III.5. La comparaison par
rapport à un secteur d'activité
De la même façon que pour la comparaison
boursière précédente, basée sur le rapprochement
des multiples de valorisation d'un indice de marché (Nouveau
Marché, Mid Cap, ...) avec ceux d'une société, il n'est
pas toujours possible de comparer une société par rapport
à des références transactionnelles, ou par rapport
à d'autres sociétés cotées. Dans ce cas, si l'on
désire retenir une approche comparative pour valoriser une
société, il est nécessaire d'adopter une position plus
large, en dégageant une tendance, à défaut de pouvoir
réaliser une approche plus précise. Si la société
étudiée peut, par ses caractéristiques boursières,
être rapprochée d'un indice de marché, appelé pour
l'occasion indice de référence, il est alors possible de comparer
les indicateurs financiers (ratios et multiples de valorisation) de cet indice
avec ceux de la société étudiée. Seulement, cette
approche n'est pas toujours réalisable. En effet, par exemple, une
société cotée au Nouveau Marché peut voir son cours
de bourse varier de façon différente de celui de l'indice de ce
compartiment action. Ainsi, en début d'année, on peut penser que
les valeurs non technologiques du Nouveau Marché ont quelque peu «
décroché » de l'indice général du Nouveau
Marché. Toutefois, la comparaison boursière basée sur un
indice de référence n'est pas la seule approche comparative
possible. En effet, il est également possible de comparer les chiffres
financiers d'une société avec ceux d'un secteur
d'activité. Ainsi, si l'on prend l'exemple d'une société
présente sur la niche de l'analyse microbiologique industrielle, il
n'est pas possible de la comparer avec d'autres sociétés
cotées, étant donné que celles-ci n'existent pas. Par
contre, si l'on désire déterminer plus ou moins
précisément la valeur de cette société, il est
possible de la comparer à un ou plusieurs secteurs d'activité,
à condition que ceux-ci soient significatifs.
III.6. Analyse critique de
l'approche comparative
Alors que l'approche actuarielle avait pour objectif de
déterminer la valeur intrinsèque des sociétés
cotées, afin de pouvoir comparer celle-ci au prix du marché,
l'approche comparative a pour but de se référer directement au
prix du marché, en considérant que le marché est efficient
et que les prix pratiqués sont représentatifs de la valeur des
sociétés cotées (théorie de l'efficience). La
logique de ces deux approches de valorisation est donc totalement
différente. L'approche comparative, qui est utilisée, sous des
formes variées par les professionnels des marchés financiers
(analystes financiers, ...), dans la plupart des évaluations
financières, notamment lors des introductions en bourse, est la
méthode d'évaluation financière la plus courante et la
plus facile à réaliser. Les méthodes de comparaison
boursière que nous avons développé dans cette partie
(comparaison par rapport à des références
transactionnelles, par rapport à des sociétés
cotées équivalentes, par rapport à un indice de
référence, par rapport à un secteur, ...)
présentent toutes des avantages, dans la mesure où elles
permettent de rapprocher la valeur d'une société du prix du
marché financier, soit du prix que les investisseurs vont être
prêt à payer pour cette valeur.
Toutefois, même si ces méthodes sont simples et
adaptées à la valorisation des sociétés
cotées, leur utilisation peut poser certains problèmes. En effet,
dans la pratique, il est parfois très difficile de trouver des
sociétés comparables à la société faisant
l'objet d'une étude financière. En effet, même si
l'activité est comparable, certains éléments (une position
de leader, un effort de R&D important) peuvent avoir par conséquence
de modifier la valeur d'une société et de finalement remettre en
cause l'utilisation même de l'approche comparative pour déterminer
la valeur de celle-ci.
De plus, même si l'on détermine un
échantillon de sociétés cotées comparables, ce qui
n'est pas toujours possible (sociétés positionnées sur une
niche technologique extrêmement précise, ...), encore faut-il que
celles-ci soient sur le même compartiment de marché et qu'elles
soient de taille comparable. En effet, dans la pratique des marchés
financiers, les sociétés étudiées sont
valorisées différemment selon le compartiment actions sur lequel
elles se trouvent.
Enfin, l'approche comparative, si elle permet de se fixer par
rapport au prix du marché, ne permet pas de déterminer
réellement la valeur de l'entreprise, c'est à dire sa valeur
intrinsèque déterminée à partir de ses fondamentaux
économiques, ce qui, dans la pratique des marchés financiers, ne
permet pas aux investisseurs de savoir si la valeur est chère ou non. La
valorisation qui résulte de toute approche comparative est donc
inévitablement très dépendante des conditions du
marché.
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