Impacts socio-économiques de la transhumance transfrontalière dans la zone riveraine du parc W du Bénin( Télécharger le fichier original )par Byll Orou KPEROU GADO Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Docteur vétérinaire 2006 |
Introduction~ktp&~ts so~~o-é00~0~i~t~s o Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ En Afrique subsaharienne, l'élevage est une activité agricole d'importance à la fois économique, sociale et culturelle. Selon la FAO (1997), dans les pays sahéliens, les produits d'élevage participent pour 10 à 20% au Produit Intérieur Brut (PIB) et parfois jusqu'à 50% aux ressources d'exportation. Dans cette région d'Afrique de l'Ouest, le système d'élevage du bétail est majoritairement extensif et transhumant. L'élevage transhumant qui est le déplacement alternatif et saisonnier des animaux (DIALLO et al., 1985) est un système de production animale adapté au contexte sahélien semi-aride. La variabilité spatio-temporelle de la pluviométrie dans ces milieux rend aléatoire la disponibilité des ressources alimentaires pour les animaux. Ainsi, la mobilité des animaux et leurs éleveurs est motivée par la recherche de pâturages, de points d'eau, mais également par la fuite des foyers d'épizootie ou le commerce d'animaux. La distance et l'amplitude des déplacements sont très variables et peuvent se dérouler dans un même pays ou entre pays limitrophes. Dans le dernier cas, on parle de transhumance transfrontalière. Ce type de transhumance se pratique en Afrique de l'Ouest habituellement en saison sèche, des pays sahéliens vers les pays côtiers (SOURNIA et al., 1998) en direction des terres de parcours. Elle se fait de plus en plus dans les parcs et autres aires protégées en raison de la raréfaction des zones de pâturage, de l'occupation des couloirs de transhumance, l'inadaptation de la législation foncière et l'existence de nombreux conflits sociaux. L'incursion incontrôlée des éleveurs transhumants et leurs animaux dans les aires protégées et leur périphérie n'est pas sans poser d'une part de problème de cohésion sociale avec les population autochtones et d'autre part de difficulté de gestion des ressources. Des initiatives publiques, en collaboration avec des partenaires au développement, sont ainsi en cours dans certaines réserves pour une gestion participative impliquant les populations riveraines et les éleveurs transhumants. Au Bénin, le parc W situé à cheval entre le Bénin, le Burkina-Faso et le Niger, reçoit chaque année de nombreux transhumants en provenance des pays limitrophes (TAMOU, 2002). La mobilité pastorale dans la réserve pose des problèmes de gestion des ressources mais aussi des difficultés de cohabitation avec les populations autochtones riveraines. Le Programme Régional Parc W (PRP-W / ECOPAS) en collaboration avec les structures nationales de gestion des aires protégées des trois ~ritpc~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ pays riverains du parc W a mis en place un système qui vise la gestion durable du milieu et des espèces. Parmi les actions prioritaires du programme, la recherche occupe une place non négligeable et la transhumance est l'un des grands domaines d'investigation. Plusieurs travaux de recherche ont été réalisés dans ce domaine, notamment sur l'état des lieux quantitatif et spatialisé de la transhumance. La présente étude est la suite logique de ce qui a déjà été fait. L'objectif de l'étude est d'évaluer les impacts socio-économiques de la transhumance transfrontalière dans la zone riveraine du parc W du Bénin. De façon spécifique, il sera question de : - préciser l'importance du cheptel dans la zone d'étude, les évolutions récentes, les tendances et la place de cette zone dans les activités d'élevage ; - évaluer les revenus des ménages d'éleveurs et la part de l'élevage dans les activités économiques de la région ; - obtenir la vision la plus objective possible des principaux éléments qui favorisent ou freinent l'élevage et la transhumance dans la zone d'étude ou les mettent en concurrence avec les objectifs de protection et de gestion durable de la réserve ; - proposer des solutions aux problèmes socio-économiques posés par la transhumance transfrontalière dans la zone d'étude. Cette étude comporte deux parties. La première partie consacrée à la revue bibliographique évoque d'abord les caractéristiques et le système de gestion du parc W et sa zone riveraine puis la transhumance transfrontalière et son importance en Afrique de l'Ouest. La deuxième partie est l'étude proprement dite. Elle donne dans un premier temps les milieux, le matériel et les méthodes d'étude et en second lieu les résultats, la discussion et les recommandations. ~ktp&~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ o( tc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ lere Partie : Revue bibliographique Cette partie comprend deux chapitres : Chapitre 1 : Caractéristiques et système de gestion du parc W du Bénin et sa zone riveraine Chapitre 2 : Transhumance transfrontalière et son importance en Afrique de l'Ouest Ivpaats socLo-ecoVOKiotes de La travslLvaice travsfroita116-e dal/ Ls La oIe rLveraLie du. Parc W du, B,e1A.Lin, Chapitre 1 : Caractéristiques et système de gestion du parc W du Bénin et sa zone riveraine 1.1. Données physiques 1.1.1. Situation géographique et structure Le complexe parc national du W (PNW) est situé à l'extrême nord-ouest du Bénin, entre les latitudes 11°20' et 12°23' N et les longitudes 02°04' et 03°05' E. Il est limité au Nord par la Commune de Karimama, au Sud par la Commune de Banikoara, à l'Est par la rivière Alibori et les Communes de Kandi et Malanville, et à l'Ouest par la rivière Mékrou. Il fait partie d'un ensemble d'aires protégées contiguës de cinq (5) millions d'hectares, considéré comme le plus grand parc transfrontalier de l'Afrique de l'Ouest et appartient au complexe régional Bénin, Burkina Faso et Niger. Au Bénin, le complexe W (carte 1) comprend : - le parc national du W (563 280 ha) ; - la zone cynégétique de la Djona (115 200 ha) ; - la partie orientale de la zone cynégétique de l'Atacora baptisée zone de chasse de la Mékrou (83 958 ha). Il existe une zone tampon. Selon l'article 11 de la loi n° 2002-016 du 18 octobre 2004, la zone tampon est la bande du domaine forestier protégé qui ceinture les aires protégées (BENIN, 2004). Cette bande est de 5 km autour des limites du parc W. 1.1.2. Climat 1.1.2.1. Pluviométrie - Température Le parc national du W a un climat de type soudano-sahélien avec une pluviométrie qui oscille autour 600 mm par an au nord du complexe (à Karimama) et entre 700 et 900 mm au sud (à Banikoara). Il comprend deux saisons :
- une période chaude de mars à mi-mai avec une température mensuelle moyenne oscillant entre 30 et 34°C et des maxima atteignant 40°C ; ~ritpc~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ - une période fraîche allant d'octobre à février avec des températures mensuelles moyennes autour de 25°C et des minima pouvant atteindre 12°C. C'est la période de l'harmattan. Carte 1 : Présentation du parc national du W avec les communes riveraines
En 2005, les relevés du service météorologique de la station de Kandi, sont présentés par la figure 1. Precipitations (mm) 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 225 200 25 75 50 0 175 150 125 100 Temp6ratures (`C) Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Mois Précipitations Températures Figure 1 : Diagramme ombro-thermique de Kandi en 2005 (ASECNA, 2005) 1.1.2.2. Vents La zone du PNW est soumise à deux types de vents s'établissant dans le temps avec des vitesses variables : - l'alizé maritime : il souffle d'avril en novembre suivant une direction sud-ouest avec une vitesse variant entre 3 m/s en avril à 2 m/s à mi-octobre. Sa vitesse maximale oscille entre 23 m/s et 30 m/s suivant les mois. A Kandi, la vitesse moyenne des vents est de 28 m/s en septembre et de 30 m/s en mai puis en juillet ; - l'harmattan : il souffle suivant une direction nord-est sur toute la partie septentrionale du Bénin, de novembre à mars, avec une vitesse moyenne de 2 m/s, atteignant parfois 12 à 14 m/s. C'est un vent sec et froid chargé de sable et de poussières, asséchant rapidement les points d'eau et réduisant considérablement la visibilité. 1.1.2.3. Insolation - Humidité relative La durée mensuelle moyenne de l'insolation est de 8,19 heures. L'insolation est maximale en novembre et minimale en août. La période la plus ensoleillée va d'octobre à mai et la moins ensoleillée de juin à septembre. ~ritpc~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ Les mois ayant de fortes valeurs d'humidité relative maximales de l'air vont d'avril à novembre et minimales de mai à octobre. Les moyennes mensuelles varient de 26% en février à 80% en août. De décembre à avril, l'humidité relative moyenne est inférieure à 50%. Pour l'année 2005, les relevés du service météorologique de la station de Kandi sont présentés par la figure 2. 120 Humidite relative (%) 100 40 80 60 20 0 Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Mois
Figure 2 : Répartition mensuelle des humidités relatives à Kandi en 2005 (ASECNA, 2005) 1.1.3. Relief - sol Le relief du parc du W est un modelé d'ondulation de 20 à 40 m de dénivelé avec une pente inférieure à 2%. Le PNW comprend en outre l'extension terminale de la chaîne de l'Atacora. Avec ses longues bandes orientées nord-nord-est - sud-sud-ouest, les formations de la région comprennent surtout les séries du Buem, de l'Atacorien et du Dahomeyen ; on y rencontre aussi des roches éruptives basiques mais de moindre importance. A partir du 10ème parallèle, au
nord-est, une pénéplaine granito-gneissique s'incline en quelques collines d'altitude assez modeste. A l'exception des surfaces cuirassées des vallées fluviales ou bas-fonds, la pénéplaine granito-gneissique présente essentiellement des sols ferrugineux tropicaux qui diffèrent selon la nature et la position topographique de la roche-mère. 1.1.4. Hydrographie La région du complexe du parc national du W est parcourue par de nombreux cours d'eau dont les principales sont la Mékrou (410 km) à l'Ouest et l'Alibori (338 km) à l'Est (carte 2). A ces deux importantes rivières, s'ajoutent des affluents dont les principaux sont Kpako, Kompa gorou, Kokodiangou, Bédarou, Djiga et Konékoga ; ils sont tous des intermittents. Ils reçoivent, de part et d'autre, des cours d'eau secondaires. La rivière Mékrou coupe, sur son cours, les extensions terminales de la chaîne de l'Atacora à deux endroits, donnant naissance aux chutes de Koudou et à une série de rapides et de passages étroits dont la gorge de la Mékrou est la plus représentative. 1.1.5. Végétation La végétation du parc national du W a été étudiée par SZANIAWSKY (1982) puis complétée par SINSIN (1985). La majeure partie du parc du W (Centre et Nord) à l'exception de la bande sud et de la zone cynégétique de la Djona (ZCD) est constituée de savanes arbustives que sillonnent les forêts galeries. Ce sont des formations anciennes dont les arbustives sont régulièrement rabattues par les feux de saison sèche. La densité des sujets ligneux est faible et leur taille ne dépasse guère 3 m de hauteur. Cet appauvrissement du parc en formations boisées serait dû aux caractéristiques du sol et des roches sous-jacentes. En effet, les sols sont, en général, squelettiques et la végétation peut être basse et si claire que la formation mérite en certains endroits le nom de steppe arbustive. L'espèce caractéristique des savanes du PNW est le Sclerocarya birrea. ~ritpc~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro&~~Li~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ Carte 2 : Réseau hydrographique du parc régional du W (la flèche indique le méandre du fleuve Niger qui a donné son nom au parc) ~v&p&~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfrovtcL~~r~ cs Lc ov r v~rcth&~ ~~ ~~~~ W ~~ "~~~~ Selon le rapport d'activités du Projet UNSO en 1994, la superficie de l'espace pastoral dans les communes de Malanville et Kandi est 75 663 ha sans les forêts classées et aires protégées, puis de 197 466 ha avec celles-ci. Pour ADJAGNISSODE (2003), la production primaire totale de ces espaces pastoraux est respectivement de 3 486 et de 4 200 kg MS/ha dans les communes de Malanville et de Kandi. Les travaux effectués par TAMOU (2002) sur l'étude de pâturage dans la ZCD ont permis de distinguer cinq types de pâturages au sein desquels celui à Hyparrhenia involucrata et Pennisetum polystachion a la plus grande phytomasse, correspondant à une capacité de charge de 0,24 UBT/ha pendant la période sèche et après le passage des feux. Pour l'auteur, ce chiffre indique que la ZCD est surpâturée en période sèche, au vu des effectifs d'animaux qui la traversent. 1.1.6. Faune Par comparaison au Parc National de la Pendjari (PNP), dans le PNW, la densité des grands mammifères est très faible. Les diverses formes de pressions anthropiques (braconnage, pâturage) en sont les principales causes. On connaît actuellement très peu de choses sur la faune du complexe du W. Toutefois, presque toutes les espèces de grands mammifères de la savane soudanienne de l'Afrique de l'Ouest devraient encore s'y trouver. Aux chutes de Koudou, on rencontre la plupart des espèces fréquentes dans la Pendjari, mais en faible nombre. Le site des éléphants à Alfakoara dans la ZCD attire beaucoup de touristes. Les mammifères les plus fréquemment rencontrés sont Syncerus caffer (Buffle), Loxodonta africana (Eléphant), Hipotragus equinus (Hipotrague), Alcelaphus buselaphus (Bubale), Sylvicarpus grimmia (Céphalophe de Grimm), Oureba ourebi (Ourébie), Tragelaphus scriptus (Guib harnaché), Kobus defassa (Cobe defassa), Kobus redunca (Cobe des roseaux), Damaliscus korrigum (Damalisque), Hippopotamus amphibius (Hippopotame), Phacochoerus aethiopicus (Phacochère), Panthera leo (Lion), Panthera pardus (Panthère), Acynonyx jubatus (Guépard), Crocuta crocuta (Hyène), Papio anubis (Babouin doguera), Erythrocebus patas (Singe rouge). ~ritpc~ts so~~~~~~~~~~~~~~~ ~~ Lc tr~~s~~~~~~~ tr~~sfro~tcLi~r~ cs Lc ov r v~rc~&~ ~~ P&r~ W ~~ "~~~~ L'avifaune du PNW est représentée par 230 espèces selon les travaux de SZANIAWSKY (1982). Les oiseaux les plus couramment observés sont Pintade, Francolin, Charognard, Buphagus africanus (Pique-boeuf à bec jaune), Macrodipteryx longipennis (Engoulevant à balanciers), Crapimulgus olimacurus (Engoulevant à longue queue). Les reptiles sont assez représentés ; différentes espèces de serpents, de tortues aquatiques, de sauriens telles que Crocodylus niloticus (Crocodile), Varanus niloticus (Varan). Les principaux cours d'eau du parc sont poissonneux. Les poissons les plus courants sont Lates niloticus (Capitaines), Hydrocynus sp (Poissons chats). 1.2. Données socio-économiques 1.2.1. La population riveraine du W La population des cinq communes riveraines au parc national du W est de 316 125 habitants (INSAE, 1992). En 2002, cette population est passée à 452 459 habitants soit un taux d'accroissement annuel de 3,92 % (INSAE, 2002). Pour 2006, cette population est estimée à 534 434 habitants (INSAE, 2006 a). Selon les estimations de la DPSE du CARDER Borgou en 1997, les populations riveraines du parc national du W et de la ZCD s'élèvent à 109 116 habitants dans 61 villages. Dans ces mêmes communautés, le recensement de 2002 donne 254 286 habitants, soit un accroissement annuel de 22,17 %. En plus de l'accroissement naturel de la population, la dynamique démographique actuelle est entretenue par de fortes immigrations dans la périphérie du complexe W au Bénin. Ces immigrations concernent des groupes ethniques divers : Peul, Djerma et Haoussa qui ont quitté majoritairement les pays frontalier situés au Nord du Bénin. Les Peul sont des éleveurs tandis que les Djerma et les Haoussa sont d'anciens pêcheurs qui se sont progressivement reconvertis en agriculteurs. Les principales ethnies de la zone riveraine du W sont les Dendi et apparentés à Karimama (64%) et Malanville (62%) ; les Bariba qui dominent à Banikoara (52%) et à Kandi (32%) ; les Peul, une communauté assez dispersée qui représentent 18% des habitants de Karimama, 14% à Malanville, 35 et 30% respectivement à Banikoara et à Kandi. Les autres ethnies sont Haoussa, Mokolé, Djerma, Gourmantché, Tchenga, Fon, Yoruba et Nago. Ces communautés sont rurales à 91 % et sont de religion musulmane (majorité), chrétienne et animiste. La densité humaine est très variable. Elle est relativement élevée dans la zone du fleuve Niger (plus de 20 habitants/km2 à Karimama). Mais, si l'on exclut la surface occupée par le parc dans cette zone, on atteint une densité équivalente à celle de Malanville soit 24 habitants/km2 (BILLAND et al., 2004). La zone riveraine du W a les taux d'alphabétisation et de scolarisation les plus bas du pays avec respectivement 12,7% (contre 42,9% au niveau national) et 22,6% (contre 51,3% au plan national) pour ce qui concerne les jeunes. Au niveau des adultes, le taux d'alphabétisation est de 10,5% contre 32,5% au niveau national (INSAE, 2006 b). 1.2.2. Situation économique dans la région du W L'agriculture et l'élevage sont les principales activités économiques des communautés riveraines du parc. En effet 65 à 75% des chefs de ménage sont agriculteurs et 15 à 25% des éleveurs. La technique culturale est de type traditionnel avec la culture itinérante sur brûlis basée sur des moyens de production rudimentaires. C'est une agriculture de subsistance. Les principales cultures vivrières sont le sorgho, le mil, le maïs, le manioc et l'igname ; la principale culture de rente est le coton. Peu associé aux cultures agricoles, l'élevage demeure aussi traditionnel. La volaille et les petits ruminants sont élevés par tous les groupes sociaux. Les races bovines les plus rencontrées sont le Somba (race naine trypanotolérante) de l'Atacora, le Borgou, les croisés Somba × Borgou, Somba × Zébu, Borgou × Zébu (SZANIAWSKY, 1982). Par ailleurs les usines d'égrenage de coton de Banikoara et de Kandi, les importants marchés régionaux de Banikoara, Kandi, Angaradébou et Malanville, le développement urbain des localités de Kandi et de Malanville sont des sources d'activités économiques croissantes. La population rurale autour du parc W connaît des
conditions socio-économiques place au 147ème rang sur un total de 162 pays listés en 2001 (BILLAND et al., 2004). Une proportion élevée des emplois est concentrée dans les activités de faible productivité, donc peu rémunératrice. Cette zone a l'indice de pauvreté humaine (IPH) le plus élevé du pays, soit 65,7 contre 47,6 pour le pays (INSAE, 2006 b). 1.3. Système de gestion du parc W et de sa zone riveraine Le complexe du W est le dernier refuge en Afrique de l'Ouest d'énormes troupeaux de grands mammifères terrestres emblématiques qui caractérisaient le continent il y a moins d'un siècle. Ce complexe d'aires protégées du W se trouvait confronté à un processus de dégradation bien réel (BILLAND et al., 2004). Pour freiner ce processus, il a été adopté, à partir de 2001, une politique de renforcement de la surveillance, et la mise en oeuvre de pratiques de gestion adaptées au W. 1.3.1. Objectif L'objectif visé dans la mise en place d'un système de gestion du parc W et de sa zone riveraine est d'assurer la gestion durable des milieux et des espèces sur la base d'un plan d'aménagement. Selon l'article 46 de la loi n° 2002-016 du 18 octobre 2004 ce plan privilégie la conservation de la faune, de la flore, des biotopes et des écosystèmes, tout en permettant, lorsque les conditions s'y prêtent, des utilisations socioéconomiques contrôlées de leurs ressources (BENIN, 2004). 1.3.2. Cadres juridique et institutionnel Les statuts juridiques du PNW ont été fixés pour la première fois par un décret du 4 août 1954 portant transformation en parcs nationaux de trois réserves totales de faune existant en AOF promulgué par arrêté général n°6009 SET du 19 août 1954. Cet arrêté a été complété notamment par :
Au niveau régional, la plupart des pays pratiquant la transhumance ont souscrit à des accords bilatéraux et multilatéraux au sein d'organismes qui traitent de la transhumance. C'est l'exemple de la décision A/DEC.5/10/98 du 31 octobre 1998 relative à la réglementation de la transhumance entre les Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO, 1998). Les autres organismes du genre en Afrique de l'Ouest sont l'UEMOA et le CILSS notamment. Les accords régionaux prennent en compte les différents aspects importants de la transhumance (mobilité des animaux, utilisation durable des ressources pastorales, gestion des conflits et préservation de l'environnement). 2.4.3. Difficultés Les principales difficultés rencontrées par la transhumance transfrontalière sont l'insuffisance des ressources en eau et en pâturage, l'inorganisation des éleveurs, la porosité des frontières, les problèmes d'insécurité (vol de bétail, conflits), la gestion des parcours, l'absence de structures d'accueil, les problèmes de communication. Ces problèmes sont aggravés ces dernières années par l'explosion démographique et l'augmentation du cheptel qui engendrent une recherche généralisée de nouvelles terres à mettre en valeur. Ainsi, l'afflux des migrants de plus en plus vers les régions protégées ; ceci créé les conditions d'une saturation de l'espace propice à générer des rapports de concurrence entre agriculteurs et éleveurs (RIEGEL, 2002). Les aires protégées sont, dès lors, convoitées par les éleveurs et leurs animaux malgré les interdictions. LY (2001) constate que beaucoup d'éleveurs effectuent leur transhumance dans de nombreux espaces classés, comme dans les parcs nationaux du Djoudj (Sénégal) et de la Pendjari (Bénin) ou dans la réserve de faune de l'Arly (Burkina Faso). SOURNIA (1998) cite d'autres exemples comme les parcs nationaux du Badiar (Guinée Conakry), de la Boucle du Baoulé (Mali) et du W (Bénin). 2.4.4. Transhumance dans la région du parc W Dans la zone d'influence du parc W, la transhumance concerne environ 3000 éleveurs avec un cheptel estimé à 143 453 têtes de bétail en 1990. Au Nord du parc, dans les communes de Karimama et Malanville, ce sont 87,31% des troupeaux qui quittent la zone pour descendre dans le Sud, tandis qu'au Sud du parc (Banikoara), seuls 16% du bétail se déplacent vers le Sud, soit environ 16 000 têtes de bétail (BILLAND et al., 2004). La grande transhumance concerne des pasteurs nationaux et une grande majorité de pasteurs originaires des pays voisins, en particulier le Niger. TAMOU (2002) constate que la transhumance transfrontalière dans la zone riveraine du parc W du Bénin est pratiquée par des populations de diverses nationalités (nigérienne, le burkinabé, nigériane, togolaise). Cette transhumance d'après SAIDOU (1986) intéresse, dans la partie nigérienne, les animaux des départements de Niamey et de Dosso. Pour TOUTAIN et al. (2002), au Burkina Faso, les animaux concernés sont ceux des provinces de la Tapoa, du Gourma, de Komandjari, du Yagha et du Seno. Des troupeaux viendraient même du Mali et de la Mauritanie. Au sein des trois pays ayant en commun le parc W des actions sont menées au profit de la transhumance transfrontalière. Ainsi par exemple, à l'issue d'une réunion qui s'est tenu à Cotonou en février 2004, il a été retenu cinq (5) axes de transhumance dans la zone du WAP (CENAGREF, 2002). Comme les transhumants ne suivent pas toujours les parcours prévus officiellement et, ce pour diverses raisons, des conflits souvent violents éclatent entre transhumants et sédentaires. Selon FAAKI (1996), 55% des transhumants étrangers sont armés au cours de la transhumance ; l'un de leur itinéraire habituel à travers le W est la ligne Karimama-Founougo (cartes 3 et 4). Cette pratique mérite d'être bien cernée spécifiquement dans cet espace géographique en vue d'y trouver des solutions adaptées. C'est là le but de cette étude qui s'intéresse aux impacts socio-économiques dans la zone riveraine du parc transfrontalier du W. 27 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 1350000 1300000 1250000 1200000 1200000 1250000 1300000 1350000
300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 Carte 3 : Circuits de la transhumance nationale dans la zone riveraine du PNW ge C ANUA NL 28 300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 1350000 1300000 1250000 1200000 1200000 1250000 1300000 1350000
300000 350000 400000 450000 500000 550000 600000 Carte 4: Circuits de la transhumance transfrontalière dans la zone riveraine du PNW 2 ème Partie : Impacts socio- économiques de la transhumance transfrontalière dans la zone riveraine du Parc W du Bénin Cette partie comprend trois chapitres : Chapitre 1 : Milieux, matériel et méthodes d'investigation Chapitre 2 : Résultats Chapitre 3 : Discussion et recommandations Ivpaats socLo-ecoVOKiotes de La travslLvaice travsfroita116-e dal/ Ls La oIe rLveraLie du. Parc W du, B,e1A.Lin, |
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