II.4. L'impact des
dépenses publiques sur les variables macroéconomiques au
Burundi
Les études
antérieures réalisées sur les effets des dépenses
publiques montrent qu'il existe deux versions contradictoires dont l'une est
favorable à la croissance, l'autre défavorable à la
croissance économique.
II.4.1. Dépenses
publiques et investissement privé
Avec une politique de promotion des investissements
privés, l'Etat contribue à l'amélioration des
investissements privés notamment dans l'exonération ou avantage
fiscaux, le financement des fonds spécifiques comme le FSIP (Fond de
Soutien à l'Investissement Privé) et dans les dotations
budgétaires pour le fonctionnement des institutions d'appui au secteur
privé. De cette manière, l'Etat participe à
l'amélioration de l'investissement privé.
Pour NSENGIYUMVA (2002), l'investissement public réel
agit positivement sur l'activité économique du Burundi, car en
garantissant les infrastructures nécessaires, l'Etat peut influencer la
rentabilité du secteur privé. La figure suivante illustre
l'évolution de l'investissement privé et des dépenses
publiques du Burundi.
Figure 10 : Evolution
des dépenses publiques et de l'investissement privé du Burundi
(1987-2006).
Source : Nous-mêmes à
partir des données des annexes 1 et 2.
Cette figure montre que, d'une manière
générale, les investissements privés et les
dépenses publiques évoluent dans le même sens. Le secteur
privé a été touché par la crise car, c'est durant
les années 1994 et 1997 qu'on a observé une grande chute
respectivement de 83,8 % et 22,2% par rapport aux années
précédentes. Pendant la crise, la part de l'investissement
privé dans le PIB a sensiblement chuté. On a enregistré
1,6%, 1,4%, 1,1% et 1% respectivement pour les années 1994, 1995, 1996
et 1997. L'an 1998 a aussi subi les effets de l'embargo, ce qui a fait que la
part des investissements privés a été la plus basse de
toute la période d'étude (0,9%). En ce qui est des
dépenses publiques, on voit que ces dernières n'ont subi une
diminution que pendant les années 1990 et 1995 où ces
dernières ont baissé de 3,6% et 25,7% respectivement par rapport
à l'année précédente.
Nous pouvons dire que les dépenses publiques financent
l'investissement public qui, à son tour est complémentaire
à l'investissement privé. Ceci parce que le Burundi n'a pas
d'infrastructures de base suffisante comme les routes, les voies ferroviaires,
les industries, etc. pour assurer la production. Ce qui est évident,
c'est que l'investisseur privé est incapable de financer les
investissements de base.
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