Introduction générale
La décision d'introduction en bourse, qui
représente un choix stratégique pour l'entreprise, reste l'une
des questions les plus importantes et les moins étudiées en
finance de l'entreprise. De nos jours, on assiste à une
désintermédiation bancaire caractérisant une
évolution des moyens de financement. En effet, jusqu'aux milieux des
années 80, la majorité des entreprises garantissaient leur
financement à travers les banques ou l'autofinancement ce qui traduisait
leur dimension qui était soit de petites tailles soit familiales mais au
début des années 90, le développement de l'économie
d'endettement a motivé les entreprises à évolué
leur dimension et à opter pour l'international à travers le
marché financier défini comme un facteur important pour la
croissance de l'entreprise. Actuellement, se faire coter en bourse est un acte
capital dans la vie d'une entreprise qui doit s'inscrire dans une
stratégie globale. Plusieurs avantages peuvent motiver cette
opération à savoir :
· L'amélioration du pouvoir de
négociation.
· La diversification et le partage du risque.
· La liquidité du patrimoine et l'accès
à des nouvelles sources de financement.
· Le renforcement de la notoriété de
l'entreprise.
Néanmoins, l'introduction à la bourse implique
également des coûts dont les plus importants sont :
· Le risque de perte de contrôle ;
· La transparence vis-à-vis de la concurrence ce qui
traduit la perte de la
confidentialité.
· La sélection adverse et le risque moral
engendré par l'asymétrie de l'information entre la firme
émettrice et le marché.
· La sous-évaluation initiale des titres
émis.
Plusieurs chercheurs se sont intéressés à
la sous-évaluation et plus précisément aux facteurs
explicatifs de ce phénomène et par conséquent plusieurs
hypothèses ont été développées.
A cet effet, ils ont défini la sous-évaluation
comme étant un manque à gagner pour l'émetteur des titres,
il s'agit de la différence entre le prix d'équilibre du premier
jour de cotation et le prix d'offre.
Le cadre de recherche sur ce sujet demeure riche de nouvelles
orientations, le présent mémoire constitue un essai de
contribution à ces études. Il a pour objectifs principal de
répondre à la problématique suivante : Quels sont les
facteurs explicatifs de la sous évaluation lors de l'introduction
à la bourse.
L'intérêt de notre travail de recherche
s'articule autour de deux objectifs. Le premier consistera à
définir la sous-évaluation initiale et à mettre en
évidence les facteurs explicatifs de ce phénomène. En
effet, les recherches déjà effectuées proposent plusieurs
facteurs dont les plus importants :
· L'hypothèse de l'assurance.
· L'hypothèse de l'asymétrie de
l'information entre les banquiers introducteurs et la firme émettrice.
· L'hypothèse de information entre les
investisseurs informés les investisseurs non informés.
· L'hypothèse de la signalisation.
Le second intérêt de notre recherche portera sur
la relation : sous-évaluation initiale et liquidité des
titres nouvellement émis, à ce stade, on s'intéressera aux
recherches qui ont montré que la sous-évaluation initiale
augmente le nombre d'investisseurs intéressés, ceci va
améliorer la liquidité des titres nouvellement émis
puisqu'ils seront plus échangés à court terme.
Pour aboutir à bout de nos deux objectifs, nous
proposons trois hypothèses basées des théories
déjà existantes afin de les vérifier empiriquement. En
effet, des études ont montré l'existence d'une relation positive
entre la sous-évaluation initiale et le taux des actions retenues par
les propriétaires lors de l'introduction en bourse, ce qui nous permet
d'aboutir à nos premières hypothèses :
· Hypothèse 1 : L'augmentation du
pourcentage du capital retenu lors de l'introduction en bourse a pour effet
l'accroissement de la sous-évaluation initiale ;
· Hypothèse 2 : On observe une faible
sous-évaluation sur le marché lorsque les propriétaires
retiennent peu d'actions lors de l'introduction en bourse.
D'autres études ont démontré que plus le
nombre des actions retenues lors de l'introduction on bourse est
élevé, moins le marché est liquide. D'où notre
troisième et dernière hypothèse :
· Hypothèse 3 : Pour améliorer la
liquidité des titres nouvellement introduits en bourse, les
propriétaires sous-évaluent leurs émissions.
Notre recherche s'intéressera initialement à
déterminer le degré de la sous-évaluation initiale sur le
marché boursier tunisien. La rentabilité initiale sera
calculée à travers la différence entre le prix de
clôture du premier jour de cotation et le prix de l'offre. A partir des
résultats obtenus nous procéderons au calcul de la
rentabilité anormale par la différence entre la
rentabilité initiale et la rentabilité correspondante de l'indice
de la bourse des valeurs mobilières de Tunis.
Ensuite, on procédera à l'analyse de la relation
de la sous-évaluation initiale avec le taux des titres retenus et la
liquidité. Cette dernière sera mesurée à partir du
volume de transaction journalier ajusté au nombre des actions
offertes.
Le présent mémoire sera organisé de la
manière suivante :
Au niveau du premier chapitre, nous allons présenter,
en premier lieu, les principaux avantages et inconvénients liés
à la décision de l'introduction en bourse. En second lieu, nous
allons définir et mettre en évidence la sous-évaluation
initiale sur le marché boursier tunisien. A cet effet, nous mettrons
l'accent sur les facteurs explicatifs de la sous-évaluation initiale
lors de l'introduction en bourse.
Au niveau du second chapitre, nous allons présenter le
concept de liquidité et déterminer la nature de la relation entre
la sous-évaluation initiale et la liquidité des titres
nouvellement introduits.
Enfin, le dernier chapitre traitera la validation empirique
qui s'intéressera à la sous-évaluation initiale sur la
bourse des valeurs mobilières de Tunis et la nature de la relation de ce
phénomène avec la liquidité des titres nouvellement
introduits.
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