4.3. Développement des herbacées
après fixation de la dune vive de Tchago
En 2004, au moment de la mise en place du dispositif
antiérosif, en dehors de la portion de la dune vive située au
niveau des témoins où on notait la présence de rares
herbacées rabougries, la totalité de la surface de la dune
était nue et les sables vifs (photo6).
Photo 6 : Dune vive de Tchago au moment de
l'installation du dispositif antiérosif. Après la première
saison des pluies en fin août 2005, treize (13) espèces
herbacées ont été recensées dans la partie
dégradée de la dune mise en défens et douze (12)
espèces dans la partie non dégradée mise en défens
(témoin). Sur l'ensemble du dispositif antiérosif, dix huit (18)
espèces d'herbacées réparties en huit (8) familles ont
été identifiées (tableau14). La
famille dominante est celle des graminées avec
principalement Aristida adscensionis et Cenchrus biflorus
(Tidjani et al., 2007).
Tableau 14 : Herbacées recensées
au niveau du dispositif antiérosif installé sur la dune vive de
Tchago en 2005.
Familles
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Noms Scientifiques
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Noms Kanori
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Graminée
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1-Choris pilosa
2-Cenchrus biflorus
3-Aristida adscenionis
4-Aristida feniculata 5-Dactyloterium aegyptium
6-Eragrostus tremula 7-Echinochloa colona 8-Eragrostis
tremula
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Toukko(k) Karanguiya(k)
Kalahou(k) Sou(k)
Goudé goudé(k)
Komaya(k) Tchiddikiska(k)
Komaya(k)
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Cucurbitacée
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9-Cucumis sp
10-Citrullus colocynthis 11-Mukia
maderaspatana
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Gaâssanana(k) Gouna jakki(k) Daddawu(k)
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Papilionacée
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12-Alysicarpus ovalifolius 13-Indigofera
microcarpa
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Gadagui Marangouwa
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Acanthacée
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14-Pergularia tomantosa
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Fataka(k)
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Cyperadée
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15-cyperus sp
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Douloukiri(k)
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Pedaliacée
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16-Sesanum alatum
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Kajjim(k)
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Salpiniacée
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17-Cassia italica
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Hilisko(k)
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Combretacée
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18-Combretum micranthum
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Gesa (H)
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K: Kanori;
La matière sèche produite est importante
à proximité des claies faisant directement face aux vents
d'Harmattan et de mousson et dépasse 1,5 tonnes à l'hectare.
Cette production de matière sèche devient moins importante quand
on s'éloigne de la claie périmètrale et n'excède
jamais les 650 kg à l'hectare (figure 8). En fait, la proximité
de la claie périmètrale a permis un dépôt de
sédiments et de semences d'herbacées. Cette clôture permet
aussi la création d'un microclimat favorable à
l'épanouissement des herbacées. Ces facteurs associés
à la mise en défens ont permis un retour et une
prolifération de cette biomasse herbacée. En accord avec les
travaux de Bielders et al. (2002), une telle production de biomasse
herbacée au sein du dispositif réduirait conséquemment les
flux de sédiment éolien même en l'absence du clayonnage.
Cependant, le développement d'une telle végétation n'est
possible que moyennant une réduction préalable des flux de
sédiments par des palissades ou d'autres mesures physiques.
En 2006, les mesures de biomasse sèche produite en fin
de saison des pluies (figure 8) montrent une importante production à
coté de la claie périmètrale et au niveau de la partie
considérée comme témoin. La production dépasse 1,5
tonnes à l'hectare en ces endroits. Entre les deux bandes, la production
est comprise entre 527 et 785 kg / ha (Tidjani et al., 2007).
Vent d'harmattan Vent de mousson
Matiere seche produite (kg/ha)
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
5 m 5 - 15 m 15 - 20 m 20 - 25 m 25 - 35 m 35 - 40 m
Témoin
mise en défens
Emplacement des points de mesure au sein du dispositif
antiérosif
Claie périmétrale Claie interne
2006 2005
Figure 8 : Variation comparative de la
production de biomasse herbacée au sein du dispositif antiérosif
installé sur la dune vive de Tchago entre les périodes
2005-2006.
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