Tableau 2 : Caractéristique des bactéries
nitrifiantes
espèce
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Morphologie cellulaire
Taille
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Reproduction
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Mobilité
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Cytomembranes
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Habitats
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Nitrosomonas
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Bacille ;
0,8-1,0 x 1,0-2,0 um
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Scission binaire
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#177;1 ou 2 flagelles
subpolaires
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Périphériques,
lamellaires
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Sols, égouts, eaux douces, marines
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Nitrobacter
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Bacille ;
0,6-0,8 x 1,0-2,0 um
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bourgeonnement
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#177;1 flagelle polaire
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Calotte polaire et vésicules aplaties à la
périphérie de la cellule
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Sols, eaux douces, marines
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Source : Prescott, Hartley, Klein :
Microbiologie, éditions De Boeck Université
Les bactéries nitrifiantes (les Nitrosomonas et les
Nitrobacter) présentent des exigences écologiques très
strictes : in vitro, elles sont aérobies et neutrophiles ;
mais dans le sol, l'interaction de divers processus physico-chimiques et
biologiques leur permet de se développer à des pH moyens
inferieurs à 6,0 ou même 5,0.
L'activité de bactéries nitrifiantes est
proportionnelle à la concentration en azote ammoniacal, et inversement
proportionnelle à celle de nitrite (rétrocontrôle). Cette
activité est fortement ralentie en dessous de 5° C et optimale
entre 30 et 35° C (Van Burg et al, 1982).
Dans les sols acides, la nitrification peut être
réalisée par des organismes hétérotrophes
(champignons, actinomycètes et autres bactéries comme
l'Aspergillus flavus). On parle de nitrification hétérotrophe.
Ces organismes oxydent les composés azotés réduits
(incluant l'azote organique) en NO3-. Ces organismes ont
des exigences écologiques moins stricts que les autotrophes, mais le
rendement est bien inférieur.
II.2.2.4. Facteurs
influençant la nitrification
Les bactéries nitrifiantes sont très sensibles
aux conditions du milieu dans les quelles ils vivent. Leur croissance et les
enzymes qu'ils produisent pour catalyser chaque stade de la séquence de
nitrification de l'azote, subissent l'influence des facteurs du milieu.
Les quelques facteurs, parmi ceux qui conditionnent la vie des
bactéries nitrifiantes que nous avons citées dans ce travail ne
constituent pas une liste exhaustive.
a. Aération (l'oxygène)
La nitrification est un processus d'oxydation enzymatique. Les
organismes nitrifiants ont fortement besoin d'oxygène (O2)
pour leur vie (ils sont aérobies). En effet, l'oxygène est
exploité comme accepteur ultime d'électrons, par les
bactéries nitrifiantes, pour réaliser les réactions de la
nitrification.
Nous pensons qu'un labour à des moments favorables
pourrait offrir de bonnes conditions pour l'activité des microorganismes
nitrifiants et c'est également le moyen de doper l'horizon
travaillé en éléments minéraux.
b. Disponibilité de l'ammonium
(NH4+)
L'assimilation microbienne d'ion NH4+
diminue la disponibilité de ce dernier pour les nitrifiants et donc
réduit la nitrification. La disponibilité des ions ammoniums
dépend, pour ANDRIANARISOA (2009), de l'assimilation microbienne ou
racinaire (qui consomme de l'ion NH4+), alors que la
production d'azote ammonium dans un sol donné est fortement liée
aux teneurs de ce sol en azote.
c. Température
La température joue un double rôle, sur la
croissance des microorganismes et sur les enzymes qu'ils produisent.
Pour HAYNES (1986) cité par ANDRIANARISOA (2009), la
nitrification est sensible à la température. Elle se produit, la
plupart du temps, entre 5 et 40°C, son optimum se situant entre 25 et
35°C.
Il est a noté que la nitrification
hétérotrophe, peut aller jusqu'à 50 voire 60°C.
d. Structure et Teneur en eau du sol
La quantité d'eau présente dans le sol constitue
un facteur important pour la nitrification de l'azote. A l'absence de l'eau,
la nitrification est inhibée.
Il faut signaler que l'eau du sol qui ne se trouve pas
à l'état libre, y est soumise aux forces de rétention
suivantes : forces matricielles (qui provient de l'attraction des
molécules d'eau sur les particules solides et du phénomène
de capillarité) et forces osmotiques (résultant de la
présence dans l'eau du sol de substances dissoutes). La combinaison de
ces deux forces s'appelle « Potentiel Hydrique ».
Selon MALHI et McGILL (1982), le maximum de nitrification se
manifeste à un potentiel hydrique de -10 à -30kPa (pF 2 à
2.5). À 0 kPa, la nitrification est absente ou très faible
à cause de l'absence d'oxygène causée par l'excès
d'eau.
La nitrification diminue quand le potentiel hydrique diminue.
En dessous d'un potentiel hydrique de -15000kPa (très sec),
l'activité des organismes nitrifiantes est inhibée.
Quand le sol est réhumidifié, il y a une
augmentation soudaine de la minéralisation et de la nitrification.
e. pH
Le pH du sol est un facteur capital qui affecte la
nitrification. Le pH optimal donné dans la littérature pour la
nitrification varie entre 7 et 9 (BOUGARD, 2004).
Plusieurs études prouvent que la nitrification
s'amplifier quand le pH du sol croit (Tacon, 1976 ; Li et al, 2007 ;
Pietri et Brookes, 2008) cités par Andrianariaoa (2009).
Il a été généralement
rapporté que la nitrification est faible à pH acide car, les
bactéries nitrifiantes sont sensibles à l'acidité (DE BOER
et KOWALCHUK, 2001).
f. Composés toxiques
La nitrification est inhibée par une large
variété de composés. Martin (1979) cite
spécialement les métaux lourds (le cuivre, le nickel, le cobalt,
le zinc et le chrome), les amines, les phénols, les composés
cycliques azotés et les composés contenant le groupe SCN.
L'auteur souligne cependant, que tous ces composés ne
sont pas inhibiteurs aux mêmes concentrations et il faut noter que les
micro-organismes nitrifiants possèdent une forte capacité
d'adaptation.
g. Les engrais
Les engrais apportés au sol procurent à ce
dernier des sels de tous genres et même des oligoéléments,
ce qui active la nitrification. C'est pourquoi, l'apport surabondant d'un
élément entre N, P et K, au détriment des autres, risque
de compromettre les autres phases de la minéralisation de l'azote.
BUCKMAN et BRADY cités par ABDALA, 1979 ne renseignent que l'application
des quantités considérables d'azote ammoniacal sur des sols
basiques à pour effet de retarder la deuxième phase de la
nitrification. Dans ce type de sol, les effets nuisibles peuvent
également résulter de l'application d'un composé tel que
l'urée qui apporte des ions NH4+ dans le sol par
hydrolyse.
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