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Depenses publiques et équilibre sur le marche des biens et services au Burundi: une analyse empirique (1987-2006)

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par Donatien BANYANKIRUBUSA
Université du Burundi - Licence 2009
  

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I.4.3.2. Les dépenses publiques comme déprimant de la croissance : effet d'éviction

Contrairement à la vision optimiste qui vient d'être présentée, des craintes relatives aux effets des dépenses publiques sur la croissance ont été suggérées par certains auteurs. L'augmentation des dépenses publiques peut venir non pas compléter, mais se substituer à la dépense des agents privés. Autrement dit, une augmentation des dépenses publiques peut avoir, dans ce cadre, un effet d'éviction des investissements privés.

Deux mécanismes sont alors en jeu :

- Le surcroît de demande globale résultant d'une augmentation des dépenses publiques en période de plein emploi va contribuer à l'apparition de tensions inflationnistes ;

- Si le financement de la politique budgétaire passe par l'emprunt, l'émission de titres de dette publique va venir concurrencer les entreprises sur le marché des capitaux, conduisant à la hausse des taux d'intérêt et, in fine, à la baisse des investissements privés.

BARRO (1981), dans sa conception radicalement opposée à celle de 1990, insiste sur l'impact différencié d'une augmentation temporaire ou permanente des dépenses de l'Etat sur l'activité économique. L'auteur s'appuie sur la théorie des anticipations rationnelles des agents économiques. En fait, si les agents économiques privés sont rationnels, ils devront projeter leurs plans de consommation et de production à LT. De ce fait, ils se prémunissent contre un changement permanent, surtout à la hausse du niveau de dépenses publiques qui conduisent souvent à des prélèvements futurs d'impôts et dépriment le revenu permanent.

En ce qui concerne l'effet néfaste des dépenses publiques sur la production, BARRO et KING (1989) montre que les préférences des individus sont défavorables dans le temps, les dépenses publiques futures n'ont d'effet que sur le taux d'intérêt mais pas sur le niveau de l'activité. Les dépenses publiques étant en grande partie financées par les recettes fiscales, leur influence sur la production privée, impliquent obligatoirement que l'on doit déterminer le taux optimal des prélèvements obligatoires sur la consommation privée qu'on ne peut pas dépasser pour le financement de la dépense future.

Pour FRIEDMAN, une relance budgétaire ne pourra donc exercer un effet stimulant sur la consommation qu'à condition que les agents anticipent une hausse durable de leur revenu. Les ménages vont réaliser progressivement qu'il s'agit d'une augmentation temporaire de leur revenu, qui sera en outre financée ultérieurement par une hausse des impôts. L'impulsion budgétaire se traduira par une augmentation de l'inflation.

Le principe de l'équivalence ricardienne renforce cette déficience à l'égard de la politique budgétaire en affirmant que les financements directs du déficit public par l'emprunt ou par impôt supplémentaire sont équivalents, les agents anticipant dans le premier cas que l'Etat sera contraint d'augmenter les prélèvements pour le financer à terme.

L'analyse des arguments en faveur de l'hypothèse des effets néfastes de la dépense publique sur la croissance repose sur le principe de l'éviction de la dépense publique qui se fait au détriment de la dépense privée.

Finalement, la théorie des effets des dépenses publiques sur la croissance reste contradictoire et non concluante. Encore plus, nous n'avons trouvé aucun travail sur les effets des dépenses publiques sur l'équilibre sur le marché des biens et services, d'où l'absence des analyses ultérieures de l'équilibre sur le marché des biens et services. Ceci nous laisse un chemin à parcourir pour prendre la position sur l'effet des dépenses publiques sur le différentiel d'équilibre entre l'épargne et l'investissement, est ce, au cours du deuxième et troisième chapitre.

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