2.1.1 Le mod`ele
Le mod`ele linéaire mixte généralement
considérésur les moyennes par génotype et par
environnement est le suivant
Yij = m + gi + Ej + (gE)ij + eij (2.1)
o`u Yijest la réponse du
génotype i de l'environnement
j, m la moyenne générale et
gi l'effet fixe du génotype i. L'effet
Ej de l'environnement j,
l'interaction (gE)ij et le terme d'erreur
eij sont supposés aléatoires, iid et indépendants
les uns des autres avec
E(Ej) =E[(gE)ij]
=E(eij) = 0 et Var(Ej) =
ó2E, Var[(gE)ij]
= ó2gE et Var(eij) =
ó2e
o`u la fonctionE( ·) désigne
l'espérance et Var( ·) la variance.
Dans l'optique de prédire la performance des
génotypes dans les différents environnements
considérés, l'option qui consiste a` prendre les génotypes
comme fixes et les environnements comme aléatoires est argumentée
par Denis, Piepho et van Euwijk (1997). En effet, ces auteurs justifient ce
choix par le fait qu'il s'agit d'étudier un nombre fini de
génotypes, d'o`u l'effet génotype fixe. Au contraire, les
environnements ne sont pas considérés pour eux-mêmes, mais
en tant qu'échantillons dans une population plus vaste d'environnements
possibles auxquels les variétés sont destinées. Pour nous,
cela s'appliquera aux années plutôt qu'aux lieux.
Les effets principaux du génotype et de l'environnement
sont considérés par rapport a` la moyenne générale,
alors que le terme d'interaction du modèle représente la
variabilitédes performances du génotype avec l'environnement qui
n'est pas prise en compte dans les effets additifs du génotype et de
l'environnement.
D'après le modèle 2.1, les estimations des effets
sont, pour un dispositif équilibré:
bgi = Yi. - Y..
bEj = Y.j - Y..
[(gE)ij = Yij -
Yi. - Y.j + Y..
Dans l'estimation des termes du modèle qui portent
l'indice j, nous retrouvons Y.j.
Cette moyenne traduit le potentiel de l'environnement. Or l'environnement
étant fortement variable au Sahel, les termes en j ne
sont pas bien prévisibles a` moins de disposer d'un échantillon
de nombreux environnements qui fait généralement défaut.
Cependant si nous considérons la différence entre deux
variétés i et i',
l'imprévisibilitéde l'effet environnement Ej
disparaàýt lors de l'estimation de cette
différence, si le dispositif est complet. En effet, il viendra :
Yij - Yi'j = gi - gi' + (gE)ij -
(gE)i'j
Par contre, le problème demeure pour les interactions
qu'il faudra modéliser afin de prédire plus finement la
différence des performances des génotypes.
2.1.2 Illustration avec les données de l'essai
multilocal
Avec le modèle d'analyse de variance a` deux facteurs,
génotype et environ- nement, appliquéaux données de
l'essai multilocal, nous sommes intéressés
tout premièrement a` tester la significativit'e des
interactions G×E. Dans ce cas, les deux effets principaux
sont consid'er'es comme 'etant fixes.
Nous rappelons, que les donn'ees proviennent d'un r'eseau
d'essais vari'etaux effectu'es au S'en'egal durant l'hivernage 2005 (tableau
1.2, page 16). Six g'enotypes d'arachide ont 'et'e test'es sur 11 sites dans le
bassin arachidier s'en'egalais qui est la r'egion principale de production de
cette l'egumineuse.
Le tableau 2.1 fournit les r'esultats de l'analyse de variance a`
deux facteurs appliqu'ee a` ces donn'ees.
Effet d.l Somme Carr'e Statistique F Niveau
de
de carr'es moyen signification
G'enotype 5 23 2765,0 46 553,0 2,42 0,0485
Environnement 10 8 100 921,7 3 810 092,2 42,1
0,0000
R'esidus 50 962 311,6 19 246,2
Tableau d'analyse de variance des donn'ees des essais
multilocaux TAB. 2.1 - de 6 g'enotypes d'arachide sur 11
localit'es au S'en'egal durant l'hivernage 2005.
En n'egligeant dans un premier temps l'interaction, nous
concluons qu'au seuil de 5%, les effets g'enotype et environnement sont
significatifs. A l'instar de Denis et Vincourt (1982), nous allons 'evaluer et
comparer l'ordre de grandeur des r'esidus et l'ordre de grandeur de l'effet
g'enotype. Si CMr est le carr'e moyen des r'esidus,
l'ordre de grandeur de ces r'esidus peut être estim'e par
vCMr ; et si CMg est le
carr'e moyen du facteur g'enotype, l'ordre de grandeur de l'effet g'enotype
peut être estim'e par ,/CMg -
CMr/J. Nous notons alors que l'ordre de grandeur des
r'esidus (138,7) est grand par rapport a` celui de l'effet g'enotype (15). Il
s'agira alors d'essayer de r'eduire ces r'esidus en ajoutant une interaction au
modèle additif. L'interaction peut être mise en 'evidence avec la
figure 2.2 o`u sont repr'esent'es les rendements des g'enotypes de l'essai
multilocal. Les rendements moyens par lieu sont rang'es par ordre croissant et
mis en abscisse. Nous constatons sur ce graphique un changement
de classement des variétés d'un site a` un autre.
Nous remarquons également que l'écart entre les génotypes
augmente avec la moyenne du lieu.
Variation des rendements des six g'enotypes de l'essai
multilo-
FIG. 2.2 - cal. En abscisse sont mis, par ordre
croissant, les performances moyennes des lieux.
200 400 600 800 1000
Rendement
500 1000 1500
55-128 55-33 55-437 F11 GC-8-35 JL24
Pour espérer formuler tout de même des
recommandations dans ce milieu très contrastépour l'adoption de
cultivars les mieux adaptés a` chaque environnement, la solution
consiste a` tenter de réduire la part imprévisible de ces
interactions en les modélisant; ce qui peut se faire a` travers
différentes méthodes que nous allons présenter
ci-dessous.
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