Mondialisation, pauvreté et inégalité : Cas des quelques pays en développement et pays en transition( Télécharger le fichier original )par Patrick LUSENGE NDUNGO Université de Kinshasa - Licence en sciences économiques et de gestion 2005 |
2.1 Pourquoi les pays s'engagent-ils dans le commerce international ?Les pays s'engagent dans le commerce international pour deux raisons fondamentales ; chaque raison contribue aux gains qu'ils retirent de l'échange. D'abord les pays s'engagent dans le commerce international parce qu'ils sont différents les uns des autres. Les nations, tout comme les individus peuvent en effet bénéficier de leurs différences en s'arrangeant de sorte que chacune se consacre à ce qu'elle fait relativement le mieux. En second lieu, les pays s'engagent dans le commerce international en vue de réaliser des économies d'échelle de production. En effet, si chaque pays produit seulement un registre limité de biens, il produira chacun de ceux-ci à une échelle plus grande, et donc de manière plus efficiente - que s'il essayait de les produire tous. Dans le monde réel, la structure des échanges internationaux reflète ces deux motifs33(*).
2.2 Le modèle de RicardoLes principales hypothèses retenues par Ricardo sont les suivantes : Il a supposé deus pays qui produisent simultanément deux biens en utilisant un seul facteur de production, à savoir le travail. Ce facteur est mobile à l'intérieur de chaque pays, c'est à dire qu'il est transférable d'un secteur d'activité à l'autre. Mais à l'extérieur il est immobile, c'est à dire qu'il ne peut pas être transféré d'un pays à un autre. La fonction de production indique la quantité des facteurs nécessaire pour produire une unité d'un bien et définit la technique de production utilisée, celle-ci étant différente d'un pays à l'autre. D'où les quatre hypothèses de base sont : 1. Dans chaque pays les facteurs de production existent en quantités fixes et peuvent être exprimés en équivalent travail ; 2. Le marché de ces facteurs est caractérisé par la concurrence parfaite ; 3. La technique pour la fabrication d'un bien est différente d'un pays à l'autre ; 4. Les conditions de plein-emploi des facteurs sont assurées. Dans le modèle de Ricardo les biens sont échangés entre deux pays sur la base de la quantité de travail exigée pour les produire. Le commerce international s'explique par les différences des productivités du travail. Le travail est l'unique facteur de production. Il est homogène et parfaitement mobile entre différents secteurs d'activité dans un pays. Mais sur le plan international ce facteur reste immobile.34(*) - Le modèle ricardien, le plus simple montre comment les différences entre pays donnent lieu au commerce international et à des gains de l'échange. Dans ce modèle, le travail est le seul facteur de production et les seules différences entre pays résident dans la productivité du travail des diverses industries. - Dans le modèle ricardien, les pays exportent les biens que leur force de travail produit de manière relativement efficiente et importeront les biens que leur force de travail produit de manière relativement inefficiente. En d'autres termes, la structure de production d'un pays est déterminée par les avantages comparatifs. - Ce modèle montre que les échanges sont profitables pour un pays. Nous pouvons d'abord voir dans l'échange une méthode indirecte de production. Plutôt que de produire un bien par ses propres moyens, le pays peut produire un autre bien et l'échanger contre le premier. Le modèle simple montre la chose suivante : chaque fois qu'un bien est importé, il doit se vérifier que cette « production indirecte » exige moins de travail que la production directe. En second lieu, nous pouvons montrer que les échanges déplacent les possibilités de consommation d'un pays, impliquant ainsi des gains de l'échange. - La distribution des gains de l'échange dépend du prix relatif des biens que les pays produisent. Pour déterminer ces prix relatifs, il est nécessaire de faire intervenir au niveau mondial l'offre et la demande relatives de ces biens. Le prix relatif implique de même un salaire relatif. - La proposition que les échanges sont profitables ne souffre pas de qualification. Il n'y a donc aucune exigence que le pays soit « compétitif » ou que l'échange ou que l'échange soit « équitable ». En particulier nous pouvons montrer que trois idées communément formulées sur les échanges sont fausses. D'abord, un pays gagne aux échanges même s'il a une productivité plus faible que le pays partenaire dans toutes les industries. Ensuite, le commerce est profitable même si les industries étrangères doivent leur compétitivité uniquement à de bas salaires. Enfin, le commerce est profitable le même si les exportations d'un pays incorporent plus de travail que ses importations. * 33 Krugman Paul R. Et Obstfeld M., Economie international, 4èédition de boeck, Bruxelles, 2003, p.13 * 34 Lukusa Dia Bondo, Cours des théories de l'échange international, dispensé en première licence économie, FASEG-UNIKIN, avril 2005, inédit. |
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