CHAPITRE I : LA
PRODUCTION D'ENERGIE A PARTIR DE LA BIOMASSE
I. 1. CONTEXTE ET ENJEUX
Une véritable prise de conscience s'est
opérée au XXème siècle au niveau mondial sur les
problèmes d'augmentation de l'effet de serre et d'épuisement des
ressources fossiles. Elle a conduit un grand nombre de pays à se
tourner vers des ressources d'énergie alternatives dont les
énergies renouvelables. Ainsi, dans un contexte de développement
durable, la diversification des ressources d'énergie est un défi
du XXIème siècle (Mermoud 2006).
La consommation d'énergie primaire dans le monde
s'élevait à 10,3 Gtep en 2002 (Mermoud 2006), la biomasse
représentant à elle seule 1,1 Gtep tandis que les autres
énergies renouvelables s'élevaient à 0,3 Gtep (en
majorité de l'énergie hydraulique).
La biomasse est incontestablement une des plus prometteuses de
par son potentiel important. C'est ce qui a fait que le bois soit
utilisé pendant des siècles comme énergie de chauffage et
de cuisson.
La production d'électricité à partir du
bois est envisagée aujourd'hui grâce à des nouvelles
technologies de production de l'énergie comme la gazéification
(transformation d'un produit carboné liquide ou solide en gaz
combustible.)
I.1.1. Enjeux environnementaux
I.1.1.1. Historique des engagements de
réduction de gaz à effet de serre
La communauté internationale s'est réunie pour
examiner l'état de l'environnement mondial et les impératifs de
développement durable pour la première fois à Stockholm en
1992, lors de la conférence des Nations Unies sur l'environnement. Mais
c'est surtout le sommet de la terre de Rio de Janeiro 20 ans plus tard en 1992
qui a marqué la prise de conscience internationale du risque de
changement climatique suite à l'augmentation constante des
émissions des gaz à effet de serre. Les Etats se sont notamment
entendus sur la convention cadre sur les changements climatiques, dans laquelle
les pays les plus riches ont pris l'engagement de contrôler leurs
émissions de gaz à effet de serre.
C'est le protocole de Kyoto, en 1997, qui a traduit cette
volonté en engagements quantitatifs. Les pays signataires ont
accepté de réduire globalement de 5,2% par rapport à leur
niveau de 1990 leurs émissions de gaz à effet de serre à
l'horizon 2008-2012. L'Union Européenne s'est notamment engagée
sur réduction de 8% de ses émissions de gaz à effet de
serre. Elle a estimé nécessaire de procéder ensuite
à une réparation de la charge de cet objectif entre les quinze
Etats membres d'alors qui, aujourd'hui sont à vingt sept. En France,
étant donnée la part importante du nucléaire dans la
consommation d'énergie primaire (41% en 2004) (Mermoud 2006), l'objectif
fixé est seulement de revenir au niveau d'émission de 1990.
L'entrée en vigueur de l'accord nécessitant la
ratification par un minimum de 55 pays représentant au moins 55% des
émissions des gaz à effet de serre de 1990. Même si les
États-Unis, qui à eux seuls émettent 30 à 35% du
total des gaz à effet de serre, ont finalement décidé de
ne pas ratifier l'accord en 2001, le protocole de Kyoto est entré en
vigueur le 16 février 2005 grâce à sa ratification par la
Russie (Mermoud 2006).
I.1.1.2. Biomasse et Gaz à effet de serre
Bien que les procédés de la valorisation
énergétique de la biomasse dégagent du dioxyde de Carbone
(gaz principal responsable de l'effet de serre), celui-ci n'est pas
comptabilisé dans l'augmentation des émissions de gaz à
effet de serre.
En effet, la quantité de dioxyde de carbone
dégagée lors de la combustion de la biomasse correspond à
celle qui a été absorbée dans l'air lors de la croissance
de la plante par photosynthèse. Un équilibre est obtenu et le
bilan théorique sur le dioxyde de carbone produit est dont neutre :
l'utilisation de la biomasse comme source d'énergie rentre dans le cycle
naturel du carbone, ce qui fait de la biomasse une source d'énergie
renouvelable.
Cependant, la biomasse ne peut être
considérée comme une énergie renouvelable qu'à
condition de maintenir le potentiel existant. Il s'agit de replanter au moins
l'équivalant de la biomasse prélevée, afin de maintenir
l'équilibre entre le carbone présent dans l'atmosphère et
le carbone séquestré sous forme végétale.
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