Le capital développement finance la croissance de
l'entreprise alors qu'elle commence à dégager des profits, sans
pour autant être suffisant pour soutenir l'investissement
nécessaire (le réajustement du niveau de la production, le
lancement d'un nouveau produit, la pénétration de nouveaux
marchés étrangers,...etc.). A ce stade de développement il
est plus facile pour l'entreprise de trouver des financements du fait du
moindre risque qu'elle génère et de la possibilité de se
baser sur des éléments financiers existants.
· le second tour << second stage >> : ce
financement assure notamment les besoins en fond de roulement lorsque
l'entreprise voit ses ventes se développer et ses délais de
règlement s'allonger du fait de l'accès à de nouveaux
marchés.
· Le financement d'expansion << expansion stage
>>: si les ressources ou l'autofinancement ne suffisent pas, l'entreprise
peut avoir recours à des investisseurs extérieurs pour financer
ses extensions de réseaux commerciaux, de capacités de
production.
· Le financement d'attente << mezzanine financing
>> : financement d'intermédiation, il sert à
préparer la cession de l'entreprise à une autre ou bien son
entrée en bourse. Cette étape nécessite des moyens que
l'entreprise ne peut pas toujours mobiliser et pour lesquels elle a recours
à un investisseur étranger.
Dans le capital développement, l'arbitrage
risque/rentabilité est de rigueur. En effet, si l'entreprise
présente moins de risque, les espérances de plus-value demeurent
minimes et sont presque similaires à des profits réalisés
par un financement bancaire.
11 In DOUCHANE Amar et ROCCHI Jean Michel,
technique d'ingénierie financière ;pratique et technique des
montages financiers, Ed. SEFI, Paris, 1997, P.23.
Le capital transmission consiste à financer le rachat
des positions majoritaires. Les capitaux investis dans le capital transmission
sont destinés à permettre l'acquisition par la direction
existante ou par une nouvelle équipe déjà
établie.
La disponibilité d'états financiers
antérieurs facilite l'appréhension du projet de transmission de
l'entreprise, et amoindrit de ce fait le risque de contrepartie.
Néanmoins, le risque de management est présent car on ne peut
prévoir la qualité de gestion de la nouvelle direction.
Par ailleurs, l'espérance de plus-value demeure
importante, particulièrement quand le repreneur de l'entreprise est un
investisseur de haut standing (reprise d'un sous-traitant).
La technique financière de capital transmission
d'entreprise s'inspire directement du MBO (management buy-out) ou LBO (leverage
buy-out) utilisant l'effet de levier12 financier à travers
une holding et l'appel à l'endettement. Les repreneurs peuvent
être des dirigeants en place (buy-out), une équipe existante ou
une combinaison des deux.
P.VERNIMMEN définit la technique d'LBO comme suit :
« un LBO ou (leverage buy-out) est le rachat des actions d'une entreprise,
financé par une très large part d'endettement.
Concrètement, une holding 13 constituée s'endette pour
racheter la cible. Le holding paiera les intérêts de sa dette et
remboursera celle-ci grâce aux dividendes réguliers ou
exceptionnels provenant de la société rachetée
»14 .
Pour optimiser le montage de l'opération de LBO,
l'AFIC recommande aux holding repreneurs de détenir au moins 95 % du
capital et des droits de vote de l'entreprise cible, ce qui lui permet de
déduire les frais financiers de la dette d'acquisition du
bénéfice imposable de la cible en application du régime de
l'intégration fiscale.
Les opérations de LBO peuvent avoir pour origine ;
· Une procédure de privatisation ;
· Une sortie de bourse15 ;
· La reprise de sociétés en
difficultés ou en liquidation ;
· Un changement dans la structure du capital, en
particulier dans les PME/PMI familiales dont :
- Les actionnaires majoritaires souhaitent concrétiser
leurs plus-values en cédant l'intégralité de leurs
parts.
- Les entrepreneurs opèrent une diversification de leur
patrimoine (cession partielle des titres).
- Les actionnaires rencontrent de graves dissensions.
12 L'effet de levier de l'endettement consiste en
un accroissement du rendement des fonds propres investis dans une
activité, du fait du recours à un emprunt dont le coût est
inférieur au taux de rendement interne de l'activité
considérée.
13 Holding ; société publique ou
privée dont l'actif est composé de parts du capital d'autres
entreprises dont elle contrôle et coordonne les activités.
14 P.VERNIMMEN, finance d'entreprise
5eme édition, Ed. Dalloz, Paris, 2002, P.688.
15 L'opération de LBO
réalisée sur de petites capitalisation en vue de les faire sortir
de la bourse est aussi appelé ; opération de retrait de la cote
(public to private) ; elle se traduit par l'acquisition d'un bloc significatif
d'actions suivie par une sortie de la cote par le biais d'une office publique
de retrait
· Une stratégie de désinvestissement de
grands groupes ;
- Cession d'entreprise non rentable selon la définition
de la maison mère, ce qui en fait des cibles difficiles.
- Recentrage de l'activité en cédant des actifs
non stratégiques, suite à des déconvenues
financières (besoins provenant de la maison mère) ou échec
industriel ou commercial (lors d'une diversification par exemple).
- Reprise d'une filiale par les salariés (RES ;pouvant
bénéficier d'avantages fiscaux, à condition qu'un nombre
minimum de cadres et/ou de salariés prenne part à la transaction
et prenne contrôle de la holding.
I l existe deux principaux types de LBO (leverage buy-out) :
· Le MBO (management buy-out) : rachat d'une entreprise par
sa propre équipe dirigeante (un ou plusieurs de ses cadres, non
actionnaires ou minoritaires).
· Le MBI (management buy-in) : rachat de l'entreprise par
un ou plusieurs repreneurs étrangers.
D'autres formules sont des variantes :
- Le BIMBO (buy in management buy out) : rachat par un dirigeant
repreneur extérieur en association avec le vendeur et ou avec les cadres
de l'entreprise.
- L'OBO (owner buy-out) : rachat d'une entreprise par un
holding détenu conjointement par les propriétaires actuels et les
investisseurs financiers. pour bénéficier de l'intégration
fiscale, le vendeur ne doit pas détenir le contrôle du holding.
- Le LBU (leverage build up) : rachat d'une première
entreprise qui sert de plate-forme
pour l'acquisition d'autres entreprises du même secteur ou
d'un secteur connexe.
Lors de la transmission d'entreprise, le vendeur doit
présenter à l'acquéreur une garantie d'actif et de passif,
il lui sera demandé de façon quasi systématique de
constituer des garanties de façon à assurer sa solvabilité
en cas de mise en jeu de cette garantie. Appelé communément
<< la garantie de la garantie ».
Un troisième type de financement dit <<
mezzanine » intervient lors d'opérations risquées et en
particulièrement dans certaine LBO ou, soit les fonds propres ne
suffisent pas à obtenir un prêt classique soit que les fonds
propres et le financement classique obtenus ne suffisent pas à couvrir
tout les besoins de financement.
Dette << subordonnée »16 ou dette
<< junior », le financement mezzanine est un concours de risque et
de rendement intermédiaire entre ceux des fonds propres et ceux le la
dette << senior ». Il ouvre généralement un
accès au capital de la société emprunteuse en faisant
appel à des obligations convertibles, des obligations à bon de
souscription d'achat ou de rachat d'actions.