Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon( Télécharger le fichier original )par Bipikila Moukani Mambou Université Omar Bongo - Maîtrise 2008 |
1.6. Observations directes et guide d'entretienLes instruments que nous avons mis à profit pour récolter les données sont l'observation directe et le guide d'entretien. L'observation directe à consister à nous rendre sur les lieux des dégâts en compagnie des propriétaires des plantations dévastées avant et pendant notre séjour pour enregistrer les dégâts constatés. Au cours de ces visites, des informations suivantes ont été collectées : nature et structure des éléphants, nature des cultures consommées, piétinées ou déracinées, l'âge des cultures détruites, les signes de reconnaissance des espèces responsables, les paramètres environnementaux, la description du système de protection mis en place, la photographie des espaces détruits et des dommages sur le système de protection. Le guide d'entretien quant à lui a été divisé en deux parties pour répondre à nos différentes hypothèses. La première, subdivisée en huit parties a été destinée aux populations locales. La deuxième qui compte deux sous-parties dont la première sous-partie comprend trois parties est réservée aux agents des Eaux et Forêts locaux et la deuxième sous-partie qui compte quatre parties est destinée aux agents des Eaux et Forêts centraux et aux gestionnaires des sociétés de conservation. Les entretiens ont été enregistrés sur cassette stéréo pour pouvoir conserver et réutiliser les données collectées. 1.7. Caractéristiques du milieu d'enquête1.7.1. Caractéristiques abiotiques · Le relief Le relief est caractérisé en grande partie par les plaines. Selon Paul Marie Louga (1999), dans la région de Mandji, les plaines sont celles dites de niveau de base. Ce sont les zones où se sont établis les hommes en raison des facilités de communication. Dans ces milieux, les distances ne constituent pas un obstacle majeur. Elles correspondent à la plaine côtière, zones plates et uniformes, constituées par les cours d'eau débouchant à la mer. On la rencontre aussi à l'intérieur du continent ou elle forme la plaine continentale ou plaine de Tchibanga-Mandji62(*). Au nombre des plaines, Mandji en compte principalement deux plaines : la plaine de Tchibanga-Mandji et la plaine côtière. La plaine de Tchibanga-Mandji s'étend sur 60km environ. Elle est localisée à l'ouest et à l'est par le Mayombe et les monts Ikoundou et au nord au contact du massif de Koumounabouali63(*). Quant à la plaine côtière, elle se loge entre le Mayombe à l'est et le littoral à l'ouest. Etroite dans sa partie sud, ce n'est qu'au nord de la virgation « mayombienne » qu'elle connaît sa plus grande extension, soit une moyenne de 40 km environ64(*). Louga Paul Marie (1999) mentionn que les parties les plus hautes se situent au voisinage du massif Moukoumounabouali dont les points culminants dans la zone de Mandji sont le Mont Diebou (376 m), le Mont Igoumbi (400 m) et le Mont Divana (360 m). · La pédologie Les études pédologiques effectuées dans la zone de Mandji montrent que cette zone comporte des sols peu évolués, podzoliques et des sols ferrallitiques et hydromorphes65(*). Les sols peu évolués sont rencontrés uniquement en savane. Ils sont formés de gravillons ferrugineux libres, les uns par rapport aux autres, et d'un niveau induré constitué de blocs de cuirasses. Les sols de type podzoliques sont localisés sur les roches sédimentaires des plaines mal drainées et riches en sable. Ils sont repartis en deux sous-groupes : les sols podzoliques à pseudo-gley de la plaine schisto-calcaire et les pseudo-sols de nappe. Les sols ferrallitiques sont des sols climaciques. On en distingue plusieurs types dont : le groupe des sols ferrallitiques appauvris, le groupe des sols ferrallitiques typiques, le groupe des sols remaniés et le groupe de sols ferrallitiques peu évolués. Quant aux sols hydromorphes, ils sont caractérisés par des phénomènes de réduction d'oxydes de fer. Ils sont généralement asphyxiants, plus favorables à l'action biologique. Ils se repartissent selon les catégories suivantes : les sols hydromorphes organiques tourbeux oligotrophes, les sols hydromorphes minéraux à gley de profondeur des franges, et les sols peu humifères à pseudo-gley. C'est dans les zones proches ou freinées par les eaux où l'on rencontre un mélange de sols argileux et argilo-sableux très fertiles à la culture de la banane plantin66(*). En milieu de forêt, on trouve des sols rouges, mélange riche en argile et en alumine de fer. · Le climat Mandji est couvert par un climat équatorial dit de transition. Il se caractérise par une grande saison sèche qui dure en moyenne quatre mois (juin-octobre) et par la réduction à une simple récession des précipitations de la petite saison sèche entre février et mars. Les températures moyennes sont de l'ordre de 26° et les précipitations quant à elles, ne sont jamais inférieures à 1800 mm/an67(*). Ces pluies se répartissent en deux saisons pluvieuses. La première s'étend d'octobre à décembre et la seconde de mars à mai. Selon Georges Thierry Mangama (2002), les maxima ont lieu pendant la saison des pluies alors que les minima sont enregistrés durant les périodes sèches. · Hydrographie La région de Mandji est dominée par une gamme variée d'organismes hydrographiques regroupés en réseau de rivières, de lacs, d'étangs, de marécages et en réseau de salines. Ce réseau hydrographique est marqué par les périodes de crues et d'étiages. Il existe deux périodes de crues : de novembre en décembre, ensuite de mars en mai. Les périodes d'étiages s'étendent de juin à septembre et de janvier à février. Pendant la grande saison sèche (juin-septembre), les cours d'eau sont alimentés par les nappes d'eau alluviales et souterraines, tandis que les pertes par évaporation diminuent sensiblement du fait des températures relativement basses. Comme l'illustre notre carte n°2, parmi les rivières qui forment le réseau hydrographique de Mandji, le bassin de la Doubigui est le plus important. C'est une rivière située sur la rive gauche de la Ngounié. Cette rivière a un bassin-versant de 1221km² et 76km environ de longueur. Elle prend ses sources à 360m dans les monts Ikoundou et à 620m dans le Mayombe68(*). La Doubigui compte de nombreux affluents dont la plupart sont situés sur la rive gauche. Il s'agit de l'Ougomzi, de la Mouréri et de la Moufoubou. Sur la rive droite, se trouve l'affluent le plus important, la Doubandji. Hormis la Doubigui, nous avons également le Rembo-Nkomi dont le bassin-versant est estimé à 11.940km² environ69(*). Le Rembo-Nkomi comporte de nombreux affluents. Parmi ces affluents, les plus importants situés dans notre zone d'étude sont : la Doubanga ou l'Obangué et la Mbari. La Doubanga couvre un bassin-versant de 2340km² et long de 178km environ70(*). La Doubanga est également équipée de plusieurs affluents parmi lesquels : la Moufoubou et la Nimbi. La Moufoubou a pour principaux affluents : la Migoumbi, la Moamba, la Niamaldibimou, la Doubayi et la Dikaki. La Nimbi est un cours d'eau typique du bassin côtier. Elle a pour principaux affluent à la rive gauche : la Bilima, frontière semble-t-il naturelle avec les provinces de l'Ogooué-Maritime au nord-ouest et du Moyen-Ogoué au nord. La Mbari est l'affluent le plus méridional du Rembo-Nkomi ; elle sert également de frontière naturelle avec la province de l'Ogooué-Maritime. La région de Mandji compte de nombreux lacs dont les plus importants sont les lacs Goumba et Pandanu. Le réseau d'étangs est formé par l'ensemble des dolines fermées ou à exutoires temporels de la plaine de Tchibanga-mandji. Elles correspondent à des étendues d'eau qui pour la plupart d'entre elles s'assèchent entre mai et octobre, en raison du déficit pluviométrique qui règne dans la région au cours de ce laps de temps. Outre ces réseaux d'eau, on rencontre également des nombreux marécages et salines riches en sels minéraux très prisés par la faune sauvage notamment les éléphants. 1.7.2. Caractéristiques biotiques· La végétation Selon Georges Thierry Mangama (2002), Mandji est une zone couverte par la végétation du type équatoriale dans laquelle il est possible de reconnaître la forêt ombrophile et la savane. La végétation de forêt est pour l'essentiel ligneuse. Elle se caractérise par : · la forêt du bassin sédimentaire côtier se localisant dans les plaines côtières et du synclinal de la Nyanga. On y trouve des espèces telles que l'Ozouga, l'Oken, l'Angoa, l'Ozigo, l'Okoumé, etc.; · la forêt de montagnes qui se rencontre dans le Mayombe et les monts Ikoundou ; · la forêt secondaire qui est une conséquence des activités humaines, formée en général de : des graminées, des fougères, des grandes plantes herbacées et des arbres à croissance rapide tels que le Parassolier et l'Okoumé. Du fait de son omniprésence, la forêt est la principale formation végétale même si, elle est interrompue à certains endroits par la savane. La savane désigne un type de végétation caractérisée par une couche herbeuse parsemée de plantes ligneuses en proportion variable. Les savanes rencontrées dans la zone de Mandji, s'étendent des plaines côtières de Tchibanga jusqu'à Mandji. On en dénombre essentiellement deux types de savanes à savoir les savanes continentales et les savanes du basin sédimentaire côtier. Les savanes rencontrées à Mandji sont des savanes humides, herbacées et arbustives, entrecoupées parfois de bosquets de fougères et de forêts galeries le long des petits ruisseaux qui les abordent ou les traversent. Selon Paul Marie Louga71(*), « ces aires écologiques constituent un atout indéniable à l'agriculture ». · La faune Mandji est une région est très riche en faune sauvage, avec des espèces animales diversifiées. On peut citer : Les buffles (Syncerus cafer Nanus), les Cobes defassa (Kobus ellipsiprymnus) les éléphants (Loxodonta africana), les panthères (Panthera leo). Cette zone comprend également des grands singes dont les gorilles (Gorilla gorilla), les Cercopithèques de Brazza (Cercopithecus neglectus), Les chimpanzé(Pan troglodites) et de nombreuses espèces de colobinae et de cercopithèques dont le Cercocèbe à collier (Cercocebus torquatus), des Ecureuils (Xerus rutilus), des Porc-épic (Hystrix cristata), des Aulacodes (Tryonomis swinderianus), des Céphalophes bleus (Cephalophus monticola), des Civettes (Viverra civetta), des Pangolins (Manis sp.), etc. Les points d'eau sont les refuges des aigles pêcheurs (Halieutus vocifer) et des Dendrocygnes veufs (Dendrocygna viduata) alors que la forêt regorge de Touraco-géants (Corithaeola cristata) et de plusieurs espèces de Calaos. On y trouve aussi des Eperviers (Accipiter). Les reptiles caractéristiques de la région sont : les crocodiles (crocodile à museau court ; Osteolaemus tetraspis et le crocodile nain ; Crocodilus niloticus), le python de seba (Python sebae) et la vipère du Gabon (Bithis gabonica). * 62Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p.33. * 63Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p.33. * 64Georges Thierry Mangama, (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p.34. * 65Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p. 20. * 66Paul Marie LOUGA (1999), L'exploitation forestière dans l'économie de la région de Mandji, Mémoire de Maîtrise, Université Omar Bongo, p. 16. * 67 Georges Thierry Mangama, (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise, Libreville, Université Omar Bongo, p. 13. * 68Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise de Géographie, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p.39. * 69 Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise de Géographie, Libreville, Université Omar Bongo, 2002, p. 40. * 70 Georges Thierry Mangama (2002), Analyse morphostructurale de la région de Mandji (Gabon), Mémoire de Maîtrise de Géographie, Libreville, Université Omar Bongo, p. 42. * 71 Paul Marie LOUGA (1999), L'exploitation forestière dans l'économie de la région de Mandji, Mémoire de Maîtrise, Université Omar Bongo, p 14. |
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