DÉDICACE
Il a su inculquer en moi des vertus qu'il possédait
lui-même. Il fut mon tuteur et mon conseiller, le temps d'un cursus
secondaire.
Je dédie ce mémoire à mon
grand-père maternel Feu Oscar Nabyouré SAWADOGO (1934 -
22/11/1999), celui qui m'a accueilli et éduqué comme son
fils et mis sur la voie de l'abnégation au travail, de la
positivité et de la foi.
REMERCIEMENTS
Notre profonde reconnaissance va en premier lieu à
Monsieur Boureïma TARNAGDA, professeur à l'Université Libre
du Burkina et notre Directeur de Mémoire, pour la confiance qu'il a su
nous accorder et témoigner ainsi, par sa constante disponibilité,
son suivi, ses conseils et ses exhortations continues.
L'aboutissement de notre travail de recherche et
l'élaboration de ce document n'auraient été possibles,
sans la participation de personnes que nous tenons vivement et
sincèrement à remercier. Il s'agit :
- de Madame Adélaïde BELEMSIGRI, Directrice de
FASONORM, pour sa confiance, ses conseils et sa disponibilité ;
- de Monsieur Moustapha GNANKAMBARY, Coordinateur Technique
National du Programme Qualité UEMOA, pour sa précieuse
orientation et son aide ;
- de Monsieur Lassané COMPAORE, consultant en
qualité, pour son assistance, ses conseils et sa
disponibilité ;
- de Monsieur Alexandre SANKARA, Professeur à
l'Université Libre du Burkina, pour ses conseils et sa
disponibilité ;
- de Monsieur Parfait Désiré OUEDRAOGO,
Professeur à l'Université Libre du Burkina, pour ses conseils et
sa disponibilité ;
- de Monsieur Vincent De Paul SAWADOGO, Directeur
Général du Programme Local de Développement du Sanmatenga
(PLDS), pour ses multiples conseils et son soutien ;
- de Monsieur Alain Kompaoré, Conseiller des Affaires
Etrangères, pour ses multiples conseils et son soutien.
Nos remerciements vont au corps professoral de
l'Université Libre du Burkina qui a su, en quatre années
d'études, nous inculquer les enseignements nécessaires à
notre formation et aussi à notre travail de recherche.
Une pensée toute particulière et pleine de
gratitude va à nos parents qui n'ont ménagé aucun effort
pour notre formation scolaire et académique tant sur le plan financier,
matériel que moral. Mais aussi, à la famille TONDE, à nos
amis et connaissances qui nous ont soutenus financièrement et
moralement.
TABLE DES
ABRÉVIATIONS
ABMAQ :
|
Association Burkinabé pour le Management de la
Qualité
|
ACQ :
|
Amélioration Continue de la Qualité
|
BCEAO :
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CAMEG :
|
Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels
Génériques et des Consommables Médicaux
|
FASONORM :
|
Organisme de Normalisation du Burkina Faso
|
ISO :
|
Organisation Internationale de Normalisation
|
JNQ :
|
Journée Nationale de la Qualité
|
MABUCIG :
|
Manufacture Burkinabé de Cigarette
|
PDCA :
|
Plan, Do, Check, Act
|
PME/PMI :
|
Petite et Moyenne Entreprise / Petite et Moyenne Industrie
|
SMQ :
|
Système de Management de la Qualité
|
UEMOA :
|
Union Economique et Monétaire Ouest Africain
|
TABLE DES
TABLEAUX
Page
Tableau 1.1 Caractéristiques
respectives des normes ISO 9001 et ISO 9004... 27
TABLE DES
ILLUSTRATIONS
Pages
Figure 1.1 Le management de la qualité
en boucle fermée ............................ 15
Figure 1.2 Le cycle PDCA ou roue de Deming
......................................... .17
Figure 1.3 Sommaire principal de l'ISO
9001 : 2000 .................................... 25
Figure 1.4 Les principales fonctions de
l'entreprise .................................... 28
Figure 1.5 Les grandes étapes d'une
démarche qualité ............................... 33
Figure 2.1 Modèle d'un système
de management
de la qualité basé sur des processus
....................................... 82
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION GENERALE
1
PARTIE I : CONCEPTS
GÉNÉRAUX DU MANAGEMENT DE LA QUALITÉ
6
CHAPITRE I : LA NOTION DE
QUALITÉ DES PRODUITS
7
I.- DÉFINITION DE LA QUALITÉ
7
II.- LES OBJECTIFS RELATIFS À LA
QUALITÉ
11
CHAPITRE 2 : LE MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
14
I.- LES PRINCIPALES COMPOSANTES DU MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
14
II.- PRÉSENTATION DE LA FAMILLE DE NORMES
ISO 9000
19
CHAPITRE 3 : MISE EN oeUVRE DE LA
DÉMARCHE QUALITÉ DANS L'ENTREPRISE
28
I.- LA FONCTION QUALITÉ DANS
L'ENTREPRISE
28
II.- LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS
L'ENTREPRISE
30
PARTIE II : LE MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ AU SEIN DE L'ENTREPRISE BURKINABÉ
38
CHAPITRE 1 : CAS PRATIQUES
D'ENTREPRISES BURKINABÉ
39
I.- IDENTIFICATION SOMMAIRE ET HISTORIQUE
QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTÉES
40
II.- APERÇU DES SYSTÈMES
QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTEES
43
CHAPITRE 2 : ANALYSE CRITIQUE DES
DÉMARCHES QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTÉES
64
I.- ANALYSES SPÉCIFIQUES
64
II.- OBSERVATIONS
71
CHAPITRE 3 : AVANTAGES DE
L'INSTALLATION D'UN SYSTÈME QUALITÉ ET RECOMMANDATIONS POUR LES
ENTREPRISES BURKINABÉ
74
I.- LES AVANTAGES POUR L'ENTREPRISE
74
II.- RECOMMANDATIONS
78
CONCLUSION GENERALE
83
ANNEXES
92
INTRODUCTION GENERALE
Le changement de millénaire a marqué
l'avènement de la mondialisation des marchés et de la
globalisation financière. Les entreprises sont, de plus en plus,
ouvertes à une concurrence mondiale où les facteurs contribuant
à la compétitivité tels que la qualité, les prix
concurrentiels et la livraison dans les délais sont amenés
à jouer un rôle primordial.
La devise « Le client est roi »
se vérifie encore plus de nos jours. A mesure que s'améliore la
qualité de la vie, la demande de produits et de services de meilleure
qualité augmente également. Partout dans le monde, les clients
exigent que le produit ou le service pour lequel ils ont payé
corresponde à leurs spécifications, réponde à leurs
attentes ; et qu'il fonctionne comme prévu. La qualité est
alors vue comme la capacité de répondre aux attentes du
consommateur à un coût et à un prix, tous les deux,
« acceptables » l'un par l'entreprise, l'autre par le
client.
Il n'est possible aujourd'hui d'atteindre le niveau de
qualité requis dans un produit qu'en utilisant un système de
management de la qualité digne de ce nom. Plusieurs entreprises, de par
le monde, l'ont compris et intègrent dans leurs stratégies ce
management de la qualité considéré par Stora et Montaigne
comme « L'implication de toutes les fonctions de l'entreprise qui
interviennent dans la vie d'un produit ou d'un service pendant la durée
du cycle, avec la totalité du personnel, orientant tous les moyens vers
la prévention des défaillances, systématisant la relation
client - fournisseur, prenant en compte tous les besoins des clients relatifs
à la qualité, aux délais, aux prix, aux performances, avec
pour objectif final la satisfaction totale des clients, c'est-à-dire le
zéro - défaut ».
C'est pour faciliter cette activité, qu'est
arrivée la série de normes ISO 9000, se présentant comme
une alternative de management, susceptible de conduire une entreprise à
l'efficacité et à l'efficience, et ainsi donc vers l'excellence.
L'objectif de cette série de normes sera alors de fournir un
mécanisme permettant de déterminer et de répondre aux
besoins des clients, d'éviter les erreurs lorsque cela est possible et
lorsque ce n'est pas le cas, de les corriger de façon à
améliorer le procédé et à répondre aux
besoins des clients de façon cohérente, au moindre coût. De
cette série, la norme ISO 9001 en sa version 2000 aide beaucoup les
entreprises, en ce qu'elle spécifie particulièrement les
exigences pour un système de management de la qualité et porte
sur l'efficacité du système à satisfaire les exigences des
clients.
Au Burkina Faso comme partout ailleurs, le management de la
qualité s'impose à toute entreprise désireuse de
satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, tout en étant
aussi compétitive. Aujourd'hui, le client est l'un des acteurs les plus
importants pour l'entreprise, puisque c'est lui qui achète le produit
et/ou sollicite le service et fait prospérer l'entreprise. Il doit
être pris en compte à tous les niveaux de l'entreprise. Certains
dirigeants d'entreprises burkinabé l'ont compris, bien que le concept de
management de la qualité soit pratiquement récent au Burkina
Faso, et engagent au sein de leurs structures un système de management
de la qualité, source de bonne performance et de parfaite satisfaction
de la clientèle.
L'actualité et l'importance de cette question, qu'est
le management de la qualité au sein des entreprises burkinabé,
sont illustrées ces dernières années par les
activités organisées dans le pays. Ainsi, l'Etat burkinabé
s'y investit depuis un certain temps. Pour preuve, ces dernières
années ont connu au Burkina Faso une profusion de rencontres, de
manifestations et de formations basées sur la qualité. Entre
autres, il y eu : les quatorzième Journées Nationales de la
Qualité (JNQ) tenues à Ouagadougou du 08 au 12 novembre 2004 avec
le premier Prix National de la Qualité, la vingt-neuvième
Assemblée Générale de la Fédération des
Sociétés d'Assurances de Droit National Africaines tenue du 07 au
11 février 2005 sous le thème « Assurance et
qualité de service ». Aussi, des structures ont
été érigées afin d'aider les entreprises et de
créer des cadres formels pour la qualité et son management.
On peut citer : FASONORM, le Laboratoire National, le Comité
National de Pilotage (CNP) du Programme Qualité UEMOA, l'Association
Burkinabé pour le Management de la Qualité (ABMAQ).
Mais au fait, quels sont la place et l'impact du management de
la qualité sur l'entreprise burkinabé ?
Ce sujet suscite de notre part un véritable
intérêt, dans la mesure où son étude permettra de
mieux connaître cet élément stratégique qu'est la
qualité, de comprendre le système de management de la
qualité et d'appréhender son impact sur les entreprises
burkinabé. Mais aussi, de proposer un document qui permettra de
comprendre et de saisir la qualité comme un outil stratégique
pour la survie et le développement de l'entreprise burkinabé.
Cela, afin de faire des propositions allant dans le sens de
l'amélioration de la compétitivité de ces entreprises. Ce
qui devra contribuer à une prise de conscience du présent et
à une vision de l'avenir de la part des responsables d'entreprises
burkinabé.
Toutefois, une préoccupation réside. Il s'agit
de la véritable opportunité du management de la qualité
pour le manager burkinabé. Comment les responsables d'entreprises
pourront-ils s'approprier cette pratique de sorte à être plus
compétitifs et beaucoup plus présents sur le marché
national comme international ? La qualité d'un produit ou d'un
service peut-elle influer de façon positive sur la rentabilité
des entreprises burkinabé ?
Au Burkina Faso, la culture de la qualité tant au
niveau des entreprises qu'au niveau des consommateurs n'est pas encore aussi
forte ; le prix y étant le plus souvent le facteur
prédominant pour l'acquisition d'un produit ou la sollicitude d'un
service, du fait particulièrement du pouvoir d'achat très faible
de la population. Les hypothèses que nous avançons donc pour
notre étude sont au nombre de deux. La première est que la
qualité influe sur la rentabilité de l'entreprise. Et la seconde
est que cette qualité constitue bien un facteur de
compétitivité pour cette dernière. Ce qui revient à
dire que le management de la qualité serait alors la bienvenue pour nos
entreprises. Reste maintenant à étudier la question afin de
vérifier ces hypothèses.
Pour démontrer cela donc, notre étude consistera
à analyser la qualité et le management de la qualité comme
des facteurs importants, voire nécessaires pour les entreprises
burkinabé. Il s'agira, en réalité, de savoir si
l'entreprise burkinabé est viable, sans une culture franche de la
qualité en son sein.
Notre travail nous a donc conduit, en son fondement
théorique, à une revue documentaire et, en son aspect pratique,
à des enquêtes réalisées auprès de quatre (4)
entreprises de la place. Ces enquêtes ont été, bien
évidemment, soutenues par des entretiens avec des personnes ressources
dans le domaine du management de la qualité. La revue documentaire, il
faut le signaler, est surtout basée sur des documents étrangers
du fait du manque criard d'ouvrages nationaux et d'études
d'universitaires nationaux sur la question.
Les documents d'auteurs étrangers, principalement
Européens, ont été consultés sur des sites Web
spécialisés, à la bibliothèque du Centre Culturel
Français Henri Matisse et au centre documentaire de FASONORM. Les seuls
documents nationaux existants, étant surtout des rapports de stages
basés sur les services qualité d'entreprises de la place ont
été découverts à la Bibliothèque de
l'UFR-SEG de l'Université de Ouagadougou, mais ont été
sans grand effet sur notre étude.
Les collectes d'informations auprès des quatre (4)
entreprises se sont faites sur la base de leur engagement dans le mangement de
la qualité, selon une étude auparavant menée par
l'Association Burkinabé de Management de la Qualité (ABMAQ). Les
entreprises AIR BURKINA, BURKINA BAIL, CAMEG et MABUCIG ont donc
été approchées pour cette enquête, grâce
à un questionnaire préalablement établi et
administré à des personnes ressources dans ces entreprises.
Les préoccupations énoncées trouveront,
certainement, leurs réponses au terme de notre travail. Ce dernier se
structure en deux parties. La première partie, intitulée
« concepts généraux du management de la
qualité », se charge de nous situer dans l'idée
générale du thème, par la définition des notions de
qualité, de management de la qualité, ainsi que de la mise en
place d'une démarche qualité au sein d'une entreprise ; et
ce, respectivement sur trois chapitres. La seconde partie de notre document,
titrée « le management de la qualité au sein de
l'entreprise burkinabé », nous avance dans la
résolution de notre sujet. Cette partie, également
subdivisée en trois chapitres, donne d'abord des cas pratiques
d'entreprises burkinabé déjà engagées dans la mise
en oeuvre d'un système de management de la qualité ; puis
s'évertue à analyser les démarches qualité de ces
entreprises, avant de présenter tout naturellement les avantages du
management de la qualité et les recommandations pour aboutir à
une bonne mise en oeuvre de la démarche. Cela, afin d'exhorter les
entreprises non engagées dans le management de la qualité
à s'y mettre ; mais aussi d'apporter des suggestions à toute
entreprise burkinabé, déjà engagée ou non, à
mieux s'investir pour cet outil de compétitivité et de
rentabilité que peuvent être la qualité et son
management.
PARTIE I :
CONCEPTS GÉNÉRAUX DU MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
CHAPITRE I : LA NOTION DE QUALITÉ DES PRODUITS
La qualité est de plus en plus une variable essentielle
pour toute entreprise qui propose des biens et/ou des services sur un
marché. La qualité d'un produit couvre sa performance, mais aussi
sa disponibilité. Elle est devenue un argument essentiel pour les
entreprises parce que critère essentiel de choix pour les clients. C'est
un facteur que les premiers doivent savoir atteindre de sorte à
éviter que les seconds ne puissent la mettre en doute.
I.-
DÉFINITION DE LA QUALITÉ
Bien souvent, le terme « qualité »
est interprété de manières très diverses. Dans le
langage courant, on parle de produit de première qualité, ce qui
signifie que le client est satisfait de la marchandise et des services offerts.
Pour lui, la qualité est synonyme de satisfaction. Pour l'entreprise en
revanche, la qualité implique par exemple la rapide disponibilité
des produits à des coûts avantageux.
I.
1.- SIGNIFICATION DE LA QUALITÉ
Il est courant de distinguer les produits (matériels)
et les services (immatériels). Cependant, avec le développement
de l'entreprise, le terme « produit » tend à
s'imposer pour désigner les uns et les autres1(*). Cette fusion
entérinée par la normalisation internationale relative à
la qualité, a ses raisons et surtout l'avantage de la
simplicité ; car de plus en plus, produits et services sont
associés dans les fournitures et prestations des entreprises.
Le produit est défini comme le résultat
d'un ensemble d'activités corrélées ou interactives qui
transforme des éléments d'entrée en éléments
de sortie2(*). Cet ensemble
d'activités corrélées ou interactives de transformation
est désigné par le terme « processus ».
Autrement dit donc, les produits (et services) sont « le
résultat d'un processus »3(*).
Le terme « qualité » pouvant
être ambigu, vue sa multiplicité de sens, sa définition a
été précisée au niveau de l'Organisation
Internationale de Normalisation (ISO)4(*). Selon cette dernière, la qualité est
« l'aptitude d'un ensemble de caractéristiques
intrinsèques à satisfaire des
exigences »5(*). Concrètement, la qualité existe lorsque
la nature de la prestation offerte correspond aux exigences6(*). La nature de la prestation d'un
produit ou d'un service comprend, aussi, l'information et le contact avec le
client. Les exigences ne se limitent toutefois, pas uniquement, aux besoins et
aux attentes du consommateur individuel, mais englobent aussi les demandes et
obligations de tous (respect de l'environnement et sécurité) et
du producteur lui-même (coûts, délais).
Ces exigences, ou encore besoins, ou attentes formulées
peuvent concerner un produit, une activité ou un processus, un organisme
ou une personne. Elles sont celles des utilisateurs ou clients à savoir
des particuliers, des entreprises, des services publics ou privés, des
services internes ; et sont soit exprimées par le client, soit
implicites ou potentielles.
Par ailleurs, la qualité peut se définir selon
le contexte socio-économique et culturel du milieu dans lequel l'on se
trouve. Toute communauté possède des valeurs et des us qui lui
sont propres. De façon particulière, les africains sont le plus
souvent accusés d'appliquer, grossièrement, ce qui leur vient de
l'extérieur. Il ne faut, toutefois, jamais perdre de vue que ce qu'il y
a ailleurs se retrouve également chez soi, mais sous d'autres formes ou
d'autres appellations ; et que également, tellement de
théories et de pratiques, d'origine africaine ont été
expatriées pour nous revenir sous d'autres formes que nous peinons
même parfois à reconnaître.
Ainsi, même si cela n'est pas si perceptible, les
Africains faisaient du management à l'aide de méthodes,
aujourd'hui assimilable aux outils utilisés dans le management de la
qualité ; et ceci bien avant l'avènement des pratiques et
des concepts formels du management de la qualité. De tout temps, dans
nos villages ou campagnes, lorsqu'il y a un problème concernant tout le
village ou un membre du village, il y a réunion pour résoudre ce
problème. Sous l'arbre à palabres, chacun des sages ou des
notables donne son point de vue et propose sa solution pour la
résolution du problème ou du sujet, objet à palabres. A
l'issue de la rencontre, une ou plusieurs propositions sont retenues, et la
décision de mise en oeuvre de cette solution est prise par le chef et
appliquée selon ses prescriptions. Cette décision, prenant en
compte tous les aspects environnementaux et coutumiers, sont d'autant plus
efficaces qu'efficients, mais seulement à caractère
socioculturel. Le caractère économique vient s'ajouter,
évidemment, à l'échelle de l'entreprise. Les africains,
par nature, ne sont pas étrangers à certains aspects des normes,
quel qu'en soit la teneur qu'on leur donne.
Il existe donc un Système de Management de la
Qualité de base dans nos sociétés africaines, quoique
traditionnelles. Mais aujourd'hui, le langage étant plus communautaire,
plus international, les entreprises africaines à l'instar de leurs
semblables des autres continents, veulent s'identifier à des
référentiels de management de la qualité, et ainsi, aller
au delà de ce management traditionnel. Toute entreprise se revendique
d'une qualité, existante ou non, selon un référentiel
universel ou interne.
Les praticiens ont transcrit la qualité en formule
mathématique. Elle peut ainsi être mesurée par
l'expression :
Q = P / A
Avec Q la qualité ;
P la performance ou les résultats ; et
A les attentes du client
Si Q = 1, les attentes du client ont
été honorées et le client est totalement satisfait. Il
s'agit là, d'une situation idéale.
I. 2.- LES CARACTÉRISTIQUES
DE LA QUALITÉ
Les caractéristiques composantes de la qualité
sont de nature très diverses selon le type de
« produit » proposé.
Pour un produit matériel, les caractéristiques
sont dimensionnelles, physiques, chimiques, sensorielles, etc. ; et aussi de
fonctionnement (respect de performances, de consommations). A celles-ci
s'ajoutent des caractéristiques assurant le maintien dans le temps de
l'aptitude à l'emploi (fiabilité, maintenance, aptitude à
la conservation), et des caractéristiques liées à la
sécurité d'emploi et l'absence de nuisances (ou des nuisances
réduites vis-à-vis des utilisateurs, des tiers et de
l'environnement).
Pour un service, par contre, les caractéristiques
comprennent, selon les cas, des aspects relationnels (accueil, dialogue), des
conditions d'ambiance et de confort, des aspects liés au temps (respect
d'horaires), des dispositions propres à faciliter la tâche de
l'usager (formulaires simples, notices claires).
Ces caractéristiques concourent toutes à la
satisfaction des besoins des utilisateurs.
En fait, la qualité est « dans le
produit ». Elle est intrinsèque au produit (ou service). Elle
n'est pas cette chose en plus, que l'on rajoute, après la conception du
produit. Il n'y a pas dans une entreprise des gens qui font le produit et
d'autres qui font la qualité. C'est en faisant le produit, tout au long
de sa conception et de sa réalisation, que l'on fait en sorte qu'il ait
toutes les caractéristiques requises, c'est-à-dire la
qualité voulue.
La qualité n'est pas la performance maximale, mais le
respect de la performance spécifiée. Ce n'est pas le
« haut de gamme », comme le pensent très
fréquemment plusieurs interlocuteurs rencontrés ; et l'on ne
peut comparer la qualité de produits ou services qu'à
l'intérieur d'une même gamme, correspondant à un type de
besoin et à une fourchette de prix. La qualité à obtenir
est la qualité nécessaire et suffisante répondant au
besoin, dans des limites de coût données.
La qualité se perçoit également à
travers différents niveaux de définitions. Elle peut être
caractérisée par :
- Le respect du cahier des charges : Le produit ou le
service correspond bien à ce qui était écrit, la
publicité est non mensongère ;
- Le maintien de la conformité : Les fonctions
fournies ne doivent pas se détériorer rapidement dans le temps en
utilisation normale ;
- La satisfaction implicite : Le consommateur doit
trouver le bien-être recherché par l'acquisition du produit. Ce
pour lequel il se l'est procuré doit être assouvi ;
- La satisfaction économique : Le consommateur
doit en avoir pour son argent ; car en dernier recours, c'est lui qui
décide des produits qui vont se vendre.
Par ailleurs, lorsqu'une caractéristique d'un produit
ou d'un service ne satisfait pas aux exigences de l'utilisation prévue,
on dit qu'il y a un défaut (de conception, de réalisation ou
d'exécution) ; lorsqu'elle n'est pas conforme à la
spécification, on parle de non-conformité. Le terme anomalie,
plus général, couvre tout écart ou déviation par
rapport à ce qui était attendu.
La non-qualité représente, quant à elle,
globalement, l'ensemble des écarts entre la qualité voulue et la
qualité détenue, constatés sur un produit. Elle se mesure
en éléments statistiques ou économiques. Dans un sens plus
large, elle est le « contraire » de la qualité.
II.-
LES OBJECTIFS RELATIFS À LA QUALITÉ
Les objectifs face à la qualité dépendent
du bord sur lequel l'on se situe pour analyser la qualité. Pour cela,
les experts de la qualité distinguent des « partenaires
pour la qualité ». Ces partenaires sont :
l'entreprise et les clients. Les objectifs de chaque partie diffèrent
donc, selon le statut de chacune d'elles.
II. 1.- LES OBJECTIFS DE
L'ENTREPRISE
L'entreprise est un ensemble d'installations et de personnes
avec des responsabilités, des pouvoirs et des relations. Elle est un
acteur économique produisant des biens et des services pour d'autres
acteurs, dans le but de dégager des bénéfices. Ses
objectifs sont liés à ses obligations envers l'extérieur
(les clients et la société) et envers elle-même. Elle a,
également, des engagements qu'elle se doit d'honorer vis-à-vis de
tous les facteurs la composant.
L'entreprise doit satisfaire le client. Elle est conduite
à épouser le point de vue de celui-ci quant à la
qualité. Elle doit lui procurer la qualité voulue et les
éléments de confiance en cette qualité. Aussi, envers les
clients liés à elle par contrat, l'entreprise doit respecter les
clauses contractuelles en matière de qualité, de prix et de
délai. Cela constitue pour elle des objectifs
« externes » à atteindre.
Les objectifs « internes », quant à
eux, viennent des obligations de l'entreprise envers son personnel et envers
ses actionnaires ; ou d'une façon générale, envers
ceux qui mettent les moyens à sa disposition. Elle recherche la
rentabilité, la compétitivité, la pérennité,
la progression.
L'amélioration de la qualité de ses fournitures
et prestations, acquise par une meilleure maîtrise des processus, est un
facteur essentiel de rentabilité et de compétitivité. Car,
selon la « réaction en chaîne »
enseignée par Deming7(*) aux Japonais dès 1950, cette
amélioration de la qualité permet, avec la réaction des
coûts de la non-qualité et des prix de revient, de
« gagner des parts de marché, grâce à une
meilleure qualité et à des prix plus faibles ».
II. 2.- LES OBJECTIFS DES
CLIENTS
Le client est une personne ou un groupe de personnes qui
reçoit, contre paiement, un produit ou un service et qui
bénéficie des avantages découlant de ce produit ou
service. Le terme « client » s'applique à
l'entreprise, au consommateur, à l'utilisateur final d'un produit, au
détaillant, au bénéficiaire ou à l'acheteur.
Le client est l'acteur le plus important de l'entreprise, car
il détermine de façon significative la survie et le
développement même de celle-ci. Son objectif, en terme de
qualité des produits ou des services proposés à lui par
l'entreprise est des plus délicats. Le client veut avoir, à
l'avance, une probabilité aussi élevée que possible, sinon
la certitude absolue, que le produit ou service dont il va disposer
répondra à ses besoins. Il est très attentif à la
qualité de ce qu'il acquiert.
Les objectifs du client, face aux produits et aux services
d'une entreprise, sont réunis sous l'appellation
« exigences du client ». Ses relations avec
l'entreprise sont le plus souvent limitées à la satisfaction de
ses exigences, et donc de ses besoins ou attentes formulés, de
façon implicite et pourquoi pas, de façon imposées.
De nos jours, l'impact de la qualité s'est
profondément élargi, puisqu'elle ne touche pas seulement le
produit, mais aussi les procédés de fabrication, les
équipements et les hommes, l'organisation et toutes les
procédures de travail au sein de la structure. Au-delà de la
qualité du produit, il faut entrevoir tous les aspects et facteurs
concourant au produit fini. Il convient donc de se familiariser avec le
management de la qualité.
CHAPITRE 2 : LE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ
Selon R.-A. Thiétart, « le management,
action ou art ou manière de conduire une organisation, de la diriger, de
planifier son développement, de la contrôler, s'applique à
tous les domaines d'activité de l'entreprise »8(*).
Selon l'ISO 9000 : 2000, le management de la
qualité est défini comme étant l'ensemble des
« activités coordonnées permettant d'orienter et de
contrôler un organisme en matière de
qualité »9(*). Cette orientation et ce contrôle de
l'organisme10(*) en
matière de qualité passent, généralement, par
l'établissement d'une politique qualité11(*) et d'objectifs
qualité12(*), la
planification de la qualité, la maîtrise de la qualité,
l'assurance de la qualité et l'amélioration de la qualité
(cf. Annexe 2) ; constituant du même coup, les missions et les
composantes du management de la qualité.
I.- LES
PRINCIPALES COMPOSANTES DU MANAGEMENT DE LA QUALITÉ
Les moyens utilisés dans le management de la
qualité recouvrent tout ce que l'entreprise doit faire, au plan
opérationnel, pour mettre en oeuvre la politique qualité et
atteindre les objectifs internes et externes en termes de qualité.
Schématiquement, le management de la qualité
peut se représenter comme un asservissement en boucle fermée
(figure 1.1).
PLANIFICATION
· Maîtrise de la qualité
· Assurance de la qualité
· Amélioration de la qualité
Politique Qualité
Plan Qualité
Appréciation des clients
Qualité perçue
Qualité demandée
par le marché
Qualité réalisée
+
-
Figure 1.1 Le
management de la qualité en boucle fermée13(*)
I. 1.- LA PLANIFICATION DE LA
QUALITÉ
La planification de la qualité comprend les
activités qui permettent d'établir les objectifs
qualité et de spécifier les processus opérationnels et les
ressources afférentes, nécessaires pour atteindre les objectifs
qualité14(*). La
planification qualité :
En somme, la planification de la qualité se traduit
par des plans d'actions, qui définissent ce qui doit être fait,
qui en est responsable et quelle est la date d'échéance ?
I. 2.- LA MAÎTRISE DE LA QUALITÉ
La maîtrise de la qualité est l'ensemble des
techniques et activités à caractère opérationnel
utilisées pour satisfaire aux exigences pour la qualité15(*). Maîtriser la
qualité, ce n'est autre chose que de définir et mettre en oeuvre
les dispositions nécessaires pour créer un produit ayant les
caractéristiques voulues ; c'est maîtriser les
activités qui concourent à la création du produit et leurs
résultats ; c'est maîtriser le processus de
création.
L'entreprise doit veiller à mémoriser, en
permanence, son « vécu » de manière à
enraciner le savoir faire et développer le professionnalisme. Elle devra
donc adopter une approche processus (entrée, sortie, interactions) pour
maîtriser la qualité (processus technique ou administratif). Cela
permet de bien identifier pour chaque opérateur et chaque service son
produit, ses clients et ses fournisseurs.
La maîtrise de la qualité est d'ordre technique
et méthodologique. Ce n'est pas une activité
séparée qui se superposerait à l'activité
créatrice de l'entreprise, mais une manière efficace d'exercer
l'activité créatrice. Elle permet d'éviter toute
déviation indésirable de la qualité planifiée du
produit ou service fourni. W. Edwards Deming, connu pour avoir introduit la
maîtrise statistique de la qualité au sein de l'appareil militaire
des Etats-Unis et des industries japonaises, et auteur de nombreux livres sur
la maîtrise de la qualité, divise la maîtrise de la
qualité en quatre activités à travers le cycle PDCA
(Plan, Do, Check, Act) encore appelé « roue de
Deming » (figure 1.2).
Planifier (Plan)
Faire (Do)
Vérifier (Check)
Agir (Act)
Figure 1.2 Le cycle PDCA ou roue de Deming
Le cycle PDCA de Deming s'applique à toutes les
situations et à tous les domaines où la maîtrise de la
qualité est souhaitée. Il s'agit d'un modèle universel qui
couvre toutes les activités relatives à la maîtrise de la
qualité, ainsi qu'à l'assurance de la qualité et à
l'amélioration de la qualité.
Selon un « grand principe » de base du
management de la qualité, « Je dis ce que je fais,
j'écris ce que je viens de dire et je fais ce qui est écrit
... ». Ecrire, dans chaque service, les procédures
opérationnelles liées aux processus ayant une incidence sur la
qualité est indispensable pour la pérennité du niveau
technologique atteint (un changement de personne sur un poste de travail par
exemple). Ces procédures permettent d'éviter les dérives
de l'exploitation du système de management de la qualité. Elles
évitent, également, les improvisations qui la plupart du temps se
traduisent, au bout du compte, par des dépenses qui viennent gonfler les
coûts de la non-qualité.
I. 3.- L'ASSURANCE DE LA
QUALITÉ
L'assurance de la qualité est l'ensemble des
« activités préétablies et
systématiques mises en oeuvre dans le cadre du système
qualité et démontrées en tant que besoin, pour donner la
confiance appropriée en ce qu'une entité (service, produit,
processus, activités ou organisation) satisfera aux exigences en
matière de qualité »16(*).
En termes d'objectifs, l'utilisateur veut avoir l'assurance de
la qualité, c'est-à-dire la confiance appropriée en ce que
la qualité voulue sera obtenue ; l'entreprise doit acquérir
elle-même cette confiance et en procurer les fondements à
l'utilisateur.
En termes opérationnels, assurer la qualité,
c'est définir et mettre en oeuvre les dispositions propres à
fonder cette confiance aux yeux de l'entreprise elle-même (assurance
interne de la qualité), mais aussi aux yeux des clients et utilisateurs
(assurance externe de la qualité).
L'assurance de la qualité vient en complément
à la maîtrise de la qualité pour donner confiance au
client, lui garantir que la qualité qu'il est en droit d'attendre, sera
effectivement celle qui lui sera fournie. Elle a aussi comme fonction interne,
de rassurer la direction et les actionnaires sur la démarche
qualité mise en place.
Une définition bien simple de l'assurance
qualité permet de savoir ce qu'elle demande, c'est-à-dire
d'écrire ce que l'on fait (décrire les pratiques de
l'entreprise), de faire ce que l'on écrit (mettre en oeuvre ces
pratiques) et d'écrire ce que l'on a fait (prouver cette mise en oeuvre
par des enregistrements).
L'instrument essentiel de l'assurance de la qualité est
l'audit qualité. Celui-ci, fait par une personne indépendante au
service, est une comparaison entre ce que l'on doit faire (ce qui est
écrit) et ce que l'on fait réellement. En cas de
différence notoire, soit on doit revoir la façon de
procéder si la qualité n'est pas présente, soit modifier
ce qui est écrit pour transcrire les modifications apparues dans le
nouveau processus. L'audit interne est organisé par l'entreprise,
l'audit externe par le client ou par un organisme certificateur,
c'est-à-dire un organisme habilité à délivrer des
certifications17(*) de
conformité à un référentiel précis telles
que les Normes ISO 9000.
I. 4.- L'AMÉLIORATION DE LA
QUALITÉ
L'ISO 9000 : 2000 définit l'amélioration de
la qualité comme « la partie du management de la
qualité axée sur l'accroissement de la capacité à
satisfaire aux exigences pour la qualité »18(*).
Une amélioration de la qualité sous entend une
maîtrise préalable de la qualité. Pour aboutir à
cette amélioration, il faut auparavant mesurer la satisfaction des
clients. L'objectif est de connaître la satisfaction du client afin de
mieux le servir. A chaque interface entre le client et les services de
l'entreprise, il existe une perte d'information due à des non-dits ou
des incompréhensions.
De façon plus large, on parle du concept
d'Amélioration continue de la qualité (ACQ) qui est, pour une
entreprise, l'engagement d'améliorer constamment ses opérations,
ses processus et ses activités en vue de satisfaire les besoins de ses
clients, d'une manière efficace, régulière et rentable.
II.-
PRÉSENTATION DE LA FAMILLE DE NORMES ISO 9000
Aucune exploration de la notion de management de la
qualité et des pratiques qui s'y rattachent ne saurait être
complète, sans évoquer le modèle ISO 9000. Il convient
donc, de présenter les différentes normes qui la composent.
I.
1.- GÉNÉRALITÉS
L'Organisation Internationale de Normalisation (ISO) est une
fédération d'organismes nationaux de normalisation fondée
en 1947 et comprenant plus de 140 pays. A ce jour, l'ISO a
élaboré près de 10 000 normes internationales
volontaires, sur la base du consensus, dans presque tous les domaines de
l'activité industrielle, économique, scientifique et
technique.
La famille de normes ISO 9000 est l'expression d'un consensus
international sur les bonnes pratiques de management. Ces normes permettent
d'assurer la livraison de produits et de services de qualité constante,
répondant aux attentes des clients. Ces bonnes pratiques ont
été décantées et classées en un ensemble
d'exigences normatives pour un système de management par la
qualité accessible à tout organisme. La famille de normes ISO
9000 est l'un des plus grands succès de toute l'histoire de
l'Organisation Internationale de Normalisation et plus de 80 pays l'ont
intégrée à leurs normes nationales. Le Burkina Faso,
à travers FASONORM19(*), s'y atèle également.
ISO 9000 a pour objectif premier d'aider les entreprises dans
leur recherche de la qualité, leur capacité à satisfaire
les exigences des clients et d'y parvenir de manière optimale, par la
prévention des erreurs. ISO 9000 fixe des lignes directrices pour
diriger, coordonner et contrôler chacune des activités
menées dans une entreprise. Elle décrit les principes essentiels
des systèmes de management de la qualité et en spécifie la
terminologie.
Tandis que la norme ISO 9001 énonce les exigences
auxquelles doit satisfaire une démarche qualité, elle n'impose
pas de modalités quant aux moyens d'y parvenir. Elle laisse donc une
marge de manoeuvre et une flexibilité considérable d'application
dans les différents secteurs économiques et leurs environnements
de travail, et dans des cultures nationales différentes.
La famille des normes ISO 9000 se fonde sur le principe de la
satisfaction du client, en évitant la non-conformité à
toutes les étapes de la chaîne d'approvisionnement. Lorsque les
tâches sont réalisées de façon appropriée
dès le début, il n'y a pas de rebuts, les coûts sont
minimisés et les bénéfices à leur optimum, rien de
mieux pour une entreprise.
Une entreprise qui satisfait aux exigences d'ISO 9000 doit
procéder à un audit de son système qualité20(*), pour vérifier si elle
maîtrise correctement les processus de management. Elle peut inviter ses
clients à effectuer l'audit, et conforter ainsi chez eux la certitude
qu'ils obtiendront des produits ou services répondant à leurs
attentes. L'entreprise peut aussi faire appel au service d'un organisme
indépendant de certification de la qualité, pour obtenir un
certificat de conformité à l'ISO 9000. Cette dernière
option est devenue très populaire dans le monde des entreprises
étant donnée la crédibilité que revêt une
évaluation indépendante.
ISO 9000 n'est pas un label de qualité pour les
produits ou services d'une entreprise donnée. Elle ne se rapporte,
aucunement, à un produit ou à un service donné ;
d'où leur appellation de « normes génériques
de systèmes de management ». Le terme
« générique » signifie que les mêmes
normes peuvent être appliquées à toute organisation, quel
que soit le produit ou le service offert.
Les normes ISO 9000 sont révisées
périodiquement afin de mieux faire face aux contraintes, très
évolutives, du marché et de l'environnement des
entreprises ; et de répondre ainsi à leurs attentes. Depuis
la version ISO 9000 de 1994, la dernière révision de cette norme
date de 2000 ; d'où la notation « ISO 9000 :
2000 ».
II. 2.- LES NORMES ISO 9000 :
2000, SYSTÈME DE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ - PRINCIPES
ESSENTIELS ET VOCABULAIRE
De façon spécifique, la norme ISO 9000 en sa
version 2000 (ISO 9000 : 2000) se présente comme une clé
d'entrée, qui présente une introduction des systèmes de
management de la qualité. Deux parties y sont
consacrées :
- «Termes et
définitions » : cette partie spécifie les
différents termes liées au management de la qualité et
leurs définitions. Dans le domaine de la qualité, le vocabulaire
est des plus importants, les nombreuses difficultés rencontrées
dans les démarches qualité sont souvent liées à
l'incompréhension des mots utilisés et à des divergences
d'interprétation21(*) ;
- « Principes essentiels liés aux
systèmes de management de la qualité » :
cette partie informative vise à expliquer, de façon simple et
concise, les principaux concepts dans les normes de systèmes de
management de la qualité. Elle constitue dans ce sens un bon outil de
sensibilisation pour comprendre les approches développées dans le
couple de normes ISO 9001 / ISO 9004.
La norme ISO 9000 : 2000 est complétée par
une annexe sur les diagrammes de concepts. Ce sont des outils graphiques qui
permettent de visualiser comment les termes sont reliés entre eux.
Cette norme s'est inspirée des huit (8) principes de
management de la qualité totale22(*). Ces principes aident à orienter la direction
de l'entreprise vers de meilleures performances. Ceux-ci, repris
également par l'ISO 9004 : 2000, sont23(*) :
Ø L'orientation client : Les
organismes dépendent de leurs clients, il convient donc qu'ils en
comprennent les besoins présents et futurs, qu'ils satisfassent leurs
exigences et qu'ils s'efforcent d'aller au-devant de leurs attentes.
Ø Le leadership : Les dirigeants
établissent la finalité et les orientations de l'organisme. Il
convient qu'ils créent et maintiennent un environnement interne dans
lequel les personnes peuvent pleinement s'impliquer dans la réalisation
des objectifs de l'organisme.
Ø L'implication du personnel :
Les personnes à tous niveaux sont l'essence même d'un
organisme et une totale implication de leur part permet d'utiliser leurs
aptitudes au profit de l'organisme ;
Ø L'approche processus : Un
résultat escompté est atteint de façon plus efficiente
lorsque les ressources et activités afférentes sont
gérées comme un processus ;
Ø Le management par approche
système : Identifier, comprendre et gérer des
processus corrélés comme un système contribue à
l'efficacité et l'efficience de l'organisme à atteindre ses
objectifs ;
Ø L'amélioration continue :
Il convient que l'amélioration continue de la performance
globale d'un organisme soit un objectif permanent de l'organisme ;
Ø L'approche factuelle pour la prise de
décision : Les décisions efficaces se fondent sur
l'analyse de données et d'informations ;
Ø Les relations mutuellement
bénéfiques avec les fournisseurs : Un organisme et
ses fournisseurs sont interdépendants et des relations mutuellement
bénéfiques augmentent les capacités des deux organismes
à créer de la valeur.
II. 3.- LA NORME ISO 9001 :
2000, SYSTÈMES DE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ - EXIGENCES
L'ISO 9001 en sa version 2000 (ISO 9001 : 2000)
spécifie les exigences relatives à un système de
management de la qualité. Ces exigences concernent tout organisme
engagé dans la mise en place d'un système de management de la
qualité, lorsque celui-ci :
- doit démontrer son aptitude à fournir des
produits satisfaisant aux exigences des clients et à la
réglementation applicable ;
- vise à accroître la satisfaction de ses clients
par l'application efficace du système, y compris les processus pour
l'amélioration continue du système et l'assurance de la
conformité aux exigences des clients et aux exigences
réglementaires applicables24(*).
Les exigences de cette Norme internationale sont
génériques et prévues pour s'appliquer à tout
organisme, quels que soient son type, sa taille et le produit fourni.
Présentée sous forme de spécifications
(« ce qu'il faut faire »), la norme ISO 9001 : 2000
s'attache essentiellement au management des processus nécessaires pour
satisfaire les besoins et les exigences du client, en assurant la
conformité du produit et/ou du service.
Outre la satisfaction du client, la norme ISO 9001 : 2000
présente également de façon explicite deux autres
objectifs : la prise en compte des aspects réglementaires
liés aux produits et l'amélioration continue.
La norme ISO 9001 : 2000 présente un modèle
complet de système de management de la qualité, depuis
l'identification des exigences du client jusqu'à l'obtention de sa
satisfaction. Elle est organisée en huit chapitres avec trois niveaux
d'arborescence. Le sommaire général de cette norme est le
suivant :
ISO 9001
Domaine d'application
Référence normative
Termes et définition
Système de management de la
qualité
Mesures, analyse et amélioration
Responsabilité de la direction
Management des ressources
Réalisation du produit
Exigences générales
Exigences relatives à la documentation
Engagement de la direction
Ecoute client
Politique qualité
Planification
Responsabilité, autorité et communication
Revue de direction
Mise à disposition des ressources
Ressources humaines
Infrastructures
Environnement de travail
Planification de la réalisation du produit
Processus relatifs aux clients
Conception et développement
Achats
Maîtrise des dispositifs de surveillance et de mesure
Production et préparation du service
Généralités
Surveillance et mesures
Maîtrise du produit non conforme
Analyse des données
Amélioration
Figure 1.3
Sommaire principal
de l'ISO 9001 : 200025(*)
II. 4.- LES NORMES ISO 9004 :
2000, SYSTÈMES DE MANAGEMENT DE LA QUALITÉ - LIGNES DIRECTRICES
POUR L'AMÉLIORATION DES PERFORMANCES
L'ISO 9004 fournit des lignes directrices sur
l'efficacité et l'efficience du système de management de la
qualité. L'objet de cette norme est l'amélioration des
performances de l'organisme et la satisfaction des clients et autres parties
intéressées26(*).
Cette norme internationale est applicable aux processus de
l'organisme ; et les principes de management de la qualité (cf.
II.2) sur lesquels elle se fonde, peuvent être déployés
dans l'ensemble de l'organisme. L'obtention d'une amélioration
permanente, mesurée par le biais de la satisfaction des clients et des
autres parties intéressées, constitue son principal
objet27(*).
La norme ISO 9004 en sa version 2000 (ISO 9004 : 2000)
est conçue sous forme de recommandations, décrivant de
façon complète un système de management de la
qualité et les processus le composant. Comme son nom l'indique, elle
vise l'amélioration des processus d'une entreprise, lui permettant
d'accroître sa performance.
Cette norme est globale, dans le sens où elle couvre
l'ensemble des processus contribuant à la satisfaction des clients et
des autres parties intéressées, notamment : le personnel,
les actionnaires, les fournisseurs et la société (pouvoir public,
collectivités, associations, citoyens, etc.).
Les caractéristiques spécifiques des deux normes
ISO 9001 et ISO 9004 peuvent être résumées selon le tableau
suivant :
Tableau 1.1 Caractéristiques respectives des
normes ISO 9001 et ISO 9004.
|
ISO 9001
Exigences
(« doit »)
|
ISO 9004
Recommandations
(« il convient »)
|
Sur quoi porte-t-elle ?
|
Tous les processus ayant un impact sur la qualité du
produit
|
Tous les processus
|
Quel est l'objectif ?
|
Maîtrise des processus et efficacité
|
Performance de l'organisme et efficience
|
Quelle est la cible visée ?
|
Client
|
Parties intéressées
|
Quel outil d'évaluation ?
|
Audit qualité
|
Auto-évaluation
|
Source : MATHIEU S., Anticiper les normes ISO
9000 : Version 2000, AFNOR, Paris, 2000
Dans le domaine de la qualité, Il est à relever
une confusion entre les termes : administration de la qualité,
gestion de la qualité et management de la qualité. Une
explication s'impose donc. Terme plus ancien, l'administration de la
qualité est l'ensemble des activités consistant à faire
appliquer la qualité dans l'entreprise, quelques soient les moyens d'y
arriver. Elle repose sur l'efficacité. Administrer la qualité,
c'est l'appliquer coûte que coûte, sans
arrière-pensée, selon les directives ou les normes prescrites.
La gestion de la qualité pour sa part est souvent
considérée comme le terme français du management de la
qualité. Elle repose sur l'efficacité et l'efficience. Ce terme
peut être défini comme l'ensemble des activités consistant
à appliquer la qualité au sein de l'entreprise en tenant compte
de toutes les fonctions de l'entreprise. Elle met à contribution toutes
les composantes de l'entreprise. Terme plus récent, le management de la
qualité englobe efficacité et efficience, mais amène un
terme nouveau à savoir l'environnement. Il recouvre les notions de
direction participative et de gestion dynamique.
La définition des termes permet d'aborder,
allègrement, un modèle de démarche qualité
préconisée en entreprise.
CHAPITRE 3 : MISE EN oeUVRE DE LA DÉMARCHE
QUALITÉ DANS L'ENTREPRISE
L'entreprise est considérée comme un acteur
économique produisant des biens et des services pour d'autres acteurs en
dégageant des bénéfices. Elle est un système
nécessitant en permanence des choix et des prises de décisions,
quelques fois, vitales pour son existence.
Les clients sont indispensables à la survie de
l'entreprise. C'est pourquoi l'amélioration de la qualité et de
la productivité est un objectif permanent qui ne doit souffrir d'aucun
compromis. L'importance des enjeux fait que la qualité ne peut pas
être considérée comme une heureuse retombée du
respect des procédures de fabrication ou de conception. La
qualité doit être gérée en tant que telle,
c'est-à-dire qu'elle doit être pensée (voulue et
décidée) et pilotée (processus de transformation) pour
dégager un résultat28(*).
I.- LA
FONCTION QUALITÉ DANS L'ENTREPRISE
Finance
Technique
Personnel
Achat
Après-vente
Qualité
Marketing
Production
Communication
Contrôle de gestion
Commercial
Figure 1.4 Les principales
fonctions de l'entreprise
Le management de l'entreprise se compose de plusieurs
fonctions interdépendantes tendues vers un objectif commun de
rentabilité. Cette corrélation de fonctions, toutes gravitant
autour de la fonction principale de production de biens comme de services, peut
être illustrée par la figure 1.429(*).
La fonction qualité fait partie de ces fonctions. Dans
les pays à croissance économique, elle fut longtemps
incorporée à la fonction production, et parfois même
rattachée à la fonction gestion du personnel. Les exigences d'un
marché international, très concurrentiel, lui ont redonné
une certaine indépendance ; raison pour laquelle les dirigeants
d'entreprise lui consacrent, aujourd'hui, un département ayant en charge
le management de la qualité au sein de leurs entreprises. Cependant, au
Burkina-Faso, cet état d'esprit n'est pas encore très bien
répandu au sein des entreprises du fait de l'introduction récente
du management de la qualité dans le pays, les entreprises d'antan
étant vétustes et, pour la plupart, réfractaires aux
nouvelles idées ou pratiques. Plusieurs entreprises burkinabé
continuent ainsi à l'intégrer aux fonctions de production,
technique ou commerciale.
Les qualiticiens ne se lasseront jamais de le dire, la
fonction qualité n'est pas exercée par un seul département
dans l'entreprise. En effet, tous les départements et les
employés, qui la composent, ont un rôle à jouer pour
obtenir la qualité des produits et des services. En revanche, le
management de la qualité est piloté par un département qui
a reçu cette mission de la direction générale, car
celle-ci ne doit pas être juge et partie. Sa tâche consiste
essentiellement à former le personnel des autres départements,
à coordonner les programmes d'amélioration, à
vérifier les résultats et dans certains cas, à faire
l'inspection des produits. Egalement en relation directe avec la
clientèle, il représente celle-ci dans l'entreprise. En liaison
avec le service commercial et de la production, il doit aider la direction
générale dans la définition de la politique
qualité. C'est souvent une tâche qui peut s'avérer ingrate
et c'est aussi une mission périlleuse, si la direction
générale ne s'implique pas dans la qualité30(*).
Comme l'ont d'ailleurs écrits Stora et Montaigne, le
management de la qualité nécessite « l'implication
de toutes les fonctions de l'entreprise qui interviennent dans la vie d'un
produit ou d'un service pendant la durée du cycle, avec la
totalité du personnel [...] avec pour objectif final la satisfaction
totale des clients ... »31(*).
La structure de la cellule qualité dépend de la
taille et de la nature de l'entreprise. Dans les petites entreprises, elle se
réduit souvent à une seule personne. Dans les entreprises de plus
de deux cent personnes, la gestion de la qualité est faite par une
équipe dont les effectifs sont en moyenne de l'ordre de un pour cent
(1%) des effectifs de toute l'entreprise32(*).
II.-
LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS L'ENTREPRISE
Faire des produits de qualité ne se
décrète pas, la qualité résulte d'une
démarche. Non seulement, il faut être capable de réaliser
la qualité exigée par le client, mais il faut mettre
également en place un système permettant de pérenniser ce
qui a été mis en place. Cette démarche va concerner tous
les services de l'entreprise et non, pas uniquement, le service qualité.
A terme, cela permettra de fidéliser le client et de minimiser les
coûts d'obtention de la qualité.
La décision de création d'une démarche
qualité doit engendrer une dynamique de progrès.
L'adhésion de chacun ne sera obtenue, que si l'on reconnaît et
l'on intègre le travail déjà accompli. Une nouvelle
formalisation ne doit pas oublier les anciennes méthodes, cela
évitera bien des rancoeurs qui constitueront un frein futur à
toute évolution.
II. 1.- MODALITÉS DE MISE
EN oeUVRE D'UNE DÉMARCHE QUALITÉ
L'identification des enjeux et du contexte, pour
définir les contours d'une démarche qualité adaptée
et réunissant toutes les chances d'un succès durable, est
importante. Selon les membres de la délégation de la
qualité du Ministère français de l'équipement, des
transports et du logement, il n'y a pas de modèle unique, ni de
déroulement séquentiel automatique. Mais, on peut toutefois se
référer à un canevas général, une trame qui
identifie quelques points clés et bonnes questions à se
poser.
II. 1. 1.- Particularité de la démarche
Il est impossible de proposer un seul scénario pour la
mise en oeuvre d'une démarche qualité. Les problématiques
initiales sont à chaque fois spécifiques, tant au niveau des
objectifs, que du contexte. Néanmoins, comme dans toute gestion de
projet, on retrouve quelques étapes incontournables. Chaque
démarche qualité se construit à partir de l'analyse
du contexte propre du service ou de l'entreprise, d'une réflexion
sur la finalité de la démarche qualité, d'une
identification des opportunités et des contraintes intervenant dans
l'environnement et des risques potentiels, et enfin du repérage des
moyens disponibles.
Le déroulement de la démarche est ainsi le fruit
d'une réflexion stratégique préalable.
II. 1. 2.- Multiplicité des modes d'actions
Il existe de multiples façons d'aborder et de
développer une démarche qualité, dont le choix
dépend de différents facteurs (contexte, opportunité,
urgence, etc.) :
- lancer sa démarche par une sensibilisation
générale, puis par des dispositifs participatifs de
progrès (délégation de la qualité, comités,
suggestion, etc.) ;
- démarrer par la réalisation d'enquêtes
auprès des bénéficiaires, dont les résultats
serviront de base pour sensibiliser aux attentes et pour lancer des actions de
progrès dans des secteurs limités ;
- partir d'un disfonctionnement, d'une non-qualité
« intolérable » pour organiser une action
d'amélioration ;
- définir les missions, clarifier les rôles et
les responsabilités, formaliser quelques processus.
Il est possible de combiner ces quatre approches pour se
définir un « sur mesure » adapté.
II. 1. 3.- Types d'approches
Les types d'approches sont à adapter selon les besoins.
On distingue trois types d'approches, directe, indirecte ou sélective,
en fonction des circonstances et du degré d'urgence des changements
à conduire.
Ø L'approche directe
Cette approche est adaptée, lorsqu'il s'agit de
conduire un processus de changement brutal et rapide. Il y a urgence, c'est une
question de survie à court terme pour le service, le temps est
compté. La démarche s'appuie alors sur des moyens
conséquents. Elle est déclinée rapidement auprès de
tous les acteurs. Ses enjeux sont clairement explicités à tous.
Une forte pression sur les résultats qualité à obtenir est
manifestée par la direction.
Ø L'approche indirecte
Cette approche est adaptée dans le cas où il n'y
a pas une urgence forte. La pression externe se fait peu sentir. Les
évolutions font, néanmoins, craindre un positionnement
stratégique plus difficile. En interne, le milieu est jugé
plutôt défavorable et les marges de manoeuvre et les moyens sont
limités. Son principe est de construire à partir d'actions
ciblées qui vont permettre progressivement de faire évoluer
l'organisme, sans pour autant que cette démarche soit clairement
appelée démarche qualité.
Ø L'approche sélective
L'approche sélective consiste à focaliser
l'action sur un ou plusieurs acteurs précis du service. Cette approche
est utile lorsque l'on souhaite valider des expérimentations et lorsque
l'on a repéré des secteurs porteurs sur lesquels il est possible
de focaliser l'action.
II. 2.- LES GRANDES ÉTAPES
DE LA MISE EN oeUVRE D'UNE DÉMARCHE QUALITÉ
Comme dit plus haut, la démarche qualité n'est
pas un modèle unique et prêt à l'emploi. Néanmoins,
elle peut suivre les lignes principales de démarches existantes ou ayant
déjà fait des preuves. La démarche décrite ici
s'inspire, tout particulièrement, de la démarche
préconisée par la délégation de la qualité
du Ministère français de l'équipement, des transports et
du logement, et quelques fois de l'ISO 9001 : 2000.
De façon pratique, la mise en oeuvre de la
démarche qualité d'une entreprise peut être conduite en
quatre grandes phases à savoir : une réflexion préalable,
un cadrage des idées, le lancement de la démarche et le pilotage
des actions. La délégation de la qualité du
Ministère français de l'équipement, des transports et du
logement la représente selon le schéma suivant (figure
1.5) :
Figure 1.5 Les grandes étapes d'une
démarche qualité
Réflexion préalable et engagement de la
direction
Mesure des résultats
Écoute des clients
Implication du personnel
Amélioration des processus
Communication
Conduite d'actions et pilotage
Suivi, évaluation, réorientation,
Poursuite...
Communication
Définition du cadre de mise en oeuvre de la
démarche
Lancement
Communication
Formation
Sensibilisation
Cadrage des 1ères actions
Outils et méthodes
Réflexion
Pilotage
Lancement
Cadrage
Source : Internet, Délégation de
la qualité, METL, Points de repères n°2 - mise en oeuvre
d'une démarche qualité, 2001.
II. 2. 1.- Engager une réflexion
préalable : identifier les enjeux, susciter l'engagement de la
direction
Il s'agit d'un préalable essentiel à tout projet
d'entreprise. Il convient, bien évidemment, que la direction du service
soit claire sur les enjeux tactiques et sur sa volonté de s'engager dans
une telle démarche, ainsi que sur sa finalité. Cet engagement
doit se manifester concrètement dans les faits, et ne pas se limiter
à quelques exhortations faites lors des assemblées ou
à des articles signés du directeur dans les supports de
communication interne. Une démarche qualité est un processus de
changement profond et progressif.
L'engagement de la direction sous-tend qu'elle ait bien pris
conscience de la nécessité de lancer une telle
démarche pour répondre aux enjeux du service et des
implications que cela représente en termes de priorités, de
moyens nécessaires, de temps et d'énergie à y consacrer.
Pour que le client potentiel soit convaincu que l'entreprise va assurer la
qualité requise, il faut d'abord que les acteurs en soient
eux-mêmes persuadés.
L'engagement de la direction doit être issu d'un travail
spécifique en équipe de direction. Tout d'abord, il importe de
s'accorder sur le sens donné à la qualité, de sensibiliser
les membres de la direction aux concepts et enjeux de la qualité, de
partager des références communes et de parler le même
langage. A l'occasion de cette sensibilisation, les enjeux et la
finalité de la démarche sont identifiés.
II. 2. 2.- Définir le cadre de mise en oeuvre de la
démarche
Après clarification et partage de la finalité,
puis validation de l'engagement de la direction, la démarche reste
à bâtir. Il s'agit ici de définir :
- les types d'actions à lancer, le secteur et les
moyens d'y parvenir ;
- la façon de piloter la démarche ;
- les moyens matériels et humains à
dégager pour assurer sa mise en oeuvre ;
- la communication à mettre en place pour accompagner
la démarche ;
- les formations à engager et les personnes
concernées.
Les réponses à ces différentes
préoccupations sont issues des premières réflexions
conduites en comité de direction. L'organisation d'un séminaire
des cadres permet, tout en diffusant des références communes, de
valider la faisabilité de démarches qualité, de
définir plus précisément les domaines de démarrage
et les personnes volontaires, et d'établir un projet global portant sur
les différents aspects de la démarche.
A cette occasion, les messages explicitant et justifiant
l'engagement de telles démarches, leur articulation avec les
démarches déjà engagées, le sens qu'on leur donne,
les résultats qu'on en attend, l'appui qui sera donné aux acteurs
doivent être bien précisés. Quels que soient les
qualificatifs donnés à ces démarches, il est indispensable
d'en expliciter clairement et avec pédagogie les enjeux, le sens et la
finalité : c'est la condition de l'engagement et de
l'adhésion du personnel.
A ce stade, la communication est plus qu'indispensable, pour
favoriser l'appropriation par le personnel de la finalité de la
démarche.
II. 2. 3.- Organiser et lancer les premières actions
qualité
Ces actions, qui peuvent prendre des formes diverses, visent
à améliorer la qualité des produits et des services. Elles
s'appuient sur des méthodes, des outils, voire des dispositifs
organisationnels particuliers fondés sur les axes de
développement de la qualité : écoute des clients,
amélioration des processus, implication du personnel et mesure.
Selon les circonstances, les actions portent plus
particulièrement sur l'un ou l'autre de ces aspects. Néanmoins,
on doit veiller à ce que, peu à peu, l'ensemble des quatre points
soit pris en compte ; faute de quoi, l'action ne serait pas de
« bonne qualité ».
Ø L'écoute des clients
Des dispositifs d'écoute des besoins des clients et de
mesure de leur satisfaction sont à mettre en place dans les secteurs et
sur les produits et/ou services considérés comme prioritaires.
L'organisation de ces dispositifs est à concevoir avec
les acteurs concernés. Différentes méthodes sont
envisageables : rencontre individuelle, réunions collectives avec
les intéressés, questionnaires, analyse des lettres de
réclamations, des appels téléphoniques, etc. L'information
ainsi recueillie, puis articulée avec les orientations
stratégiques du service, sert à la prise de décision sur
les améliorations à introduire dans les produits et services.
Ces améliorations doivent se traduire dans
l'amélioration des caractéristiques du produit ou du service,
dans le développement de l'innovation ou dans les modalités selon
lesquelles le service est rendu.
Ø L'explication et l'amélioration des
processus
Il s'agit d'expliciter et de formaliser des processus à
partir du produit ou service final, en intégrant l'écoute des
besoins des clients et l'amélioration du fonctionnement en interne. Ce
travail est mis en oeuvre avec les acteurs concernés, à partir de
leur connaissance des clients et de leurs pratiques.
L'explication des processus a pour objectif d'identifier
à chaque étape d'élaboration de la prestation du service
et/ou de la fabrication du produit, les acteurs concernés , les
responsabilités de chacun, les relations et les indicateurs de
satisfaction, les points de contrôle (ou d'auto-contrôle)
qualité.
Elle donne lieu à des plans d'actions qui
définissent les principaux objectifs à atteindre, les moyens d'y
parvenir et formalisent les points clés des processus.
Ø L'implication du personnel
Parce que la conduite de l'action et la réalisation des
prestations sont assumées chaque jour par le personnel dans leur
activité quotidienne, leur implication dans la démarche
qualité est indispensable.
Il ne s'agit pas de participer pour participer, mais de
conduire le changement avec les personnes. Des modes d'actions
spécifiques, sous la forme de groupes de travail ou de systèmes
de suggestions individuels, peuvent être envisagés.
Cette implication passe donc, par leur association pleine et
entière aux actions qualité dès l'amont et par la mise en
place de dispositifs organisés favorisant l'amélioration
permanente de l'activité.
Ø La mesure
Il ne faut pas rêver d'un système global de
mesure de satisfaction des clients. Ils sont le plus souvent
diversifiés. Cela est bien ainsi, car la mesure doit se faire à
différents niveaux, sous plusieurs angles, selon différentes
modalités. La mesure repose sur des séries d'informations qui se
cumulent et s'enrichissent. Il n'y a donc pas une méthode, mais des
approches et surtout un comportement à développer.
II. 2. 4.- Organiser et assurer le pilotage
Au fur et à mesure de l'avancement des actions, puis de
leur évaluation, la démarche est réorientée. Des
actions supplémentaires sont lancées, des dispositifs sont
étendus ou systématisés. La démarche s'étend
dans ses modalités d'actions et dans son champ d'intervention. Le
système qualité se construit. La communication et la formation
continuent à accompagner le processus.
La démarche se développe d'une façon plus
autonome, en étant portée progressivement par tous les agents du
service et notamment l'encadrement. Pour assurer la cohérence entre les
actions et veiller à leur pertinence, un pilotage efficace doit
être organisé. Ce pilotage repose :
- d'une part, sur le développement d'un système
global, organisé et formalisé, qui intègre toutes les
actions qualité et permet leur suivi. On parle de pilotage
opérationnel ;
- d'autre part, sur la mesure et l'évaluation des
résultats, la veille externe et la connaissance de l'évolution
des attentes des différents clients. On parle de pilotage
stratégique.
Le dispositif de pilotage joue un rôle majeur. Pour bien
fonctionner, il doit reposer sur un système d'information et de
communication efficace entre le dispositif de pilotage et l'ensemble du
service.
PARTIE II : LE
MANAGEMENT DE LA QUALITÉ AU SEIN DE L'ENTREPRISE
BURKINABÉ
CHAPITRE 1 : CAS PRATIQUES D'ENTREPRISES
BURKINABÉ
Cette
étude a été menée auprès d'entreprises de la
place, au nombre de quatre (4), sélectionnées sur la base du
travail déjà engagé par celles-ci dans le management de la
qualité, mais aussi sur la base de l'évolution de leurs
démarches qualité et de leurs performances,
révélées par une étude de l'Association
Burkinabé de Management de la Qualité33(*) (ABMAQ). Elle a
particulièrement consisté à administrer à chacune
de ces entreprises un questionnaire (cf. Annexe 3) s'articulant autour des six
points constituant le but recherché. Ce but étant :
- de mesurer le degré de compréhension de la
qualité par les responsables d'entreprises burkinabé ;
- de connaître les actions entreprises pour une
démarche qualité au sein de l'entreprise ;
- de savoir comment le responsable défini et utilise
les outils de la qualité pour atteindre les objectifs
qualité ;
- de mesurer la compréhension et l'intégration
de la qualité dans le fonctionnement propre de l'entreprise ;
- d'identifier les outils de mesures des efforts et des
succès en externe ou en interne.
Ce questionnaire s'articule autour de grands volets
constituant la démarche qualité préconisée par les
normes ISO 9000 version 2000. Les réponses suivent donc cette logique,
permettant de mieux entrevoir les démarches qualité des
entreprises enquêtées et leurs résultats. Mais auparavant,
une présentation de ces entreprises s'impose.
I.- IDENTIFICATION SOMMAIRE ET HISTORIQUE QUALITÉ DES
ENTREPRISES ENQUÊTÉES
I. 1.- AIR BURKINA
AIR BURKINA est la compagnie aérienne nationale
créée en 1967 et qui appartenait à l'Etat burkinabé
jusqu'au 21 février 2001. A cette date, l'Etat burkinabé
cédait 56% de ses actions sur cette compagnie au Consortium AKEFD/IPS
(WA) du réseau AGAN KHAN de développement.
Air Burkina étant une société
internationale et exerçant dans un secteur très sensible, en
terme de sécurité, se doit de respecter les normes
internationales et nationales en aéronautique. Dans ce cadre donc, elle
doit répondre aux obligations définies par la
réglementation aéronautique internationale et aux exigences
formulées par la Direction Générale de l'Aviation civile
et de la Météorologie du Burkina. C'est pour ces raisons que sa
Direction Générale a défini, en son sein, une politique
Qualité, après un audit externe en mai 2001.
Suite à cet audit, la Direction générale
de AIR BURKINA a recruté, en 2002, un chargé du Système
Qualité et s'atèle à la mise en place d'un
département chargé du suivi du Management de la Qualité.
Par ailleurs, un accent particulier y est mis sur l'élaboration des
procédures de directions, notamment, celles relatives à la
Direction Technique et des Opérations Aériennes ; ceci, pour
être conforme à la réglementation en vigueur et satisfaire
une meilleure disponibilité des aéronefs, par une satisfaction
optimale des exigences de la clientèle.
I. 2.- BURKINA BAIL
BURKINA BAIL, société anonyme (SA), est un
établissement financier créé le 19 décembre 1996.
Doté d'un capital de 1 000 000 000 (un milliard), elle se
positionne comme une institution spécialisée dans les services
financiers spécifiques aux entreprises. Elle compte des actionnaires de
haut gabarit, tant à l'intérieur du pays qu'à
l'étranger, tels que la Banque Internationale du Burkina (BIB) avec 47%
du capital, la FMO (Banque Néerlandaise) avec 34 % du capital, Cauris
Investissement (Togo) avec 18%. L'effectif de son personnel est de quinze
(15).
La mission que BURKINA BAIL se fixe est celle d'offrir, avec
professionnalisme, des services financiers, first-class, qui répondent
aux besoins de croissance des entreprises, des PME/PMI sur la base d'un
partenariat mutuellement enrichi.
A la différence des autres établissements
financiers du Burkina, BURKINA BAIL offre aux PME/PMI des services financiers
spécialisés et adaptés à leurs besoins. Ces
services financiers regroupés en deux (2) grandes catégories
sont :
Sa clientèle est constituée aussi bien de
grandes entreprises, que de PME/PMI opérant dans presque tous les
secteurs d'activité.
L'histoire qualité de BURKINA BAIL commence en 2002 par
l'introduction du concept « Quality First », suivi de
l'élection du meilleur employé. Ce concept traduit tout un
comportement à adopter pour chaque employé dont l'objectif est de
rendre l'entreprise plus performante et de satisfaire au maximum les besoins de
la clientèle. Par la suite, un consultant extérieur a
été recruté pour former les collaborateurs sur le concept
qualité des prestations, et sur l'accueil du client et les mobiles de sa
satisfaction.
I.
3.- LA CENTRALE D'ACHAT DES MÉDICAMENTS ESSENTIELS
GÉNÉRIQUES ET DES CONSOMMABLES MÉDICAUX (CAMEG)
La Centrale d'Achat des Médicaments Essentiels
Génériques et des Consommables Médicaux, en
abrégé CAMEG, est une association à but non lucratif de
droit privé. Elle a été officiellement créée
le 21 mai 1992 et assure une mission de service public à finalité
sociale. La CAMEG a pour objet :
- de fournir aux formations sanitaires publiques et
privées à but non lucratif et en priorité aux formations
sanitaires de Districts, des Médicaments Essentiels
Génériques (MEG), des Consommables Médicaux et de
Laboratoire ainsi que du Petit Matériel Médical ;
- d'acquérir les MEG aux meilleures
conditions :
- de garantir leur disponibilité dans le respect des
normes de qualité en vigueur.
L'effectif de son personnel était de 91 agents en
2004.
La CAMEG est un grossiste répartiteur de produits
pharmaceutiques. Ses principaux clients se trouvent, essentiellement, sur le
territoire national et comptent les dépôts de districts, les
centres hospitaliers nationaux et régionaux, les projets, ONG et
associations à but non lucratif, les officines pharmaceutiques et des
services rattachés au Ministère de la Santé. Ses
principaux fournisseurs, par contre, se retrouvent sur différents
horizons (Afrique, Europe, Asie et Amérique).
La CAMEG a également une histoire qualité.
Depuis sa création, elle a adoptée une démarche
qualité. Cela s'est traduit par la production d'un premier manuel de
procédures administratives et financières, et par l'adoption d'un
cahier de charges pour le choix de ses fournisseurs en 1997.
Afin de s'engager résolument dans une démarche
qualité, un certain nombre d'actions a été
développé ces dernières années par la CAMEG :
formation du personnel, acquisition d'infrastructures et d'outils de travail
performant, production d'un manuel d'assurance qualité de
médicaments, élaboration d'un manuel de procédures
administratives, financières et comptables. Elle a, par ailleurs,
été lauréate à trois reprises au Prix à la
Qualité et à l'Excellence de la Business Initiative Direction. La
CAMEG a un responsable Assurance Qualité des médicaments et
comporte un manuel qualité34(*) dans le domaine des médicaments.
I.
4.- LA MANUFACTURE BURKINABÉ DE CIGARETTE (MABUCIG)
La Manufacture Burkinabé de Cigarette (MABUCIG) est une
société anonyme (SA), créée en 1966. Elle exerce,
comme son nom l'indique, dans le domaine de la production et de la
commercialisation de cigarettes. Elle compte à ce jour 173
employés.
Les principaux marchés de la MABUCIG se situent sur
tout le territoire national et aussi sur le plan régional, au niger.
II.-
APERÇU DES SYSTÈMES QUALITÉ DES ENTREPRISES
ENQUÊTEES
II. 1.- ENGAGEMENT DE LA
DIRECTION
II. 1. 1.- De la démarche qualité de
l'entreprise
L'équipe de direction de AIR BURKINA a
entraîné la démarche qualité de l'entreprise,
d'abord par la désignation d'un Responsable Qualité et la mise en
place d'un budget Qualité et ensuite par la désignation d'un
Comité de Pilotage et de Groupes de travail pour l'élaboration
des processus. La participation de l'équipe de direction aux
réunions périodiques de validation des activités du
Système de Management de la Qualité (SMQ)35(*) et la création d'un
cadre de communication au sein des directions viennent appuyer cette
démarche.
Partant du principe général que diriger et faire
fonctionner une société avec succès nécessite de
l'orienter et de la contrôler méthodiquement et dans la
transparence, BURKINA BAIL, a basé sa démarche sur les huit (8)
principes de l'ISO 9000 : 2000 (cf. Partie 1, Chapitre 2, II.2). Une telle
démarche permet à BURKINA BAIL d'opter pour une approche
relationnelle de la clientèle visant d'abord à écouter,
analyser les besoins, conseiller, et ensuite seulement, à proposer la
solution qui convient au mieux. Cela s'est concrétisé en 2003 par
la mise sur le marché de nouvelles formules de financement de
l'entreprise, simples, souples et rapides à exécuter.
La Direction générale de la CAMEG, elle,
définit chaque année la politique générale de
l'entreprise à travers un plan d'actions et un budget. Les
activités ainsi définies sont suivies et exécutées
au niveau des directions opérationnelles dans le respect des normes de
procédures en vigueur à la Centrale.
La MABUCIG comporte un service Assurance Qualité qui
assure au quotidien la promotion de la qualité. Le suivi des indicateurs
principaux de la qualité est réalisé grâce à
un standard d'évaluation, géré à l'aide d'un
logiciel spécialisé. Un reporting36(*) qualité est mis en place et suivi
périodiquement par l'équipe d'encadrement. Les contrats de
fabrication avec les apporteurs de marques incluent des clauses qualité
BAT (British American Tobacco). La direction assure au quotidien la promotion
de la qualité par la formation, le suivi et différentes formes
d'émulations du personnel.
II. 1. 2.- Des actions internes et externes de
l'équipe de direction
AIR BURKINA à travers son équipe de direction
facilite la création de structures de communication tel que le service
marketing et communication. Elle montre son engagement par le suivi des
statistiques sur la ponctualité et le respect des procédures,
l'aménagement des programmes de vols en fonction des exigences de la
clientèle, l'organisation de campagnes promotionnelles, la
réalisation d'audits internes et d'audits périodiques des
fournisseurs et sous-traitants stratégiques pour une meilleure garantie
de la sûreté et de la sécurité des produits et
services. Aussi, cette direction organise des revues de directions pour
s'assurer du bon suivi de la politique qualité et de son
évolution ; et met à profit le cadre de communication en
participant aux rencontres, en exécutant les recommandations y
émanant et en mettant à la disposition du Système de
Management de la Qualité (SMQ) les ressources nécessaires au bon
fonctionnement de la structure.
A travers son leadership, la
direction de BURKINA BAIL créée un contexte dans lequel ses
collaborateurs sont pleinement impliqués. L'équipe de direction
examine les questions liées à la qualité lors des
réunions du Comité de Direction. Elle s'imprègne des
actions qualité de chaque service et propose des actions correctives.
Par ailleurs, elle donne l'exemple, d'abord, par l'établissement de la
politique qualité et des objectifs qualité et ensuite par sa
promotion à tous les niveaux de l'entreprise. Elle s'assure que les
exigences des clients et des autres parties intéressées soient
une priorité à tous les niveaux de la hiérarchie, que les
processus appropriés soient mis en oeuvre pour répondre à
ces exigences. Et qu'un Système de Management de la Qualité
efficace et efficient soit établi, mis en oeuvre et entretenu. Aussi,
elle met à la disposition du SMQ les ressources nécessaires par
un budget conséquent, effectue une revue du système,
décide des actions concernant la politique qualité et les
objectifs qualité et finit par décider des actions
d'amélioration du Système de Management de la Qualité.
La CAMEG, pour sa part, tient régulièrement des
conseils de direction, cadre de concertation pour le staff afin de passer en
revue les différentes activités, de prendre les décisions
conséquentes et d'exhorter les différentes directions à
rendre compte des conclusions à tout le personnel. Sur le plan externe,
la direction a développé des approches avec la clientèle
à travers des ateliers de concertation et des visites de terrains afin
d'identifier leurs besoins et leurs attentes. En outre, une évaluation
des fournisseurs est effectuée périodiquement afin de
dégager leurs performances et leurs insuffisances.
La direction de la MABUCIG donne l'exemple en interne et en
externe par la formation en qualité de son personnel par des consultants
indépendants ou du groupe de base, par la participation de ses
équipes d'encadrement à des séminaires internationaux sur
la qualité et la gestion industrielle. Aussi, elle incite son personnel
à la création de groupes de résolution de problèmes
qualité par l'utilisation du PDCA37(*), se fixe des objectifs qualité et reste
disponible pour toutes entreprises et unités de formation
désirant bénéficier de son expérience en
matière de qualité.
II. 1. 3.- De la valorisation des efforts et
succès qualité des individus et des équipes
A la compagnie AIR BURKINA, la direction valorise les efforts
qualité des individus et des équipes par un système de
récompenses (lettre de reconnaissance, augmentations diverses, primes,
perfectionnement et formation), ainsi que par une promotion interne des agents
méritants.
A BURKINA BAIL, la direction valorise les efforts et les
succès qualité par des félicitations publiques, des notes
d'évaluation, des promotions et des primes sur résultats. Tout
cela se fait sur la base d'objectifs de capacité clairement
définis à travers la feuille d'évaluation ou des lettres
de missions.
Du côté de la CAMEG, la politique de motivation
du personnel méritant se traduit par des lettres d'encouragement et de
félicitations, par des primes pour le meilleur agent de chaque direction
et par un voyage à l'extérieur du Burkina pour le meilleur agent
de l'année.
La MABUCIG suit et motive son personnel en matière de
qualité à travers la répartition de son personnel en
modules autonomes de production, la mise à disposition des modules d'une
prime de performance mensuelle, l'invitation au restaurant des modules
atteignant la performance maximale. Aussi, la direction récompense les
performances individuelles par des primes exceptionnelles et des lettres de
félicitations. Par ailleurs, une traçabilité38(*) existante pour les produits
fabriqués augmente ainsi le niveau de responsabilité des
opérateurs sur les machines. Les notations semestrielles et les
évaluations de changement de catégories tiennent compte des
performances qualité des individus.
II.
2.- STRATÉGIES ET OBJECTIFS QUALITÉ
II. 2. 1.- De la relation entre la politique
qualité et la stratégie de l'entreprise
Cette question trouve sa réponse dans l'objectif global
de AIR BURKINA à savoir « Favoriser le brassage des
populations de la sous-région » et dans son objectif
final : « Etre leader dans le transport aérien
sous-régional ». Le lien entre la politique
qualité et les stratégies déployées pour l'atteinte
des objectifs de l'entreprise est : la création de
représentations et structures au niveau local et sous-régional
pour une meilleure accessibilité du service, la mise à
disposition de ressources financières, matérielles et humaines,
la création d'un cadre de communication avec les usagers et la mise en
place d'un service clientèle pour satisfaire les besoins des clients,
les informer et les sensibiliser.
BURKINA BAIL base sa stratégie d'entreprise sur le
principe selon lequel les relations avec les clients doivent être
recentrées au coeur de sa performance. Le client devient la pièce
maîtresse de sa stratégie. Elle reconnaît que le seul
avantage qui fera sa différence fondamentale est la satisfaction des
besoins de financement de ses clients par des services financiers
adaptés et des prestations de qualité. De cet état
résulte une interaction entre sa stratégie d'entreprise et sa
stratégie qualité.
La CAMEG, pour sa part, soutient qu'il y existe une
stratégie qualité bien qu'elle ne soit pas codifiée dans
un document. Toutefois, cette stratégie repose sur des
éléments majeurs à savoir : la réalisation
d'une culture propre à l'entreprise (signature prochaine d'une charte
sociale), le respect des méthodes définies, des outils et des
indicateurs de références et la réalisation de
résultats performants afin de permettre à la CAMEG d'atteindre
ses objectifs. En somme, les activités planifiées dans la
stratégie globale de la CAMEG prennent nécessairement en compte
les objectifs qualité.
L'ambition du groupe auquel appartient la MABUCIG39(*) est d'être le
numéro deux (2) mondial dans son secteur d'activité. La
qualité y est perçue comme un levier important pour l'atteinte de
cet objectif, et à ce titre, la MABUCIG dispose d'une politique
qualité qui lui exige de faire aussi bien, voire mieux que son principal
concurrent, de réussir ce qu'elle entreprend du premier coup et d'axer
le pilotage de ses processus sur la prévention plutôt que la
correction. Tous les managers de l'usine y sont tenus de promouvoir la
qualité à travers les objectifs communs et individuels
attribués à eux. En outre, elle dispose de procédures de
traitement des non-conformités et des retours clients. Enfin, son
service commercial et marketing réalise des études de
marché et la veille concurrentielle40(*) pour anticiper sur les besoins des consommateurs et
l'évolution du marché.
II. 2. 2.- De la déclinaison de la politique
qualité en objectifs dans les fonctions de l'entreprise
La compagnie AIR BURKINA décline sa politique
qualité en objectifs par la mise en oeuvre d'une approche
clientèle (communication, écoute, analyse des besoins), par
rapport à la rentabilité (mesure des indicateurs de performances)
et par l'amélioration continue (audit interne, détermination des
méthodes applicables, statistiques, surveillance et mesure permanente
des processus, analyse des résultats d'audits et la mise en oeuvre
d'actions correctives et préventives ainsi que les revues de
directions).
A BURKINA BAIL, la stratégie qualité est
déclinée suivant un processus basé sur la démarche
« Système de Management de la Qualité »
préconisée par l'ISO 9000 : 2000. Ce processus vise à
la détermination des besoins et attentes des clients, à
l'établissement de la politique qualité et des objectifs
qualité, à la détermination des processus et
responsabilités nécessaires pour atteindre les objectifs
qualité, à la détermination et la fourniture des
ressources nécessaires pour l'atteinte de ces objectifs. Il conduit
également à la définition des méthodes permettant
de mesurer l'efficacité et l'efficience de chaque processus, à la
mise en oeuvre de ces méthodes, à la détermination des
moyens permettant d'empêcher les non-conformités et d'en
éliminer les causes ainsi qu'à l'établissement et
l'application d'un processus d'amélioration continue du Système
de Management de la Qualité.
La stratégie qualité de la CAMEG est
consignée dans le cadre de la planification à travers des
objectifs. Ces objectifs sont exécutés au niveau des
différentes directions opérationnelles.
A la MABUCIG, le processus d'attribution des objectifs
qualité, à l'instar des autres objectifs se présente comme
suit :
Siège du groupe
Direction Générale
Toutes Directions
Cadres
Employés/ Ouvriers
Revue annuelle (Budget) - Amélioration continue
Les objectifs y sont établis lors de
l'élaboration du budget de fonctionnement annuel de l'entreprise et sont
évalués périodiquement dans l'année.
II. 2. 3.- De l'information sur la stratégie et
les objectifs qualité au niveau du personnel
AIR BURKINA fait connaître sa politique et ses objectifs
Qualité à travers des canaux de communication interne tels que
les réunions de sensibilisation, les rencontres périodiques par
direction, les revues de direction, les affiches, les publications, les notes
de services, les discussions en Assemblée générale et sur
son site Internet, etc. La direction met à la disposition du personnel
par le biais des chefs de département les points stratégiques de
la politique qualité.
BURKINA BAIL le fait également à travers la
communication interne et les différents jobs descriptions41(*). La direction adresse des
lettres à tous les collaborateurs ou organise des séances de
travail au cours desquelles les objectifs sont portés à la
connaissance des acteurs de la qualité.
A l'instar des autres entreprises, la CAMEG porte à la
connaissance du personnel la stratégie et les objectifs qualité,
définis dans le cadre du plan d'actions, à travers les
différentes directions opérationnelles. Une lettre de mission y
est assignée à chaque agent.
La MABUCIG soutient de son côté que la
qualité fait l'objet de régulières communications
annuelles (affichage du bilan et des objectifs), mensuelles (affichage des
bilans mensuels commenté en réunion), hebdomadaires
(réunion des modules) et journalières (reporting commenté
en réunion).
II.
3.- ECOUTE CLIENTS
II. 3. 1.- De la mesure de la satisfaction et de
l'identification des besoins des clients
La direction de AIR BURKINA développe des
démarches spécifiques permettant de collecter et de mesurer la
satisfaction clientèle. Ce sont les enquêtes, le site Internet,
les boites à idées, les visites clientèles, les brochures
diverses, le recueil des réclamations, etc. Sur la base des informations
collectées, la compagnie procède à une analyse des
données afin de démontrer l'efficacité des processus
concernés ; et si écart il y a, elle procède alors
à des actions correctives pour assurer la conformité du service
fourni. Par ailleurs, elle prend en compte les besoins de la clientèle
par la même démarche que celle développée à
la question 6 avec en plus une revue des exigences relatives au service,
à la mise en oeuvre des actions correctives et préventives et
à l'enregistrement des résultats de la revue et des actions qui
en résultent.
BURKINA BAIL mesure la satisfaction de ses clients à
travers les entretiens téléphoniques, les visites de courtoisie
ou les réactions spontanées des clients. Mais aussi, par le
nombre de clients accaparés par la concurrence ainsi que ceux restant
fidèles ou recommandant de nouveaux clients. Elle saisit toujours par
écoute les besoins exprimés de ses clients, à travers
cette fois, la prospection commerciale et les actions visant à
multiplier les échanges avec eux, ou par des enquêtes (avec l'aide
d'étudiants stagiaires).
La CAMEG mesure cette satisfaction par des entretiens avec les
clients (visites terrains et leur passage à la centrale), par le taux de
satisfaction sur commande exprimée, par le suivi de l'évolution
des achats-clients et par la régularité des commandes. Les
expressions de besoins des clients sont collectées par fax,
téléphone ou réception de bons de commandes initiés
à cet effet.
La MABUCIG étudie en permanence son marché via
des études marketing et par la mise en place de
« contact » auprès de ses clients directs
(grossistes) et du consommateur final. La satisfaction des clients est
mesurée de façon quantitative (hausse de ses volumes,
introduction de nouveaux produits réussie, etc.) et de manière
qualitative (étude consommateur permettant de mesurer les attentes et
désirs des consommateurs). Ces différentes études lui
permettent de mieux saisir les besoins sur le marché pour les
distributeurs (étude d'implantation d'agences, étude
d'amélioration de la logistique transport) et pour les consommateurs
(étude marketing).
II. 3. 2.- De l'anticipation des besoins des clients et
de la prise en compte de ces besoins dans la conception des produits et/ou
services
AIR BURKINA anticipe les besoins non exprimés de ses
clients, mais nécessaires pour l'usage spécifié ; ou
lorsqu'il est connu, pour l'usage prévu. Ceci par les audits internes,
l'analyse des données qui permettent d'avoir des informations sur la
satisfaction clientèle, la conformité aux exigences du service
fourni, les caractéristiques et les évolutions des processus et
des services y compris les opportunités d'actions préventives et
l'analyse des données des fournisseurs. Grâce aux résultats
de l'analyse, des actions préventives sont établies. En
général, les besoins sont identifiés via les canaux de
communication existants ; ils sont analysés et des actions
correctives sont menées pour les éventuels écarts de
prestations, des mesures sont ensuite effectuées par l'analyse des
indicateurs de performances. Des revues de direction sont effectuées,
les ressources nécessaires sont identifiées pour la mise en
oeuvre des actions correctives et préventives, puis la prise en compte
des besoins est assurée dans le processus de réalisation du
produit ou service.
Par une bonne étude des dossiers clients qui permet de
déterminer le niveau et la nature des besoins spécifiques, ainsi
qu'en cultivant une connaissance générale des secteurs sur
lesquels ceux-ci évoluent, BURKINA BAIL anticipe les besoins non
exprimés de ses clients. Cette capacité d'anticipation est
également développée et enrichie à travers des
relations de partenariat d'autres institutions du même secteur qu'elle,
mais sur un marché différent. Par ailleurs, en cherchant à
diversifier au maximum les produits de financement pour répondre au
besoin spécifique et ponctuel de chaque client, l'entreprise prend en
compte l'ensemble des besoins de ses clients dans la conception de ses produits
et/ou services.
La CAMEG, pour sa part, anticipe les besoins non
exprimés de ses clients par l'information sur la disponibilité de
certains produits, formes ou présentation en tenant compte du profil
(spécialité) du client. Elle tient compte des besoins de ses
clients dans la conception des produits ou services en faisant un point annuel
de ses besoins en produits non disponibles dans ses services. Toutefois,
l'évolution de la gamme de produits (inclusion, suppression) tient
compte de la nomenclature nationale et des souhaits des utilisateurs
(prescripteurs).
La MABUCIG met en place des mesures de détection des
besoins non exprimés par les consommateurs (mesure de la concurrence par
l'évaluation de sa performance en volume, de ses part de marché
et des produits concernés). Elle s'efforce de répondre par
ailleurs à l'ensemble des besoins de ses consommateurs par la mise sur
le marché de nouveaux produits correspondants ou par l'adaptation de
produits existants.
II. 3. 3.- De l'identification des concurrents et de la
réaction face à leur performance
L'identification des concurrents de AIR BURKINA se fait par
les informations collectées au sein de ses structures existantes
(agences, représentations, services communication et marketing). Les
critères de comparaisons, face à cette concurrence, sont
basés sur la flotte utilisée, le faisceau ou l'axe
exploité et les programmes de vols appliqués. AIR BURKINA
procède au cours des revues de direction à l'analyse des
données dans les reporting mensuels qui sont édités en
conséquence. Ces différentes analyses font ressortir les
tendances courant la période indiquée et permettent par les
différents indicateurs de percevoir les baisses éventuelles par
axe relatives à la concurrence.
La profession dans laquelle exerce BURKINA BAIL étant
très réglementée, les concurrents sont facilement
identifiables à travers la liste des banques et établissements
financiers publiée par la BCEAO42(*). Les états produits par cette Banque Centrale
permettent de déterminer la part de marché de chaque institution.
Néanmoins, elle considère les concurrents comme des
confrères et tente d'identifier leur politique clientèle ;
elles sont complémentaires sur le marché mais seule la
qualité de ses prestations les différencie. Par ailleurs, BURKINA
BAIL réagit aux performances de ses concurrents par une auto
évaluation et une évaluation du marché visant à
analyser ses faiblesses et les opportunités du marché ; puis
par des actions internes (formations, sensibilisation des employés,
lancements de nouveaux produits, meilleur ciblage des prospects, etc.) visant
à améliorer la qualité des prestations offertes. Aussi,
des actions externes (campagnes de communication, visites, etc.) lui permettent
de performer davantage.
La CAMEG identifie ses concurrents par l'existence de leurs
produits auprès de ses clients et par une veille concurrentielle
constante de ses commerciaux. Elle se démarque de la concurrence par la
qualité de ses produits, ses prix bas, la grande variété
de sa gamme, sa forte capacité de distribution, la constante
disponibilité de ses produits, l'efficacité et la
compétence de son personnel. La Centrale affirme que la performance de
la concurrence se résume en l'attraction de certains types de clients
(non propriétaires de structures) vers des intérêts
pécuniaires, du fait des remises commerciales accordées par la
concurrence. Vu la place de l'institution dans le système sanitaire
national, elle ne peut s'adonner à de telles pratiques.
La MABUCIG, elle, relève deux types de concurrence sur
le marché burkinabé : la concurrence dite légale et
celle informelle (frauduleuse). La concurrence légale est
identifiée par sa présence dans les média, dans la
chaîne de distribution, dans des opérations de promotion. Les
performances de cette concurrence sont analysées par des moyens
statistiques. Par contre, la concurrence informelle, étant absente des
médias et des activités promotionnelles, est identifiée
par sa présence sur les points de ventes. La MABUCIG coopère avec
les autorités concernées afin de stopper l'entrée de ces
produits frauduleux.
II.
4. MAÎTRISE DE LA QUALITÉ
II. 4. 1.- De la maîtrise de la qualité
des produits et/ou services
A AIR BURKINA, la maîtrise de la qualité est
assurée par l'application des procédures existantes et la mesure
permanente (audit interne, mesure, analyse et amélioration,
maîtrise des dispositifs de surveillance et mesure) de
l'efficacité de l'ensemble du système.
BURKINA BAIL assure qu'elle maîtrise la qualité
de ses produits et services à travers une bonne formation des
collaborateurs en charge des produits, à travers une meilleure
identification des besoins des clients, ainsi qu'une bonne connaissance des
produits offerts.
La CAMEG maîtrise la qualité par l'application de
procédures et d'actions d'assurance qualité
(présélection des fournisseurs, contrôle de la
qualité des produits, gestion des stocks, service au client).
Les principaux processus à la MABUCIG sont
pilotés par des indicateurs qui font l'objet de revues mensuelles
à travers le flash technique43(*). Les interactions entre les processus sont
régies par des procédures et les flux d'informations relatifs
sont véhiculés par les moyens de communication traditionnels et
par une ligne intranet.
II. 4. 2.- De la maîtrise des processus
internes
La compagnie aérienne AIR BURKINA contrôle les
processus internes en commençant par tenir compte des besoins
exprimés et existants des clients. Elle identifie ensuite le processus,
acquiert les ressources nécessaires à sa réalisation et
procède à sa réalisation. Cela l'amène à
prendre des mesures, à opérer des tests et à
procéder aux améliorations. Elle définit les exigences de
satisfaction clientèle et identifie les écarts éventuels
au cours de la revue de direction44(*). Pour finir, elle définit les actions
correctives et préventives et met à disposition les ressources
nécessaires pour l'amélioration du processus.
BURKINA BAIL, par contre, commence par la mise en place d'un
manuel de procédures et d'un système d'autocontrôle dans le
traitement quotidien des opérations. Et ensuite, elle met à
contribution un contrôleur interne intervenant périodiquement au
niveau de tous les services.
A la CAMEG, cette maîtrise repose essentiellement sur le
manuel de procédures administratives, financières et comptables,
sur le manuel d'assurance qualité, sur le plan d'actions et sur le
budget.
Les principaux processus de la MABUCIG sont les processus de
production et de commercialisation. Autour de ces derniers se greffent des
processus dits de soutien. L'efficacité des processus, pilotés
par des chefs de services, et les dispositions de leur amélioration
continue sont discutées en comité de direction. La direction
prend alors acte des besoins de formation, de ressources, de santé,
d'environnement de travail, etc. L'encadrement, lors de réunions
périodiques, évalue certains éléments des processus
par l'analyse d'indicateurs principaux, tels que le taux de déchets, le
niveau qualité, les rendements ainsi que les plans directeurs de
production et de maintenance.
II. 4. 3.- De la maîtrise de la qualité
des prestations des fournisseurs et sous-traitants
La qualité des prestations des fournisseurs et des
sous-traitants est assurée à AIR BURKINA par toute une
série de mesures : l'audit des fournisseurs, la suivi
évaluation de ceux-ci, la vérification des produits
livrés, la maîtrise du processus d'achat, l'enregistrement des
non-conformités, la traçabilité, l'analyse des
données, la mise en oeuvre d'actions correctives ou préventives,
ainsi que la revue des données fournisseurs et le suivi des indicateurs
de performances de ces derniers.
Compte tenu de la nature de son activité, BURKINA BAIL
fait plutôt appel à des bailleurs de fonds dont la qualité
des interventions est appréciée à travers les
conditionnalités des lignes de crédits consenties (taux,
garanties, mobilisations ...) et la célérité dans le
traitement des dossiers. S'agissant des fournisseurs, le respect des
engagements et des délais constituent des éléments
importants de l'appréciation de la société ; entre
également dans ce cadre une qualité des relations, empreintes de
professionnalisme et de courtoisie, qu'elle entretient avec ces
fournisseurs.
A la CAMEG, la qualité des prestations des fournisseurs
est recherchée de deux (2) manières : l'audit des
fournisseurs et l'évaluation annuelle de ceux-ci.
La MABUCIG dispose de deux (2) types de fournisseurs :
les fournisseurs locaux et ceux externes. Les fournisseurs externes de la
MABUCIG sont évalués et retenus par le service approvisionnement
et logistique du groupe d'appartenance par l'intermédiaire d'une
centrale d'achat. Les fournisseurs locaux sont évalués en
internes en référence aux fournisseurs à l'étranger
sur la base de trois critères qui sont le coût, la qualité
et les délais. Des logiciels de maintenance et de gestion des stocks
permettent de disposer des informations nécessaires aux analyses.
II.
5.- MESURE DE LA QUALITÉ
II. 5. 1.- Du choix des indicateurs pour l'atteinte des
objectifs qualité
A la compagnie AIR BURKINA, les indicateurs de performances
sont fonctions des objectifs opérationnels qui lui sont définis.
Chaque objectif opérationnel est rattaché à un indicateur
de performance pouvant être lié à la rentabilité des
lignes exploitées, les coefficients de remplissage des avions, etc.
Le choix des indicateurs à BURKINA BAIL se fait en
fonction des critères de satisfaction clients, la performance
financière de l'entreprise, le respect de l'environnement, la
santé et la sécurité, ainsi que la motivation du personnel
qui se trouve clairement définis dans le plan d'affaires.
Il existe deux (2) catégories d'indicateurs au niveau
de la CAMEG : les indicateurs définis dans la convention avec
l'Etat et ceux découlant des activités définies dans le
plan d'actions.
Les indicateurs de suivi de la qualité de la MABUCIG
sont établis en cascade à tous les niveaux. Ils partent du
déploiement des objectifs des chefs de services et se répercutent
sur les autres niveaux inférieurs de la hiérarchie. Ils
permettent de répondre aux besoins de la politique qualité. Ces
indicateurs sont entre autres : le niveau de couverture du marché,
le niveau de qualité des produits fabriqués, le taux de
déchets en fabrication, le niveau des ventes, le volume de
fabrication.
II. 5. 2.- De la disposition par le personnel des
indicateurs appropriés au suivi qualité de son travail
A AIR BURKINA, le personnel a connaissance des objectifs
définis et des indicateurs rattachés lors des revues et
rencontres. Des notes de services, circulaires, rapports d'audits internes ou
externe permettent de statuer sur l'efficacité des indicateurs
définis et suivis.
A BURKINA BAIL, les indicateurs sont précisés
dans les jobs description et les lettres de mission ou des messages
écrits du Directeur général.
En se basant sur les indicateurs définis dans le plan
d'actions et les résultats d'évaluation à mi-parcours, le
personnel de la CAMEG dispose des indicateurs de suivi qualité de son
travail.
A la MABUCIG, l'évolution de tous les indicateurs est
suivie régulièrement. Ces indicateurs sont connus des
différents acteurs. Les principaux indicateurs de la direction technique
(indices qualité physique et visuel, taux de déchets, rendement,
volumes produits) sont analysés au quotidien par l'encadrement et
transmis aux opérateurs qui en font le report sur leurs tableaux
d'indicateurs. Les valeurs obtenues sont comparées aux objectifs et des
plans d'actions sont immédiatement mis en oeuvre pour rattraper les
écarts.
II. 5. 3.- De l'utilisation des indicateurs pour le
développement de l'entreprise
AIR BURKINA procède à la revue périodique
de ces indicateurs de performance. Ceux-ci sont mesurés sur la base de
données collectées et enregistrées. Des analyses sont
ensuite effectuées au cours des revus de direction, des actions
correctives et préventives sont définies. La mise en oeuvre des
actions est engagée dans chaque département. Des mesures et
analyses sont finalement faites pour mesurer l'efficacité des actions
entreprises. Si des écarts sont constatés, alors le cycle
reprend.
BURKINA BAIL mesure et suit périodiquement les
indicateurs retenus, afin de les examiner efficacement pour de bonnes
propositions d'actions correctives.
Sur la base des indicateurs fixés et des
résultats atteints à la CAMEG, des actions correctives sont
menées afin d'améliorer le niveau de réalisation de
l'activité et cela au niveau de chaque fonction de l'entreprise.
A la MABUCIG, les objectifs sont connus de tous sur la base
des critères cités dans le point précédent (II. 5.
2) et des formations qualité dispensées
régulièrement. L'autocontrôle permet de voir les
problèmes en temps réel et de les corriger avant de poursuivre la
production. Les auditeurs qualité internes ont le pouvoir
d'arrêter les lignes de production lorsqu'ils constatent des
écarts jusqu'à résolution des problèmes.
II.
6.- AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ
II. 6. 1.- Du lien entre l'amélioration de la
qualité et les objectifs et résultats de l'entreprise
A AIR BURKINA, les actions d'amélioration sont mises en
oeuvre au regard des résultats d'audits, des revues de direction (des
actions correctives et préventives), des rapports départementaux
et des reporting. Ces données d'entrées permettent de
procéder à des analyses et traitements, à des mesures au
vu des indicateurs de performances définis, à l'identification
des écarts et à procéder à l'identification
d'actions correctives et préventives en étroite
corrélation avec les objectifs globaux et opérationnels de AIR
BURKINA.
BURKINA BAIL est définie en unités
fonctionnelles et les objectifs de l'entreprise sont repartis par unité
fonctionnelle, par service et par acteur (personne).
De façon générale, les actions
d'amélioration de la qualité sont fortement prises en compte au
moment de la planification des objectifs pour l'exercice à venir de la
CAMEG. Mais auparavant, une évaluation des objectifs programmés
au cours de l'exercice est faite, afin de prendre les mesures idoines au cas
où ces objectifs ne seront pas atteints. Le souci de réduire les
coûts de non-qualité est pris en compte.
La MABUCIG s'affirme être une entreprise
résolument tournée vers l'amélioration continue. Le point
de départ de cette amélioration, selon elle, est
l'élaboration annuelle du budget de fonctionnement. Les principaux
objectifs y sont revus et améliorés systématiquement avant
d'être mis en oeuvre. Les résultats sont consolidés dans le
flash technique qui débouche sur des améliorations
concrètes. Leurs relations avec les fournisseurs et apporteurs de
marques permettent de promouvoir l'amélioration continue.
II. 6. 2.- De la conduite des actions
d'amélioration de la qualité et de l'efficacité de ces
actions
Les responsables de AIR BURKINA conduisent les actions
d'amélioration de la qualité par l'application d'un processus
constitué des revues de direction ou audits, d'une identification des
écarts, des mesures et analyses des indicateurs, d'une identification
des actions correctives et préventives et des ressources
nécessaires, d'une mise en oeuvre de ces actions. Aussi
l'efficacité de ces actions d'amélioration est
vérifiée grâce à leurs mesures et la surveillance de
leurs mises en oeuvre, l'analyse des données, le suivi et
l'évaluation permanente de la mise en oeuvre des actions correctives et
préventives, l'analyse des résultats planifiés.
BURKINA BAIL procède plutôt par des prises en
compte des recommandations du contrôle interne et également
à travers un système de monitoring45(*) fait sur la base du reporting
effectué par chaque agent. L'efficacité de ces actions
d'amélioration est assurée à travers le système
d'évaluation et de monitoring mis en place. Chaque responsable doit
faire des reporting d'activité suivant une périodicité
définie en fonction des besoins de suivi exigés.
A la CAMEG, les actions d'amélioration de la
qualité sont conduites en général au niveau des conseils
de direction. La mise en oeuvre et le suivi des décisions
d'amélioration de la qualité y sont exécutés par
une ou plusieurs directions. La centrale mesure l'efficacité de ses
actions d'amélioration par l'évaluation des activités et
l'étude d'impact des actions menées.
Selon la nature des problèmes rencontrés, trois
(3) modes de résolutions sont envisagés à
l'intérieur de la MABUCIG : arrêt immédiat des
activités dans le secteur concerné et résolution des
problèmes, mise en place d'une équipe de travail sur la base du
PDCA, appel à des spécialistes du groupe. Dans la trame
d'activités de résolution de problèmes, il existe un
pavé consacré à la situation avant le démarrage des
activités d'amélioration. Un objectif raisonnable à
atteindre est fixé. A la fin des opérations
d'amélioration, les résultats sont contrôlés
dès réalisation puis confirmés. L'évolution des
résultats se constate sur les différents tableaux d'indicateurs
et sur le flash technique.
II.
7.- PARTICIPATION DU PERSONNEL
II. 7. 1.- De l'information du personnel des actions et
succès qualité de l'entreprise et de leur encouragement dans la
mise en oeuvre des actions qualité
A AIR BURKINA, l'implication du personnel se fait à
toutes les étapes de la mise en oeuvre de la démarche
qualité par la publication des revues de direction, des rapports et
comptes-rendus des réunions, ainsi que par les différents canaux
de communication. La compagnie encourage cette implication dans la
démarche en créant un cadre adéquat (infrastructures,
budget, communication horizontale et verticale), et en initiant à leur
intention des formations, recyclages et sessions de sensibilisation.
BURKINA BAIL, pour sa part, informe son personnel par des
communications internes et encourage leur implication par la reconnaissance de
leurs mérites à travers des félicitations, promotions,
récompenses et primes.
A la CAMEG, l'information du personnel se fait par les notes
d'informations et les assemblées générales trimestrielles.
Afin d'impliquer fortement le personnel dans la mise en oeuvre des actions de
qualité, la centrale a institué un prix de l'excellence par
direction. Ce prix récompense l'agent qui se sera distingué parmi
les autres agents de sa direction, de par son dévouement, son ardeur au
travail et surtout la conscience professionnelle qui l'anime à toujours
produire un travail de qualité. Parmi les meilleurs agents retenus, un
super agent est choisi et bénéficie d'un voyage pris en charge
dans la sous-région.
Le personnel de la MABUCIG est régulièrement
informé de ce qui s'entreprend dans le domaine de la qualité. La
politique qualité, les objectifs déployés de tous et les
principaux indicateurs sont largement affichés. Le personnel
engagé dans la qualité s'approprie progressivement la
démarche qualité par : le calcul de la prime module,
l'organisation des modules en coordination, les formations de recyclage,
d'accroissement de compétence et le devoir d'arrêter les machines
en cas de problèmes qualité jusqu'à résolution
effective.
II. 7. 2.- De la contribution et de la formation du
personnel dans l'amélioration et l'atteinte de la qualité
A AIR BURKINA, les actions d'amélioration de la
qualité peuvent résulter des audits internes, des réunions
de direction, des boîtes à idées, des revues de directions
et des différents canaux de communication (suggestions,
réclamation en interne, etc.). Pour atteindre les objectifs
qualité, la direction met en oeuvre une politique de formation de son
personnel, des sensibilisations et perfectionnements continus sont
exécutés vis-à-vis du SMQ et des résultats d'audits
effectués.
A BURKINA BAIL, le personnel peut proposer des actions
d'amélioration par des propositions spontanées lors des
réunions ou selon l'opportunité du moment. Pour atteindre ces
actions, le personnel est soumis à la formation continue
(séminaires externes, internes).
Au cours des réunions périodiques des
directions, chaque agent de la CAMEG a la possibilité de signaler les
blocages auxquels il est confronté dans son travail quotidien, et en
même temps, faire des propositions. Dans le plan d'actions
élaboré annuellement, la formation occupe un place très
importante se réalisant de deux (2) manières : l'encadrement
par la hiérarchie et les formations planifiées.
La créativité du personnel de la MABUCIG est
demandée et motivée dans l'organisation ; tout part de la
fiche d'évaluation du personnel sur laquelle il existe un pavé
concernant les idées d'amélioration. Les opérateurs
renseignent des fiches de proposition d'amélioration ou proposent leurs
idées lors des réunions modules et usine. La proximité
également de l'encadrement permet de discuter des éventuelles
idées sur les machines et recueillir les idées pour exploitation.
Par ailleurs, les connaissances qualité des opérateurs sont
contrôlées par l'audit de l'autocontrôle. Le groupe
d'appartenance dispose d'un centre de coordination des formations basé
à Dakar (Centre Coral +). Ce centre compile avec les responsables de
sites les besoins de formation et organise des sessions standardisées de
formation dans les usines. En interne, des formations sur la qualité
sont organisées pour le personnel permanent et temporaire (formation
CIVIC = Connaître - Identifier - Vérifier - Informer -
Corriger).
II. 7. 3.- De la mesure de l'adhésion du
personnel à la démarche qualité de l'entreprise
AIR BURKINA mesure l'adhésion de son personnel à
la démarche qualité par sa participation et son implication
à la démarche SMQ (mesure des indicateurs de performances, mesure
du degré de sensibilisation et d'engagement du personnel, degré
de satisfaction du personnel, degré d'épanouissement individuel
des agents, etc.).
BURKINA BAIL, pour sa part, mesure cette adhésion du
personnel par l'amélioration de la communication interne et à
travers les résultats obtenus.
La CAMEG observe l'adhésion de ses agents à la
démarche qualité à travers les indicateurs suivants :
les performances économiques (le chiffre d'affaires, le résultat,
la solvabilité), les performances sociales (bonne collaboration de
travail, bonne rémunération salariale, les avantages sociaux, la
formation professionnelle, l'hygiène et la sécurité).
Pour ce qui est de la MABUCIG, l'évolution des
indicateurs qualité, la tenue des tableaux modules, les résultats
d'audits d'autocontrôle et d'autonomie, le niveau de l'indice
qualité interne (donnant la quantité de produits
déclassés pour cause de non-conformité), les retours
clients permettent de juger du niveau qualité de l'usine.
II.
8.- RÉSULTATS GLOBAUX
II. 8. 1.- Des résultats de l'entreprise sur la
satisfaction des clients et la mobilisation du personnel
A la compagnie AIR BURKINA, la satisfaction clientèle
est en forte croissance grâce à la prise en compte des exigences
et besoins de ses clients, de l'application, du suivi, de la surveillance et de
la mesure des indicateurs de performances et enfin de l'engagement total de la
Direction et de l'implication de tout le personnel à toutes les
étapes de la démarche SMQ. Le personnel sensibilisé et
formé sur la démarche affiche une satisfaction en forte
croissance.
La satisfaction des clients de BURKINA BAIL peut se mesurer
par l'évolution du nombre de contrats valides et des encours de
financement croissants, ainsi qu'à travers le taux de renouvellement de
contrat. En ce qui concerne la satisfaction et la mobilisation du personnel,
l'engagement de toute l'équipe autour des projets de l'entreprise et le
taux de turnover46(*)
relativement satisfaisant sont des résultats effectifs.
Pour la satisfaction des clients, la CAMEG réalise les
activités suivantes : la baisse des prix des produits sensibles,
l'octroi de ristournes et escomptes aux clients, la livraison des produits
à domicile, le soutien en matériel et équipement, l'octroi
de crédits fournisseurs, la réfection des locaux des districts
sanitaires, l'accueil et l'écoute des clients. La satisfaction et la
mobilisation du personnel peuvent se mesurer à la CAMEG à travers
les résultats tels que l'évaluation annuelle du personnel, la
prime de bilan, la prise en charge médicale de l'agent et de sa famille,
l'octroi de prêts externes à long terme, la formation
professionnelle.
A la MABUCIG, les résultats globaux qui permettent de
juger de l'efficacité du système qualité sont les indices
qualité visuels et physiques, le respect des objectifs fixés et
l'évolution de ventes par rapport au principal concurrent. La
satisfaction du personnel, elle, se mesure à la productivité,
à la faiblesse du taux d'absentéisme, au turnover acceptable,
à la stabilité sociale.
II. 8. 2.- De l'apport de l'entreprise à son
environnement (vie de la collectivité, réduction des nuisances,
développement de l'emploi)
AIR BURKINA participe à des oeuvres de bienfaisance. Le
suivi et les évaluations permanentes de l'efficacité de la mise
en oeuvre de ses processus permettent à la compagnie de réduire
les nuisances en mettant en oeuvre un programme
sûreté-sécurité et des procédures d'urgences
dûment reconnus et approuvés par la Direction
Générale de l'Aviation Civile. Par le développement de ses
activités, elle offre plus d'emplois et de possibilités aux
entreprises burkinabé d'assistance et de service. Les effectifs depuis
la privatisation sont passés de 110 à 147 agents soit une
augmentation de 33,6%.
Les financements de BURKINA BAIL étant en grande partie
orientés vers les investissements, celle-ci contribue incontestablement
à la création d'emploi par les bénéficiaires.
L'entreprise a aussi souvent contribué, dans la limite de ses moyens,
à l'animation de la vie collective en sponsorisant des activités
sportives et culturelles. Enfin, sur le plan de la nuisance, elle
intègre à ses critères d'appréciation des risques,
des aspects environnementaux que lui exigent certaines de leurs institutions de
financement et partenaires internationaux.
Pour la CAMEG, concernant la vie de la collectivité, il
faut noter sa contribution importante dans la lutte contre la
prolifération des médicaments de la rue, sa participation aux
activités à caractère national, la construction
d'infrastructures. Pour le développement de l'emploi, elle affirme que
son effectif total est passé de 55 agents en 1998 à 91 à
ce jour ; soit un taux d'accroissement de 65,45% par rapport à
1998. Elle emploie en moyenne, par mois, une trentaine d'occasionnels.
La MABUCIG, consciente de son devoir de promotion agit
dans : l'aide à la formation professionnelle, la donation de
matériels, l'utilisation des personnels temporaires de façon
transparente et légale, l'embauche régulière et la
promotion de l'agriculture (culture du tabac destiné à
l'exportation). Elle met en oeuvre la norme environnementale ISO 14000.
CHAPITRE 2 : ANALYSE CRITIQUE
DES DÉMARCHES QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTÉES
Les démarches qualité ont été
présentées, il convient maintenant de les analyser, afin de
dégager des points nous permettant de justifier notre thème et de
faire des propositions idéales. Cette analyse sera donc
structurée en deux (2) parties. Une première partie reprenant les
différentes rubriques de la démarche qualité et une
seconde partie plus généraliste.
I.- ANALYSES
SPÉCIFIQUES
I. 1.- ENGAGEMENT DE LA
DIRECTION
Dans les entreprises enquêtées, les directions
entraînent la démarche qualité par des méthodes bien
différentes les unes des autres ; mais avec cependant un point
commun : la définition préalable de la politique
qualité et des objectifs qualité de l'entreprise, et la mise en
place d'un budget qualité. Il est conseillé pour la mise en place
de la démarche qualité de responsabiliser un agent ou de mettre
en place des structures à même de diriger la démarche
qualité. La compagnie AIR BURKINA et la MABUCIG veillent à cela
par la désignation de responsable qualité, l'érection de
comité de pilotage, de service Assurance Qualité ou de Groupe de
travail. BURKINA BAIL se démarque de cette approche en basant
l'engagement de sa direction sur les huit (8) principes de l'ISO 9000 :
2000. Cela lui permet de répondre de façon formelle aux
prescriptions d'un référentiel de système de management de
la qualité.
La meilleure manière de donner l'exemple, c'est de
s'impliquer soi-même. Les entreprises enquêtées l'ont
compris. Elles mettent tout en oeuvre pour marquer la présence de la
direction, aussi bien dans les instances de décisions que
d'exécution. Elles participent aux rencontres internes, créent
les conditions nécessaires pour une bonne mise en oeuvre de la
démarche qualité et veillent à la formation du
personnel.
La démarche qualité prône
l'amélioration continue de la qualité. Cela n'est
nécessaire que si les acteurs de cette démarche en sont
eux-mêmes imprégnés et ont, surtout, la reconnaissance de
leurs responsables, quant aux actions qu'ils mènent. La motivation
entraîne la performance de l'individu. Toutes les entreprises
enquêtées ont mis en place des systèmes de
récompenses ou des schémas de motivation, afin de
récompenser et de reconnaître ceux qui, par leurs actions,
oeuvrent quotidiennement pour la bonne marche de la démarche
qualité. Elles se basent sur les performances de chaque acteur à
travers des fiches d'évaluation (BURKINA BAIL, MABUCIG) ou les
résultats obtenus (CAMEG). La MABUCIG va même au delà par
la traçabilité de ses produits, ainsi l'on sait quel
opérateur a fait telle ou telle action, à tel moment
précis.
I. 2.- STRATÉGIE ET
OBJECTIFS QUALITÉ
La question de savoir comment la stratégie
qualité est-elle effectivement reliée à la
stratégie de l'entreprise ne nous semble pas avoir été
bien comprise par certaines entreprises. Une stratégie qualité
reliée à une stratégie d'entreprise signifie
forcément que la stratégie qualité est imbriquée
dans celle de l'entreprise ; la qualité étant une des
stratégies d'entreprise. Toutefois, des tentatives de solutions sont
perçues à travers l'aspect clientèle, qui revient chaque
fois dans la stratégie dont se prévalent les entreprises.
La qualité n'est pas seulement l'apanage de la
Direction générale ou des services Qualité, elle est
l'affaire de tous au sein de l'entreprise. Toutes les fonctions de l'entreprise
doivent s'y impliquer et s'y reconnaître. Pour ce faire, des entreprises
telles que la CAMEG et la MABUCIG mettent en place des processus
opérationnels entre les différents postes ou fonctions de
l'entreprise afin de décliner les objectifs qualité suivant un
processus allant de la détermination des besoins et attentes des clients
à l'amélioration continue.
Déterminer une stratégie et des objectifs, sans
les faire connaître du personnel est insensé. La stratégie
et les objectifs sont faits pour être connus et mis en oeuvre. Ainsi
donc, la stratégie et les objectifs qualité doivent être
portés aux acteurs principaux de la démarche qualité. Les
entreprises enquêtées le savent bien et le matérialisent
à travers les multiples canaux de communication mis en place. Les
objectifs sont même parfois déclinés sur des supports de
base des agents, tels que le jobs description de BURKINA BAIL et les lettres de
mission de la CAMEG.
I. 3.- ECOUTE CLIENTS
La satisfaction de la clientèle est prônée
par le management de la qualité. Elle est également l'objectif
principal dont doit se prévaloir toute entreprise qui veut engranger des
parts de marché, avoir des atouts concurrentiels, obtenir un profit. Il
faut bien satisfaire la clientèle, mais auparavant, il faut
écouter cette clientèle. Il faut savoir saisir ses besoins et en
faire des exigences à satisfaire.
Ecouter les clients engage plusieurs étapes et
plusieurs actions à mener. Tout d'abord, il convient pour l'entreprise,
de mesurer la satisfaction de ses clients, pour mieux juger de l'état de
ses relations avec ceux-ci. Les entreprises enquêtées, pour cela,
mettent en place des démarches spécifiques allant des entretiens
et enquêtes aux visites de courtoisie. Elles saisissent les besoins
exprimés par leurs clients par des études de marché
auprès de ceux-ci.
Au niveau de l'écoute clients, les actions se
répètent à chaque niveau, et sont empreintes d'une
certaine similitude pour l'ensemble des entreprises enquêtées.
Parmi les besoins des clients, il y a ceux qui ne sont pas exprimés. Les
entreprises se doivent donc de les anticiper. Les entreprises
enquêtées ne semblent pas maîtriser cette anticipation,
à part BURKINA BAIL et la MABUCIG. Celles-ci mettent en oeuvre des
démarches les permettant réellement de savoir les besoins non
exprimés. Elles apprennent à mieux connaître leurs clients,
leurs activités et mettent en place des outils de détection de
ces types de besoins, telle que la mesure de la concurrence. L'ensemble des
besoins, s'il n'était pris en compte dans la conception des services et
produits serait absurde pour l'entreprise. Les entreprises
enquêtées affirment les prendre, donc, en compte dans leurs
activités, surtout par une diversification des produits et services pour
BURKINA BAIL et la MABUCIG.
L'identification de la concurrence est un préalable
à la lutte concurrentielle. La concurrence n'est pas beaucoup
développée au Burkina Faso. Les entreprises se retrouvent,
quelques fois, dans des secteurs dépourvus de concurrents. La lutte
concurrentielle n'est donc pas si âpre. Mais il ne faut pas occulter le
fait qu'il existe, dans certains secteurs, la fraude qui est un
véritable danger pour les activités des entreprises dites
légales ; car celles-ci ce confrontent sur des terrains absolument
différents, non réglementaires. Les entreprises
enquêtées ne peinent pas, toujours, dans la détection des
concurrents légaux, ceux-ci sont parfois répertoriés par
des structures existantes. Elles se démarquent de la concurrence par la
qualité de leurs produits et services, de leurs prix, de leur
diversité, etc.
I. 4.- MAÎTRISE DE LA
QUALITÉ
Une chose est de faire de la qualité, une autre est de
la maîtriser. La maîtrise de la qualité est une
activité qui permet de consolider et de pérenniser le
système de management de la qualité, à l'intérieur
de l'entreprise. La maîtrise de la qualité des produits et des
services est assurée par la plupart des entreprises
enquêtées par l'application rigoureuse des procédures
établies (cas de AIR BURKINA, de la CAMEG et de la MABUCIG). Cela est
une bonne chose, car la maîtrise de fabrication d'un produit ou de la
réalisation d'un service passe forcément par la maîtrise de
leurs procédés de fabrication ou de réalisation. La mesure
permanente de l'efficacité du système de management de la
qualité est également, en soi, une bonne méthode de
maîtrise de la qualité par une remise en cause continue du
système ; comme le fait d'ailleurs AIR BURKINA.
La maîtrise des processus internes, comme nous l'avions
précisé, entraîne la qualité des produits et des
services. Les entreprises enquêtées y parviennent grâce aux
prescriptions (et à leur respect) de manuels de procédures
expliquant les processus internes liés à la production, à
l'administration, aux finances, à la comptabilité ou à la
commercialisation. Des entreprises comme AIR BURKINA et BURKINA BAIL installent
aussi des systèmes d'autocontrôle ou de contrôle pour le
traitement de ces processus, toujours dans le respect des procédures.
La qualité des produits ou des services dépend
beaucoup de la qualité des matières premières rentrant
dans sa fabrication ou des éléments extérieurs rentrant
dans sa réalisation. La qualité des prestations des fournisseurs
et des sous-traitants de l'entreprise est, donc, un facteur déterminant
pour la qualité des produits ou services. La meilleure manière de
garantir cette qualité est, bien évidemment, d'évaluer
permanemment les fournisseurs et sous-traitants, tout en leur exigeant le
respect du cahier de charge. Toutes les entreprises enquêtées y
tiennent avec ferveur et mènent, chacune à sa manière, des
activités visant à certifier cette qualité.
I. 5.- MESURE DE LA
QUALITÉ
La mesure de la qualité est une action permanente du
système de management de la qualité. Elle est effectuée
pour se rendre compte de l'avancée de la démarche qualité
et des actions à mener pour continuer dans la bonne voie. Cependant,
l'entreprise qui la pratique se doit de choisir des indicateurs à partir
desquels elle pourra mesurer la qualité de façon efficace et
efficiente. Les indicateurs, dans les entreprises enquêtées, sont
choisis selon le secteur dans lequel chacune oeuvre. De façon
générale, elles y sont fonctions des objectifs, des
critères de satisfaction de la clientèle, du plan d'action, de la
convention avec l'Etat.
Les indicateurs sont installés pour être
utilisés de façon efficiente par les acteurs, dans le cadre de
leur travail. Dans les entreprises enquêtées, les indicateurs
s'affirment être largement diffusés. Cette diffusion se fait
à travers des outils de communication ou d'information, en place dans
les entreprises à savoir : les rencontres, les notes de services et
circulaires, les jobs description, les lettres de mission, le plan d'actions,
etc.
La mesure de la qualité, nous l'avions dit dans le
premier paragraphe, permet une évolution du système de management
de la qualité, et donc une amélioration continue de ce
système. Se remettre perpétuellement en cause dénote d'une
volonté ardente de s'améliorer. Les entreprises usent des
indicateurs pour s'améliorer dans leur système de management de
la qualité. Elles orchestrent périodiquement des revues des
indicateurs de performance, afin de décider efficacement de la conduite
à suivre pour progresser. La démarche utilisée se
résume pratiquement à la mesure et analyse des indicateurs de
performance et à la mise en oeuvre d'actions correctives, si
écarts il y a.
I. 6.- AMÉLIORATION DE
LA QUALITÉ
Comme la qualité est intrinsèque au produit, on
peut aussi dire que le management de la qualité est intrinsèque
à l'entreprise. Les objectifs de l'entreprise étant fixés
pour le développement et la croissance de l'entreprise, toute action
d'amélioration rentre donc dans ce cadre. En relation avec les objectifs
de l'entreprise et les résultats obtenus, les actions
d'amélioration de la qualité dans les entreprises
enquêtées sont fonctions des résultats d'audit, des
rapports, des reporting. Cela est bien, car ces entreprises s'appuient
pratiquement sur les objectifs globaux et sur les résultats obtenus pour
mieux mener des actions d'amélioration de la qualité. N'oublions
pas que le processus d'amélioration de la qualité est un
cycle.
Les actions d'amélioration de la qualité sont,
bien évidemment, à conduire et surtout à mesurer pour se
rendre compte de leur efficacité. Les entreprises enquêtées
conduisent les actions d'amélioration grâce à des rapports
de contrôle, tels que les réunions de direction et les audits
internes pour AIR BURKINA et BURKINA BAIL, les conseils de directions pour la
CAMEG et les groupes de travail à la MABUCIG. L'assurance de
l'efficacité de ces actions d'amélioration suit une
démarche basée sur des systèmes d'évaluation
interne et d'analyse.
I. 7.- PARTICIPATION DU
PERSONNEL
Après l'engagement de la direction, la participation du
personnel vient en bonne position dans la démarche qualité. Le
personnel est l'acteur principal de cette démarche. Il doit donc
être tenu informer des actions qualité. Tout comme l'information
de la stratégie et des objectifs qualité, les entreprises
enquêtées informent leur personnel des actions et des
succès qualité par des canaux de communication internes. Aussi,
les entreprises encouragent l'implication de leurs employés dans la mise
en oeuvre des actions qualité, toujours, par des systèmes de
récompense et des schémas de motivation propres.
L'amélioration de la qualité nécessite
que les avis de tous les acteurs soient écoutés et, si possible,
pris en compte. Les directions doivent donc créer des cadres
adéquats à cette communication. Les entreprises
enquêtées usent toujours des canaux de communication internes pour
cela. Les actions d'amélioration sont recensées lors des
réunions, des audits internes. De façon particulière,
BURKINA BAIL et la MABUCIG signalent également la proximité de
leur encadrement pour faciliter l'écoute du personnel. La formation
étant un élément très important pour
l'amélioration de la qualité, elle est prise en compte dans les
entreprises grâce à des politiques de formations continues et de
sensibilisations.
La mesure revient à toutes les étapes de la
démarche qualité. Il est aussi question, ici, de mesurer
l'adhésion du personnel à cette démarche. Les entreprises
enquêtées mesurent cette adhésion par la mesure
d'éléments directement en rapport avec le personnel. Il s'agit
des indices de performance, du degré de sensibilisation et d'engagement,
du degré de satisfaction et d'épanouissement pour AIR BURKINA et
la CAMEG ; ainsi que par les résultats obtenus pour BURKINA
BAIL.
I. 8.- RÉSULTATS
GLOBAUX
Les résultats enregistrés par l'entreprise lui
permettent de se rendre compte de l'efficacité de la stratégie et
des objectifs qu'elle s'est fixée en début ou en cours
d'exercice. Ils sont le reflet de la réussite, ou non, de la politique
utilisée et déterminent forcément la prochaine politique
à mettre en oeuvre par l'entreprise. Le système de management de
la qualité prône la satisfaction des clients à tous les
niveaux de l'entreprise. Il est mis en place pour l'atteinte de cette fin,
objectif primordial de toute entreprise.
En ce qui concerne la satisfaction des clients, toutes les
entreprises enquêtées affirment avoir atteint une forte
croissance. Tout porte à croire que la politique utilisée a
porté des fruits. La mobilisation du personnel vient confirmer cela, car
les entreprises enregistrent, désormais, un réel engagement des
collaborateurs autour des projets d'entreprise.
Le management de la qualité tient beaucoup compte de
l'environnement. Il place l'entreprise dans un milieu d'interdépendance,
au sein duquel l'entreprise doit respecter l'environnement et toutes ses
composantes. L'entreprise n`est pas une entité isolée, elle fait
partie d'un ensemble. Elle se doit donc de respecter la vie de la
collectivité, la nature et favoriser l'emploi. Les entreprises
enquêtées contribuent chacune à sa manière et selon
son secteur d'activité au respect de l'environnement. A propos de la vie
de la collectivité, les entreprises organisent des oeuvres de
bienfaisance et des sponsorings d'activités publiques. La
réduction des nuisances concerne surtout les entreprises de production,
utilisant des appareils produisant des effets de nuisances ou les
métiers à risques. Ainsi, seuls AIR BURKINA et la MABUCIG ont des
activités qui rejettent des déchets. Elles mettent en oeuvre des
pratiques approuvées par des instances de régulation. Cela est
bien, car ces instances ont des normes très strictes à suivre
pour la préservation de l'environnement. Concernant le
développement de l'emploi au Burkina Faso, toutes se prévalent de
l'augmentation de leurs effectifs ces dernières années.
II.- OBSERVATIONS
Comme nous l'avions indiqué, aucune entreprise ne
prétendra ne pas faire du Management de la Qualité, car cela la
discréditerait aux yeux de ses clients, et l'empêchera d'atteindre
son objectif premier : le profit. Dire que l'on ne fait pas de la
qualité, c'est se mettre hors-jeu sur le marché, perdre ses parts
de marché. Il faut toujours amener le client à croire en la
qualité des produits et des services proposés par l'entreprise.
Cependant, seul un audit du système qualité permettra de mettre
à nu le Système de Management de la Qualité de
l'entreprise.
Les questionnaires adressés aux entreprises
sélectionnées montrent de façon générale que
les entreprises se revendiquent chacune d'une démarche qualité.
Mais cela n'est pas toujours vrai. Les démarches qualité ne sont
pas toujours formelles, elles se fondent ou se confondent à la
stratégie globale de l'entreprise. L'entreprise peut prétendre
faire de la qualité, sans toutefois mettre en place une politique claire
dans ce domaine. Lorsqu'on lui demande quelle est sa démarche
qualité ; pour ne pas répondre par la négative, elle
mettra tout en oeuvre pour insérer dans les différents points de
la démarche des pratiques qu'elle utilise en réalité pour
sa stratégie globale.
Le constat le plus frappant dans la lecture des
résultats est la différence, assez criarde, existante entre les
entreprises faisant partie de groupes internationaux (AIR BURKINA, BURKINA
BAIL, MABUCIG) et les entreprises typiquement burkinabé telle que la
CAMEG. Les entreprises internationales, serait-on tenté de dire,
maîtrisent mieux la question de qualité et de management de la
qualité. Elles ont tendances, même si elles ne sont pas
certifiées, à suivre une ligne de conduite dictée par le
groupe d'appartenance, se rapprochant du coup encore plus du management de la
qualité que les entreprises structurellement nationales.
Les responsables d'entreprises burkinabé, pour la
plupart, ont tendance à limiter la qualité du produit uniquement
au bien lui-même. La qualité pour eux, c'est un bon produit ou
service ayant une bonne audience auprès des clients, c'est tout. Ils
ignorent ou feignent d'ignorer que la qualité du produit ou du service
sous-tend plusieurs actions au sein même de l'entreprise. Il faut y
considérer tous les facteurs de l'entreprise et adopter une
démarche processus. Le produit ou le service étant le
résultat d'un processus, il s'agit donc de considérer tous les
acteurs de ce processus dans le management de la qualité. Tous les
maillons de la chaîne de sortie du produit ou du service sont à
revoir continuellement pour l'améliorer. Bien sûr, il faut avoir
dans la démarche qualité une focalisation sur le client, mais il
ne faut pas obnubiler le personnel (ceux sans qui le produit ou service
n'existerait), les fournisseurs de tout ordre (pour déjà une
bonne qualité des matières premières, de leurs services)
et les actionnaires (pour la permanence des ressources nécessaires).
Comme le disait Jean-Marie GOGUE47(*), aujourd'hui, il est difficile
de fixer à une entreprise des objectifs permanents dont la pertinence
est reconnue par les salariés pour plusieurs années. Les
intérêts d'une telle démarche n'apparaissent pas toujours,
tant ces salariés sont habitués à travailler dans le cadre
de «politiques obscures» pouvant changer brusquement selon le bon
vouloir de la Direction Générale. Pour sortir de cet état
d'esprit, les objectifs permanents doivent être élaborés
par un travail d'équipe, car ceux-ci concernent directement les
salariés, les fournisseurs, l'environnement, les clients et les
actionnaires. Un point important de la politique est de savoir comment les
bénéfices ou les pertes de l'entreprise seront répartis
entre les salariés, les clients et les actionnaires. Dans grand nombre
d'entreprises africaines, l'intérêt porté aux
salariés est si faible qu'elles se séparent d'une partie de
ceux-ci chaque fois que la productivité augmente.
Généralement, la vie d'une entreprise, sa croissance et son
déclin se jouent sur une scène où trois (3) groupes
d'acteurs se côtoient en permanence : les actionnaires, les
employés et les clients ; il ne faut jamais perdre cela de vue dans
son Système de management de la Qualité.
S'il nous était demandé un classement des
entreprises enquêtées par rapport à l'efficience de leur
démarche qualité, nous commencerons par citer BURKINA BAIL. Cette
entreprise a calqué sa démarche sur l'ISO 9000 : 2000.
Même si elle n'y est pas engagée de façon formelle, elle
s'atèle au moins à respecter des clauses internationales de
management de la qualité. Elle sait qu'il y va de sa survie dans cet
espace de mondialisation, et qu'elle gagne déjà à se
conformer à des normes universelles. Viendra ensuite la MABUCIG, qui
active sa démarche qualité autour des prescriptions de son groupe
de base. Elle s'inscrit dans la ligne de conduite dictée par ce dernier,
en respectant des normes internationales et communes à l'ensemble des
entreprises du groupe, donc ayant faits leurs preuves. AIR BURKINA s'inscrit
dans le même ordre que la MABUCIG, mais ne semble pas encore avoir bien
établi sa démarche qualité. Celle-ci semble être en
cours d'élaboration. La CAMEG fermera la marche, car sa démarche
n'est pas aussi élaborée que ses consoeurs.
Les responsables d'entreprises burkinabé parlent de
qualité dans leurs entreprises, mais peinent à se formaliser
à des normes préétablies sur un plan supérieur
à celui national. Ces responsables s'engagent difficilement dans le
management de la qualité, contrairement aux entreprises ayant un
caractère international. Ces dernières comprennent mieux la
qualité et oeuvrent chaque jour au respect d'un cahier de charge
relatifs à la qualité de leurs produits ou services.
CHAPITRE 3 : AVANTAGES DE
L'INSTALLATION D'UN SYSTÈME QUALITÉ ET RECOMMANDATIONS POUR LES
ENTREPRISES BURKINABÉ
La qualité est devenue une variable essentielle dans
toutes les stratégies compétitives. Elle permet à une
entreprise d'assurer sa rentabilité et de consolider sa position sur un
marché.
De façon globale, un Système de Management de la
Qualité apporte des avantages pour les entreprises. Ces avantages de
divers ordres touchent à tout l'environnement de l'entreprise et aussi
à tous les facteurs la composant (biens, services, acteurs,
bénéfice). Ces avantages peuvent servir de base à des
recommandations pour la bonne mise en oeuvre d'un Système de Management
de la Qualité, outil nécessaire à la vie, et même la
survie, de l'entreprise burkinabé.
I.-
LES AVANTAGES POUR L'ENTREPRISE
Dans un système d'échanges et de concurrence qui
ne cesse de s'élargir et de s'intensifier, du fait de la
libéralisation tout particulièrement, seuls les meilleurs en
terme de qualité des produits et des services pourront émerger.
Le manager burkinabé gagne à coup sûr en inscrivant le
management de la qualité parmi les outils stratégiques de son
entreprise. Les avantages résultant de cet engagement sont perçus
au sein même de l'entreprise, mais aussi et significativement à
l'extérieur de l'entreprise.
I. 1.- LES AVANTAGES INTERNES
À L'ENTREPRISE
Les retombées du système de management de la
qualité sont d'abord ressenties au sein de l'entreprise. Le
fonctionnement à moyen et long termes de l'entreprise se voit ainsi
marqué à travers la réduction de ses dysfonctionnements et
non-conformités, une meilleure organisation interne, un impact positif
sur la rentabilité de l'entreprise.
De façon plus détaillée, le
système de management de la qualité comporte en interne les
avantages ci-dessous cités.
Ø La prévention des erreurs :
Les accidents ou incidents, provoqués par des défauts de
conception ou de réalisation, ou par des erreurs d'utilisation ont des
répercutions humaines : morts ou blessés dans les cas
très graves, désagréments de toutes sortes. La vie sociale
est perturbée par ces phénomènes, qui entretiennent des
tensions et des litiges. Un système qualité, de par ses
recommandations, freine efficacement ces erreurs, dues le plus souvent à
un problème lié à un maillon du processus. Il fournit les
moyens au personnel de réaliser ses tâches de façon
correcte du premier coup, avec professionnalisme.
Ø La réduction des coûts de
non-qualité : Les moyens de conception, de fabrication et
de distribution n'étant pas parfaits, cela engendre parfois des
défauts sur le produit qui se traduiront par des pertes. La
non-qualité coûte cher. Puisqu'ils ne sont pas quantifiables, ses
coûts sont souvent sous-estimés. La non-qualité occasionne
des dépenses sous formes de mesures d'amélioration, de reprises,
de retards ou de mises au rebut. Les réclamations, les prestations de
garantie, les prétentions en responsabilité du fait des produits
et les rappels occasionnent des coûts supplémentaires et une
détérioration de l'image de marque. Ce sont justement des risques
qu'un système qualité bien élaboré et
appliqué peut réduire de façon durable.
Ø Une meilleure planification des
opérations : Les buts et objectifs de l'entreprise sont
compris par le personnel et le motivent. Les activités sont
alignées et mises en oeuvre de façon unifiée. Chacun sait
ce qu'il a précisément à faire et comment le faire sans
bloquer ou fausser le processus et sanctionner en même temps ses
collaborateurs situés en aval de son poste. Les défauts de
communication entre les différents niveaux d'un organisme sont
réduits au maximum. Un système qualité fournit les moyens
permettant d'identifier les tâches adéquates et de les
spécifier de sorte à aboutir aux bons résultats.
Ø Le renforcement de la communication
interne : Une bonne mise en oeuvre de la démarche
qualité passe forcément par une réelle communication entre
la direction et les collaborateurs, au sein de la direction et entre les agents
eux-mêmes. La communication se retrouve ainsi rehausser à un haut
niveau dans l'entreprise permettant la fluidité des informations, et
surtout une bonne compréhension du système qualité par
l'ensemble du personnel. La moindre information concernant la qualité
est diffusée, commentée et comprise du personnel. Les
employés comprendront mieux leur rôle et leurs objectifs. Ils
bénéficieront de moins de stress car ils utiliseront un
système de gestion efficace et sauront ce que l'on attend
d'eux. Leur moral et leur sens de l'honneur seront meilleurs lorsqu'ils
atteindront les objectifs de l'enregistrement et de la satisfaction du
client.
Ø L'établissement de procédures
fiables : Les décisions sont bien informées. Il y a
une meilleure aptitude à démontrer l'efficacité des
décisions antérieures par référence à des
données factuelles enregistrées. Ces procédures augmentent
l'aptitude à examiner, mettre en cause et changer les opinions et les
décisions. Le système qualité permet d'élaborer une
documentation complète favorisant la transparence des processus. Il
assure une amélioration de l'efficience par des procédés
simplifiés et maîtrisés. Il fournit également les
moyens permettant de documenter l'expérience de la société
de façon structurée créant ainsi une base pour
l'enseignement et la formation du personnel, et l'amélioration
systématique de la performance. Ainsi, le personnel nouvellement
arrivé pourra immédiatement assimiler ses tâches, car les
détails sont écrits.
Ø L'augmentation de la
rentabilité : Le management de la qualité, s'il est
bien effectif, permet d'atteindre l'un des objectifs premier de toute
entreprise : le profit. Toutes les opérations et les stratégies
menées par l'entreprise concourent à cela et le management de la
qualité ne démord pas à cette vision.
I. 2.- LES AVANTAGES EXTERNES
À L'ENTREPRISE
A l'externe, le management de la qualité touche
à tout ce qui permettra à l'entreprise de faire un pas
réel vers son développement, sa survie et sa capacité
à faire face à tous les aléas extérieurs.
L'environnement externe de l'entreprise est largement
influencé par des avantages déterminants liés à
l'adoption et à l'application d'un système de management de la
qualité. L'on retrouve ainsi des opportunités telles
que :
Ø L'amélioration de la bonne image de
l'entreprise et de celle de ses prestations ou produits : Le
système de management de la qualité offre une aptitude accrue
à créer de la valeur pour les fournisseurs et l'entreprise. La
qualité des produits et services créée de la
réputation pour l'entreprise productrice et/ou prestataire. Cette
réputation amène les clients, de façon
délibérée ou inconsciente, à associer l'image de
l'entreprise d'avec celle de la qualité idéale ; favorisant
ainsi leur choix et leur prédilection pour le produit et/ou le service
de l'entreprise, tout en ménageant l'image de l'entreprise à son
entourage.
Ø La conservation des clients et le maintien de
leur satisfaction : Les besoins de la clientèle sont pris
en considération et satisfait. L'augmentation de cette satisfaction du
client dénote une efficacité accrue dans l'utilisation des
ressources de l'organisme. Une plus grande loyauté des clients qui
conduit à un renouvellement des relations d'affaires. Les clients sont
les premiers partenaires de l'entreprise, car d'eux dépend
énormément la vie de celle-ci. Avec un Système de
Management de la Qualité, les clients de la société
recevront des produits ou des services d'un niveau de qualité connue,
qui auront été vérifiés de façon
indépendante.
Ø La réponse aux exigences lors des
appels d'offre : Le plus souvent, les appels d'offre sont
très exigeants en matière de qualité du travail fourni et
des processus de mise en oeuvre du contrat établi. Le management de la
qualité, de par ses prescriptions permet de répondre au mieux aux
exigences du cahier de charges des appels d'offre.
Ø L'augmentation des parts de
marché : Cela résulte de la souplesse et de la
rapidité des réactions face aux opportunités du
marché. Acquérir, de plus en plus, de parts de marché
étant l'objectif majeur de toute entreprise, l'argument de la
qualité se verra porteuse en s'accaparant plus de parts. L'entreprise
sera en mesure de garantir une plus grande loyauté du client, car elle
satisfera continuellement les besoins de ses clients et ne leur offrira aucune
raison de chercher un autre fournisseur. Ceci signifiera que l'entreprise
perdra moins de clients.
Ø L'avantage concurrentiel : Cela
grâce à des capacités organisationnelles
améliorées. Cet avantage permet un alignement des
activités d'amélioration à tous les niveaux, par rapport
aux objectifs stratégiques de l'organisme. Le management de la
qualité donne de l'avance à l'entreprise qui la pratique, par
rapport à ses concurrents. Aussi, si ces derniers y sont
également engagés, l'entreprise sera d'autant plus forte que son
système de management de la qualité sera performant.
Ø Le respect des régulations :
Les problèmes liés à la qualité ont des
aspects juridiques, voire judiciaires. Outre la garantie accordée
à leurs clients, les entreprises ont des obligations envers la
société. L'Etat adopte et perfectionne toujours des dispositions
légales et réglementaires pour la sécurité et
pour la protection des consommateurs, de la nature, de l'environnement. Le
système de management de la qualité, de par ses prescriptions,
encourage le respect des normes en vigueur dans le pays et/ou sur le plan
international. Il permet une attestation de la conformité aux exigences
de sécurité (par exemple sécurité des produits,
sécurité au travail).
II.-
RECOMMANDATIONS
Aujourd'hui, l'amélioration des produits et des
services représente une priorité absolue pour de nombreuses
entreprises, car la plupart des clients n'acceptent plus une qualité
simplement moyenne, ouverture d'esprit et mondialisation oblige. La
qualité s'avère donc être un facteur clé de la
réussite d'une entreprise ; la satisfaction de sa clientèle
et la consolidation de son rendement supposent un management de la
qualité au service de tous les processus de l'entreprise. La mise en
oeuvre d'un système qualité contribue également à
gérer activement les risques d'une entreprise.
II. 1.- UN IMPÉRATIF :
LE SOUTIEN DE LA DIRECTION
Pour que le client potentiel soit convaincu que l'entreprise
va assurer la qualité requise, il faut d'abord que les acteurs en soient
persuadés eux-mêmes.
Le chef d'entreprise doit être un vecteur pour la
démarche qualité, par sa motivation et par les moyens financiers
qu'il allouera aux services responsables. Les efforts financiers consentis
doivent être perçu comme un investissement à part
entière. Par contre, si ce chef n'en est pas profondément
persuadé, qu'il n'engage cette démarche que par effet de mode ou
sous la pression de grands donneurs d'ordre, comme l'on le constate souvent
dans notre pays, l'adhésion au projet va se détériorer
rapidement. On retrouve d'ailleurs cet engagement de la direction en
tête, dans les normes ISO 9000 : 2000.
L'engagement de la direction est nécessaire, mais non
suffisant. La démarche qualité se décline à tous
les postes de l'entreprise. Une formation technique, économique et
culturelle est nécessaire pour que chacun prenne conscience que la
qualité, c'est d'abord son propre travail, qu'une erreur mineure sur son
poste peut engendrer pour la suite du produit ou du service des
conséquences graves et, à terme, donner une image
déplorable de l'entreprise.
Le soutien de la direction sera d'autant plus important que
les progrès réalisés par la démarche qualité
pourront être mesurés. Pour cela, il est important de mettre en
place, dès le début de toute démarche
d'amélioration, des indicateurs globaux permettant de mesurer les
progrès accomplis48(*).
W. Edwards Deming ne disait-il pas, à l'endroit des
entreprises américaines, au début hostiles à ses
enseignements, « Que chacun fasse de son mieux, n'était
pas suffisant. Il était nécessaire que les gens aient
connaissance des objectifs à atteindre. Des transformations drastiques
sont indispensables. La responsabilité du changement repose
entièrement et uniquement sur les épaules des Directions
d'entreprises. La première étape est d'apprendre comment
changer. »
II. 2.- FAIRE LE NÉCESSAIRE
ET FAIRE VIVRE LA DÉMARCHE QUALITÉ
Le risque dans toute démarche d'entreprise, c'est que
dans l'enthousiasme du départ, on en fasse trop. Un système trop
complexe va progressivement être de moins en moins efficace. Il ne faut
pas oublier que « le mieux est parfois l'ennemi du
bien ». Pour éviter une lourdeur documentaire, les
acteurs seront tentés de fuir ou d'ignorer les problèmes
rencontrés. Il faut mettre en place des procédures
simples49(*). Ce n'est pas
facile, car chacun veut, quelques fois, montrer qu'il est capable de faire des
choses complexes, difficiles afin de mériter la reconnaissance de ses
pairs.
Un autre écueil est la réticence à
consigner par écrit son savoir-faire, et donc quelque part, sa raison
d'être. Il faut que l'opérateur prenne conscience que l'entreprise
ne doit pas être trop pénalisée par son absence (par
exemple un congé maladie). On touche là à l'individu avec
toute sa susceptibilité. Pour que l'entreprise soit forte aux
aléas qui peuvent survenir, c'est un passage obligatoire. La
qualité doit être perçue comme un changement de
comportement et de mentalité au sein de l'entreprise.
Il faut également envisager de mesurer
l'efficacité du système qualité mis en place. D'abord pour
rassurer les acteurs, leur montrer que leur effort n'a pas été
vain, c'est l'effet pédagogique du système qualité.
Ensuite, cela permet de prévenir toute dérive en engageant des
actions correctives.
II. 3.- SE CONCENTRER SUR LE
PRODUIT
Ce que le client achète, c'est le produit et non le
système qualité. Plusieurs entreprises, déjà
très impliquées dans la démarche qualité (à
l'extérieur du Burkina Faso), semblent oublier cette
évidence50(*). La
certification demande un gros investissement certes, mais cela ne suffit pas
pour garantir une bonne qualité des produits conçus et
fabriqués dans l'entreprise. La qualité est au-delà de la
certification.
Se concentrer sur le produit est la première action
à mener lorsque l'entreprise s'inscrit dans une démarche
qualité ; car se concentrer sur celui-ci, c'est se concentrer sur
le client, véritable objet de l'entreprise. Il ne faut pas perdre de vue
que le système qualité est appliqué pour une
amélioration de la qualité du produit et du service pour la
satisfaction totale du client. Entre le système qualité et le
client, il y a donc le produit pour lequel ce client s'intéresse
à l'entreprise.
Il faut créer des systèmes de contrôle de
la qualité sur la base d'outils de la qualité ; car
contrôler la qualité, c'est corriger les non-conformités et
progresser dans l'amélioration de la qualité.
II. 4.- NE PAS PERDRE DE VUE LA
SATISFACTION DU CLIENT
Etant donné que les entreprises en situation de
monopole sont de plus en plus rares du fait du libéralisme, les
prestations fournies (produits physiques et services associés) par une
entreprise doivent séduire le client. La séduction est l'image du
ratio qualité/coût. Assurer la qualité des prestations,
tout en assurant la qualité du produit, et en réduisant les
coûts de fabrication est donc devenue essentielle et stratégique.
Les systèmes de management de la qualité peuvent
aider les organismes à accroître la satisfaction de leurs clients.
Les clients exigent de plus en plus des produits dont les
caractéristiques répondent à leurs besoins et leurs
attentes. Il faut donc avoir toujours à l'esprit, le client, car c'est
lui qui en définitive, détermine l'acceptabilité du
produit. Leurs besoins et leurs attentes n'étant pas figés, et du
fait de la pression de la concurrence et des avancées technologiques,
les entreprises sont amenées à améliorer leurs produits et
processus de manière continue.
Le concept le plus important de la démarche
qualité, c'est de montrer que l'on travaille pour une personne, le
client, et, qu'à ce titre, l'entreprise a le devoir de le satisfaire.
Certes, le management de la qualité comporte bien
d'avantages, mais il ne faut cependant occulter le fait que cela
entraîne, au début de son application, quelques contraintes. Ces
contraintes sont liées au coût du changement, mais aussi aux
mouvements sociaux dus à son application. Ainsi, l'entreprise qui
s'investi dans le management de la qualité verra ses coûts
accroître à court terme, du fait des coûts
élevés de l'acquisition et de la mise en oeuvre de la
démarche qualité. Aussi, dès les premiers moments de son
application, la démarche qualité pourrait rencontrer une
opposition mitigée de la part des collaborateurs dans
l'entreprise ; d'aucuns auront l'impression que leur travail est remis en
cause et se sentiront biaiser du fait de la volonté de conformation
d'avec les points du système qualité. Cela entraînera dans
l'entreprise des freins qu'il faudra perpétuellement surmonter pour
mener à bien la démarche qualité au sein de l'entreprise.
De telles contraintes demandent un investissement réel, dans tous les
sens du terme, de la part de la direction générale, mais aussi un
changement de mentalité de la part des collaborateurs.
Enfin, pour que l'entreprise fonctionne de manière
efficace, elle doit identifier et gérer de nombreux processus
corrélés et interactifs. Elle devra donc adopter une
« approche processus »51(*). Cela lui permettra de percevoir comment les besoins
du client sont pris en compte. Cette approche s'articule autour de quatre (4)
processus majeurs à savoir : la responsabilité de la
direction, le management des ressources, la réalisation des produits et
les mesures, analyses et amélioration (figure 2.1).
Amélioration continue du système de
management de la qualité
Clients
Clients
Réalisation du produit
Produit
Mesures, analyse et amélioration
Management des ressources
Responsabilité de la direction
Exigences
Satisfaction
Eléments d'entrée
Eléments de sortie
Légende :
activités ajoutant de la valeur
flux d'informations
Figure 2. 1 Modèle d'un
système de management de la qualité basé sur des
processus52(*)
CONCLUSION
GENERALE
Le Burkina Faso, pays en voie de développement,
à l'instar de ses semblables subit de plein fouet les effets de la
mondialisation. Le travail effectué a constitué à analyser
la qualité et le management de la qualité comme un facteur
très important pour les entreprises burkinabé face à cette
mondialisation. Cette dernière s'impose à tous comme une
épée de Damoclès ; et à défaut de
pouvoir s'y dérober, il faut s'y adapter en usant des outils nés
de ses effets.
La question au cours de cette recherche était donc de
savoir si l'entreprise burkinabé serait viable sans une culture franche
de la qualité en son sein. Cela a amené plusieurs questionnements
se rapportant à l'influence de la qualité et de son management
sur la rentabilité de l'entreprise et sur sa
compétitivité.
Au cours de l'élaboration de ce document, les
préoccupations évoquées, nous l'espérons, auront
trouvé leurs réponses. Et ces réponses, de façon
générale, se résument en ce que le management de la
qualité est un outil stratégique plus que nécessaire pour
les entreprises burkinabé.
Nos hypothèses, rappelons le, étaient au nombre
de deux. La première consistait à vérifier que la
qualité des produits et des services influe sur la rentabilité
des entreprises qui l'impliquent dans leur politique de gestion. En effet,
lorsque nous prenons les résultats que nous ont proposés les
entreprises qui se sont prêtées à notre étude de
cas, nous constatons qu'ils sont tout à fait satisfaits des
retombées du management de la qualité. Et cela, ces entreprises
le constatent sur les résultats de leurs activités dus à
cette pratique. Ainsi donc, la satisfaction des clients y est en forte
croissance, d'où l'augmentation du chiffre d'affaires,
l'évolution et le renouvellement de contrats avec les clients,
l'acquisition de nouveaux clients. Aussi, la mobilisation du personnel y est
plus forte, en témoigne l'engagement de ce dernier autour des projets
d'entreprise, un taux de turnover relativement satisfaisant, une
productivité améliorée, un taux d'absentéisme en
baisse.
La seconde hypothèse consistant à
vérifier que le management de la qualité est un facteur de
compétitivité a également rencontré un assentiment
auprès des entreprises enquêtées. Toutes les entreprises
comme nous l'avons relevé sur leurs réponses reconnaissent en la
qualité un pouvoir de positionnement face à la concurrence
nationale et/ou internationale. La qualité leur permet de
différencier leurs produits et /ou leurs services de ceux de la
concurrence.
Lorsque l'on sait que le principal objectif de toute
entreprise est de faire des profits, et donc de séduire toujours plus de
clients afin de les fidéliser, la nécessité du management
de la qualité en entreprise s'explique aisément. Pour toute
entreprise qui pour survivre doit satisfaire un marché, le fait de
répondre aux exigences du client est absolument vital. Lorsque les
clients ne sont pas satisfaits, ils peuvent toujours acheter ailleurs. Par
conséquent, la qualité est le noyau d'une entreprise. Il n'y a
pas de choix : la qualité est essentielle dans la vie même de
l'entreprise burkinabé. Les entreprises approchées semblent
l'avoir compris et l'intègrent à leurs objectifs et
stratégies. Cependant, elles gagneront plus à formaliser leur
politique qualité dans un cadre universel, en s'alignant sur les
recommandations et les normes préconisées par des
référentiels de management de la qualité tels que la
série des normes ISO 9000 : 2000. Cela leur permettra ainsi
d'être reconnues par tous et partout, en terme de qualité
grâce à la certification de son système qualité par
une structure compétente et universelle.
Les patrons burkinabé doivent se donner pour obligation
de perpétrer une véritable et franche culture de la
qualité au sein de leurs entreprises. Car, au-delà du fait que le
management de la qualité soit synonyme d'amélioration
concurrentielle (reconnaissance externe, accès à des
marchés importants, différenciation de la concurrence,
amélioration de l'image de marque, régularité des
produits), d'amélioration de la relation et de la satisfaction des
clients ( meilleure connaissance des attentes et besoins des clients) et
d'amélioration de la performance de l'entreprise (mobilisation du
personnel, structuration du management, meilleure efficience des processus
opérationnel), il participe nettement à la croissance et à
l'augmentation de la profitabilité de l'entreprise.
Egalement, au terme de son élaboration, le document
nous permet de façon personnelle, de mieux connaître cet
élément stratégique qu'est la qualité, de
comprendre le management de la qualité et d'appréhender son
impact sur l'entreprise burkinabé, de faire des propositions dans le
sens de l'amélioration de la rentabilité et de la
compétitivité de l'entreprise burkinabé grâce au
management de la qualité. Les responsables d'entreprises
burkinabé pourront très certainement s'en inspirer pour
comprendre et mieux cerner la qualité et son management comme une
nécessité pour leurs entreprises. Cela leur permettra, à
coup sûr, d'aboutir à une prise de conscience du présent et
à une vision de l'avenir pour leur entreprise.
Les responsables d'entreprises burkinabé pourront donc,
désormais, s'approprier le management de la qualité par un
engagement réel vis-à-vis d'un référentiel
qualité, mais aussi par leur ouverture au monde afin de mieux y faire
face. Leur survie y va de l'installation d'une démarche qualité
formelle en leur sein, impliquant ainsi tous les acteurs. Cela est
peut-être coûteux, mais réalisable à l'échelle
de l'entreprise. Tout investissement est un risque pouvant être
profitable ou non ; mais avec la qualité, on gagne toujours.
Comme l'a dit Florian GAGNET, responsable Sud
d'EQUERT53(*),
« la qualité permet à la fois à l'entreprise
mais aussi au client de tirer satisfaction et profitabilité à la
relation client - fournisseur. Elle est aujourd'hui un atout concurrentiel.
Quel que soit le choix du référentiel de la démarche
qualité, la qualité est devenue une nécessité
stratégique pour les entreprises. Malgré un ROI (retour sur
investissement) difficilement quantifiable, les avantages de la qualité
sont concrets et importants ».
Aussi, pour atteindre un pays comme le Japon dans le domaine
de la qualité, il faut que le management de la qualité devienne
une priorité de l'enseignement supérieur. L'élite de
demain doit comprendre la qualité et le management de la qualité.
Il y va du développement économique, social et même
politique de la nation burkinabé.
BIBLIOGRAPHIE
- DURET D. & PILLET M., Qualité en production - De
l'ISO 9000 à Six Sigma, 2e édition, Editions
d'Organisation, Paris, 2002 ;
- GOGUE J.- M., Management de la qualité, 2e
édition, Economica, Paris, 1997 ;
- GOGUE J.- M., Traité de la qualité, Economica,
Paris, 2000 ;
- CRUCHANT L., Que sais-je ? - La qualité, 4e
édition, Presses Universitaires de France, Paris, 1998 ;
- MATHIEU S., Anticiper les normes ISO 9000 : Version
2000, AFNOR, Paris, 2000 ;
- KOTLER & DUBOIS, Marketing - Management, 10e
édition, Publi-Union, Paris, 2000 ;
- CHARRON J. L., SEPARI S., Organisation et gestion de
l'entreprise, 2e édition, DUNOD, Paris, 2001 ;
- ISO, Manuel pour le développement 6 -
Application des normes, Suisse, 1991 ;
- Centre du Commerce International CNUCED/OMC, Application des
systèmes de gestion de la qualité ISO 9000, CCI, Genève,
1996 ;
- International Trade Centre UNCTAD/WTO, Export quality
management : Resource material for training activities, ITC, Geneva,
1999 ;
- NF EN ISO 9000 : 2000, Systèmes de management de
la qualité - Principes essentiels et vocabulaire, AFNOR, France,
2000 ;
- NF EN ISO 9001 : 2000, Systèmes de management de
la qualité - Exigences, AFNOR, France, 2000 ;
- NF EN ISO 9004 : 2000, Système de management de
la qualité - Lignes directrices pour l'amélioration des
performances, AFNOR, France, 2000 ;
- BOESPFLUG J., « Les entreprises face aux
normes : mieux défendre leurs besoins et leurs
intérêts », Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris,
France, 2003 ;
- COMPAORE L., « Introduction à l'ISO
9001 : 2000 », Communication aux XIVèmes
Journées Nationales de la Qualité du Burkina Faso, Ouagadougou,
2004 ;
- MARTINET A.- Ch., SILEM A., Lexique de gestion,
5e édition, Dalloz, Paris, 2000 ;
- Site Web de l'Organisation Internationale de normalisation
(ISO) :
http://www.iso.org ;
- Site Intranet du Ministère français de
l'Equipement, des Transports et du Logement (METL) :
http://intra.dps.i2/qualité/page_accueil.htm.
TABLE DES
MATIÈRES
Pages
DÉDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
TABLE DES ABRÉVIATIONS
III
TABLE DES TABLEAUX
IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS
IV
SOMMAIRE
V
INTRODUCTION GENERALE
1
PARTIE I : CONCEPTS
GÉNÉRAUX DU MANAGEMENT DE LA QUALITÉ
6
CHAPITRE I : LA NOTION DE
QUALITÉ DES PRODUITS
7
I.- DÉFINITION DE LA QUALITÉ
7
I. 1.- Signification de la qualité
7
I. 2.- Les caractéristiques de la
qualité
9
II.- LES OBJECTIFS RELATIFS À LA
QUALITÉ
11
II. 1.- Les objectifs de l'entreprise
11
II. 2.- Les objectifs des clients
12
CHAPITRE 2 : LE MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
14
I.- LES PRINCIPALES COMPOSANTES DU MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
14
I. 1.- La planification de la
qualité
15
I. 2.- La maîtrise de la
qualité
16
I. 3.- L'assurance de la qualité
18
I. 4.- L'amélioration de la
qualité
19
II.- PRÉSENTATION DE LA FAMILLE DE NORMES
ISO 9000
19
I. 1.- Généralités
19
II. 2.- Les normes ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - principes
essentiels et vocabulaire
21
II. 3.- La norme ISO 9001 :
2000, Systèmes de management de la qualité - exigences
23
II. 4.- Les normes ISO 9004 : 2000,
Systèmes de management de la qualité - lignes directrices pour
l'amélioration des performances
26
CHAPITRE 3 : MISE EN oeUVRE DE LA
DÉMARCHE QUALITÉ DANS L'ENTREPRISE
28
I.- LA FONCTION QUALITÉ DANS
L'ENTREPRISE
28
II.- LA DÉMARCHE QUALITÉ DANS
L'ENTREPRISE
30
II. 1.- Modalités de mise en oeuvre
d'une démarche qualité
30
II. 1. 1.- Particularité de la
démarche
30
II. 1. 2.- Multiplicité des modes
d'actions
31
II. 1. 3.- Types d'approches
31
II. 2.- Les grandes étapes de la mise en
oeuvre d'une démarche qualité
32
II. 2. 1.- Engager une réflexion
préalable : identifier les enjeux, susciter l'engagement de la
direction
34
II. 2. 2.- Définir le cadre de mise en
oeuvre de la démarche
34
II. 2. 3.- Organiser et lancer les premières
actions qualité
35
II. 2. 4.- Organiser et assurer le pilotage
37
PARTIE II : LE MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ AU SEIN DE L'ENTREPRISE BURKINABÉ
38
CHAPITRE 1 : CAS PRATIQUES
D'ENTREPRISES BURKINABÉ
39
I.- IDENTIFICATION SOMMAIRE ET HISTORIQUE
QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTÉES
40
I. 1.- Air Burkina
40
I. 2.- Burkina Bail
40
I. 3.- La Centrale d'Achat des
Médicaments Essentiels Génériques et des Consommables
Médicaux (CAMEG)
41
I. 4.- La Manufacture Burkinabé de
Cigarette (MABUCIG)
42
II.- APERÇU DES SYSTÈMES
QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTEES
43
II. 1.- Engagement de la Direction
43
II. 2.- Stratégies et objectifs
Qualité
46
II. 3.- Ecoute clients
49
II. 4. Maîtrise de la qualité
52
II. 5.- Mesure de la qualité
55
II. 6.- Amélioration de la
qualité
57
II. 7.- Participation du personnel
58
II. 8.- Résultats globaux
61
CHAPITRE 2 : ANALYSE CRITIQUE DES
DÉMARCHES QUALITÉ DES ENTREPRISES ENQUÊTÉES
64
I.- ANALYSES SPÉCIFIQUES
64
I. 1.- Engagement de la Direction
64
I. 2.- Stratégie et objectifs
qualité
65
I. 3.- Ecoute clients
66
I. 4.- Maîtrise de la qualité
67
I. 5.- Mesure de la qualité
68
I. 6.- Amélioration de la
qualité
68
I. 7.- Participation du personnel
69
I. 8.- Résultats globaux
70
II.- OBSERVATIONS
71
CHAPITRE 3 : AVANTAGES DE
L'INSTALLATION D'UN SYSTÈME QUALITÉ ET RECOMMANDATIONS POUR LES
ENTREPRISES BURKINABÉ
74
I.- LES AVANTAGES POUR L'ENTREPRISE
74
I. 1.- Les avantages internes à
l'entreprise
74
I. 2.- Les avantages externes à
l'entreprise
76
II.- RECOMMANDATIONS
78
II. 1.- Un impératif : le soutien
de la direction
78
II. 2.- Faire le nécessaire et faire
vivre la démarche qualité
79
II. 3.- Se concentrer sur le produit
80
II. 4.- Ne pas perdre de vue la satisfaction du
client
80
CONCLUSION GENERALE
83
BIBLIOGRAPHIE
87
TABLE DES MATIÈRES
89
ANNEXES
92
ANNEXES
* 1 CRUCHANT L., Que
sais-je ? - La qualité, 4e édition, Presses
Universitaires de France, Paris, 1998.
* 2 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.4.1), p. 10.
* 3 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.4.2), p. 11.
* 4 ISO : Préfixe
d'origine grecque « isos » qui signifie
« égal » (normes communes à tous les
pays).
* 5 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.1.1), p. 7.
* 6 Cf. Annexe 1 les
concepts relatifs à la qualité.
* 7 W. Edwards Deming :
Statisticien américain dont les travaux dans les années 50 ont
permis à l'industrie japonaise d'adopter de nouveaux principes de
gestion et ont révolutionné la qualité et la
productivité de celle-ci.
* 8 R.-A. Thiétart,
Que sais-je ? Le management, Presses Universitaires de France,
Paris.
* 9 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.2.8), p.9.
* 10 Organisme :
Ensemble d'installations et de personnes avec des responsabilités,
pouvoirs et relations. Par exemple : Compagnie, société,
firme, entreprise, institution, oeuvre de bienfaisance, travailleur
indépendant, associations, parties ou combinaison de ceux-ci (NF EN ISO
9000 : 2000, 3.3.1).
* 11 Politique
qualité : Orientations et intentions générales d'un
organisme relatives à la qualité telles qu'elles sont
officiellement formulées par la direction (NF EN ISO 9000 : 2000,
3.2.4).
* 12 Objectif
qualité : Ce qui est recherché ou visé, relatif
à la qualité (NF EN ISO 9000 : 2000, 3.2.5).
* 13 Source : DURET D.
& PILLET M., Qualité en production - De l'ISO 9000 à Six
Sigma, 2e édition, Editions d'Organisation, Paris, 2002,
p. 39.
* 14 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.2.9), p.9.
* 15 CNUCED/OMC,
Application des systèmes de gestion de la qualité ISO
9000, CCI, Genève, 1996, p.6.
* 16 CNUCED/OMC,
Application des systèmes de gestion de la qualité ISO
9000, CCI, Genève, 1996, p.7.
* 17 Certification :
procédure par laquelle une tierce partie donne une assurance
écrite qu'un produit, un processus, un service ou une entreprise est
conforme aux exigences spécifiées.
* 18 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, (3.2.12), p.9.
* 19 FASONORM :
Organisme burkinabé de normalisation.
* 20 Système
qualité : Ensemble de l'organisation, des procédures, des
processus et des moyens nécessaires pour mettre en oeuvre le management
de la qualité.
* 21 MATHIEU S., 2000, in
Anticiper les normes ISO 9000 : Version 2000, AFNOR, Paris.
* 22 Qualité
totale : Ensemble des dispositions prises par tous les acteurs de
l'entreprise pour satisfaire les besoins de son marché (clients,
personnel, actionnaires ...).
* 23 NF EN ISO 9000 :
2000, Système de management de la qualité - Principes
essentiels et vocabulaire, AFNOR, France, p. v-vi.
* 24 NF EN ISO 9001 :
2000, Système de management de la qualité - Exigences, AFNOR,
France, p.1.
* 25 Sources :
DURET D. & PILLET M., Qualité en production - De l'ISO 9000
à Six Sigma, 2e édition, Editions d'Organisation, Paris, 2002, p.
60.
* 26 Parties
intéressées : personne ou groupe de personnes ayant un
intérêt dans le fonctionnement ou le succès d'un organisme
(ISO 9000 : 2000, 3.3.7). Ce sont les clients, les propriétaires,
le personnel, les fournisseurs, les partenaires, les banques, les syndicats.
* 27 NF EN ISO 9001 :
2000, Système de management de la qualité - Exigences, AFNOR,
France, p.1.
* 28 CHARRON J. L., SEPARI
S., Organisation et gestion de l'entreprise, 2e
édition, DUNOD, Paris, 2001, p. 271.
* 29 Sources : GOGUE
J.- M., Traité de la qualité, Economica, Paris, 2000.
* 30 GOGUE J.- M.,
Traité de la qualité, Economica, Paris, 2000.
* 31 Citée par
CHARRON J. L., SEPARI S. in Organisation et gestion de l'entreprise,
2e édition, DUNOD, Paris, 2001, p. 271.
* 32 GOGUE J.- M.,
Traité de la qualité, Economica, Paris, 2000.
* 33 Etude
réalisée dans le cadre du Prix Burkinabé de la
Qualité (PBQ) 1e édition 2004 par l'ABMAQ.
* 34 Manuel
qualité : Document énonçant les dispositions
générales (la politique qualité) prises par l'entreprise
pour obtenir la qualité de ses produits ou services.
* 35 Système de
management de la qualité : système de management permettant
d'orienter et de contrôler un organisme en matière de
qualité (NF EN ISO 9000 : 2000, 3.2.3).
* 36 Le reporting est
constitué de rapports de contrôle ou d'activité ponctuels
ou généraux, synthétiques et pertinents pour le niveau
hiérarchique auquel ils sont destinés. Il permet de
contrôler les différentes entités de l'entreprise ou du
groupe.
* 37 PDCA: Plan - Do - Check
- Act.
* 38
Traçabilité : Aptitude à retrouver l'historique,
l'utilisation ou la localisation d'une entité ou des entités
semblables au moyen d'identifications enregistrées.
* 39 IMPERIAL TOBACCO GROUP
company
* 40 Veille
concurrentielle : C'est la collecte et l'exploitation permanente
d'informations sur l'environnement concurrentiel pertinent de l'entreprise.
* 41 Jobs
descriptions : document remis à chaque agent lui expliquant sa
fonction et ses attributions dans l'entreprise pour une période
définie.
* 42 BCEAO : Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
* 43 Flash technique :
Document passant en revue la situation de l'entreprise et rapporté
mensuellement au siège du groupe.
* 44 Revue de
direction : Evaluation formalisée, effectuée par la
direction au plus haut niveau, de l'état et de l'adéquation du
système qualité par rapport à la politique qualité
et à ses objectifs.
* 45 Monitoring :
assistance.
* 46 Turnover :
rotation des effectifs ou de la main d'oeuvre. Rapport entre le nombre de
salariés quittant l'entreprise pour chercher du travail ailleurs et
l'effectif total au cours d'une période ; il mesure
l'instabilité de la main d'oeuvre.
* 47 GOGUE J.-M.,
Management de la qualité, 2e édition,
Economica, Paris, 2000, p. 17.
* 48 DURET D. & PILLET
M., Qualité en production - De l'ISO 9000 à Six Sigma,
2e édition, Editions d'Organisation, Paris, 2002, p.354.
* 49 DURET D. & PILLET
M., Qualité en production - De l'ISO 9000 à Six Sigma,
2e édition, Editions d'Organisation, Paris, 2002, p.354.
* 50 Daniel DURET et Maurice
PILLET, 2002 in Qualité en production : De l'ISO 9000 à
Six Sigma, 2e édition, Editions d'Organisation, Paris,
p. 355.
* 51 Approche
processus : approche managériale préconisant
l'identification et le management méthodique des processus
utilisés dans l'entreprise, et plus particulièrement les
interactions de ces processus.
* 52 Source : ISO
9000 : 2000, Système de management de la qualité -
Principes essentiels et vocabulaire, p. 3.
* 53 EQUERT :
Eurogiciel, Qualité, Exigence, Rigueur et
Traçabilité ; Filiale du Groupe EUROGICIEL SA, France.
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