2.2.1.4. Manifestation de l'érosion
éolienne
Au sahel, deux types de vents dominants sont à
l'origine de l'érosion éolienne (Casenave et al., 1989).
L'un soufflant du Nord-est à l'Est correspondant à l'harmattan,
de Novembre à Avril ; l'autre soufflant du Sud-ouest à l'Ouest
traduit le passage du flux d'air humide de la mousson de Mai à Octobre
(Mounkaïla., 2002).
Lorsque le vent agit sur la surface du sol, on observe alors
un certain nombre de manifestations qui se résument par l'arrachement ou
la déflation, le transport et le dépôt de particules
(Bagnold in Yahaya A., 2002).
· La déflation : c'est le
balayage le plus souvent des particules du sol par le vent. Ce balayage se fait
lorsque ces particules sont meubles et émiettées. Au fur et
à mesure que s'effectue la déflation, on observe à la
surface du sol l'apparition d'éléments grossiers résultant
du transport des particules plus fines qui recouvraient le sol avec comme
conséquence :
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'/Les roches qui sont mises à nues ;
'/ Et la dégradation des cuvettes par dépôt
des sédiments (Ambouta., 2005).
Le tableau 7 donne les différents stades de
dégradation du sol. Il ressort de l'analyse de ce tableau que les stades
de dégradation sévère et très sévère
sont les stades critiques. Ils s'accompagnent de pertes de terres qui varient
de 50 à plus de 60%.
Tableau 7: Différents stades de
dégradation
Stade de dégradation
|
Perte de productivité
|
Caractérisation
|
Légère
|
(10)-15%
|
Facilement réversible en
adaptant les pratiques
agronomiques
|
Modérée
|
20-33%
|
Réversible grâce à des
changements améliorateurs à l'échelle de
l'exploitation
|
Sévère
|
50-66%
|
Difficilement réversible,
nécessite de travaux majeurs au coût
élevé
|
Très sévère
|
>66%
|
Irréversible
|
|
Source : Dregne et Chou (1992) tiré
de l'étude sur la lutte contre la désertification dans les Projet
de développement-CSFD/AFD-2001-p 14.
· La corrasion : c'est aussi l'une des
manifestations de l'érosion éolienne sur un matériau
consolidé sous l'effet d'un vent chargé en particule de sable.
C'est un phénomène important qu'on rencontre dans le
désert. On retrouve ainsi les blocs de rocher en champignon
façonnés par l'impact des particules (Ambouta., 2005).
· L'abrasion : Les particules du sol
qui sont projetées dans l'air suite aux vents violents causent des
blessures sur les feuilles et les tiges des végétaux. L'action
abrasive du vent est plus dangereuse sur la végétation
herbacée en particulier sur les cultures quand le vent avance par
saccades et par tourbillons. Les arbres peuvent prendre une forme en «
drapeau » caractéristique et le bois peut subir des profondes
altérations.
Dans les zones de prélèvement, les racines sont
déchaussées. Et les plantes sont parfois déracinées
tandis que dans les zones de dépôt, elles sont ensevelies sous le
sable. Les jeunes pousses sont aussi étouffées (Yahaya., 2002).
Les vents augmentent l'évapotranspiration (Mariama., 2004). A cette
évapotranspiration intense en saison sèche, s'ajoute une
diminution de la capacité de rétention en eau dans le sol. Il
s'ensuit alors un déficit de saturation désastreux pour la
production agricole (Yahaya., 2002).
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