3.2.2.7 INTERPRETATION DES RESULTATS
Les variables telles que TEAL, TIAL, et TPRU ont une influence
positive sur la proportion des personnes sous alimentées (PPSA). En
effet lorsque le taux d'exportation alimentaire (TEAL) augmentent de 1% la
proprotion des personnes sous alimentées (PPSA) diminue de 0,59%. De
même la proportion des sous alimentés décroit de 1% quand
le taux d'importation alimentaire(TIAL) augmente de 0,51%. Et enfin une hausse
de 1% du taux de la population rurale (TPRU) entraine une diminution de 1,61%
de la proportion des personnes sous alimentées (PPSA). Par contre une
hausse de 1% de le contribution de l'agriculture au PIB( CPIB) augmente la
proportion des sous alimentés(PPSA) de 1,51%. Une croissance de 1% de la
valeur ajouté agricole par travailleur(VAPT) et également de la
population active agricole (PAAG) entraînent respectivement une
augmentation de 0,06% et de 1,83% de la proportion des personnes sous
alimentées (PPSA).
SYNTHESE DES RESULTATS
Les tests économétriques ont permis de retenir 6
variables explicatives au niveau du modèle agro-alimentaire dont
les coefficients sont significatifs : la contribution de l'agriculture au PIB
(CPIB), le taux d'exportation alimentaire (TEAL), la population active agricole
(PAAG), le taux d'importation alimentaire (TIAL), la valeur ajoutée
agricole (VAPT) et le taux de population rurale (TPRU). Pour le modèle
macroéconomique, seules 3 variables sont pertinentes: le taux
d'alphabétisation des adultes (TAAD), le taux de croissance du produit
intérieur brut (TPIB) et le taux de population urbaine (TPUR).Ces
variables ont aussi tous des coefficients significatifs. Ceux du taux de
croissance du PIB (TPIB) et de la contribution de l'agriculture au PIB (CPIB)
sont les plus significatifs. Donc les variables TPIB et CPIB sont les plus
pertinentes. Or notre hypothèse n°3 affirme que la contribution de
l'agriculture au produit intérieur brut et le taux de croissance du PIB
sont les déterminants les plus significatifs de la
sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre. Ainsi
l'hypothèse n° 3 est donc bien validée.
On constate que dans ces deux sous-régions, lorsque le
taux d'alphabétisation des adultes augmente, la proportion des sous
alimentés diminue. En effet plus les populations sont bien instruites,
mieux elles sont capables d'opérer des choix en matière
d'alimentation en quantité et en qualité leurs permettant de
mener une vie saine et active. Donc cette variable contribue à la
réduction directe de la Proportion des personnes sous
alimentées. Aussi un accroissement du taux de croissance du PIB a les
mêmes effets sur la proportion des personnes sous alimentées. Ce
résultat est en parfaite harmonie avec la théorie
économique : Le PIB constitue la richesse des pays. Alors une
croissance de ce dernier amènerait les autorités à mieux
investir dans les domaines tels que l'agriculture, l'élevage et la
pêche voir les activités forestières afin de pouvoir
assurer à leurs populations une sécurité alimentaire.
Aussi cette croissance peut contribuer à l'amélioration des
revenus des populations Et l'augmentation du revenu au niveau national
permettrait aux pays de l'Afrique de l'Ouest et du centre d'importer les
produits alimentaires pour assurer à tout moment une
disponibilité alimentaire.
Le taux de croissance de la population urbaine quant à
lui influe positivement la proportion des sous-alimentés (PPSA). En
effet plus la population urbaine croît, plus la proportion des
sous-alimentés augmente. Une croissance du taux de la population urbaine
(TPUR) entraîne une réduction de la population rurale. Or c'est la
population rurale et plus particulièrement la population active agricole
qui travaille pour nourrir celle urbaine. Il est normal qu'une hausse du taux
de la population urbaine entraîne une croissance de la proportion des
sous-alimentés et par ricochet une augmentation du taux de population
rurale réduit la proportion des sous-alimentés comme nous le
révèle le modèle agro-alimentaire. On observe aussi que la
proportion des personnes sous alimentées diminue quand les taux
d'importation alimentaire et taux d'exportation alimentaire sont en hausse :
les populations importent les produits alimentaires pour faire face au
déficit dans leurs pays. L'impact direct est donc la réduction de
la proportion des personnes sous alimentées. Mais comment
comprendre qu'une augmentation des exportations puisse réduire la
proportion des sous-alimentés ?
En effet, il a été remarqué en Afrique de
l'ouest que les pays exportent beaucoup : Ils ne font que produire des
biens d'exportation et non des biens à valeur nutritive. Mais ces
exportations font entrer des devises dans les pays, ce qui leurs peut permettre
d'accroître le niveau du revenu national et par conséquent
réduire proportion des sous-alimentés en Afrique de l'Ouest et du
Centre. Contrairement à la théorie économique et
à toute attente, une hausse de la population active agricole, de la
contribution de l'agriculture au PIB et de la valeur ajoutée par
travailleur réduisent de la proportion de sous-alimentés dans les
deux sous régions. Au fait, toute la population dite active agricole ne
se consacre réellement pas à l'agriculture. Puisque la population
active agricole est l'ensemble de la population ayant un emploi agricole ou
non, on peut donc dire qu'une augmentation de la population active agricole
n'est qu'une augmentation de travailleurs agricoles potentiels D'où les
chiffres observés en Afrique de l'ouest et du centre ne
témoignent pas de la réalité de la population
réellement agricole.
Par suite une augmentation de la population active agricole
(PAAG) ne peut que faire augmenter la proportion des sous-alimentés dans
ces deux sous-régions. Etant donné que les réels
travailleurs agricoles sont en minorité et sachant les conditions
de travail des populations agricoles, une augmentation de la valeur
ajoutée agricole par travailleur (VAPT) n'a pas une grande influence sur
la proportion des personnes sous-alimentées (PPSA). Lorsque la valeur
ajoutée par travailleur augmente de 1% par exemple, la proportion des
personnes sous-alimentées n'augmente que de 0,06%. La hausse de la
contribution de l'agriculture au PIB fait aussi augmenter la proportion
des personnes sous-alimentées (PPSA). En effet si la Contribution de
l'agriculture au produit intérieur brut (CPIB) augmente, cela est
dû à une croissance de la productivité de la population
active agricole réelle. Cette population active réelle est si
petite que même une hausse de sa productivité n'est pas assez
forte pour avoir une influence significative et positive sur la PPSA. De
plus la majorité des réels producteurs ne produisent que
des produits de rente. C'est-à-dire des produits qui vont leur apporter
un certain revenu. La plupart de ces produits ne sont pas forcément
alimentaires. Donc même une hausse de la contribution de l'agriculture
au PIB ne résout pas le problème. C'est pourquoi, on constate une
augmentation de la proportion des personnes sous-alimentées
malgré un accroissement de la Contribution de l'agriculture au produit
intérieur brut (CPIB).
En Afrique de l'ouest et du centre, environ 68% des pays
populations ont une proportion des personnes sous alimentées (PPSA) qui
est au dessus de la moyenne de 16% calculée plus haut. Cela nous permet
de valider notre hypothèse n°2 selon laquelle plus de la
moitié de la population a un taux de PPSA supérieur à
16%.
On déduit de ces différents résultats
que la situation de la sécurité alimentaire reste très
préoccupante en Afrique de l'ouest et du centre. Ainsi cette
étude nous permet de faire quelques recommandations en la matière
afin de réduire la vulnérabilité des populations des deux
sous-régions concernées à travers de nouveau type de
politiques agricoles
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