Paragraphe I : Les canaux de rapatriement de
l'épargne
Les transferts de fonds au Burkina effectués par les
ressortissants burkinabé à l'étranger empruntent deux
types de circuits : un circuit formel constitué des organismes
officiellement accrédités en la matière et un circuit
informel.
Le circuit formel implique les institutions financières
et les organismes spécialisés en transfert monétaire. On y
trouve les mandats qui sont le fruit de la collaboration entre postes et les
transferts électroniques qui peuvent être de cash à cash,
de cash à compte ou de compte à compte mettant en relation les
institutions bancaires et assimilés et les particuliers. Les derniers
transferts sont plus modernes, plus rapides et moins onéreux que les
premiers et donc plus usités.
Les institutions financières concernées sont
principalement la Société Nationale des Postes et
Télécommunications (SONAPOST) pour les mandats, les organismes de
micro-finances et les institutions bancaires pour les autres types de
transferts. Les organismes de micro-finances qui s'impliquent dans les
transferts monétaires sont essentiellement le Réseau des Caisses
Populaires du Burkina (RCPB) avec ses 97 caisses d'épargne et de
crédit disséminées sur le territoire national.
Le système bancaire comporte les établissements
suivants : la Banque Internationale du Burkina (BIB), la Banque Internationale
pour le Commerce, l'Industrie et l'Artisanat du Burkina (BICIA-B), la Banque
Agricole et Commerciale du Burkina (BACB), la Banque Commerciale du Burkina
(BCB), la Bank Of Africa (BOA), ECOBANK, la Société
Générale de Banques du Burkina (SGBB), la Banque
Sahélo-saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC), la Banque
Régionale de Solidarité (BRS), la Banque Atlantique du Burkina
Faso (BA-BF), la Banque de l'Habitat du Burkina (BHB), Coris Bank International
et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Les établissements financiers travaillent en
collaboration avec des opérateurs internationaux
spécialisés dans le transfert monétaire. Il s'agit des
institutions comme Western Union, Moneygram, Money Choice Transfert, Money
Express, Mandat Express International, la Society for Worldwide Interbank
Financial Telecommunication (SWIFT), etc.
Le transfert par le circuit formel comporte plus de
sécurité et de garantie.
Cependant, compte tenu de certains paramètres comme
l'analphabétisme de la population migrante, la complexité et la
méfiance des populations vis-à-vis des circuits officiels,
l'épargne n'emprunte pas toujours le circuit formel, il existe un
circuit parallèle qualifié d'informel. L'importance des canaux
informels est à souligner car selon le rapport 2005 de la Commission
Mondiale sur les Migrations Internationales, seule la moitié des fonds
transférés passe par les voies bancaires officielles. Au Burkina
Faso, aucune étude disponible ne détermine de façon
précise la part des transferts empruntant les canaux informels. Une
chose est sûre, c'est qu'au vu des raisons ci-dessus
évoquées,
il n'y a pas de doute que le transfert informel enregistre plus
d'adeptes et que son volume atteint des proportions importantes.
Peuvent être qualifiés de transferts informels
les transferts de fonds effectués lors des occasions suivantes : les
voyages de retour des émigrés eux-mêmes au pays ou de
tierces personnes et les intermédiations des transporteurs routiers ou
des convoyeurs de véhicules de transport (en ce qui concerne
principalement les Burkinabé résidant dans les pays voisins) et
des agents privés reconnus par les migrants mais exerçant dans
l'illégalité.
Il ressort donc qu'il apparaît difficile
d'établir des statistiques fiables sur les fonds envoyés par la
diaspora au Burkina. Seule l'épargne qui transite par le circuit formel
tel que décrit peut être entièrement
appréhendée. Du coup, les données chiffrées se
trouvent biaisées.
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