CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
1.1. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DES PAYS DE L'AFRIQUE DE
L'OUEST ET DU CENTRE
En Afrique de l'Ouest et du Centre, on a 23 pays dont nous
analyserons quelques données génériques, à
savoir : la superficie, la population et son taux de croissance,
l'insuffisance pondérale, le taux de mortalité des enfants de
moins de cinq ans et le taux d'urbanisation pour l'ensemble des pays. (cf.
tableau n°1 en annexes 1) On peut lire également dans ce tableau
les données consolidées relatives à chacune des deux
régions concernées.
Pour une superficie totale de 9.164.748 km², la
population totale est de 388.292.000 habitants pour l'ensemble des deux
régions. Le taux de croissance moyen de la population sur la
période 1990 -2007 est de 2,7% (l'UNICEF, 2009). Ce taux témoigne
de la poussée démographique effective dans ces deux
régions qui indique un fort taux de natalité (41%o en 2007 pour
les deux régions) et un faible taux de mortalité qui est de 16%o
en 2007. Cette forte poussée démographique est la cause du
déplacement massif des populations des villages (en quête d'une
meilleure rémunération ou de meilleures conditions de vie) vers
les villes. Selon le rapport de l'UNICEF( 2009 :141), le taux
d'urbanisation pour ces deux régions est évalué à
43%.En effet, les populations se déplacent beaucoup des campagnes vers
les villes. Car les conditions de vie deviennent de plus en plus difficiles
pour les populations rurales. Ces populations croient qu'en dehors des
meilleures opportunités d'emploi qu'offrent les villes, le fait d'y
vivre peut hausser leur niveau de vie. Or, généralement, la
croissance démographique des villes va plus vite que la création
d'emploi et de service et s'accompagne souvent d'une diffusion de la
pauvreté (cf.urbanisation dans depolipo-info n°004 de juillet
2004) .Cette situation explique certainement le taux d'insuffisance
pondérale de 24% et le taux de mortalité des enfants de moins de
cinq ans qui est de 116%o observés au sein de la population des deux
régions réunies. Ces deux derniers indicateurs
révèlent une insuffisance d'alimentation de ces populations et
donc l'importance des problèmes liés à l'alimentation,
notamment la malnutrition élevée dans ces pays.
Les indicateurs socio-économiques tels que
l'indicateur de développement Humain (IDH), l'Indicateur de
Pauvreté Humaine (IPH), le Produit Intérieur Brut (PIB) en
parité de pouvoir d'achat, le taux moyen d'inflation, le pourcentage de
la population en dessous du seuil international de pauvreté (1,25 dollar
US/jour) nous permettra d'appréhender la situation réelle des
pays des deux sous régions.
En effet le tableau n°2 (en annexe n°1) retrace les
données des différents indicateurs cités ci-dessus. Selon
le classement fait dans le rapport mondial sur le développement humain
de 2009, suivant l'évolution élevé, moyen et faible de
l'IDH, parmi les 23 pays des deux sous régions réunies, neuf
seulement ont un IDH moyen à savoir : Le Gabon, la Guinée
Equatoriale, le Cap-Vert, Sao Tomé et Principe, le Congo, le Ghana, le
Cameroun, la Mauritanie et le Nigeria. Les 14 autres ont un IDH faible. Or
l'IDH mesure le niveau atteint en matière d'espérance de vie,
d'instruction et de revenu réel corrigé. Ainsi la majorité
des populations de ces deux régions est faiblement instruit et dispose
d'un revenu réel faible. Ce qui ne leurs permet pas d'accéder
quantitativement et qualitativement aux produits de consommation.
Par ailleurs l'IPH moyen, calculé par moyenne
arithmétique à partir des données de chaque pays, est de
35,11%. Ainsi 14 pays ont leur IPH au-dessus de la moyenne. Notons que l'IPH
quant à lui, mesure les déficits rencontrés dans les trois
domaines essentiels de l'existence humaine à savoir :
déficit en matière de longévité, d'instruction et
de condition de vie (accès à l'eau potable, accès à
la santé des enfants de moins de cinq ans). L'indicateur de
pauvreté humaine, globalement élevé pour ces deux
régions, traduit fortement les problèmes d'accessibilité
à l'eau et aux soins, et le faible niveau d'instruction des
populations.
Sur la période de 1990 à 2007, la moyenne du
taux annuel moyen d'inflation est de 26% (UNICEF 2009 : page 145). Ce taux
d'inflation bien considérable vient témoigner de l'envolée
des prix des denrées alimentaires qui a commencé en 2006 et s'est
accentué en 2007-2008. Et puisque les populations de ces deux
régions disposent d'un revenu réel faible, alors elles sont
confrontées à un problème d'accessibilité aux
denrées alimentaires. De surcroît le nombre de personnes vivant
avec moins de 1,25 dollar us par jour en Afrique de l'Ouest et du Centre est
en moyenne de 53% (l'UNICEF 2009 : 145) de la population totale des deux
régions.
La population vivant sous le seuil de pauvreté
étant déjà importante, et vue la flambée des prix
des denrées alimentaires qui vient réduire totalement le pouvoir
d'achat des populations déjà démunies, il s'ensuit
aisément des situations de crise alimentaire.
En somme, les indicateurs génériques nous
révèlent les problèmes de malnutrition dans les pays de
l'Afrique de l'ouest et du centre tandis que le les indicateurs
socio-économiques, après nous avoir montré, les faibles
niveaux d'instruction des populations, le niveau de pauvreté
élevé, nous fait part de la menace que constituent pour ces
régions les crises alimentaires. Il urge alors de cerner le réel
problème qui se pose.
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