II.4. Le modèle de Molodovsky
Très proche du modèle de Bates, le modèle
de Molodovsky se distingue de ce dernier dans la mesure où la croissance
des (bénéfices
nettes par action) et des
(dividendes nets par action) n'est plus constante, ni perpétuelle. En
effet, le modèle de Molodovsky propose de diviser l'avenir d'une
société en trois périodes caractérisées par
des rythmes de croissance différents : la première correspond
à une phase de croissance rapide et stable, la deuxième à
une phase de maturité caractérisée par une
décélération linéaire du taux de croissance, et la
troisième à une phase de relative stagnation avec un taux de
croissance résiduel perpétuel (phase prolongée
jusqu'à l'infini de croissance nulle).Ce modèle va actualiser les
dividendes qui suivent ces trois phases de croissance successives.
L'équation de base du modèle de Molodovsky, avec un seul taux de
croissance, est du type :
Avec : Le
price earning ratio de l'année d'origine,
: Le taux
de croissance des dividendes,
: Le taux
d'actualisation.
Cette formule présente des avantages. En effet, il est
possible de faire varier le taux d'actualisation t en fonction du rendement
exigé, compte tenu du niveau de risque que présente la
société étudiée.
Par contre, cette méthode d'évaluation ne tient
pas compte de la rentabilité de l'entreprise considérée,
ni du contexte (l'inflation en particulier). C'est la raison pour laquelle ce
modèle est très rarement utilisé par les
spécialistes des marchés financiers opérant au sein des
sociétés de bourse. En effet, il repose sur des observations trop
éloignées pour pouvoir être adapté au contexte
économique actuel.
II.5. Le modèle de Holt
Le modèle de Holt répond à la critique
faite au modèle de Bates en ce qui concerne l'hypothèse de
perpétuité de la croissance des dividendes puisqu'il ne la
reprend pas. Au contraire, ce modèle a pour objectif de
déterminer la durée (forcément limitée) de
croissance exceptionnelle de la société implicitement contenue
dans son price earning ratio.
Le principe de cette méthode, qui doit permettre
d'échapper partiellement à la difficulté du choix du taux
d'actualisation, est de comparer le relatif de la société étudiée avec le moyen du marché. La formule
développée par Holt est la suivante :
Avec : Le taux de croissance du bénéfice par action,
: Le taux
de rendement,
:
L'horizon au-delà du quel le de la valeur a rejoint celui du marché.
Simple et clair dans sa conception, le modèle de Holt
souffre lui aussi de ses hypothèses trop peu réalistes. En effet,
il suppose un taux de croissance des (bénéfices nets par action) et un rendement
constants. Or, rien ne prouve que le du marché reste stable et que les risques de non
réalisation des
propres à chaque société soient identiques. De plus, le
modèle de Holt ne s'applique qu'aux sociétés de croissance
qui ont un
élevé. Toutefois, une société de croissance ne le
demeurera pas toujours, et son rejoindra tôt ou tard celui d'entreprises dont l'activité
progresse à un rythme beaucoup plus lent. Les difficultés de
cette méthode résident donc surtout dans la connaissance des
données (, croissance,
rendement) de marché. Par contre, elle peut être pratique à
utiliser pour évaluer une société dotée d'une
croissance exceptionnelle par rapport à d'autres sociétés
du même secteur.
|