Partie 2 :
Vers des pratiques
agricoles et de
commercialisations
alternatives
I . Les systèmes de valorisation et de
commercialisation des productions agricoles locales de la région
Centre-du-Québec
L'agrotourisme, en effet est un des systèmes de
valorisation des productions agricoles locales. Tout d'abord par sa «
mission éducative » il permet de montrer au public comment sont
produits et élevés les mets qu'ils vont éventuellement
acheter. De plus, il permet de commercialiser les productions agricoles des
entreprises locales en circuits courts de distribution.
1.1. L'agrotouristique dans la région
Centre-du-Québec : méthode de valorisation du travail de la
ferme et des produits locaux
Au-delà de la valorisation des produits agricoles,
l'agrotourisme permet également de revaloriser le travail agricole et le
métier d'agriculteur. C'est pour toutes ces raisons que le comité
AgroTourisme Centre-du-Québec cherche à développer ce
secteur au Centre-duQuébec.
1.1.1. L'agrotourisme au Centre-du-Québec
Dans l'optique de réaliser un portrait de l'agrotourisme
au Centre-du-Québec une enquête respectant une méthodologie
a été élaboré.
Méthodologie de l'enquête
Pour créer le questionnaire, une grille d'analyse
recensant les objectifs de l'enquête a été
élaborée. La conception de ce système d'enjeux et de
critères privilégiés a permis de préciser et de
structurer les objectifs et les sous-objectifs à cerner par le biais du
questionnaire. Une première version du questionnaire d'enquête a
été élaborée sur la base des informations
recueillies auprès des intervenants du milieu faisant partie du
comité. Par la suite, le questionnaire fut commenté par certains
intervenants du comité, à savoir les représentants de
l'Association touristique régionale (ATR), de la Corporation de
développement agroalimentaire-forêt Centre-du-Québec
(CDAFCQ), de Tourisme Bois-Francs et de l'office de tourisme de
Bécancour. Ce questionnaire a été soumis à un test
auprès d'un gestionnaire d'entreprise offrant des activités
liées a l'agrotourisme ou des produits agroalimentaires destinés
à une clientèle touristique. Les difficultés
rencontrées portaient principalement sur les modalités de
structuration de certaines questions et sur la terminologie reliée au
secteur agrotouristique. Suite a l'ensemble de la démarche de recherche
réalisée, une deuxième version du questionnaire a
été élaborée. Ce dernier questionnaire comportait
24 questions principales et couvrait un certain nombre de variables
structurées autour des dimensions d'activités, de production et
de revenus liés a l'agrotourisme, de mise en marché et
d'activités promotionnelles, de réseautage et de soutien a
l'agrotourisme et des suggestions a apporter pour améliorer le secteur
agrotouristique. Ensuite, le questionnaire fut entré sous le logiciel
Access, ce qui nous a permis de saisir directement les réponses des
répondants. Nous avons ensuite traité les résultats de
l'enquête avec le logiciel Excel a l'aide de tableaux croisés
entre Excel et Access. Notre banque de données comprenait 63 entreprises
et l'enquête téléphonique s'est déroulée du
20 mai au 8 juin 2009, sur une période de trois semaines. Sur les 63
entreprises inscrites dans la banque d'informations, voici comment se
répartissent les résultats obtenus lorsque les sondeurs ont
tenté de les rejoindre :
31 = questionnaires complétés
8 = refus de répondre
24 = non éligibles (ne se reconnaissent pas dans la
définition de l'agrotourisme énoncée cidessous, n'ont
jamais oeuvré ou n'oeuvrent plus dans le domaine agrotouristique ou
n'ont aucun contact avec la clientèle touristique (production et vente
exclusivement)). La population totale est de 63 entreprises (nombre
d'entreprises inscrites dans la banque de données). Or, nous avons
effectué une opération de toilettage de la banque de
données du MAPAQ en posant aux répondants cette première
question après leur avoir lu la définition de l'agrotourisme :
« vous considérez-vous faire de l'agrotourisme ? ».
Sur les 63 entreprises de ces entreprises interrogées, 31 ont
répondu positivement. Ces dernières sont donc
considérées comme centrales a l'agrotourisme, les 32 autres ayant
répondues négativement sont considérés comme
entreprises connexes. Nous sommes partis sur le choix de nous
intéressés seulement aux entreprises centrales a l'agrotourisme ;
en effet, une enquête sur les entreprises dites connexes sera
peut-être réalisée l'an prochain par le comité.
Ainsi les 31 entreprises dites centrales constituent l'échantillonnage.
En effet, il comprend des entreprises diversifiées (en production
végétale et en production animale) oeuvrant toutes en
agrotourisme. L'enquête que nous avons menée au mois de juin
laisse ressortir sur la région Centre-du-Québec, un total de 31
entreprises agrotouristiques de type central et 24 entreprises de type connexe
ou ne pratiquant plus d'activités liées a l'agrotourisme.
Selon le Groupe de concertation sur l'agrotourisme, la
définition de l'agrotourisme, qui a fait l'objet d'un consensus, est :
«Une activité touristique complémentaire de
l'agriculture ayant lieu dans une exploitation agricole. Il met des
productrices et producteurs agricoles en relation avec des touristes ou des
excursionnistes, permettant ainsi à ces derniers de découvrir le
milieu agricole, l'agriculture et sa production par l'accueil et l'information
que leur réserve leur hôte».
Fig. 16 : L'agrotourisme au Centre-du-Québec
Source photographie MAPAQ-mai 2009
Portrait des producteurs liés agrotourisme
(intégrant les travaux sur l'enquête des producteurs liés a
l'agrotourisme)
L'étude les entreprises liées a l'agrotourisme
au Centre-du-Québec effectuée en juin 2009, montre qu'il y a une
effervescence dans le secteur de l'agrotourisme depuis 3 ans dans la
région Centre-du-Québec. En effet, 12 entreprises
agrotouristiques sur 31 sont en démarrage. Elles représentent une
part d'autant plus importante que ces entreprises sont recensées sur une
période plus courte (3 ans) que les entreprises ayant 4 a 10 ans
d'âge (période de 6 ans) ou encore que les entreprises ayant plus
de 11 ans d'âge (période infinie...). En effet, sur l'ensemble des
entreprises interrogées, on se rend compte que près de 40% (soit
12 entreprises sur 31) d'entre elles ont moins de 3 ans et sont en
démarrage.
Fig. 17 : âge des entreprises
agrotouristiques
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Au niveau de l'analyse, trois groupes ressortent et se
montrent plus présents sur le devant de la scène : il s'agit tout
d'abord du groupe des jeunes entreprises en démarrage qui est rempli
d'idées pour le secteur agrotouristique dans son ensemble, mais qui a
besoin d'être rassuré, puis du groupe des entreprises
agrotouristiques expérimentées qui ont débuté
seules, sans aide, ni conseils, d'oü l'importance du réseautage. Le
groupe des entreprises d'âge moyen se trouve dans un entre-deux; ces
entreprises ont passé du cap du démarrage, elles envisagent des
projets à long terme pour améliorer leur entreprise et le secteur
agrotouristique. Dans l'ensemble, les entreprises interrogées se sont
très bien adaptées au niveau de la logistique et de l'accueil a
recevoir du public sur la ferme, alors qu'une minorité des
répondants au questionnaire ont reçu une formation en
agrotourisme. En effet, sur l'ensemble des entreprises interrogées, une
minorité a reçu une formation en agrotourisme, 23% seulement,
soit 7 entreprises sur 31. La formation la plus suivie par les entreprises a
été « l'agrotourisme du rêve à la
réalité ». Les fermes qui ont reçu cette formation
sont en
grande majorité des jeunes entreprises ayant moins de 3
ans. En effet, 5 entreprises sur 7 qui ont reçu la formation sont des
jeunes entreprises en démarrage. Ces résultats démontrent
que près de 80% des entreprises agrotouristiques ont appris à
recevoir du public chez elles par leur propre expérience. Hélas,
on ne connaît pas la proportion des entreprises qui se sont
engagées dans l'agrotourisme mais pour qui l'aventure n'a pas
fonctionné. En effet, recevoir du public a la ferme n'a rien
d'inné. La prolifération des entreprises agrotouristiques dans la
région correspond aux recommandations formulées par la
Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire
québécois de janvier 2008. L'agrotourisme s'inscrit
parfaitement dans cette tendance puisqu'il permet de montrer au consommateur de
quelle façon est fabriqué le produit qu'il va
éventuellement acheter. D'un point de vue économique, une
surprise ressort de l'enquête. Du point de vue économique, il
ressort de l'enquête deux grandes tendances :
1) Pour une entreprise agrotouristique sur deux,
l'agrotourisme est une activité complémentaire qui s'ajoute a
l'entreprise dans un but de diversification des revenus et des
activités. L'agrotourisme apparaît alors, pour ces entreprises,
comme un complément pouvant représenter jusqu'à 30% des
revenus totaux de la ferme.
2) Pour un tiers des entreprises, l'agrotourisme est un
revenu a part entière qui génère des fonds importants. En
effet, 32% des entreprises interrogées répondent que leurs
activités agrotouristiques dégagent plus de 50% de leurs revenus
totaux. Parmi ce dernier résultat, il ressort que 4 entreprises sur 10
qui dégagent plus de 50% de leurs revenus totaux sont des entreprises de
grande envergure qui accueillent plus de 3000 visiteurs par an. Dans
l'ensemble, les entreprises interrogées se sont très bien
adaptées a recevoir du public sur la ferme. Toutes les entreprises
interrogées déclarent avoir de l'eau potable sur leur lieu de
réception du public, il en va de même pour le stationnement.
Presque toutes les entreprises disposent de toilettes sur la ferme. Les trois
quarts d'entre elles ont également une aire de repos. La moitié
des entreprises affirment disposer d'un accès pour personnes à
mobilité réduite. Ces chiffres sont très positifs, ils
laissent supposer qu'il ne serait pas trop difficile pour ces entreprises de
s'adapter a une charte de qualité d'accueil avec des critères de
qualité de base (eau potable, toilettes sur le lieu de réception,
propreté...). Pour ce qui est du nombre de visiteurs accueillis par les
entreprises agrotouristiques, on remarque véritablement trois groupes
bien distincts se dégager. Les groupes sont relativement bien
répartis en nombre d'entreprises. Une majorité d'entreprises
(35%) reçoit moins de 1000 visiteurs par an. Ce chiffre s'explique en
partie du fait que certaines entreprises sont en démarrage et ont
débuté leur exercice l'an passé. Ainsi, pour certaines,
une année ne s'est pas encore écoulée depuis l'offre
agrotouristique. Ensuite, on remarque qu'il y a un groupe d'entreprises
intermédiaires qui est bien marqué (26%), puis il y a un groupe
d'entreprises plus important en capacité d'accueil (26%) qui arrive a
recevoir plus de 3000 visiteurs par an.
Fig. 18 : Nombre de visiteurs par
entreprises
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Parmi les répondants, 49% ont affirmé accueillir
des visiteurs et des acheteurs locaux dont la principale provenance
était la région Centre-du-Québec; 40% des
répondants, des clients en provenance de la province de Québec,
alors que 7%, de la clientèle européenne.
Fig.19 : Principale provenance de la
clientèle
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
La clientèle des entreprises agrotouristiques est donc
en majorité locale. Toutefois, il est surprenant de constater que la
part de la clientèle européenne est plus importante que la part
de la clientèle issue du Canada (2%). On retrouve ici une composante
historique et culturelle propre au Québec. On remarque aussi que les
entreprises qui dégagent le plus de marge bénéficiaire
grâce a l'agrotourisme sont des entreprises expérimentées
(5 entreprises sur 10) de plus de 11 ans. Ces chiffres sont importants, cela
prouve que les activités agrotouristiques peuvent permettre une
viabilité de l'entreprise. Toutefois, en agrotourisme, la plus grande
part des revenus provient de la vente de produits transformés. Or, cet
aspect n'arrive qu'en seconde place des activités proposées par
les entreprises agrotouristiques après les activités d'animation.
En effet, selon l'étude élaborée en 2008 par le MAPAQ :
Agriculture et Agroalimentaire du Centre-du-Québec, une proposition
géographique avantageuse, un sol et un climat propices à la
plupart des cultures, une industrie de transformation riche et
diversifiée, les touristes profitent des visites à la ferme
pour acheter des produits de l'entreprise dans 56% des cas et pour manger dans
45% des cas. Afin d'accroître leurs revenus, les entreprises de la
région doivent transformer et vendre davantage leurs produits à
la ferme. Les entreprises que nous avons interrogées sont en grande
majorité en production végétale, ce sont des entreprises
familiales, où le contact avec le producteur est
privilégié.
Fig. 20 : Principaux domaines de production
des entreprises
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Les entreprises sondées offrent des activités et
des produits diversifiés (taux de diversité : 6,3 produits ou
activités par entreprise). Il ressort de l'étude sur que les
entreprises agricoles qui font de l'agrotourisme sont essentiellement des
entreprises en production végétale, notamment dans le domaine des
fruits et légumes et de l'acériculture. 35% des entreprises
engagées dans l'agrotourisme font de la production animale, alors
qu'elles sont près de 65%
à faire de la production végétale. En
effet, ces deux domaines de productions se démarquent
véritablement des autres; si l'on cumule les chiffres qui ressortent de
la production maraîchère et des fruits, on obtient un chiffre
s'élevant a 32%, ce qui veut dire que près d'un tiers des
entreprises agrotouristiques produisent des fruits et légumes. Quant
à l'acériculture, ce domaine regroupe 20% des entreprises
agrotouristiques. De plus, les activités liées a l'agrotourisme
de la région sont offertes sur des périodes très
variées (de quelques semaines à une année
complète). Il ne nous est pas permis de définir une «
période touristique type ~ dans l'agrotourisme car les périodes
d'activités varient beaucoup en fonction des types de produits et des
profils des entreprises. Toutefois, on remarque que la plupart des entreprises
sont ouvertes du mois de juin au mois d'octobre. On remarque, notamment, que le
mois de septembre est le mois oü il y a le plus d'entreprises ouvertes,
les entreprises jouant sur le fait que les arrière-saisons (les
automnes) sont encore douces pour les activités touristiques. Pour les
entreprises végétales, ces périodes sont
particulièrement adaptées a l'agrotourisme puisqu'elles sont
compatibles avec les récoltes et cueillettes. En effet, ces entreprises
peuvent concilier leurs productions végétales, tout en ajoutant
à leur entreprise, une valeur ajoutée en faisant visiter leur
entreprise et en sensibilisant le public à l'agriculture et aux modes de
production. Une autre période se démarque au niveau de
l'ouverture des entreprises agricoles, elle s'étend du mois de mars au
mois d'avril, cette période correspondant aux entreprises
agrotouristiques acéricoles qui sont ouvertes pour le temps des sucres.
Tous les répondants a l'enquête affirment faire des
activités d'animation, comprenant des activités de centre
d'interprétation documentaire vidéo et de
musée/exposition. Aussi, 34% des entreprises que nous avons
interrogées effectuent des activités d'animation de type centre
d'interprétation.
Fig. 21 : activités proposées
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Les entreprises offrant des activités de restauration
et de l'autocueillette se situent dans des proportions équivalentes,
soit environ 7%. Les services et les activités que l'on retrouve le
moins fréquemment sont les gîtes à la ferme, les
documentaires et les expositions, ainsi que les musées. Les moyens de
promotion pour faire connaître les entreprises agrotouristiques sont
assez diversifiées. Les répondants comptent beaucoup sur le
bouche à oreille pour promouvoir leur entreprise à long terme.
Ainsi, la plupart des entreprises ont conscience qu'elles doivent offrir des
services de qualité pour la pérennité de leur entreprise.
La clientèle agrotouristique est diversifiée et locale
(région Centre-du-Québec); elle est surtout
représentée par une clientèle familiale et individuelle.
Au vu de ces résultats, il semble que les entreprises agrotouristiques
aient déjà une bonne sensibilisation aux modes de promotion
à utiliser pour faire connaître leur entreprise. On peut en
déduire que les chefs d'entreprises sont conscients que les modes de
promotion sont essentiels pour la viabilité de leur entreprise, car ils
permettent d'attirer le public sur leur lieu de production. Il semble que,
globalement, le concept de développement durable soit plutôt bien
assimilé par les producteurs du Centre-du-Québec, la
majorité le comprend dans le sens d'avoir une vision a long terme pour
le développement de leur entreprise tout en préservant
l'environnement. Enfin , pour terminer ce portrait de l'agrotourisme au
Centre-du-Québec il est bon de consulter la répartition spatiale
des fermes agrotouristiques sur la région qui se présente ainsi
(voir le figuré 25 ci-dessous) : sur un total de 31 fermes
agrotouristiques dans la région, il y en a 10 sur la MRC d'Arthabaska
(dont 6 entreprises en production végétale (acériculture
et maraichage) et 4 en production animale (production bovine et porcine)), 7
sur la MRC de Bécancour (dont 3 en production animale (production
caprine et équestre) et 4 en production végétale
(production viticole, maraichère et acériculture), 3 sur la MRC
de Drummondville (dont 2 en production animale (production bovine et ovine) et
une en production florale), 6 sur la MRC de l'érable (dont 4 en
production animale (volailles, production bovine et ovine) et 2 en production
florales et maraichère), et 5 sur la MRC de Nicolet-Yamaska en
production végétale (acériculture, production viticole et
maraichère). Ces fermes sont réparties de façon assez
uniforme sur le territoire. On constate toutefois une plus forte concentration
d'entreprises agrotouristiques sur la MRC d'Arthabaska. Toutefois, le faible
nombre d'entreprises au niveau régional rend difficile la mise en place
d'une route ou d'un circuit agrotouristique vu l'éloignement entre les
fermes.
Bien évidemment l'enquête qui a été
réalisé auprès de producteurs liés a l'agrotourisme
avait pour but de mieux cerner les attentes des producteurs par rapport au
comité AgroTourisme Centre-du-Québec, un comité
peu connu par les producteurs agrotouristiques.
Les attentes des producteurs
Les entreprises que nous avons interrogées ont des
attentes par rapport au comité AgroTourisme Centre-du-Québec.
Toutefois selon l'âge des entreprises les besoins ne sont pas les
mêmes. En effet, il ressort de l'étude que les entreprises en
démarrage sont surtout en attente d'aide au démarrage, par des
financements notamment mais aussi par des conseils, 71% des répondants
trouvent cette question importante.
Elles attendent du comité qu'il favorise la mise en
relation des entreprises agrotouristiques entre elles. En effet, les jeunes
entreprises en démarrage sont surtout en attente de conseils de leurs
aînés, ils souhaitent rencontrer des entrepreneurs, dans leur
domaine, qui ont de l'expérience et des conseils a leur donner. Les
jeunes entreprises attendent également du comité AgroTourisme
Centre-du-Québec qu'il assure une promotion des entreprises
agrotouristiques moins dispendieuse pour les entreprises en démarrage et
qu'il favorise le rapprochement du producteur et du consommateur. Les
entreprises d'âge moyen, quant a elles, attendent du comité qu'il
fasse connaître les entreprises agrotouristiques de la région aux
consommateurs en incitant les organisateurs d'évènements
touristiques ou culturels a inviter les producteurs agrotouristiques.
Les entreprises plus expérimentées ont aussi des
attentes (développer des circuits touristiques), mais on remarque
qu'elles comptent moins sur le comité que sur elles-mêmes. En
effet, ces entreprises agricoles se sont le plus souvent
développées seules, d'après leurs propres
expériences, ainsi on sent qu'elles ont moins d'attente vis-à-vis
du comité. En l'occurrence, ce serait plutôt le comité
AgroTourisme Centre-du-Québec qui aurait besoin de ces
entreprises agrotouristiques, car elles ont une expérience pratique du
secteur et parce qu'elles sont le plus a même pour conseiller les
entreprises en démarrage.
En revanche, toutes les entreprises du secteur souhaitent que
le comité développe des circuits ou des routes touristiques, 74%
des répondants affirment, sous réserve des conditions de l'offre,
être intéressés a adhérer a une route touristique.
Les 13% qui ne souhaitent pas adhérer à un nouveau circuit
touristique ne se pressentent pas assez prêts au niveau de la logistique
pour accueillir beaucoup de visiteurs, ou bien ils estiment ne pas avoir assez
de temps à consacrer à cet évènement
hypothétique. Beaucoup considèrent que l'agrotourisme n'est pas
assez présent sur les foires et autres évènements
culturels ou touristiques. Certains producteurs attendent du comité
AgroTourisme Centre-du-Québec qu'il permette aux entreprises
agrotouristiques d'être présentes à ces
évènements dans le but d'avoir une meilleure visibilité
auprès du consommateur.
En ce qui concerne le maillage des activités
liées a l'agrotourisme avec des entreprises du secteur touristique,
culturel ou sportif de la région, cette stratégie est mise de
l'avant par 16 % des répondants. Dans ce domaine la pratique n'est pas
très rependue c'est pourquoi les producteurs attendent du comité
qu'il mette les entreprises agrotouristiques en lien entre elles, cette
question étant « importante » pour 29% des entreprises. Le
comité doit ainsi inciter à la création des foires et des
événements culturels en lien avec l'agrotourisme. Cette
suggestion a été soulevée plusieurs fois dans les
commentaires émis par les répondants. Une autre des attentes
fortes des producteurs agrotouristiques concerne
la mise en place de formations adaptées aux entreprises
agrotouristiques, d'autant plus que les formations permettent également
un réseautage des entreprises. La formation est, en effet, le point le
plus attendu par les entrepreneurs qui font de l'agrotourisme; 77% des
répondants jugent cette question « importante ~. Pour les jeunes
entreprises, il s'agit d'acquérir des techniques et des astuces pour
accueillir le public et retenir son attention; pour les entreprises plus
expérimentées, il s'agit de se remettre a jour dans les nouvelles
tendances de la clientèle ou bien d'acquérir de meilleurs
réflexes d'accueil. Le travail sur un outil reconnaissant la
qualité des services et des produits des entreprises est
également très attendu. En effet, la question autour des
contrôles de la qualité semble « importante » pour 87%
des chefs d'entreprises. 71% des répondants de l'enquête sont
prêts a s'engager dans une démarche de qualité avec un
cahier de charges. Ce résultat est très positif, car il montre
que les producteurs ont pris conscience de la nécessité d'avoir
une démarche de qualité pour mieux vendre le secteur
agrotouristique et que les producteurs ont aussi des attentes par rapport aux
outils permettant de prouver la qualité de leur entreprise.
Plusieurs acteurs contribuent au développement de
l'agrotourisme et des circuits courts de distribution dans la région
Centre-du-Québec. Nombres de regroupements permettent de
d'établir des réflexions sur les valorisations des produits
locaux notamment par l'agrotourisme.
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