Contre histoire de la philosophie / le laboratoire de la philosophie vivante chez Michel Onfray( Télécharger le fichier original )par Rania Kassir Universite Libanaise - DEA 2008 |
B- Les libertins baroques et Spinoza :B.1 Les libertins baroques : Pierre Charron350(*)Tout d'abord, Pierre Charron selon Onfray, est le premier à mettre en oeuvre la laïcité. La date précise de ce « coup de tonnerre », pour reprendre l'expression d'Onfray, remonte à 1601. On entend par laïcité la séparation de la Foi et de la Raison, de la religion catholique et de la philosophie (que ce soit une philosophie morale ou politique).351(*) Certes, l'idée existe avant Charron. Onfray nous rapporte que Montaigne, l'ami de Charron, lui a offert un jour un ouvrage de Bernadino Ochino l'Italien (1487-1564) qui s'intitule Le catéchisme ou la véritable institution chrétienne et date de 1560.352(*) L'auteur soutient la séparation du temporel et du spirituel, chacun peut prier chez soi mais en matière politique on doit s'émanciper de la religion.353(*) Onfray remarque que Montaigne lui-même pour avoir offert un ouvrage dans lequel s'est écrit livre interdit (interdit par l'Eglise catholique) doit être lui-même aussi adepte de cette idée : l'autonomie de la philosophie. De même, ajoute Onfray, Marsile de Padoue défend cette idée en 1324 dans son ouvrage Le Défenseur de la paix. D'après ces différentes dates, on remarque que les trois ont devancé Charron (1601) dans la promotion de la laïcité. Mais il reste pour Onfray que cette idée qui reste implicite se déploie très nettement avec Charron. Nous lisons sans ambiguïté au début de son livre De la sagesse qu'il n'écrit pas pour les prêtres et l'Eglise mais pour « la sagesse humaine et non divine. ». Dans ce sens, Charron affirme nettement que le discours philosophique ne concerne pas les théologiens et fait du philosophe ou du sage le roi de sa discipline. Il crée une véritable sagesse immanente, laïque et gaie. Par cette autonomie de la philosophie ou de la raison, Charron devient lui-même le créateur du « rationalisme moderne ». Onfray affirme que le doute cartésien ne se comprend guère sans Charron. Cette séparation de la philosophie et de la théologie se déploie nettement dans sa conception de Dieu. Charron avance que le sage ou le philosophe n'est pas concerné par le Dieu judéo-chrétien ; cette puissance qui entre en communication avec les hommes sur le mode des prières, des invocations et des offrandes, ce Dieu qui jouit des macérations des hommes pour lui, ce juge post mortem. Charron le sage tient à laisser ces questions théologiques aux théologiens, aux gens de l'Eglise et fait appel à un autre Dieu : Dieu chez lui c'est la Raison, la Nature, et la Nécessité. Il écrit dans De la sagesse (III, 2) « Dieu ou la Nature ». Charron se voit alors esquisser le panthéisme354(*). Il affirme que suivre Dieu ou la Nature, c'est travailler à l'avènement d'une morale hédoniste, d'un prince tempérant et juste et d'un refus des souffrances post mortem. Autant dire, le panthéisme, à l'encontre du catholicisme, est une voie d'accès à la joie d'exister. Ces grandes lignes tracées par Charron vont être minutieusement développées par Spinoza. Si dans De la Sagesse, comme on l'a démontré, Pierre Charron défend des idées pas très catholiques, on ne peut en dire autant de son ouvrage Les Trois Vérités contre les athées, idolâtres et juifs (1593). Dans cet ouvrage, on voit un certain Charron qui défend le catholicisme et déclare sa supériorité sur le protestantisme, le judaïsme, l'islam et l'athéisme.355(*) Charron est-il donc changeant dans ses idées ? Qu'est-ce qui, dès lors, réalise l'unité du propos du philosophe ? Michel Onfray avance que Pierre Charron et les libertins baroques en général ont deux mondes : le dehors, le public dans lequel le philosophe est obligé d'agir en conformité avec les lois de son époque et son pays ; la religion et la politique en vigueur. Et le dedans, le privé où le philosophe peut juger en toute liberté et en dehors de toute dépendance. Ce faisant, les libertins baroques comme Charron se retrouvent dans les micros-sociétés électives, dans les cabinets de semblables356(*) qui sont à l'égard des regards. Charron peut bien aller à la messe et prier dans l'église de son village -soumission apparente aux valeurs de son groupe. Mais au fond de sa conscience, il prie le Dieu de la philosophie (le panthéisme) et non le Dieu des catholiques : un caractère affranchi sous une apparence d'obéissance. Deux raisons empêchent Charron de professer la laïcité en dehors et au peuple.357(*) La France de Charron sort à peine de guerres de religions civiles fratricides et sanguinaires 358(*): le massacre de la Saint-Barthélemy (1572)359(*) et les trente-six années de guerres religieuses. (1562-1598)360(*). Charron accorde donc une grande valeur à la paix civile et sociale. Il veut la sérénité, la paix intérieure (sa propre paix) et extérieure (fin des combats). Ainsi Michel Onfray écrit-il : « Publiquement, le sage ira donc apparemment contre sa raison, mais par raison361(*). »362(*) Bref, le philosophe libertin, laïc dans son for intérieur, pratique le « fidéisme » en public. Le fidéisme c'est le fait d'admettre que la raison est impuissante devant les question de foi. La France est catholique, une royauté, une monarchie ? Admettons ceci et ne questionnons jamais sa légitimité363(*). Pour autant, le Charron de De la sagesse et celui des Trois Vérités a été également critiqué. Certes, l'Eglise et la Sorbonne n'ont pas aimé De la sagesse. Mais ceci ne veut pas dire qu'elles ont épargné les Trois Vérités. Pour elles, la religion est plus qu'un instrument, qu'un moyen pour réaliser la cohésion sociale. Elle est avant tout une révélation, une parole de Dieu. A ce propos, la Sorbonne interdit ce livre en1603 pour motif de fidéisme.364(*) La tâche de l'Eglise et de la Sorbonne va être complétée par un certain François Garasse365(*), autre idéaliste de ce 17ème siècle. Ce prêtre est l'auteur de La Doctrine curieuse (1623) dans laquelle il salit la réputation de Charron pour éviter la lecture de son oeuvre. Charron subira alors le même sort qu'Epicure. Les formules assassinées et ordurières sont innombrables. On peut se restreindre à quelques unes. Charron était considéré comme un pédophile, un luxurieux, un dispendieux, parfois même un « âne » et un « pourceau ».366(*) Pour finir avec les deux mondes des libertins baroques et pour revendiquer haut et clair la séparation de la foi (religion) et de la raison (philosophie), il fallait un philosophe qui ne fût pas français, il s'agit bel et bien de Spinoza. B.2 Le spinozisme : Spinoza, ce philosophe d'origine juive367(*), met au jour un nouveau système philosophique : le « panthéisme » qui accorde au philosophe une totale indépendance face au christianisme. Mais si le panthéisme incarne selon Spinoza la séparation de la philosophie et de la théologie, ceci n'empêche pas leur interpénétration. En elle se donne à lire l'idée selon laquelle le triomphe de la lumière naturelle ou l'élaboration du panthéisme ne peut se faire qu'avec le démontage de la foi, de l'irrationnel, de la connaissance par ouï-dire. Dans d'autres termes, la séparation de la philosophie et de la théologie se comprend avec Spinoza moins comme l'autonomie des deux domaines que l'autonomie de la raison aux dépens de l'autonomie de la théologie. De ce fait même, on ne peut penser le panthéisme qu'à la lumière de sa démarcation du christianisme.368(*) Tout d'abord, le Dieu de Spinoza diverge radicalement de celui des chrétiens. Son Dieu est immanent au monde. La Nature, l'univers, tout ce qui est, est en Dieu. Spinoza professe alors un certain « monisme » selon lequel le monde n'est composé que d'une seule substance, à savoir Dieu.369(*) Il exclut par le fait même, le Dieu du christianisme ; cet être personnel, transcendant et séparé du monde : d'où le dualisme ou la naissance de deux mondes : un terrestre et un céleste. Les chrétiens imaginent un Dieu séparé du monde pour expliquer le grand fait qu'est la Genèse. Dieu pour avoir décidé un jour de créer le monde doit être antérieur (séparé) à ses créatures.370(*) La Genèse nous dit que le monde « a été créé » du néant. De même, chez Descartes Dieu « a créé » un monde parfait. Pour Spinoza, Dieu ne peut être un créateur mais tout ce qui est, doit être envisagé comme une affection, une expression, une modification de Dieu ou de la substance.371(*) Pas de moments de création chez Spinoza car le monde est une suite nécessaire de la nature de Dieu. Ce qui a amené Spinoza à dire que le monde et Dieu sont une seule et même substance diversement appréhendée. Ce qui est, est un « mode » de la substance. Dire que Dieu n'est pas un créateur c'est dire qu'il n'a pas de volonté.372(*) Dès lors, la figure du Dieu agissant commence à s'estomper au profit d'un Dieu indifférent. Dieu n'a aucune volonté ni dans la création du monde ni dans le flux de ce monde. Fini le Dieu-créateur et le Dieu- Providence. A ce titre, Spinoza qui pratique « l'exégèse rationnelle » trouve que les Ecritures ne sont pas d'une inspiration divine mais plutôt une oeuvre humaine, très humaine, selon l'expression de Nietzsche.373(*) De même Spinoza ne croit pas aux miracles. Il ne reconnaît aucune intervention divine dans les faits de la nature. Le miracle c'est plutôt une énigme épistémologique qui appelle, grâce au développement de la science, une réponse bien adéquate.374(*) Cette nouvelle conception de Dieu s'accompagne chez Spinoza d'une nouvelle conception de la morale. On passe alors de la question de Dieu à celle de la morale. Un Dieu non voulant ne peut générer une morale moralisatrice, une morale fondée sur les interdits et prescriptions. Nul besoin donc d'un Bien et d'un Mal en absolu. Si la morale n'a pas un fondement transcendant comment comprendre alors qu'une éthique soit possible ? Pour Onfray, l'éthique spinoziste consiste à obéir à la nécessité naturelle c'est-à-dire à « persévérer dans son être ». Tout comme la pierre jetée en l'air, doit tomber en vertu de la loi de la chute du corps, l'homme doit aussi obéir à son « désir » à son « conatus375(*) » qui fait son essence même. Le désir est synonyme de puissance d'exister et de persévérance dans la vie. Dès lors, la morale est faite par les hommes et pour les hommes. Tout se joue par de-delà le Bien et le Mal et se dirige plutôt vers le Bon et le Mauvais. Le Bon c'est l'augmentation de la puissance de l'homme, c'est la Joie qui est une plus grande perfection. Son chemin est le « divertissement » sous toutes ses formes : la musique, les jeux de gymnase, la danse, les femmes, les repas etc.376(*) Alors que le Mauvais c'est la diminution de son être, c'est la Tristesse qui est une perfection moindre. Sa voie : la honte, le désespoir, la culpabilité, la pensée de la mort .etc. En défendant telles idées, Spinoza se démarque de Pascal. Ce dernier ne se lassera de montrer que le « divertissement » mettra en péril la vie chrétienne. Il défend donc une « apologétique de rupture »377(*) qui pose l'urgence de choisir : ou bien la vie humaine, le divertissement et l'amour des choses terrestres, ou bien la vie chrétienne et l'amour de Dieu378(*). Alors que chez Spinoza, comme on l'a démontré, participer de la Nature ou du Divin c'est se distraire et se divertir. En plus, Pascal invite les hommes à rester assis, seuls, dans une chambre et se rappeler toujours qu'on va mourir. Il développe donc le Mauvais, la pensée de la mort de laquelle nous avertis Spinoza en nous incitant plutôt à méditer la vie. Conversion philosophique contre conversion chrétienne. En un mot, la morale spinoziste n'est qu'une abondance de vitalité et une guerre aux passions tristes.379(*) Cette non-intervention de Dieu et cette séparation entre la foi et la raison en matière morale se poursuivent de même dans le domaine politique. Spinoza s'attaque au régime monarchique dans lequel le roi asseoit son pouvoir sur l'autorité divine. Dès lors, personne n'est osé mettre en question le pouvoir du roi car désobéir au roi c'est désobéir à Dieu. Pour Spinoza la politique tout comme la morale ne peut se régler sur la théologie. A cette fin, il met au jour le régime démocratique et républicain qui favorise l'égalité de tous devant la loi.380(*) Dans le Tractus Theologico-Politicus, il s'exprime clairement : « Dans un état et sous un commandement où la loi suprême est le salut de tout le peuple et non de celui qui commande, l'homme qui obéit toujours au souverain ne doit pas être appelé esclave inutile à lui-même, mais sujet. »381(*). De même, Spinoza voulait que le clergé et le pape se limitaient absolument à leur pouvoir spirituel et se dispensaient du pouvoir temporel qui n'est pas le leur.382(*) Un Dieu non-créateur, un Dieu non-Providence, la liste se poursuit et nous arrivons finalement au Dieu Justicier. Ces trois moments témoignent que le Dieu de Spinoza, à l'encontre de celui des chrétiens, est dépourvu de toute volonté. En ce qui concerne le Dieu Justicier, Spinoza récuse toute forme d'anthropomorphisme religieux. Pour lui, on ne peut attribuer à la divinité des sentiments humains : colère, vengeance etc.383(*) Pour contrer le Dieu des chrétiens, il apporte l'idée qu'un triangle doué de parole dirait la nature triangulaire de dieu 384(*). Ceci étant, Spinoza repousse toute idée d'une vie post-mortem, d'un Jugement dernier, d'un Paradis ou d'un Enfer.385(*) Rien n'est possible en dehors de la Nature, en dehors de ce rapport entre la substance et ses modes. Onfray trouve que la logique panthéiste de Spinoza s'apparente quelque peu à la physique épicurienne selon laquelle « la substance épicurienne persiste mais que ses modes changent. Immortalité de la substance, mortalité de ses modes. »386(*) Ceci veut dire que l'homme en tant qu'un des modes de la substance et non la substance elle-même, est mortel. Si Spinoza croit à un certain monisme cosmologique (au niveau du monde), il croit également à un monisme psychologique (au niveau de l'homme et le rapport de son âme à son corps.) Pour lui, contre les chrétiens et surtout contre Descartes, l'âme et le corps ne sont pas de natures différentes, ne sont pas deux substances hétérogènes. Spinoza ne montre pas, comme Descartes, que l'âme est immortelle car elle est inétendue et que le corps est mortel parce qu'il est étendue. Chez lui, corps et âme, sont deux modalités d'une même nature et d'une même substance, à savoir Dieu ou la Nature, et par suite ils subissent le même sort.387(*) L'homme (corps et âme) est corruptible. Pas d'arrière-monde et nulle crainte de la mort alors. Si l'homme en tant que « mode fini », qu'un être particulier est « mortel », il est de même « éternel » en tant qu'une partie intégrante de la « substance infinie » et incorruptible. La substance de l'homme résiste à sa mort. Onfray trouve alors que Spinoza est quelque peu proche des matérialistes abdéritains (voir le deuxième chapitre de cette partie). Mais il précise que le monisme de Spinoza ne fait pas de lui un penseur matérialiste au sens classique du terme car, au dire d'Onfray on chercherait vainement chez Spinoza le vocabulaire de la philosophie abdéritaine. Pas d' « atomes », de « matière », de « particules », de « clinamen » chez le Hollandais et nulle référence dans son ouvrage majeur l'Ethique aux représentants du matérialisme ; Démocrite, Epicure ou Lucrèce. Mais il reste que sa pensée est plus proche de ces derniers que de celles des dualistes.387(*) C'est la raison pour laquelle Michel Onfray écrit : « Etrange Spinoza ! Son matérialisme sans matière, son Dieu sans transcendance (...) son épicurisme sans atomes (...) sa religion sans dogmes, son éternité sans arrières-mondes. »388(*) Enfin, nous pouvons dire que le système panthéiste de Spinoza est tout entier falsifié puisqu'il est vu comme un « catéchisme athée » et une « bible maléfique »389(*). Or, disait Onfray un simple comptage permet au moins de pointer plus de cinq cent fois le nom de Dieu dans l'Ethique. A chaque fois, il s'agit de le nommer et de le définir.390(*) De même, la morale hédoniste de Spinoza a été caricaturée par les tenants de la morale judéo-chrétienne qui la juge comme le comble de l'immoralisme, et l'impossibilité éthique absolue. En somme, Michel Onfray veut mettre en valeur un autre Grand siècle qui, à l'encontre du Grand siècle classique invente une raison moderne à même de juger la religion catholique et ses effets dans le quotidien. Cet autre Grand siècle crée par là la laïcité ; la séparation de la foi et de la raison ou l'émancipation de la raison. Cette dernière a été selon Onfray plus manifeste avec Spinoza - la deuxième force qui travaille ce siècle - qu'avec le libertin baroque français. Ceci dit, les penseurs alternatifs du 18ème siècle vont pousser plus loin la réflexion laïque de Spinoza. Ils vont élargir particulièrement l'émancipation de la philosophie politique : D'où l'antimonarchisme déclaré. En plus, on voit se développer un certain athéisme qui surpasse le panthéisme de Spinoza. Onfray affirme dans la conclusion à ce courant de pensée qu' « au 18ème siècle, l'athéisme n'existe pas, ni larvé, ni en douce, ni caché, ni entre les lignes. Dieu vit ses dernières heures, la religion s'effondre, mais on ne peut encore parler de mort de Dieu ».391(*) Effectivement, ces deux attitudes prônées par les penseurs alternatifs du 18ème siècle nous permettront de les situer par rapport à ceux de la carte postale de l'historiographie dominante. L'odyssée arrive à ses fins : du 17ème siècle on passera au 18ème siècle. * 350 Malgré quelques diversités repérées, les libertins baroques s'accordent sur la croyance aux deux mondes du libertin ; inaugurée et développée par Charron. * 351 Ibid., p.71 * 352 Ibid., p.54 * 353 Ibid., p.55 * 354 Les libertins baroques partagent tous les deux mondes mais ils divergent dans leur façon de concevoir Dieu. Si Charron défend en privé le panthéisme, La Mothe le Vayer défend, de son côté, le christianisme sceptique ou le scepticisme chrétien. Il fait un mélange de Pyrrhon et de Jésus. A leur tour, Saint-Everemond et Gassendi professent un christianisme épicurien ou un épicurisme chrétien. Enfin, Cyrano de Bergerac croit à un panthéisme enchanté c'est-à-dire proche des fées. * 355 Ibid., p.60 * 356 Ces cabinets regroupent : la Tétrade, L'Académie, Puétane, les salons parisiens, l'hôtel particulier de Luillier, les balades de la Provence de Gassendi, les réunions dans la maison philosophique de Charron. * 357 Ibid., p.63 ; p.72 * 358 Ibid., p.60 * 359 Dans la nuit de 23 ou 24 août 1572 - jour de la Saint-Barthélemy, 3000 huguenots (protestants calvinistes) ont été massacrés. Ce massacre a été organisé par Catherine de Médicis, reine de France et veuve du roi Henri II. * 360 Entre 1562-1598, huit guerres ont eu lieu en France, interrompues de brèves périodes de paix (1564-1566-1581-1584). Ces guerres civiles opposèrent 36 années les catholiques et les protestants calvinistes jusqu'à la promulgation de l'édit de Nantes le 13 avril 1598 dans lequel on reconnaît enfin la liberté de culte aux protestants. * 361 Ibid., p.72 * 362 Nous pouvons remarquer sans peine qu'en dressant un abîme entre la vie et la philosophie, les libertins baroques ne font que porter atteinte à l'image du philosophe engagé exigée par Onfray (voir la première partie). C'est là un point faible dans l'exhumation faite par Onfray. * 363 On peut dire que la spécificité des libertins baroques consiste dans leur défense de la laïcité au moins en privé. Tandis que les idéalistes du 17ème siècle s'y opposent catégoriquement. En privé et en public, ils approuvent la religion catholique et la monarchie. Cette idée de Michel Onfray se trouve confirmée dans la phrase suivante : « Dans la langue de Pascal, la conversion désigne le passage d'une vie de « croyant sociologique », de « chrétien du dimanche » à une vie structurée par les exigences du christianisme ». Cf. Bernard SEVE, Profil textes philosophiques - Pensées sur la religion - Pascal, Paris, Hatier, 1992, p.8 * 364 Cf. Les libertins baroques, op.cit., p.61 * 365 Un prêtre jésuite né à Angoulême en 1585 et mort à Poitiers en 1631. * 366 Ibid., p.40 ; p.44 ; * 367 Ceci ne veut pas dire que Spinoza a adhéré au judaïsme. Sa judéité est d'ailleurs problématique. Le coup de couteau qui déchire son manteau, la communauté juive qui enjambe son corps pour sortir de la synagogue, l'excommunication, l'interdiction de l'approcher à moins de deux mètres... en témoignent. Ibid., p.242 ; p.243 * 368 Idem * 369 Ibid., p.261 * 370 Ibid., p.260 * 371 Ibid., p.262 * 372 Cette idée revêt une importance considérable car l'un des piliers de la laïcité chez Spinoza c'est de poser un dieu dépourvu de volonté. * 373 Ibid., p.249 * 374 Ibid., p.250 * 375 Etymologiquement, le conatus signifie l'effort de l'être. Cet effort permet à chaque chose de persévérer dans son être, de réaliser sa conservation. Nous allons voir que le Bon réalise cette fin alors que le Mauvais s'y oppose. Cf. Spinoza MILLET, Pour connaître la pensée de Spinoza, Paris, Bordas, p.79 ; p.80 * 376 Ibid., pp.262-265 * 377 Ibid., p.14 * 378 Nietzsche avant Onfray a décrié Pascal qui a fondé la perversion de la raison sur le péché originel. Le philosophe athée trouve, pour sa part, que c'est le christianisme lui-même qui est à l'origine de la dénaturation de la raison chez Pascal. (Cf., l'Antéchrist, op.cit §5, p.12). * 379 Cf. Les libertins baroques, op.cit, pp.149-151 * 380 Ibid., p.252 * 381 Spinoza, Tractus theologico-Politicus, chap.16 ; S.P.B., in 74 in Pour connaître la pensée de Spinoza, op.cit., p.112 * 382 Les libertins baroques, op.cit., p.252 * 383 Ibid., p.250 * 384 Ibid., p.251 * 385 Ibid., p.253 ; p.265 ; p.270 ; p.271 * 386 Ibid., p.251 5 Ibid., p.266 * 387 Ibid., p.267 * 388 Ibid., p.269 * 389 Ibid., p.256 * 390 Ibid., p.261 * 391 Ibid., p.280 |
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