1.4. APERÇU SUR LA COMMUNE DE YOBE-SANGHA ET CES
ACTEURS 1.4.1. Environnement biophysique et humain
La Commune de Yobé-Sangha, se trouve dans la
Sous-Préfecture de Bayanga, Préfecture de la
Sangha-Mbaéré. Elle est située au nord de
l'équateur entre 2°13' et 3°24' latitude Nord et 15°30'
et 16°35' longitude. Elle est limitée au Nord par la sous-
préfecture de Nola, à l'Est et au Sud-Est par la
République du Congo et à l'ouest et le Sud-ouest par la
République du Cameroun (Figure 1). La distance de Bangui, capitale du
pays, est d'environ 480 km dans la direction Est.
Au nord, le relief est caractérisé par deux
subdivisions géologiques : au nord- ouest, l'altitude culmine à
690 m près de Bilolo avec des dénivelés importants de 40
à 60 % ; au nord-est, s'étend le plateau sur gré, d'une
altitude moyenne de 500 à 550 m formant un escarpement. Dans la partie
sud, les grandes plaines alluviales de la Sangha et de ses affluents, sans
relief marqué, ont une altitude moyenne de 350 m.
La région bénéficie d'une
pluviométrie annuelle moyenne de 1.500 mm. Bayanga, situé dans la
zone de transition entre le climat de type équatorial congolais et un
climat subtropical, présente un régime de pluies presque bimodal
: la saison des pluies principale couvre les mois de septembre et octobre,
alors que les mois de mai et de juin correspondent à une petite saison
de pluies. Les mois les moins pluvieux s'échelonnent de décembre
à février, et correspondent à la saison sèche ; il
n'y a pas de deuxième saison sèche annuelle, mais seulement un
amoindrissement des pluies en juillet. Les températures relevées
à Bayanga comprennent des moyennes de 24,9° C en juillet et de
29,3° C en avril.
La végétation est composée dans
l'ensemble par une forêt dense humide parsemée de
clairières appelées « bai » ; prairies sèches ou
sémi-aquatiques riches en sels minéraux (Magliocca et
Gautier-Hion, 2001).
Une bonne partie de la Réserve de Dzanga-Sangha fut
écrémée entre 1975 et 1982 pour l'Entadophragma spp. par
la Slovenia-Bois avec une moyenne de prélèvement de 1 a 2 tiges
par hectare ; entre 1993 et 1997 par la société d'exploitation
forestière Sylvicole de Bayanga, suivie de la Société de
Bois de Bayanga qui a reprit l'exploitation forestière autour et dans la
Réserve Spéciale de forêt dense de 1999 à 2005. Ces
différentes sociétés ont facilité l'arrivée
et l'installation massive des populations dans la Commune, avec pour
corollaires une hausse de demande en viande de chasse et une recrudescence de
la chasse aux armes à feu, aux engins confectionnés en
câbles métalliques et une chasse nocturne.
La population humaine est estimée à 6188
habitants dans la Réserve avec une densité moyenne de 1.8
habitant/km2. Elle est répartie le long des axes
BayangaBomandjokou et Bayanga-Yobé à l'intérieur de la
Réserve Spéciale. 60% de la population sont concentrés
dans la zone urbaine de Bayanga qui est un site industriel du bois.
Les groupes ethniques originaires de la région sont les
Pygmées Baaka, peuple chasseurs-cueilleurs et les Sangha-Sangha peuple
pêcheurs. Les autres groupes comme les Ngoudi ; les Mpiemou et les
Bogongo viennent de la région de Sangha Mbaéré. Ensuite
viennent la population allogène composée des Gbaya, des Bandas ;
Nzakara ; Nzandé et Kaba des autres régions de la RCA ensuite
viennent les commerçants tchadiens, camerounais et mauritaniens. Les
populations pygmées constituent environ 30% de la population humaine
totale de la Réserve (PDS, 2006).
Figure 1 : Cartes de la zone d'étude
Source : PDS, 2005
1.4.2. Acteurs
1.4.2.1. Collectivité territoriale
La collectivité territoriale est
représentée par la Commune de Yobé-sangha. La
commune vit des difficultés de plusieurs ordres. Elle
n'arrive pas à gérer normalement les différentes recettes
issues des taxes communales, du à de faibles activités
économiques actuelles dans la zone, hormis l'écotourisme.
1.4.2.2. Populations locales
Il est question ici des acteurs locaux dont la participation, au
processus de
gestion rationnelle de la biodiversité, est un facteur de
viabilité du projet.
1.4.2.3. Projet Dzanga - Sangha (PDS)
Le Projet coordonne deux grands volets (La Conservation et le
Développement
Durable), et un programme Éco-tourisme ; ceux-ci
constituent les organes techniques dudit Projet (cf. 1.2.2). Le Projet
Dzanga-Sangha est appuyé par le WWF et la Coopération Technique
Allemande (GTZ).
1.4.2.4. Opérateurs économiques du secteur
privé
a. Sociétés d'exploitation
forestière Historiquement, ces compagnies étaient les
plus grands opérateurs
économiques de la région de Bayanga,
constituant ainsi un pôle de développement économique
très important ; elles ont toujours attiré un nombre
considérable d'individus venant de tous les coins du pays et des pays
limitrophes. A Bayanga, l'exploitation forestière se pratique dans le
PEA 166.
b. Opérateurs de Safari-Chasse Le projet
Dzanga-Sangha travaille également en partenariat avec trois
sociétés
de chasse installées dans sa zone de juridiction :
Safaria, national-Safari, AoukSangha-Safari. Il reverse 40% des recettes issues
des taxes d'entrée au Parc aux ONG locales dans le cadre des
réalisations au bénéfice de la population.
c. Opérateurs touristiques Un centre
d'accueil et un hôtel touristique (Doli-Lodge), permettent d'accueillir
et
d'héberger des touristes. On dénombre quatre autres
opérateurs locaux qui accueillent également les touristes en
visites à Bayanga.
Aux côtés de ces différents acteurs, on
compte les commerçants ambulants et mauritaniens qui contribuent de
manière significative dans l'économie de la commune de
Yobé-Sangha.
Chapitre 2 : METHODOLOGIE
Ce chapitre est consacré à la
présentation de la zone d'étude, du materiel et méthodes
utilisés pour la collecte et à l'analyse des données
relatives aux objectifs de cette recherche.
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