Depenses publiques et équilibre sur le marche des biens et services au Burundi: une analyse empirique (1987-2006)( Télécharger le fichier original )par Donatien BANYANKIRUBUSA Université du Burundi - Licence 2009 |
II.3.2. L'équilibre épargne-investissement au BurundiL'investissement étant un élément de la demande et l'Epargne un élément de l'offre, leur égalité donne un équilibre sur le marché des biens et services. Cela s'interprète comme si les intentions d'épargne étaient égales aux projets d'investissements. Pour le cas du Burundi, le revenu de la population est très faible, ce qui handicape le niveau d'épargne des ménages. Le niveau d'épargne étant faible, ses projets d'investissement sont limités. D'où la faiblesse de l'investissement privé. Nous tenons compte de l'épargne intérieure Brute qui, en situation idéale, devrait être égale à l'investissement pour vérifier l'équilibre sur le marché des biens et services. Néanmoins, il est plus souhaitable d'avoir un excédent d'épargne sur l'investissement qu'un déséquilibre pareil qui oblige le pays à emprunter, soit à l'intérieur, soit à l'extérieur. La figure suivante indique l'évolution de l'Epargne et de l'investissement au Burundi. Figure 9 : Evolution de l'Epargne et de l'Investissement au Burundi (1987-2006)Source : Nous-mêmes à partir des données de l'annexe 2. L'analyse de cette figure montre que durant toute la période, l'investissement est toujours supérieur à l'épargne. Cela étant, on constate que les projets d'investissement sont toujours supérieurs aux intentions d'épargner de la population burundaise suite à leur faible niveau de revenu. L'écart entre l'épargne et l'investissement au Burundi est expliqué par deux éléments principaux 10(*): - une insuffisance de l'épargne intérieure : cette dernière est due à l'insuffisance de surplus agricole commercialisable et au secteur financier peu développé et peu adapté au crédit rural. Le problème de faible accès au capital financier se ressent également dans les autres secteurs de production tel que le secteur privé moderne en raison du coût élevé des crédits ; - un faible niveau d'investissement aggravé par le conflit : l'investissement a subi une réduction au cours de la décennie 90 suite au conflit qui a entraîné la réticence du secteur privé, mais aussi la pénurie de ressources du secteur public d'une part et d'autre part par la baisse du revenu suite à la couverture des besoins de consommation privés et publics incompressibles qui ont accaparé une part importante du PIB. Avec tous ces éléments, il devient logique que le déséquilibre entre l'épargne et l'investissement au Burundi puisse être observé. Pour réduire le déséquilibre épargne-investissement, il faut essayer de capter l'épargne informelle à travers les COOPEC ou toute autre structure institutionnelle de collecte d'épargne. * 10 MPDR, Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, Bujumbura, septembre 2006, P. 25. |
|