Interaction Hommes/Animaux chez les Gisir Gabon( Télécharger le fichier original )par Bipikila Moukani Mambou Université Omar Bongo - Maîtrise 2008 |
2.2. Besoin de survie et de subsistanceLa production des sociétés traditionnelles s'articule autour de l'autosubsistance. L'agriculture est considérée comme l'activité de subsistance principale. Pour en saisir toute la portée, il convient d'accorder à « subsistance » son sens le plus compréhensif, à savoir l' « ensemble des vivres et des objets qui permettent de subsister »86(*). Le domaine alimentaire en constitue le pivot, mais elle inclut la totalité des actes par lesquels un groupe subvient à ses besoins en exploitant son territoire. Etymologiquement, le terme vivres vient du latin « vivanda » qui signifie fait vivre, donne la vie. Ainsi, l'acquisition des biens indispensables à la survie biologique fait du besoin domestique le souci permanent et quotidien de l'individu. De ce point de vue, pour subsister l'homme a besoin de travailler. C'est une contrainte vitale. La satisfaction de ses besoins constitue la cause principale qui pousse l'homme à produire. En effet, pour survivre, travailler et se reproduire, l'homme doit trouver dans son alimentation l'énergie et les nutriments nécessaires en proportions adéquats. Un régime alimentaire équilibré est celui qui apporte, en proportions correctes, tous les nutriments indispensables aux besoins de l'organisme. La satisfaction des besoins nutritionnels se fait à travers une série d'actes qui constituent le comportement alimentaire de l'homme. Ce comportement repose à la fois sur des phénomènes instinctifs et sociaux (production, consommation, approvisionnement, etc.). L'expression « besoins nutritionnels » désigne la quantité d'énergie et de nutriments, exprimée sur une base journalière, nécessaire à une catégorie d'individus donnés pour permettre à ces individus en bonne santé de se développer et de mener une vie normale. Si l'alimentation n'apporte pas en quantité suffisante les dix acides aminés essentiels, de graves complications, globalement désignées sous le nom de malnutrition protéique apparaissent chez un individu. Et les populations de Mandji savent que si un homme ne « mange pas convenablement », il peut succomber comme en témoigne Charlotte Kassou dans cet extrait de discours : « si une personne n'a plus de nourriture elle peut mourir de faim, elle souffre, elle a faim (...) »87(*). Selon la FAO (1999), environ 40 % de la population africaine totale sont de plus en plus touchés par la pauvreté et la malnutrition, cette dernière étant due au fait que les personnes touchées ne peuvent disposer d'une nourriture leur permettant d'avoir en quantités suffisantes les calories, les protéines, les vitamines et d'autres macronutriments essentiels. L'apport en calories journalier par habitant, qui est en moyenne de 2 027 calories dans de nombreux pays africains, est très inférieur au minimum recommandé de 2 400 calories nécessaires pour mener une vie saine et active. * 86 Définition donnée par le Petit Robert. * 87 Charlotte Kassou, corpus n° 11, séquence n°1. |
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