Paragraphe 3 : La décennie 90, vers
l'édification d'un marché financier
Le Maroc, à cette étape fut classé parmi les
pays au seuil de l'émergence. En fait, c'est grâce au programme de
privatisation, lancé en 1989, à l'adoption de la loi sur le
marché boursier, et aux différentes réformes
(création de la société de la bourse des valeurs, mise en
place du conseil déontologique des valeurs mobilières), que le
marché commence réellement à s'animer, avant de prendre le
tournant historique à partir de 1993.
Depuis, tous les indicateurs du marché prennent leur
envoi, s'établissant ainsi, à des niveaux largement
supérieur à ceux d'avant la privatisation, on parle
déjà, de la performance de la place de Casablanca.
Ainsi, en ce qui concerne le chiffre d'affaires, il a connu
durant cette phase, une évolution haussière très
marquée. Passant de 317 millions de dirhams en 1986 à 23 201
millions de dirhams en 1995.
Par type de négociation, les transactions en cession
directes ont prédominé le marché à l'exception de
l'année 1992, où les échanges sur le marché
officiel, ont pris le dessus, ce qui engendre une disparité entre les
deux compartiments du marché boursier : Les marchés des cessions
directes accaparent 89 % de l'ensemble des transactions contre 11 % pour le
marché officiel en 1995.
Cette disparité, est préjudiciable au
développement du marché boursier.
Elle marginalise les petits porteurs de la confrontation de la
demande et de l'offre des titres, et elle ne renseigne pas sur la vraie valeur
de ces deux derniers.
Sur le plan de capitalisation boursière, calculée
le 31 décembre de chaque année, elle s'est inscrite au cours des
dernières années sur une tendance orientée à la
hausse, qui s'est accentuée de manière sensible depuis 1991, avec
un montant s'élevant à 12 449 millions (DHS), avant d'atteindre
50 402 millions (DHS) en 1995. En effet, cette performance a été
rendue possible grâce à l'augmentation de capital de certains
établissements, notamment les banques.
Rapporté au PIB, la capitalisation boursière s'est
située pour l'année 1995 à 17,7 % contre 3,7 % en 1990.
Malgré que le programme de privatisation connaît
quelques difficultés quant à la procédure
d'évaluation, l'année 1995, a été marquée
par des opérations d'envergure, à savoir la privatisation de
SONASID et de la SAMIR et de FERTIMA, avant de clôturer sur la
remarquable O.P.V de Credor qui annonce de bonnes perspectives pour le
marché Casablancais.
En 1997, notre bourse a traversé une zone de turbulence,
et elle a traversé, également une période de marasme
inquiétant. On pense que la bourse marque une pause qui donne
l'impression d'un besoin de plus de modernisation et de nouvelles
introductions.
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