Conclusion partielle (partie I)
A la lumière de cette partie étudiée, la
problématique de ce sujet met en évidence un ensemble de
contraintes liées à la sursalure des terres. Celles-ci affectent
le cadre écologique et humain de manière négative. Pour
pallier cela, la collectivité locale a
besoin d'être impliqué dans les projets entrepris
par les autorités publics en collaboration avec des ONG (PBA-GTZ,
Progert) dans un sens de rendre plus efficace l'exécution des
actions.
Par ailleurs, l'élaboration d'une méthodologie
de travail a permis l'accès à des informations brutes grâce
à un procédé d'enquêtes questionnaires. Ces
données obtenues ont fait l'objet d'un traitement spécifique avec
des logiciels afin de mieux appréhender l'intensité du
phénomène de salinité des terres dans ces zones en
particulier.
Aussi, cette partie a vu l'élaboration d'hypothèses
de recherche et d'objectifs lesquels éléments ont
constitué la ligne de conduite de ce présent travail.
Chapitre I- Présentation des zones
d'études
La présentation de la carte de situation joue une
importance capitale car elle permet de mieux localiser les zones à
étudier par rapport à une échelle géographique plus
large comme ce fut la carte ci-dessus avec la région de Kaolack.
N° 1: carte de situation des deux CR
étudiées
Soure : CSE, oct 2008
Par une simple lecture, l'on se rend compte que les deux
Communautés rurales sont d'une position géographique presque
commune, à la limite à l'Ouest de la région administrative
de Kaolack ; zone par nature corrélée à des perturbations
pédologiques liées aux facteurs humains et physiques. La
particularité de cela, s'explique par la présence de fort taux
démographique mais aussi par la sécheresse qui favorise les
fortes évaporations.
1.1. LA ZONE COMMUNAUTAIRE DE LATMINGUE
Localisée dans l'arrondissement de Koumbal, sis au Nord
-Ouest de la commune de Kaolack, la Communauté Rurale de
Latmingué est composée de 82 villages étendus sur une
superficie de 328.75 km2. Sa population est estimée à
environ 25 213 habitants selon les données démographiques
enregistrées par le conseil rural en 2007.
Au Nord, nous avons le bras de mer du Saloum qui longe la
Communauté Rurale sur 24 km (source : Plan local de
développement 2002). Au Sud, elle est limitée par les
communautés rurales de Keur Baka et de Thiaré. A l'Est, nous
avons l'arrondissement de Mbirkelane, et enfin à l'Ouest, elle est
frontalière de l'arrondissement de Ndiendieng.
Par ailleurs, La carte communautaire de Latmingué est
déterminante pour la connaissance des villages qui composent cette
collectivité territoriale, mais elle est surtout d'un apport
conséquent pour l'identification du réseau hydrographique.
L'intérêt consiste donc à mieux comprendre les
difficultés confrontées par les autorités locales à
gérer à bien l'étendue de cette zone, mais aussi pour le
chercheur de situer les zones fortement affectées par les eaux
salées afin d'appesantir les interventions au niveau de celles-ci par de
stratégies efficaces et adaptées.
u Les caractéristiques physiques
Le relief est relativement plat dans son ensemble .Cependant, il
existe quelques poches de dépression localisées. Au Sud-ouest
(Koumbal), au centre (Latmingué, Paga etc..), à
l'extrémité Est (Keur yorodou et Thiacath Diery....).On constate
également des bas fonds. En ce concerne le climat ; il est de type
soudano-sahélien (chaud) avec l'alternance des deux saisons très
contrastées.
La saison sèche varie du mois de Novembre à Juin
sous l'influence de l'Alizé continental ou l'Harmattan, un vent qui est
un agent érosif très actif.
S'agissant de la saison humide, elle est longue de quatre (4)
mois juin à novembre), elle relève de l'installation de la
Mousson. Concernant la pluviométrie, les isohyètes varient de 400
à 800 mm avec une moyenne annuelle décennale de 660 mm et un
nombre de jours de pluies égales à 47
(source : relevées pluies CR
Latmingué, 2007). Cette moyenne cache des fluctuations avec une
variabilité inter annuelle importante.
u Le potentiel forestier
Le massif forestier de cette Communauté Rurale
s'étend sur 17% du terroir soit 55.88 km2. Il est
constitué d'une relative diversité d'espèces ligneuses qui
sont essentiellement formées par :
> La réserve naturelle de Koumbal
> les formations forestières du
littoral
> Les parcs agroforesteries
On peut les assimiler aux bois communautaires entretenus par des
groupes à la base. > Les mises en défens
Elles sont au nombre de 45 dont 31 officielles dans cette
Communauté Rurale. Ce sont des écosystèmes initiés
avec l'appui de certains partenaires au développement comme le Projet
d'Appui à la Gestion et à la Restauration des Ressources
Naturelles (PAGERNA).
A l'instar des autres CR, celle de Latmingué dispose
d'un potentiel forestier dont les ressources ligneuses jouent un rôle
important dans la satisfaction de la demande destinée à la
cuisine, au chauffage, à la pharmacopée traditionnelle mais
surtout l'acquisition de revenus substantiels pour certaines couches sociales
qui s'adonnent en plus des activités agricoles à l'exploitation
forestière.
Cependant sous l'effet de la pauvreté rurale et de la
désertification générée en partie par la
salinité des terres, le couvert végétal est menacé
de disparition.
Aujourd'hui, les résultats de l'analyse du secteur
forestier effectuée, soulèvent une déficience dans la
gestion des ressources forestières d'où le défi majeur
lancé dans le Plan d'Aménagement et de Gestion du Terroir (PAGT)
de la dite CR.
N° 2 : Carte d'occupation du sol de la CR de
Latmingué
Soure : CSE, oct 2008
Cette carte d'occupation des sols dans la CR de
Latmingué présente une distribution inégale des ressources
dans l'espace terroir. Au Sud, un grand espace fait l'objet d'activités
agricoles sous pluies où jalonnent les établissements humains.
Toutefois, la remarque évidente constitue la
séparation du terroir en deux grands espaces par le bras de mer. Au
Nord, les tannes occupent l'essentiel de l'espace avec une savane arbustive
à arborée distillée également au Sud.
Toujours est-il que l'avancée des tannes vers les espaces
de culture est néfaste pour le couvert végétal, justifiant
les rares réserves forestières.
1.2. LA ZONE COMMUNAUTAIRE DE NDIAFFATE
La communauté rurale de Ndiaffate se situe dans
l'arrondissement Ndiedieng, localisé dans le département de
Kaolack. Elle compte 74 établissements humains et couvre une superficie
de 209 km2, pour une population égale à 18 347
habitants environ en 2000 (Source : PLD Ndiaffate,
Septembre 2001) avec une densité moyenne de 88 hbts/km2.
Elle est limitée à l'Est par la Communauté rurale de
Latmingué, à l'Ouest par l'arrondissement de Djilor, au Sud par
les Communautés rurales de Ndiendieng et Keur Socé Palmarin, au
Nord par les communautés rurales de Thiomby, Dya et la commune de
Kaolack (Cf. carte de localisation). Elle est traversée dans sa partie
Nord par plusieurs bolongs issus du bras de mer « le Saloum ». Cette
CR se caractérise écologiquement par une dégradation
très avancée de ses ressources naturelles et du couvert
végétal ligneux en particulier.
Parmi les facteurs de la dégradation, il y a :
Les fortes pressions anthropiques sur les ressources.
La concurrence entre les différents usagers.
La salinisation progressive des terres, etc.
Aujourd'hui, la responsabilisation des collectivités
locales quant à la gestion des ressources naturelles, se traduit par
l'opportunité qui leur est offerte par les textes et lois en vigueur,
d'élaborer et de mettre en oeuvre, par une approche participative,
conjointement avec les services techniques, les ONG et les populations des
règles portant sur la gestion des ressources naturelles de leur
territoire. Autrement dit grâce aux transferts de compétences en
matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles, les
communautés rurales peuvent être appuyées dans
l'élaboration et la mise en oeuvre d'un ensemble de règles
consensuelles pour réhabiliter, protéger et gérer les
ressources de leurs terroirs, de façon à produire durablement des
avantages écologiques, socio-économiques et culturels.
En effet, la gestion des ressources naturelles « communes
» est possible s'il existe des règles effectives qui
contrôlent l'accès et l'exploitation. Autrement dit, une
régulation de l'accès à ces ressources communes. Seulement
ces règles ne sont efficaces que s'il y a des mécanismes de
surveillance et des mesures réglementaires pour les transgressions. Les
mesures réglementaires doivent être effectives et graduelles. Des
mécanismes associant les ayants droit ou usagers, sont
nécessaires pour renégocier et modifier les
règles. Ceci est d'autant plus important que dans les
zones à aménager, il existe parfois des enjeux latents autour de
l'utilisation des ressources naturelles et sur lesquels il faut anticiper.
> Potentialités et investissements
Celle-ci (la CR de Ndiaffate) dispose d'énormes
potentialités en termes de ressources naturelles et humaines, cependant
l'avancée des eaux salées menace les exploitations agricoles,
bien plus importantes qu'au niveau de la communauté rurale de
Latmingué. Conscient de la nuisance de la salinité et de la
dégradation des terres, le conseil rural intègre le volet
protection de l'environnement dans son Plan Local Développement (PLD) de
2002.
Par ailleurs, dans le cadre de l'appui qu'elle réserve aux
plans locaux de développement (PLD) et la lutte contre la
pauvreté dans les zones rurales, la coopération allemande a
investi en l'espace de trois ans (2001-2004) plus de 225 millions de francs
dans la communauté rurale de Ndiaffate
Cet investissement s'inscrit dans le cadre d'un projet de
reboisement qui favorise la reconstitution de la mangrove en vue d'une
meilleure considération des préoccupations environnementales dans
les actions de développement communautaires. Ainsi, par le biais de son
conseil rural, ce projet pousse aujourd'hui un grand soulagement. Dans le
domaine de la gestion durable des ressources naturelles par une meilleure
intégration de la dimension spatiale et environnementale dans les plans
de développement, la communauté rurale de Ndiaffate lie une
coopération avec le GTZ.
Concernant la restauration des terres (le Projet de gestion et de
restauration des terres dégradées du bassin arachidier),
le Progert intervient, dans la mise en oeuvre de son
programme, dans cette communauté rurale par des actions de reboisement
et de sensibilisation. Le Programme bois de village 2005, initié depuis
2004, tente de répondre aux sollicitations des populations tout en
répondant aux exigences pédoclimatiques de la zone
d'intervention. La campagne a duré 3 mois (juillet - octobre) et a
intéressé une cinquantaine de villages. A cet effet,
une superficie de plus de 250 ha de terres a été
reboisée dans la Communauté rurale de Ndiaffate dans le cadre de
sa politique de restitution et de restauration du couvert
végétal.
Toutefois, ces divers efforts consentis en partenariat avec des
projets, n'ont pas empêché la sursalure des terres due à la
remontée par capillarité des eaux salées. Ce qui
par conséquent constitue un facteur bloquant
l'exploitation agricole et réduit les rendements des producteurs
annuellement.
Les études à mener sur le terrain dans cette
présente recherche consistent à mieux appréhender le
problème de la salinisation, à connaître les
stratégies locales en place et mieux à apporter une contribution
scientifique dans la lutte contre la sursalure des terres et des eaux
douces.
N° 3 : Carte d'occupation des sols de la CR de
Ndiaffate
Soure : CSE, oct 2008
La lecture de la carte n°3 des sols relative à cette
CR montre des potentialités énormes en termes de ressources
naturelles. Un vaste réseau hydrographique couvre tout
l'espace Nord avec la présence de mangroves et de
vallées humides en saison hivernage. Au centre et au Sud, la
légende révèle un espace partagé entre les zones de
cultures pluviales, les savanes (arborée et arbustive à
arborée) et les établissements humains. Il faut dire que les
tannes observées constituent la continuité de ceux
localisés dans la CR de Latmingué.
Dans tous les cas, la présence de la salinité des
terres gênent considérables le développement des
activités agricoles dans la CR.
|