Section II : Analyse comparée de
l'épargne rapatriée
On peut comparer l'épargne rapatriée par les
Burkinabé de l'étranger avec les autres sources de revenu
à l'intérieur de l'économie ou avec l'épargne
versée au reste du monde (paragraphe I). Ainsi, on pourra tirer une
conclusion quant à son optimalité (paragraphe II).
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Paragraphe I : comparaison épargne
reçue/autres agrégats économiques
Considérons les 19 dernières années
c'est-à-dire de 1990-2008 et comparons l'épargne rapatriée
avec le produit intérieur brut (PIB) au prix du marché et la
valeur des exportations totales ainsi que les recettes d'exportation du
principal produit qu'est le coton et le déficit de la balance
commerciale. Les résultats consignés dans le tableau en annexe 3
peuvent être représentés graphiquement.
Graphique 1 : Epargne rapatriée par
les Burkinabé de l'étranger, exportations totales, recettes
d'exportation du coton et déficit de la balance commerciale en
milliards de francs CFA de 1990 à 2008.
EPARGNE RECUE
EXPORTATIONS TOTALES
DONT COTON PIB
DEFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE
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De manière globale, on note que la diaspora
burkinabé contribue pour plus de 2,59% au PIB annuel du Burkina Faso,
moins que le coton (4,36%), principal produit d'exportation. Il faut cependant
relativiser parce, que jusqu'en 1996 (excepté 1995), l'épargne
rapatriée par les travailleurs burkinabé à
l'étranger dépassait les recettes d'exportation du coton. A
partir de 1997, pendant que les recettes du coton doublaient, l'épargne
reçue baissait et en 2004 cette dernière ne représentait
que 12,93% de la valeur des recettes du coton contre 162,39% en 1990. Peut-on
dire que le Burkina des années 2000 attire mieux que l'extérieur
ou que l'expatriation est moins rentable que la culture du coton au Burkina?
Une chose est sûre, un cotonculteur apporte mieux à
l'économie du Burkina qu'un Burkinabé de l'étranger.
On peut également remarquer que les devises
apportées par l'épargne rapatriée par les Burkinabé
de l'étranger ne permettent pas de couvrir le déficit de la
balance commerciale puisqu'elles ne représentent que 29,29% de sa
valeur.
Au regard des ressources générées par
l'émigration, on ne peut pas dire que celle-ci n'apporte pas au
développement. Cependant au vu de l'effectif des Burkinabé de
l'étranger (annexe 1), on peut constater que le potentiel migratoire
n'est pas suffisamment exploité. Autrement dit, toute chose étant
égale par ailleurs (hypothèse ceteris paribus), l'apport
des Burkinabé de l'étranger au développement du Burkina,
quoique sous-estimé, n'est pas optimal.
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