I.2 : Le climat
Source : Agence Nationale de la
Météorologie du Sénégal
Sur toute l'étendue de l'Afrique occidentale,
l'équateur météorologique communément appelé
front intertropical oscille de janvier en août du Golfe de Guinée
au sud de l'Algérie soit une amplitude de 15 à 20 degré.
Ainsi, le village de Wodobéré, avec
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un climat sahélien, n'est couvert complètement
par l'équateur météorologique qu'au mois d'août.
Cela se traduit par l'existence de deux situations distinctes qui constituent
d'ailleurs les deux saisons de cette partie de l'Afrique.
-la saison sèche :
Pendant cette saison qui va de novembre à juin,
l'anticyclone continental, axé au nord du tropique du cancer, est
soudé à celui des Açores et l'anticyclone de Sainte-
Hélène se place légèrement au dessus du tropique de
capricorne. Cette situation favorise des vents de direction nord-est/ sud-ouest
qui sont de trois types :
- l'alizé maritime continentalisé chaud et sec
plus fréquent est lié à l'existence d'un faible dorsal sur
le continent, ce qui lui confère une direction nord-est et ses
caractéristiques météorologiques altérés.
- l'alizé continental, plus rare, est un vent d'origine
polaire mais son très long parcours terrestre amenuise sa
fraîcheur. Il est de direction nord/est.
Enfin l'harmattan, communément appelé «
Mboyi » par les Halpulaar, est un vent qui règne lorsque
les cellules des Açores et de Libye sont soudées. Il est de
secteur Est ouest, très chaud et très sec à cause de son
long trajet sur le continent. La vitesse des vents est comprise entre 1 et
5m/s. Le ciel est clair et l'amplitude diurne est très forte.
Pendant cette période l'équateur
météorologique se place sur le Golfe de Guinée. Ce qui se
traduit sur le plan pluviométrique par l'absence de
précipitations de novembre à mai dans cette partie septentrionale
du Sénégal (Graphique 1). Il n'y existe que quelques rares traces
ou des pluies de heug. Cette saison est caractérisée par des
températures élevées. Les températures moyennes
mensuelles vont de 24,2° en janvier à 34,8° en mai. Les
températures maximales vont jusqu'à 42,8 en mai alors que les
plus basses des minimales sont enregistrées en janvier avec 15,5°
(Tableau n°1).
Cette situation serait responsable des migrations
saisonnières. L'absence d'activité agricole durant cette
période de l'année serait à l'origine des
déplacements des populations. Ainsi, juste après l'installation
de la saison sèche, les populations de cette contrée du
Sénégal migrent vers les centres urbains du pays et vers Dakar en
particulier.
- La saison humide :
Tableau n°1 : Evolution inter
mensuelle des T° et de Pmm de 1978 à 2008 à la station de
Matam
Descripteurs
|
TX
|
TN
|
TM
|
Pm
|
JAN
|
32,9
|
15,5
|
24,2
|
0,0
|
FEV
|
36,1
|
17,6
|
26,9
|
1,2
|
MAR
|
39,2
|
20,2
|
29,7
|
0,0
|
AVR
|
41,8
|
23,4
|
32,6
|
0,0
|
MAI
|
42,8
|
26,7
|
34,8
|
1,2
|
JUI
|
40,6
|
27,2
|
33,9
|
20,4
|
JULL
|
36,7
|
25,4
|
31,0
|
81,5
|
AOU
|
34,6
|
24,7
|
29,7
|
136,5
|
SEP
|
35,0
|
24,5
|
29,7
|
91,6
|
OCT
|
37,9
|
24,2
|
31,0
|
13,8
|
NOV
|
37,0
|
20,1
|
28,6
|
1,6
|
DEC
|
33,3
|
16,3
|
24,8
|
0,5
|
AN
|
37,3
|
22,2
|
29,7
|
348,5
|
Source : Agence Nationale de la Météorologie
du Sénégal
Elle va de juin à octobre et la région passe du
régime d'alizé au régime de mousson. L'équateur
météorologique connaît sa position la plus septentrionale
en août. Ce quiexplique l'abondance des pluies durant ce mois
avec une moyenne mensuelle de 136,5 au
cours de ces trente dernières années
(Graphique1). Les vents chauds, humides, convergents et instables issus de
Sainte-Hélène deviennent du secteur sud-ouest/nord-est. La
vitesse des vents varie entre 1 et 5m/s. Pendant cette période,
l'anticyclone des Açores est rejeté au nord du tropique du cancer
et Sainte-Hélène est à sa position la plus septentrionale.
Les flux venant de Sainte-Hélène traversent l'équateur
géographique et changent de direction pour devenir la mousson
responsable des précipitations. Néanmoins, la mousson à
elle seule ne suffit pas pour provoquer des pluies. On dit qu'elle est
nécessaire mais, pas suffisante pour qu'il y ait des
précipitations.
En outre, il faut noter que l'essentiel des pluies de la
province du Damga est dû aux lignes de grains. Ces dernières sont
des alignements de cumulonimbus responsables de pluies orageuses très
souvent accompagnées de tonnerres, de poussière et
d'éclairs. C'est
pendant cette période justement que l'on note les
migrations de retour. Les actifs quiétaient à
l'intérieur du pays font leur retour au village pour pratiquer
l'agriculture sous pluies dans le diéri. C'est l'immigration
saisonnière.
En saison pluvieuse les températures sont relativement
basses avec des moyennes mensuelles de 29,7° en août et 31° en
octobre (Tableau n°1). Le Damga est compris entre les isohyètes 300
et 500. La pluviométrie augmente du nord au sud et la moyenne normale de
1978 à 2008 est de 330mm de pluies. Cette situation déficitaire
par rapport au seuil à partir duquel l'agriculture est aléatoire
laisse présager que les populations doivent recourir à des
sources de revenus autres que l'agriculture pour assurer leur maintien. Ainsi,
conscients que la pluie ne garantie plus des rendements suffisants pour leur
subsistance, les actifs se tournent vers l'émigration. Cette
dernière peut se limiter uniquement à l'intérieur du pays,
comme elle peut également aller au-delà des frontières
nationales voire du continent.
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