Jusqu'en juin 2006, il n'existait encore aucun cadre
réglementaire relatif à l'activité de capital
investissement, ceci n'a pas pourtant empêcher certains
établissements financiers tels que la FINALEP59 ou la
SOFINANCE60 ou encore la CNAC d'exercer ce métier même
dans la majorité des cas, c'était du capital investissement qui
ne disait pas son nom.
58 Agence National de Valorisation des
Résultats de la Recherche et du Développement Technologique.
59 La Financière
Algéro-Européenne de Participation.
60 La Société Financière de
Participation et de Placement.
La loi 06-11 du 28 Joumada el Oula 1427 correspondant au 14
Juin 2006 relative à la société de capital investissement
(loi présentée en annexe), reflète l'intérêt
que porte l'Algérie au métier et sa ferme intention d'encadrer
les opérations y afférentes.
Nous essayerons dans ce qui suit de présenter un bref
résumé de la loi en question :
1.1. Statut et capital :
Ladite loi présente, dans son 2eme article,
la société de capital investissement comme : « la
participation dans le capital social et toute opération consistant en
des apports en fonds propres et en quasi fonds propres dans les entreprises en
création, en développement, en transmission ou en privatisation
».
La société de capital investissement a la
possibilité d'intervenir dans des opérations de capital risque,
capital développement, capital transmission ou d'opérations
d'achat de participations d'autres sociétés de capital
investissement, au moyen de souscription ou d'acquisition (toutes les autres
catégories de valeurs mobilières assimilées à des
fonds propres).
La société de capital investisseur est
constituée sous forme de SPA, dont le capital minimum est fixé
par voie réglementaire et est libéré par tranche de 50 %
à la date de sa constitution et 50 % selon les dispositions du code de
commerce.
1.2. L'exercice de l'activité de capital
investissement :
L'exercice de l'activité de capital investissement est
soumis à une autorisation préalable délivrée par le
ministre chargé des finances, ayant reçu une demande
d'autorisation, après avis de la commission d'organisation et de
surveillance des opérations de bourse (COSOB) et de la Banque
d'Algérie.
1.3. Les règles prudentielles relatives aux
opérations de prises de participation :
Les prises de participation des sociétés de
capital investissement ne doivent pas excéder 15 % de son capital et de
ses ressources, dans un même projet.
Chaque prise de participation doit être
formalisée par la rédaction d'un pacte d'actionnaires
déterminant les modalité du partenariat
entrepreneur/l'investisseur et la portée de pouvoir d'ingérence
de ce dernier. Cependant, les montants investis ne doivent pas dépasser
15 % du capital social de la société cible.
1.4. Le contrôle de la société de
capital investissement :
La société de capital investissement est
soumise au contrôle de la commission d'organisation et de surveillance
des opérations de bourse (COSOB), qui s'assure de la conformité
de l'activité de la société aux dispositions
législatives et réglementaires en vigueur.
La COSOB exerce, vis-à-vis des sociétés de
capital investissement, les missions et pouvoirs qui lui sont dévolus
par le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993.
La société de capital investissement transmet au
ministère chargé des finances et à la commission
d'organisation et de surveillance des opérations de bourse :
- un rapport d'activités semestriel accompagné
d'un état du portefeuille,
- les documents comptables et financiers de fin d'exercice
requis,
- les rapports des commissaires aux comptes et tout autre
document jugé nécessaire à l'exercice du
contrôle.
1.5. Le statut fiscal de la société de
capital investissement :
La société de capital investissement
bénéficie d'exonération de l'Impôt sur les
Bénéfices des Sociétés (IBS), pour les revenus
provenant de dividendes, de produit de placement,et de produit et plus-values
de cession des actions ou de parts sociales.
La société est soumise à un taux
d'intérêt de 5 % à titre d'impôt sur les
Bénéfices des Sociétés et bénéficie
d'une période d'exonération de l'IBS, de cinq ans, à
compter de la date de début de son activité.
Il est à signaler, que seules les
sociétés de capital investissement s'engageant à ne pas
retirer les fonds investis pendant une durée minimum de cinq ans,
à partir du premier janvier qui précède l'année de
l'investissement, bénéficient d'une exonération de l'IBS
pendant le même durée..
La société de capital investissement est
soumise à un droit d'enregistrement fixe d'un montant de cinq cents
dinars (500 DA), et de vingt dinars (20 DA) par page pour tout acte de
constitution, d'augmentation ou de réduction de capital et de cession de
valeurs mobilières.