CHAPITRE I : DEPENSES
PUBLIQUES ET EQUILIBRE SUR LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES : Aspects
théoriques et conceptuels
La question de l'influence des dépenses publiques sur
les variables macroéconomiques a fait longtemps objet de controverses
entre beaucoup d'auteurs. Plusieurs théories ont été
développées en rapport les effets des dépenses publiques.
A cet effet, notre problème est de savoir l'influence des
dépenses publiques sur l'équilibre entre l'épargne et
l'investissement.
I.1. Notion de
dépenses publiques
I.1.1.
Définition
Les dépenses publiques sont des dépenses de
l'Etat qui figurent dans le budget de l'Etat voté chaque année
par le parlement. Il s'agit des dépenses budgétaires (CAPUL, J.V
et GARNIER, O. (2005)).
COTTA, A. (1972) distingue, outre les dépenses
extraordinaires et ordinaires, les dépenses de fonctionnements des
services civils, les dépenses militaires et les dépenses
d'investissement.
Les dépenses publiques sont les dépenses de
l'Etat telles qu'elles apparaissent dans le budget de l'Etat, ceux des
collectivités et des organismes parapublics. On y trouve : les
dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement.
Suivant le caractère du temps, on distingue les dépenses
définitives et les dépenses temporaires. Leur financement est
assuré par les recettes publiques (impôt, taxes et cotisations
sociales) et par le déficit public.
Le professeur Philip. E. TAYLOR (1953) quant à lui,
distingue les dépenses neutres et les dépenses
interventionnistes.
a. Dépense neutre
On peut qualifier de dépenses neutres, les
dépenses que la collectivité doit assurer dans
l'intérêt général pour autant que l'économie
privée est incapable d'assurer : l'administration, la
sécurité intérieure, la défense nationale et la
justice entrent sans contestation possible dans cette catégorie. En ce
qui concerne l'éducation, il arrive des cas où ça
relève de l'initiative privée. Mais, au fur et à mesure
que l'enseignement revêt un caractère politique, l'Etat entend
exercer un contrôle sur la formation intellectuelle. Il s'agit des
dépenses de fonctionnement.
b. Dépenses interventionnistes
Sous cette rubrique, il distingue trois
catégories de dépenses :
- aide à l'industrie, à l'agriculture et au
travail;
- orientation de l'économie
générale ;
- développement du bien-être social.
Cette classification dépasse les dépenses de
fonctionnement ou d'exploitation et nous conduit à la frontière
entre les dépenses de transfert et les charges de capital. Au premier
chef, il s'agit essentiellement des subventions économiques en faveur
des branches que le gouvernement entend développer dans le cadre de sa
politique générale, ou de prime différentiel, permettant
d'abaisser au profit du consommateur ou du client de services publics
(transport) le prix de vente ou le tarif au dessous du prix de revient. Il
s'agit donc des dépenses de transfert dans la mesure où le
contribuable fait des sacrifices en vue de procurer des avantages, soit aux
activités privilégiées, soit au consommateur.
L'intérêt de la dette publique se rattache également
à cette catégorie.
Au second plan, l'Etat cherche à se substituer à
l'initiative privée et à l'insuffisance des moyens de financement
pour procéder, par des ressources qualifiées de publiques,
à des investissements dans le secteur économique : services
publics, industrie nationalisée ou privée (mais revêtant
une importance capitale), agriculture, logement, transport, réparation
des dommages de guerre, etc.
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