2. Le modèle proposé
Si nous partons du modèle de simulation de cultures,
chacune des sorties de ce modèle, le rendement potentiel par exemple,
peut s'interpréter comme la réponse d'un génotype
i dans un environnement j :
Yij = f
(Zj,èi) +
îj + uij (2)
où Zj est le vecteur des
variables telles que la pluie, la température, etc., mesurées sur
l'environnement j et èi le
vecteur de longueur P des paramètres du génotype
i. L'erreur îj est le biais du modèle de simulation
de cultures ; nous supposons qu'elle ne dépend que de
l'environnement j : elle est donc la même pour tous les
génotypes d'un même environnement. Le terme uij est pris
aléatoire, avec E(uij) = 0 et
V(uij) = ó2 u .
Comme on l'a dit précédemment, les
paramètres des modèles de simulation de cultures ne sont
généralement connus que pour un petit nombre de génotypes.
Considérons un modèle de simulation de cultures et un
génotype de référence dont les paramètres sont
connus et appelons è0 le vecteur de ses
paramètres. Alors, supposons f de classe C1
dans un voisinage de è0 et f'
dérivable sur ce voisinage. De plus supposons
èi au voisinage de
è0. En pratique, les génotypes dont nous
chercherons à estimer leurs paramètres seront choisis de telle
sorte qu'ils ne soient pas trop éloignés du génotype de
référence. Alors, un développement en série de
Taylor à l'ordre 1 nous donne :
f (Zj,èi)
= f (Zj,è0)
+
~P ~?f ~
?è(p))
p=1
è=è0,Z=Zji
× (èi (p) - è(p)
0 ) + ?[(èi
-
è0)'(èi
- è0)]
(3)
(p
avec èi (p) et è0
) la pe composante du vecteur de paramètres
respectivement du génotype i et du génotype de
référence.
Posons X(p) j=
[ ?f
?è(p)
]è=è0,Z=Zj
: c'est une fonction de l'environnement j et
â(p)
i = è(p) i-
è(p)
0 une fonc-
tion du génotype i. La fonction X(p)
j est la dérivée partielle de la sortie
du modèle de simulation de cultures pour l'environnement j par
rapport à la pe composante du vecteur de
paramètres de la variété de référence. Comme
la fonction f n'est pas généralement connue
analytiquement, ces sensibilités peuvent être obtenues par une
méthode de dérivation numérique. Nous avons retenu tout
simplement :
X(p) = L?è(p)
jè=è0,Z=Zj ~f
(è(p)
0 + hè(p)
0 ) - f
(è(p)
0 - hè(p)
0 ) ~
~
2hè(p)
Z=Zj
0
(p
avec hè0 (p) très petit, de
l'ordre de è0 ) × 10-4 en pra-
tique. D'autres méthodes existent, celle-ci étant
la plus simple et économe en calculs.
Avec ces notations et d'après l'Éq. (2), qui
permet d'écrire f
(Zj,è0) =
Y0j - îj - u0j, nous pouvons
écrire, en négligeant ?[(èi
-
è0)'(èi
- è0)] :
Yij - Y0j =
~P
p=1
X(p) j · â(p)
i + ~ij (4)
oùfi eiji = uiji ---
u0j.. Ainsi, E(eij)) = 0,
V(eij)) =
2ó2u,,
Cov(eij ,, Eijj~) == 0, mais
Cov(eij , ~i~j)) =
ó2u..
Si nous disposons de I génotypess et de
J environnements, nous pouvons poser le modèle suivant :
Y - (Y0 ?
1I) = X · â
+ ee (5)
Le vecteur Y représente le rendement
de tous les génotypess dans tous les environnements ; ilt est de
longueur IJ,, Y'0 = (Y01l
· · · · · · Y0J)) et
1I/ est un vecteur formé de 1, de longueur
I. Le symbol ? désigne le produit de Kronecker. Le
vecteur E est un vecteur d'erreurr aléa-
toire. Sa matrice de covariance est de la forme
ó2u?,
avec :
où
?
?
. 0 ? ?
ùj ? ?
..?
.
ùJ
2 1
ù j = (
..?
.
1 2
Les matrices ? et
ùj sont carrées de nombre de lignes,
respectivement le nombre d'observations de tous les environnements et le nombre
d'observations de l'environnement j.
Ensuite, X =
[X(1) ?
II · · ·
X(P) ? II ]
où X(p)' = [
X(p) 1· · · X(J
p) ] est de longueur J et II
est la matrice identité d'ordre I. La matrice
X est donc de dimension IJ × PI.
Enfin, â~ = [
â(1)~ · · ·
â(P )~ ] avec
â(p)~ =
[ â(p)
1 · · · â(p)
I ].
Nous proposons d'appeler cette méthode par l'acronyme
APLAT : Approximation Par Linéarisation Au-tour d'un Témoin. Elle
consiste à approcher, localement, le rendement prédit par un
modèle de simulation de cultures, par série de Taylor à
l'ordre 1 au voisinage du vecteur de paramètres d'un génotype de
référence. Cette linéarisation permet, par
régression linéaire, l'estimation des paramètres de ces
génotypes. Par la suite, la prédiction de l'écart entre le
rendement de ces génotypes et celui du génotype de
référence dans des environnements nouveaux, c'est-à-dire
où ils ne sont pas encore testés, pourra se faire si le climat de
ces derniers est connu.
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