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La valorisation des productions agricoles locales, les circuits courts de distribution et le développement de l'offre agrotouristique dans la région centre-du-québec

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par Marie-Laure SOULIER
Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 1 Géographie et Aménagement 2009
  

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Conclusion générale

Dans la région Centre-du-Québec, l'agriculture apparait comme un secteur économique important et dynamique, qui pour continuer à exister doit sans cesse innover et se remettre en cause. Les stratégies visent à convaincre les Québécois d'acheter des produits locaux, le but comme l'indique clairement la stratégie de communication est de « mettre le Québec dans son assiette », dans cet esprit la valorisation des productions locales de qualité par des labels reconnus vise à doper les ventes des productions locales.

Certains producteurs, influencés par les nouvelles tendances sociales ainsi que par les préconisations du rapport sur l'agriculture et l'agroalimentaire : assurer et bâtir l'avenir, émis par la commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois en 2008, tentent de contourner les systèmes conventionnels du secteur agricole, notamment les circuits de distribution longs. Certains producteurs agrotouristiques ont pris cette initiative dans les années 80 ou les années 90, pourtant, c'est seulement depuis deux ou trois ans, sur le Centre-du-Québec, que ces pratiques alternatives connaissent un véritable succès et sont médiatisées. Leur multiplication peut paraître assez surprenante, étant donné l'attachement de la région au modèle modernisateur agricole qui fonctionne selon une logique de filière, avec de longs circuits de commercialisation.

Peut-on alors penser que l'on est en présence d'une transformation du secteur agricole qui favoriserait les pratiques de circuits courts et de vente directe ? Pour le moment au Centre-du-Québec, l'agriculture reste encore majoritairement industrielle et intensive, bien que les acteurs du développement à savoir le MAPAQ, les CLD, la CDAFCQ et les ATR cherchent à influencer un changement dans les pratiques des producteurs. En effet, l'agrotourisme au Centre-du-Québec reste encore très marginal même si quelques producteurs cherchent à changer de voie. Il est à noter que la création de route agrotouristique reste délicate étant donné l'éloignement kilométriques entre les fermes, cela rend difficile la mise en place de ce segment de développement. Toutefois, on constate que des changements sont a l'oeuvre dans ce segment professionnel. Tout d'abord, les producteurs, eux-mêmes, tentent de contourner les circuits longs pour retrouver une certaine qualité de travail, c'est par exemple ce vers quoi tendent les quinze producteurs qui se sont engagés à achalander le marché de solidarité régionale de Victoriaville.

Les consommateurs quant-à eux, suite à de nombreuses crises sanitaires dans l'agroalimentaire, cherchent a se rassurer sur la qualité des produits qu'ils consomment. La vente directe semble pouvoir répondre a ces exigences. D'abord, en raison des bonnes qualités intrinsèques du produit que peut expérimenter le consommateur. Egalement, parce que la vente directe permet une identification des produits à certaines bonnes pratiques culturales parce que l'on est en relation directe avec le producteur perçu comme bienveillant. Les consommateurs sont des acteurs importants, pour les producteurs pratiquant la vente directe, en tant que client et donc comme source de revenu, mais aussi parce qu'ils valorisent l'activité et la diffusent. Largement intéressés par ces dispositifs, et attentifs à la qualité, ils sont donc des partenaires primordiaux. Le succès de ces pratiques alternatives provient également d'une reconfiguration de l'environnement « institutionnel ~ des producteurs. Certains organismes d'accompagnement effectuent une modification de leurs objectifs, en termes de politique agricole qui bénéficie largement aux producteurs utilisant des modes de distribution alternatifs.

Le secteur primaire au Centre-du-Québec semble donc bien être en proie à quelques changements, d'abord en raison de la tentative de revalorisation de la profession par le MAPAQ qui tente de modifier les pratiques environnementales des producteurs ainsi que leurs pratiques de commercialisation et de diversification. Les consommateurs, on l'a vu, sont des acteurs extrêmement valorisants pour les producteurs. En ce qui concerne l'environnement « institutionnel » des producteurs, le changement se traduit par une reterritorialisation de l'accompagnement et de tout le système d'aides et de conseils. L'agrotourisme apparait comme un secteur clef qui permet notamment de retenir les touristes sur la région alors que précisément nous sommes dans une région de transit où l'on ne fait que passer pour se rendre de Montréal a Québec. Il se pourrait donc que l'on soit en présence d'une certaine relocalisation de l'agriculture au Centre-du-Québec avec des pratiques plus respectueuses de l'environnement. L'agriculture alternative telles que la polyculture et l'agrotourisme et les pratiques qui se rattachent aux circuits courts de commercialisation pour valoriser les produits agricoles locaux de qualité au travers des marchés de solidarité par exemple, ont donc véritablement un rôle a jouer dans l'économie, dans la dynamisme et dans la valorisation de la région mais aussi dans les représentations mentales des habitants Centricois. En effet, il s'agit aussi a travers ces démarches de créer une identité à cette région Centre-du-Québec qui n'a que douze ans et qui cherche à se faire accepter par sa population. Il y a donc un fort potentiel mobilisable au Centre-du-Québec tant au niveau des acteurs que des ressources, toutefois le secteur agroalimentaire doit encore relever des défis de taille tel que l'uniformisation de la qualité des services et des produits sur l'ensemble de la région mais aussi des enjeux environnementaux pour convaincre les entreprises agricoles de se convertir à des pratiques plus respectables.

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