2. Les intervenants du capital investissement en
Algérie :
Le marché de capital investissement est encore vierge
et peu d'établissements activent en ce sens. Aussi nous ne recensons que
deux sociétés de capital investissement en plus d'une compagnie
d'assurance.
2.1. Les sociétés de capital
investissement en Algérie:
L'absence de cadre réglementaire n'a pas
empêché la pratique du capital investissement en Algérie
par le biais de deux établissements financiers en Algérie : la
SOFINANCE et la FINALEP.
La SOFINANCE :
La SOFINANCE a été
constituée le 18 avril 2000 avec un capital social de 5 milliards de DA.
L'agrément de la Banque d'Algérie a été obtenu le
09 janvier 2001.
La SOFINANCE est un établissement financier
agréé par la Banque d'Algérie, il est constitué
sous forme de société par action d'un capital social de 5.000.000
DA
La SOFINANCE intervient minoritairement pour une durée de
3 à 5 ans dans des opérations de création, de
développement, et de transmission d'entreprise
La FINALEP :
La FINALEP a été créée en avril
1993 sous forme de société par action au capital social de 73.750
MDA, entre des partenaires algériens (Banque de Développement
Local, le Crédit Populaire d'Algérie) majoritaire à
hauteur de 60 % et des partenaires européens (Agence Française de
Développement et la Banque Européenne de d'Investissement)
à hauteur de 40%)
2.2. L'AGCI, mécanisme de garantie :
La compagnie d'Assurance et de Garantie du Crédit
à l'Investissement est une société par action
créée en 1998 avec un capital de 2.000.000.00 DA.
Les actionnaires de l'AGCI sont :
- Le trésor public à raison de 25 %
- Les six banques publiques ; BDL, CNEP, CPA, BEA, BADR, BNA)
à raison de 12,5 % chacune
La SGCI couvre les risque encourus par les organismes
financiers algériens, les sociétés de capital
investissement comprises, au titre des financements d'investissement qu'il
accordent aux PME, quelles que soient leurs formes juridiques et leurs secteurs
d'activités.
Il est à signaler que la CANAC61a
activé dans le domaine par un programme baptisé « aides
au maintien de l'emploi ». Ce programme visait le financement
d'entreprises en difficulté dans un souci purement social, se fixant
pour ultime but la préservation du niveau d'emploi par le redressement
de ces entreprises.
3. Les problèmes du capital investissement en
Algérie :
Il existe plusieurs contraintes au développement du
capital investissement en Algérie. Ces problèmes sont
essentiellement dus au manque de culture financière propre au capital
investissement et à l'environnement économique existant.
Nous en citons ci après les principaux problèmes
:
· Le manque de ressources : les deux
sociétés opérant dans le marché, n'utilisent que
leurs fonds propres pour financer leurs investissements. Par ailleurs nous
avons constaté que les sociétés de capital investissement
à l'étranger bénéficient de l'aide de fonds publics
et de ligne de fonds privés.
· L'absence de mécanisme de sortie :
cette phase constitue un véritable casse tête pour l'avenir du
capital investissement en Algérie, car ne l'oublions pas,
l'Algérie est en phase transitoire d'une économie politique
(planifiée) à une économie de marché, rendant ainsi
la cession de participation difficile même aux industriels. De plus, la
présence d'un marché financier peu liquide et inadapté au
besoin du métier, risque de bloquer les investisseurs avec leurs
participations entre les mains.
Seule alternative pour les sociétés de capital
investissement en Algérie, céder leurs participations au profit
des entrepreneurs eux même ou à des investisseurs industriels.
· La culture économique et financière
: nous relevons ici un problème de mentalité et de culture
financière. En effet, l'esprit d'entreprise, le goût au risque et
le sens de
61 Caisse Nationale d'Assurance Chômage.
L'innovation financière sont nombre
d'éléments ne faisant pas partie de la culture de l'agent
économique algérien.
Par ailleurs, la culture patrimoniale de l'entrepreneur
algérien prévaut, malheureusement, la notion de secret et sa
réticence quand à un partenariat actif sous-entendant
l'ingérence de l'investisseur financier dans la gestion de
l'entreprise.
Au terme de cette section nous avons pu constater
l'énorme retard qu'accusait le métier de capital investissement
algérien par rapport à la pratique du métier à
travers le monde. Ce retard est princièrement dû à
l'absence de cadre réglementaire et au manque d'intérêt que
lui portaient les pouvoirs publics algériens.
Aujourd'hui, la promulgation de la loi 06-11, relative
à la société de capital investissement et les diverse
formations lancées, en faveur de cadres d'établissements
financiers et aux employés de banque, destinés à faire
partie de sociétés de capital investissement nouvelles, ouvre une
nouvelle ère pour la pratique du capital investissement.
Il est toute fois important de signaler la
nécessité de renforcer cette réglementation par des
mesures d'accompagnement et de régler le problème de
centralisation du métier afin de garantir une évolution
économique homogène des régions du pays.
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