Parc National
Selon le Conseil National des Parcs Nationaux (2002),
« Le Parc National est un espace économique dans lequel
le défi consiste à exploiter durablement la diversité des
merveilles biologiques, archéologiques et culturelles de la zone
considérée, pour le bénéfice social des
communautés locales avoisinantes, mais aussi pour le
bénéfice économique de la nation entière. En
conséquence, il est question de tirer le meilleur parti de la
conservation des ressources naturelles, en développant des
activités touristiques, récréatives et de loisirs
permettant à la communauté nationale et internationale de
bénéficier des avantages du Parc ».
Cette définition est marquante dans la mesure où
elle associe Parc National et développement. En effet elle se
préoccupe non seulement des populations riveraines mais également
de toute la nation. Les Parcs Nationaux sont un facteur d'enrichissement. Ils
participent au développement du pays à travers la mise en place
de l'activité touristique par exemple. Les touristes viennent de toutes
les régions du monde pour admirer les richesses emblématiques du
Gabon. Tel est le cas du Parc National des Monts de Cristal qui, avec ses
nombreuses chutes, plantes endémiques, oiseaux et animaux, pourra
susciter la curiosité.
Mais selon L'encyclopédie Wikipédia,
« Un Parc National est une portion de territoire qui est
classée par décret à l'intérieur de laquelle la
faune, la flore et le milieu naturel en général sont
protégés de l'action de l'homme. Il est
généralement choisi lorsque la conservation de la faune, de la
flore, du sol, du sous-sol, de l'atmosphère, des eaux et, en
général, d'un milieu naturel présente un
intérêt spécial et qu'il importe de préserver ce
milieu contre tout effet de dégradation naturelle et de le soustraire
à toute intervention artificielle susceptible d'en altérer
l'aspect, etc. ». Leur intérêt n'est donc pas
touristique (généralement safari), il réside surtout dans
la biodiversité dont chacun recèle. Cette définition
trouve toute son importance dans la protection et la conservation de la
diversité alpha (Plantes) et béta (Arbres) d'un
Parc National. En effet, le Parc National des Monts de Cristal regorge d'une
richesse botanique qu'il faut absolument protéger pour le
bénéfice du présent et du futur. Par conséquent,
cela recommande une utilisation rationnelle de ces ressources pour assurer leur
pérennité.
Selon le code de l'Environnement du Gabon (1993 : 1),
« Un Parc National est toute portion de terre du territoire national
constituée en zone de terrain ou d'eau et présentant un
intérêt particulier du point de vue écologique,
archéologique, scientifique, esthétique, culturel ou
socio-économique ». Cette définition
est intéressante d'autant plus qu'elle spécifie clairement ce que
l'on entend par Parc National. Si on s'en tient à cette
définition, un Parc Naturel n'est pas choisi au hasard. Un site
régi en Parc ne l'est qu'après certaines fouilles faites par des
spécialistes. C'est le cas des Monts de Cristal qui aurait
été choisi spécialement pour sa richesse botanique,
présentant un intérêt particulier sur les plans
scientifique et international, disait l'Union Mondiale pour la Conservation de
la Nature (2002).
Cogestion
D'après Stand (2003) la cogestion est :
« La participation des individus à la formation de la
volonté au sein d'un établissement ou de l'entreprise par
l'intermédiaire de leurs représentants ». C'est un
élément essentiel de notre ordre social. Elle se fonde sur la
conviction que les principes démocratiques ne doivent pas se limiter
à l'Etat, mais qu'il faut les implanter dans tous les domaines de la
société. Ici, les individus sont disposés à assurer
leur part de responsabilité. C'est en cela qu'ils pourront contribuer
à la formation et à la stabilisation de l'ordre sociale.
L'importance de cette définition réside dans le fait qu'il
prône une extension de la démocratie. La démocratie doit
être totale, cela revient à dire qu'elle doit se manifester dans
tous les domaines d'une société, particulièrement au
niveau de l'environnement. Les problèmes relatifs à
l'environnement doivent se régler comme en démocratie. Tous les
acteurs doivent s'exprimer librement, être écoutés et avoir
leurs mots à dire. Les populations expriment librement leurs voeux,
cependant elles semblent ne pas être pas écoutées et
n'auraient aucune responsabilité.
D'après Tylor Stephen (2003 : 19),
« La cogestion est un accord de collaboration par lequel une
collectivité utilisatrice des ressources et d'autres intervenants,
partagent la responsabilité et l'autorité de la gestion des
ressources naturelles particulières ». .A travers
cette définition, nous pouvons retenir que la cogestion est fondamentale
dans le cadre de la conservation des richesses des Parcs Nationaux. Elle
évite tout déséquilibre dans le projet de conservation.
Par le canal de la cogestion les villageois comme les gestionnaires des Parc,
chacun a son autorité et sa part de responsabilité. Il ne
pourrait avoir de dominants et de dominés. Chaque acteur est autonome et
cela facilite non seulement la cohabitation, mais évite
également que le projet échoue. Le Parc National des Monts de
Cristal devrait être un lieu de cogestion. C'est par là que passe
le développement durable.
Par cogestion, il s'agit d' « une gestion
en commun d'un organisme ou d'une administration». Cette
définition intervient dans la même logique que la
précédente. La gestion et la conservation durable des Parcs
Nationaux n'est possible que lorsque les deux acteurs de la conservation sont
en plein accord et que les deux se trouvent satisfaits. C'est dans la
même veine que devrait s'inscrire le Parc National des Monts de
Cristal.
Développement durable
L'expression anglaise sustainable development, en
français « développement durable »,
apparaît pour la première fois en 1980 dans la
Stratégie mondiale de la conservation, une publication de
l'UICN (Union Mondiale pour la Conservation de la Nature). Quelques
années plus tard, elle s'est répandue dans la foulée de la
publication, particulièrement en 1987, lors du rapport de la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement, « Notre
avenir à tous » (aussi appelé rapport Brundtland,
du nom de la présidente de la commission, Mme Gro Harlem
Brundtland). D'après cette commission, c'est « un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs ». Le développement durable s'appuie
sur une vision à long terme qui prend en compte le caractère
indissociable des dimensions environnementale, sociale, et économique
des activités de développement .Deux concepts sont
inhérents à cette notion : le concept de
« besoins », et plus particulièrement des
besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder
la plus grande priorité. L'idée des limitations que l'état
de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la
capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels
et à venir. Le développement durable est issu de cette
idée que tout ne peut pas continuer comme avant, qu'il faut
remédier aux insuffisances d'un modèle de développement
axé sur la seule croissance économique en reconsidérant
nos façons de faire compte tenu de nouvelles priorités. Il faut
donc :
- Maintenir l'intégrité de l'environnement,
dans le but d'assurer la santé et la sécurité des
communautés humaines et des écosystèmes qui entretiennent
la vie ;
- Assurer l'équité sociale, pour permettre le
plein épanouissement de toutes les femmes et de tous les hommes, l'essor
des communautés et le respect de la diversité ;
- Viser l'efficience économique, pour
créer une économie innovante et prospère,
écologiquement et socialement responsable.
Cette vision est très pertinente. Elle recommande aux
acteurs sociaux de faire une utilisation rationnelle des ressources naturelles
car leur vie en dépend. Cependant, elle n'oublie pas de mentionner
l'aspect communautaire de ces ressources. On retient à travers cette
dernière que tout le monde a droit à l'utilisation mais
également droit à la pérennisation des ressources. La
conservation des ressources naturelles passe par l'égalité entre
les Hommes au niveau social, ceci est un avantage pour le respect de ces
dernières et cela permettra d'avoir une économie importante
à travers laquelle les plus favorisés seront les plus
démunis. C'est dans cette logique qu'interviendrait le Parc National des
Monts de Cristal. Son ambition semblerait assurer le développement de
toute la nation mais en premier des régions qui lui sont riveraines,
tout en changeant les conditions de vie des populations.
D'après le dictionnaire Agroalimentaire, le
développement durable est :
« Un mode de développement
économique cherchant à concilier le progrès
économique, social et la préservation de l'environnement
considérant ce dernier comme un patrimoine à transmettre aux
générations futures ».
Cette définition rejoint la précédente en
ce sens qu'elle associe économie, social et environnement.
L'idée qui ressort de cette définition est que pour
atteindre le développement durable, l'Etat doit veiller au strict
respect de l'environnement. L'Etat gabonais veille au respect des Parcs
Nationaux et en particulier du Parc National des Monts de Cristal. Pour ce, il
a mis en place des législations et les institutions qui sont
censées faire appliquer les premières par les populations et la
violation à ces législations est suivie d'une sanction. Il a pris
conscience de l'apport de l'environnement dans l'économie et au sein de
la société.
Selon Anne Marie Ducroux (2006), le
Développement durable doit « relier
équité sociale, viabilité environnementale et
efficacité économique ».
Le concept développement durable vise plusieurs
objectifs, notamment la croissance économique, surtout dans les pays en
voies de développement, le progrès social et l'environnement,
c'est à dire, la préservation des biens matériels, parmi
lesquels, air , eau, sol, forêt et la régénération
des ressources naturelles ( animaux, plantes ). C'est un développement
qui doit favoriser un état d'harmonie entre les êtres humains et
entre l'homme et la nature. Cette définition trouve son importance dans
le fait qu'elle associe environnement et développement. De là, on
voit toute la nécessité des Etats à préserver
l'environnement comme cela avait été recommandé lors de la
conférence des Nations Unies sur l'environnement, à Stockholm, le
16 juin 1972. L'environnement, comme tous les autres aspects de la
société, est très déterminant. Il est très
rentable du point de vue économique. Raison pour laquelle, il a
été demandé lors du sommet de la terre de Rio de Janeiro,
du 3 au 14 juin 1992, sur l'environnement et le développement, de
protéger et conserver ce secteur en vue de favoriser un
développement soutenable à l'échelle national et mondiale.
En effet, le développement durable est beaucoup plus
bénéfique pour les populations les plus démunies. A
travers le respect de l'environnement, et surtout des Parcs Nationaux, l'Etat
pourra définir à nouveaux les conditions de vie des populations,
en mettant en place des projets économiques. Toutefois ces projets
pourront, dans une moindre mesure, atténuer le taux de chômage en
milieu rural. Ce dernier pourra aussi construire des infrastructures d'accueil
qui, vont changer l'aspect de la société et permettront aux
population de vivre dans un luxe total et durable. C'est dans cette
visée que s'inscrit le Parc National des Monts de Cristal. La politique
du Parc National des Monts de Cristal vise non seulement un
développement socio-économique de la région de Medouneu,
Kango et Cocobeach, mais aussi du reste du pays.
Notre travail se compose de quatre parties. Dans une
première partie, nous nous consacrons à l'approche
théorique et méthodologique. Le chapitre premier comprend :
Les auteurs sollicités et les concepts construits. Dans ce chapitre,
nous ferons un aperçu des idées des auteurs qui ont abordé
notre problème. A la suite de ces auteurs, nous définisserons les
concepts fondamentaux que notre objet recouvre. La pré-enquête et
l'enquête documentaire, l'enquête de terrain et les limites
constituent le deuxième chapitre de cette partie.
La deuxième partie comprend fondamentalement les modes
traditionnelles de vie. Elle est constituée de deux chapitres : le
chapitre premier fait état de l'identification et des origines de la
population riveraine au Parc. Il sera question de donner les origines de la
population fang. Dans le deuxième chapitre, nous présenterons les
fondements socio-économiques de la société fang. Nous
allons particulièrement nous intéresser aux
représentations que cette société fait de la forêt
des Monts de Cristal et à ses méthodes d'exploitation.
La troisième partie s'articule autour des modes
modernes de vie. Le premier chapitre est consacré à l'historique
du CNPN et de la WCS. Il sera question de situer la naissance du CNPN et de la
WCS. Ensuite, nous présenterons leurs activités respectives. Le
deuxième chapitre aborde la politique de conservation des
écosystèmes forestiers. Il s'agit fondamentalement de monter la
conception que les gestionnaires ont de la forêt des Monts de Cristal et
nous terminerons par leurs méthodes de conservation des forêts.
Pour terminer, notre dernière partie fait état
des fondements socio-culturels liés à la confrontation entre les
villageois et l'administration du Parc. Le premier chapitre ressortira les
limites du projet de conservation. Nous allons montrer les
éléments qui entraînent une cohabitation difficile dans le
projet et nous terminerons par ceux qui favorisent la cohabitation.
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