de la CCIB a proposé la mise en
place d'un cadre réglementaire et fiscal simple, et de la densification
des relations entre Etat-Secteur informel / Secteur
formel (ADJAO-AKINOCHO Moubaraka, 2009). Mais le Coordinateur du BAA,
intervenant à ce forum, a déclaré que c'est un abus de
langage de parler de formel et d'informel, étant entendu que toutes les
entreprises fonctionnent dans les deux (2) sens. Il a donc mis en doute
l'idée de vouloir envisager la mise en coopération pour la
restructuration du secteur informel qui paie
aussi des impôts et taxes. Eradiquer le secteur informel
serait un suicide. Il y a lieu d'en faire un maillon organisé et
institutionnel de l'économie nationale (DAVODOUN Cyr, 2009). On peut
donc en déduire que le secteur informel, s'il est mieux organisé,
peut participer à la création des richesses qui contribueront
efficacement à l'essor économique du Bénin.
Il est vrai que le secteur informel évolue en marge de
toute réglementation, mais il entretient néanmoins des relations
aussi bien avec le secteur formel que l'administration centrale. A Cotonou
27,4% des matières premières consommées par les UPI
proviennent en effet du secteur commercial formel et plus de 10% d'autres
acteurs [Alain BRILLEAU et al; 2003]. Donc le secteur informel peut
s'insérer dans le système productif. La solution au
problème du non enregistrement du secteur informel passe avant tout par
une politique de communication active de la part de l'Etat et sans doute par
une simplification administrative des démarches liées à
l'enregistrement.
Du fait de son caractère illégal, le secteur
informel se voit interdire l'accès à plusieurs avantages tels que
le bénéfice du Code des Investissements, l'octroi de
crédits bancaires, l'accès à certains marchés
publics. Toutes ces restrictions institutionnelles entravent le
développement et la promotion de ce secteur. Une solution conciliant les
conditions de légalité restreinte avec la survie et le
développement de ce secteur s'avère nécessaire et
indispensable. Ces lois doivent être revues dans le sens d'une plus
grande adaptation aux structures et modalités de fonctionnement du
secteur informel. [Carlos MALDONADO, 2009]. Nous pouvons donc dire qu'à
l'étape actuelle du développement du secteur informel, il n'est
donc pas opportun de chercher à formaliser le secteur informel, mais
plutôt penser à sa restructuration afin de mieux l'intégrer
à l'économie nationale. Seule la mise en place d'un cadre
institutionnel adapté, pourra permettre sa véritable
intégration.
L'UEMOA à laquelle le Bénin appartient, a
entrepris un certain nombre de réformes permettant la mise en oeuvre
d'une série de mesures de façon à définir un
cadre réglementaire propre au secteur informel afin de
développer un environnement sain à
l'exercice des activités génératrices de
revenus. Nous pouvons donc conclure que les chefs d'Etat de l'Union ne sont pas
dans la logique de combattre le secteur informel, au contraire ils sont
soucieux de faire participer les UIP aux activités formelles ; cela aura
pour conséquence d'accroître leur marché et leur donner des
économies d'échelle (PNUD Bénin, 2009). Par ailleurs, le
Gouvernement béninois en collaboration avec le Conseil National du
Patronat (CNP), envisage d'organiser au cours de cette année 2010, les
Etats généraux de l'économie informelle en vue de rendre
ce secteur plus dynamique et maximiser sa contribution au développement
du pays. Ces Etats généraux du secteur informel permettront la
restructuration de ce secteur qui se présente comme une réponse
économique aux besoins des citoyens béninois.
[APA-Cotonou/Bénin, 2010]. On peut donc dire que le secteur informel est
un atout pour le développement économique du Bénin, et par
conséquent l'Etat peut en tirer de grands profits. La mise en place d'un
cadre institutionnel s'avère indispensable aujourd'hui pour
l'économie béninoise.
D'une manière générale, les secteurs
économiques sont perturbés par l'existence d'une économie
périphérique, car la grande majorité de l'économie
de la planète vit dans le secteur informel. Sur le marché des
hydrocarbures, les prix pratiqués par l'informel, peuvent
pénaliser le formel, car le prix de l'informel ne prend pas en compte
des charges sociales et fiscales. Le secteur de la distribution des produits
pétroliers démontre bien comment les compagnies
pétrolières formelles sont démotivées à
investir du fait de l'existence des ventes informelles (PNUD Bénin,
2009). Il est donc aujourd'hui urgent d'organiser ce secteur pour permettre
à chaque partie concernée de trouver son intérêt
sans menacer ceux des autres D'où la nécessité d'analyser
à travers cette étude, les forces et les faiblesses, les
opportunités et les menaces du cadre institutionnel à mettre en
place au Bénin.
4. RECHERCHE TERRAIN
4.1 Choix du terrain d'observation
Les observations se feront dans la ville de Cotonou et
concernent les acteurs de la vente illicite des produits pétroliers.
Les enquêtes seront dirigées envers les
distributeurs et les consommateurs du secteur informel. Elles
seront aussi dirigées vers les sociétés distributrices
formelles desdits produits sans oublier les services des impôts et de la
douane.
4.2 Taille et composition de l'échantillon
4.2.1 Population Mère
Une population est un terme utilisé en sciences
sociales pour désigner un ensemble d'éléments
observés (individus, groupes, catégories) et qui sont à la
base de toute analyse de données. Pour recueillir ces données, on
considère des sous-ensembles statistiques appelés
échantillons.
La population de notre étude concerne les effectifs des
parties prenantes de la vente illicite des produits pétroliers dans la
ville de Cotonou dont la population avoisine 1.200.000 habitants. La population
active est estimée à 570.000 habitants dont à peu
près 325.000 individus sont dans l'informel.
4.2.2 Echantillon
PIRES (1997) voit l'échantillon comme désignant
« une petite quantité de quelque chose pour éclairer
certains aspects généraux du problème ».
Autrement dit, l'idée de l'échantillon est intimement liée
à l'idée de transfert des connaissances qui seront produites par
la recherche.
Pour le cas de notre étude, nous avons retenu deux (2)
sous-ensembles de la population concernée. L'échantillon a donc
été subdivisé en 2 sous-groupes qui sont apparus
essentiels à la méthodologie empruntée. Les 2 groupes
observables sont les acteurs des secteurs informel et formel
(gérants de stations-service, impôt et douane).
Cependant, il apparaît intéressant, afin de
généraliser la tendance donnée au questionnaire, de
confronter à un échantillon qui composé de ces acteurs,
doit
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informel au Bénin : cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
permettre de mettre en parallèle les opinions des parties
prenantes avec l'idée de mise en place d'un cadre institutionnel pour le
secteur informel.
L'analyse qu'on fera, doit faire ressortir les
caractéristiques communes aux 2 sous-ensembles de notre
échantillon. 120 individus pourraient constituer cet échantillon
repère réparti comme suit :
|
Effectifs
|
%
|
Distributeurs informels
|
90
|
75
|
Distributeurs formels
|
15
|
12,5
|
Administration (impôt, douane)
|
15
|
12,5
|
TOTAL
|
120
|
100
|
Source : tableau réalisé
par nous-mêmes
La méthode adoptée s'inspire de la
méthode des échantillons stratifiés afin de faire
ressortir la forte corrélation qui existe entre les motivations de la
mise en place d'un cadre institutionnel pour les acteurs de la vente illicite
des produits pétroliers et les critères de segmentation de la
population de référence. Chaque strate se doit être
homogène à l'intérieur pour mieux mettre en
évidence l'hétérogénéité d'une strate
à l'autre. Sur ces bases, nous ne pouvons pas aller plus loin dans notre
échantillonnage, car nous ne pouvons pas effectuer une sélection
aléatoire par laquelle le choix d'un élément de la
population se fait sans tris volontaire et réfléchi. En revanche,
dans notre champ d'étude, il est essentiel d'opérer une
sélection en connaissance de causes et sur les bases de la
variabilité supposée inscrite dans la durée.
Dans cette optique, il faut dire alors que nos
échantillons se font sur le mode du choix raisonné. Ce mode
présente des intérêts significatifs :
- il ne nécessite ni procédure, ni base de sondage
;
- il est adapté aux petits échantillons qui
testent des propositions plus qu'ils ne cherchent à
généraliser à grande échelle ; ce sont des
objectifs et méthodes adoptés dans de nombreux travaux en
sciences de gestion ;
- la part de subjectivité du chercheur est reconnue.
Son choix détermine clairement la composition des échantillons.
On choisit les éléments en fonction de la théorie que l'on
cherche à confirmer par l'expérimentation.
Le choix de ces 2 sous-ensembles nous est apparu judicieux
dans la mesure où ils rendent compte du fossé existant entre les
acteurs du secteur formel et du secteur informel des produits
pétroliers.
4.2.3 Le sondage
Nous avons retenu l'enquête par sondage. C'est une
technique d'étude la plus répandue. Elle permet de décrire
un phénomène et son étendue sur le marché. C'est
une technique particulièrement adaptée à l'analyse du
comportement d'achat des consommateurs et de leur profil
sociodémographique ou psychologique. Nous essayerons alors par le
sondage, de connaître l'opinion de la population mère en
interrogeant un certain nombre d'individus qui est notre échantillon.
Les étapes de réalisation d'un sondage sont :
- Vérifier que le problème de recherche est bien
établi ;
- Etablir une liste exhaustive des informations
nécessaires ;
- Rédiger le questionnaire et le codifier ;
- Définir la taille et le profil de l'échantillon
;
- Administrer le questionnaire auprès de
l'échantillon ;
- Saisir les données ;
- Analyser statistiquement les données ;
- Présenter les résultats et rédiger le
rapport d'étude.
4.2.4 Mobilisation des données
- Définir le besoin d'information
: il s'agit d'établir une liste des informations
nécessaires à l'analyse d'une situation donnée. Cette
liste d'informations utiles permet de ne pas oublier de recueillir des
informations non pertinentes.
La pertinence de l'information fait référence
à son adéquation aux besoins réels pour répondre
aux questions de recherche. Par exemple, si nous nous intéressons
à la notion de position concurrentielle de l'UPI par rapport à
l'Unité de Production Formelle (UPF), doit-on mesurer la part de
marché en valeur, la part de marché en volume ou la part de
marché relative ? Cette part de marché doit-elle être
calculée par rapport à toutes les Unités de Productions
(UP) du secteur des produits pétroliers ou par rapport aux UP qui ont un
positionnement proche du nôtre ? De la pertinence des informations
découle le choix des mesures à mettre en place. Ce choix doit
s'orienter vers des mesures fiables et valides.
Une mesure est fiable lorsqu'elle mesure un concept
avec fidélité, c'est-à-dire que les mêmes
résultats seraient obtenus avec les mêmes techniques de mesure et
d'analyses. La validité est assurée lorsque la mesure
capte bien le concept étudié et non pas un autre. Par exemple, la
part de marché en valeur permet-elle réellement de mesurer la
position concurrentielle et uniquement cela ?
Donc l'obtention des données complètes et
pertinentes dans une étude nécessite l'utilisation d'outils de
recherche adéquats.
- Recherche documentaire : elle
constitue une étape préalable incontournable à toute
recherche. Elle consiste à se demander si l'information que l'on
recherche n'a pas fait l'objet d'une étude antérieure par une
autre personne. Il s'agit donc de collecter, d'analyser et de
synthétiser des informations secondaires, c'est-à-dire qui
existent déjà.
Donc l'étude documentaire nous permet d'élargir
notre champ de vision sur le développement d'un cadre institutionnel que
nous voulons proposer en vue de l'intégration du secteur informel dans
le système productif du Bénin.
- Entretiens directs : ils
consistent à poser aux enquêtés une série des
questions ouvertes précises dans un ordre prédéfini. Les
participants répondent alors sans aucune limite de temps.
Ces entretiens vont permettre des échanges de point de vue
sur notre problématique afin d'orienter nos recherches.
- Outils d'analyse des
données : ils mettent sous forme exploitable les
données recueillies auprès de l'échantillon à
l'aide d'un questionnaire, d'entrevue et de celles issues de la recherche
documentaire.
Nous utilisons les outils d'analyse suivants pour effectuer une
synthèse générale et prendre les décisions
convenables :
- La moyenne indique le point de concentration des
différentes mesures d'une variable ;
- Le mode traduit la valeur de la variable (ou la variable seule)
qui se répète le plus fréquemment dans la distribution
;
- La médiane exprime la valeur centrale de la distribution
;
- La droite de régression indique si la corrélation
est positive ou négative, forte ou faible ;
- Le coefficient de corrélation caractérise
l'importance d'une corrélation exprimée graphiquement par une
droite de régression.
4.3 Elaboration du questionnaire
4.3.1 Constitution des données de recherche
En considérant le souci de rigueur scientifique et
d'exhaustivité qui anime notre recherche, il est pertinent d'adopter une
stratégie de complémentarité entre approche quantitative
et qualitative dans la collecte des données et leur traitement.
La collecte des données primaires par la méthode
quantitative permettra l'élaboration d'un questionnaire. Par la
méthode qualitative, cette collecte des données primaires vient
compléter l'étude par la réalisation d'entretiens
individuels semi directifs. Le processus de collecte des données
primaires a été privilégié parce que notre
étude s'inscrit dans un cadre exploratoire.
Les données ont un statut ontologique particulier :
elles précèdent la théorie tout autant qu'elles la
constituent et qu'elles contribuent à la renouveler. Les données
empiriques comprennent les faits, les opinions, les attitudes, les
observations. Les données que nous proposons de recueillir sont
constituées à partir des attitudes des interrogés. Elles
se constituent, à partir de la représentation de la
réalité que les enquêtés se font. Ce sont des
échelles de mesure (LICKERT, OSGOOD, ...) qui permettent la
transformation d'attitudes, éléments qualitatifs difficilement
appréhendables, en un ensemble d'éléments facilement
quantifiables.
4.3.2 Présentation du questionnaire
Pour l'élaboration du questionnaire proprement dit, il a
fallu veiller à la présentation et à la clarté des
questions posées pour ne pas faire perdre le temps aux
interviewés.
Les centres d'intérêts de notre questionnaire
s'articulent entre autres autour des repères ci-après :
- Les ressources financières
(chiffres d'affaires, bénéfices, les investissements, les
charges) nous permettent d'avoir une vue sur le fonctionnement du commerce
illicite des produits pétroliers. Par conséquent nous chercherons
à voir ce que l'Etat perd en matière de perception des droits et
taxes.
- Les effectifs des trafiquants
(fournisseurs, distributeurs) qui nous permettent de comprendre comment ils
s'occupent dans cette activité.
- Le niveau de formation nous aide
à analyser son impact sur les personnes s'adonnant à cette
activité et sur la gestion des ressources humaines des occupants de ce
secteur d'activité.
- La fixation des prix des produits
pétroliers nous donne l'occasion des comprendre le
mécanisme de fixation des prix depuis les fournisseurs jusqu'aux
consommateurs finals, et ce, dans le secteur formel et informel. Il nous permet
aussi d'étudier son impact sur le comportement d'achat du consommateur
et les décisions que ce dernier prend.
- Les fournisseurs : cet
élément nous donne l'occasion de connaître les sources
d'approvisionnement tant du secteur formel qu'informel et quel effet elles
produisent sur les consommateurs.
- Les formes de regroupements ou formes
organisationnelles : elles permettent de comprendre comment les
acteurs informels s'organisent pour faire développer leurs
activités et quel type d'amélioration leur proposer en vue
d'opérer un changement de comportement qui puisse permettre à
l'Etat d'adopter une législation fiscale spéciale pour cette
activité qui aujourd'hui est incontournable dans la survie des citoyens
béninois.
- Les couvertures sociales : ces
informations nous aident à voir le type de couverture sociale à
leur proposer dans le cadre institutionnel qui sera proposé aux parties
prenantes.
- La contribution financière
: c'est le type de participation que ces acteurs du secteur informel comptent
faire eux-mêmes à l'Etat en dehors de la patente à laquelle
ils sont déjà astreints.
4.3.3 Difficultés rencontrées et
stratégies adoptées
Ce travail ne s'est pas réalisé avec une grande
facilité. Les conditions de réalisations ont été
très difficiles. Nous allons énumérer quelques-uns des
innombrables écueils sur lesquels nous avons buté.
- Difficultés d'accès aux
données chiffrées récentes : Au
niveau de la ville de Cotonou, il n'y a pas de données fiables sur
lesquelles on peut s'appuyer pour donner forme à un travail
scientifique. Les acteurs ne sont pas fichés au niveau des services de
la place. Le caractère même informel de l'objet de notre
étude est révélateur. Trouver une base de sondage
était difficile. Finalement, nous avons choisi de tirer notre
échantillon des données qui ne répondent pas aux acteurs
mêmes du secteur pétrolier.
- Indisponibiité quasi-permanente des
informateurs qui ont des charges très exigeantes en
matière de voyage et d'occupation constante. Il nous a été
très difficile d'accéder aux structures formelles. Il fallait
attendre des heures par
respect au protocole. Nous étions obligés de
nous armer de patience et de sérénité pour obtenir
satisfaction.
- Méfiance et refus des acteurs de
l'informel : Les acteurs du secteur informel
éprouvent souvent des difficultés à se prêter
à l'enquête. Ceci est dû à l'incompréhension
des objectifs de l'enquête, à la suspicion d'un éventuel
espionnage du service des impôts et douanes. Nous déclinions dans
la mesure du possible notre identité et les objectifs de l'enquête
avec la présentation de notre carte d'étudiant à l'appui
pour mettre certains interviewés en confiance. Le respect strict de
l'éthique nous a coûté cher avec bien des refus de la part
des cibles. Pour jouer la carte de l'objectivité du point de vue des
informations à recueillir, nous avons pensé et jugé
nécessaire qu'il fallait jouer franc-jeu, être sincère et
dévoiler notre véritable identité d'étudiant. Cela
nous a permis, et nous le croyons fermement, d'obtenir des informations
fiables. Néanmoins, bien des acteurs sur qui tombe le choix de
l'échantillon ont refusé l'enquête mais nous
procédions à un remplacement par l'acteur qui occupait la place
la plus proche. Nous n'avions pas été à l'abri des
suspicions de journalisme ou d'espionnage. Par ailleurs, nous tentions,
à chaque fois que faire se pouvait d'évacuer certains propos de
l'acteur par une plaisanterie, une taquinerie. Le respect de la culture ou de
l'opinion de l'enquêté a aussi été dans nos
préoccupations durant toute la période de nos enquêtes.
- La fatigue ne nous a pas
épargné. Durant cette période, le jumelage de la formation
et des exigences professionnelles était difficile à faire. Mais
nous y sommes arrivés à faire les enquêtes
nécessaires à notre recherche.
4.4 Collecte des données
La collecte des données s'est faite dans la ville de
Cotonou auprès des vendeurs illicites (grossistes et détaillants)
des produits pétroliers que nous avons dénommés «
distributeurs informels ». Elle est aussi faite auprès des
gérants des stations-service que nous avons appelés «
distributeurs formels ». Nous avons aussi interrogé certains agents
des impôts et douanes.
Nous nous sommes occupé personnellement d'administrer
le questionnaire pour recueillir les informations auprès des acteurs
formels et de l'administration. Quant aux acteurs informels, nous avons
recruté deux (2) enquêteurs ayant le niveau BAC+2 pour
l'administration du questionnaire et qui ont été
rémunérés. Le recours à ces derniers s'explique par
le fait que les acteurs du secteur informel ne comprennent pas tous la langue
française. Donc il fallait trouver des gens qui peuvent communiquer avec
eux dans une langue qu'ils comprennent majoritairement, c'est-àdire les
langues « Fon » et « Goun » parlées à
Cotonou. Nous-même ne maîtrisons pas ces langues.
Les questionnaires ayant servi de support pour les enquêtes
sont présentés en annexe n°1.
4.5 Traitement des données
4.5.1 Tableau 1 : Distributeurs et emplois
D'après ce tableau 25,6% des distributeurs informels
sont sans employés et 74,4% ont au moins un employé. Ce sont
surtout les grossistes qui ont plus d'employés que les
détaillants. Néanmoins certains grossistes n'en ont pas du
tout.
Quant aux distributeurs formels, la plupart des gérants
interrogés dispose d'employés. C'est normal, puisqu'ils ne
peuvent pas à eux seuls s'occuper des clients des stations-service.
L'occupation des hommes est très importante dans
l'activité liée à la vente illicite des produits
pétroliers.
4.5.2 Tableau 2 : Distributeurs et niveau
d'étude
Les distributeurs informels ayant un niveau de formation
secondaire constituent les 55,5% des effectifs des acteurs informels. 30% ont
un niveau primaire, 9% ont un niveau supérieur et 05,5% n'ont
reçu aucune formation. Donc nous pouvons dire que parmi les
distributeurs informels, nous rencontrons tous les niveaux de formation,
mêmes ceux qui ont fait l'université. La situation de ces derniers
s'explique par le
fait qu'il est très difficile de trouver un emploi au
Bénin si le candidat n'a pas un parrain dans la Fonction Publique ou
dans le privé.
Quant aux distributeurs formels, la majorité a au moins
le niveau secondaire (86,6%). Ce sont souvent des gérants qui font
d'autres activités en dehors de la vente des produits pétroliers
(transporteurs, importateurs, ). Les gérants de niveau
supérieur constituent les 13,4%. Ces derniers ont moins
d'employés que ceux qui ont fait au plus le niveau secondaire. C'est le
constat fait lors de notre enquête sur le terrain. Par ailleurs nous
pouvons dire aussi que ces acteurs de niveau supérieur constituent des
atouts pour le cadre institutionnel que nous voulons proposer dans notre
étude.
4.5.3 Tableau 3 : Distributeurs et anciennetéLa
majorité des distributeurs informels ont une ancienneté au plus
égale à dix (10)
ans, soit 85,6%. Les autres, c'est-à-dire les 14,4% ont
au moins onze (11) ans d'ancienneté. Ceci s'explique par le fait, les
acteurs informels abandonnent leurs activités au fur et à mesure
qu'ils y durent. Il y a le fait qu'il n'y a aucune garantie sociale pour eux.
La maladie contractée par les effets néfastes des gaz
d'échappement de l'essence en est une cause. Mieux certains abandonnent
pour d'autres activités.
Quant aux distributeurs formels, 66,8% font au moins dix (10)
dans cette activité. 20% ont entre 14 et 16 ans d'ancienneté.
C'est seulement 13,2% qui font au moins 17 ans dans cette activité. Cela
s'explique par le fait qu'après une quinzaine d'années
passée dans la vente des produits pétroliers, les acteurs
laissent la vente au profit d'autres activités. C'est ce que nous
constatons sur toute l'étendu du territoire où des
stations-service sont abandonnées dans nos villages et campagnes, et
parfois même dans certaines zones urbaines. L'ampleur qu'a prise la vente
illicite au bord de la voie en est aussi une cause.
4.5.4 Tableau 4 : Distributeurs et capital initial
Les 63% des distributeurs informels ont investi au plus 500.000
FCFA comme capital initial et 37% ont investi comme capital initial entre
500.001 et 1.000.000
FCFA. Donc les acteurs du secteur informel disposent au plus
du million pour démarrer leurs activités. Ceci s'explique par le
fait que la vente illicite des produits pétroliers ne nécessite
pas de beaucoup de moyens financiers pour son démarrage. Par ailleurs,
nous pouvons dire que le faible niveau d'investissement de départ
atteste dans la majorité des cas, de la précarité des
activités informelles.
Mais les distributeurs formels doivent disposer
nécessairement d'au moins 10.000.000 FCFA comme capital initial à
investir avant tout démarrage de leurs activités. C'est une
ressource financière que ne disposent pas souvent les acteurs informels.
Il va falloir donc revoir les conditions de création des
stations-service, surtout les mini stations proposées aux vendeurs
à l'air libre des produits pétroliers, proposition qui n'a pas
reçu l'assentiment desdits acteurs.
4.5.5 Tableau 5 : Employeurs et appartenance à une
association
L'enquête montre que tous les distributeurs informels
interviewés n'appartiennent à aucune association tandis que ceux
du secteur formel sont regroupés dans une association. Il va falloir
donc, si l'on veut créer un cadre institutionnel, trouver un moyen pour
les regrouper.
Néanmoins un cadre de rencontre des distributeurs
informels existe dans la ville de Porto-Novo (capitale du Bénin). Ce qui
avait en son temps permis à ceux-ci de contribuer financièrement
à l'appel de fonds lancé par l'Etat béninois pour venir en
aide aux victimes des inondations en 2006.
4.5.6 Tableau 6 : Attitudes des employeurs face à
une appartenance ou non à une association
Globalement, les distributeurs informels trouvent
qu'appartenir à une association n'est pas importante (soit 47%).
Néanmoins 53% sont indifférents à cette idée.
Quant aux distributeurs formels, ils sont globalement
favorables à l'appartenance à une association. Cette
dernière est appelée « Groupement des Distributeurs des
Produits Pétroliers du Bénin ».
4.5.7 Tableau 7 : Chiffre d'affaires et
bénéfice des distributeurs informels
Nous constatons que 34,4% des distributeurs informels
réalisent un chiffre d'affaires journalier compris entre 50.001 FCFA et
100.000 FCFA et gagnent comme bénéfice journalier une somme
comprise entre 21.000 FCFA et 40.000 FCFA. Ceux d'entre eux qui ont un
bénéfice compris entre 81.000 FCFA et 100.000 FCFA,
réalisent pour les uns (25,6%) un chiffre d'affaires compris entre
500.001 FCFA et 1.000.000 FCFA et pour les autres (17,8%) un chiffre d'affaires
compris entre 1.000.001 FCFA et 1.500.000 FCFA.
Parmi cette dernière catégorie de distributeurs
informels, nous avons la majorité des grossistes. Bien entendu, nous
sommes conscient que certains des enquêtés ne nous ont pas
donné leur vrai chiffre d'affaires.
4.5.8 Tableau 8 : Financement du capital
Les 70% des distributeurs informels financent leur capital sur
fonds personnels, tandis que 20% le financent par la tontine. 10% le finance
par les apports de leur famille.
Nous remarquons donc toute la difficulté qu'ont les
informels à trouver leur financement par des crédits
octroyés soit par les banques soit par les institutions de micro
finance.
4.5.9 Tableau 9 : Points de vente gérés par
les acteurs informels
La majorité des vendeurs informels soit 60% disposent
d'un seul point de vente. 34,4% de ceux-ci gèrent 2 points de vente.
5,6% ont 3 points de vente. Ce qui montre le caractère temporaire de
cette activité de la vente illicite des produits pétroliers. Il
faut signaler que les points de vente peuvent disparaître du fait des
réalisations d'infrastructures (routières, sanitaires,
éducatives, etc.) par l'Administration communale lorsqu'elle a besoin
plus d'espace.
4.5.10 Tableau 10 : Relations des acteurs informels
avec certaines structures
65,5% ont déclaré avoir des obligations envers
la Municipalité de leur localité. 34,5% des distributeurs
informels, tout en reconnaissant payer quelque chose, n'ont pas voulu
déclaré le (les) destinataire (s) de leur paiement.
Nous remarquons donc que, cette activité bien
qu'étant illicite, fait l'objet d'imposition de la part de
l'Administration communale. Même les 34,5% qui refusent de dire les
destinataires de leur paiement, le versent soit à une autorité
locale, soit à un intermédiaire qui à son tour le verse
à une autorité locale.
Donc cette activité n'est pas pour autant
illégale puisqu'elle contribue au développent de la
localité.
4.5.11 Tableau 11 : Nature des obligations des informels
envers certaines structures
La nature des paiements effectués par les distributeurs
informels varie d'un point de vente à un autre. Pour 10% des informels,
c'est le droit de place ; pour 45,6%, c'est la taxe sur les ventes ; 10% paient
un forfait journalier. Remarquons que c'est la répartition de la nature
des paiements effectués par les 65,5% (voir tableau 11).
Quant aux 34,4%, ils persistent toujours à ne pas dire la
nature de leur paiement.
4.5.12 Tableau 12 : Montant payé et relatif aux
obligations
Le montant payés aux autorités administratives
varie d'un point de vente à un autre. Les paiements se font soit
journalièrement, soit hebdomadairement, mensuellement, bimestriellement
ou annuellement. Ainsi 34,4% estiment qu'ils versent à l'Administration
communale 3.000FCFA/mois ; 14,5% paient 100FCFA/jour, alors que 10% paient
300FCFA/semaine et 5,6% paient 6.000FCFA/bimestre. Néanmoins, il y a
lors de l'enquête, un distributeur informel qui a déclaré
payer 35.000FCFA/an. Quant aux 34,4%, c'est un mystère sur le montant
payé. C'est certainement le fait d'être méfiant qui
justifie cette attitude, ne sachant peut-être pas ce que nous ferons de
cette enquête. Raison pour laquelle nous souhaiterons qu'un cadre soit
mis en place pour que toutes les parties prenantes tirent leur compte du jeu.
C'est un milieu où l'on se méfie à divulguer des
informations n'importe comment.
De toutes façons ces frais constituent des
prélèvements opérés sur les chiffres d'affaires
issus des ventes des produits pétroliers.
4.5.13 Tableau 13 : Assimilation du montant payé
à un impôt
70% des distributeurs informels estiment que ce qu'ils paient
à l'Administration n'est pas à assimiler à l'impôt.
Néanmoins 30% disent que c'est un impôt qu'ils versent à
l'Administration. Ceci illustre le fait que certains informels disent qu'ils
n'exercent pas dans une activité illégale, sinon pourquoi la
Mairie procède à des prélèvements sur leurs
ventes.
4.5.14 Tableau 14 : Distributeurs informels ayant fait
objet de contrôles
La majorité des distributeurs informels, soit 60%, ont
fait l'objet d'un contrôle de la Mairie. Par contre, 25,6% ont
reçu la visite de la Douane et 14,4% ont été
contrôlés par d'autres structures.
Le contrôle de la Douane se justifie parce qu'elle est
dans son rôle de protéger l'économie nationale en
procédant à des arrestations des trafiquants et en saisissant les
produits importés frauduleusement sur le territoire du Bénin.
Quant à la Mairie, son contrôle est plus guidé par la
volonté d'amener les acteurs informels à remplir leurs
obligations envers elle (tableau 12).
Il vaudra mieux à l'administration de chercher alors
à créer les conditions qui puissent favoriser une bonne
organisation des acteurs informels.
4.5.15 Tableau 15 : Acteurs informels et
sécurité sociale
La majorité sinon tous les distributeurs informels
n'ont pas de sécurité sociale. Ils ne sont donc pas inscrits
à la CNSS. Ce qui justifie le fait que certains acteurs informels ne
mènent pas indéfiniment cette activité.
Cela montre toute l'importance de cette étude. Il est
donc urgent de réfléchir à proposer un cadre
institutionnel qui permette de trouver une formule qui prend en compte une
sécurité sociale. Ils sont confrontés aux risques
inhérents au commerce pétrolier.
4.5.16 Tableau 16 : Acteurs informels et patente
Aucun des distributeurs informels n'est assujetti à la
patente (98,9%). Un seul a pu nous dire lors de notre enquête qu'il paie
une patente et ceci annuellement. Cela se justifie puisqu'ils n'ont pas de
relation directe avec les services des impôts (voir tableau 14).
4.5.17 Tableau 17 : Difficultés rencontrées
par les acteurs informels
Les difficultés rencontrées par les
distributeurs informels sont liées à leurs activités.
33,3% ont déclaré que cette activité les rend malades
à cause de l'inhalation du gaz qui s'échappe de l'essence. 26,7%
enregistrent parfois des pertes de leurs produits au cours du transport. 20%
ressentent la fatigue, 13,3% craignent le service des Douanes et 6,7%
connaissent des difficultés d'incendie.
Toutes ces difficultés peuvent être
abordées dans un cadre institutionnel. Ce sont des risques que ces
acteurs encourent. Il va falloir alors proposer une méthode pour leur
permettre de se couvrir contre ces risques dans leur vie.
4.5.18 Tableau 18 : Doléances des acteurs informels
envers l'Etat
Malgré le caractère illégal de la vente
illicite des produits pétroliers, ils ont exprimé des besoins
pour leur survie. Ainsi ils ont voulu obtenir de l'Etat des allocations ou
prêts (32,6%). Que l'Administration Publique assure leur
sécurité (21,2%), réalise des routes (15,3%), installe des
réseaux électriques dans leur zone (13,6%), apporte des l'eau
(7,6%).
Les prélèvements opérés par la
Commune sur leurs chiffres d'affaires les amènent à vouloir
exiger d'elle la création d'un environnement sain et vivable pour
eux.
Ce sont besoins vitaux qu'ils ont souhaité avoir. C'est
pour cette raison que l'Etat doit chercher des moyens pour appeler leur
contribution au développent socioéconomique du pays.
4.5.19 Tableau 19 : Vente illicite des produits
pétroliers et activité informelle
Majoritairement, que ce soit les distributeurs informels et
formels, les services des impôts et des Douanes, tous sont conscients que
la vente illicite de l'essence est une activité informelle. Même
si 5,6% des informels estiment qu'ils ne sont pas dans l'informel et, 10% de
ces acteurs informels et 26,6% des formels sont indifférents. Le
comportement de ces derniers peut se justifier car ils auraient peut-être
voulu alimenter leurs pompes à essence de produits issus du secteur
informel.
4.5.20 Tableau 20 : Souhait de changement d'activité
par les acteurs informels
70% des distributeurs informels souhaitent changer
d'activité un jour. Ce qui est confirmé par les 86,7% des
distributeurs formels et les 93,3% des agents des services des Impôts et
des Douanes qui leur demandent de laisser cette activité.
Néanmoins 30% des distributeurs informels ne sont pas prêts
à abandonner. 13,3% des distributeurs formels et 6,7% des Impôts
et Douanes sont indifférents.
Ce qui montre que la cessation de cette activité n'est
pas pour tout de suite. La cessation n'aura son sens que si tous abandonnent au
même moment. Ce qui est pour le moment impossible. Mais à bien les
observer sur le terrain, ces distributeurs informels ne sont pas prêts
à abandonner.
Sinon, le Fonds mis en place par l'Etat béninois en
2007 pour leur reconversion n'a pas atteint son objectif. Aussitôt ce
Fonds consommé, les ventes se déroulent allègrement aux
abords de nos rues.
4.5.21 Tableau 21 : Raisons de commercialisation des
produits pétroliers dans l'informel
34,4% des distributeurs informels déclarent exercer
dans l'informel parce que accéder à la fonction publique est
difficile ; 20% d'entre eux avancent comme raison le fait de fuir les
formalités administratives et 45,6% donnent d'autres motifs (être
indépendant, n'avoir pas été scolarisé, etc.).
46,7% des distributeurs formels pensent que la vente des
produits pétroliers se fait dans l'informel parce que les vendeurs
veulent fuir les formalités administratives. 20% pensent que c'est
parce que l'accès à la fonction publique est difficile. 13,3%
disent que c'est surtout pour acquérir vite de la
richesse. 20% avancent d'autres motifs.
Quant aux services des Impôts et des Douanes, 73,3%
d'entre eux pensent que si la vente de l'essence dans l'informel persiste c'est
parce que l'accès à la Fonction Publique est difficile. 26,7%
trouvent que c'est parce que les acteurs informels veulent fuir les
formalités administratives.
4.5.22 Tableau 22 : Acteurs informels et raisons de
changement d'activités
55,6% des distributeurs informels souhaitent laisser cette
activité parce qu'il n'y a pas de garanties sociales ; 4,4% d'entre eux
pensent que c'est parce qu'on y rencontre trop de difficultés à
trouver des financements. 40% trouvent d'autres raisons (maladie,
décès suite aux brûlures, etc.).
Les distributeurs formels et les agents des services des
Impôts et des Douanes demandent dans leur majorité aux acteurs
informels de changer d'activités parce qu'il n'y a pas de garanties
sociales pour eux.
Nous pouvons donc dire que si les distributeurs informels
pouvaient s'assurer d'une couverture sociale, ils n'hésiteraient pas
à demeurer dans ce commerce illicite.
4.5.23 Tableau 23 : Attitudes des formels face au paiement
d'une contribution à l'Administration par les acteurs informels
Les distributeurs formels et les agents des services des
Impôts et des Douanes sont globalement favorables au paiement d'une
contribution de la part des distributeurs informels.
Cette attitude se justifie par le fait que les acteurs formels
sont imposés par l'Etat. Celle de l'Administration des impôts et
des douanes s'explique par le fait que c'est elle qui est chargée des
impositions. Raison de plus qu'ils fassent des réformes qui puissent
prendre en compte le caractère particulier des trafiquants de
l'essence.
4.5.24 Tableau 24 : Attitudes face au regroupement des
acteurs informels dans une organisation reconnue par l'Etat
Face à une idée de regroupement des
distributeurs informels dans une association reconnue par l'Etat, 64,4% d'entre
eux sont favorables à une telle idée tandis que 30% sont
indifférents. Mais 5,6% ne sont favorables. Donc ils y pensent, car ils
peuvent trouver profit à un tel regroupement, surtout qu'ils exercent
leurs activités au vu et au su de tout le monde sans être
inquiétés.
Par contre 73,3% des distributeurs formels ne sont pas
favorables à cette idée de regroupement des informels dans une
association reconnue par l'Etat. Mais 20% sont indifférents et 6,7% sont
favorables. Cela démontre que certains distributeurs formels ne
trouveraient rien à dire si on leur permettrait d'aller s'approvisionner
dans l'informel.
Quant aux agents de l'Administration des impôts et des
douanes, 46,7% ne sont pas favorables à une telle idée. 40% sont
favorables et 13,3% sont indifférents. Cela montre que l'Administration
fiscale est peut-être prête à chercher des solutions sur la
manière d'imposer ce secteur qui réalise un important chiffre
d'affaires. La mise en place d'un cadre institutionnel pour ce secteur est
déjà un début de solution.
4.5.25 Tableau 25 : Attitudes des acteurs informels face
à l'approvisionnement des formels chez les fournisseurs informels
31,2% des distributeurs informels ne sont pas globalement
favorables à une quelconque alimentation des points de ventes des
formels par des produits provenant des circuits informels. Mais 34,4% sont
favorables à une telle idée et 20% sont indifférents.
Cela démontre que l'essence provenant du secteur
informel est une bonne essence. Elle n'est pas frelatée comme le font
croire certains. Surtout que certains gérants de stations-service
approvisionneraient la nuit leurs points de vente par les produits issus du
circuit informel. Cette idée est très répandue et l'on
constate parfois dans certaines stations-service la vente d'une essence
douteuse à tel point que certains consommateurs ont vu le moteur de leur
véhicule endommagé. Raison avancée par
les autorités des sociétés
agréées, c'est qu'il y a eu mélange de l'essence et du
gasoil dans une même cuve.
4.5.26 Tableau 26 : Raisons évoquées par les
acteurs informels face à l'approvisionnement des formels chez les
fournisseurs informels
Les distributeurs informels, selon qu'ils sont favorables ou
non, justifient leur position. Ainsi parmi les 31,2% qui ne sont pas
globalement favorables (tableau 25), 28,8% pensent qu'il y a une
différence entre les produits servis dans les stations-service et 18,6%
estiment que les formels vont beaucoup les concurrencer.
Quant aux 34,4% qui sont globalement favorables, 15,3% d'entre
eux pensent qu'il y aura une complémentarité entre les deux
secteurs et 37,3% estiment que cette situation leur permettra de
bénéficier de certains privilèges auprès de
l'Etat.
4.5.27 Tableau 27 : Distributeurs informels et fixation
libre de leur prix de vente
Au niveau des distributeurs informels, 34,4% ne sont
favorables à une fixation des prix par les formels eux-mêmes et
25,6% sont d'accord qu'ils le fassent. Mais 40% restent indifférents
à cette idée.
53,3% des distributeurs formels ne souhaitent pas qu'on les
laissent fixer eux-mêmes leur prix de vente alors 20% sont favorables
à cette idée. Néanmoins 26,7% n'accordent aucun
intérêt à cela.
Pour l'Administration des Impôts et des Douanes, 86,7%
d'entre eux sont contre cette idée et 13,3% sont prêts à ce
qu'on laisse les formels fixer librement leur prix de vente à la pompe.
Cela démontre que tous les acteurs n'apprécient pas la
manière dont l'Etat s'arroge ce privilège de fixation de prix et
qu'il y a une bonne partie des acteurs (23,3%) qui souhaiteraient que l'Etat se
désengage de cette tâche. Surtout qu'au Nigeria où les
trafiquants vont s'approvisionner, les prix de vente à la pompe
diffèrent d'une station-service à une autre, et d'une ville
à une autre.
4.5.28 Tableau 28 : Raisons évoquées pour
laisser ou non les distributeurs formels fixer librement leurs prix
Les 34,4% des distributeurs informels qui ne sont pas
favorables justifient leur attitude par le fait que les formels vont les
concurrencer beaucoup. Quant aux 25,6% qui sont favorables, ils avancent
plusieurs raisons pour justifier leur attitude : 18,9% pensent que même
si c'est la qualité est la même, un litre servi dans l'informel
est supérieur à un litre servi dans le formel ; 33,6% pensent que
le formel a moins de PDV que l'informel et ne couvre pas tout le territoire ;
22,1% estiment que cela permettra une reconnaissance de leur
activité.
Quant aux distributeurs formels, parmi ceux qui ne sont pas
favorables, 47,4% pensent que l'essence vendue dans l'informel est de mauvaise
qualité et 36,8% estiment que le secteur des hydrocarbures est
très stratégique pour qu'on en fasse ce qu'on veut. Ceux qui sont
favorables pensent que nous sommes dans une économie libérale et
que cela inciterait plutôt à des investissements dans ce secteur.
Ce qui d'ailleurs fait défaut aujourd'hui.
Pour l'Administration des impôts et des douanes, 35%
disent que l'essence de l'informel est de mauvaise qualité et 55%
estiment que la vente des produits pétroliers est une activité
stratégique qu'on ne peut laisser dans les mains de n'importe qui.
Néanmoins 10% pensent que nous sommes dans une économie
libérale, donc l'Etat ne doit plus s'intéresser à fixer
les prix de vente à la pompe.
4.5.29 Tableau 29 : Distributeurs informels et
formalisation des activités
Les raisons évoquées par les distributeurs
informels par rapport à leur non formalisation, sont diverses. Ainsi,
40% trouvent que le coût de formalisation est élevé. 20%
estiment que les procédures sont complexes et d'autres 20% craignent les
impositions opérées par l'Administration fiscale sur leurs
activités. 14,4% pensent que leur activité est très petite
pour faire l'objet d'une formalisation. Par contre 5,6% déclarent
ignorer que l'on doit se formaliser.
Il va falloir adopter une stratégie de communication
adaptée aux acteurs informels pour communiquer sur le Centre de
Formalités des Entreprises (CFE). C'est le lieu
de dire qu'une mise en place d'un cadre d'application d'une
fiscalité spéciale pour ce secteur s'avère indispensable.
Une réforme s'impose dans ce secteur.
4.5.30 Tableau 30 : Distributeurs informels et moyens de
transport dangereux
40% des distributeurs informels trouvent globalement que les
moyens utilisés (voitures, camions, motocyclettes, vélos) pour
transporter les produits pétroliers sont dangereux. 24,4% ne les
trouvent pas dangereux et 30% sont indifférents.
Tous les distributeurs formels et les agents de
l'Administration des impôts et des douanes interrogés estiment que
ces moyens utilisés par les informels pour transporter les produits
pétroliers sont très dangereux pour la population à cause
des dommages matériels et corporels qu'ils engendrent. Même si
cette activité contribue au développement économique du
pays, il est impérieux de trouver ou mettre en place des moyens
adéquats à ce type de produits qui de surcroît est
inflammables. Donc c'est un danger permanant qui guète les
populations.
4.5.31 Tableau 31 : Attitudes des formels face à la
disparition du secteur informel
66,7% des distributeurs formels pensent que la vente illicite
des produits pétroliers ne disparaîtra pas de sitôt, 20%
pensent le contraire et 13,3% sont indifférents.
73,3% des agents de l'Administration des impôts et
douanes pensent qu'ils ne sont pas sûrs que cette activité va
disparaître, 6,7% pensent le contraire et 20% n'ont pas d'avis à
émettre sur cette question.
Cela démontre que beaucoup ne pensent pas de
sitôt à la disparition de la vente illicite des produits
pétroliers. D'où il importe d'organiser ce secteur pour qu'il
contribue au bon développement économique du Bénin.
4.5.32 Tableau 32 : Raisons avancées par les acteurs
formels face à la disparition du secteur informel
Pour les distributeurs formels, 45,5% estiment que la
disparition de la vente illicite des produits pétroliers
dépend du pouvoir politique parce qu'elle constitue un fond de
commerce pour les hommes politiques ; 31,8% pensent que cette disparition
dépend du Nigeria qui ne fait rien pour empêcher
l'existence de ce marché. Par contre 13,6% disent que cette
activité va disparaître à cause des maladies qu'elle
occasionne et 9,1% voient que l'activité disparaîtra pace que
notre environnement est menacé.
Quant aux opinions des agents de l'Administration des
impôts et douanes, 52,3% pensent que c'est parce que ce commerce illicite
est politisé qu'il ne disparaît pas car les acteurs sont des
électeurs potentiels pour les candidats à des postes
électifs ; 38,1% estiment que cette disparition pourra être
effective si le Nigeria le veut ; 4,8% disent qu'à cause des maladies
qu'elle engendre que cette activité disparaîtra et 4,8% autres
estiment que l'environnement menacé va amener les acteurs à
abandonner.
Nous constatons donc que si cette activité doit
disparaître, cela dépend du pouvoir politique qui y puise ses
militants. Surtout dans un pays comme le Bénin où une fois
élu, le Président de la République ne trouve aucun moyen
pour mettre de l'ordre dans cette activité. Un pays où le Chef de
l'Etat est à la quête de sa bonne popularité, donc
constamment en campagne électorale.
4.6 Analyse des données
4.6.1 Les tendances lourdes
Les résultats de l'enquête nous ont permis de
constater que :
- Le commerce des produits pétroliers dans le secteur
informel constitue une occupation majeure pour les populations.
- Les acteurs informels de niveau supérieur constituent
des atouts pour le cadre institutionnel que nous voulons proposer dans notre
étude.
- Après une quinzaine d'années passée
dans la vente des produits pétroliers, les acteurs informels laissent ce
commerce à leurs enfants ou au profit d'autres activités.
- La vente illicite des produits pétroliers ne
nécessite pas de beaucoup de moyens financiers pour son démarrage
et le faible niveau d'investissement de départ atteste dans la
majorité des cas, de la précarité des activités
informelles.
- La plupart des acteurs informels ne sont organisés
dans aucune association pourtant souhaitée par eux-mêmes et
reconnue par l'Etat (service des impôts de Porto-Novo). Cet
élément pourrait constituer un atout pour le cadre institutionnel
que nous voulons proposer et où toutes les difficultés seront
abordées.
- Les acteurs informels constituent leur capital par apports
personnel ou familial. Ils ont des difficultés à se faire
financer par les institutions financières (banques, micro finances,
...).
- Les acteurs informels occupent toute l'étendue de la
ville de Cotonou à travers plusieurs PDV installés aux
différents abords des rues tandis que les stations-service existent mais
pas suffisamment ou fermées.
- Le commerce informel des produits pétroliers bien
qu'étant illicite, fait l'objet d'impositions de la part de
l'Administration communale (taxes sur vente, droit de place, forfait
journalier, ...). Ce qui amène certains acteurs informels à
déclarer qu'ils n'exercent pas une activité illégale
puisque ces impositions peuvent être considérées comme des
impôts. Mais il y a un qui paye la patente.
- Tous les acteurs informels interrogés n'ont pas de
sécurité sociale et le souhaitent vivement. Ceci montre toute
l'importance du travail que le cadre institutionnel sera amené à
faire. Tous les dommages (corporels et matériels) subis par eux, peuvent
trouver solutions dans une sorte de couverture de risques à mettre en
place.
- Les produits pétroliers informels sont aussi vendus
dans les circuits formels (stations-service).
- Il faut adopter une stratégie adaptée aux
acteurs informels pour communiquer sur le Centre de Formalités des
Entreprises (CFE) parce qu'ils évoquent plusieurs raisons pour ne pas se
formaliser (coût de formalisation élevé, les
procédures complexes, crainte des impositions opérées par
l'administration fiscale sur les activités, activité très
petite pour faire l'objet d'une formalisation, ignorance des
formalités).
- La disparition ou la cessation de la vente illicite des
produits pétroliers dépend en grande partie des pouvoirs
politiques béninois et nigérians.
4.6.2 Degré de confirmation des
hypothèses
1ère hypothèse :
Plus l'actif du secteur informels se plaît dans sa situation,
plus il est dans une situation favorable vis-à-vis des
opportunités qui s'offrent à lui dans ce
secteur.
Lorsque l'on exerce une activité et qu'on s'y
plaît, l'on n'est pas tenté de l'abandonner de sitôt.
Surtout si l'on est épanoui, on est dans une situation où l'on
est prêt à saisir les opportunités qui surviennent. Donc
plus l'on s'en sort bien dans un secteur plus l'on est favorable à y
rester.
A partir de l'enquête réalisée sur
l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont
déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans.
Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que
les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à
abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes
pour eux. Parfois ils laissent la main à leurs progénitures. Mais
s'il y a une garantie sociale pour eux, ils n'abandonneront pas car cela fait
partie des raisons évoquées pour expliquer les difficultés
rencontrées dans l'exercice de leurs activités (tableau 17).
Ainsi 33,3% pensent qu'ils sont souvent malades à cause de l'inhalation
du gaz qui s'échappe de l'essence et 20% estiment qu'ils ressentent trop
de fatigue.
Par ailleurs 55,6% souhaitent abandonner leurs
activités parce qu'il n'y a pas de garanties sociales pour eux (tableau
22). C'est ce qu'ont aussi déclaré dans leur majorité
lorsqu'ils ont été interrogés, les gérants des
stations-service et les agents de l'Administration fiscale (tableau 22).
D'ailleurs 34,6% des informels (tableau 26) ne trouvent aucun
inconvénient à voir les acteurs formels à venir
s'approvisionner chez leurs fournisseurs informels parce que, pensent-ils, les
deux secteurs sont complémentaires et que cette situation leur permettra
de bénéficier de certains privilèges auprès de
l'Etat.
Les résultats obtenus montrent alors que les acteurs
informels se plairaient dans leurs activités, s'il y a une garantie pour
sécuriser leurs activités. Par conséquent, plus l'actif du
secteur informel se plaît dans sa situation, plus il est dans une
situation favorable vis-à-vis des opportunités qui s'offriront
à lui dans ce secteur.
2ème hypothèse :
Plus l'actif du secteur informel paye une contribution à
l'administration, plus il s'occupe de façon stable dans son
activité.
La « stabilité dans son activité »
signifie que l'on exerce dans la même activité sans changer,
c'est-à-dire on n'abandonne pas son activité pour une autre.
Les enquêtes réalisées montrent que tous
les acteurs informels paient une contribution à l'Administration et plus
particulièrement à la Municipalité (tableau 10). 65,5% ont
déclaré avoir des obligations envers la Commune, lesquelles
obligations varient d'un acteur à un autre et 34,5% des distributeurs
informels, tout en reconnaissant payer quelque chose, n'ont pas voulu
déclarer le (les) destinataire (s) de leur paiement. Ainsi 45,6% paient
une taxe sur les ventes (tableau 11), 10% paient le droit de place et autres
10% paient un forfait journalier.
A partir de l'enquête réalisée sur
l'ancienneté des distributeurs informels (tableau 3), 85,6% ont
déjà fait 10 ans et 14,4% arrivent à faire plus de 11 ans.
Ces résultats révèlent qu'au fur et à mesure que
les acteurs durent dans cette activité, ils cherchent à
abandonner au profit d'autres qui sont peut-être plus sécurisantes
pour eux. Donc la contribution payée à l'Administration ne
garantit pas que l'actif du secteur informel ne changera pas d'activité.
Se référant à la 1ère hypothèse,
si les conditions de stabilité sont réunies, il restera dans
l'informel mais pas dans la même activité.
Par conséquent, plus l'actif du secteur informel paie
une contribution à l'administration, plus il aura tendance à
changer d'activité tout en restant dans l'informel.
3ème hypothèse :
Plus l'actif du secteur informel s'installe dans son
activité de façon durable, plus il renforce son occupation
à travers un cadre institutionnel qui lui est
adapté
L'informel est un pourvoyeur de l'économie nationale
car 98% des entreprises au Bénin sont individuelles et évoluent
dans le secteur informel. Par ailleurs, 66% des entreprises sont sous la
responsabilité des femmes, toujours dans l'informel ; mais emploient
essentiellement une main d'oeuvre masculine (56%). C'est une étude
réalisée en 2008 et qui a porté sur 146.000
établissements et faite sur l'ensemble du territoire national du
Bénin. Les pôles d'activités concernés sont le
Transport, la Logistique et le Commerce. Ces établissements travaillent
environ 6j/semaine et
11h/jour pour une grille salariale annuelle de moins d'un million
de FCFA. 86% des travailleurs sont concernés par cette servitude.
Ces taux mirobolants échappent malheureusement aux
recettes du trésor public pour la simple raison que le secteur n'est pas
organisé et reste donc inconnu de l'Etat.
Cette étude révèle que le secteur
informel a de beaux jours devant lui. 30% des distributeurs informels disent
que la vente illicite des produits pétroliers ne disparaîtra pas
de sitôt (tableau 20). Les raisons évoquées pour exercer
dans l'informel varient d'un acteur à un autre (tableau 21). L'exercice
dans l'informel est dû au fait que l'accès à la Fonction
Publique est difficile (problème de parrainage des fonctionnaires) ;
certains veulent fuir les formalités administratives ou les
procédures sont trop complexes (problème de l'adaptation des
textes aux réalités des acteurs informels). Il y a aussi le
coût de formalisation et la petite taille de l'activité qui ne
permet pas une imposition (tableau 29).
Ceux qui pensent qu'il faut abandonner cette activité sont
ceux qui trouvent qu'il n'y a aucun moyen de bénéficier de
financement (tableau 22).
Par contre 64,4% des distributeurs informels souhaitent se
regrouper dans une association qui sera reconnue par l'Etat et 30% sont
indifférents à cette idée de regroupement (tableau 24).
Nous constatons alors que si un cadre institutionnel est mis
en place pour les acteurs informel, tous les problèmes ci-dessus
cités trouveront un début de solutions. L'acteur du secteur
informel se sentira en sécurité pour envisager sereinement tous
les contours de son secteur d'activité en vue de sa contribution
efficace au développement de son pays, et par conséquent pour son
bien-être social, économique, culturel, etc.
Donc plus l'actif du secteur informel s'installe dans son
activité de façon durable, plus il renforce son occupation
à travers un cadre institutionnel qui lui est adapté.
4.6.3 Vérification des hypothèses
De tout ce qui précède, nous pouvons constater que
: - la 1ère hypothèse est confirmée,
- la 2ème hypothèse est
infirmée,
- la 3ème hypothèse est
confirmée.
4.7 Discussion des résultats
La discussion est une véritable mise en débat
des résultats de recherche. Cette étape consiste à
éprouver par l'exercice de la confrontation, la portée et les
limites des résultats obtenus.
L'ampleur qu'a prise la vente illicite des produits
pétroliers ne peut plus s'expliquer par le difficile accès
à la Fonction Publique, la fuite des formalités administratives
par les acteurs informels, la complexité des procédures de
formalisation ou par le coût élevé des formalités.
Même si l'informel est une conséquence de l'échec des
politiques industrielles mises en oeuvre dans les pays africains et
spécialement au Bénin, un autre facteur explique cette ampleur :
c'est l'urbanisme rapide et non maîtrisé qu'a enregistré le
Bénin. La vente illicite des produits pétroliers est une
véritable activité qui utilise une forte main d'oeuvre. On ne
peut plus donc la négliger, car on peut voir le chiffre d'affaires
annuel qu'elle engendre, soit plus 26 milliards pour un bénéfice
annuel d'environ 3 milliards (tableau 7).
Nous pensons qu'au lieu de chercher à traquer les
vendeurs illégaux des produits pétroliers (tableau 14), il vaut
mieux adopter des stratégies plus souples pour amener ces acteurs
à contribuer réglementairement au développement
économique du Bénin. Depuis des années et à chaque
venue d'un chef d'Etat à la tête du pays, toutes les tentatives
pour réprimer cette activité, ont été vaines. Nous
ne sommes pas contre la formalisation des acteurs informels, mais nous
prônons une autre voie pour les amener à le faire. C'est l'objet
de notre étude qui voudrait proposer un cadre réglementaire pour
gérer tous les aspects de cette vente illicite.
Lorsque l'on adopte une stratégie qui ne répond
pas aux objectifs souhaités, soit cette stratégie est mal mise en
application, soit elle n'est pas adaptée. Nous pensons à notre
humble avis que c'est la dernière qui l'emporte lorsque nous regardons
les différentes politiques que chaque Gouvernement essaie de mettre en
oeuvre. Le Chef
de l'Etat actuel du Bénin, à son accession au
pouvoir, a cherché à attaquer et réprimer les trafiquants
de l'essence. D'ailleurs c'est la première action à laquelle il
s'est attelé après sa prestation de serment en Avril 2006. Il
faut dire qu'à son arrivée au pouvoir, le pays était dans
une situation où les sociétés pétrolières
avaient refusé de s'approvisionner en produits pétroliers parce
que, disent-elles, les prix de vente fixés par l'Etat à la pompe,
ne les arrangent pas et leur occasionnent des pertes.
Le Chef de l'Etat a alors compris qu'il faut trouver de
solutions à cette situation en allant négocier avec le Chef de
l'Etat nigérian et en supprimant la vente tous azimuts aux abord des
différentes voies. Pour ce faire, il confie à son Ministre du
Commerce pour exécuter toutes ses actions. Ce dernier a aussitôt
mis en place une commission composée des différentes parties
prenantes (sociétés agréées, douane, impôts,
gendarmerie, police, expert en commerce, etc.) à l'exception des acteurs
informels. Les toutes premières semaines de travail (à peu
près 2 semaines) ont montré les limites de ces mesures prises
(grève des vendeurs illicites, pénurie générale de
l'essence, paralysie de tous les secteurs d'activités). Le Chef de
l'Etat a dû rappeler à l'ordre publiquement son Ministre du
Commerce en lui disant au cours d'une séance initiée par lui
(Chef de l'Etat) et réunissant au Palais de la République les
vendeurs illicites des produits pétroliers, qu'il ne lui a jamais dit de
traquer les trafiquants de l'essence. Depuis ce jour, tout est mis en veilleuse
et aucune action n'est plus envisagée.
C'est dire qu'au Bénin, les acteurs du commerce
illicite des produits pétroliers ont un « pouvoir de fait
». C'est la raison qui nous motive à proposer une autre
stratégie pour arriver à bout de ce commerce qui, avouons-le,
échappe à l'Etat Central.
Dans la mise en place de ce cadre institutionnel, nous voulons
proposer :
· Un chronogramme (les tâches à
exécuter par chaque partie prenante) de mise en place de ce cadre,
· Une structure de garantie sociale pour les mettre
à l'abri des risques inhérents à leurs
activités.
· Une fiscalité spéciale pour ce commerce
illicite des produits pétroliers.
· Une communication institutionnelle adaptée aux
parties prenantes.
Nous pensons que si l'acteur informel trouve les garanties
nécessaires pour faire une bonne mutation vers le formel, il saisira
toutes les opportunités qui s'offriront à lui pour que son
activité profite à toutes ses parties prenantes. Car
malgré le fait que l'on lui brandisse à chaque fois le
caractère illégal de son activité, il a des besoins qu'il
ressent et il voudrait que l'Etat les satisfasse (tableau 18). Ces besoins sont
: octroyer de subventions ou prêts ; assurer la sécurité ;
construire des routes, des hôpitaux, des écoles ; installation des
conduites d'eau potable ; etc. L'acteur informel exprime ces besoins parce que
son activité est imposée. Mieux c'est un secteur qui constitue un
réservoir d'électeurs pour les hommes politiques. Et c'est au
cours des campagnes électorales que ces derniers leur font des promesses
qui vont dans le sens de ce que veulent ces informels. Certains acteurs
informels (30%) pensent que la contribution qu'il verse à
l'Administration locale peut être assimilée à de
l'impôt (tableau 13). D'ailleurs d'autres (5,6%) pensent qu'ils ne sont
pas dans l'informel (tableau 19).
Mais la vente illicite des produits pétroliers aux
abords des voies crée tout de même des dommages aux populations.
Les incendies qu'elle engendre, les maladies qu'elle crée et
l'environnement qu'elle dénature, tous ces problèmes peuvent
trouver des solutions dans le cadre institutionnel que nous proposons. Les
acteurs eux-mêmes en sont conscients. Aussi certains ont-ils
souhaité (70%) changer d'activité un jour (tableau 20). Seulement
ils n'ont pas dit qu'ils quitteront l'informel pour le formel. C'est sûr
qu'ils resteront toujours dans l'informel pour exercer d'autres
activités.
Aujourd'hui d'après les dernières études
réalisées par l'INSAE en 2008, 98% de notre économie est
informelle. Nous craignons le pire dans les années à venir.
Peutêtre que c'est l'appareil d'Etat (les pouvoirs exécutif,
législatif, judiciaire) qui sera informel comme l'a
déclaré le Médiateur de la Présidence du
Bénin en juillet 2010 lorsqu'il remettait son rapport de travail au chef
de l'Etat.
Il faut donc que nous créions des connaissances pour le
développement du Bénin dans tous les domaines vitaux du
Bénin. Donc nous souhaitons que l'Administration
fiscale cherche à changer de stratégies pour
permettre à tous les acteurs du secteur informels de se formaliser par
son mode qui lui sera propre.
En effet la création d'une entreprise relevait avant de
plusieurs structures telles que la CCIB, le Ministère de la Justice,
l'INSAE et le Direction Générale des Impôts et des
Domaines. Ce qui soumettait le promoteur à un véritable parcours
de combattant avec pour conséquence la corruption, la brimade et une
longue période d'attente entre la date de dépôt des
pièces et la réponse à la demande. Aujourd'hui, c'est une
structure unique logée à la CCIB qui gère toutes les
formalités : c'est le Centre de Formalités des Entreprises (CFE)
créé par décret n°97-292 du 19 juin 1997. Son but est
de permettre aux promoteurs d'accomplir en un même lieu, dans un
délai minimum et à un coût réduit, les
formalités liées à la création d'entreprises
qu'elles soient individuelles ou sociétaires, à la
création d'établissements secondaires, à la cessation de
leurs activités, à leur dissolution ainsi qu'à leurs
modifications.
Mais les principaux obstacles identifiés par les
personnes opérant dans le secteur informel portent sur l'enregistrement
et sur la fiscalité. Etant donné que c'est le caractère
« illégal » de l'exercice des activités de ce secteur
qui explique la plupart des problèmes qu'ils rencontrent, les mesures
à prendre doivent porter sur ces questions. Ainsi pour donner une
existence juridique aux distributeurs des produits pétroliers du secteur
informel, il est indispensable qu'ils fassent l'objet d'une reconnaissance
officielle à travers un cadre institutionnel qui leur sera mis en
place.
4.8 Validation des connaissances produites
L'examen de la validité de l'étude consiste
essentiellement à surinvestir deux pôles dans la structuration de
l'espace de recherche. Il s'agit des hypothèses (ou des
référents) et de la vérification des hypothèses (ou
des référents). Plusieurs types classiques de validité se
sont développés afin de juger de la scientificité de
l'instrumentation. Entre autres, nous avons pour ce qui nous concerne dans
notre étude:
- la validité qui met en relation les données
collectées avec la vérification des hypothèses afin
d'examiner dans quelle mesure celles-là permettent de contribuer
à cette phase de la recherche ;
- la validité qui permet de confronter les
données collectées aux concepts théoriques retenues afin
d'identifier les différentes théories investies par lesdites
données.
Nous avons déjà procédé à
la vérification des hypothèses avec les données
collectées lorsque nous analysions les résultats de
l'enquête (cf. titre 4.6.2). Nous ne revenions plus sur
cet aspect. Néanmoins, nous avons constaté que sur les trois
hypothèses de départ, deux ont été
confirmées (hypothèses 1 et 3) et une a été
infirmée (hypothèse 2).
Nous allons donc nous attarder plus sur la validité des
connaissances par rapport aux théories et concepts susceptibles
d'expliquer le phénomène étudié. Les concepts
opératoires retenus doivent alors être placés dans un
système de raisonnement qui relie entre eux des concepts ou des
propositions.
Les théories choisies par nous pour expliquer notre
étude sont : les théorie des coûts de transaction, de
l'agence, des droits de propriété, des parties prenantes et,
théorie et pratique.
Nous avons eu recours aux théories des contrats pour
discuter du commerce illicite des produits pétroliers.
4.8.1 Théorie des coûts de transaction
Ronald COASE (1937) formule l'hypothèse que
l'entreprise permet d'économiser les coûts que doit supporter un
producteur lorsqu'il a recours au marché. Ces coûts d'accès
au marché (coût de recherche d'information sur les prix,
coûts de négociation, auxquels s'ajoute le poids de l'incertitude)
surpassent les coûts liés au fonctionnement d'une firme
intégrée. C'est ainsi qu'il définit le principe des
coûts de transaction. Olivier WILLIAMSON va donner à ce concept
des prolongements
fertiles, développant la réflexion sur
l'alternative « marché/hiérarchie ». Il revendique un
triple héritage associant économie (coûts de transaction),
droit (analyse des contrats) et sociologie (processus organisationnels et
comportement humain) des organisations. Il aboutit à des modes
d'organisation appelés structures de gouvernance. Pour WILLIAMSON, les
coûts de transaction se composent en coûts de transaction ex ante,
coûts d'établissement du contrat (rédaction,
négociation et garantie d'un accord), ex post, coûts
d'administration des contrats (coûts générés par
l'application de clause inadaptées qui éloignent le contrat de
son but initial, coûts de fonctionnement des structures de gouvernance
prévues pour résoudre les conflits et coûts
d'établissement d'engagements sûrs).
La formalisation des acteurs informels appelle des coûts
qu'ils doivent supporter au regard de la législation en vigueur. Nous
avons des coûts liés à leur formalisation, à leur
installation sur des PDV conformes aux normes, à la gestion des
activités (impôt, frais de fonctionnement, de communication),
à leur santé, bref des coûts liés à la mise
en place du cadre institutionnel. Il s'agit alors d'éviter d'être
opportuniste. L'opportunisme signifie que, dans la recherche de
l'intérêt personnel, chaque partie prenante pourrait cacher,
dénaturer ou déguiser des informations, ou à transgresser
les règles qui joueraient en sa faveur. La théorie des
contractants permet de limiter ces comportements (formes d'opportunisme).
Chaque partie doit apporter sa contribution pour un aboutissement de ce nouvel
élan que tous les acteurs prendront, quoi qu'il en coûte.
Mais nous sommes dans une activité qui évolue
dans un environnement plein d'incertitudes. Car en matière de
coûts, il est impossible de connaître l'évolution des
facteurs qui influenceront dans le futur l'environnement de ce cadre. Aussi,
faut-il limiter les dégâts en n'obligeant pas, surtout les
distributeurs informels, à adhérer à cette structure qui
sera mise en place. Car il faut préserver la bonne organisation de ce
commerce illicite des produits pétroliers. Bien sûr tous
n'adhéreront pas au début. Il y aura des réticents, mais
il faut garder une attitude positive pour qu'il n'y ait pas de défection
dans le rang des parties prenantes qui seraient favorables depuis le
début. L'essentiel est qu'il faut donner l'information
réelle et non la dissimuler à chaque étape du
processus.
Par conséquent l'avenir de ce cadre dépend du
choix des structures de gouvernance comme le dit WILLIAMSON qui
préconise des modes d'organisation spécifique qui limiteront les
coûts de transaction. Plus précisément il parle de «
structures de gouvernance » qui sont « le cadre contractuel explicite
ou implicite dans lequel se situe une transaction » (1981). D'où la
nécessité de bien rédiger les textes qui feront office de
statut et de règlement intérieur (organes de gestion, les
litiges, les recours).
4.8.2 Théorie de l'agence
Nous sommes dans une situation des relations qui devraient
exister entre les différentes parties prenantes. Il s'agit de voir
comment définir le rôle de chacune. Ici le mandant est l'ensemble
des acteurs du secteur informel et l'agent est l'Administration Publique. Dans
la théorie de l'agence, la relation entre le principal (ou mandant) et
l'agent (ou mandataire) est caractérisée par :
- Une relation d'autorité : l'administration accepte,
dans le cadre des objectifs poursuivis par notre étude, moyennant
rémunération, de céder une partie de ses
prérogatives pour accomplir la mission qui lui a été
confiée, en tenant compte des besoins des acteurs informels.
- Une asymétrie : ici les acteurs informels ne peuvent
pas évaluer tout l'effort consenti par l'Administration pour leur
déléguer ce pouvoir de s'organiser au vu et au su de tout le
monde. C'est une question de moralité parce qu'il naît une
relation entre l'informel et l'Administration. Ce que les formels ne verront
pas d'un bon oeil.
- Des droits de propriété : il s'agit de savoir
que ce pouvoir transféré aux acteurs informels n'est que
provisoire. C'est un cadre de transition qui permettra d'aller droit à
la formalisation. Nous ne sommes donc plus dans une logique où il ne
faut pas faire de concession de part et d'autre pour aboutir à ce qui
est normal.
Nicolas CURIEN met l'accent sur toute la difficulté
d'une relation d'agence : « L'acteur en position de principal (mandant)
maîtrise la règle du jeu, sans détenir toute l'information
utile, tandis que l'acteur en position d'agent (mandataire) se plie à la
règle tout en contrôlant la marge d'incertitude que lui
confère son avantage en terme d'information » (1994).
Mais il ne sert à rien de focaliser toute l'attention
sur les conflits qui naîtront de toutes façons. Il faut
plutôt les limiter et chercher avant tout à se consacrer à
ce qui peut permettre de créer les conditions d'une coopération
profitable à toutes les parties prenantes.
4.8.3 La théorie des droits de
propriété
« Les droits de propriété permettent aux
individus de savoir a priori ce qu'ils peuvent raisonnablement attendre dans
leurs rapports avec les autres membres de la communauté. Ces
anticipations se matérialisent par des lois, coutumes et moeurs d'une
société » (DEMSETZ, 1967).
Donc c'est une théorie qui permet d'organiser les
relations qui peuvent exister entre les acteurs informels et formels,
l'Administration Publique tout en orientant leur comportement. Il s'agit donc,
dans la mise en place du cadre institutionnel, de répartir les pouvoirs
de décision au sein la structure de gestion, le mode de contribution des
acteurs informels au développement du pays, le mode de distribution des
richesses entre les différentes parties prenantes.
Par ailleurs l'opérationnalisation de notre proposition
se fera avec l'implication de toutes les parties prenantes qui
s'évertueront à choisir le type d'organisation spécifique
(coopérative, société à profit,
société managériale avec une captive,...).
Une coopérative est un groupement d'acheteurs, de
commerçants ou de producteurs pratiquant la coopération.
En économie, une coopération est une
méthode d'action par laquelle des personnes ayant des
intérêts communs constituent une entreprise où les droits
de chacun à la
gestion sont égaux et où l'excédent de
gestion ou d'exploitation est réparti entre les seuls associés,
au prorata de leur activité. Une société à profit
un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun soit des
biens, soit leur activité, en vue de réaliser des
bénéfices qui seront ensuite partagés entre elles ou pour
profiter d'une économie. C'est aussi la personne morale née de ce
contrat. Une société managériale est une
société où les propriétaires (appelés
actionnaires) confient la direction à un dirigeant (appelé
manager), les actionnaires, titulaires des droits de propriété,
délèguent la gestion de la société au manager qui
est titulaire d'un mandat de gestion. Une captive est une compagnie d'assurance
créée principalement pour assurer certaines catégories de
risques d'une société mère ou d'un groupement
d'entreprises semblables et ainsi contribuer à réduire le «
coût du risque ».
De toutes façons il sera question de choisir une forme
qui réponde aux objectifs visés dans cette étude. Nous
proposons plus loin les différentes étapes de mise en place du
mode d'organisation.
4.8.4 La théorie des parties prenantes
Les parties prenantes comprennent tous les acteurs
impliqués dans la commercialisation des produits pétroliers au
Bénin à savoir les distributeurs informels, les distributeurs
formels, l'administration fiscale, la Chambre de Commerce, les consommateurs,
les autorités politiques, les groupes politiques, les employés,
les médias, groupes de pression, les investisseurs, etc.
Cette théorie posera la question des stratégies
relationnelles et celle de la nature des relations qui peuvent exister entre
les différents acteurs. Il s'agit de préciser les missions de la
nouvelle structure à mettre en place, donc de voir comment associer
chaque partie prenante au gouvernement de ladite structure.
La théorie des pratiques prenantes permet de
décrire les relations entre l'organisation et son milieu. Elle explique
le fonctionnement des processus de management et cherche à voir si les
intérêts des différentes parties sont pris en compte. Cela
nous conduire à décrire la nature de la structure que nous
voulons mettre en place (comment les décisions organisationnelles
affectent-elles les parties prenantes). Nous
opérons ainsi un changement organisationnel. Il faut
donc chercher à s'adapter à l'environnement du commerce des
produits pétroliers qui, si aucun changement ne s'opère,
n'apporterait rien au développement des activités formelles. La
théorie des parties prenantes a l'avantage d'expliquer les conditions
d'émergence de nouvelles formes organisationnelles qui répondent
plus aux préoccupations de leurs parties prenantes.
Pour sa part, O. BASSO19 classe les
modèles explicatifs du développement appliqué aux
organisations nouvelles en distinguant les perspectives suivantes :
- Entrepreneuriale car marquée par la
recherche de ressources, le jaillissement d'idées, la quasi-absence de
planning et de coordination, la recherche d'une niche et le prima
accordé à une figure, celle du créateur.
- Communautaire, caractérisée par
l'informel en matière de structure et de communication, la
prégnance du collectif (sentiment fusionnel et mission), une forte
intensité de travail, un effort d'innovation continu et une forte
implication des personnes.
- Institutionnelle où l'accent est mis sur la
formalisation de règles, la stabilisation de la structure, l'efficience
et la maintenance des processus, le conservatisme.
- Expansionniste comportant une complexification de
la structure, des mouvements de décentralisation et d'expansion
géographique, d'adaptation stratégique, etc.
Le changement est alors vu comme le passage d'un
équilibre à un autre au regard de l'exercice de la conscience et
de la volonté : le changement émergent opère « tout
seul » là où le changement délibéré
opère par référence à une prise de conscience et
à l'exercice subséquent d'un volontarisme managérial
(démarche de type problem solving). Son objet est celui de
répondre au besoin de sécurité des acteurs de
l'organisation.
19 O. BASSO, 2004, L'intrapreneuriat,
Economica, Paris, pp.58-61
Le changement organisationnel est ainsi vu comme un mode de
réponse à une « crise » dont il est alors important de
dévoiler les déterminants pour pouvoir mieux y répondre.
Il s'agit de conduire le changement en informant les acteurs de la
volonté contraignante et rationnelle d'une direction qui jouerait, dans
un registre large, son rôle, c'est-à-dire celui de la projection
de l'organisation dans le temps.
5. CONCLUSION SUR LA RECHERCHE
5.1 Apports et enseignements
5.1.1 Les tâches à exécuter pour la
mise en place du cadre institutionnel
La recherche que nous menons dans le cadre de notre
étude ne saurait être prise en compte sans un canevas pouvant
permettre une mise en place de la nouvelle structure dans laquelle devrait se
retrouver désormais les acteurs du secteur informel. Aussi avons-nous
voulu une implication des institutions de l'Etat dans cette décision qui
va révolutionner l'environnement économique du Bénin.
Créer un cadre institutionnel au secteur informel sort un peu de
l'ordinaire. Mais c'est une étape indispensable que personne ne doit
occulter.
De la Présidence de la République jusqu'aux
acteurs du commerce de la vente illicite des produits pétroliers en
passant par les ministères et les organisations impliquées dans
la vie économiques du pays, tout ce monde doit prendre conscience et
reconnaître que, si malgré toutes les luttes menées contre
les produits pétroliers frauduleusement mis sur le territoire national a
échoué, c'est parce que les différentes méthodes ou
stratégies utilisées jusqu' à ce jour ne sont pas
appropriées.
Reconnaissons le et voyons cette activité d'un autre
oeil. Laissons de côté l'idée qui consiste à dire
qu' « on ne peut pas légaliser l'informel ». Non, il
n'est pas question de légaliser quoi que ce soit. Il est question de
trouver les voies et moyens d'amener les acteurs de cette activité
illicite à se formaliser en leur créant un cadre qui puisse leur
permettre de s'organiser eux-mêmes. Mais tout doit être fait dans
un cadre bien défini. C'est la raison pour laquelle nous demandons la
contribution et l'implication
de toutes les parties prenantes (Gouvernement, Parlement,
Privé, Distributeurs formel et informel des produits pétroliers,
etc.).
Si nous observons l'insécurité permanente que
crée cette activité, il serait bon de jeter un regard sur elle.
Cela pourrait conduire, si au Bénin l'on s'organise pour profiter de ce
commerce, le pays voisin d'où provient ce produit, le Nigeria, à
s'organiser aussi de son côté. Puisque s'il constate que le
Bénin tire profit dudit commerce, il cherchera à coup sûr
à réprimer sur le territoire nigérian les contrebandiers
qui ne sont rien d'autres que les fournisseurs qui approvisionnent le
marché informel des pays de la sous région. Nous pensons que
c'est l'une des voies et la plus probable, par laquelle le Bénin peut
aussi assainir le secteur des hydrocarbures et donc créer un
environnement économique vivable pour toutes les parties prenantes. Tout
est question des stratégies à mettre en place. Il s'agit donc de
« formaliser l'informel ».
Il devient nécessaire d'étudier plus
profondément les forces et les faiblesses, les opportunités et
les menaces de la création des nouvelles règles d'organisation
collectives que nous voulons mettre en place. Nous proposons donc un tableau de
bord des différentes étapes pour la mise en place du cadre
institutionnel.
Les opportunités sont des domaines d'action dans
lesquels le cadre institutionnel peut espérer jouir d'un avantage
différentiel. Les menaces sont des problèmes posés par des
tendances défavorables ou des perturbations de l'environnement qui, en
absence des réponses appropriées, conduiraient à des
détériorations de la position dudit cadre sur le marché.
Les forces du nouvel cadre institutionnel représentent des
opportunités à exploiter pour une bonne marche des
activités et les faiblesses qui face à des menaces, sont à
maîtriser.
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informel au Bénin : cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
TABLEAU DE BORD DES PRINCIPALES ETAPES DE LA MISE EN
PLACE DU CADRE INSTITUTIONNEL
Travaux
|
Période
|
Acte
|
Institution
|
Résultats
|
Travaux
|
|
|
réglementaire
|
étatique impliquée
|
attendus
|
|
1-Etape organisationnelle
|
a
|
|
|
Présidence
|
Reconnaître
|
Déclaration
|
|
|
|
de la République
|
l'activité incontournable
|
officielle de l'Etat
|
b
|
|
|
Ministère du
|
-Liens de
|
Vérification
|
|
|
|
commerce
|
solidarité entre les acteurs
-La confiance accordée aux initiateurs
|
succincte des conditions préalables
|
c
|
|
Décret
|
-Présidence
|
Conduire tout le
|
Mise en place
|
|
|
|
de la République -Ministère du
|
processus à terme
|
d'une commission nationale des parties prenantes
|
|
|
|
Commerce
|
|
|
d
|
|
|
-Ministère du commerce
|
Recueillir les doléances du
|
Information, sensibilisation des
|
|
|
|
-Ministère
|
domaine des
|
populations cibles
|
|
|
|
des PME
|
distributeurs des
|
(autorités
|
|
|
|
-Ministère micro
finance
-
Responsables provisoires
des distributeurs informels
|
produits pétroliers
|
administratives, distributeurs formels et informels,
consommateurs)
|
e
|
|
|
-Ministère du
|
-Evaluation des
|
Préparation d'un
|
|
|
|
commerce
|
enjeux
|
document de
|
|
|
|
-Ministère
|
socioéconomiques
|
synthèse
|
|
|
|
des PME
|
et les réalités du
|
soulignant les
|
|
|
|
-Ministère
|
pays
|
principales
|
|
|
|
micro
|
-Ce document
|
tendances des
|
|
|
|
finance
-
Responsables provisoires
des distributeurs formels et informels
|
servira de référence/guide pour les experts
nationaux
|
doléances
|
f
|
|
Décret
|
-Présidence
|
Pour enquêtes ou
|
Mise en place du
|
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informel au Bénin : cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
|
|
|
de la République -Ministère du commerce
|
thématiques
|
comité des experts nationaux
|
g
|
|
|
-Ministère du commerce -Ministère
des PME -Ministère micro
finance
-
Responsables provisoires des
distributeurs formels et informels
|
-Elaboration d'un consensus réunissant
experts, nationaux ou non, associés au processus de
conception du cadre
institutionnel -Rédaction d'un rapport
|
Organisation d'un atelier national
|
h
|
|
|
-Ministère du commerce
-
Responsables provisoires
des distributeurs formels et informels
|
-Restitution des résultats du rapport aux acteurs
-Réaffirmation de la volonté nationale de s'engager
dans la mise en oeuvre
des résultats obtenus
|
Tournée nationale de
communication (département par département ou
commune par commune)
|
2-Etape opératoire proprement dite de mise en
oeuvre
|
a
|
|
Arrêté
|
-Ministère du commerce
-
Responsables provisoires
des distributeurs informels
|
-Etablir des cartes aux adhérents -Estimer le
nombre des
acteurs informels par commune ou par département
|
Ouverture des adhérents
|
b
|
|
Arrêté
|
-Ministère du commerce
-
Responsables provisoires
des distributeurs informels
|
-Election des représentants par commune ensuite par
département -Rédaction des projets de statuts et règlement
intérieur
|
Assemblée par zone
|
c
|
|
Arrêté
|
-Ministère du commerce
|
-Adoption des statuts et
|
Assemblée générale
|
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informel au Bénin : cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
|
|
|
-
Responsables provisoires
des distributeurs informels
|
règlement
intérieur
-Election des membres du bureau
|
constitutive
|
d
|
|
|
-Ministère du
|
-Informer sur le
|
Formation des
|
|
|
|
commerce -Ministère de la justice -Comité des
experts nationaux
|
type de cadre institutionnel -Définir les
différentes phases
|
responsables
|
e
|
|
Décret
|
-Présidence de la
République
|
|
Mise en place du cadre
institutionnel
|
|
|
|
-Ministère du commerce
|
|
|
|
|
|
-Ministère des PME
|
|
|
|
|
|
-Ministère des micros finances
|
|
|
5.1.2 Proposition d'une micro assurance pour le nouveau
cadre institutionnel
Nous savons que le cadre institutionnel que nous proposons
pour les distributeurs informels des produits pétroliers appelle aussi
des actions d'accompagnement pour leur permettre de mener à bien leurs
activités. Aussi avons-nous pensé à une micro assurance
qu'ils pourront eux-mêmes gérer.
Le Bénin compte environ un tiers de sa population
vivant sous le seuil de la pauvreté national. Son Indicateur de
Développement Humain (IDH) était de 0,431 en 2003 le classant
ainsi au 162ème rang sur 177 pays. Cette pauvreté qui
se traduit sur le plan monétaire et non monétaire est plus forte
en milieu rural (33%) qu'en milieu urbain (23.3%).
L'économie béninoise repose principalement sur
l'agriculture qui occupe plus 54% de la population active en 2006. La plus
forte proportion des actifs est concentrée dans le secteur rural et
les catégories sociales touchées par la pauvreté sont
les
femmes et les artisans du monde rural, les agriculteurs sans
terre et les habitants des zones enclavées, les enfants et filles en
situation difficile (orphelins, abandonnés, filles mères,
déscolarisées, domestiques), les jeunes
déscolarisés ou sans emploi, les personnes handicapées ou
âgées sans soutien. Ceux-ci n'arrivent pas à satisfaire
certains besoins essentiels comme l'instruction, les services de santé,
l'eau potable, la nutrition .etc.
Dans cet environnement difficile, les couches sociales les
plus pauvres s'efforcent de survivre grâce à des techniques qui
leur ont été transmises par leurs parents. Ces techniques ne
suffisent évidemment plus aujourd'hui à les faire vivre. Ils ont
besoin de liquidité pour acheter des matières premières et
se constituer une épargne pour survivre aux périodes difficiles.
Ces couches sociales sont travailleuses, il suffirait d'une modeste
contribution extérieure pour améliorer leurs conditions de
vie.
Cette modeste contribution est apportée par le
Programme de Micro crédit aux plus pauvres que ce soit en milieu rural
ou urbain. Il reste à le vulgariser, à l'étendre à
toutes les couches sensibles et à le soutenir par d'autres types
d'interventions à vocation sociale.
En milieu urbain, les caisses instituées par l'Etat,
exercent d'importantes actions sociales en faveur des travailleurs et de leurs
familles. Ainsi, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS)
et le Fonds National de Retraite (FNR) servent des prestations aux travailleurs
dans les éventualités suivantes :
- Charges familiales
- Maternité
- Accident de travail ou maladie professionnelle
- Vieillesse
- Invalidité - Décès.
Seule la classe ouvrière structurée
bénéficie des mesures de protection sociale.
L'objectif de notre proposition serait donc de permettre aux
distributeurs informels des produits pétroliers, de
bénéficier des prestations sociales, car la majorité
appartient à la classe des plus pauvres. Puisque c'est une condition
pour mener à bien ses activités, les autres secteurs
économiques pourront aussi s'en inspirer. Ceci à travers trois
composantes :
- La première qui existe déjà consiste
à l'amélioration des revenus des plus pauvres.
- La deuxième doit contribuer à
l'amélioration quantitative et qualitative de l'offre des services
sociaux.
- La troisième doit permettre de maîtriser le
processus d'élimination de la pauvreté par des systèmes de
suivi évaluation et des mécanismes de participation des
bénéficiaires.
L'économie béninoise dominée par le
secteur informel comme dans la plupart des pays africains, révèle
qu'il existe dans chaque ménage, en zone urbaine, une unité de
production informelle. Elle révèle aussi que le secteur informel
ne dispose pas d'un capital suffisant pour la croissance de sa capacité
de production. En effet, ce capital est parfois absent ou lorsqu'il existe, il
est insuffisant. De plus, les entreprises du secteur informel ne peuvent pas
bénéficier des crédits bancaires parce qu'elles ne
réunissent pas les conditions les plus élémentaires
(enregistrement au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, tenue
d'une comptabilité, etc.) pour y accéder.
5.1.2.1 Identification des éléments objectifs
potentiellement inducteurs de risques pour la couche à laquelle
appartiennent les distributeurs informels
1- La vie et la santé des populations cibles sont
constamment menacées du fait de manque d'approvisionnement en eau
potable et d'installations sanitaires adéquates (tableau 18). La plupart
d'entre elles n'ont pas une alimentation équilibrée, et il leur
est difficile de prévenir les maladies. Lorsque la majorité des
distributeurs informels des produits pétroliers tombent malades, il leur
est généralement impossible de payer un traitement ou des soins
médicaux. Ils meurent très vite surtout les enfants. La
pauvreté est synonyme de mauvaise santé qui
empêche de travailler, et l'impossibilité de travailler aggrave
à son tour la pauvreté.
Il s'agit là d'un cercle vicieux cruel et mortel dans
lequel, la pauvreté et la maladie s'alimentent réciproquement.
2- Lorsque par suite d'accident (tableau 17) un distributeur
informel devient invalide, aucune structure n'existe pour lui venir en aide. Ne
pouvant plus exercer ses activités professionnelles, il est privé
de ressources et fait de sa famille une seconde victime. Ainsi l'objectif de
notre étude est alors handicapé.
3- Le vendeur de l'essence dans le secteur informel (tableau
22) ne peut pas aller à la retraite. Des personnes du troisième
âge de ce secteur continuent ainsi de travailler pour pouvoir vivre et
faire vivre leurs familles. Il s'agit d'une situation préoccupante.
4- Les conditions climatiques deviennent de plus en plus
capricieuses et sont d'une intensité exceptionnelle (les PDV
installés en plein air sous le soleil, la pluie inondant les lieux de
vente, l'approvisionnement devenant difficile etc.). La sécheresse
devient le facteur le plus limitant, et les feux allumés auprès
des magasins de stockage des produits pétroliers ravagent
d'années en années d'importantes habitations, fruit de plusieurs
années d'efforts. Les revenus dépendent ainsi de ces facteurs qui
demeurent pour le moment incontrôlables. Les aides faites pour
atténuer leur souffrance sont limitées.
5- La vente illicite des produits pétroliers
entraîne une dégradation de l'environnement. Il s'agit de la
destruction de la nature : les forêts, les terres, les animaux, les
rivières, les lacs. On observe là aussi un cercle vicieux. En
effet, la pauvreté conduit à la destruction de la nature qui
provoque à son tour une aggravation de la pauvreté.
6- Du fait de la progression du taux de natalité dans le
milieu rural, et malgré la gratuité de l'enseignement maternel et
primaire, la majorité des distributeurs
informels des produits pétroliers éprouve de
sérieuses difficultés à payer l'écolage aux
enfants, à leur acheter les fournitures et tenues scolaires. Ce qui
explique le fort taux de déperdition scolaire, particulièrement
au niveau des filles victimes aussi des pesanteurs socioculturelles. C'est ce
que nous avons constaté lors de notre enquête où parfois
les enfants sont obligés d'aider leurs parents à vendre de
l'essence. Ils côtoient tous les jours les effets néfastes
engendrés par ce commerce.
7- Lorsque la responsabilité civile des vendeurs
illicite de l'essence se trouve engagée du fait de dommages corporels ou
matériels causés à autrui lors des accidents ou incendies,
dans l'exercice de leurs activités ou de la vie privée, un
véritable problème se pose. La victime est laissée pour
compte parce que le présumé responsable est limité par ses
revenus et il n'existe aussi aucune structure pouvant intervenir dans ces
cas.
Nous remarquons donc que l'environnement socio
économique dans lequel évoluent les distributeurs informels des
produits pétroliers est caractérisé par des aléas
qui engendrent des dépenses liées aux évènements du
cycle de vie générateurs de risques comme les naissances, la
scolarisation, la maladie, les accidents, l'invalidité, la vieillesse,
le décès etc.
A cela s'ajoutent les risques liés aux emprunts financiers
tels que les revenus variables et la non rentabilité pour certains du
capital investi.
5.1.2.2 Analyse du besoin en couverture des risques
auxquels ces bénéficiaires sont exposés
La micro assurance est née simultanément dans
les années 1980 dans le domaine de la santé, à travers
surtout le développement de mutuelles de santé, et de
l'assurancevie, avec l'assureur commercial DELTA LIFE au Bangladesh. Toutefois,
il existait déjà depuis longtemps des expériences
d'assurance informelles et quelques programmes de micro assurance couvrant tous
types de risques.
Si les produits les plus courants de la micro assurance
restent encore aujourd'hui la couverture en santé et
décès, une diversification a eu lieu et presque tous les produits
d'assurance classique se retrouvent aujourd'hui dans le champ de la micro
assurance. Même la Responsabilité Civile Professionnelle,
jugée comme une assurance difficile, est actuellement
développée pour des micros entrepreneurs éligibles
à des micros crédits.
Ainsi la nouvelle dynamique intégrative dans laquelle
s'inscrit la mise en place du cadre institutionnel permet aux futurs
adhérents de la nouvelle structure d'accéder à un paquet
minimum d'interventions en rapport avec les principaux déterminants de
la pauvreté au Bénin. Elle va assurer à ces
adhérents bénéficiaires :
- l'épanouissement (par une acquisition des outils de
gestion) ;
- l'autonomisation et la fierté de mener une vie digne
(à travers les sources de financement) ;
- la prévention des désagréments des
évènements sociaux imprévisibles relatifs à la
vulnérabilité de la couche à laquelle elles appartiennent
(micro épargne et micro assurance santé).
Pour atteindre ces buts, nous proposons des produits pertinents
typiques au monde des adhérents bénéficiaires et leur
description détaillée.
1- Aucun programme d'éradication de la pauvreté
ne peut donc ignorer le volet Maladie. C'est la raison pour laquelle nous
proposons la prise en charge des populations cibles et
bénéficiaires contre les risques de maladie d'accidents,
d'Invalidité totale ou Partielle et de Décès.
Les femmes enceintes sont aussi concernées et feront
l'objet de consultation suivant des périodicités très
définies, afin de réduire la mortalité pré et post
natale assez élevée en milieu rural, et de garantir aux futures
mères une santé parfaite.
Deux produits d'assurances sont à prévoir pour ces
risques. Il s'agit de :
- L'assurance maladie et accidents qui garantit
à l'assuré (les frais de consultation, les frais
médicaux, les frais pharmaceutiques, les frais d'optique, les soins
dentaires).
- L'assistance qui prend en compte
(les frais de transport médicalisé, les frais de rapatriement du
corps, les frais de recherche).
- L'assurance Prévoyance
Elle a pour objet de garantir la sécurité
financière de l'assuré et des membres de sa famille par rapport
au risque de Décès et d'une Invalidité Permanente
Partielle ou Totale quelle qu'en soit la cause. Une indemnité pour faire
face aux frais funéraires liés au décès d'un membre
de la famille est envisageable.
2- Pour donner la possibilité aux distributeurs
informels de l'essence de se reposer et de pouvoir jouir paisiblement des
fruits de plusieurs années de durs labeurs, nous proposons :
- L'assurance Vieilesse ou Retraite :
cette assurance garantit à l'adhérent une pension
retraite au moment où il est obligé de cesser ses
activités par la force de l'âge.
3- Pour garantir le remboursement intégral des
crédits dont les distributeurs informels seront
bénéficiaires quelle que soit la survenance d'un
évènement malheureux (Invalidité Permanente Totale ou
Décès), quelle que soit la cause, nous proposons :
- L'assurance Temporaire Décès ou
l'assurance Emprunteur : cette assurance garantit en cas
d'Invalidité Permanente Totale ou de Décès, le
remboursement du solde du crédit restant dû. Ce solde est payable
à la structure de gestion mise en place et est égal à
l'encours régulier dont l'emprunteur reste débiteur à la
date du décès ou six mois après la date de consolidation
de l'état d'invalidité absolue et définitive
déclarée par le médecin traitant.
4- Pour réduire le taux de déperdition scolaire et
encourager la scolarisation des filles, nous proposons :
- L'assurance Sécurité de
l'éducation des enfants : elle permet de garantir une
partie des dépenses nécessaires pour l'éducation ou la
formation des enfants et, le paiement des rentes annuelles en cas de
Décès ou d'Invalidité Permanente Totale de
l'adhérent, pour faire face aux dépenses nécessaires pour
l'éducation ou la formation des enfants en charge de l'assuré ;
cela sur une période déterminée.
5- Pour couvrir les dommages corporels, matériels et
immatériels causés à autrui au cours des activités
professionnelles et de la vie privée, nous proposons :
- L'assurance Responsabilité Civile :
cette assurance garantit les dommages survenant du fait notamment
de l'adhérent, des membres de sa famille, de ses préposés
; des matériels et produits de l'exploitation. La garantie est
étendue aux dommages causés avant et après la livraison
des produits, aux dommages causés ou subis par une personne apportant
son aide à titre gratuit, à la défense et recours de
l'adhérent devant les tribunaux, juridictions y compris les chefferies
traditionnelles.
5.1.2.3 La tarification des produits et le mécanisme
de leur financement
L'objet ici est de retenir une forme d'épargne. Il
s'agit de permettre aux adhérents de la nouvelle structure de contribuer
au fonds de démarrage de cette micro assurance. Les distributeurs
informels de produits pétroliers avoisinent 41946 en
200420.
Mais en six ans, cet effectif a augmenté. Donc les
distributeurs informels pourraient convenir d'une forme de cotisation à
étaler sur plusieurs années en vue d'atteindre un plafond qui
constituerait la cagnotte de démarrage de cette assurance pour couvrir
les risques auxquels ils seront confrontés dans l'exercice de leur
métier. Une étude plus approfondie prenant en compte les lois de
la statistique.
20IGUE (o. John), Août
2008, Le secteur informel au Bénin : état des lieux pour sa
meilleure structuration, LARES p19
Compte tenu de l'importance du risque santé par rapport
aux autres risques, nous pouvons allouer à la maladie 50% du montant de
la cagnotte, à la vieillesse (Rente) 30% et au décès
(Invalidité) 20%. Mais cette répartition pourrait connaître
un changement après une étude approfondie de différents
risques à prendre en compte dans le cadre des objectifs fixés
avec la nouvelle forme d'organisation.
5.1.3 L'importance de l'application d'une fiscalité
spéciale
Les ressources financières issues des activités
informelles échappent à une imposition fiscale. Encore que
certains acteurs estiment que ce qu'ils paient aux autorités locales
peut être assimilé à de l'impôt (tableau 13). C'est
dire donc que les distributeurs informels sont conscients que leurs
activités doivent être imposées. Seulement ils auraient
souhaité que l'Etat satisfasse à certaines doléances :
eau, électricité, routes, sécurité, etc. (tableau
18). Ainsi ils trouveront le bien fondé des perceptions
opérées par l'Administration fiscale.
Nous ne pensons pas qu'à l'étape où se
trouve la vente illicite des produits pétroliers, que les acteurs
faillent s'adonner à de la fraude fiscale, puisque c'est un commerce qui
s'exerce au vu et au su de tout le monde. Par conséquent,
l'Administration fiscale doit se départir de son attitude hostile pour
mettre en place une stratégie de fiscalisation conventionnelle pour les
activités illicites des produits pétroliers. Cette fiscalisation
ne se basera pas sur le chiffre d'affaires, mais plutôt sur certains
indices objectifs reflétant le niveau d'activité. Ces indices
peuvent être :
- le capital initial,
- le prix de vente du litre d'essence,
- la localisation du PDV,
- le nombre de personnes servant sur le PDV,
- l'implantation du PDV (investissements
réalisés),
- les horaires de vente,
- Etc.
Tout cela est possible, pourvu que toutes les parties prenantes
adhèrent à cette façon de voir. Dans le cas contraire,
tout le monde restera impuissant et ce sera l'échec des
connaissances des hommes appelés à vivre dans une
organisation où le laisser-faire règne en maître.
Les procédures de dédouanement des produits
pétroliers au Bénin ne sont pas adaptées aux produits mis
sur le marché béninois par la contrebande. Tout Etat responsable
doit chercher à faire contribuer tous ceux qui ont des idées pour
développer l'économie de leur pays. A travers notre
enquête, nous avons constaté que tous les agents de
l'Administration fiscale ne partagent plus la même idée de
répression aveugle des trafiquants de l'essence. Certains sont
favorables à l'idée d'un regroupement des acteurs informels dans
une association reconnue par l'Etat (tableau 24). Donc une véritable
réforme s'impose dans ce domaine, surtout que la majorité des
ressources de l'Etat est fiscale.
De toutes façons, il est clair que la fiscalisation du
commerce illicite des produits pétroliers doit passer par une
simplification du système actuel d'imposition de ces types de produits.
Les acteurs aussi ne se reconnaissent pas exercer dans l'informel (tableau 19)
et que l'essence vendue aux bords de nos différentes voies ne sont pas
de mauvaises qualités (tableau 28).
5.1.4 L'importance d'une communication basée sur
négociation entre institutions
Le commerce illicite des produits pétroliers est une
activité délicate qu'il va falloir régler de façon
délicate aussi. Il doit faire l'objet d'une convention entre toutes les
parties prenantes afin de proposer des solutions appropriées. C'est
l'objet même des théories contractuelles des organisations. Aussi
convient-il de fixer les modalités de la négociation entre les
différentes institutions appelées à se prononcer sur la
mise en place du cadre institutionnel pour le secteur informel proposé
dans notre étude.
La vente illicite de l'essence est affectée par des
facteurs exogènes, non maîtrisables et qui vont bouleverser les
habitudes, les modes de pensées et la manière de gérer les
sphères économiques, sociales et politiques. La
négociation est une notion qui renvoie à des notions
économiques, à la mondialisation, aux investissements et
même
à l'intervention des pouvoirs publics et politiques. Elle
renvoie aussi à un cadre juridique, social et culturel qui connaît
un perpétuel changement.
Les parties prenantes du marché des hydrocarbures
doivent chercher à collaborer, et décider de façon
collégiale des priorités et des actions à mener dans la
mise en place du cadre institutionnel dans une démarche globale. L'Etat
qui doit dans le cadre de notre étude jouer le grand rôle,
identifiera les différents acteurs du marché des hydrocarbures et
leurs points de vue, leurs visions, leurs priorités de même que
leurs motivations. Nous proposons lors des négociations et dans la
commission nationale des parties prenantes qui sera mise en place par
décret présidentiel :
- la nomination d'un rapporteur ;
- la précision à chaque rencontre de l'ordre du
jour de la négociation ;
- la fixation des limites et enjeux ;
- la précision des risques en cas d'échec ;
- la précision du temps de parole ;
- la prévision de la procédure en cas de blocage
;
- la fixation du mécanisme des accords.
5.2 Limites et perspectives
5.2.1 Limites
5.2.1.1 Limites liées aux analyses des
enquêtes
Notre enquête a été limitée à
la ville de Cotonou. De ce fait, les résultats des enquêtes n'ont
pas pris en compte les distributeurs des autres villes du Bénin.
Les distributeurs, craignant les taxes, n'aiment pas livrer
des informations sur le résultat de leurs activités. A les
entendre parler, nous avons l'impression que ces dernières ne sont pas
rentables alors que les réalisations des propriétaires des PDV
sur le terrain contredisent leur déclaration. Ils vivent dans de grands
appartements, font activités de micro crédits, investissent dans
l'acquisition des véhicules terrestres pour le transport des
marchandises ou de personnes.
Il est difficile pour les acteurs informels de fixer le prix
des ventes effectuées dans une période donnée. Les
bénéfices réalisés dans leur commerce, qui nous
sont communiqués et nous ont servi de base d'étude, sont
donnés quelque part pour valoriser ou dévaloriser leurs
activités. Il est aussi difficile de connaître les
rémunérations des personnes s'occupant dans cette
activité.
Il y a des idées préconçues sur le
secteur informel qui font que l'Administration des Impôts et des Douanes
trouve que cette vente illicite des produits pétroliers ne peut pas
faire l'objet d'une imposition. Ce qui limite l'application de toutes les
études de recherche que l'on a faites et qu'on continue à faire
sur la fiscalisation des activités informelles. Les fruits de ces
travaux sont souvent laissés dans les tiroirs des gouvernants parce que
certains n'ont pas intérêts que cette activité fasse
l'objet d'une fiscalisation spéciale.
Le marché du commerce des produits pétroliers
est alimenté par l'essence du Nigeria qui est subventionnée. Donc
les subventions accordées par l'Etat nigérian sur ces produits ne
permettent pas de refléter le prix réel de vente de l'essence
dans l'informel. Cela a forcément un impact sur le marché
béninois.
La fixation des prix par l'Etat béninois pour les
produits pétroliers ne favorise pas une concurrence saine entre les
acteurs formels, car parmi ces derniers, il y en a qui ont souhaité lors
de notre enquête que l'Etat les laisse s'approvisionner et fixer leur
prix librement (tableau 27).
Mais cela ne fait pas perdre au travail sa substance. C'est
à partir des résultats issus de ces enquêtes que nous
proposons quelques pistes pour appréhender l'avenir du commerce illicite
des produits pétroliers et la mise en place d'un cadre institutionnel
adapté à ce secteur.
5.2.1.2 Limites liées aux théories
choisies
Le bref tour d'horizon des théories contractuelles des
organisations que nous avons choisies nous a permis d'utiliser quelques
éléments essentiels à l'analyse de la
gestion des activités liées à la vente
illicite des produits pétroliers. Néanmoins ces courants
dégagent certains risques inhérents à la collaboration
entre des agents aux intérêts divergents. Toutes les parties
impliquées dans cette nouvelle forme de collaboration que nous
proposons, ont des habitudes incertaines qui risquent de perturber le bon
déroulement des négociations qui seront engagées entre
elles.
Nous ne pouvons pas à l'étape actuelle
vérifier le bien fondé de toutes ces théories dans le
secteur des hydrocarbures qui est très sensible et aux multiples
facettes. Il faudrait des études très poussées et faites
sur un temps relativement long pour obtenir des résultats pertinents et
fiables.
5.2.2 Perspectives
Le commerce illicite des produits pétroliers occupe un
nombre pas moins important de personnes au sein de la population active
béninoise. Les résultats des enquêtes portant sur ces
vendeurs informels dans la ville de Cotonou montrent qu'ils contribuent
à résorber le problème de chômage. Ceux-ci ont
adopté une politique de distribution intensive où l'on les
rencontre presque dans tous les coins des rues. C'est une activité
organisée en réseaux. Dans cette organisation on y trouve les
acteurs tels que :
- Les exportateurs nigérians et importateurs
béninois qui sont pour la grande majorité constitués des
responsables politiques, administratifs. Les produits sont acheminés
vers le Bénin par des camions citernes et stockés dans des
entrepôts implantés tout le long de la frontière
située entre le Nigeria et le Bénin.
- Les grossistes qui servent de couverture aux
autorités politico administratives et disposent aussi de moyens de
transport comme les véhicules Pick-Up et des barques
motorisées.
- Les « intermédiaires » qui acheminent les
produits dans les différents coins du Bénin. Ce sont des
automobilistes, des motards, des piroguiers.
- Les détaillants que nous rencontrons tout le long des
artères de nos grandes villes. Ils s'approvisionnent auprès des
acteurs cités ci-dessus et servent directement les consommateurs.
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informel au Bénin : cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
L'impact du commerce illicite de l'essence est à analyser
sous plusieurs angles en vue d'une meilleure prise en compte des
recommandations et suggestions.
5.2.2.1 Sur les parts de marché et recettes
fiscales
Une étude faite en 2004 par la Direction du Commerce
Intérieur du Ministère Béninois du Commerce nous donne les
résultats que voici :
i) Estimation des parts de marché du secteur
formel et du secteur informel
Années
|
Ventes officielles d'essence
(en litre)
|
Ventes informelles d'essence
(en litre)
|
Total des ventes (en litre)
|
Part de marché des
ventes officielles (%)
|
Part de marché des
ventes informelles (%)
|
Total des part de marché
(%)
|
1998
|
208.129.300
|
23.185.606
|
231.314.906
|
89,98
|
10,02
|
100
|
1999
|
210.084.600
|
29.213.341
|
239.297.941
|
87,80
|
12,20
|
100
|
2000
|
130.239.100
|
137.367.904
|
267.607.004
|
48,67
|
51,33
|
100
|
2001
|
50.474.000
|
245.828.658
|
296.302.658
|
17,03
|
82,97
|
100
|
2002
|
51.332.800
|
258.623.381
|
309.956.181
|
16,56
|
83,44
|
100
|
2003
|
88.682.700
|
232.186.650
|
320.869.350
|
27,64
|
72,36
|
100
|
2004
|
91.104.581
|
244.984.926
|
336.089.507
|
27,11
|
72,89
|
100
|
Source : DCI/Ministère du Commerce
(1ère et 2ème colonnes) et
complétée par nous-mêmes
De cette étude, nous constatons que la part de
marché du secteur informel est très élevée, presque
plus de 2, 5 fois la part de marché du secteur formel (soit 72,89%) en
2004. C'est dire qu'aujourd'hui, l'ampleur qu'a prise ce commerce est si
inquiétante qu'il faut chercher à collaborer avec les acteurs du
secteur informel. Or les distributeurs informels ne supportent pas trop de
charges/coûts (électricité, eau, entretien de bureaux,
réparations ou acquisition des biens meubles et immeubles, etc.) comme
ceux qui sont formels.
Comme le dit Olivier WILLIAMSON dans la théorie des
coûts de transaction, les coûts d'accès au marché
(coût de recherche d'information sur les prix, coûts de
négociation, auxquels s'ajoute le poids de l'incertitude) surpassent les
coûts liés au fonctionnement d'une firme intégrée.
Donc les distributeurs formels investissent énormément pour leur
installation. Il va falloir qu'ils arrivent à rentabiliser leurs
investissements. Voilà qu'ils n'ont qu'une infime part
de marché (27,11%) par rapport aux distributeurs informels qui ont une
part de marché très importante (72,89%) alors que ceux-ci n'ont
pas investi autant que ceux-là.
Il faut donc une révolution dans le secteur des
produits pétroliers. L'Etat ne peut rester impuissant face à la
disparition à long terme des sociétés
agréées. Les modes d'organisation que WILLIAMSON appelle
structures de gouvernance sont aujourd'hui indispensables pour contribuer
à mettre de l'ordre sur le marché des hydrocarbures.
Bien vrai des conflits naîtront dans le processus qui
conduira à une telle réforme.
Mais dans la théorie de l'agence, Nicolas CURIEN dit
qu'il ne sert à rien de focaliser toute l'attention sur les conflits qui
naîtront de toutes façons. Il faut plutôt les limiter et
chercher avant tout à se consacrer à ce qui peut permettre de
créer les conditions d'une coopération profitable à toutes
les parties prenantes.
ii) Estimation des recettes fiscales issues du
marché de l'essence
Années
|
Ventes officielles d'essence
(en litre)
|
Ventes informelles d'essence
(en litre)
|
Taxes perçues par l'Etat
/litre d'essence vendu (en FCFA)
|
Montant total des taxes perçues
par l'Etat (en FCFA)
|
Montant total des taxes échappant
à l'Etat (en FCFA)
|
1998
|
208.129.300
|
23.185.606
|
51,32
|
10.681.195.676
|
1.189.885.278
|
1999
|
210.084.600
|
29.213.341
|
51,32
|
10.781.541.672
|
1.499.228.685
|
2000
|
130.239.100
|
137.367.904
|
86,94
|
11.323.530.017
|
11.943.337.908
|
2001
|
50.474.000
|
245.828.658
|
98,34
|
4.963.486.975
|
24.174.175.643
|
2002
|
51.332.800
|
258.623.381
|
79,21
|
4.066.156.643
|
20.485.989.019
|
2003
|
88.682.700
|
232.186.650
|
79,84
|
7.080.064.442
|
18.536.814.371
|
2004
|
91.104.581
|
244.984.926
|
89,40
|
8.144.749.541
|
21.901.652.371
|
Source : DCI/Ministère du Commerce
(1ère et 2ème colonnes) et
complétée par nous-mêmes
De ce tableau (ii) qui précède, nous constatons
que non seulement les distributeurs formels perdent beaucoup de parts de
marché au fil des ans, mais aussi l'Etat
enregistre une perte énorme en matière des recettes
fiscales qu'engendrent les ventes informelles, soit environ 22 milliards (en
2004).
Nous sommes convaincu que si l'ancienne stratégie de
lutte contre la vente aux abords des voies cesse pour laisser place à
une nouvelle vision pour le secteur des hydrocarbures (mise en place d'un cadre
institutionnel), le marché se porterait mieux et tous les acteurs
pourront vivre dans un environnement plus sain. Il est urgent de mettre en
oeuvre d'autres nouvelles formes d'organisation si l'on veut voir ce secteur
informel contribuer efficacement au développement
socio-économique du Bénin.
5.2.2.2 L'administration fiscale
L'ampleur prise par le commerce illicite des produits
pétroliers ne peut plus s'expliquer par l'insuffisance création
d'emplois consécutive à l'échec des politiques
industrielles mises en oeuvre dans les pays africains en général
et, au Bénin en particulier. Il y a aussi l'absence des
stratégies de création de connaissances par les agents
chargés de collecter des ressources pour l'Etat.
L'urbanisation rapide et non maîtrisée est aussi
la cause de l'expansion de cette activité. Tant que le Nigeria ne
prendra pas des mesures pour que ce produit n'entre plus frauduleusement sur le
territoire béninois, l'Administration fiscale ne peut rien. Il lui
faudra alors se mettre résolument au travail pour aider ces
distributeurs informels à se formaliser. Et c'est ce que nous tentons de
faire en proposant un cadre institutionnel à mettre en place et auquel
toutes les parties prenantes vont apporter leur contribution.
Le début sera difficile, mais il faut s'y mettre sinon
les distributeurs formels vont perdre le reste de leur part de marché,
soit les 27,11% (voir tableau (i)). L'Administration fiscale doit
s'intégrer dans le dynamisme de O. BASSO qui tente de faire adapter des
modèles explicatifs applicables aux nouvelles organisations en
distinguant des perspectives entrepreneuriale, communautaire, institutionnelle
et expansionniste. Donc il faut opérer un changement dont l'objet est
celui de répondre au besoin de sécurité des acteurs de
l'organisation.
5.2.2.3 Les sociétés
pétrolières agréées
Nous n'encourageons pas la vente illicite des produits
pétroliers. Nous ne pouvons même pas le faire, car toute
économie a ses règles que tout le monde doit respecter. Sinon
tout finira par l'anarchie et c'est la dictature qui s'installera.
La part de marché qu'ont aujourd'hui les Unités
Informelles de l'essence ne doit pas les décourager et les
démotiver. Elles doivent au contraire chercher à trouver des
stratégies qui permettront à ces acteurs du secteur informel
à se formaliser. Elles ne doivent pas attendre indéfiniment
l'Etat pour règlementer autrement ce secteur des hydrocarbures. Et c'est
que nous tentons de proposer également dans notre étude. Les
exportateurs nigérians et les importateurs béninois sont des
autorités politiques et administratives. Ce sont aussi à ces
mêmes autorités que les sociétés
pétrolières agréées vont formuler leurs
doléances. Donc nous pouvons dire d'avance sans nous tromper, que rien
de concret ne se fera pour les aider à supprimer ce marché
informel de l'essence.
De tout ce qui précède, pour une meilleure
gestion des différentes étapes devant conduire à la mise
en place du cadre institutionnel pour le secteur informel, le tableau de bord
que nous avons proposé doit être approprié par toutes les
parties prenantes. Donc la possibilité de faire du commerce illicite des
produits pétroliers un facteur de contribution au développement
économique, dépendra au plus haut point de ce que l'Etat voudra
qu'il soit. Il dépendra des relations que l'Etat entreprendra avec les
différentes parties prenantes pour réorganiser ce marché.
Car le marché de la vente illicite des produits pétroliers existe
et il prend de l'ampleur.
Pour ce faire nous formulons quelques recommandations ou
suggestions.
5.2.2.4 Propositions pour une meilleure gestion du
marché des produits pétroliers
- Les relations de l'Etat avec les distributeurs ne doivent
plus être abordées en terme de dualisme. Il faudrait que,
dès que les négociations vont être entreprises, que ce
ne
soit plus dans l'optique formel/informel. Le nouveau mode de
commercialisation à mettre en place doit prendre en compte les
fondements des besoins des consommateurs qu'arrivent à satisfaire les
deux marchés. Ces nouvelles stratégies à mettre en
application doivent permettre de finir avec l'idée qui consiste à
dire que la qualité de l'essence servie dans l'informel est moins bonne
que celle servie dans le formel. Alors que les autorités politico
administratives vont également s'approvisionner sur ce marché dit
« informel ». C'est une exigence qui est devenue impérative,
d'abord à cause de la faillite des structures officielles qui vendent de
l'essence et qui se traduit par un essoufflement continu (les stations-service
ne sont plus correctement approvisionnées), mais aussi de l'inexistence
de stratégies d'implantation des PDV rentables.
- Cette relation de l'Etat passe aussi par un système
de fiscalisation spéciale à adopter pour bien encadrer ce
commerce qui, il faut l'avouer, possède des réseaux à
plusieurs facettes. Pendant des années, on a dit que les acteurs du
secteur informel ne paient pas l'impôt. Or dans nos enquêtes,
certains ont assimilé les différentes taxes qu'ils paient
à la Commune comme de l'impôt. Aussi certains ne se reconnaissent
pas en train d'exercer dans l'informel. Puisqu'ils contribuent d'une
manière ou d'une autre au développement économique de ce
pays. Ce que témoigne le taux du PIB du secteur informel dans
l'économie du Bénin.
- Le secteur pétrolier informel joue le rôle
d'amortisseur dans le processus de transmission de choc pétrolier.
Lorsque les sociétés pétrolières
agréées sont dans une situation d'approvisionnement
inquiétante, c'est l'informel qui vient pallier à cette rupture
d'essences dans les stations-service avec toutes les conséquences
à savoir : renchérissement des prix, ralentissement des
activités productives du pays. Donc ces compagnies
pétrolières doivent revoir leur politique commerciale, surtout
leur stratégie de pénétration.
- Le secteur des hydrocarbures est considéré
comme un secteur stratégique pour l'économie béninoise.
Ce qui conduit les autorités étatiques à fixer de
façon périodique les prix de vente de l'essence à la
pompe. Cette manière de procéder ne
rend pas dynamique un marché. Il faudrait que le
Gouvernement, à l'instar de celui du Nigeria, laisse les
sociétés pétrolières agréées fixer
librement leur prix de vente, puisqu'elles savent comment elles
négocient les approvisionnements chez leurs fournisseurs respectifs.
Dans le contexte de mondialisation qui est caractérisé par
l'interdépendance entre les systèmes économiques et
sociaux des différentes régions, la question de la libre fixation
des prix de vente doit faire l'objet d'une nouvelle réforme du cadre
réglementaire dans lequel évolue le marché des
hydrocarbures au Bénin.
-Les PDV des acteurs pétroliers informels doivent faire
aussi l'objet d'une nouvelle implantation. Car les dommages corporels et
matériels causés par les ventes illicites des produits
pétroliers sont importants et incontrôlables. Le nouveau cadre
institutionnel devra prendre en compte ce volet. Nous n'oublions pas les moyens
de transport utilisés pour convoyer les produits du Nigeria vers le
Bénin.
- Face à la part de marché détenue
actuellement par les sociétés agréées du
marché de l'essence, il va falloir qu'elles adoptent une vision
prospective pour qu'à court terme elles reprennent leur place, non pas
en terme de dualisme, mais en terme de part de marché relative entre les
acteurs. Les institutions de promotions du secteur privé doivent
apporter leur contribution au moment opportun à cette nouvelle vision
que notre étude tente de faire passer dans l'opinion des
différentes parties prenantes.
- Certaines actions devraient être prises en compte dans le
nouveau cadre institutionnel. Elles consisteront à :
· Faire naître l'esprit entrepreneurial chez les
distributeurs informels pour leur permettre de ne plus retourner dans
l'informel ;
· Promouvoir et diffuser par l'intermédiaire des
médias les idées favorables à l'émergence de cet
esprit entrepreneurial ;
· Promouvoir un environnement favorable à la
création d'une micro assurance pour les acteurs informels qui sera un
précurseur pour la création des PMI/PME et créer des
structures de vulgarisation des créneaux porteurs.
CONCLUSION GENERALE
L'occupation des hommes dans le secteur informel leur donne
l'équivalence d'une assurance de survie. Mais la vente illicite de
l'essence aux abords de toutes les rues du Bénin a sa
spécificité. C'est une activité dont les ramifications
sont allées jusque dans les sphères des pouvoirs politiques qui
gouvernent le Bénin.
Notre étude a montré que dans le marché
du commerce illicite des produits pétroliers permet à beaucoup
d'hommes de s'occuper comme dans toutes les activités du secteur
informel. L'occupation des hommes dans ce commerce dépend de la
création de la richesse qui y est issue. Or dans toute économie,
la création de richesse est la base de la croissance de l'emploi et de
sa stabilisation.
Les luttes menées depuis des décennies par tous
les Chefs d'Etat qui ont accédé au pouvoir au Bénin, n'ont
pas pu éradiquer cette activité informelle. Toutes les
stratégies mises en oeuvre se sont soldées par des échecs
cuisants. Donc les différentes politiques adoptées, loin
d'éliminer cette vente de l'essence au bord de la voie, la renforce.
Aujourd'hui la part de marché de ce commerce est 2,5 fois celui des
sociétés pétrolières agréées. Et si
rien n'est fait, ces dernières vont perdre complètement le peu de
part de marché qui leur reste.
Face à ce tableau sombre, nous avons
décidé de mener une étude qui consiste à proposer
une nouvelle stratégie. Il s'agit pour nous d'amener les
autorités politico administratives à envisager une collaboration
qui consiste à tenir compte de ces acteurs informels dans les
évaluations macro-économiques du Bénin. Combattre cette
activité comme on le faisait par le passé, sera très
difficile parce qu'on ne peut pas l'intégrer de force dans les
dispositions fiscales puisqu'elle satisfait par ellemême à
certaines fonctions de redistribution pour lesquelles l'Etat s'est
révélé défaillant (chômage, revenus,
sécurités sanitaires et alimentaires, instruction, logements,
etc.).
Le Bénin ne dispose pas de base d'industries pouvant lui
permettre de décoller économiquement. C'est un pays de
services dont la plupart des ressources est
constituées des recettes fiscales. Le marché
pétrolier informel génère assez de revenus qui
échappent à l'Administration fiscale. Faut-il se taire et
constater l'échec des connaissances qui ne sont pas utilisées
pour le service de son pays ?
C'est dans ce sens que nous proposons dans notre étude
la mise en place d'un cadre institutionnel pour régler en grande partie
tous les problèmes qui entravent la contribution de cette
activité au développement économique du Bénin. La
mise place de ce cadre se fera par étape et suivant un tableau de bord
que nous avons aussi proposé. Il inclut toutes les parties prenantes du
secteur des hydrocarbures en particulier, et tous les acteurs du secteur
privé et public en général. Suivant un chronogramme bien
défini, nous pensons que l'on pourra trouver une solution à cette
activité qui engendre plus de dommages corporels et matériels.
Ce ne sera pas facile. C'est un acte de courage que nous
proposons. Il se peut qu'on n'arrive pas à rétablir tout le monde
dans une seule organisation. Mais la liberté est laissée aux
acteurs informels de la vente illicite de l'essence de choisir eux-mêmes
la forme qu'ils donneront à leur cadre institutionnel.
Par ailleurs pour une meilleure occupation des hommes du
secteur pétrolier qui passeront de l'« informel au formel »,
des études prospective et de modélisation bien menées
s'imposent aujourd'hui.
ANNEXE N°1
Tableau 1 : Distributeurs et emplois
Employeurs
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Sans employés
|
23
|
25,6
|
0
|
00
|
23
|
21,9
|
Avec employés
|
67
|
74,4
|
15
|
100
|
82
|
78,1
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 2 : Distributeurs et niveau d'étude
Niveau de
formation
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Aucun
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Distributeurs informels
|
27
|
30
|
50
|
55,5
|
9
|
10
|
5
|
05,5
|
90
|
100
|
Distributeurs formels
|
5
|
33,3
|
8
|
53,3
|
2
|
13,4
|
0
|
0
|
15
|
100
|
TOTAL
|
32
|
30,5
|
58
|
55,2
|
11
|
10,5
|
5
|
04,8
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 3 : Distributeurs et ancienneté
Ancienneté (en année)
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
1-3
|
45
|
50
|
6
|
40
|
51
|
48,6
|
4-6
|
14
|
15,6
|
0
|
00
|
14
|
13,3
|
7-10
|
18
|
20
|
4
|
26,8
|
22
|
21
|
11-13
|
2
|
02,2
|
0
|
00
|
2
|
01,9
|
14-16
|
4
|
04,4
|
3
|
20
|
7
|
06,6
|
17-20
|
2
|
02,2
|
1
|
06,6
|
3
|
02,9
|
21 et plus
|
5
|
05,6
|
1
|
06,6
|
6
|
05,7
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
102
Tableau 4 : Distributeurs et capital initial
Capital initial
(en milliers
de francs
CFA)
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
0-500
|
63
|
70
|
0
|
00
|
63
|
60
|
501-1000
|
27
|
30
|
0
|
00
|
27
|
25,7
|
1001-5000
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
5001-10000
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
10001 et
plus
|
0
|
00
|
15
|
100
|
15
|
14,3
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 5 : Employeurs et appartenance à une
association
Appartenance à une association
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
0
|
00
|
15
|
100
|
15
|
14,3
|
NON
|
90
|
100
|
0
|
00
|
90
|
85,7
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 6 : Attitudes des employeurs face à une
appartenance ou non à une association
Attitudes d'appartenance ou non
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas très
important
|
14
|
15,5
|
0
|
00
|
14
|
13,3
|
Pas important
|
23
|
25,5
|
0
|
00
|
23
|
21,9
|
Neutre
|
53
|
59
|
0
|
00
|
53
|
50,5
|
Important
|
0
|
00
|
3
|
20
|
3
|
02,9
|
Très important
|
0
|
00
|
12
|
80
|
12
|
11,4
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
105
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
103
Développement d'un cadre institutionnel adapté
à l'intégration du secteur informe au Bénin : Cas du
commerce illicite des produits pétroliers à Cotonou
Tableau 7 : Chiffre d'affaires et bénéfice des
distributeurs informels
Bénéfice (milliers de FCFA/jour)
|
0-20
|
21-40
|
41-60
|
61-80
|
81-100
|
101 et plus
|
Chiffre
d'affaires (en
milliers de
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
FCFA/jour)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0-50000
|
6
|
06,7
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
50001-100000
|
0
|
00
|
31
|
34,4
|
3
|
03,3
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
100001-
|
0
|
00
|
0
|
00
|
4
|
04,4
|
1
|
01,1
|
0
|
00
|
0
|
00
|
500000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
500001-
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
23
|
25,6
|
0
|
00
|
1000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1000001-
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
16
|
17,8
|
0
|
00
|
1500000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1500001 et
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
6
|
06,7
|
plus
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 8 : Financement du capital
Financement du capital
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Personnel
|
63
|
70
|
Famille
|
9
|
10
|
Tontine
|
18
|
20
|
Banque
|
0
|
00
|
Micro finance
|
0
|
00
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
104
Tableau 9 : Points de vente gérés par les acteurs
informels
Nombre de points de vente
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
1
|
54
|
60
|
2
|
31
|
34,4
|
3
|
5
|
05,6
|
4
|
0
|
00
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 10 : Relations des acteurs informels avec certaines
structures
Existence d'obligations envers
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Etat
|
0
|
00
|
Mairie
|
59
|
65,5
|
Chef quartier/village
|
0
|
00
|
Autres
|
31
|
34,5
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 11 : Nature des obligations des informels envers
certaines structures
Nature des obligations
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Droit de place
|
9
|
10
|
Taxe sur les ventes
|
41
|
45,6
|
Forfait journalier ou
hebdomadaire
|
9
|
10
|
% du bénéfice
|
0
|
00
|
Autres
|
31
|
34,4
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
105
Tableau 12 : Montant payé et relatif aux obligations
Montant payé
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
100F/jour
|
13
|
14,5
|
300F/semaine
|
9
|
10
|
3000F/mois
|
31
|
34,4
|
6000F/bimestre
|
5
|
05,6
|
35.000F/an
|
1
|
01,1
|
Autres
|
31
|
34,4
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 13 : Assimilation du montant payé à un
impôt
Montant payé est égal à impôt
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
27
|
30
|
NON
|
63
|
70
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 14 : Distributeurs informels ayant fait objet de
contrôles
Contrôle des institutions
suivantes
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Impôts
|
0
|
00
|
Douane
|
23
|
25,6
|
Mairie
|
54
|
60
|
Santé
|
0
|
00
|
Environnement
|
0
|
00
|
Autres
|
13
|
14,4
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 15 : Acteurs informels et sécurité
sociale
Sécurité sociale
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
90
|
100
|
NON
|
0
|
00
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
106
Tableau 16 : Acteurs informels et patente
Payement de la patente
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
1
|
01,1
|
NON
|
89
|
98,9
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 17 : Difficultés rencontrées par les
acteurs informels
Difficultés
|
|
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Fatigue
|
|
|
27
|
20
|
Maladie due au gaz
|
|
|
45
|
33,3
|
Incendie
|
|
|
9
|
06,7
|
Perte des produits
transport
|
due
|
au
|
36
|
26,7
|
Douane
|
|
|
18
|
13,3
|
TOTAL
|
|
|
135
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 18 : Doléances des acteurs informels envers
l'Etat
Actions attendues de l'Etat
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Eau
|
18
|
07,6
|
Electricité
|
32
|
13,6
|
Routes
|
36
|
15,3
|
Sécurité
|
50
|
21,2
|
Allocations ou prêts encadrés
|
77
|
32,6
|
Autres
|
23
|
09,7
|
TOTAL
|
236
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
107
Tableau 19 : Vente illicite des produits pétroliers et
activité informelle
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
76
|
84,4
|
11
|
73,3
|
15
|
100
|
102
|
85
|
NON
|
5
|
05,6
|
0
|
00
|
0
|
00
|
5
|
04,2
|
Indifférent
|
9
|
10
|
4
|
26,7
|
0
|
00
|
13
|
10,8
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 20 : Souhait de changement d'activité par les
acteurs informels
Changement d'activité
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
OUI
|
63
|
70
|
13
|
86,7
|
14
|
93,3
|
90
|
75
|
NON
|
27
|
30
|
0
|
00
|
0
|
00
|
27
|
22,5
|
Indifférent
|
0
|
00
|
2
|
13,3
|
1
|
06,7
|
3
|
02,5
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 21 : Raisons de commercialisation des produits
pétroliers dans l'informel
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Accéder à la
fonction publique est difficile
|
31
|
34,4
|
3
|
20
|
11
|
73,3
|
45
|
37,5
|
Fuir les
formalités administratives
|
18
|
20
|
7
|
46,7
|
4
|
26,7
|
29
|
24,1
|
Acquérir vite
de la richesse
|
0
|
00
|
2
|
13,3
|
0
|
00
|
2
|
01,7
|
Autres
|
41
|
45,6
|
3
|
20
|
0
|
00
|
44
|
36,7
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
108
Tableau 22 : Acteurs informels et raisons de changement
d'activités
Raison de
changement d'activité
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Baisse du
chiffre d'affaires
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
Difficultés
à trouver de financement
|
4
|
04,4
|
0
|
00
|
0
|
00
|
4
|
03,3
|
Inexistence de garanties sociales
|
50
|
55,6
|
15
|
100
|
15
|
100
|
80
|
66,7
|
Autres
|
36
|
40
|
0
|
00
|
0
|
00
|
36
|
30
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 23 : Attitudes des formels face au paiement d'une
contribution à l'Administration par les acteurs informels
Attitudes pour le paiement d'une
contribution
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à fait d'accord
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
Pas d'accord
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
Neutre
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
D'accord
|
2
|
13,3
|
0
|
00
|
2
|
06,7
|
Tout à fait
d'accord
|
13
|
86,7
|
15
|
100
|
28
|
93,3
|
TOTAL
|
15
|
100
|
15
|
100
|
30
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
109
Tableau 24 : Attitudes face au regroupement des acteurs
informels dans une organisation reconnue par l'Etat
Regroupement dans une organisation reconnue par l'Etat
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à fait d'accord
|
0
|
00
|
6
|
40
|
3
|
20
|
9
|
07,5
|
Pas d'accord
|
5
|
05,6
|
5
|
33,3
|
4
|
26,7
|
14
|
11,7
|
Neutre
|
27
|
30
|
3
|
20
|
2
|
13,3
|
32
|
26,7
|
D'accord
|
40
|
44,4
|
1
|
06,7
|
1
|
06,7
|
42
|
35
|
Tout à fait
d'accord
|
18
|
20
|
0
|
00
|
5
|
33,3
|
23
|
19,1
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 25 : Attitudes des acteurs informels face à
l'approvisionnement des formels chez les fournisseurs informels
Attitudes
Face à
l'approvisionnement
chez les fournisseurs informels
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à fait d'accord
|
5
|
05,6
|
Pas d'accord
|
23
|
25,6
|
Neutre
|
31
|
34,4
|
D'accord
|
18
|
20
|
Tout à fait d'accord
|
13
|
14,4
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
110
Tableau 26 : Raisons évoquées par les
acteurs informels face à l'approvisionnement des formels chez les
fournisseurs informels
Raisons évoquées
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Existence d'une différence entre les deux produits
|
17
|
28,8
|
Risque de concurrence
|
11
|
18,6
|
Complémentarité des deux
secteurs
|
9
|
15,3
|
Bénéficier des privilèges de
l'Etat
|
22
|
37,3
|
TOTAL
|
59
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 27 : Distributeurs informels et fixation libre de
leur prix de vente
Attitudes face à la fixation libre de
prix par les formels
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à fait
d'accord
|
0
|
00
|
6
|
40
|
5
|
33,3
|
11
|
09,2
|
Pas d'accord
|
31
|
34,4
|
2
|
13,3
|
8
|
53,4
|
41
|
34,2
|
Neutre
|
36
|
40
|
4
|
26,7
|
0
|
00
|
40
|
33,3
|
D'accord
|
23
|
25,6
|
3
|
20
|
2
|
13,3
|
28
|
23,3
|
Tout à fait
d'accord
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
0
|
00
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 28 : Raisons évoquées pour laisser
ou non les distributeurs formels fixer librement leurs prix
Raisons évoquées
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Risque de
concurrence
|
31
|
25,4
|
0
|
00
|
0
|
00
|
31
|
19,2
|
Mauvaise qualité
|
0
|
00
|
9
|
47,4
|
7
|
35
|
16
|
09,9
|
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
111
Secteur social
|
0
|
00
|
7
|
36,8
|
11
|
55
|
18
|
11,2
|
Même qualité,
mais 1litre dans l'informel est supérieur à
1litre de formel
|
23
|
18,9
|
0
|
00
|
0
|
00
|
23
|
14,3
|
Formel a moins de PVD
|
41
|
33,6
|
0
|
00
|
0
|
00
|
41
|
25,5
|
Reconnaissance de l'activité informelle
|
27
|
22,1
|
0
|
00
|
0
|
00
|
27
|
16,8
|
Economie
libérale
(incitation à
l'investissement)
|
00
|
00
|
3
|
15,8
|
2
|
10
|
5
|
03,1
|
TOTAL
|
122
|
100
|
19
|
100
|
20
|
100
|
161
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 29 : Distributeurs informels et formalisation des
activités
|
Distributeurs informels
|
Nombre
|
%
|
Complexité des procédures
|
18
|
20
|
Crainte de l'imposition
|
18
|
20
|
Ignorance des formalités
|
5
|
05,6
|
Craintes des charges sociales
|
0
|
00
|
Faible taille de l'activité
|
13
|
14,4
|
Coût élevé de formalisation
|
36
|
40
|
TOTAL
|
90
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
112
Tableau 30 : Distributeurs informels et moyens de
transport dangereux
Moyens de
transport
|
Distributeurs informels
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à fait
d'accord
|
4
|
04,4
|
0
|
00
|
0
|
00
|
4
|
03,3
|
Pas d'accord
|
18
|
20
|
0
|
00
|
0
|
00
|
18
|
15
|
Neutre
|
27
|
30
|
0
|
00
|
0
|
00
|
27
|
22,5
|
D'accord
|
36
|
40
|
1
|
06,7
|
2
|
13,3
|
39
|
32,5
|
Tout à fait d'accord
|
5
|
05,6
|
14
|
93,3
|
13
|
86,7
|
32
|
26,7
|
TOTAL
|
90
|
100
|
15
|
100
|
15
|
100
|
120
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Tableau 31 : Attitudes des formels face à la
disparition du secteur informel
Attitudes
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Pas tout à
fait sûr
|
7
|
46,7
|
2
|
13,3
|
9
|
30
|
Pas sûr
|
3
|
20
|
9
|
60
|
12
|
40
|
Neutre
|
2
|
13,3
|
3
|
20
|
5
|
16,7
|
Sûr
|
3
|
20
|
0
|
00
|
3
|
10
|
Tout à fait
sûr
|
0
|
00
|
1
|
06,7
|
1
|
03,3
|
TOTAL
|
15
|
100
|
15
|
100
|
30
|
100
|
Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
113
Tableau 32 : Raisons avancées par les acteurs
formels face à la disparition du secteur informel
Raisons évoquées
|
Distributeurs formels
|
Impôts/Douane
|
TOTAL
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Disparition dépend du Nigeria
|
7
|
31,8
|
8
|
38,1
|
15
|
34,9
|
Activité politisée
|
10
|
45,5
|
11
|
52,3
|
21
|
48,8
|
Maladies engendrées
|
3
|
13,6
|
1
|
04,8
|
4
|
09,3
|
Environnement menacé
|
2
|
09,1
|
1
|
04,8
|
3
|
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Source : Enquête réalisée par
nous-même
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
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GLOSSAIRE
AFD : Agence Française de Développement
ANPE : Agence Nationale pour l'Emploi
BAA : Bureau d'Appui aux Artisans
BIT : Bureau International du Travail
BM : Banque Mondiale
CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
CERIDI : Centre d'Etudes et de Recherche sur le
Développement international CFA : Colonie Française d'Afrique
CFE : Centre de Formalités des Entreprises
CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale
CPI : Continentale des Pétroles et d'Investissements
DPE : Direction de la Promotion de l'Emploi
FASJEP : Faculté des Sciences Juridiques Economiques et
Politiques FMI : Fonds Monétaire International
FNR : Fonds National de Retraite
INFOSEC : Institut National de Formation Social Economique et
Civique INSAE : Institut National de la Statistique et d'Analyse Economique
IRD : Institut de Recherche pour le Développement/Paris
LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'expertise
Sociale MTEAS : Ministère du Travail, de l'Emploi et des Affaires
Sociales OBSS : Office Béninois de Sécurité Sociale
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques OIT : Organisation Internationale du
Travail
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PEESI : Programme d'Enquêtes et d'Etudes sur le Secteur
Informel PIB : Produit Intérieur Brut
PME/PMI : Petites et Moyennes Entreprises / Petites et Moyennes
Industries PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PVD : Point de Vente
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115
SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel
GarantiSONACOP : Société Nationale de
Commercialisation des Produits pétroliers
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNB
: Université Nationale du Bénin
UP : Unité de Production
UPF : Unité de Production Formelle
UPI : Unité de Production Informelle
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Prospective, Stratégie et Organisation
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Prospective, Stratégie et Organisation
124
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 2
RESUME /ABSTRACT 5
INTRODUCTION GENERALE 8
1. MOTIVATIONS 11
2. CADRE DE RECHERCHE 12
2.1 Constats 12
2.1.1 Les constats socio-économiques et emplois
dans le secteur informel 13
2.1.2 Les constats socioculturels et emplois dans le
secteur informel 15
2.1.3 Les constats sur le commerce frauduleux des
produits pétroliers 16
2.2 Problématique 18
2.3 Hypothèses et pistes de recherche
22
2.4 Finalité de la recherche 23
2.5 Terrain de la recherche 25
2.6 Epistémologie et méthodologie de la
recherche 26
2.6.1 Position épistémologie de la
recherche 26
2.6.2 Position méthodologique de la recherche
27
3. ETAT DE L'ART 28
3.1 Organisation et institution 28
3.2 Théories et concepts expliquant le sujet
30
3.2.1 Théories contractuelles des organisations
31
3.2.1.1 La théorie des coûts de transaction
31
3.2.1.2 La théorie de l'agence ou des incitations
31
3.2.1.3 La théorie des droits de
propriété 32
3.2.2 La théorie des parties prenantes
33
3.2.2.1 Les parties prenantes contractuelles
34
3.2.2.2 Les parties prenantes « diffuses »
34
3.2.3 La théorie et la pratique 35
3.2.4 Justification des différentes
théories 35
3.3 Synthèse des travaux réalisés
sur le sujet 37
4. RECHERCHE TERRAIN 40
4.1 Choix du terrain d'observation 40
4.2 Taille et composition de l'échantillon
41
4.2.1 Population Mère 41
4.2.2 Echantillon 41
4.2.3 Le sondage 43
4.2.4 Mobilisation des données 43
4.3 Elaboration du questionnaire 45
4.3.1 Constitution des données de recherche
45
4.3.2 Présentation du questionnaire
46
4.3.3 Difficultés rencontrées et
stratégies adoptées 47
4.4 Collecte des données 48
4.5 Traitement des données 49
4.5.1 Tableau 1 : Distributeurs et emplois
49
4.5.2 Tableau 2 : Distributeurs et niveau
d'étude 49
4.5.3 Tableau 3 : Distributeurs et ancienneté
50
4.5.4 Tableau 4 : Distributeurs et capital initial
50
4.5.5 Tableau 5 : Employeurs et appartenance
à une association 51
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
125
4.5.6 Tableau 6 : Attitudes des employeurs face
à une appartenance ou non à une
association 51
4.5.7 Tableau 7 : Chiffre d'affaires et
bénéfice des distributeurs informels 52
4.5.8 Tableau 8 : Financement du capital
52
4.5.9 Tableau 9 : Points de vente gérés
par les acteurs informels 52
4.5.10 Tableau 10 : Relations des acteurs informels
avec certaines structures 53 4.5.11 Tableau 11 :
Nature des obligations des informels envers certaines
structures
..53
4.5.12 Tableau 12 : Montant payé et relatif
aux obligations 53
4.5.13 Tableau 13 : Assimilation du montant
payé à un impôt 54
4.5.14 Tableau 14 : Distributeurs informels ayant
fait objet de contrôles 54
4.5.15 Tableau 15 : Acteurs informels et
sécurité sociale 54
4.5.16 Tableau 16 : Acteurs informels et patente
55
4.5.17 Tableau 17 : Difficultés
rencontrées par les acteurs informels 55
4.5.18 Tableau 18 : Doléances des acteurs
informels envers l'Etat 55
4.5.19 Tableau 19 : Vente illicite des produits
pétroliers et activité informelle 56
4.5.20 Tableau 20 : Souhait de changement
d'activité par les acteurs informels 56
4.5.21 Tableau 21 : Raisons de commercialisation des
produits pétroliers dans
l'informel 56
4.5.22 Tableau 22 : Acteurs informels et raisons de
changement d'activités 57
4.5.23 Tableau 23 : Attitudes des formels face au
paiement d'une contribution à l'Administration par les acteurs informels
57 4.5.24 Tableau 24 : Attitudes face au
regroupement des acteurs informels dans une
organisation reconnue par l'Etat
58 4.5.25 Tableau 25 : Attitudes des acteurs
informels face à l'approvisionnement des
formels chez les fournisseurs informels
58 4.5.26 Tableau 26 : Raisons
évoquées par les acteurs informels face à
l'approvisionnement des formels chez les fournisseurs
informels 59
4.5.27 Tableau 27 : Distributeurs informels et
fixation libre de leur prix de vente 59
4.5.28 Tableau 28 : Raisons évoquées
pour laisser ou non les distributeurs formels
fixer librement leurs prix 60
4.5.29 Tableau 29 : Distributeurs informels et
formalisation des activités 60
4.5.30 Tableau 30 : Distributeurs informels et moyens
de transport dangereux 61
4.5.31 Tableau 31 : Attitudes des formels face
à la disparition du secteur informel 61
4.5.32 Tableau 32 : Raisons avancées par les
acteurs formels face à la disparition du secteur informel
61
4.6 Analyse des données 62
4.6.1 Les tendances lourdes 62
4.6.2 Degré de confirmation des hypothèses
64
4.6.3 Vérification des hypothèses
66
4.7 Discussion des résultats 67
4.8 Validation des connaissances produites
70
4.8.1 Théorie des coûts de transaction
71
4.8.2 Théorie de l'agence 73
4.8.3 La théorie des droits de
propriété 74
4.8.4 La théorie des parties prenantes
75
5. CONCLUSION SUR LA RECHERCHE 77
5.1 Apports et enseignements 77
5.1.1 Les tâches à exécuter pour la
mise en place du cadre institutionnel 77
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
126
5.1.2 Proposition d'une micro assurance pour le nouveau
cadre institutionnel 81
5.1.2.1 Identification des éléments
objectifs potentiellement inducteurs de risques pour la couche à
laquelle appartiennent les distributeurs informels
83 5.1.2.2 Analyse du besoin en couverture des risques
auxquels ces bénéficiaires
sont exposés 85
5.1.2.3 La tarification des produits et le
mécanisme de leur financement 88
5.1.3 L'importance de l'application d'une
fiscalité spéciale 89
5.1.4 L'importance d'une communication basée sur
négociation entre
institutions 90
5.2 Limites et perspectives 91
5.2.1 Limites 91
5.2.1.1 Limites liées aux analyses des
enquêtes 91
5.2.1.2 Limites liées aux théories choisies
92
5.2.2 Perspectives 93
5.2.2.1 Sur les parts de marché et recettes
fiscales 94
5.2.2.2 L'administration fiscale 96
5.2.2.3 Les sociétés
pétrolières agréées 97
5.2.2.4 Propositions pour une meilleure gestion du
marché des produits
pétroliers 97
CONCLUSION GENERALE 100
ANNEXE N°1 102
GLOSSAIRE 115
BIBLIOGARPHIE 117
Ouvrages 117
Articles scientifiques, résumés de
thèses, autres documents 119
Sites Internet 123
Nicolas OLIHIDE Master de recherche en SG option Management :
Prospective, Stratégie et Organisation
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