Juillet 2009
SOULIER Marie-Laure
Master 1 Géographie et Aménagement du
territoire
Diplôme Universitaire en Ingénierie de
l'Espace Rural
École Supérieure Européenne en
Ingénierie de l'Espace Rural
Université Jean Moulin-Lyon3
Ministère de l'agriculture, des
pêcheries, de l'alimentation du Québec 767 Boulevard Pierre
Roux Est G6T 1S7 Victoriaville Québec - CANADA
Région Centre-du-Québec, photos MAPAQ
Tuteur pédagogique : Madame Honegger Anne
Maître de stage : Madame DUMOULIN Sonia
La valorisation des productions agricoles locales, les
circuits courts de distribution et le développement de l'offre
agrotouristique dans la région Centre-du-Québec
Résumé
La remise en cause de l'agriculture moderne productive au
niveau mondial, ainsi que l'émergence de nouvelles tendances sociales
dans la population, amènent des bouleversements dans les paysages ruraux
des pays développés. La valorisation des productions agricoles
locales et les circuits courts de distribution apparaissent ainsi comme des
solutions alternatives pour redynamiser l'économie d'une région
mais aussi pour développer un sentiment d'appartenance au
Centre-du-Québec. C'est du moins ce vers quoi la région
Centre-du-Québec veut tendre en développant des modes de
commercialisation qui rapproche le consommateur du producteur.
Abstract
Today's agri-business sector is having to face up to
increasing competition and is undergoing both modernisation and structural and
spatial concentration. In this context, the means available in rural areas have
become particularly fragile. A variety of solutions have been adopted as
valorisation of agricol product and short way of distribution they are
alternatives solutions that Centre-du- Québec area intented to put in
place.
REMERCIMENTS
Je tiens à remercier mon maître de stage, Madame
Sonia DUMOULIN, pour m'avoir permis de réaliser mon stage dans
l'équipe de l'Aménagement du Territoire de la direction
régionale du ministère de l'agriculture, des pêcheries, de
l'alimentation du Québec mais aussi pour m'avoir encadré durant
mon cette expérience.
Je remercie également Madame Angèle
Rivard-Martin qui a bien voulu m'accepter en tant que stagiaire sur le montage
de son projet de marché de solidarité régionale de
Victoriaville. J'ai beaucoup apprécié ses remarques, ses conseils
et sa bonne humeur. Grâce a elle j'ai énormément appris
tant au niveau technique qu'au niveau relationnel.
Merci à Monsieur FRECHETTE Lionel, Préfet de la
MRC d'Arthabaska qui m'a accueilli de façon remarquable et qui
était présent à tout moment, et à Monsieur BROCHU
Guy, qui fut un premier contact fort important pour la recherche de stage au
Québec.
Enfin, merci a l'ensemble du personnel pour sa sympathie, sa
bonne humeur, sa disponibilité et son envie de partager les
connaissances permettant ainsi aux stagiaires d'emmagasiner un maximum
d'informations dans différents domaines.
Encore une fois merci a tous!
SOMMAIRE
Introduction générale p.6
Méthodologie p.8
Partie 1 : Le territoire et ses enjeux p.11
I. Présentation générale de la
région Centre-du-Québec : un espace rural
stratégique en mutation p.12
1.1. Situation géographique et caractéristiques
physiques d'une région située au coeur de la province du
Québec p.12
1.2. Situation socioéconomique : une région
nouvellement créée qui se cherche une identité propre
p.19
1.3. Zoom sur les activités agricoles et
agroalimentaires dans la région Centre-du-Québec
p.23
II. Un stage au coeur des problématiques
agricoles modernes, une expérience
enrichissante pour ma vie professionnelle
future p.34
2.1. Un stage au Ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), en partenariat avec plusieurs
intervenants du milieu p.34
2.2. Le stage en lui-même, entre communication, comparaison
et réciprocité p.37
Partie 2 : Vers des pratiques agricoles et de
commercialisations alternatives p.41
I . Les systèmes de valorisation et de
commercialisation des productions agricoles locales de la région
Centre-du-Québec p.42
1.1. L'agrotouristique dans la région
Centre-du-Québec : méthode de valorisation du travail de la ferme
et des produits locaux p.42
1.2. Circuits touristiques et les festivals : outils de
promotion des produits du territoire
p.58
1.3. Les marchés locaux : système de vente en
circuits courts p.61
II. Enjeux d'aménagements et
opportunités pour la mise en place de nouvelles pratiques de
consommation et de production au niveau local p.70
2.1. La valorisation des productions agricoles locales dans la
région Centre-duQuébec : un secteur en émulation mais avec
peu d'expérience p.70
2.2. Au-delà du secteur agricole et économique
p.72
2.3. Les enjeux et les défis p.73
Conclusion générale
Bibliographie p.78
Tables des figures
Tables des tableaux
Tables des matières
Annexes p.82
Introduction générale
Les filières agro-alimentaires modernes sont
aujourd'hui remises en cause au niveau mondial. Elles sont confrontées
à une concurrence exacerbée et subissent un mouvement de
modernisation et de concentration structurelle et spatiale. Les
réactions face à ces réalités globalisantes sont
variées, certains préconisent l'intensification des productions,
d'autres le travail sur la qualité et la diversification des produits
agricoles.
Que l'on soit en France ou bien au Québec, la question
de l'agriculture est essentielle pour l'avenir ; elle représente, en
effet, un secteur économique important, créateur de richesse, le
déploiement de ce secteur sur les territoires Français ou
Québécois, en fait un pilier de la vitalité
économique et sociale. En outre, il façonne les paysages et
entretient des liens étroits avec l'environnement. De plus, des deux
cotés de l'Océan Atlantique, le secteur primaire est soutenu par
des politiques agricoles qui définissent a l'agriculture des objectifs
et des stratégies. Alors que la Politique Agricole Commune
Européenne va être renégociée sous peu, le 12
février 2008, la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de
l'agroalimentaire québécois rendait public son rapport final. Ce
rapport invite le milieu agricole et agroalimentaire à s'engager dans
une démarche de changement. Dans cet esprit, le gouvernement du
Québec annonçait, le 6 mars 2008, sa vision d'avenir pour
l'agriculture et l'agroalimentaire québécois, intitulée
La fierté d'en vivre. Le plaisir de s'en nourrir. Le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec (MAPAQ) a donc mis en oeuvre une stratégie d'accroissement
des achats de produits alimentaires québécois sur le
marché intérieur. Cette stratégie sur la valorisation des
productions agricoles locales définit le rôle qu'entend jouer le
gouvernement en matière de promotion des produits
québécois. Concrètement, cette stratégie s'est
traduite dans les régions par le lancement de nombreuses campagnes de
communication comme par exemple dans la région Centre-duQuébec :
« Le Centre-du-Québec, goutez-y ! ».
La région Centre-du-Québec apparait, en effet,
comme une région très dynamique à tous les points de vue,
elle apparait également comme une région stratégique.
Située au « centre du Québec ~, c'est-à-dire entre
Montréal et Québec, elle est au coeur de la partie habitée
de la province Québécoise ; elle apparait ainsi comme une
région de transit entre deux pôles urbains.
On constate toutefois que le mouvement amorcé au niveau
provincial sur la valorisation des productions agricoles locales correspond au
développement, au Québec comme en Europe, de nouvelles tendances
sociales. En effet, les dispositifs de vente directe connaissent, actuellement,
un développement sans précédent. Une nouvelle dynamique se
met en place depuis quelques mois dans la région Centre-du-Québec
notamment. Les circuits courts de distribution y apparaissent sous la forme de
l'agrotourisme, des marchés de solidarités régionaux, des
festivals, des routes et circuits touristiques.
Les acteurs du territoire sont nombreux a contribuer a
l'émergeance de cette rééducation à la consommation
locale. Mon travail sur l'agrotourisme ainsi que sur la marché de
solidarité régionale de Victoriaville, durant mon stage au
ministère de l'agriculture, s'intègre a cette démarche
avec comme porte d'entrée le programme « le
Centre-du-Québec, goutez-y ! » mis en place par le MAPAQ le 4 mai
2009.
En corrélation avec la demande toujours plus importante
des consommateurs, on voit de plus en plus de producteurs qui choisissent de
vendre leur production directement. Ces pratiques sont, malgré tout, peu
en phase avec le fonctionnement classique agricole Québecois qui
privilégie, notamment dans la région Centre-du-Québec, la
distribution en circuits longs, selon le modèle modernisateur agricole
des années 60. Elles sont, pourtant, de plus en plus répandues,
ainsi dans le contexte d'un territoire de transit fortement marqué par
une agriculture intensive, en quoi la valorisation et la commercialisation des
productions agricoles en circuits courts peut-elle contribuer au
développement d'une économie rurale dynamique et d'une
agriculture plus respectueuse de l'environnement ?
Ainsi, dans un premier temps, nous verrons comment est
organisé le territoire Centricois et quels sont les principaux enjeux de
l'agriculture dans la région Centre-duQuébec. Puis nous nous
attacherons spécifiquement aux acteurs du territoire ainsi qu'à
mes missions de stage.
Dans un second temps, nous dresserons un portrait de tous les
moyens mis en place au Centre-du-Québec qui permettent de
développer les circuits courts de distribution, puis nous
évaluerons les problématiques, ainsi que les défis et les
enjeux que ces systèmes posent.
Méthodologie
Ce mémoire vise à présenter les
différentes problématiques liées qu'aux circuits courts de
distribution ainsi qu'à la valorisation des productions agricoles
locales à forte valeur ajoutée.
Ce document est fondé en partie sur le travail que j'ai
réalisé durant mon stage de quatre mois au Québec, a
travers lequel j'ai pu travailler sur la question de l'agrotourisme notamment
par la mise en place d'une enquête visant a mieux connaitre les attentes
des producteurs au Centre-du-Québec ainsi que sur le montage de projet
d'un marché local de producteurs.
Mon étude porte sur la région
Centre-du-Québec puisque c'est a cette échelle que j'ai du
travailler pour structurer le secteur de l'agrotourisme avec l'objectif
d'établir un portrait de l'agrotourisme au Centre-du-Québec pour
le comité AgroTourisme Centre-duQuébec. L'enquête
consistait à contacter par téléphone chaque producteur
agricole lié à l'agrotourisme qui était inscrit dans les
banques de données du MAPAQ. Cette tache de renseignements a
été effectuée sur une période de trois semaines
durant les mois de mai et de juin 2009.
Ensuite s'en est suivie une période de traitement des
données sous Access. L'enquête a également permis de
remettre à jour les données informatiques du MAPAQ dans
lesquelles les entreprises agricoles sont enregistrées. Concernant le
montage de projet relatif au marché de solidarité
régionale de Victoriaville, j'ai rencontré Madame Angèle
Rivard-Martin avec qui nous avons constitué le Plan d'affaire du
marché que nous avons présenté au CLD Bois-Francs. Par la
suite j'ai interrogé des consommateurs, afin de cerner le rôle
qu'ils pouvaient jouer dans la promotion et la diffusion de ces dispositifs,
notamment, parce qu'ils semblaient avoir une grande importance aux yeux des
producteurs.
C'est a partir de ces deux projets que cette réflexion
sur la commercialisation et la distribution des produits locaux est née.
Nous tenterons de mettre en lumière dans ce mémoire le rôle
des circuits courts de distribution dans la région
Centre-du-Québec, leurs retombées mais aussi sur les défis
qu'ils ont a relevé pour l'avenir.
Partie 1 :
Le territoire et ses
enjeux
I . Présentation générale de la
région Centre-du-Québec : un espace rural stratégique en
mutation
La situation géographique et les
caractéristiques physiques de la région Centre-duQuébec
confèrent une position stratégique à ce territoire. Cette
région se situe au centre névralgique de la province du
Québec. De plus, les marchés américains très
proches favorisent le développement de son économie en
général et créent sur le territoire des mutations
culturelles, sociales et économiques.
1.1. Situation géographique et
caractéristiques physiques d'une région située au coeur de
la province du Québec
Située a l'est de la région
Montérégie et a l'ouest de la région
Chaudière-Appalaches, la configuration géographique de la
région Centre-du-Québec, en fait d'une part une région
incontournable de passage mais aussi une région de transit oü l'on
ne s'arrête pas forcément.
1.1.1. Une région de transit à dominante
rurale prise entre deux pôles urbains
La région Centre-du-Québec se situe sur la
Rive-Sud du Saint-Laurent, à mi-chemin entre deux gros pôles
urbains majeurs : Montréal et Québec. Montréal concentre
les pouvoirs économiques de la province Québécoise alors
que Québec concentre les pouvoirs politiques et législatifs de la
province. Ce positionnement géographique stratégique de la
région est renforcé par un maillage routier et autoroutier dense
au niveau provincial. Ces deux éléments font du
Centre-du-Québec, une région incontournable; d'autant plus que
les marchés Américains sont tous proches. En effet, la
région Centre-du-Québec est notamment traversée par deux
axes routiers importants :
Fig. 1 : schéma de l'organisation territoriale de
la région
|
|
|
-la route 55 qui mène vers la Mauricie au nord et vers
les ÉtatsUnis au sud en 4 heures de route.
-l'autoroute transcanadienne (autoroute 20) qui permet de
rejoindre Québec ou Montréal en l'espace d'une à deux
heures de route.
|
Source : MAPAQ-SOULIER Marie-Laure -Avril 2009
|
|
Toutefois, si le positionnement géographique est une
chance pour la région, du fait de la proximité des
marchés, il apparait aussi comme un territoire de transit à
dominante
rurale oü l'on ne fait que passer et oü l'on ne
s'arrête pas. Là est tout le défit de la région :
entrainer une mutation économique, culturelle et sociale. Il s'agit de
créer une identité propre au Centre-du-Québec tout en
rendant la région attractive. Le Centre-du-Québec doit se
démarquer et être attractif tant au niveau du tourisme, de la
qualité de vie et de l'innovation afin de retenir la population sur le
territoire et afin d'attirer des touristes et de nouveaux habitants sur le
territoire. En effet, les municipalités de la région
Centre-duQuébec sont à dominantes rurales, elles ne
présentent donc aucun caractère exceptionnel pour les visiteurs.
La trame urbaine sur la région représente 2 % du territoire.
Toutefois, les municipalités de la région sont globalement bien
desservies; elles se trouvent toutes à une demi-heure de route d'un
pôle urbain offrant des services plus complets. La présence de
deux villes de moyenne importance, Victoriaville et Drummondville, assure la
plupart des services essentiels à la population de la région.
Fig. 2 : Les municipalités régionales de
comté de la région et leurs pôles urbains
Si la région a une position géographique
stratégique, elle est aussi marquée par des reliefs distincts et
des climats variables.
1.1.2. Une région marquée par des reliefs
distincts et des climats variables
La région Centre-du-Québec s'étend sur
deux grandes régions physiographiques : sur les basses terres de la
plaine du Saint-Laurent et sur les montagnes appalachiennes. Le piémont,
une bande de terre inclinée, constitue une zone de transition entre les
deux régions. La région est limitée au nord-ouest par le
fleuve Saint-Laurent et occupe une superficie de 6 950 km2. Le
Centre-du-Québec s'étend sur un territoire relativement plat,
sauf dans sa partie montagneuse appalachienne, au sud-est. Avec son relief
ondulé et vallonné, le pied des Appalaches est composé de
sols propices aux élevages et à la croissance des érables
à sucre. Il y a 15 000 ans, les glaciers qui recouvraient la
région Centre-du-Québec ont exercé leur action comme agent
de structure et de transport. Après leur fonte, ils ont laissé
des dépôts qui se sont accumulés de différentes
façons et ont servi de roche-mère aux sols qui se trouvent au
pied des Appalaches. À mesure que les glaciers reculaient vers le nord,
les eaux de la mer de Champlain envahissaient les parties basses de la
région. Pendant la période de submersion marine, les
sédiments argileux se sont accumulés sur de grandes surfaces dans
la partie nord-ouest. La partie centrale de la région est recouverte
surtout de sable et de gravier, et parsemée de petits ilots de loams
sableux et argileux propices à la culture de la céréale et
des fourrages. Dans la partie nord-ouest du Centre-du-Québec, le relief
plan et les sédiments argileux, qui s'y sont déposés,
créent des conditions favorables a plusieurs cultures de
céréales et de légumes.
Fig. 3 : Carte du Québec
Le relief en lui-même ne représente donc pas un
obstacle pour la région, en revanche, le climat est bien plus
problématique. En effet, quatre saisons très contrastées
se succèdent au Québec, dont un printemps doux et bref ainsi
qu'un automne frais et coloré. Les saisons les plus marquées
restent l'été et l'hiver. Les étés sont chauds et
souvent très humides. La période chaude dure environ deux mois.
Les hivers sont froids, assez longs (neige au sol généralement de
novembre à avril), très neigeux et humides. Ils
représentent un handicap pour la région notamment au niveau des
transports car les tempêtes de neige paralysent les réseaux
routiers. Les températures représentent également une
limite au développement du territoire car les variations de
température sont très importantes, de fait elles abîment
énormément les réseaux routiers (apparition de gros nids
de poule) qu'il faut rénover chaque année. Les
températures peuvent atteindre les 35 °C en été et
descendre sous la barre des -40 °C en hiver.
Cette configuration physique a conféré au
Québec un environnement diversifié et des ressources naturelles
riches.
1.1.3. Environnement et ressources naturelles
L'abondance de ses ressources naturelles confère au
Québec une position avantageuse sur le plan mondial. Le Québec
est remarquable par les richesses naturelles de son vaste territoire
marqué par de grandes étendues de terre et de forêt. En
effet, les forêts recouvrent plus de la moitié du territoire
québécois, soit 761 100 km; de plus, l'immense majorité
(90,5 %) de ces dernières sont de propriété publique. Le
Québec est également riche de ses nombreux cours d'eau,
très exploités par la société Hydro-Québec,
une société d'État québécoise qui
gère 83 centrales réparties sur tout le territoire
québécois pour la création de l'électricité.
Hélas une grande majorité des cours d'eau sont aujourd'hui
pollués. Cette exploitation a tout de même permis de modifier le
bilan énergétique du Québec en vingt ans.
L'électricité occupe maintenant au Québec le premier rang
parmi les formes d'énergie, suivie du pétrole et du gaz naturel.
De plus, la province Québécoise se distingue dans le secteur
minier en se classant parmi les dix principaux producteurs mondiaux, riche de
ses ressources minières, elle compte environ trente mines, 158
entreprises d'exploration et une quinzaine d'industries de première
transformation. Une trentaine de substances diverses y sont exploitées,
dont les plus importantes sont l'or, le fer, le titane, l'amiante, le cuivre,
le zinc et l'argent. À peine 40 % du potentiel minéral du
sous-sol québécois est actuellement connu. La région
Centre-du-Québec, se démarque fortement dans se secteur avec
l'exploitation d'une mine d'amiante a ciel ouvert à Asbestos (voir le
fig.4 ci-dessous). Les ressources Québécoises ont
été très exploité jusque dans les années
1980, sans se soucier des répercutions sur l'environnement. A ce moment,
un virage a été opéré par le ministère des
Ressources naturelles et de la Faune qui est le gestionnaire du territoire
public, des ressources forestières, minérales,
énergétiques et fauniques ainsi que de l'information
foncière. Ainsi, en 1985, le Ministère, dans le but d'assurer la
conservation des ressources naturelles et du territoire, a créé
la Société des établissements de plein air du
Québec (Sépaq) qui est une société d'État
qui a pour mandat d'administrer et de développer des territoires
naturels et des équipements touristiques. La Sépaq s'est
donnée la mission d'assurer l'accessibilité, la mise en valeur et
la protection de ces équipements publics pour le bénéfice
de sa clientèle, des régions du Québec et des
générations futures, par la gestion des
parcs nationaux. La Sépaq relève aujourd'hui de
l'autorité de la ministre du Développement durable, de
l'Environnement et des Parcs. Ainsi, une prise de conscience de la
nécessité de protéger le territoire s'est amorcée
par une mutation au niveau de la gestion et de l'exploitation des ressources.
Jusque là peu protégées, le gouvernement
Québécois cherche depuis une vingtaine d'années à
mettre en valeur ses ressources et à les sauvegarder.
Fig. 4 : photographie mine d'Asbestos
Source : mine d'Asbestos, photographie personnelle, mars
2009
Il faut ainsi noter que la gestion et l'exploitation des
ressources naturelles et économiques dépendent en grande partie
de l'organisation territoriale du territoire.
1.1.4. Organisation territoriale de la province et de la
région
La province du Québec est divisée en 17
régions administratives à la tête desquelles se trouve
habituellement une Conférence régionale des élus
(CRÉ). Dans leurs compétences propres, ces régions servent
a organiser l'administration publique québécoise et a
créer des unités de division pour les différents services
du gouvernement du Québec. Elles sont formées par les
résidents et municipalités d'une même région
d'appartenance, dont le regroupement avec les autres régions constitue
ultimement l'État du Québec. Les CRÉ agissent normalement
en tant qu'interlocuteurs privilégiés pour leur région
respective auprès du Conseil des ministres du Québec. Leur
pouvoir décisionnel et de dépenses relèvent cependant et
uniquement des mandats qui leur sont confiés par le gouvernement
québécois.
Fig. 5 : schéma de l'organisation administrative
du
Québec
Source : Institut de la statistique du Québec (ISQ),
Profil de la région Centre-du-Québec Tableau 1 : Organisation
administrative du Québec
Numéros des régions administratives
n°
|
Région administrative
|
n°
|
Région administrative
|
01
|
Bas-Saint-Laurent
|
09
|
Côte-Nord
|
02
|
Saguenay-Lac-SaintJean
|
10
|
Nord-du-Québec
|
03
|
Capitale-Nationale
|
11
|
Gaspésie-Îles-de-laMadeleine
|
04
|
Mauricie
|
12
|
Chaudière-Appalaches
|
05
|
Estrie
|
13
|
Laval
|
06
|
Montréal
|
14
|
Lanaudière
|
07
|
Outaouais
|
15
|
Laurentides
|
08
|
Abitibi-Témiscamingue
|
16
|
Montérégie
|
|
17
|
Centre-du-Québec
|
Source : Institut de la statistique du Québec (ISQ),
Profil de la région Centre-du-Québec
Les régions sont elles mêmes divisées en
municipalités régionales de comté (MRC), ce sont des
entités qui regroupent plusieurs municipalités
(l'équivalent de nos communes). Les MRC ont pour rôle de d'assurer
un consensus régional sur leur territoire, elles ont compétence
dans les domaines de la culture, de l'aménagement du territoire, dans
l'équilibre de son environnement, ainsi que dans le développement
socio-économique. Elles ont pour rôle de sensibiliser les
municipalités locales aux enjeux régionaux et de favoriser la
concertation des
milieux. La région Centre-du-Québec, en elle
même comprend cinq municipalités régionales de Comté
(MRC) :
La MRC d'Arthabaska compte 24 municipalités.
La MRC de Bécancour compte 12 municipalités.
La MRC de Drummond compte 18 municipalités.
La MRC de L'Érable compte 11 municipalités.
La MRC de Nicolet-Yamaska compte 16 municipalités.
Fig.6 : les MRC de la région
Centre-du-Québec
Source : MAPAQ, 2008
La région Centre-du-Québec compte, au total, 84
municipalités réparties sur ces cinq MRC. D'une manière
générale, les municipalités sont plutôt bien
équipées au niveau des services de base. La plupart des
municipalités disposent, par exemple, d'artisans et commerces essentiels
(dépanneurs notamment). La région Centre-du-Québec a une
organisation territoriale décentralisée, ce qui semble normal vu
l'étendue du territoire. Elle dispose de plusieurs pôles
d'attraction qui « drainent » les municipalités environnantes.
Drummondville est la ville-pôle de la MRC de Drummond ;
l'agglomération urbaine regroupe près de 69 000 habitants. Elle
dispose de nombreux services sportifs, médicaux et sociocommunautaires.
Victoriaville est la ville principale de la MRC d'Arthabaska. On y compte le
plus grand nombre d'habitants (près de 40 000 habitants), d'entreprises,
d'institutions, de commerces et de
services. L'agglomération de Plessisville (près
de 7 000 habitants), dans la MRC de l'Érable, constitue un pôle
d'attraction dynamique où sont regroupés la plupart des services
et entreprises. Les secteurs d'activités les plus importants sont
l'industrie du métal, de la machinerie, du bois, du meuble, de
l'alimentation, de l'agroalimentaire et de l'habillement. Bécancour est
un important centre de polarisation pour la MRC de Bécancour ; elle est
dotée de multiples équipements récréotouristiques
et patrimoniaux. Nicolet est au coeur du développement de la MRC de
Nicolet-Yamaska, ce centre urbain compte près de 8 000 habitants, il
dispose surtout de services éducatifs, culturels et touristiques.
La région Centre-du-Québec est une région
qui a été crée il y a une quinzaine d'année, de ce
fait l'organisation territoriale de la région Centre-du-Québec
est relativement ressente. En effet auparavant la région
Centre-du-Québec n'existait pas, elle était comprise dans la
région Mauricie-Bois-Francs. Ce caractère confère à
la région Centre-du-Québec une situation socioéconomique
particulière.
1.2. Situation socioéconomique : une région
nouvellement créée qui se cherche d'une identité propre
Étant une entité nouvelle, la région
Centre-du-Québec doit depuis sa création protester sa
légitimité et son utilité
1.2.1. Le Centre-du-Québec : une région
nouvellement créée qui proteste sa légitimité
La région administrative du Centre-du-Québec
à été créée en 1997. Avant cette date,
c'est-à-dire de 1987 à 1997, la région était
intégrée à la région de la Mauricie, autrefois
appelée Mauricie-Bois-Francs. Dissoute le 30 juillet 1997, cette
dernière était composée des actuelles régions
administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec. Les traces de
cette union demeurent encore très présentes dans la
région, notamment au niveau de la répartition des services
d'Etat. En effet, les bureaux administratifs font doublon dans la région
Centre-du-Québec, entre les villes de Drummondville, de Nicolet et de
Victoriaville, parce qu'il n'y a pas sur la région une ville
suffisamment importante pour imposer son aura. De plus, au niveau de la
culture, l'administration des budgets et des activités reste
gérée par l'ancienne entité Mauricie-Bois-Francs.
Effectivement, sur le territoire Centre-du-Québec, il n'y a pas de ville
suffisamment importante pour supporter a elle seule le domaine de la culture
qui en revanche est un secteur bien plus représenté sur la ville
universitaire de TroisRivères. La région Centre-du-Québec
est en quelque sorte divisée en deux : la région située
autour de l'autoroute 20 (Drummondville, Victoriaville, Plessisville) et la
région située près du fleuve (Nicolet et Bécancour)
qui regarde et travaille davantage avec la région de la Mauricie. Le
projet de dissociation de l'ancienne région Mauricie-Bois-Francs a
été porté par les élus de l'actuelle région
Centre-du-Québec qui considéraient que leurs projets pour la
région n'étaient pas suffisamment pris en compte dans
l'entité administrative Mauricie-BoisFrancs. Ainsi, à leurs yeux
les projets favorisés étaient ceux proposés par les
élus de la rive nord du St Laurent. Le projet a été
porté par l'ancien ministre des transports du Québec et
député du territoire d'Arthabaska : M. Jacques BARRY. De ce fait,
la région Centre-duQuébec est une entité toute
récente, elle n'a qu'une douzaine d'année. De plus, il est a
noter que ce projet de division a été porté par les
élus locaux et non pas par la population dans son ensemble. Dans ce
contexte, on comprend mieux pourquoi la région
Centre-du-Québec
cherche à se légitimer et à se
créer une identité propre qui soit différente des
représentations mentales que l'ancienne région
Mauricie-Bois-Francs mettez en avant auparavant. Il s'agit donc pour la
région Centre-du-Québec de créer une identité
collective capable à fédérer la région car nombre
d'autochtones ne savent pas qu'ils appartiennent à cette entité
administrative.
La difficulté de créer une identité
collective sur la région vient également du fait que le
Centre-du-Québec est un territoire étendu qui cherche à
être attractif.
1.2.2. De grands espaces peu densément
peuplés qui cherchent à être attractifs
Le Québec dans son ensemble est marqué par ses
grands espaces non urbanisés; alors que la densité de la
population du Québec est d'environ 4,9 habitants par kilomètre
carré, 80 % de sa population est principalement répartie au sud,
près des rives du fleuve Saint-Laurent. En effet, le Nord du
Québec compte pour 43 % du territoire or seulement 40 637
Québécois y habitent. Si l'on considère les zones
urbanisées, ainsi que la démographie Québécoise, la
région Centre-du-Québec apparait de fait comme une région
centrale pour la province non pas du point de vue géographique stricte
mais comme nous l'avons vu plus haut du point de vu de l'économie, des
pouvoirs législatifs et de la sociologie. La région du
Centre-du-Québec est en croissance depuis les quinze dernières
années. Elle représentait 3,0 % de la population du Québec
en 2007, soit 228 865 habitants. Cette population, répartie sur un
territoire de 6 921 km2, a une densité de 33
habitants/km2.
Fig. 7 : évolution démographique au
Centre-du-Québec
Evolution démographique et perspectives,
1971-2021
Sources : Statistique Canada; Institut de la statistique du
Québec. Compilation : Ministère du Développement
économique, de l'Innovation et de l'Exportation.
On remarque que la population au niveau de la région se
concentre surtout autour des centres urbains importants, tel que Drummondville
et Victoriaville, comme le montre le tableau ci-dessous.
MRC
|
Principales municipalités
|
Population
|
Drummond
|
Drummondville
|
48 535
|
Arthabaska
|
Victoriaville
|
40 562
|
Bécancour
|
Bécancour
|
11 436
|
Nicolet-Yamaska
|
Nicolet
|
7 866
|
L'Érable
|
Plessisville
|
6 716
|
Source : CLD Bois-Francs
La MRC d'Arthabaska compte 66 160 habitants, la MRC de
Bécancour compte 19 150 habitants, la MRC de Drummond compte 92 271
habitants, la MRC de L'Érable compte 23 917 habitants, la MRC de
Nicolet-Yamaska compte 22 915 habitants. Depuis 1971, la population du
Centre-du-Québec n'a cessé de progresser, mais ce à un
rythme de plus en plus modéré. En outre, les perspectives
démographiques pour la région demeurent bonnes, bien qu'un
ralentissement du rythme de croissance de la population soit prévu
jusqu'en 2021. Cette croissance est due, notamment, à un solde
migratoire total positif et est alimenté à la fois par les
mouvements migratoires internationaux et interrégionaux.
Si l'identité québécoise est marquée
par ces faibles densités démographiques, elle a aussi
été construite sur un refus et une négation de
l'Américanité, toutefois au quotidien il est évident que
la société québécoise en elle-même est
marquée par le mode de vie nord Américain.
1.2.3. Le mode de vie Nord Américain dans la
sociologie Centricoise
L'identité québécoise a été
construite sur un rejet et sur une négation de
l'Américanité. Un postulat populaire affirmait que la culture
Québécoise était fondamentalement distincte de ses
voisines, il a suscité pendant un siècle un discours de la
différence qui s'est nourri de tous les traits réels et
imaginaires (stéréotype de la surfécondité
québécoise au cours du dernier tiers du XIXe siècle,
stéréotype de la famille solidaire, omniprésente et
travailleuse, pivot de la société rurale
québécoise) pouvant accréditer la distance qui
séparait le Québec de l'Amérique. Malgré ce refus
de l'Américanité, de fortes similitudes retiennent l'attention
entre la société québecoise et américaine. Tant au
niveau de l'urbanisme qui est étalée, perpendiculaire et sans
centre ville, de l'architecture pavillonnaire, des pratiques de consommations,
du mode de vie quotidien animé par de grosses voitures et des chaines de
« fast-food p... On pourrait caractériser par trois traits la
dynamique culturelle nord américaine. D'abord, le
phénomène de rupture y est essentiel, a la fois au plan des
pratiques culturelles et au plan du discours; M. Laroche en 1970 dans son
ouvrage L'homme américain, insiste sur le concept de rupture
dont a fait preuve « l'homme venu d'outre-mer et qui a dû rompre
avec sa civilisation originelle ». En deuxième lieu, on assiste a
un phénomène d'appropriation du nouveau territoire, cet aspect se
révèle dans les modes
d'aménagement matériel, les formes du paysage,
les techniques, mais aussi au plan symbolique dans la toponymie, le
vocabulaire, l'expression littéraire et artistique. En troisième
lieu, il y a une volonté de recommencement, de recréation
collective qui s'affirme dans les projets de société; elle
s'exprime notamment au plan local par la volonté séparatiste. Ces
perspectives font inévitablement surgir le concept
d'Américanité. En effet, le Québec est marqué par
le modèle étasunien, mais il est évident que l'on a
affaire ici à une grande diversité de trames historiques. Il est
intéressant de voir que les auteurs Québécois portent un
grand intérêt au concept d'américanité tout en le
congédiant périodiquement, tant au niveau linguistique (rejet de
l'anglais), qu'au point de vue des modes de vie (rejet des fast-foods, rejet du
mode de transport avec de grosses voitures, rejet des grande chaine de
distribution...). L'américanité est vécue au Québec
comme un problème, a la fois proche et distant, à la fois
identité et altérité. Toute l'ambigüité de la
société québécoise repose dans le fait qu'elle se
situe dans un entre deux. Le Québec est situé en Amérique
et en a hérité des modes de fonctionnement toutefois le
Québec a été peuplé par des européens qui
ont gardé des liens étroits avec le vieux continent et notamment
avec la France. Cet état d'ambiguïté, d'hésitation et
d'inquiétude constitue une coordonnée fondamentale de la culture
québécoise comme francophonie nord-américaine. Au lieu
d'un résidu à liquider ou d'une contradiction a résoudre,
il s'agit d'une tension créatrice. La culture Québécoise
cherche aujourd'hui à redéfinir son avenir et sa position dans le
monde; il apparait évident dans ce contexte que l'investissement dans
l'américanité est tempéré par une ouverture sur
l'Europe, en particulier sur la France; par nécessité la culture
québécoise sera toujours une culture en tension et en extension.
Cela se matérialise très clairement dans la société
par la tension qui s'exprime autour de la francophonie avec un rejet de
l'anglais.
1.2.3. Positionnement économique de la région
Le secteur primaire comprenant la filière agricole, de
l'agroalimentaire et de l'acériculture, est une des forces de la
région avec un total de 19 100 emplois. Les secteurs de l'abattage, de
la transformation des viandes et des produits laitiers sont ceux qui
créent le plus d'emplois. A elle seule, la transformation alimentaire
génère 23 % des emplois de l'ensemble de l'industrie
bioalimentaire régionale. Ces emplois représentent 3,9 % du
nombre total des emplois dans le Centre-du-Québec, ce qui est assez
important comparativement à la moyenne provinciale, qui se situe
à 2%. La région du Centre-duQuébec peut être
qualifiée de région manufacturière. En effet, le secteur
de la fabrication accapare 26,4 % des emplois dans la région
comparativement à 14,1 % au Québec. Aux secteurs traditionnels de
la transformation du bois, du sciage et du meuble, s'ajoutent les industries
spécialisées dans les technologies de pointe et les industries
lourdes comme l'aluminerie implantée dans le parc industriel de
Bécancour. Celui-ci possède un port en eau profonde ouvert
à l'année. Au Centre-du-Québec, le secteur tertiaire
compte une part moins grande des emplois que l'ensemble du Québec. Plus
précisément, la proportion d'emplois est nettement plus faible
dans les services publics (services gouvernementaux, enseignement, santé
et services sociaux) et dans les services moteurs (services financiers,
commerce de gros, services professionnels, etc.). De 1999 à 2002, le
taux d'emploi de la région du Centre-du-Québec a
été plus faible que celui de l'ensemble du Québec. Depuis,
le taux d'emploi de la région est en progression continue avec une
croissance annuelle moyenne de 2,0 %. En résumé, la performance
du marché du travail de la région du Centredu-Québec
surpasse celle de l'ensemble du Québec.
1.3. Zoom sur les activités agricoles et
agroalimentaires dans la région Centre-du-Québec 1.3.1.
Comprendre l'évolution du secteur primaire au Québec
De la naissance de l'agrobusiness au Québec
à la doctrine dominante
L'agriculture au Québec a subi une première
vague d'industrialisation au cours des années 1940 et 1950; le nombre
d'exploitants de fermes a temps complet est alors passé de 133 000 en
1941 à 109 000 en 1951. L'exode rural de la campagne vers la ville a
suivi le même rythme. Le secteur primaire au Québec de même
que le monde rural Québécois est longtemps resté sous
l'influence de l'Église qui a eu très tôt la volonté
de freiner l'industrialisation de l'agriculture. En effet, déjà
en 1926, pour freiner ce mouvement d'industrialisation, l'Église avait
réussi a prendre le contrôle de l'Union des cultivateurs
catholiques (UCC), qui allait devenir l'Union des producteurs agricoles (UPA)
en 1972, en évinçant de l'organisation les agriculteurs
progressistes des Fermiers unis du Québec, rattachés aux Fermis
unis des l'Ontario et de l'Ouest Canadien. En 1951, cependant, devant le retard
qu'accuse l'agriculture Québécoise par rapport a celle de
l'Ontario, une commission d'enquête est créée : la
commission Héon. Il y a alors 140 000 fermes au Québec. Le
verdict de la commission est sans appel : il y en a 100 000 de trop. Selon la
commission Héon, 40 000 fermes bien équipées et bien
gérées étaient plus en mesure de relever des nouveaux
défis plutôt que 140 000 petites fermes aux méthodes
obsolètes qui pénalisaient par leur faible rendement et l'absence
de contrôle de qualité, ceux qui avaient accepté
d'investir. La commission propose alors de faire disparaitre 100 000 fermes en
exigeant des standards de qualité et de sécurité sanitaire
plus élevés pour décourager les petits fermiers qui s'en
tiennent aux pratiques traditionnelles et en soutenant le modernisation par des
programmes d'aides aux semences certifiées, aux troupeaux de race, aux
fosses a fumier... La méthode continue d'être appliquée; en
effet, il ne reste a peine plus de 30 000 fermes au Québec en 2002.
Toutefois, c'est au début des années 1990 avec la globalisation
de l'économie et l'introduction des produits agricoles dans les
négociations du GATT (Accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce), de l'ALENA, et de l'UPA, de pair avec les
gouvernements et les grandes entreprises agroalimentaires, s'engagent
résolument dans une orientation productiviste et un modèle
industriel et marchand, pourtant vivement dénoncé lors des
États généraux du monde rural tenus en 1991. L'industrie
porcine devient alors le fer de lance de ce modèle agricole industriel
basé sur la « méga-entreprise
spécialisée». Ce développement rapide et intensif
bouleverse les équilibres traditionnels de la campagne et de la
cohabitation rurale par le développement des méga-porcheries avec
fumier liquide vis-à-vis de la qualité de l'eau, de
l'environnement, des sols, des cultures.... La croissance de l'industrie
porcine est favorisée par une série de politiques agricoles
votée sous la pression des producteurs de porcs : la loi sur la
protection du territoire et des activités agricoles (loi 23) en 1996,
qui confère un droit de produire prioritaire aux producteurs agricoles
en zone verte; un règlement sur la réduction de la pollution
d'origine agricole négocié a la baisse; une restriction
sévère des pouvoirs d'aménagement et de la
réglementation des municipalités concernant les activités
agricoles (la loi 184 de juin 2004, empêche systématiquement les
élus locaux de poser des contraintes réglementaires au
développement agricole industriel)...Le sommet des décideurs en
agroalimentaire a SainteHyacinthe 1997 et 1998 a donner a l'agrobusiness
québécois sa charte de officielle. L'agriculture est alors
considérée comme une industrie majeure et doit devenir le fer de
lance assurant le positionnement québécois sur les marchés
mondiaux. On ne parle plus de
qualité de l'alimentation, d'autosuffisance
alimentaire, ni de vitalité du monde rural, on se fixe comme objectif de
doubler les exportations agricoles d'ici 2010 et plutôt de viser
l'exportation de produits diversifiés et transformés. Le
Québec exporte actuellement 50% de sa production de porc, or cette
proportion pourrait s'élever à près de 70% si on en croit
les rapports du Forum de l'automne 2005. Devant la pression croissante des
citoyens, soutenus par l'Union paysanne en juin 2002, le gouvernement
négocie avec l'UPA et les unions municipales un ensemble de mesure
visant a permettre l'accalmie :
> Des consultations du bureau d'audiences publiques sur
l'environnement (BAPE) sur le développement durable dans l'industrie
porcine
> Des moyens supplémentaires de contrôle pour le
ministère de l'environnement (accès aux dossiers de la
Financière agricole sur les animaux assurés)
> Un règlement révisé sur les
exploitations agricoles qui inclut comme outil de contrôle des plans
de fertilisation basés sur le bilan phosphore, ferme par ferme.
Le financement par l'État, un domaine significatif
du changement de la politique agricole
L'agriculture est un secteur majeur de l'économie
Québécoise, mais elle est aussi le secteur le plus
subventionné par l'intermédiaire d'un grand nombre d'outils et de
programmes destinés aux producteurs agricoles : crédit agricole,
aide a l'établissement et a l'amélioration des terres, assurances
pour les récoltes, le bétail et le revenu, aide en
agroenvironnement (fosses a fumier, bandes riveraine, retrait des animaux des
cours d'eau, haies brise vent et haies brise odeur, clubs
agroenvironnementaux...). On estime actuellement à plus de un milliard
de dollars par année ces contributions publiques à l'agriculture
québécoise, ce qui équivaut d'après les
données du ministère de l'agriculture a 50% du revenu net moyen
des agriculteurs. Jusqu'à présent il y avait peu de soutien pour
les exploitations marginales, l'agriculture biologique, la transformation et la
mise en marché locale. Or depuis deux ans, suite à la publication
du rapport de la commission de la Commission sur l'avenir de l'agriculture
et de l'agroalimentaire québécois en janvier 2008, un virage
s'est opéré. Le ministère de l'Agriculture, des
Pêcherie et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) est le premier
à promouvoir ces domaines qui apparaissent comme novateur avec le
programme provincial : « la fierté d'en vivre, le plaisir de s'en
nourrir ». En effet, le rapport de la Commission sur l'avenir de
l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois, à
mis en lumière la nécessité de changer les pratiques
agricoles Québécoises, de les rendre plus respectueuses de
l'environnement et de relocaliser l'agriculture. Le gouvernement a souscrit a
une vision d'un secteur agricole et agroalimentaire qui a pour mission
première de contribuer à nourrir les Québécois et
les Québécoises tout en tirant profit de son plein potentiel sur
les marchés d'ici et d'ailleurs, d'offrir des aliments sains, de
respecter les principes du développement durable et de diversifier les
entreprises et les productions. Ce programme a été repris en
parti, au niveau régional avec la campagne lancée le 4 mai 2009 :
« Le Centre du Québec, goutez-y! », le but de cette campagne
de communication est d'inciter le consommateur a acheter des produits locaux.
La démarche est différente au niveau du financement, on ne
subventionne pas directement le producteur, on est plus dans une
démarche de communication; on essaie avec ces nouveaux programmes de
changer les habitudes du consommateur, on cherche a le sensibiliser au pouvoir
qu'il possède sur son territoire en tant qu'acheteur qui a le choix dans
les produits qu'il met dans son panier d'épicerie.
1.3.2. Une agriculture intensive, spécialisée et
productive avec circuits longs
Le portrait de l'agriculture Centricoise
L'agriculture centricoise est assez bien répartie sur
l'ensemble du territoire. Dans la région Centre-du-Québec, on
compte 3 448 entreprises qui cultivent près de 240 000 hectares. En
2006, la superficie moyenne des terres en culture dans la région
était de 89 hectares par entreprise, alors que la moyenne
québécoise était de 81 hectares. Cette superficie moyenne
a fortement augmenté depuis 1981. De façon
générale, ce sont les cultures annuelles telles que le maïs
grain et le soya qui ont pris le plus d'expansion. On observe une diminution du
nombre d'exploitations, mais une augmentation évidente de la taille des
exploitations, comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau 2 : évolution de la taille des
fermes
1956
|
45 ha
|
1961
|
56 ha
|
1981
|
68 ha
|
1991
|
81 ha
|
2006
|
89 ha
|
Source : MAPAQ Cette croissance est observée
principalement dans les MRC de Bécancour, d'Arthabaska et de
Nicolet-Yamaska. En somme, 37 % de la zone réservée a
l'agriculture est cultivée. Le reste de la zone agricole est
principalement en forêt. De fait, les entreprises agricoles sont moins
nombreuses, mais plus spécialisées, plus performantes et plus
productives. Le secteur agricole représente un marché important,
il crée à lui seul quelque 6 500 emplois sur la région.
Selon le portrait agriculture et agroalimentaire dans la région
Centre-duQuébec, réalisé par le MAPAQ en 2008, les
productions animales dominent dans la région du Centre-du-Québec.
Près de 65 % des revenus agricoles de la région proviennent de la
production de lait, de porcs et de volaille.
Tableau 3 : Répartition des types de productions
végétales dans la région
Centre-du-Québec
Au sein de la région Centre-du-Québec, on retrouve
principalement les productions suivantes :
> La production laitière
La production laitière constitue la principale production
agricole du Centre-du-Québec, avec 1153 entreprises laitières et
un cheptel de près de 63 000 vaches.
Cette production génère plus du tiers de
l'ensemble des revenus agricoles de la région. Depuis 1981, la
région a enregistré une diminution du nombre de fermes
laitières de l'ordre de 66 %. Performantes, ces exploitations ont
néanmoins augmenté de 12 % leur production de lait.
> La production porcine
La production porcine est la deuxième en importance
dans le Centre-du-Québec. En 2005, les 360 entreprises de la
région possédaient un cheptel de 698 000 têtes en
inventaire (truies, porcelets et porcs d'engraissement). Cependant, cette
croissance a été ralentie par certains événements
tels que le moratoire sur la production porcine, les nouvelles normes
environnementales, l'augmentation des investissements nécessaires et
l'éclosion de nouveaux foyers de maladies.
> L'aviculture
En 2005, 11 % du cheptel de poulet québécois
était produit dans le Centre-du-Québec. Le nombre d'entreprises
avicoles pour tout type de volailles se situait a 127. Au cours des vingtcinq
dernières années, la production avicole a connu une fluctuation
qui s'est traduite par une diminution du tiers du nombre de fermes avicoles et
une augmentation de 50 % du nombre de têtes.
> La production bovine
La production bovine se situe au second rang dans la
région en ce qui concerne le nombre d'entreprises agricoles. En 2005, ce
secteur dont le nombre de fermes est en croissance comptait 884 entreprises. Le
Centre-du-Québec occupe le premier rang provincial en ce qui a trait au
nombre de veaux de lait produits et le second rang pour la production de veaux
de grain. Néanmoins, la taille des troupeaux demeure restreinte, avec
une moyenne de 38 bêtes. Étant donné que le modèle
de production pour faire vivre une famille est d'environ 105 vaches, les
propriétaires exploitent souvent leur entreprise bovine à temps
partiel.
> La production ovine
La production ovine a connu une forte expansion. Avec ses 27
300 bêtes, le Centre-duQuébec détenait 10 % du troupeau de
moutons québécois en 2005. La spécialisation des
entreprises et le regroupement de la mise en marché de leurs produits
ont permis aux producteurs de quadrupler la taille moyenne de leur troupeau par
rapport à 1981.
> La production caprine
La production caprine a connu une forte expansion. La taille
du cheptel caprin total a grossi de sept fois entre 1981 et 2006. La
région produit 37 % des chèvres du Québec. Ce
développement exceptionnel de la production a amené les acteurs
de la région à définir cette production comme un des
secteurs prioritaires du Centre-du-Québec en ce qui a trait aux produits
laitiers de spécialité.
> Les productions végétales
La région du Centre-du-Québec se classe au
deuxième rang des régions productrices de céréales
et de protéagineux au Québec. Les superficies de ces cultures ont
augmenté considérablement depuis 1981. Plusieurs facteurs
expliquent ces changements, comme la consolidation de la production
laitière, qui a eu pour effet de libérer une quantité
importante de terres qui furent récupérées par ce type de
culture et la mise en valeur des
terres abandonnées, le défrichement et l'abandon
des cultures pérennes comme le foin et les pâturages.
Parallèlement, la superficie des prairies et des pâturages a
diminué de 27 % depuis 1981.
> La canneberge
La canneberge s'est fortement développée sur des
sols jugés peu propices a d'autres cultures parce qu'ils étaient
situés a proximité des milieux humides et sablonneux acides. De
1992 a 2002, le nombre de producteurs est passé de trois a plus d'une
trentaine, et les superficies cultivées, de 127 à près de
1 200 hectares. Le Centre-du-Québec s'est taillé une position de
chef de file dans la production de canneberges. Globalement, cette industrie a
généré quelque 500 emplois dans la région au cours
des dix dernières années. La croissance de ce secteur
d'activité a amené des investissements de l'ordre de 12 millions
de dollars pour l'année 2005-2006. On considère aujourd'hui cette
production comme étant aussi importante pour le Centre-du-Québec
que le bleuet peut l'être pour le Lac-Saint-Jean. La région
détient le plus grand nombre de superficies destinées à la
culture de canneberges biologiques a l'échelle mondiale. Cette
production de créneau a pu se développer notamment grâce
à des investissements importants dans la transformation de ce petit
fruit.
> Les fruits et légumes
Quoique moins présente dans le Centre-du-Québec
que dans les autres régions environnantes, la production de fruits et de
légumes s'est développée sur de petites surfaces dans la
région centricoise, à partir de la vente à la ferme et
dans les marchés publics.
La culture des arbres fruitiers et des petits fruits, excluant
la canneberge, a connu une certaine expansion durant les vingt-cinq
dernières années. Malgré la diminution du nombre de fermes
productrices de fruits, le nombre d'hectares consacrés a ce type de
culture a plus que triplé de 1981 à 2006. En 2005, les
superficies cultivées pour les fruits occupaient près de 380
hectares dans la région du Centre-du-Québec. Avec ses 43
hectares, la culture du bleuet en corymbe dans le Centre-du-Québec
équivaut à 18 % du territoire québécois
alloué à cette culture. La fraise occupe la deuxième plus
grande superficie réservée à la culture des petits fruits
dans la région, ce qui correspond à 5,3 % des superficies totales
du Québec.
Les superficies servant a la culture de légumes a
l'état frais dans la région du Centre-duQuébec
représentent 3,6 % des superficies au Québec. La production de
légumes de transformation est en déclin depuis 2005 en raison de
la forte compétition internationale.
> L'acériculture
La superficie des érablières de la région
du Centre-du-Québec représente 10 % de celle de l'ensemble des
érablières exploitées au Québec.
L'acériculture s'est développée considérablement
dans la région, et le nombre d'entailles est passé de 2,1
millions à 3,2 millions entre 1981 et 2006, soit une augmentation de 52
%. En 2006, on dénombrait près de 800 producteurs dans le
Centre-du-Québec. Ils produisaient plus de 7 millions de livres de sirop
d'érable, ce qui permet a la région d'occuper le quatrième
rang québécois en la matière. L'agriculture biologique,
sur laquelle reposaient les activités de 17 transformateurs et de 91
entreprises en 2005, connaît une croissance de l'ordre de 20 % depuis
2002 en termes de nombre de producteurs. La plus grande proportion de fermes
biologiques est localisée dans la MRC de L'Érable.
L'acériculture est d'ailleurs le secteur qui présente le plus
fort taux de production biologique de la région.
Description des pratiques agricoles au
Centre-du-Québec
L'exploitation industrielle moderne est une entreprise
commerciale, elle n'a plus la fonction d'autosuffisance de la ferme familiale
traditionnelle de 100 arpents (40 hectares environ). Il est intéressant
de voir qu'au Québec on ne parle pas d'exploitation agricole mais bel et
bien d'entreprise agricole, ce trait au niveau du langage est évocateur,
l'entreprise agricole doit dégager des bénéfices, alors
que chez nous l'exploitation agricole vise en premier lieu à mettre en
valeur un terroir. L'agriculture dans ce contexte revêt un aspect
industriel qui n'a alors plus aucun lien avec la nature. La tailles de ces
méga-exploitation ne cesse d'augmenter depuis les années 1950,
comme en témoigne le tableau ci-dessous, les exploitations sont de plus
en plus grandes, elles sont aussi de plus en plus chères, elles
deviennent ainsi inabordables pour la relève. De fait, une tendance
s'est amorcée, les fermes sont rachetées par les grandes
compagnies du secteur agroalimentaire. Les exploitations modernes au
Québec et qui plus est dans la région Centre-du-Québec, se
spécialisent dans une super production en respectant des règles
strictes. Les méga-élevages intensifs de poulets, de porcs, de
bovins, sont la plupart du temps des élevages dit « sans sol »
ou « hors sol », les animaux ne sortent plus aux pâturages, on
les parque dans des bâtiments agricoles a longueur d'année, si
bien que le stress, l'enfermement et la non stabulation les rend
vulnérables aux maladies. Au cours de mon stage, j'ai eu la chance de
visiter, la ferme Landrynoise, une entreprise agricole laitière qui
comptait plus de mille vaches, l'organisation de l'exploitation est
impressionnante, toutes les opérations (traites, nettoyage,...) sont
robotisées, le plus frappant est que les bêtes ne sortent pas de
la stabulation.
Fig. 8 : Photographie ferme automatisée
Source : ferme landrynoise-mai 2009-photographie
personnelle
Les antibiotiques et les hormones sont couramment
utilisés pour accélérer la croissance des animaux, les
inséminations artificielles et la sélection
génétique sont utilisées systématiquement.
L'alimentation des animaux obéit aux contraintes de l'automatisation et
du rendement. J'ai eu la chance de visiter une exploitation agricole parmi les
plus grande du Québec, il s'agissait d'une entreprise laitière
qui comptait 600 vaches, chaque vache a un collier qui indique a un robot de
délivrer tant de nourriture à cette bête, les rations sont
calculées par ordinateur en fonction du rendement de chacune; la
bête ne dispose alors que de quelques minutes pour manger. On cherche
à maximiser les rendements par l'ajout de céréales et
d'ensilages riches en protéines. Les vaches ne sont plus des animaux
mais des machines à lait. Un autre robot racle en permanence les fumiers
semi-liquides. En effet, on utilise relativement peu de litière, pour
éviter de manipuler les déjections on installe les animaux sur
des matelas fait à partir de pneus, les déjections sont
évacuées avec des jets d'eau, l'épandage doit s'effectuer
sur de grandes étendues de terres, tout ce qui ne peut être
absorbé par les plantes risques de polluer l'eau et l'environnement. Le
compostage des fumiers solides, mélangés à une
litière permettrait de résoudre les problèmes de pollution
de l'eau et les problèmes d'odeur (le fumier composté avec
litière ne sent pas, il ne contamine pas l'eau parce que l'azote et le
phosphore y sont intégrés a la matière organique, de plus
ainsi les volumes diminuent). De plus, comme les animaux sont en
captivité et que l'on a de moins en moins besoin de pâturages et
de fourrages, on élimine les rotations de culture nécessaires a
la régénération des sols, en faveur du maïs parce
qu'il peut absorber plus du double de lisier. Les pesticides sont
utilisés en abondance par les producteurs comme j'ai pu le constater
lors d'une formation que le club agroenvironnement Bois-Francs avait
organisée pour apprendre aux producteurs à gérer les
mauvaises herbes. Les agronomes eux-mêmes préconisent des
traitements d'herbicides préventifs pour améliorer les
rendements, toutefois l'utilisation des pesticides chimiques provoque de graves
pollutions. Les riverains ne peuvent souvent pas boire l'eau de leur puits de
surface. L'agriculture au Québec agit depuis depuis plusieurs
décennies selon un mode de production industriel qui est
préoccupé par la conquête de grands marchés
d'exportation. De fait, tout l'écosystème rural est
bouleversé, les paysages ne sont plus entretenus par les agriculteurs
(déboisement massif pour la culture de la canneberge, disparition des
animaux des pâturages, disparition des clôtures, des haies...), la
terre est envisagée comme un outils de production et non plus comme une
ressource organique nécessaire a la vie; l'eau et les sols sont les
premières ressources affectées par la surexploitation, par
l'abandon des rotations de cultures, par la destructions des bandes
riveraines... De plus, au niveau de la commercialisation des produits, la
majorité des agriculteurs passent par les circuits longs pour diffuser
leurs produits et suivent cette logique de filière :
Tableau 4 : les circuits longs de distribution
Compagnie Négociant Grossiste Distributeur Consommateur
Source : schéma personnel
Dans ce système, le producteur apparaît comme un
simple rouage d'une grande entreprise. Il ne gère, en fait, qu'une toute
petite partie de l'activité globale de production. Il n'a plus en
charge, ni le choix des aliments pour les productions animales, ni le choix des
intrants pour les productions végétales. Le choix des
variétés et races lui échappe également, car la
nature de la production doit correspondre à la demande du marché.
Par ailleurs, il ne suit pas son produit jusqu'au bout de la chaîne. Il
devient, en fait, un spécialiste de l'activité de production.
Cette organisation, en circuits longs, convient tout particulièrement
aux producteurs possédant des surfaces d'exploitation assez importantes.
Ce sont, majoritairement, de grandes exploitations industrielles.
En raison du caractère majoritairement intensif et donc
très productif des exploitations, la règle est donc d'utiliser
les circuits longs de distribution. Pourtant depuis quelques années de
nouvelles tendances s'amorcent dans le domaine touristique et
agroalimentaire.
1.3.3. De nouvelles tendances dans le domaine touristique et
de l'agroalimentaire : sortir des circuits de distribution
institutionnalisés, diversifier les modes de productions et valoriser
les productions
La croissance de l'intérêt pour l'agrotourisme
n'est pas étrangère à l'augmentation importante de la
demande pour les aliments santé et biologiques et de la recherche d'une
alimentation saine.
Les tendances dans le domaine de l'agroalimentaire : a la
recherche d'une alimentation saine
Le retour à la terre et les produits provenant
directement de la ferme constituent une nouvelle tendance dans le domaine de
l'agroalimentaire. Le consommateur demande de plus en plus une agriculture
alternative, à taille humaine. En effet, les consommateurs
développent une curiosité accrue au sujet de la provenance et des
méthodes de fabrication des produits. Le vieillissement de la
population, l'augmentation du niveau de scolarité, une plus grande
diffusion de l'information, l'accroissement du taux d'obésité
chez les jeunes, les reportages à sensation (p. ex. : ((Supersize Me))),
le phénomène de (( malbouffe )) et les scandales liés
à la sécurité et à la salubrité des aliments
ont largement contribué à cette tendance qui progresse dans la
société vers la recherche d'une alimentation plus saine. Par
ailleurs, le mouvement croissant du ((slow food)) (par opposition au ((fast
food)) et à la production de masse industrielle) a contribué
à promouvoir les produits frais, les produits, locaux, les productions
artisanales, l'agriculture durable et le plaisir de cuisiner et prendre son
temps pour manger. Tout cela dans une perspective que l'on peut bien manger
tout en réservant l'environnement. Ce courant ne peut qu'être
bénéfique à l'agrotourisme. Les consommateurs sont de plus
en plus conscients du rôle majeur d'une alimentation saine dans
l'amélioration de leur santé et celle de leur famille. Dans cette
optique, ils ont de plus en plus tendance à se méfier des
produits de masse, à rechercher davantage les produits santé,
biologiques, de meilleure qualité, frais et à fréquenter
les marchés publics, les fermes, les kiosques en bordure des routes et
les événements champêtres pour découvrir et se
procurer des produits frais de qualité. Dans un tel contexte, le secteur
de l'agrotourisme peut saisir cette opportunité pour se positionner
comme une alternative crédible pouvant répondre aux besoins et
attentes ces consommateurs. De plus, on assiste à un engouement
sans précédent pour les aliments biologiques :
aux États-Unis ; selon une enquête de Zins Beauchesne et
associés effectuée auprès de 600 consommateurs
québécois, 84,6% d'entre eux achètent au moins
occasionnellement des produits biologiques, et environ un cinquième des
ménages prévoient augmenter leur consommation de produits
biologiques au cours des prochains mois. Pour leurs achats de produits
biologiques, les consommateurs de produis biologiques ont davantage tendance a
se tourner vers d'autres canaux que les supermarchés traditionnels, dont
les marchés publics, les kiosques en bordure des routes, les
réseaux d'agriculture soutenue par la communauté (ASC).
Cette tendance est favorable au développement de
l'agrotourisme puisque, pour leurs achats de produits biologiques, les
consommateurs se tournent vers d'autres canaux que les supermarchés
traditionnels en achetant, notamment, directement à la ferme et dans les
marchés publics.
|
La montée des canaux alternatifs de distribution en
réponse à la concentration du secteur de la distribution
alimentaire
|
Fig. 9 : photographie chèvres au
pâturage
Source : photographie MAPAQ-26 mai 2009
La récente vague de fusions qui a transformé le
secteur de la distribution alimentaire au Québec et au Canada a
poussé bon nombre de producteurs a se tourner vers d'autres canaux de
distribution, dont la vente directe aux consommateurs. Alors que les trois
géants de l'alimentation, Loblaws, Sobeys et Métro, occupent plus
de 80% du marché au Québec, l'accès aux
supermarchés est devenu véritablement problématique pour
plusieurs petits producteurs qui n'arrivent plus à satisfaire aux
exigences élevées de ces grands distributeurs (p. ex. : pression
sur les prix, quantités minimums requises, spécifications
relatives à l'emballage, etc.). Afin de pallier cette situation,
plusieurs producteurs se tournent vers la vente directe aux consommateurs, dont
notamment : la vente à la ferme, les kiosques en
bordure des routes, les marchés publics, et y trouvent
leur compte. Les exploitants qui intéressés par ces tendances
misent sur la qualité de leurs produits, ils ne sont pas
forcément en production biologique toutefois, ils recherchent une
agriculture alternative de type agriculture raisonnée. Au cours de mon
stage j'ai par exemple visité une ferme caprine dont les exploitants
avaient à coeur d'envoyer les bêtes au pâturage pour la
qualité de la viande. Ce type d'expérience est encore
relativement rare au Centre-du-Québec, si bien que cet exploitant
était vu par sa profession comme un avant-gardiste.
Par ailleurs, les consommateurs qui fréquentent ces
réseaux alternatifs s'attendent à vivre une expérience de
« magasinage » agréable et aiment y prendre davantage leur
temps comparativement aux magasins d'alimentation plus traditionnels. Le
gouvernement du Québec a bien compris cette problématique
puisqu'il a lancé en 2008 la campagne publicitaire « Mettez le
Québec dans votre assiette » (voir le logo ci-dessous), l'objectif
de cette campagne est de sensibiliser le consommateur à acheter pour de
30$ canadiens par an par foyer de produits locaux afin de soutenir
l'économie l'agriculture locale.
Fig. 10 : logo « mettez le Québec dans votre
assiette »
Source MAPAQ, campagne de communication lancée en
2008
La région Centre-du-Québec a décliné
cette idée provinciale, en lançant le 4 mai dernier la campagne
régionale : « Le Centre-du-Québec, goutez-y ! ».
Fig. 11 : logo le Centre-du-Québec, goutez, y !
»
Source : MAPAQ, Campagne de communication lancée le
4 mai dernier
L'idée est de sensibiliser le consommateur au pouvoir
d'acheteur qu'il détient sur l'économie de sa région,
l'objectif est aussi d'amener le consommateur a faire son «
épicerie » dans des lieux différents des supermarchés
et à connaitre les producteurs et les produits de sa région. Si
cette mouvance se met en place c'est aussi grâce à de nouvelles
tendances sociales.
De nouvelles tendances sociales : le consommateur citoyen entre
recherche d'authenticité et sentiment de nostalgie
Paradoxalement, le phénomène de mondialisation
qui s'est intensifié au cours des dernières décennies et
la consommation de masse qui en découle, ont contribué à
accentuer l'intérêt des consommateurs envers les produits plus
authentiques, spécialisés et personnalisés : les produits
régionaux et du terroir qui impliquent le travail d'un artisan (ou
artisan-producteur) répondent a des besoins d'authenticité, de
tradition, de qualité, de spécificité et de provenance.
Afin de protéger ces produits, une nouvelle Loi sur les appellations
réservées et les termes valorisants (sanctionnée le 19
avril 2006) permet d'encadrer l'utilisation des appellations
réservées et de termes utilisés dans la désignation
de produits régionaux et de niche afin de les mettre en valeur, par
exemple pour les termes comme « terroir », « fermier » ou
« artisanal ». L'intérêt des Québécois a
l'égard de ces produits est bien réel. Selon une étude
mandatée par Solidarité rurale du Québec au printemps
1999, 61% de la population québécoise s'est dite
intéressée aux produits du terroir, dont 24% très
intéressée. En outre, les offres considérées comme
authentiques, traditionnelles, enracinées, vraies, augmentent fortement
leurs impacts sur les clientèles. Les produits régionaux et du
terroir sont ainsi intimement associés à l'agrotourisme : la
nostalgie pour les mets maison et le savoir-faire d'antan devient donc une
tendance très favorable. Conséquence d'une couverture
médiatique accrue, la société nord-américaine se
préoccupe de plus en plus des causes environnementales. Les valeurs
émergentes liées à cette tendance de société
sont notamment : le retour aux sources (Essences ou Going backto-basics); les
préoccupations environnementales (Earth); la consommation de produits
«équitables» provenant de compagnies ayant une éthique
sociale et directement du producteur (Ethics). Les produits alimentaires
citoyens découlent de cette tendance émergente. Ces derniers sont
généralement caractérisés par la présence
d'une certification (ex. : certification biologique), le respect des conditions
de travail du personnel ou des fournisseurs (p. ex. : commerce
équitable), le respect de l'environnement, le respect du bienêtre
des animaux, et/ou l'appartenance à la communauté (par ex. :
produits locaux, marchés de solidarité). Les activités
encourageant l'agriculture locale et durable (à petite échelle),
tels que l'agrotourisme ou les marchés locaux, s'inscrivent
favorablement dans cette tendance. De plus, les fêtes champêtres et
les circuits régionaux semblent connaître un regain
d'intérêt. En effet, plusieurs apprécient fréquenter
les multiples fêtes champêtres et gourmandes offertes dans les
régions du Québec ou visiter les nombreux circuits
agrotouristiques, et ce, principalement pendant la saison estivale. Ces
événements et circuits offrent une excellente visibilité
aux producteurs régionaux auprès des consommateurs tout en leur
permettant de créer des liens avec les autres intervenants du milieu.
Très précisément ce sont ces nouvelles
tendances dans le domaine touristique et de l'agroalimentaire qui
m'intéressent pour ma vie professionnelle future. D'autant plus, que les
tendances rencontrées au Québec se déroulent certes dans
un contexte et dans une culture nord américaine, toutefois, les
problématiques autour de ces sujets sont très proches des
problématiques rencontrées en France.
II. Un stage au coeur des problématiques
agricoles modernes, une expérience enrichissante pour ma vie
professionnelle future
Le ministère de l'agriculture, des pêcheries et de
l'alimentation du Québec est un acteur essentiel et incontournable du
monde rural, d'autant plus qu'il travaille avec plusieurs intervenants du
milieu.
2.1. Un stage au Ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), en partenariat avec plusieurs
intervenants du milieu
Parce qu'il est une structure publique qui dépend
directement du gouvernement du Québec le MAPAQ structure l'espace rural
dans son ensemble.
2.1.1. Présentation du MAPAQ, un organisme qui
structure le monde rural Présentation du rôle et des missions du
MAPAQ
Fig.12 : Logo MAPAQ
Source : réseau intranet MAPAQ
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) est un organisme public qui
dépend du gouvernement du Québec. Le MAPAQ par une organisation
décentralisée est présent directement sur le territoire
par l'intermédiaire des bureaux régionaux. Sur la région
Centre-du-Québec, le bureau régional se situe à
TroisRivières. Le MAPAQ influence et appuie l'essor de l'industrie
bioalimentaire québécoise dans une perspective de
développement durable. Le MAPAQ a pour mission de conseiller les
agriculteurs pour leurs financements (demandes de subvention, relève
agricole...) et dans les réalisations techniques qu'ils comptent
accomplir (établissement de fosses a lisier, réalisations de
bandes riveraines, construction de bâtiments agricoles...). Toutefois,
les missions du MAPAQ évoluent. De plus en plus, le MAPAQ se doit de
valoriser les productions agricoles locales par des actions de communication et
des stratégies marketing (ex : campagne de communication « le
Centre-du-Québec, goutez-y ! »). Les agents du MAPAQ se doivent
également de faire appliquer sur le terrain des programmes
environnementaux (ex : le programme prim'vert qui vise par exemple au retrait
des animaux des cours d'eau).
Présentation du fonctionnement de la structure
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation (MAPAQ) est constitué de directions
générales. Sur le plan administratif, le MAPAQ
est sous la responsabilité du sous-ministre, qui veille à la
réalisation de sa mission et ses orientations. Il est assisté de
sous-ministres adjoints ou associés en charge des directions
générales. Les
différentes directions du MAPAQ ont des mandats
spécifiques. Elles jouent des rôles précis dans
l'application des politiques nécessaires au développement du
secteur agroalimentaire.
Le MAPAQ n'est pas le seul intervenant du monde rural, il
travaille avec de nombreux partenaires sur différents projets.
2.1.2. Les partenaires du monde rural du MAPAQ, leurs
missions et leurs rôles
Les Associations Touristiques Régionales (ATR)
Les associations touristiques régionales (ATR) sont des
organismes privés sans but lucratif et autonomes qui contribuent au
développement et à la mise en valeur de l'industrie touristique
québécoise. Il y a une ATR par région. Les ATR regroupent
des membres provenant des divers secteurs touristiques : hébergement,
attraits, équipements touristiques, événements, commerces
et services divers.
La Corporation de Développement Agro-Forêt
Centre-du-Québec (CDAFCQ)
Fig. 13 : logo CDAFCQ
Source : site internet CDAFCQ
La mission de la corporation de développement
agroalimentaire-forêt du Centre-duQuébec est d'offrir aux
organisations oeuvrant autour du secteur agroalimentaire, une tribune afin
d'échanger et de développer des outils susceptibles de stimuler
le dynamisme dans les domaines de la production agricole, de la foresterie et
des pêcheries, de la transformation, du transport, de la
commercialisation et de la consommation. Ses objectifs sont : instaurer et
maintenir la concertation Inter-MRC du secteur agroalimentaire et forêt,
établir et actualiser le plan de développement stratégique
régional en collaboration avec ses partenaires, concrétiser des
idées et des projets issus des besoins du milieu.
Les Centres Locaux de Développement (CLD)
La mission d'un CLD est de mobiliser l'ensemble des acteurs
locaux dans une démarche commune tournée vers l'action en vue de
favoriser le développement de l'économie et la création
d'emplois sur son territoire dans le cadre d'un partenariat entre le
gouvernement et la communauté locale. Les CLD offrent des services de
première ligne d'accompagnement ou de soutien technique ou financier
auprès des entrepreneurs potentiels ou déjà en
activité (plan d'affaires, recherche de financement, support à la
gestion, etc.) individuels ou collectifs (incluant les entreprises
d'économie sociale) quel que soit leur âge ou le stade de
développement de l'entreprise.
L'Union des producteurs agricole (UPA)
Fig. 14 : logo UPA
Source : site internet UPA
L'Union des producteurs agricoles (UPA) est une organisation
syndicale professionnelle. Tous les producteurs agricoles qui dépassent
5000$ canadien de bénéfices par an par la vente de leurs produits
doivent cotiser au syndicat agricole unique et obligatoire qu'est l'UPA. En
effet, en 1972, avec l'adoption de la loi sur les producteurs agricoles, l'UPA
est déclarée seule association accréditée; ainsi,
tout producteur accrédité au ministère de l'agriculture
doit payer obligatoirement une cotisation a l'UPA et est
considéré comme membre de l'UPA. L'UPA a pour mission principale
de promouvoir, défendre et développer les intérêts
professionnels, économiques, sociaux et moraux des producteurs agricoles
et forestiers du Québec, sans distinction de race, de
nationalité, de sexe, de langue et de croyance. De plus, en constante
interaction avec l'ensemble de la société
québécoise, l'UPA vise à l'améliorer des conditions
de vie sur le plan social, économique et culturel du milieu rural.
Solidarité rurale du Québec
Fig.15 : logo solidarité rurale du
Québec
Source : site internet
La mission de Solidarité rurale du Québec est de
promouvoir la revitalisation et le développement du monde rural, de ses
villages et de ses communautés, de manière à renverser le
mouvement de déclin et de déstructuration des campagnes
québécoises. Le modèle de développement soutenu par
Solidarité rurale du Québec mise sur la spécificité
du monde rural, sur le plan de son environnement naturel comme de son
organisation sociale et culturelle.
Club-conseils en environnement (CCAE)
Les clubs-conseils en agroenvironnement (CCAE) sont des
regroupements volontaires de producteurs agricoles dont l'objectif est de
favoriser le développement durable des exploitations agricoles
québécoises en adoptant des pratiques respectueuses de
l'environnement. La mission des clubs consiste également a sensibiliser
les agriculteurs a l'environnement qu'ils exploitent et au rôle qu'ils
ont à jouer pour la préservation des ressources naturelles.
Les associations sectorielles
Les associations sectorielles (p. ex. : Association des
restaurateurs de cabanes à sucre, Association des vignerons du
Québec, Société des fromages fins,
Fédération des producteurs de pommes, Fédération
des éleveurs de grands gibiers, Association des chèvres
laitières) peuvent intervenir dans la promotion verticale de leurs
produits à l'échelle provinciale mais aussi dans la mise en
marché, l'amélioration de la qualité, et la recherche et
développement.
Mon stage m'a amené a travailler avec les
différents partenaires du MAPAQ que je viens de citer. Mon travail a
été riche au point de vue de la communication mais il m'a aussi
permis d'établir des parallèles avec la France.
2.2. Le stage en lui-même, entre communication,
comparaison et réciprocité
J'ai eu la chance de trouver un stage dans un pays qui me
fascinait et dans une structure qui correspondait parfaitement à mes
attentes.
2.2.1. Le choix du stage et du pays
La Politique Agricole Commune Européenne se veut,
aujourd'hui, résolument environnementale. Ce sujet m'a amené a me
poser plusieurs questions pour l'avenir, quelle est l'agriculture que nous
voulons pour demain ? Doit-elle être intensive? Doit-elle être de
qualité ? Faut-il l'envisager de façon durable ? Doit-elle
être productive ou environnementale ? Comment valoriser auprès du
consommateur les produits issus d'une agriculture locale ? C'est sur ces
problématiques que j'ai étudié depuis trois ans dans ma
formation de façon globale que j'ai fondé le thème de mon
projet de stage. Dans mon projet, ce stage a l'étranger devait me
permettre sur le court terme d'approfondir ces questions et de mettre en
pratique des méthodes concrètes pour y répondre en allant
chercher hors Europe un regard différent sur le milieu agricole. En
effet, j'ai choisi cette thématique parce qu'il s'agit a la fois d'un
sujet classique que la plupart des pays développent mais aussi un sujet
d'avenir puisque l'agriculture dans les pays du Nord est en transition. Le
premier objectif de mon projet était de voir comment est-ce que les
acteurs appliquent ces réflexions sur le terrain. Le second objectif de
mon projet était de trouver un stage qui me permette d'établir
des parallèles avec la France, je voulais trouver un pays où les
choses étaient potentiellement comparables (les exigences de
qualité ou de productivité ; les méthodes ; les structures
; les études de marché...) et oü je pourrais avoir des
échanges avec les exploitants et les conseillers agricoles et les
agronomes, en cela le MAPAQ était idéal. « La fierté
d'en vivre, le plaisir de s'en nourrir! » telle est la devise du
Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation du
Québec, depuis le commencement de ma formation de géographe c'est
ainsi que je considère le secteur agricole. L'agriculture a
été longtemps dénigré à mes yeux
(stéréotype des campagnes reculées), le MAPAQ a su
à mon avis redonner une image positive du monde agricole un public non
initié, c'est pourquoi le fait de réaliser un stage au MAPAQ a
été pour moi une grande satisfaction pour profiter de
l'expérience et de l'expertise de cette structure. Au-delà du
stage, la découverte du Canada me fascinait. Le Canada présentait
pour moi plusieurs intérêts ; c'est pourquoi je me suis
focalisée sur ce pays dès le début du projet sans
changer
d'idée sur ce choix car ce pays regroupait tous les
aspects qui m'attiraient. Tout d'abord c'est un pays très
différent des pays européen, qui est marqué par le
modèle étasunien, nous l'avons vu. De plus, depuis plusieurs
années le Canada s'est fait remarquer pour ses avancées en
matière de protection de l'environnement en lien avec l'agriculture
(rôle des clubs agroenvironnement, rôle des politiques
environnementales...). Ensuite c'est un pays oü le secteur primaire est
très présent. L'agriculture a longtemps été au
coeur du mode de vie et de l'économie du Québec, si la part de la
population qui en vit a beaucoup diminué, elle demeure un secteur
économique de première importance. Jusque là très
intensive l'agriculture semble, aujourd'hui être a un moment de
transition tout comme l'Europe. Les problématiques entre les deux
continents semblent très proches, ce qui facilite les comparaisons.
Enfin, le Canada apparaît comme un pays occidental dont le fonctionnement
administratif semble assez proche du modèle Français, de plus,
aujourd'hui le Canada et plus particulièrement le Québec semble
avoir les mêmes problématiques que la France ; notamment sur la
question de l'agriculture comme je l'ai déjà évoqué
mais aussi sur les questions de la répartition de la population. En
effet, nous l'avons vu, si le Québec est vaste, il est faiblement
peuplé, et la répartition de sa population est très
inégale. Le nord du Québec est très peu peuplé
alors que 80 % de la population québécoise vit près des
rives du fleuve Saint-Laurent. La France connait les mêmes
problèmes de peuplement avec des littoraux et des grandes villes
où se concentre les populations et des espaces ruraux plus où
moins vident notamment dans les zones de moyennes montagnes telles que le
Massif Central. C'est aussi pour cette raison que le Québec
m'intéressait, je tenais à voir comment est-ce que les acteurs
locaux géraient ces espaces ruraux rudes en hiver et comment est-ce
qu'ils les dynamisaient.
Je tenais donc a réaliser un stage professionnel dans un
pays qui m'attirait mais aussi dont les missions de stage me passionnaient.
2.2.2. Les attentes du MAPAQ et les missions de stage
Ma structure de stage et moi-même attendions de ce stage
d'avoir des échanges constructifs et comparatifs sur le savoir faire
Québécois et Français, notamment sur la
méthodologie utilisée pour monter un projet. De plus, le MAPAQ
tenait par ce stage à mieux appréhender la vision culturelle de
la France et de l'Europe en matière d'environnement, d'agriculture et de
relève agricole. En effet, en matière de développement
rural le Québec s'inspire beaucoup de ce qui se fait en France.
Je travaillais pour la MAPAQ à la direction
régionale Centre-du-Québec sur le dossier de l'agrotourisme dans
la région Centre-du-Québec. L'agrotourisme dans la région
s'est structuré autour du comité AgroTourisme
Centre-du-Québec. Ce comité a été
créé il y a un an, par plusieurs acteurs du développement
local, nous y reviendrons dans la partie 2. Ainsi, plusieurs organismes
s'occupent du comité mais il n'y a pas une personne attitrée a la
gestion de ce dossier, de ce fait et parce que ma maitre de stage était
prise dans plusieurs dossiers, le MAPAQ attendait de moi que je fasse preuve de
beaucoup d'autonomie dans mon travail. De plus, le MAPAQ attendait de moi une
bonne aptitude rédactionnelle afin que je puisse rédiger les
comptes rendus de séances du comité, le diagnostic de territoire
de la région Centre-du-Québec, la stratégie de
communication du comité et le diagnostic lié aux entreprises
agrotouristiques. Enfin, le MAPAQ attendait de mon comportement, une
attitude sociable permettant le travail en équipe afin de
faciliter la transmission des informations entre les différents
intervenants du comité.
Lors de mon entrée en fonction le comité devait
se doter d'un plan d'action, ainsi la première de mes missions de stage
fut de contribuer a l'élaboration du Plan d'Actions du comité.
Une fois le Plan d'Actions adopté, le comité AgroTourisme
Centre-du-Québec m'a confié les missions suivantes :
Elaborer une enquête a soumettre aux entreprises agricoles
liées a l'agrotourisme dans le but de mieux connaitre leurs attentes et
leurs besoins ;
A partir de l'enquête rédiger le portrait de
l'agrotourisme au Centre-du-Québec ; Rédiger un diagnostic de
territoire de la région Centre-du-Québec dans le but de connaitre
les forces et les faiblesses du territoire ;
Rédiger la stratégie de communication du
comité afin de faire connaitre le secteur agrotouristique au grand
public et aux entreprises agricoles.
2.2.3. Suivi et déroulement du stage
Mon stage a débuté le 16 mars 2009, les
premières semaines et l'élaboration du Plan d'actions m'ont servi
d'entrée en matière pour apprendre a cerner le milieu, connaitre
les acteurs du territoire et les attentes de ma structure de stage. Une grande
autonomie m'a été laissé quant-à la gestion de mon
travail; l'essentiel pour ma structure de stage était que je lui remette
en temps voulu les documents attendus. Pour cela, nous avons
élaboré, au début du stage, avec ma maitre de stage un
échéancier. Chaque mardi, nous faisions avec le bureau une
réunion de travail d'une heure qui permettait a chacun de dire oü
est-ce qu'il en était dans son travail et quel était son emploi
du temps pour la semaine à venir. Ce mode de fonctionnement m'a permis
de m'intégrer très facilement a l'équipe de travail car il
permet de souder les individus au sein d'une même d'équipe bien
que chacun aient des activités très diversifiées.
2.2.4. Bilan du stage
En tant que fille d'agriculteur je connais relativement bien
le milieu agricole, son paysage et ses structures, ses problématiques,
ses inquiétudes, sa mentalité et ses réalités.
Etant étudiante en géographie, mes études et mes stages
dans des structures agricoles (SAFER et ADASEA), m'ont amené a
travailler sur des études de cas (la naissance et la commercialisation
de l'AOC du fromage St Nectaire, de la lentille verte du PUY, les questions sur
le foncier (remembrement, expropriation...), la baisse du nombre
d'exploitants...) et sur les modes de valorisation des productions locales
à forte valeur ajoutée mais je connaissais beaucoup moins la
réalisation pratique de mise en place des filières de
qualité. Ce stage au MAPAQ m'a été très
bénéfique de ce point de vue, il m'a permis de mieux comprendre
la naissance d'un projet de valorisation et sa mise en oeuvre. De plus, ma
structure de stage m'a fait confiance et m'a laissé une grande
liberté d'actions, ce mode de fonctionnement m'a permis d'entrer
directement en contact et de rencontrer les acteurs du développement
local ; je n'étais pas considérée comme stagiaire par mes
collègues mais bel et bien comme une collègue de travail a part
entière. C'est cette sociabilité et cette confiance qui m'avait
manqué dans mes stages précédents. De fait, j'ai eu de
vrais échanges constructifs avec mes collègues de travail, cela
nous a permis de savoir à tous, où est-ce que l'on allait dans
nos projets de développement. Enfin, ce stage a été
très enrichissant pour moi, tant du point de
vue professionnel que du point de vue humain. Aller travailler
au Québec est un plaisir, mes relations de travail y étaient plus
franches et plus simples que lors de mes expériences professionnelles
précédentes. Les Québécois sont moins
attachés a l'ordre hiérarchique que notre société ;
vous pouvez très facilement tutoyer le Directeur régional de
votre structure de stage, vos collègues savent vous mettre a l'aise. En
revanche, au niveau de mon travail, si j'ai été passionné
par ma mission de stage, il m'a semblait, notamment au commencement de mon
stage, que le comité AgroTourisme Centre-du-Québec, ne
savait pas très bien par où commencer ni comment procéder
pour développer le secteur agrotouristique. Pendant un mois, j'ai senti
l'objectif du projet sans comprendre la stratégie que le comité
avait mis en place pour y arriver, ce tâtonnement a été
désagréable, d'autant plus que le comité existait
déjà depuis un an. De plus, il m'a semblait que les membres du
comité ne s'impliquait pas vraiment dans le secteur, cela m'a un peu
déstabilisé. Un autre point m'a manqué, je n'ai pas du
tout touché à la cartographie lors de mon stage, en effet, le
bureau de Victoriaville où je travaillais, ne disposait pas de ce
logiciel, cet élément m'a gêné pour la
rédaction de mes diagnostics.
La thématique de mon stage portait sur la valorisation
des productions agricoles locales, dès le début de mon stage j'en
suis venue a travailler sur les modes de valorisation des productions agricoles
locales en amont de la filière, par l'agrotourisme notamment.
Partie 2 :
Vers des pratiques
agricoles et de
commercialisations
alternatives
I . Les systèmes de valorisation et de
commercialisation des productions agricoles locales de la région
Centre-du-Québec
L'agrotourisme, en effet est un des systèmes de
valorisation des productions agricoles locales. Tout d'abord par sa «
mission éducative » il permet de montrer au public comment sont
produits et élevés les mets qu'ils vont éventuellement
acheter. De plus, il permet de commercialiser les productions agricoles des
entreprises locales en circuits courts de distribution.
1.1. L'agrotouristique dans la région
Centre-du-Québec : méthode de valorisation du travail de la
ferme et des produits locaux
Au-delà de la valorisation des produits agricoles,
l'agrotourisme permet également de revaloriser le travail agricole et le
métier d'agriculteur. C'est pour toutes ces raisons que le comité
AgroTourisme Centre-du-Québec cherche à développer ce
secteur au Centre-duQuébec.
1.1.1. L'agrotourisme au Centre-du-Québec
Dans l'optique de réaliser un portrait de l'agrotourisme
au Centre-du-Québec une enquête respectant une méthodologie
a été élaboré.
Méthodologie de l'enquête
Pour créer le questionnaire, une grille d'analyse
recensant les objectifs de l'enquête a été
élaborée. La conception de ce système d'enjeux et de
critères privilégiés a permis de préciser et de
structurer les objectifs et les sous-objectifs à cerner par le biais du
questionnaire. Une première version du questionnaire d'enquête a
été élaborée sur la base des informations
recueillies auprès des intervenants du milieu faisant partie du
comité. Par la suite, le questionnaire fut commenté par certains
intervenants du comité, à savoir les représentants de
l'Association touristique régionale (ATR), de la Corporation de
développement agroalimentaire-forêt Centre-du-Québec
(CDAFCQ), de Tourisme Bois-Francs et de l'office de tourisme de
Bécancour. Ce questionnaire a été soumis à un test
auprès d'un gestionnaire d'entreprise offrant des activités
liées a l'agrotourisme ou des produits agroalimentaires destinés
à une clientèle touristique. Les difficultés
rencontrées portaient principalement sur les modalités de
structuration de certaines questions et sur la terminologie reliée au
secteur agrotouristique. Suite a l'ensemble de la démarche de recherche
réalisée, une deuxième version du questionnaire a
été élaborée. Ce dernier questionnaire comportait
24 questions principales et couvrait un certain nombre de variables
structurées autour des dimensions d'activités, de production et
de revenus liés a l'agrotourisme, de mise en marché et
d'activités promotionnelles, de réseautage et de soutien a
l'agrotourisme et des suggestions a apporter pour améliorer le secteur
agrotouristique. Ensuite, le questionnaire fut entré sous le logiciel
Access, ce qui nous a permis de saisir directement les réponses des
répondants. Nous avons ensuite traité les résultats de
l'enquête avec le logiciel Excel a l'aide de tableaux croisés
entre Excel et Access. Notre banque de données comprenait 63 entreprises
et l'enquête téléphonique s'est déroulée du
20 mai au 8 juin 2009, sur une période de trois semaines. Sur les 63
entreprises inscrites dans la banque d'informations, voici comment se
répartissent les résultats obtenus lorsque les sondeurs ont
tenté de les rejoindre :
31 = questionnaires complétés
8 = refus de répondre
24 = non éligibles (ne se reconnaissent pas dans la
définition de l'agrotourisme énoncée cidessous, n'ont
jamais oeuvré ou n'oeuvrent plus dans le domaine agrotouristique ou
n'ont aucun contact avec la clientèle touristique (production et vente
exclusivement)). La population totale est de 63 entreprises (nombre
d'entreprises inscrites dans la banque de données). Or, nous avons
effectué une opération de toilettage de la banque de
données du MAPAQ en posant aux répondants cette première
question après leur avoir lu la définition de l'agrotourisme :
« vous considérez-vous faire de l'agrotourisme ? ».
Sur les 63 entreprises de ces entreprises interrogées, 31 ont
répondu positivement. Ces dernières sont donc
considérées comme centrales a l'agrotourisme, les 32 autres ayant
répondues négativement sont considérés comme
entreprises connexes. Nous sommes partis sur le choix de nous
intéressés seulement aux entreprises centrales a l'agrotourisme ;
en effet, une enquête sur les entreprises dites connexes sera
peut-être réalisée l'an prochain par le comité.
Ainsi les 31 entreprises dites centrales constituent l'échantillonnage.
En effet, il comprend des entreprises diversifiées (en production
végétale et en production animale) oeuvrant toutes en
agrotourisme. L'enquête que nous avons menée au mois de juin
laisse ressortir sur la région Centre-du-Québec, un total de 31
entreprises agrotouristiques de type central et 24 entreprises de type connexe
ou ne pratiquant plus d'activités liées a l'agrotourisme.
Selon le Groupe de concertation sur l'agrotourisme, la
définition de l'agrotourisme, qui a fait l'objet d'un consensus, est :
«Une activité touristique complémentaire de
l'agriculture ayant lieu dans une exploitation agricole. Il met des
productrices et producteurs agricoles en relation avec des touristes ou des
excursionnistes, permettant ainsi à ces derniers de découvrir le
milieu agricole, l'agriculture et sa production par l'accueil et l'information
que leur réserve leur hôte».
Fig. 16 : L'agrotourisme au Centre-du-Québec
Source photographie MAPAQ-mai 2009
Portrait des producteurs liés agrotourisme
(intégrant les travaux sur l'enquête des producteurs liés a
l'agrotourisme)
L'étude les entreprises liées a l'agrotourisme
au Centre-du-Québec effectuée en juin 2009, montre qu'il y a une
effervescence dans le secteur de l'agrotourisme depuis 3 ans dans la
région Centre-du-Québec. En effet, 12 entreprises
agrotouristiques sur 31 sont en démarrage. Elles représentent une
part d'autant plus importante que ces entreprises sont recensées sur une
période plus courte (3 ans) que les entreprises ayant 4 a 10 ans
d'âge (période de 6 ans) ou encore que les entreprises ayant plus
de 11 ans d'âge (période infinie...). En effet, sur l'ensemble des
entreprises interrogées, on se rend compte que près de 40% (soit
12 entreprises sur 31) d'entre elles ont moins de 3 ans et sont en
démarrage.
Fig. 17 : âge des entreprises
agrotouristiques
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Au niveau de l'analyse, trois groupes ressortent et se
montrent plus présents sur le devant de la scène : il s'agit tout
d'abord du groupe des jeunes entreprises en démarrage qui est rempli
d'idées pour le secteur agrotouristique dans son ensemble, mais qui a
besoin d'être rassuré, puis du groupe des entreprises
agrotouristiques expérimentées qui ont débuté
seules, sans aide, ni conseils, d'oü l'importance du réseautage. Le
groupe des entreprises d'âge moyen se trouve dans un entre-deux; ces
entreprises ont passé du cap du démarrage, elles envisagent des
projets à long terme pour améliorer leur entreprise et le secteur
agrotouristique. Dans l'ensemble, les entreprises interrogées se sont
très bien adaptées au niveau de la logistique et de l'accueil a
recevoir du public sur la ferme, alors qu'une minorité des
répondants au questionnaire ont reçu une formation en
agrotourisme. En effet, sur l'ensemble des entreprises interrogées, une
minorité a reçu une formation en agrotourisme, 23% seulement,
soit 7 entreprises sur 31. La formation la plus suivie par les entreprises a
été « l'agrotourisme du rêve à la
réalité ». Les fermes qui ont reçu cette formation
sont en
grande majorité des jeunes entreprises ayant moins de 3
ans. En effet, 5 entreprises sur 7 qui ont reçu la formation sont des
jeunes entreprises en démarrage. Ces résultats démontrent
que près de 80% des entreprises agrotouristiques ont appris à
recevoir du public chez elles par leur propre expérience. Hélas,
on ne connaît pas la proportion des entreprises qui se sont
engagées dans l'agrotourisme mais pour qui l'aventure n'a pas
fonctionné. En effet, recevoir du public a la ferme n'a rien
d'inné. La prolifération des entreprises agrotouristiques dans la
région correspond aux recommandations formulées par la
Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire
québécois de janvier 2008. L'agrotourisme s'inscrit
parfaitement dans cette tendance puisqu'il permet de montrer au consommateur de
quelle façon est fabriqué le produit qu'il va
éventuellement acheter. D'un point de vue économique, une
surprise ressort de l'enquête. Du point de vue économique, il
ressort de l'enquête deux grandes tendances :
1) Pour une entreprise agrotouristique sur deux,
l'agrotourisme est une activité complémentaire qui s'ajoute a
l'entreprise dans un but de diversification des revenus et des
activités. L'agrotourisme apparaît alors, pour ces entreprises,
comme un complément pouvant représenter jusqu'à 30% des
revenus totaux de la ferme.
2) Pour un tiers des entreprises, l'agrotourisme est un
revenu a part entière qui génère des fonds importants. En
effet, 32% des entreprises interrogées répondent que leurs
activités agrotouristiques dégagent plus de 50% de leurs revenus
totaux. Parmi ce dernier résultat, il ressort que 4 entreprises sur 10
qui dégagent plus de 50% de leurs revenus totaux sont des entreprises de
grande envergure qui accueillent plus de 3000 visiteurs par an. Dans
l'ensemble, les entreprises interrogées se sont très bien
adaptées a recevoir du public sur la ferme. Toutes les entreprises
interrogées déclarent avoir de l'eau potable sur leur lieu de
réception du public, il en va de même pour le stationnement.
Presque toutes les entreprises disposent de toilettes sur la ferme. Les trois
quarts d'entre elles ont également une aire de repos. La moitié
des entreprises affirment disposer d'un accès pour personnes à
mobilité réduite. Ces chiffres sont très positifs, ils
laissent supposer qu'il ne serait pas trop difficile pour ces entreprises de
s'adapter a une charte de qualité d'accueil avec des critères de
qualité de base (eau potable, toilettes sur le lieu de réception,
propreté...). Pour ce qui est du nombre de visiteurs accueillis par les
entreprises agrotouristiques, on remarque véritablement trois groupes
bien distincts se dégager. Les groupes sont relativement bien
répartis en nombre d'entreprises. Une majorité d'entreprises
(35%) reçoit moins de 1000 visiteurs par an. Ce chiffre s'explique en
partie du fait que certaines entreprises sont en démarrage et ont
débuté leur exercice l'an passé. Ainsi, pour certaines,
une année ne s'est pas encore écoulée depuis l'offre
agrotouristique. Ensuite, on remarque qu'il y a un groupe d'entreprises
intermédiaires qui est bien marqué (26%), puis il y a un groupe
d'entreprises plus important en capacité d'accueil (26%) qui arrive a
recevoir plus de 3000 visiteurs par an.
Fig. 18 : Nombre de visiteurs par
entreprises
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Parmi les répondants, 49% ont affirmé accueillir
des visiteurs et des acheteurs locaux dont la principale provenance
était la région Centre-du-Québec; 40% des
répondants, des clients en provenance de la province de Québec,
alors que 7%, de la clientèle européenne.
Fig.19 : Principale provenance de la
clientèle
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
La clientèle des entreprises agrotouristiques est donc
en majorité locale. Toutefois, il est surprenant de constater que la
part de la clientèle européenne est plus importante que la part
de la clientèle issue du Canada (2%). On retrouve ici une composante
historique et culturelle propre au Québec. On remarque aussi que les
entreprises qui dégagent le plus de marge bénéficiaire
grâce a l'agrotourisme sont des entreprises expérimentées
(5 entreprises sur 10) de plus de 11 ans. Ces chiffres sont importants, cela
prouve que les activités agrotouristiques peuvent permettre une
viabilité de l'entreprise. Toutefois, en agrotourisme, la plus grande
part des revenus provient de la vente de produits transformés. Or, cet
aspect n'arrive qu'en seconde place des activités proposées par
les entreprises agrotouristiques après les activités d'animation.
En effet, selon l'étude élaborée en 2008 par le MAPAQ :
Agriculture et Agroalimentaire du Centre-du-Québec, une proposition
géographique avantageuse, un sol et un climat propices à la
plupart des cultures, une industrie de transformation riche et
diversifiée, les touristes profitent des visites à la ferme
pour acheter des produits de l'entreprise dans 56% des cas et pour manger dans
45% des cas. Afin d'accroître leurs revenus, les entreprises de la
région doivent transformer et vendre davantage leurs produits à
la ferme. Les entreprises que nous avons interrogées sont en grande
majorité en production végétale, ce sont des entreprises
familiales, où le contact avec le producteur est
privilégié.
Fig. 20 : Principaux domaines de production
des entreprises
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Les entreprises sondées offrent des activités et
des produits diversifiés (taux de diversité : 6,3 produits ou
activités par entreprise). Il ressort de l'étude sur que les
entreprises agricoles qui font de l'agrotourisme sont essentiellement des
entreprises en production végétale, notamment dans le domaine des
fruits et légumes et de l'acériculture. 35% des entreprises
engagées dans l'agrotourisme font de la production animale, alors
qu'elles sont près de 65%
à faire de la production végétale. En
effet, ces deux domaines de productions se démarquent
véritablement des autres; si l'on cumule les chiffres qui ressortent de
la production maraîchère et des fruits, on obtient un chiffre
s'élevant a 32%, ce qui veut dire que près d'un tiers des
entreprises agrotouristiques produisent des fruits et légumes. Quant
à l'acériculture, ce domaine regroupe 20% des entreprises
agrotouristiques. De plus, les activités liées a l'agrotourisme
de la région sont offertes sur des périodes très
variées (de quelques semaines à une année
complète). Il ne nous est pas permis de définir une «
période touristique type ~ dans l'agrotourisme car les périodes
d'activités varient beaucoup en fonction des types de produits et des
profils des entreprises. Toutefois, on remarque que la plupart des entreprises
sont ouvertes du mois de juin au mois d'octobre. On remarque, notamment, que le
mois de septembre est le mois oü il y a le plus d'entreprises ouvertes,
les entreprises jouant sur le fait que les arrière-saisons (les
automnes) sont encore douces pour les activités touristiques. Pour les
entreprises végétales, ces périodes sont
particulièrement adaptées a l'agrotourisme puisqu'elles sont
compatibles avec les récoltes et cueillettes. En effet, ces entreprises
peuvent concilier leurs productions végétales, tout en ajoutant
à leur entreprise, une valeur ajoutée en faisant visiter leur
entreprise et en sensibilisant le public à l'agriculture et aux modes de
production. Une autre période se démarque au niveau de
l'ouverture des entreprises agricoles, elle s'étend du mois de mars au
mois d'avril, cette période correspondant aux entreprises
agrotouristiques acéricoles qui sont ouvertes pour le temps des sucres.
Tous les répondants a l'enquête affirment faire des
activités d'animation, comprenant des activités de centre
d'interprétation documentaire vidéo et de
musée/exposition. Aussi, 34% des entreprises que nous avons
interrogées effectuent des activités d'animation de type centre
d'interprétation.
Fig. 21 : activités proposées
Source : étude sur les entreprises agrotouristique de la
région Centre-du-Québec-Marie- Laure SOULIER-MAPAQ-juin
2009
Les entreprises offrant des activités de restauration
et de l'autocueillette se situent dans des proportions équivalentes,
soit environ 7%. Les services et les activités que l'on retrouve le
moins fréquemment sont les gîtes à la ferme, les
documentaires et les expositions, ainsi que les musées. Les moyens de
promotion pour faire connaître les entreprises agrotouristiques sont
assez diversifiées. Les répondants comptent beaucoup sur le
bouche à oreille pour promouvoir leur entreprise à long terme.
Ainsi, la plupart des entreprises ont conscience qu'elles doivent offrir des
services de qualité pour la pérennité de leur entreprise.
La clientèle agrotouristique est diversifiée et locale
(région Centre-du-Québec); elle est surtout
représentée par une clientèle familiale et individuelle.
Au vu de ces résultats, il semble que les entreprises agrotouristiques
aient déjà une bonne sensibilisation aux modes de promotion
à utiliser pour faire connaître leur entreprise. On peut en
déduire que les chefs d'entreprises sont conscients que les modes de
promotion sont essentiels pour la viabilité de leur entreprise, car ils
permettent d'attirer le public sur leur lieu de production. Il semble que,
globalement, le concept de développement durable soit plutôt bien
assimilé par les producteurs du Centre-du-Québec, la
majorité le comprend dans le sens d'avoir une vision a long terme pour
le développement de leur entreprise tout en préservant
l'environnement. Enfin , pour terminer ce portrait de l'agrotourisme au
Centre-du-Québec il est bon de consulter la répartition spatiale
des fermes agrotouristiques sur la région qui se présente ainsi
(voir le figuré 25 ci-dessous) : sur un total de 31 fermes
agrotouristiques dans la région, il y en a 10 sur la MRC d'Arthabaska
(dont 6 entreprises en production végétale (acériculture
et maraichage) et 4 en production animale (production bovine et porcine)), 7
sur la MRC de Bécancour (dont 3 en production animale (production
caprine et équestre) et 4 en production végétale
(production viticole, maraichère et acériculture), 3 sur la MRC
de Drummondville (dont 2 en production animale (production bovine et ovine) et
une en production florale), 6 sur la MRC de l'érable (dont 4 en
production animale (volailles, production bovine et ovine) et 2 en production
florales et maraichère), et 5 sur la MRC de Nicolet-Yamaska en
production végétale (acériculture, production viticole et
maraichère). Ces fermes sont réparties de façon assez
uniforme sur le territoire. On constate toutefois une plus forte concentration
d'entreprises agrotouristiques sur la MRC d'Arthabaska. Toutefois, le faible
nombre d'entreprises au niveau régional rend difficile la mise en place
d'une route ou d'un circuit agrotouristique vu l'éloignement entre les
fermes.
Bien évidemment l'enquête qui a été
réalisé auprès de producteurs liés a l'agrotourisme
avait pour but de mieux cerner les attentes des producteurs par rapport au
comité AgroTourisme Centre-du-Québec, un comité
peu connu par les producteurs agrotouristiques.
Les attentes des producteurs
Les entreprises que nous avons interrogées ont des
attentes par rapport au comité AgroTourisme Centre-du-Québec.
Toutefois selon l'âge des entreprises les besoins ne sont pas les
mêmes. En effet, il ressort de l'étude que les entreprises en
démarrage sont surtout en attente d'aide au démarrage, par des
financements notamment mais aussi par des conseils, 71% des répondants
trouvent cette question importante.
Elles attendent du comité qu'il favorise la mise en
relation des entreprises agrotouristiques entre elles. En effet, les jeunes
entreprises en démarrage sont surtout en attente de conseils de leurs
aînés, ils souhaitent rencontrer des entrepreneurs, dans leur
domaine, qui ont de l'expérience et des conseils a leur donner. Les
jeunes entreprises attendent également du comité AgroTourisme
Centre-du-Québec qu'il assure une promotion des entreprises
agrotouristiques moins dispendieuse pour les entreprises en démarrage et
qu'il favorise le rapprochement du producteur et du consommateur. Les
entreprises d'âge moyen, quant a elles, attendent du comité qu'il
fasse connaître les entreprises agrotouristiques de la région aux
consommateurs en incitant les organisateurs d'évènements
touristiques ou culturels a inviter les producteurs agrotouristiques.
Les entreprises plus expérimentées ont aussi des
attentes (développer des circuits touristiques), mais on remarque
qu'elles comptent moins sur le comité que sur elles-mêmes. En
effet, ces entreprises agricoles se sont le plus souvent
développées seules, d'après leurs propres
expériences, ainsi on sent qu'elles ont moins d'attente vis-à-vis
du comité. En l'occurrence, ce serait plutôt le comité
AgroTourisme Centre-du-Québec qui aurait besoin de ces
entreprises agrotouristiques, car elles ont une expérience pratique du
secteur et parce qu'elles sont le plus a même pour conseiller les
entreprises en démarrage.
En revanche, toutes les entreprises du secteur souhaitent que
le comité développe des circuits ou des routes touristiques, 74%
des répondants affirment, sous réserve des conditions de l'offre,
être intéressés a adhérer a une route touristique.
Les 13% qui ne souhaitent pas adhérer à un nouveau circuit
touristique ne se pressentent pas assez prêts au niveau de la logistique
pour accueillir beaucoup de visiteurs, ou bien ils estiment ne pas avoir assez
de temps à consacrer à cet évènement
hypothétique. Beaucoup considèrent que l'agrotourisme n'est pas
assez présent sur les foires et autres évènements
culturels ou touristiques. Certains producteurs attendent du comité
AgroTourisme Centre-du-Québec qu'il permette aux entreprises
agrotouristiques d'être présentes à ces
évènements dans le but d'avoir une meilleure visibilité
auprès du consommateur.
En ce qui concerne le maillage des activités
liées a l'agrotourisme avec des entreprises du secteur touristique,
culturel ou sportif de la région, cette stratégie est mise de
l'avant par 16 % des répondants. Dans ce domaine la pratique n'est pas
très rependue c'est pourquoi les producteurs attendent du comité
qu'il mette les entreprises agrotouristiques en lien entre elles, cette
question étant « importante » pour 29% des entreprises. Le
comité doit ainsi inciter à la création des foires et des
événements culturels en lien avec l'agrotourisme. Cette
suggestion a été soulevée plusieurs fois dans les
commentaires émis par les répondants. Une autre des attentes
fortes des producteurs agrotouristiques concerne
la mise en place de formations adaptées aux entreprises
agrotouristiques, d'autant plus que les formations permettent également
un réseautage des entreprises. La formation est, en effet, le point le
plus attendu par les entrepreneurs qui font de l'agrotourisme; 77% des
répondants jugent cette question « importante ~. Pour les jeunes
entreprises, il s'agit d'acquérir des techniques et des astuces pour
accueillir le public et retenir son attention; pour les entreprises plus
expérimentées, il s'agit de se remettre a jour dans les nouvelles
tendances de la clientèle ou bien d'acquérir de meilleurs
réflexes d'accueil. Le travail sur un outil reconnaissant la
qualité des services et des produits des entreprises est
également très attendu. En effet, la question autour des
contrôles de la qualité semble « importante » pour 87%
des chefs d'entreprises. 71% des répondants de l'enquête sont
prêts a s'engager dans une démarche de qualité avec un
cahier de charges. Ce résultat est très positif, car il montre
que les producteurs ont pris conscience de la nécessité d'avoir
une démarche de qualité pour mieux vendre le secteur
agrotouristique et que les producteurs ont aussi des attentes par rapport aux
outils permettant de prouver la qualité de leur entreprise.
Plusieurs acteurs contribuent au développement de
l'agrotourisme et des circuits courts de distribution dans la région
Centre-du-Québec. Nombres de regroupements permettent de
d'établir des réflexions sur les valorisations des produits
locaux notamment par l'agrotourisme.
1.1.2. Les regroupements et les réflexions autour de
l'agrotourisme
Les journées sur l'Innovation et le progrès en
agroalimentaire au Centre-duQuébec (INPACQ)
Il s'agit de douze journées et autant de
thématiques sur l'innovation et le progrès en agroalimentaire.
Les Journées sur l'Innovation et le progrès en
agroalimentaire au Centredu-Québec (INPACQ) s'adressent aux producteurs,
entrepreneurs, intervenants du milieu, conseillers et transformateurs. Ces
journées sont organisées conjointement par le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le journal
Forum, la Fédération des caisses Desjardins de la région
du Centre-du-Québec. Ces journées INPACQ existent depuis
seulement 4 ans mais sont devenues un rendez-vous incontournable pour les
acteurs agricoles et agroalimentaires du Centre-du-Québec. Chaque
année, le concept est revisité et adapté aux besoins des
participants. Ces journées représentent un moyen
privilégié d'avoir accès à une information de
pointe sur les dernières innovations et les récents
progrès dans ces secteurs. Elles mettent aussi en avant la
volonté de concertation qui est déployée dans la
région Centre-du-Québec. En 2010, l'agrotourisme au
Centre-du-Québec constituera un sujet majeur durant les journées
INPACQ car ce domaine est considéré de façon prioritaire
pour son développement.
Le comité AgroTourisme Centre-du-Québec
Le comité AgroTourisme Centre-du-Québec
a été créé en avril 2008, à la suite de la
journée INPACQ, par trois organismes de développement local
(l'association touristique régionale Centre-du-Québec, MAPAQ
Centre-du-Québec et la CDAFCQ). Il rassemble des producteurs liés
a l'agrotourisme mais aussi des intervenants du milieu (MAPAQ, ATR, CDAFCQ...).
Directement lié à la démarche « le
Centre-du-Québec, goutez-y! », le but principal du comité
est de structurer l'offre agrotouristique de la région
Centre-du-Québec. Le plan d'actions du comité définit des
orientations de travail pour les trois ans a venir, dans
le but de répondre à trois objectifs clefs :
accroître la qualité et la quantité des entreprises
agrotouristiques de la région, par la mise en place d'une charte de
qualité régionale garantissant la qualité d'accueil et des
services au prés des touristes; fédérer et
réseauter les entreprises agrotouristiques entre elles, par la mise en
place de journées de visite chez des entreprises agrotouristiques et
dans le but de créer des liens entre les producteurs; promouvoir et
faire connaître les entreprises agrotouristiques de la région
auprès des touristes en bonifiant les démarches promotionnelles
en place et en créant éventuellement de nouveaux circuits de
commercialisation.
La fédération des Agricotours du Québec
Fondée en 1974, la Fédération des
Agricotours du Québec est à l'origine du développement des
gîtes touristiques ou «bed & breakfasts» au Québec.
En plus d'avoir initié cette formule, elle s'est donnée comme
mission de développer des programmes d'hébergement, de loisirs et
d'activités a la ferme pour les vacances. Ces bannières
d'hébergement et d'agrotourisme sont des «labels de qualité~
doublés d'un processus d'accréditation qui permet un choix
minutieux des hôtes et des établissements. Actuellement les
bannières reliées a l'agrotourisme sont : Gîte du Passant
à la ferme; Table Champêtre Relais du Terroir; Fermes
Découverte. Cette plus-value permet aux entreprises agrotouristiques,
qui ont entrepris une démarche de reconnaissance de leurs
activités, de se distinguer sur le plan de la qualité. La
Fédération est le seul organisme au Québec qui a entrepris
un programme de certification d'entreprises agrotouristiques et le seul
organisme provincial de certification (reconnaissance de la qualité) et
de commercialisation ayant une structure permanente. De plus, la
Fédération a développé des services-conseils aux
producteurs par le biais de collaboration avec l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec (soutien-conseil en cuisine) et des outils
de savoir-faire en agrotourisme. À l'heure actuelle, la
Fédération compte 93 membres affichant des bannières
agrotouristiques dont plusieurs sont des leaders dans leur secteur
d'activité ou leur région.
Le groupe de concertation sur l'agrotourisme au Québec
En activité depuis septembre 1998, le Groupe de
concertation sur l'agrotourisme au Québec se donne pour mission de
promouvoir et de favoriser le développement de l'agrotourisme en
privilégiant : la recherche d'une vision partagée des
perspectives de développement et des priorités d'action; la
détermination et la proposition des paramètres favorables au
développement de cette activité; l'échange d'information
entre les organisations impliquées en agrotourisme; la collaboration
avec les organisations engagées dans l'élaboration et la
réalisation d'activités, d'événements et d'outils
de développement. Le Groupe fonctionne en réseau avec ses
organisations membres, des collaborateurs et des partenaires. Ses principales
réalisations ont été : d'élaborer une
définition de l'agrotourisme qui fait consensus; de réaliser des
études afin d'approfondir la connaissance de l'offre et de la demande du
secteur (p. ex. : portraits régionaux, portraits d'entreprises
agrotouristiques); d'étudier et de faire des recommandations sur la
réglementation sur l'aménagement et la protection du territoire
agricole afin de faire reconnaître l'agrotourisme, telle que
définie par le Groupe, dans la Loi sur la protection du territoire et
des activités agricoles (LPTAA) et dans les orientations
gouvernementales aux MRC; de participer au développement des
pictogrammes et critères de signalisation touristique ajustés
pour l'agrotourisme; de recommander des standards de qualité pour les
entreprises et les circuits (p. ex. : guide de qualité pour les
entreprises, guide de procédure pour un circuit ou une route);
d'échanger de
l'information entre les organisations (p. ex. : banque de
données du MAPAQ, site Internet); d'apporter un soutien technique a
l'organisation des colloques nationaux.
Relevant à la fois des domaines touristique et
agroalimentaire, les producteurs agrotouristiques doivent respecter les
règlements et lois de ces deux domaines. Nous présenterons ici
les aspects législatifs et réglementaires, ainsi que les
problématiques rencontrées dans la pratique agrotouristique.
1.1.3. Aspects législatifs et
réglementaires
Les principales lois qui encadrent la pratique de l'agrotourisme
sont les suivantes.
-Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles (LPTAA), qui vise à protéger le territoire agricole des
pressions extérieures (urbanisation). La Commission de protection du
territoire agricole du Québec (CPTAQ) a pour mission de «garantir
pour les générations futures un territoire propice à
l'exercice et au développement des activités agricoles» en
veillant au respect de cette loi. Elle a pour rôle d'endiguer les
pressions qui s'exercent sur le territoire agricole et de maintenir un bon
équilibre entre la protection du territoire et des activités
agricoles et les besoins collectifs en espace exprimés par les
municipalités et les MRC. Comme la LPTAA a une incidence directe sur le
développement de l'agrotourisme et des activités agrotouristiques
mises en place par les producteurs agricoles, il devient important de limiter
les risques de confusion, quant au statut accordé aux diverses
activités (notamment pour les volets hébergement, restauration et
animation qui sont considérés comme des activités
commerciales non agricoles dans la LPTAA). L'adoption par la CPTAQ de la
définition de l'agrotourisme telle que proposée par le Groupe de
concertation sur l'agrotourisme au Québec devrait aller dans ce sens.
-Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, qui indique le
processus d'adoption des schémas d'aménagement
révisés (SAR) que doivent suivre les MRC. Cependant, ceux-ci
varient d'une MRC à l'autre. Dans la mesure où l'agrotourisme ne
fait pas partie des priorités de développement dans chaque MRC,
la signification donnée au concept demeure très variable.
L'adoption par les MRC de la définition proposée par le Groupe de
concertation en agrotourisme pourrait assurer un cadre d'aménagement
propice au développement d'activités et d'entreprises
agrotouristiques. Loi sur la Société des Alcools, qui
régit la fabrication et la vente de boissons alcooliques. L'ensemble des
permis sont délivrés par la Régie des alcools, des courses
et des jeux.
-Loi sur les produits alimentaires, qui contribue à la
protection de la santé publique notamment en établissant des
normes relatives a l'innocuité des produits alimentaires et a la
loyauté des ventes. Les producteurs agrotouristiques ayant des
activités de transformation, de restauration et de vente au
détail sont visés par cette loi nécessitant
l'enregistrement et l'obtention d'un permis du MAPAQ selon les activités
exercées. La dégustation comme telle (gratuite) n'exige pas de
permis. Cependant, les exploitants sont assujettis aux dispositions
réglementaires existantes et doivent rencontrer les normes prescrites le
cas échéant (normes d'hygiène de construction,
d'étiquetage, etc.). Par contre, l'absence de catégorie
spécifique pour les fermes dans les règlements concernant la
restauration demeure problématique puisque les normes applicables sont
les mêmes que pour les établissements de restauration commerciaux,
alors que le contexte « pratique » est très
différent.
-Loi sur les appellations réservées et les
termes valorisants visant a encadrer l'utilisation des termes « terroir
» et « fermier ». Cette Loi sur les appellations
réservées et les termes valorisants (sanctionnée le
19 avril 2006) permet de garantir aux consommateurs l'authenticité de
termes qui sont de plus en plus utilisés dans la désignation de
produits régionaux et de niche afin de les mettre en valeur, par
exemple, les termes terroir, fermier ou artisanal.
-Loi sur les établissements d'hébergement
touristique, qui confirme l'obligation de détenir une attestation de
classification du ministère du Tourisme et les exigences à
respecter selon les spécificités (extérieur de
l'édifice, installations sanitaires, commodités, services, etc.)
de chacune des catégories d'établissements.
-Orientation gouvernementale en matière
d'aménagement, qui définit les immeubles protégés
(établissements sensibles aux odeurs qui doivent respecter des distances
séparatrices avec les activités agricoles) et la directive
liée à la détermination des distances séparatrices
relatives à la gestion des odeurs en milieu agricole. La notion
d'immeuble protégé et l'application des paramètres sur les
distances séparatrices (odeurs) s'appliquent :
> au bâtiment servant à des fins de
dégustations de vins dans un vignoble ou
un établissement de restauration de 20 sièges et
plus détenteur d'un
permis d'exploitation à l'année ainsi qu'une table
champêtre ou toute
autre formule similaire lorsqu'elle n'appartient pas au
propriétaire ou à
l'exploitant des installations d'élevage en cause;
> à l'établissement d'hébergement au
sens du Règlement sur les établissements touristiques, à
l'exception d'un gîte touristique, d'une résidence de tourisme ou
d'un meublé rudimentaire;
> les commerces (ou les activités commerciales) ne
font plus partie des immeubles protégés à moins qu'une MRC
en justifie la nécessité (cas particuliers) auprès du
gouvernement.
-Loi sur la qualité de l'environnement, qui a
été adoptée en vue d'assurer la protection de
l'environnement. A ces lois provinciales, s'ajoutent des règlements
municipaux (zonage) qui définissent les usages permis en fonction des
zones de territoires. Les producteurs qui souhaitent signaliser leur
activité sur la route doivent aussi prendre en considération les
programmes de signalisation touristique développés par le
ministère du Tourisme et le ministère des Transports.
Pour respecter les différentes lois et
différents règlements, les producteurs agricoles doivent donc
souvent se procurer plusieurs permis, auprès de plusieurs
ministères, ce qui crée parfois des complications. Selon le type
et l'envergure des activités proposées par l'établissement
agrotouristique, les permis à demander peuvent concerner :
-Les boissons alcooliques : permis de production artisanale,
de producteur artisanal de bière ou de distillateur; permis de
restaurant/de réunion pour vendre; permis de restaurant/de
réunion pour servir.
-La restauration : permis de préparation
générale d'aliments du MAPAQ ; droits de la Société
canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (pour
musique d'ambiance); contrat avec la guilde des musiciens (pour prestation de
musiciens); déclaration des pourboires des employés.
-La transformation : permis de préparation d'aliments
catégorie « préparation générale » pour
les producteurs transformateurs qui font exclusivement de la préparation
à des fins de vente au détail.
Fig. 23 : l'agrotourisme et les enfants
Source MAPAQ-mai 2009
-La vente au détail : permis de préparations
d'aliments catégorie « maintenir chaud ou froid » pour les
producteurs qui font uniquement la vente au détail de produits qu'ils
ont gardés chauds ou froids qu'ils n'ont pas préparés.
-L'hébergement : attestation obligatoire de
classification auprès de la Corporation de l'industrie touristique du
Québec; application de la taxe d'hébergement. Enfin, les
exploitants qui présentent des animaux d'espèces fauniques
doivent aussi acquérir un permis de garde a des fins d'exhibition (en
particulier pour les grands gibiers et les espèces exotiques). Les
contraintes législatives et réglementaires entourant la pratique
agrotouristique sont nombreuses, relevant à la fois des domaines
touristique, agricole et alimentaire. Si d'un côté elles
permettent de garantir un certain niveau de qualité, de salubrité
et de sécurité des produits et services, elles
représentent, d'un autre côté, un véritable enjeu
pour les producteurs agricoles, qui doivent réussir à les
connaître, les comprendre et les respecter
1.1.4. Problématiques de l'agrotourisme et
stratégies de développement
Il ressort de l'enquête liée aux entreprises
agrotouristiques dans la région Centre-duQuébec que le secteur
agrotouristique peut être une activité rentable et viable si les
chefs d'entreprises s'y prennent bien et sont bien conseillés; en cela,
le comité AgroTourisme Centre-du-Québec doit jouer un
rôle de soutien. L'agrotourisme est une activité économique
intéressante qu'il ne faut pas négliger; ce secteur a des
répercussions indirectes sur toute l'économie de la région
(offices de tourisme, les hôtels, camping...). L'agrotourisme a aussi un
rôle pédagogique qui peut contribuer à son
développement. En effet, l'agrotourisme se situe en amont des actions
qui consistent a convaincre le consommateur a l'achat de produits agricoles
locaux parce qu'il montre au consommateur comment sont fabriqués les
produits locaux et parce que le producteur peut répondre aux questions
du visiteur, chose impensable dans un centre commercial.
Toutefois, la difficile conciliation des activités
agricoles, familiales et administratives avec le volet touristique fait en
sorte que les producteurs agrotouristiques ne sont pas toujours capables de
trouver le temps d'accroître leurs compétences en tourisme, en
accueil de clientèles (animation, bilinguisme, service) et en promotion
touristique, ni leurs connaissances du marché. De plus, le manque
d'organisation et d'adaptation des producteurs agrotouristiques aux heures
d'ouverture correspondant aux besoins de la clientèle touristique limite
l'accessibilité du visiteur et nuit a l'intégration des
producteurs agrotouristiques dans les réseaux de distribution qui
demandent des garanties.
Concernant la promotion et la distribution, la
commercialisation des produits locaux n'est pas encore très rependue.
Ils sont par conséquent, très peu intégrés dans les
réseaux de distribution et les forfaits. La confusion sur la
définition de l'agrotourisme chez différents intervenants, qui
tendent à utiliser le terme agrotouristique pour des activités
qui ne se déroulent pas sur une ferme, entraîne une mauvaise
connaissance ou compréhension de celles-ci. Grace a l'enquête sur
l'agrotourisme au Centre-du-Québec, il ressort que dans bien des cas, la
petite taille et la nature même des activités de plusieurs
producteurs agrotouristiques ne permettraient pas d'accueillir des groupes.
D'autant plus qu'il existe peu de forfaits agrotouristiques et, mis à
part les initiatives découlant des circuits et des routes, il y a
très peu de réseautage entre les producteurs,
établissements d'hébergement, restaurateurs et autres attraits.
Une autre des problématiques soulevées par l'enquête sur la
région Centre-du-Québec concerne les efforts de commercialisation
non concertés (municipalités, MRC, MAPAQ, CDAFCQ, offices de
tourisme, CLD, ATR, associations, circuits) qui diminuent l'impact
auprès des clientèles cibles tout en multipliant les approches
(payantes) auprès des producteurs. Ainsi, malgré les nombreux
efforts de promotion déployés, la multiplicité d'outils
nécessite plusieurs investissements pour le producteur agrotouristique,
ce qui est onéreux pour les producteurs en démarrage qui n'ont
pas les moyens de s'offrir cette promotion au démarrage de leur
entreprise.
De plus, ce système engendre un certain
éparpillement dans la promotion, voire même de la confusion pour
le visiteur. Toutefois, l'accroissement du tourisme de proximité, des
escapades de dernière minute, des voyages
intergénérationnels, l'intérêt accru pour le
tourisme culturel et l'apprentissage, la recherche d'authenticité,
d'originalité et de diversité sont également toutes des
tendances observées dans l'industrie touristique qui facilitent le
développement de l'agrotourisme puisque ce dernier répond aux
besoins des touristes de pouvoir faire des activités à
proximité, sur une courte période de temps, apprendre et voir des
choses nouvelles et différentes mais vraies, le tout en famille. Dans
cette veine, il s'agit de faire du développement durable une
stratégie de développement pour l'agrotourisme ; en effet, il
ressort de l'étude que les producteurs ont pris conscience, d'une part,
qu'ils peuvent en faire sans engendrer de gros coûts financiers (compost,
tri sélectif, ...) et, d'autre part, que le fait d'appliquer des mesures
de développement durable peut être très favorable pour
l'image de leur entreprise auprès d'un consommateur qui recherche une
authenticité et des modes de production durables.
De plus, un autre axe de développement doit s'occuper
de développer chez les habitants du territoire un sentiment
d'appartenance a la toute jeune région Centre-duQuébec. En effet,
l'agrotourisme en faisant vivre une expérience exceptionnelle au
consommateur peut créer un sentiment d'appartenance a un territoire et
aux produits locaux qui s'y rattachent. Pour avoir plus d'impact dans cette
entreprise, il serait bon de rattacher l'agrotourisme a la campagne
promotionnelle : « Le Centre-du-Québec, goûtez-y!».
Enfin, dans l'optique de garantir un bon niveau de
qualité des services et des produits, un dernier axe de
développement doit s'efforcer de faire émerger une charte de
qualité régionale avec un cahier de charges commun pour toutes
les MRC afin de faciliter les critères de comparaison au niveau
régional pour le client. En revanche, l'enquête
réalisée ne donne le point de vue que des producteurs, le point
de vue des clients est manquant, c'est pourquoi le MAPAQ en collaboration avec
l'ATR Centre-du-Québec tient l'an prochain à réaliser une
enquête spécifique auprès des touristes ainsi qu'une
enquête sur les entreprises connexes a l'agrotourisme pour
compléter l'enquête liées aux producteurs faisant de
l'agrotourisme.
Outre l'offre individuelle des producteurs agrotouristiques,
il faut bien voir que la création d'une route ou d'un circuit à
dominante agrotouristique a facilité la promotion et la mise en
marché des productions agricoles locales et de leur commercialisation en
circuits courts.
1.2. Circuits touristiques et les festivals : outils de
promotion des produits du territoire
Les circuits touristiques et les festivals sont des outils de
promotion des produits du territoire; ils ont pour clientèle
privilégiée les touristes qui ne connaissent pas la
région. Ils doivent satisfaire les représentations mentales des
visiteurs qui se figureront plus facilement les produits locaux à
consommer.
1.2.1 Les circuits ou routes touristiques en place : un moyen
pour retenir les touristes sur le territoire et pour développer la
commercialisation des produits à forte valeur ajoutée
Les circuits ou routes sont créées et
gérées au niveau provincial ils disposent d'un budget de
fonctionnement variant de 10 000 $ à plus de100 000 $. La gestion
s'effectue souvent par les membres de réseaux agroalimentaires. On
mentionne qu'idéalement, un circuit ou route devrait avoir un budget
d'au minimum 20 000 $. Selon plusieurs intervenants interrogés lors de
mon enquête auprès des agriculteurs faisant parti d'un circuit ou
d'une route touristique, ce qui fait le succès de certains circuits ou
routes, ce sont les éléments suivants :
· une bonne concertation entre les producteurs,
transformateurs et restaurateurs dans la région (idées,
collaboration, participation), mais également avec l'ATR et la table de
concertation agroalimentaire. Les circuits incluent aussi maintenant
l'hébergement en petites auberges ou gîtes, ce qui devient un
maillage intéressant pour le marketing croisé; une ressource
dédiée qui met du temps et de la passion à le gérer
et le faire progresser, mais aussi qui encadre les entreprises membres
(plusieurs n'ont pas de structure formelle ou de permanence);
· un certain dynamisme régional assuré par le
respect d'un cahier des charges par les producteurs (ce qui contribue
également au rehaussement de la qualité);
· des outils promotionnels de qualité avec un visuel
attrayant, une carte routière claire et facile à suivre, de
bonnes descriptions des entreprises dans les guides, un affichage
adéquat;
· la présence d'un bassin de population et de
touristes à proximité.
Notons aussi l'importance d'avoir une grille horaire commune
à être respectée par tous les membres du circuit ou
route.
Les routes et circuits les plus reconnus et suivis au niveau
de la province du Québec sont la Route des vins du Québec et la
Route gourmande des fromages fins du Québec. Au niveau de la
région centre-du-Québec, la route des fromages est la plus suivi
grâce à la renommée du festival des fromages de Warwick
sur lequel nous reviendrons dans la partie suivante. A un niveau plus
local vient ensuite la balade gourmande, qui est organisée par
Tourisme Bois-Francs (voir le figuré 27 ci-dessous du circuit
2009), ce circuit se déroule sur deux fins de semaine sur la MRC
d'Athabaska, ce qui est peu contraignant pour les producteurs qui font durant
des journées de la vente directe aux touristes. Ce circuit
d'après les données recueillies auprès de tourisme
Bois-Francs permet aux producteurs d'assurer prés de 50% de leur chiffre
d'affaire a l'année. Ces circuits, permettent aux touristes et aux
consommateurs de se représenter un terroir ainsi que le mode de
fabrication des produits qu'ils vont consommer.
Vu le succès rencontré par ce circuit le
comité AgroTourisme Centre-du-Québec compte
développer ces circuits qui mettent en avant des producteurs mais aussi
des marchés locaux oü l'on peut acheter des produits
régionaux. Seulement la distance entre les producteurs agrotouristiques
rend difficile la mise en place de ce type de circuit. Ces routes ou circuits,
contribuent également à retenir les touristes sur le territoire
Québécois pendant leurs vacances, il s'agit aussi par ce moyen de
leur faire aimer la région et ses produits en les attachant a la
région par des représentations mentales, afin qu'ils
achètent plus tard, une fois rentré chez eux des produits qui
leur évoquent des souvenirs.
Ainsi, au-delà de l'aspect commercialisation, les
circuits touristiques et les festivals permettent de sensibiliser les visiteurs
aux productions locales, ils permettent également de faire connaitre la
région aux touristes.
1.2.2 Les festivals de la région : un moyen pour faire
connaître la région et mettre en valeur les produits locaux
phares
Les festivals permettent de faire connaître le dynamisme
d'une région. Ils permettent de mettre en valeur un produit phare de la
région. Au niveau de la région Centre-du-Québec le
festival le plus important est le festival des fromages de Warwick sur
la MRC d'Arthabaska qui se déroule en juin. Le festival des fromages de
Warwick est le plus important festival en Amérique du Nord concernant ce
nouveau marché que représente le secteur fromager. En effet, au
Québec, le secteur fromager est en plein développement depuis une
vingtaine d'année, suivant le modèle Français, les
Québécois essayent de développer une offre
diversifiée ainsi qu'une culture du fromage allant de paire avec une
culture du vin. Hélas, la réglementation sanitaire du
Québec interdit la fabrication des fromages au lait cru. Le secteur
fromager a été gravement touché par une crise a l'hiver
2009. En effet, des fromages contrôlés par le ministère de
l'agriculture ont décelé contenir des traces de listéria,
de fait la plupart des fromages de la province ont été
jeté, les consommateurs ont eu peur d'en manger et d'en acheter. C'est
pourquoi cette année le festival des fromages de Warwick était
très important, il se devait de redonner une bonne image du secteur
laitier. Vient ensuite le festival international de l'érable a
Plessisville sur la MRC de l'érable qui se déroule en avril, ce
festival vise faire connaitre aux visiteurs les produits de l'érable qui
sont élaborés sur la région Centre-du-Québec dans
une ambiance festive. L'objet de ces festivals est de mettre au premier plan un
produit local et de le valoriser par le dynamisme du territoire qui organise
cette fête autour d'un produit. Il s'agit ainsi de sensibiliser le
consommateur à un produit par une ambiance festive.
Si les festivals sont très utiles pour faire connaitre et
mettre en valeur les produits locaux, il s'agit aussi de faciliter la
distribution et la commercialisation des produits agricoles a fortes valeur
ajoutée tout au long de l'année. Dans cette démarche les
marchés locaux de type marchés publics ou encore les nouveaux
marchés de solidarité régionaux apparaissent comme de
véritables outils permettant le rapprochement du consommateur avec le
producteur.
1.3. Les marchés locaux : système de vente en
circuits courts
Les marchés locaux sont des intermédiaires entre le
producteur et le consommateur, on peut alors parler de circuit court de
distribution. En effet, au Québec, pour qu'un marché
soit caractérisé de « circuit court de
distribution » il ne doit pas y avoir plus de deux intermédiaires
entre le consommateur et le producteur.
1.3.1 Portrait d'un marché local de distribution
dans la région Centre-du-Québec : Le marché de
solidarité régionale de Victoriaville (MSRV)
Fig.25 : logo du MSRV, source MSRV
Le marché de solidarité régionale de
Victoriaville est un projet qui a débuté a l'automne 2008 et qui
a vu le jour dés le début du mois de juillet 2009.
Le marché de Victoriaville a été
développé sur le modèle du marché de
solidarité régionale de Sherbrooke qui fut créé par
les Amis de la Terre en Estrie il y a une dizaine d'années.
Les intervenants du milieu rural n'ont donc rien a voir avec
cette initiative qui fut lancée par un groupe de citoyens soucieux de
manger des produits locaux afin de réduire leur impact sur
l'environnement et de favoriser l'économie de leur
région. Le Marché de solidarité régionale de
Victoriaville est un organisme a but non lucratif. L'élection des
membres du conseil d'administration (CA) se fait de façon
démocratique. Au départ, le marché est géré
par le groupe promoteur provisoire. Quelques mois après l'ouverture, le
conseil d'administration est élu par les membres bénévoles
lors d'une assemblée générale annuelle. La mission du
marché est de rendre les produits régionaux accessibles à
la population de Victoriaville et des environs en créant un lien direct
entre consommateurs et producteurs.
Pour respecter leur éthique de fonctionnement, le
marché de solidarité privilégie des critères pour
sélectionner les producteurs qui alimentent le marché. Ainsi, ces
derniers doivent être situé dans un rayon de 75 km du point de
chute (voir la carte des producteurs ci-dessous), ils doivent également
avoir accès à Internet, avoir des points de vente limités
ou inexistants dans les grandes surfaces, respecter les normes du MAPAQ, avoir
des méthodes de production respectueuses de l'environnement (sans
être obligatoirement biologique), être ouvert a
l'amélioration constante des méthodes vers une production
écologique, offrir des produits différents des produits
déjà disponibles au Marché ou des produits dont la demande
excède l'offre, être ouvert a participer a des activités
avec les membres (ex : dégustation).
L'objectif du marché est d'encourager le
développement régional et l'esprit de communauté, de
solidarité et de responsabilité environnementale. Il s'agit ainsi
de faciliter l'accès aux produits alimentaires régionaux, de
créer un contact direct entre le producteur et le consommateur, de
réduire l'impact de notre consommation sur l'environnement, d'offrir un
prix équitable pour le producteur et pour le consommateur, d'encourager
la relève agricole de la région et de favoriser les contacts
humains et le sentiment d'appartenance a notre région.
Au niveau du fonctionnement du marché, chaque semaine,
les producteurs inscrivent les produits qu'ils désirent mettre en vente
ainsi que leur prix sur le site web du Marché. Les adhérents
peuvent passer une commande en ligne chaque semaine durant une période
déterminée (par exemple du vendredi au mardi). Après la
date butoir (mardi dans l'exemple), les producteurs reçoivent les bons
électroniques détaillant les commandes faites par les
adhérents, ce qui leur permet de préparer la marchandise, pour
ensuite aller la livrer au local du Marché lors de la journée de
distribution hebdomadaire (le jeudi par exemple). Lors de la réception,
un gestionnaire du Marché vérifie la quantité et la
qualité de la marchandise, puis le producteur est payé par
chèque. Les fournisseurs livrent leurs produits entre 9h et 15h et le
marché est ouvert aux adhérents de 15h30 à 20h.
L'adhérent vient au Marché avec ses sacs ou ses contenants et des
bénévoles lui distribuent les produits qu'il a commandés.
Il paye ensuite sa facture par carte de débit.
L'intégralité du prix des marchandises est remise aux
producteurs. Toutefois, pour se financer, le Marché ajoute 15% au prix
total de la facture payée par l'adhérent.
Une contribution de 20 $ par année est aussi
demandée aux adhérents. Le prix de vente des produits est
fixé par les producteurs, auquel le Marché ajoute 15 % pour la
couverture des frais de gestion. Ce pourcentage est nettement inférieur
aux frais de distribution et de vente ajoutés par les
intermédiaires traditionnels. Cette façon de procéder
permet d'atteindre un des objectifs du marché, soit offrir un prix
équitable autant pour le consommateur que pour le producteur.
Conclusion
Le Marché de solidarité régionale de
Victoriaville vise à permettre un accès facile à des
produits régionaux qui sont issus d'une méthode de production
respectueuse de l'environnement. Le Marché offre des produits
diversifiés pour répondre aux attentes du consommateur. De plus,
l'autre avantage du marché est qu'il est ouvert durant toute
l'année, ce qui permet un accès facile aux produits
régionaux a l'année, alors que tous les marchés publics de
la région ferment l'hiver. Toutefois, on constate que les intervenants
du milieu peu participent au montage de ce projet original et novateur.
Le marché a une incidence sur les producteurs. En
effet, parce qu'il offre une variété de produits frais et
surgelés qui se doit d'être diversifiée, le marché
incite les producteurs a diversifier leurs activités au sein de la ferme
mais il pousse aussi les producteurs a se différencier entre eux afin
que toutes les fermes ne proposent pas toutes les mêmes produits. Le
producteur est responsable de la qualité de ses produits.
Toutefois, lors de la livraison, le gestionnaire responsable
du point de chute s'assure de la satisfaction des adhérents et des
producteurs. Le marché de solidarité régionale de
Victoriaville offre également des services connexes, telles que des
visites chez les producteurs, des activités de dégustation, des
échanges de recettes, etc. En cela, il peut aussi être
considéré comme entreprise connexe à l'agrotourisme. Le
Marché de solidarité ne se résume pas à la vente de
produits locaux, il permet également aux gens de développer un
sentiment d'engagement social et un contact avec le milieu rural; en cela il
correspond bien aux nouvelles tendances sociales que nous avons
évoqués plus haut.
Un autre des grand objectif du marché est de
sensibiliser les consommateurs au rôle qu'ils ont a joué dans
l'économie locale; pour ce faire, le Marché laisse, à la
disponibilité des adhérents, un cartable où ils peuvent
faire des commentaires et des suggestions sur le fonctionnement du
Marché. Ainsi, les adhérents prennent part au processus de
décisions et cela améliore les façons de faire et
l'efficacité du Marché. Les gens se sentant impliqués, ils
sont plus susceptibles de venir acheter des produits toutes les semaines. Ils
peuvent exprimer leurs satisfactions par rapport à la qualité et
à la diversification des produits offerts par les producteurs. Les
producteurs consultent ce cartable afin de répondre aux commentaires
reçus de la part des adhérents. Ce processus permet de renforcer
le lien entre le producteur et le consommateur tout en optimisant la
qualité des produits offerts.
Le marché de solidarité régionale de
Victoriaville est véritablement novateur dans son mode de
fonctionnement. En effet, l'objet du marché est de rapprocher les
consommateurs et les producteurs pourtant l'outil utiliser est internet, cela
peut sembler paradoxal. Cet exemple met en scène la théorie du
« village planétaire » de M. Marshall McLuhan, ici cet exemple
permet de rapprocher les gens d'une même région dans la
réalité à partir des technologies de l'information et de
la communication. En effet, ce marché s'ancre parfaitement dans
l'ère du XXIème siècle dans un contexte où le temps
est vu comme très précieux, il s'adapte a une clientèle
pressée qui ne tient plus a perdre son temps pour faire son «
épicerie » mais qui préfère passer sa commande depuis
son domicile. Ce marché s'adresse aussi à une clientèle
qui est déjà bien sensibilisée aux problèmes
environnementaux ainsi qu'à l'économie locale et qui recherche
une consommation plus saine et plus durable.
L'exemple du marché de solidarité
régionale de Victoriaville est très intéressant, il est
né de l'initiative de Melle Angèle Martin-Rivard avec qui j'ai
travaillé sur le lancement du projet, toutefois si le projet comporte
des forces il a aussi des faiblesses.
1.3.2 Force et faiblesses de ces modes de distribution
La grande force du marché est qu'il répond a un
besoin criant d'encourager les producteurs locaux de la région, en cela
le marché de solidarité régionale de Victoriaville partage
la même préoccupation que les intervenants du milieu rural (MAPAQ,
CDAFCQ, CLD...), c'est un très bon point pour le marché qui n'est
pas un organisme public mais qui
peut aussi bénéficier des retombées des
campagnes de communication émises par ces organismes.
De plus, le marché de solidarité met en avant
une éthique sociale et environnementale forte bien en phase avec les
nouvelles tendances sociales auxquelles une nouvelle clientèle aspire.
Le MSRV se veut être un lieu de rencontre, un lieu d'échange. Lors
de la journée de la collecte, jeunes et moins jeunes peuvent se
côtoyer et échanger sur leur réalité respective. De
plus, les membres du marché peuvent bénéficier de la
flexibilité d'Internet pour faire leur commande et connaître la
provenance des produits qu'ils achètent. Le lien direct entre les
producteurs et les consommateurs permet d'éliminer les coûts
générés par les intermédiaires et donc d'offrir des
produits à un prix équitable. Le contact direct est
également un avantage très important pour le producteur qui peut
partager sa réalité et adapter son offre de produits selon la
demande des consommateurs.
Une autre des forces du marché est de contribuer
à augmenter le sentiment d'appartenance a la toute jeune région
Centre-du-Québec. Effectivement, comme l'indique le Rapport de la
Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire, «il est
essentiel que la société appuie et respecte ceux qui ont la
mission de la nourrir. Il importe également de faire connaître le
rôle socioéconomique de l'agriculture et sa contribution a la
dynamique de l'occupation du territoire~1. Connaître et
consommer les produits provenant de sa région apporte une fierté
et un sentiment d'appartenance a celle-ci. L'agriculture exprime la
personnalité d'un peuple.
Toutefois, si le marché de solidarité dispose de
nombreuses forces il faut également noter certaines faiblesses, tout
d'abord, il faut noter que toute la population Centricoise ne dispose pas
encore d'un accès internet et que toute la population n'est pas encore
prête à diversifier ses pratiques pour les commissions,
c'est-à-dire à faire son épicerie en plusieurs endroits.
De plus, le marché de solidarité ne permet pas de voir les
produits que l'on va acheter, autrement dit, le consommateur s'engage à
acheter le produit sans le voir. Ainsi tout le marché repose sur la
confiance entre le producteur et le consommateur. Au niveau du fonctionnement
il faut noter que le marché est supporté par nombre de
bénévoles ; en effet, l'objectif du marché de
solidarité étant de faire participer le citoyens a des
activités de rencontre et de solidarité, on peut s'interroger sur
l'endurance des bénévoles pour participer à ce projet.
Enfin, il faut bien voir que peu de producteurs peuvent
bénéficier de ce mode de commercialisation. Effectivement, le
marché ne recrute qu'un seul producteur par produit, et que pour le
moment le marché ne souhaite pas dépasser le nombre de 15
producteurs. Le marché exclut également tous les producteurs qui
sont situé à plus de 75 km de Victoriaville.
Ainsi, les marchés de type solidarité
régionale doivent être situés à proximité des
bassins de population de la région cela exclut de fait les producteurs
dont le siège social est situé trop loin du marché. De ce
fait, de nombreux marché de solidarité régionale ont
tendance à se déployer partout où un bassin de population
le permet, cela entraine alors une concurrence entre les producteurs en
périphérie des villes.
1 Rapport de la Commission sur l'avenir de
l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois:
http://www.caaaq.gouv.qc.ca/documentation/rapportfinal.fr.html
(consulté en mars 2009)
Tous les supermarchés tels que IGA, Métro, Super
C, Loblaws...
Le Marché Le
Végétarien
Marchés d'alimentation
Forces
Heures d'ouverture très accessibles
Emplacements dispersés dans la ville
Beaucoup de variétés Modes de
paiement diversifiés
Heures d'ouverture très accessibles
Ouverture plus grande que les supermarchés pour les
produits locaux
Beaucoup de variétés Modes de
paiement diversifiés
Faiblesses
Aucun contact avec les producteurs
Incertitude de la provenance de certains produits
Faible ouverture aux produits locaux
Produits biologiques
dispendieux
Peu de variétés de produits biologiques et ils
proviennent surtout des États-Unis Fraîcheur parfois discutable
Impact environnemental
important à cause du transport alimentaire et de la
distribution
Aucun contact avec les producteurs
Variété limitée de produits locaux
Prix élevé des produits locaux Plusieurs
produits biologiques en provenance des États-Unis ou d'autres pays
Impact environnemental
important à cause du
1.3.3 Le redéploiement des marchés locaux et
les problèmes de concurrences
Les marchés publics tels que nous les connaissons en
Europe avaient totalement disparu dans la région Centre-du-Québec
dans les années 1980 avec l'agrandissement des supermarchés qui
proposaient tous les produits en un même lieu. Ce n'est qu'au
début des années 2000 que des initiatives ont été
lancé pour redémarrer des marchés publics classiques un
jour par semaine, hélas la clientèle n'était plus
habituée à ce fonctionnement et nombre de ces marchés
n'ont pas fonctionné. En ce qui concerne le marché de
solidarité régionale, la question est différente, il faut
envisager le marché comme un organisme avec une structure (le CA) qui
s'approvisionne auprès des producteurs tout comme les centres
commerciaux et ne pas voir le marché comme un regroupement volontaire de
producteurs qui se rassemblent pour vendre leurs produits. Il faut envisager la
concurrence des marchés a plusieurs niveaux. Il y a tout d'abord la
concurrence des marchés de solidarité avec les
supermarchés, cependant il faut aussi noter la concurrence que les
marchés de solidarité génèrent entre eux chez les
producteurs. Dans un premier temps, le tableau ci-dessous dresse un portrait
des forces et faiblesses de la concurrence, ainsi que celles du
Marché.
Tableau 5 : tableau concurrentiel des
marchés
|
|
transport alimentaire et de la distribution
|
La Coopérative La
Manne
|
Heures d'ouverture très
accessibles
Ouverture plus grande aux produits locaux
Grande variété de produits biologiques
Commerce à
administration locale
Modes de paiements
diversifiés
|
Aucun contact avec les
producteurs
Variété de produits locaux
limitée
Prix des produits locaux élevé Prix des produits
biologiques élevé
Plusieurs produits biologiques en provenance des
États-Unis et d'autres pays.
Impact environnemental
important à cause du transport alimentaire et de la
distribution
|
Le Marché public des Bois-Francs
|
Heures d'ouverture
accessibles en saison
Grande ouverture aux
produits locaux
Fraîcheur
|
Ouverture saisonnière
seulement
Incertitude de la provenance de certains produits
Variété de produits locaux
limités
Prix des produits locaux élevé
|
Jardins de Tourmaline (ASC)
|
Produits locaux biologiques Contact direct avec le
producteur
Fraîcheur
Prix équitable
|
Variété de produits limitée
principalement aux légumes Jours et heures
fixes d'ouverture a la ferme Emplacement éloigné dans la
ville
|
Le Marché de solidarité régionale
|
Grandes variétés de
produits locaux
Local situé en ville Connaissance exacte de la provenance
des produits Commandes par Internet Liens entre producteurs et consommateurs
Prix équitable
Fraîcheur et qualité des
produits
Convivialité du service
|
Diversité limitée au départ Jours et heures
fixes de distribution
Mode de paiement limité
(Interac)
|
Source : tableau personnel
Le Marché permet un accès à plus de
produits locaux que tout autre concurrent. Il est important de mentionner que
les grands réseaux de distribution ne sont pas toujours accessibles aux
petits producteurs. De plus, les prix payés par ces réseaux ne
sont pas souvent avantageux pour les producteurs. Ces derniers sont donc a la
recherche d'un marché leur permettant de tirer un meilleur prix de leurs
produits tout en évitant de devoir assumer des pertes et des retours
d'inventaires. Dans un second temps, il faut se pencher sur la future
disposition des marchés de solidarités. En effet, il est
prévu que des marchés de solidarités ouvrent sous peu
à Plessisville, à Bécancours, à Nicolet et à
Drummondville. L'éclosion de ces marchés dans la région
centre-du-Québec, dans un milieu rural peu peuplé, faiblement
industrialisé et plus ou moins homogène (si l'on excepte le
relief) m'est apparu comme l'application concrète de la théorie
de Christaller sur les places centrales. En effet, selon Christaller la loi du
marché est le facteur premier de l'organisation des places centrales.
Ainsi, Christaller affirme que le producteur a intérêt a se placer
au centre d'une aire de marché pour diminuer au maximum la (( distance
économique » de la clientèle potentielle. Ce que Christaller
nomme la (( distance économique » est ce cout relatif de
l'accès a un bien ou a un service central, c'est-à-dire que la
somme des couts engendrés par la distance est primordiale. Le
consommateur dans ce modèle a intérêt a s'adresser a la
place centrale la plus proche pour acquérir un bien, plus il est
éloigné moins il a intérêt à se rendre
à la place centrale. Ainsi, il arrive un moment oü le consommateur
au lieu d'aller a la place centrale A ira à la place centrale B, de
sorte autour de la place centrale, une aire circulaire de marché
apparaît qui s'étend jusqu'à l'aire circulaire de la place
voisine. C'est exactement ce phénomène qui se passe avec les
marchés de solidarités, ils sont situés au plus
prés des bassins de population et les producteurs les plus
intéressés sont aussi ceux qui sont le plus proche du
marché, les producteurs plus marginaux sont souvent rebutés par
la (( distance économique ».
Conclusion :
L'émergence de ces marchés crée des
dynamiques dans l'espace rural Centricois, toutefois, un problème se
pose si l'on observe consciencieusement la carte des producteurs on remarque
que nombre de producteurs ne devraient pas faire partis du marché de
solidarité régionale de Victoriaville puisqu'ils se trouvent a
proximité d'un autre pole urbain. Ainsi pour le moment le marché
de solidarité de Victoriaville occupe une aire circulaire très
vaste qui s'étend sur les aires circulaires des autres pôles
urbains. Il y aura donc une concurrence pour les aires circulaires lorsque les
autres marchés vont se développer. De plus, un autre
problème se pose pour les producteurs qui se situent aux marges de tous
les marchés, ces derniers se retrouveront exclus par la «distance
économique ».
Les principaux constats ressortant de l'analyse du secteur de
la diversification et de la commercialisation en circuit court en région
ainsi que de l'enquête qui a été soumise aux entreprises
agricoles liées a l'agrotourisme, nous permettent de poser un diagnostic
stratégique mettant en évidence les enjeux d'aménagement
et les opportunités pour la mise en place de nouvelles pratiques de
consommation et de production au niveau local.
II. Enjeux d'aménagements et
opportunités pour la mise en place de nouvelles pratiques de
consommation et de production au niveau local
La valorisation des productions agricoles locales en circuit
court au Centre-du-Québec est un domaine nouveau. Ce secteur est en
effet caractérisé, d'une part, par une émulation au niveau
des acteurs pouvant favoriser son développement mais aussi par une
expérience faible dans la mise en valeur des produits.
2.1. La valorisation des productions agricoles locales en
circuit court dans la
région Centre-du-Québec : un secteur en
émulation mais avec peu d'expérience
Ainsi le secteur de la valorisation des productions locales en
circuit court comporte
des forces et des atouts mais aussi des faiblesses et des
handicaps à corriger.
2.1.1 Les forces et les atouts du secteur
Dans un premier temps, on constate que la valorisation des
productions locales en circuits court au Centre-du-Québec peut s'appuyer
sur certaines forces pouvant significativement contribuer au
développement du secteur.
Les producteurs de la région dégagent une forte
émulation pour développer le secteur. Le Centre-du-Québec
compte un nombre important de produits transformés de qualité
(canneberges, l'oie de la baie du Febvre, miel, produits de l'érable...)
reconnus et appréciés, de plus ces derniers complètent
avantageusement l'offre agrotouristique. En effet, il y a eu chez les
producteurs une prise de conscience de la nécessité de produire
des produits de qualité allant de paire avec un changement au niveau des
tendances sociales, d'autant plus qu'il y a un marché pour ce type de
produits locaux vus de meilleure qualité pour la santé.
L'offre des produits locaux est diversifiée a
l'échelle de la région. De plus l'agrotourisme au
Centre-du-Québec propose des visites diversifiées
(acériculture, porcs au pâturage, autocueillette de fruits et
légumes...) tant au niveau des producteurs agrotouristiques que des
produits et expériences proposés, qui sont
généralement de qualité et authentiques. Cette offre
variée et riche devient plus attrayante et incite l'amateur
d'agrotourisme aux visites répétées dans une entreprise
agrotouristique sans pour autant vivre chaque fois la même
expérience. L'élargissement de la gamme de prestations offerte
par les producteurs agrotouristiques individuellement (interprétation,
visites guidées, dégustations, restauration,
événements) crée un effet d'entraînement positif
tout en contribuant à renforcer et renouveler l'offre agrotouristique du
Québec.
Les produits innovants, exclusifs ou régionaux
(canneberges, produits de l'érable...) permettent à diverses
régions de se distinguer tout en contribuant à rehausser la
qualité de l'offre et a bonifier l'expérience du visiteur. Le
système de certification pour la reconnaissance de la qualité mis
en place par la Fédération des Agricotours permet de mettre en
valeur les produits auprès des consommateurs. La certification
biologique est trois fois plus répandue chez les producteurs
sensibilisés à la commercialisation en circuit court (10%) que
parmi l'ensemble du secteur agricole, ce qui représente un avantage en
matière de positionnement dans ce créneau. Sur le plan de
l'organisation un atout demeure déterminant sans toutefois être
assez puissants pour devenir une force. En effet, l'existence de circuits et de
routes bien développés qui ont aussi atteint une certaine
notoriété sont des modèles sur lesquels le secteur peut
s'appuyer pour commercialiser ses produits. Sur le plan de la demande comme le
secteur a peu de contrôle sur la demande (il s'agit davantage d'une
résultante de plusieurs actions), nous aborderons sous
ce thème, les atouts favorables au secteur : une incidence de pratique
d'activités liées a l'achat local et a l'agrotourisme non
négligeable dans la population adulte Centricoise démontre un
intérêt certain sur lequel capitaliser pour le
développement du secteur. Le bouche-à-oreille positif contribue
à faire rapidement connaître les marchés publics et locaux
et les entreprises agrotouristiques puisqu'il est la première source
d'information des visiteurs (suivi des guides touristiques et des panneaux
routiers). Sur le plan de la promotion et de la distribution, le secteur ne
peut compter a l'heure actuelle sur de véritables forces au chapitre de
la promotion et de la commercialisation, mais sur quelques atouts : plusieurs
outils sont déjà utilisés par les producteurs
agrotouristiques et les marchés locaux pour faire connaître leur
offre individuellement (dépliants, brochures, annonces publicitaires,
inscriptions dans les guides, signalisation, site Internet, cartes, etc.) de
même que les beaux dépliants, sites Internet, guides et cartes,
produits par certaines régions et regroupements ou circuits, contribuent
à la notoriété globale de cette activité en plus de
promouvoir une belle image du secteur.
L'existence d'événements reconnus
(journées des saveurs dans les marchés publics avec
dégustations proposées par les producteurs et des recettes
préparées par des chefs) pouvant servir de leviers pour d'autres
activités promotionnelles ou de communication. Le MAPAQ
Centre-du-Québec a mis en place depuis le mois de mai 2009 une
véritable stratégie de communication qui vise à attirer le
consommateur Québecois dans les marchés publics. Le but est de
lui apprendre à diversifier ses achats, à ne pas tout acheter
dans les centres commerciaux, à privilégier les produits frais et
locaux pour cuisiner. Il en va pour cette stratégie une démarche
globale, le but est de réapprendre au consommateur à cuisiner des
produits locaux tout en le sensibilisant au rôle que ses achats ont sur
l'environnement en limitant les couts de transport des marchandises.
Conclusion :
Sur le plan de l'offre, on constate tout d'abord que le
secteur est bien structuré avec des organismes capables de conseiller
les producteurs. De plus il est intéressant de voir que les producteurs
ont bien diversifié leurs productions pour s'adapter a un consommateur
de plus en plus exigent du coté de la qualité. Trait
caractéristique d'un secteur qui n'en est encore qu'au début de
sa phase de croissance, Les circuits courts de distribution au
Centre-duQuébec souffrent encore de certaines faiblesses et handicaps
qui peuvent nuire à terme au développement du secteur s'ils ne
sont pas corrigés.
2.1.2. Les faiblesses et les handicaps du secteur
Sur le plan de l'offre, le secteur a peu d'expérience.
En effet, on retrouve une grande proportion de producteurs ayant
démarré depuis peu leurs activités de valorisation des
produits locaux et qui vivent des problématiques propres à des
petites entreprises en développement ou en processus de diversification
: peu d'expériences en tourisme, ressources limitées,
problème de liquidités... De plus, au niveau de l'agrotourisme
notamment, la qualité variable des prestations et de l'accueil d'un
producteur agrotouristique à l'autre nuit a la diffusion d'une image
forte, crédible et unique du secteur ainsi qu'à la qualité
de l'expérience et au bouche-à-oreille qui en résultent.
Toutefois, concernant l'organisation du secteur , on constate encore un manque
d'organisation globale, de vision, d'unicité et d'éléments
rassembleurs au sein de l'industrie, ce qui limite les efforts concertés
de développement, de promotion et de commercialisation du secteur qui
pourraient augmenter leur force de frappe sur le marché.
Cela s'explique aussi par le fait que ce secteur est novateur avec peu
d'expérience sur la région Centre-du-Québec.
Parce que ce domaine est né des nouvelles tendances
sociétales, il convient aussi de s'intéresser a la valorisation
des productions locales en circuit court au-delà du secteur agricole et
économique.
2.2. Au-delà du secteur agricole et
économique
Il s'agit de trouver des opportunités pour
développer les circuits courts de distribution.
2.2.1. Les opportunités et potentiel de
développement des circuits courts de distribution Tout d'abord, il faut
bien voir que la valorisation des productions agricoles locales et de
l'agrotourisme sont associés quasi naturellement a l'espace rural.
La proximité avec la campagne pourrait permettre
d'effectuer d'une part des activités complémentaires à la
gastronomie locales (promenades à la campagne, plein air, vélo,
visites culturelles et patrimoniales) et d'autres parts le partage d'une
clientèle commune (adeptes d'aliments biologiques et du terroir,
visiteurs de marchés publics, de foires agroalimentaires) feraient en
sorte que le secteur de l'agrotourisme et de la commercialisation en circuit
court gagneraient à établir des partenariats et à faire
des promotions croisées. Le développement de
spécificités régionales serait alors
l'élément de différenciation interrégionale -
contribuant au développement d'un sentiment d'appartenance a la
région et à ses productions caractéristiques - permettrait
globalement au Québec de s'appuyer avantageusement sur une offre
diversifiée à valeur ajoutée.
De plus, l'augmentation du nombre de petites entreprises
artisanales qui se spécialisent dans la transformation de produits
dérivés de l'agriculture (boulangeries, fromageries artisanales,
mielleries, fleurs séchées, produits de beauté, etc.) peut
constituer un intérêt pour le touriste et compléter l'offre
d'un circuit ou d'une région.
En ce qui a trait à la demande en agrotourisme
notamment, plusieurs potentiels de développement porteurs peuvent
favoriser l'essor du secteur, en effet, la situation des exploitations en zone
périurbaine permet de tirer profit des excursionnistes des grandes
villes. Enfin, la population consciente de l'importance de manger sainement, la
popularité accrue des aliments naturels et biologiques,
l'intérêt a manger plus frais et québécois, mais
également les préoccupations croissantes de la population
vis-à-vis de la provenance des aliments et des modes de production
(suite aux problèmes de sécurité alimentaire) sont des
mouvements favorables au développement de la diversification des
produits locaux et la commercialisation en circuit court.
De plus, les tendances sociales (consommateurs citoyens,
acheter pour se faire plaisir) sont également favorables aux modes de
productions agricoles locaux puisqu'une proportion plus grande de consommateurs
souhaitent encourager directement les producteurs (p. ex. : par le commerce
équitable) et désirent de faire de l'acte d'achat une
expérience agréable en achetant des produits locaux de
qualité produits à proximité de leur lieu de
résidence ; il y a un aspect social dans cette démarche le
consommateur peut connaitre son producteur et soutenir l'économie
locale. De plus, la visibilité offerte aux produits régionaux et
du terroir grâce : a l'utilisation des produits par les restaurateurs qui
sont une excellente vitrine; aux recettes valorisant les produits du terroir et
spécialités
régionales; aux efforts isolés de certains
détaillants (marchés publics, boutiques
spécialisées) stimule l'intérêt et la
notoriété pour les produits agricoles de la région.
Conclusion :
En effet, ces nouvelles tendances sociétales
encouragent le retour aux sources, à la terre et aux produits
régionaux. Il est a noter que l'intérêt pour le
développement du tourisme culinaire et la création de forfaits
thématiques ou régionaux par les voyagistes, grossistes ou
transporteurs reste une opportunité de développement pour
certains producteurs, notamment dans un horizon moyen-long terme. D'autant plus
que le marketing croisé avec d'autres produits touristiques favorise la
découverte des produits régionaux et permet de rejoindre de
nouvelles cibles. Finalement, quelques menaces ou contraintes externes au
secteur agricole peuvent venir limiter son développement a moins
d'être contournées.
2.2.2. Les menaces et les risques
La saisonnalité des productions peut entraîner
des baisses importantes d'activité et de revenus, notamment pour les
producteurs agrotouristiques qui ne font pas de transformation ou qui ne
mettent pas en valeur d'autres facettes que la récolte des produits. De
plus, l'absence de normes de qualité commune à l'ensemble de la
province Québécoise peut avoir à terme un impact
négatif sur l'ensemble du secteur.
Les difficultés de cohabitation entre les productions
agricoles de masse et les productions alternatives de qualité peuvent
nuire également au développement du marché des produits
locaux. En revanches, les besoins et attentes des consommateurs/touristes, de
plus en plus connaisseurs et exigeants exercent une pression constante sur la
qualité de l'accueil, l'originalité de l'offre et son
renouvellement.
Finalement, les lois et règlements touchant les
producteurs agrotouristiques deviennent des contraintes externes qu'il faut
gérer, notamment les règlements qui sont contraignants et
exigeants financièrement pour les producteurs (assurance, signalisation,
installations, zonage, exigences d'accueil et d'aménagement du site);
les règlements difficiles à comprendre et peu adaptés aux
petits producteurs.
A la lumière des éléments que nous venons
de voir ci-dessus, nous pouvons faire ressortir des enjeux et des défis
pour développer la valorisation des productions agricoles locales.
2.3. Les enjeux et les défis
Le secteur de l'agroalimentaire en général est
en pleine émulation dans la région Centre-du-Québec, mais
il doit relever des enjeux et des défis. Dans un premier temps, il
s'agit de convaincre le consommateur puis il s'agit dans un second temps de
relever le défi de la qualité.
2.3.1. Éduquer le consommateur, « le retour à
la terre »
Tout l'enjeu de la campagne de communication « le
centre-du-Québec, goutez-y ! » (campagne issue de la campagne de
promotion lancée en 2007 par le MAPAQ pour inciter la population
à « mettre le Québec dans son assiette ») réside
dans l'idée qu'il faut éduquer le consommateur à manger
local et ainsi accroitre la consommation intérieure des aliments
produits et transformés au Centre-du-Québec. Il s'agit de toucher
le consommateur au niveau de ses représentations mentales, en lui
rappelant les souvenirs gustatifs de son
enfance, en lui indiquant qu'il va soutenir l'économie
de sa région, en l'amenant a participer lui-même aux
activités de la ferme (autocueillette, agrotourisme....). L'enjeu est
d'amener le consommateur à un « retour à la terre »,
à un retour dans son enfance. Nous l'avons vu la société
Québécoise est fortement marquée par un modèle
étasunien, il s'agit donc d'éduquer le consommateur a diversifier
ses pratiques d'achats afin qu'il ne fasse pas toute son épicerie dans
le même centre commercial, la stratégie est de ramener les
consommateurs dans les marchés publics qui proposent des produits locaux
avec des chefs qui apprêtent les produits locaux. La stratégie
mise en place par la région Centre-du-Québec est de mettre en
lumière les marchés publics, les kiosques à la ferme et
les entreprises agroalimentaires, les entreprises agroalimentaires, les
restaurants. Plus précisément, l'enjeu est de favoriser un
secteur comprenant une diversité d'entreprises et de productions.
Conclusion :
Il s'agit au final surtout de rapprocher les entreprises
de productions et de transformation du consommateur et citoyen. De plus,
l'enjeu est aussi de sensibiliser le consommateur à un territoire afin
qu'il se construise des représentations mentales liées a
l'identité du terroir, ainsi le consommateur en achetant un produit
local se rappellera de sa visite sur le terroir.
2.3.2. Les défis de la qualité des produits et des
services sur le long terme
Le second enjeu du secteur agrotouristique concerne la
qualité. Il s'agit de garantir au consommateur la qualité des
produits locaux vis-à-vis du produit qu'il va acquérir. On parle
bien sûr de la qualité en matière d'offre, mais
également en ce qui concerne les ressources humaines et la gestion de
l'entreprise. Tout le défi de la région Centre-du-Québec
est de créer un label qui garantisse la qualité du produit vendu
mais aussi qui reconnaisse la qualité des services fourni au
consommateur. Il est nécessaire pour les responsables des marchés
locaux mais aussi pour les producteurs locaux de comprendre les exigences
à respecter afin que le consommateur ait confiance dans la
filière agroalimentaire Centricoise. Pour ce qui est des ressources
humaines, la formation des producteurs et de leur main-d'oeuvre devient
primordiale pour assurer un service de qualité. Les producteurs qui se
lancent dans l'aventure agrotouristique notamment ne disposent pas toujours des
compétences spécifiques requises dans l'industrie touristique.
Or, le tourisme est un métier et une spécialité, avec ses
réseaux, ses stratégies, ses clientèles et ses
problématiques propres. Il est donc crucial pour les exploitants
d'acquérir les compétences nécessaires en promotion
touristique et une bonne connaissance des visiteurs. Les exploitants et leurs
employés doivent se former au service a la clientèle et a
l'accueil de même qu'aux activités d'animation et
d'interprétation pour permettre au secteur de répondre aux
exigences des excursionnistes et des touristes. Enfin, les entrepreneurs
agrotouristiques sont confrontés à des défis de taille
tels que la pérennité de leur activité touristique au fil
des saisons et la dualité des activités agricoles et
touristiques.
Conclusion :
Ainsi, pour ce qui est de l'offre, il est primordial de
s'assurer de la qualité des produits, mais également de la
qualité des prestations, c'est-à-dire des activités
originales et authentiques, des structures d'accueil et d'un service
professionnel. C'est par la qualité conjuguée ~
l'originalité et l'authenticité personnifiées que la
région Centre-du-Québec pourra se positionner a long terme par
rapport a d'autres marchés agroalimentaires ainsi qu'à d'autres
destinations agrotouristiques.
Conclusion générale
Dans la région Centre-du-Québec, l'agriculture
apparait comme un secteur économique important et dynamique, qui pour
continuer à exister doit sans cesse innover et se remettre en cause. Les
stratégies visent à convaincre les Québécois
d'acheter des produits locaux, le but comme l'indique clairement la
stratégie de communication est de « mettre le Québec dans
son assiette », dans cet esprit la valorisation des productions locales de
qualité par des labels reconnus vise à doper les ventes des
productions locales.
Certains producteurs, influencés par les nouvelles
tendances sociales ainsi que par les préconisations du rapport sur
l'agriculture et l'agroalimentaire : assurer et bâtir l'avenir,
émis par la commission sur l'avenir de l'agriculture et de
l'agroalimentaire québécois en 2008, tentent de contourner les
systèmes conventionnels du secteur agricole, notamment les circuits de
distribution longs. Certains producteurs agrotouristiques ont pris cette
initiative dans les années 80 ou les années 90, pourtant, c'est
seulement depuis deux ou trois ans, sur le Centre-du-Québec, que ces
pratiques alternatives connaissent un véritable succès et sont
médiatisées. Leur multiplication peut paraître assez
surprenante, étant donné l'attachement de la région au
modèle modernisateur agricole qui fonctionne selon une logique de
filière, avec de longs circuits de commercialisation.
Peut-on alors penser que l'on est en présence d'une
transformation du secteur agricole qui favoriserait les pratiques de circuits
courts et de vente directe ? Pour le moment au Centre-du-Québec,
l'agriculture reste encore majoritairement industrielle et intensive, bien que
les acteurs du développement à savoir le MAPAQ, les CLD, la
CDAFCQ et les ATR cherchent à influencer un changement dans les
pratiques des producteurs. En effet, l'agrotourisme au Centre-du-Québec
reste encore très marginal même si quelques producteurs cherchent
à changer de voie. Il est à noter que la création de route
agrotouristique reste délicate étant donné
l'éloignement kilométriques entre les fermes, cela rend difficile
la mise en place de ce segment de développement. Toutefois, on constate
que des changements sont a l'oeuvre dans ce segment professionnel. Tout
d'abord, les producteurs, eux-mêmes, tentent de contourner les circuits
longs pour retrouver une certaine qualité de travail, c'est par exemple
ce vers quoi tendent les quinze producteurs qui se sont engagés à
achalander le marché de solidarité régionale de
Victoriaville.
Les consommateurs quant-à eux, suite à de
nombreuses crises sanitaires dans l'agroalimentaire, cherchent a se rassurer
sur la qualité des produits qu'ils consomment. La vente directe semble
pouvoir répondre a ces exigences. D'abord, en raison des bonnes
qualités intrinsèques du produit que peut expérimenter le
consommateur. Egalement, parce que la vente directe permet une identification
des produits à certaines bonnes pratiques culturales parce que l'on est
en relation directe avec le producteur perçu comme bienveillant. Les
consommateurs sont des acteurs importants, pour les producteurs pratiquant la
vente directe, en tant que client et donc comme source de revenu, mais aussi
parce qu'ils valorisent l'activité et la diffusent. Largement
intéressés par ces dispositifs, et attentifs à la
qualité, ils sont donc des partenaires primordiaux. Le succès de
ces pratiques alternatives provient également d'une reconfiguration de
l'environnement « institutionnel ~ des producteurs. Certains organismes
d'accompagnement effectuent une modification de leurs objectifs, en termes de
politique agricole qui bénéficie largement aux producteurs
utilisant des modes de distribution alternatifs.
Le secteur primaire au Centre-du-Québec semble donc
bien être en proie à quelques changements, d'abord en raison de la
tentative de revalorisation de la profession par le MAPAQ qui tente de modifier
les pratiques environnementales des producteurs ainsi que leurs pratiques de
commercialisation et de diversification. Les consommateurs, on l'a vu, sont des
acteurs extrêmement valorisants pour les producteurs. En ce qui concerne
l'environnement « institutionnel » des producteurs, le changement se
traduit par une reterritorialisation de l'accompagnement et de tout le
système d'aides et de conseils. L'agrotourisme apparait comme un secteur
clef qui permet notamment de retenir les touristes sur la région alors
que précisément nous sommes dans une région de transit
où l'on ne fait que passer pour se rendre de Montréal a
Québec. Il se pourrait donc que l'on soit en présence d'une
certaine relocalisation de l'agriculture au Centre-du-Québec avec des
pratiques plus respectueuses de l'environnement. L'agriculture alternative
telles que la polyculture et l'agrotourisme et les pratiques qui se rattachent
aux circuits courts de commercialisation pour valoriser les produits agricoles
locaux de qualité au travers des marchés de solidarité par
exemple, ont donc véritablement un rôle a jouer dans
l'économie, dans la dynamisme et dans la valorisation de la
région mais aussi dans les représentations mentales des habitants
Centricois. En effet, il s'agit aussi a travers ces démarches de
créer une identité à cette région
Centre-du-Québec qui n'a que douze ans et qui cherche à se faire
accepter par sa population. Il y a donc un fort potentiel mobilisable au
Centre-du-Québec tant au niveau des acteurs que des ressources,
toutefois le secteur agroalimentaire doit encore relever des défis de
taille tel que l'uniformisation de la qualité des services et des
produits sur l'ensemble de la région mais aussi des enjeux
environnementaux pour convaincre les entreprises agricoles de se convertir
à des pratiques plus respectables.
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www.cdafcq.ca
Ministère de l'agriculture, pêcherie, alimentation du
Québec :
www.mapaq.gouv.qc.ca
Valorisation des fromages au Québec : www.routedesfromages.com/
Tourisme Bois-Francs :
www.tourisme-bois-francs.ca
Tables des figures
Fig. 1 : schéma de l'organisation territoriale de
la région
Fig. 2 : Les municipalités régionales de
comté de la région et leurs pôles urbains Fig. 3 : Carte
du Québec
Fig. 4 : photographie mine d'Asbestos
Fig. 5 : carte de l'organisation administrative du
Québec Fig.6 : les MRC de la région
Centre-du-Québec
Fig. 7 : évolution démographique au
Centre-du-Québec Fig.8 : Photographie ferme automatisée
Fig. 9 : photographie chèvres au pâturage
Fig.10 : logo « mettez le Québec dans votre
assiette » Fig. 11 : logo le Centre-du-Québec, goutez, y ! »
Fig.12 : Logo MAPAQ
Fig. 13 : logo CDAFCQ
Fig. 14 : logo UPA
Fig.15 : logo solidarité rurale du Québec
Fig.16 : L'agrotourisme au
Centre-du-Québec
Fig. 17 : âge des entreprises agrotouristiques
Fig. 18 : Nombre de visiteurs par entreprises
Fig.19 : Principale provenance de la clientèle
Fig. 20 : Principaux domaines de production des
entreprises Fig. 21 : activités proposées
Fig. 22 : carte des producteurs agrotouristiques de la
région Fig. 23 : l'agrotourisme et les enfants
Fig. 24 : dépliant de la balade gourmande
Fig.25: logo du MSRV, source MSRV
Fig. 26 : carte des producteurs du marché de
solidarité régionale de Victoriaville
Table des tableaux
Tableau 1 : Organisation administrative du Québec
Tableau 2 : évolution de la taille des fermes
Tableau 3 : Répartition des types de productions
végétales dans la région Centre-du-Québec Tableau 4
: les circuits longs de distribution
Tableau 5 : tableau concurrentiel des marchés
Table des matières
Résumé p.2
Remerciements p.3
Introduction p.6
Méthodologie p.8
Partie 1 : Le territoire et ses enjeux p.9
III. Présentation générale de la
région Centre-du-Québec : un espace rural
stratégique en mutation p.10
1.1. Situation géographique et
caractéristiques physiques d'une région située au coeur de
la province du Québec p.10
1.1.1. Une région de transit à dominante rurale
prise entre deux pôles urbains p.10
1.1.2. Une région marquée par des reliefs et des
climats variables p.12
1.1.3. Environnement et ressources naturelles p.13
1.1.4. Organisation territoriale de la province et de la
région p.14
1.2. Situation socioéconomique : une région
nouvellement créée qui se cherche une identité propre
p.17
1.2.1. Le Centre-du-Québec : une région
nouvellement créée qui proteste sa légitimité
p.17
1.2.2. De grands espaces peu densément peuplés qui
cherchent à être attractifs p.18
1.2.3. Le mode de vie Nord Américain dans la sociologie
Centricoise p.19
1.2.4. Positionnement économique de la région
p.20
1.3. Zoom sur les activités agricoles et
agroalimentaires dans la région Centre-du-Québec
p.21
1.3.1. Comprendre l'évolution du secteur primaire au
Québec p.21
De la naissance de l'agrobusiness au Québec a la doctrine
dominante p.21
Le financement par l'État, un domaine significatif du
changement de la politique agricole p.22 1.3.2. Une agriculture intensive,
spécialisée et productive avec circuits longs au Centre-
du-Québec p.23
Le portrait de l'agriculture Centricoise p.23
Description des pratiques agricoles au Centre-du-Québec
p.26
1.3.3. De nouvelles tendances dans le domaine touristique et de
l'agroalimentaire : sortir des circuits de distribution
institutionnalisés, diversifier les modes de productions et valoriser
les productions p.28 Les tendances dans le domaine de l'agroalimentaire : a
la recherche d'une
alimentation saine p.28
La montée des canaux alternatifs de distribution en
réponse à la concentration du secteur de la distribution
alimentaire p.29 De nouvelles tendances sociales : le consommateur citoyen
entre recherche d'authenticité et sentiment de nostalgie p .31
IV. Un stage au coeur des problématiques
agricoles modernes, une expérience
enrichissante pour ma vie professionnelle
future p.32
2.1. Un stage au Ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), en partenariat avec plusieurs
intervenants du milieu p.32
2.1.1. Présentation du MAPAQ, un organisme qui structure
le monde rural p.32
Présentation du rôle et des missions du MAPAQ
p.32
Présentation du fonctionnement de la structure p.32
2.1.2. Les partenaires du monde rural du MAPAQ, leurs missions et
leurs rôles p.33
ATR p.33
CDAFCQ p.33
Les CLD p.33
L'UPA p.34
Solidarité rurale du Québec p.34
Club-conseils en environnement (CCAE) p.34
Les associations sectorielles p.35
2.2. Le stage en lui-même, entre communication,
comparaison et réciprocité p.35
2.2.1. Le choix du stage p.35
2.2.2. Les attentes du MAPAQ et les missions de stage p.36
2.2.3. Suivi et déroulement du stage p.37
2.2.4. Bilan du stage p.37
Partie 2 : Vers des pratiques agricoles et de
commercialisations alternatives p.39
I . Les systèmes de valorisation et de
commercialisation des productions agricoles locales de la région
Centre-du-Québec p.40
1.1. L'agrotouristique dans la région
Centre-du-Québec : méthode de valorisation du travail de la
ferme et des produits locaux p.40
1.1.2. L'agrotourisme au Centre-du-Québec p.40
Méthodologie de l'enquête p.40
Portrait des producteurs liés agrotourisme p.42
Les attentes des producteurs p.49
1.1.2. Les regroupements et les réflexions autour de
l'agrotourisme p.50
Les journées INPACQ p.50
Le comité AgroTourisme Centre-du-Québec p.50
La fédération des Agricotours du Québec
p.51
Le groupe de concertation sur l'agrotourisme au Québec
p.51
1.1.3. Aspects législatifs et réglementaires
p.52
1.1.4. Problématiques de l'agrotourisme et
stratégies de développement p.54
1.2. Circuits touristiques et les festivals : outils de
promotion des produits du territoire
p.56
1.2.1 Les circuits ou routes touristiques en place : un
moyen pour retenir les touristes sur le
territoire et pour développer la commercialisation des
produits à forte valeur ajoutée
p.56
1.2.2 Les festivals de la région : un moyen pour
faire connaître la région et mettre en
valeur les produits locaux phares p.59
1.3. Les marchés locaux : système de vente en
circuits courts p.59
1.3.1 Portrait d'un marché local de distribution dans la
région Centre-du-Québec : Le
marché de solidarité régionale de
Victoriaville p.60
1.3.2 Force et faiblesses de ces modes de distribution p.63
1.3.3 Le redéploiement des marchés locaux et les
problèmes de concurrences p.65
II. Enjeux d'aménagements et
opportunités pour la mise en place de nouvelles pratiques de
consommation et de production au niveau local p.68
2.1. La valorisation des productions agricoles locales dans
la région Centre-duQuébec : un secteur en émulation mais
avec peu d'expérience p.68
2.1.1 Les forces et les atouts du secteur p.68
2.1.2. Les faiblesses et les handicaps du secteur p.69
2.2. Au-delà du secteur agricole et
économique p.70
2.2.1. Les opportunités et potentiel de
développement des circuits courts de distribution
|
p.70
|
2.2.2. Les menaces et les risques
|
p.71
|
2.3. Les enjeux et les défis
|
p.71
|
2.3.1. Éduquer le consommateur, « le retour à
la terre »
|
p.71
|
2.3.2. Les défis de la qualité des produits et des
services sur le long terme
|
p.72
|
Conclusion
|
p.73
|
Bibliographie
|
p.75
|
Table des figures
|
p.77
|
Table des tableaux
|
p.78
|
Table des matières
|
p.79
|
Annexes
|
p.82
|
Annexes 1
Enquête sur les entreprises liées
à l'agrotourisme
Nom de l'entreprise : N° de questionnaire :
Adresse : Date et heure de l'appel :
Téléphone : Personne contactée :
Courriel :
Activités et produits agrotouristiques
1. Est-ce que vous considérez faire de
l'agrotourisme?
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
Si non, le questionnaire prend fin ici.
2. Quel genre d'entreprise
possédez-vous?
PRODUCTION D'ANIMAUX
|
PRODUCTION VÉGÉTALE
|
Bovin de boucherie et veaux
lourds
|
Céréales/légumineuse/oléagineux
|
Bovin laitier
|
Maraîcher
|
Caprin (chèvre)
|
Fruits
|
Ovin (moutons)
|
Acériculture
|
Aquiculture
|
Pâturage
|
Porcin
|
Vignoble
|
Grands gibiers (autruches, cerfs, émeus, bisons,
sangliers, wapitis, visons...)
|
Producteur plantes/fleurs
|
Volailles
|
Champignons
|
Apiculture (abeilles)
|
Fourrage récolté
|
Chevaux pour élevage
|
Autres
|
Autres
|
Ne sais pas Refus de réponse
|
3. Depuis combien d'années offrez-vous des
activités agrotouristiques? 1 à 3 ans 4
à 10 ans + de 11 ans Ne sais pas Refus de réponse
4. Avez-vous reçu une formation en agrotourisme
ou en tourisme? Oui Non Ne sais pas Refus
de réponse
Si oui, laquelle :
5. Sur votre lieu de production, offrez-vous aux
touristes, des activités de:
Visites d'animation
|
et
|
De restauration
|
D'hébergement
|
De vente
produits
|
de
|
Musée/exposition
|
Repas de cabane
|
Gîte touristique
|
Dégustation
|
Centre
|
Aire de pique-
|
Camp de
|
Autocueillette
|
d'interprétation
|
nique
|
vacances
|
Étang de pêche
|
Documentaire vidéo
|
Cantine
|
Terrain de
|
Autres :
|
Autres :
|
Autres :
|
camping
|
|
-
|
--
|
Autres :
|
|
|
|
-
|
|
Ne sais pas Refus de réponse
6. Sur votre lieu de production, avez-vous
:
Ne sais pas Refus de réponse Eau potable
Toilettes Aire de repos
Stationnement Accès pour personnes à
mobilité réduite
7. A partir de votre ferme, quel(s) type(s) de
produit(s) agricole(s) offrez-vous aux touristes?
PRODUCTIONS ANIMALES
|
PRODUCTIONS VÉGÉTALES
|
PRODUITS TRANSFORMÉS
|
Charcuterie/viande
|
Fruits et légumes
|
Fromages et produits laitiers
|
Oeufs
|
Plantes/fleurs
|
Boissons
|
Autres
Ne sais pas
Refus de réponse
|
Autres
Ne sais pas
Refus de réponse
|
Confitures/confiseries
|
Miel
|
Produits de l'érable
|
Produits non alimentaires
|
Autres :
Ne sais pas
Refus de réponse
|
8. Habituellement, quels sont les mois où vous
offrez des activités agrotouristiques?
Ne sais pas Refus de réponse
Janvier Février Mars Avril
Mai Juin Juillet Août
Septembre Octobre Novembre
Décembre
9. Durant la période touristique, quels sont les
jours de la semaine où vous êtes ouvert?
Ne sais pas Refus de réponse
Lundi Mardi Mercredi Jeudi
Vendredi Samedi Dimanche
Clientèle
10. Quelle est la principale provenance de votre
clientèle?
Ne sais pas Refus de réponse
Centre-du-Québec Canada Europe
11. En général, quel type de
clientèle fréquente votre établissement?
Individuelle Groupes d'enfants Réunions d'affaires/congres
Familiale Âge d'or Ne sais pas
Ne sais pas Refus de réponse
12. Selon vous, combien de touristes avez-vous
reçu l'an passé?
- de 1000 de 1000 à 3000 + de 3000
Ne sais pas Refus de réponse
Mise en marché et activités
promotionnelles
13. Quel est le pourcentage de revenus de vos
activités agrotouristiques et de la vente de produits dans l'ensemble de
vos revenus agricoles?
Moins de 10% 11 à 30% 31 à 50% + de 51% Ne sais
pas
Refus de réponse
14. Quels moyens de promotion utilisez-vous pour faire
connaître vos activités agrotouristiques?
Panneaux/Affiches Annonces publicitaires (radio, journaux) Site
web
Guide touristique Foires/évènements Aucun
Dépliants touristiques Inscription à des circuits
touristiques
Autres :
Ne sais pas Refus de réponse
15. Quel est votre degré de satisfaction des
outils promotionnels que vous utilisez? Refus de
réponse Sans opinion
Très satisfait Satisfait Peu satisfait Pas du tout
satisfait
Réseautage et développement de l'offre
agrotouristique
|
|
16. Vos activités agrotouristiques sont-elles
effectuées en réseau avec d'autres entreprises du secteur
agricole ou agroalimentaire?
Oui Non Ne sais pas Refus de
réponse
Si oui, quelles activités propose cette
entreprise?
Hébergement Visite et animation à la ferme
Restauration Vente de produits
Autres :
____
17. Vos activités agrotouristiques sont-elles
effectuées en réseau avec d'autres entreprises du secteur
touristique, sportif ou culturel?
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
Si oui, quelles activités propose cette
entreprise ?
Hébergement Attraits-activités Restauration
Transport
Autres :
18. Faites-vous partie d'un circuit ou d'une route
touristique (ex : route des vins...)?
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
Si oui
lequel?
19. Si un nouveau circuit ou route touristique
était mis en place en région, sans frais supplémentaires
pour vous, seriez-vous prêt à y
adhérer?
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
20. Si une nouvelle démarche de
qualité, sans frais supplémentaires pour vous, était mise
en place avec un label associé, seriez-vous prêt à y
adhérer? Par démarche qualite nous entendons le respect d'un
cahier de charges concernant l'accueil du public et les services
fournis.
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
21. Dans le but d'assurer le développement du
secteur agrotouristique, le comité AgroTourisme Centre-du-Québec
propose plusieurs actions à mettre en place.
Quel degre d'importance accordez-vous aux actions
suivantes? Notez de 1 à 5 (5 étant le plus important et 1
étant le moins important).
Ne sais pas
|
Refus de réponse
|
|
|
|
Formation 1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Aide au démarrage 1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Réseautage 1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Outils de contrôle de la qualité des
produits/services1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
22. Pourriez-vous me dire dans vos mots ce que vous
évoque le concept de « développement durable »?
23. Avez-vous déjà adopté une
ou des orientations de développement durable sur votre
entreprise?
Oui Non Ne sais pas Refus de réponse
Si oui lesquelles?
24. Avez-vous des attentes ou bien des suggestions
concernant le secteur agrotouristique à communiquer au comité
AgroTourisme Centre-du-Québec? Ne sais pas Refus
de réponse
|